Nora ANSELL-SALLES

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samedi 27 juillet 2024

Quid de la chirurgie esthétique et réparatrice chez l’enfant ?


Un cas récent illustre bien les difficultés de la chirurgie esthétique de l’enfant en milieu libéral ; en effet la chirurgie esthétique de l’enfant peut être pratiquée dans les hôpitaux ou dans des centres médicaux qui sont spécialement dédiés à cette chirurgie infantile, mais plus difficilement dans les cliniques qui sont seulement habilitées à endormir et opérer des adultes ; il n’y a pas d’accréditation officielle pour la chirurgie au-dessous de 15 ans, alors que tout serait possible sans cet oukase d’ultra précautions !
Ce cas récent est celui d’une jeune fille de 13 ans qui présente une hypertrophie mammaire très importante (il s’agit de trop gros seins qui handicapent la vie quotidienne) ; cette jeune fille est venue accompagnée par ses parents qui sont extrêmement désireux que leur fille subisse une réduction mammaire que l’enfant réclame, ce  de la part d’un chirurgien d’expérience afin que le résultat ne comporte pas de risque particulier et soit bien réussi dès le départ.
Oh il est devenu pratiquement impossible d’opérer une jeune fille de cet âge dans les cliniques parisiennes qui ne sont pas spécifiquement dédiées à la chirurgie de l’enfant. Il a donc fallu expliquer aux parents de cette jeune fille et  à elle-même qu’il faudrait qu’elle atteigne l’âge de sa majorité c’est-à-dire au moins 15 ans révolus, pour qu’elle puisse subir cette intervention libératrice.
La chirurgie de l’enfant et de l’adolescent est en pleine effervescence car du fait du développement des réseaux sociaux et notamment de TICTOK (dont la pénétration est considérable dans la génération Z), il est devenu patent que on ne peut guère opposer à des enfants presque adultes l’impossibilité de pouvoir se faire opérer quand ils ont un complexes qui les obsède.
C’est le cas notamment des enfants qui présentent des oreilles décollées, pour lesquels un geste chirurgical est possible dès l’âge de 7 ans ; En Chine et dans certains pays asiatiques il existe d’ailleurs des possibilités de remodeler les oreilles par des mises en place de pansements modelants dès la petite enfance ! Ces manœuvres recréent l’ourlet de l’anthélix mais cette habitude n’est pas encore pratiquée en France. La solution chirurgicale est de loin celle qui est préférée. 
C’est aussi le cas du problème des gynécomasties, c’est-à-dire de la présence d’une poitrine exagérée chez le jeune garçon ce qui entraîne un complexe énorme car ces jeunes hommes ne peuvent pas se mettre facilement torse nu sur la plage et refusent même d’aller dans des piscines où leurs copains vont se moquer d’eux et leur pourrir la vie.
Bien d’autres défauts malformations ou séquelles de traumatismes ou de brûlures frappent les jeunes enfants, ce qui explique l’impérieuse nécessité que des services de chirurgie plastique infantile soient régulièrement répartis sur le territoire français.
Actuellement la prise de conscience de défauts esthétiques chez l’enfant et l’adolescent est aussi un poids psychologique pour les parents, qui désirent au plus vite retrouver une forme de normalité de leur progéniture- ce qui se comprend très aisément dans une société hyper consommatrice de soins médicaux et chirurgicaux, confrontée à la dictature des normes qu’impose notre société, ce qui entraîne d’ailleurs pas mal de frictions technocratiques difficiles à résoudre.

Propos  recueillis  par  Nora  Ansell-Salles 

dimanche 26 février 2023

Demande de chirurgie esthétique des adolescents: y accéder ou pas ?


   🎬 Clip 
Une récente enquête de Elsa Mari & Ariane Riou  
sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes
("Génération bistouri" publiée aux Éditions Jean-Claude Lattès) fait apparaître un réel danger... Qu'en est-il  vraiment ? Faut-il  accéder  à  la demande de chirurgie esthétique formulée par de plus par les adolescents ? 
Mine d'Infos a posé la question  au Dr Vladimir MITZ chirurgien esthétique  parisien.

Contrairement à une idée souvent reçue, la chirurgie esthétique chez les adolescents a des racines très anciennes; entre les années 1990 et 2010,  il existait d'ailleurs des services de chirurgie plastique infantile particulièrement bien développé dans le traitement des malformations crânio-faciales,  des séquelles de fente labio palatines, et aussi dans les séquelles de brûlures,  pour le traitement des oreilles décollées,  et pour des pathologies plus rares telles les lymphœdèmes congénitaux ou les malformations congénitales des membres.
j’'ai moi-même été interne dans le service du professeur Pellerin, Où j'ai vu notamment se poser les problèmes des malformations urogénitales de la naissance, avec cette extraordinaire décision difficile de décider de  décider devant une ambiguïté sexuelle  s'il fallait faire une opération pour faire de l'enfant un garçon ou une fille,  sous la pression des parents et sans que les enfants de  cet âge ne puissent réellement s'exprimer.
À notre époque cette attitude est devenue non éthique, mais on imagine les tours marocaines ses enfants et leurs familles sont confrontés, de la pénibilité de certaines opérations De modification du sexe, rendues parfois nécessaires par le choix personnel de l'enfant donc c'est le droit absolu de choisir en connaissance de cause.

Ainsi, la demande de chirurgie esthétique chez les adolescents ne date pas d'hier ; mais il y a une recrudescence qui s'explique pour deux raisons :
1)L'extension du domaine des réseaux sociaux qui pénètre les esprits dès la possession de son premier smartphone ; c’est la cause actuelle d'une demande de corrections de ce qui est considéré comme enlaidissant, pas à la mode des icônes qui subjuguent la jeunesse, avec une recherche permanente de la mise en valeur de sa propre image dans un tourbillon narcissique que les parents ont bien du mal à endiguer. Instagram, Snapchat, Tik Tok sont les vecteurs qui n'ont pas l'intelligence ni artificielle ni régulée par des modérateurs astucieux et humains pour tempérer les désirs improbables et fantaisistes, ou tout du moins rassurer les adolescents qui sont harcelés par d'autres enfants ou sur les réseaux sociaux. Il est vrai que c'est surtout le regard des parents qui peut renforcer l'estime de soi, et éviter l’inflation des moqueries et des critiques destructrices pour !’ego d’enfants fragilisés. Mais cette place dévolue aux parents sonnet vide, il y a comme un déficit d'éducation dans le noyau familial, qui devient vite un déficit de manifestation d'un amour parental rassurant ; parfois de l'adolescent va s'opposer à cette preuve d'amour que les parents manifestent, ce qui fracture encore plus les relations déjà difficiles dans la fratrie, ou du fait de conditions de vie familiale difficile.

2)la publicité des succès de la chirurgie esthétique et de la science en général

La deuxième cause est que les jeunes savent mieux ce qui est possible par le biais de la médecine et de la chirurgie esthétique, du fait de la propagation des images avant/après sur Instagram, tiktok, et autres Snapchat. Cette prise de conscience (qui date des années 1980), a considérablement augmenté le nombre de demandes en rhinoplasties, en augmentations mammaires, en remodelage de la silhouette par la technique d'Illouz, notamment pour éliminer une culotte de cheval ou augmenter des fesses trop plates- (dans ce cas il faut procéder à un lipofilling plus ou moins addition d’un  implant siliconé dans les fesses, ce qui n'est pas une opération simple ni dénuée de conséquences défavorables,  telle une asymétrie, une infection,  une complication qui peut être grave parfois mortelle…..)

3)Le coût de ces interventions doit être pris en considération

Le problème de l'argent se pose évidemment dans le cadre des opérations purement esthétiques où il n'y a pas de remboursement par la Sécurité sociale,  sauf dans les rares cas de malformation avérée:  le chirurgien doit alors faire une demande d'entente préalable près de la caisse de sécurité sociale;  cette demande doit être validée par des photographies et un rapport médical,  mais c'est le médecin expert de la caisse qui sera  le seul juge  pour déterminer si l'opération sera prise en charge ou pas.
À l'évidence un adolescent n'a pas les moyens de s'offrir une opération de chirurgie esthétique. Il faut donc Recourir à la Bourse des parents : c'est pourquoi nous avons recours à une concertation avec les parents au cours d'une ou deux consultations préalables ;
Nous établissons 3 règles :
1) vérifier la réalité de la déformation et les possibilités de la réparation
2) établir un consensus familial pour budgéter l'opération et surtout expliquer aux parents que l'opération envisagée n'est pas seulement pour répondre à un complexe passager mais va changer toute une vie de façon positive.
3) faire prendre conscience à l'adolescent que l'opération n'est pas un cadeau offert par les parents mais un investissement sur son avenir: il faudra qu'un jour il rembourse totalement en signe d'épanouissement personnel.
En conclusion,  oui la demande de chirurgie esthétique chez les adolescents est en net augmentation,  mais il nous semble que ce sont des adolescents qui sont devenus presque des adultes avancés; ils veulent ce qui est possible techniquement, Ils veulent en profiter au plus vite et le plus longtemps possible;  si au départ le résultat final est plutôt du domaine du rêve,  l'expérience nous a montré que si les suites opératoires valident le projet initial, grâce aux informations que nous pouvons actuellement donner à l'aide de l'imagerie informatique préalable,  des logiciels 3D,  et des exemples avant après que l'on trouve sur les sites des professionnels concernés , Alors le complexe s'efface,  le recours au psychologue ou psychanalyste devient moins prégnant,  et l'adolescent se prépare pour son avenir  avec joie et détermination. 

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles auprès  du Dr Vladimir  MITZ 

jeudi 1 septembre 2022

Se faire augmenter les fesses est-il anodin ? La réponse du Dr Vladimir Mitz

 Dessin: Vladimir Mitz

Pourquoi y a-t-il un danger pour se faire  augmenter les fesses  par un lipofilling? 
Par le docteur Vladimir Mitz

Depuis quelques mois les journaux du domaine public et les revues professionnelles spécialisées rapportent un risque augmenté de complications à la suite de lipofillings(injection de votre propre graisse dans les fesses ou ailleurs); certains cas ont abouti au décès des patientes, surtout lorsqu'elles sont allés se faire opérer à l'étranger pour payer moins cher. 
Pourquoi cette demande d'augmentation des fesses ? 
Cette mode est née en Amérique centrale et latine, où il existe une population importante de métis et de descendants des pays d’Afrique ; le goût prononcé des hommes de couleur pour des partenaires présentant des fesses importantes et saillantes a progressivement envahi l'ensemble de l'inconscient collectif dans ces pays; ainsi est née  la mode en Colombie et au Brésil  de promouvoir des opérations où l'on augmentait les fesses à l'aide de prothèses en silicone spéciales, puis plus simplement par des injections de la graisse des patientes. Connues en Europe, ces interventions se sont multipliées de par le monde ; bien que le taux de complications tout venant ne dépasse pas les 5%, le très grand nombre de patientes opérées a conduit à des cas mortels, rarissimes, mais toujours dramatiques et rapportés dans la littérature internationale.
Ces deux méthodes -implants fessiers en silicone et lipofillings-peuvent d'ailleurs être associées. Chacun des procédés est lui-même source de complications spécifiques.
Progressivement la mode a gagné l'Europe et l'Afrique du Nord, et même les pays du Golfe.
Les réseaux sociaux surtout Instagram sont un puissant relais de publicité 
Il n'est pas question porter un jugement de valeur sur la beauté et l'esthétique des fesses féminines ou masculine, mais il faut reconnaître que le courant de l'augmentation fessière ne fait que croître à cause du phénomène des réseaux sociaux, et notamment d’Instagram : Certains chirurgiens ont plus de 50000 vues ou suiveurs grâce à leurs photos avant après de fesses d'abord plates puis regonflées parfois à l'extrême. On peut mettre en parallèle cette apparence de protubérance fessière avec l'augmentation des lèvres au niveau de la bouche qui peut prendre des proportions extra naturelles... Bref il règne une tendance du toujours plus, qui n'est guère compatible avec l'éthique médicale où la simple observation de ce qui devrait rester naturel et indiscernable. 
Comment expliquer toutes ces complications et décès ? 
L'intervention de lipofilling consiste à prélever des cellules graisseuses de diamètre variable en fonction des canules utilisées : De 2 à 4 mm en général. 
Cette graisse est retravaillée d'une façon variable en fonction des habitudes de l'opérateur, avant d'être réinjectée grâce à des seringues et des aiguilles longues ; dans cette manœuvre de réinjection, il est possible, malheureusement, de pénétrer un vaisseau sanguin et notamment une petite veine ; il s’en suit un embol intravasculaire qui peut migrer au niveau des poumons ou du cerveau et entraîner de graves conséquences comme une embolie pulmonaire ou un infarctus cérébral. La ressuscitation dans ce cas reste problématique, un désastreux décès peut s'ensuivre, au grand dam de la famille et termine ainsi de façon tragique la vie de certaines jeunes femmes mal averties des risques qu'elles encourent. 
Pour diminuer ces risques, un consensus chirurgical s'est établi : Il faut absolument éviter d'injecter dans les muscles de la fesse où se trouve des vaisseaux sanguins très nombreux et fragiles, et privilégier l'injection sous la peau ; mais cela limite les quantités que l'on peut injecter ; cela peut aboutir à la nécessité de plusieurs séances opératoires, ce qui évidemment revient plus cher et pose plus de problèmes. 
Un autre risque de ces augmentations fessières, qu'il s'agisse de lipofilling ou d'implants siliconés, est celui d'une infection postopératoire : Les conditions d'asepsie du bloc opératoire prévu doivent être absolument parfaites, ce qui n'est pas forcément le cas dans des pays au salaire bas pour le personnel hospitalier. 

En définitive, rien ne semble arrêter pour le moment cette pulsion sociétale qui obsède nombre de femmes pour lequel l'idéal de la silhouette est d'avoir une poitrine importante et un fessier plus que rebondi. 
Le discours médiatique visant à impliquer des complications mortelles n'a que peu d'incidence pour calmer les rêves de posséder un postérieur plus que troublant : de nombreuses patientes explorent frénétiquement les réseaux sociaux, à la recherche du meilleur chirurgien opérant dans les endroits même reculés où les prix sont plus que compétitifs... 
Mais seul ce discours médiatique pointant les complications a valeur de modération, plus que de savoir la nécessité de plusieurs interventions répétitives pour parvenir au résultat idéal. Articles pessimistes et résultats douteux peuvent permettre une prise de conscience dans la nouvelle génération de femmes : la génération actuelle demeure fascinée par le star system, les influenceuses, et un effet de mode indiscutable.  

lundi 27 juin 2022

Tatouage et détatouage...

L'actualité récente vient de donner un coup de projecteur sur les techniques de détatouage...

La rédaction de "Mine d'infos" a demander au Dr Vladimir Mitz de faire le point sur le sujet pour ses lecteurs.


Un article à lire avant de se faire faire un tatouage. Si vous décidez de franchir le pas conserver à l'esprit qu'un tatouage "noir & blanc" est beaucoup plus facile à détatouer...

Tatouages et détatouages 

Par le docteur Vladimir Mitz 

 

Le mot tatouage provient de l'expression tahitienne:”tatau” qui signifie tatouer;

Tout le monde connaît maintenant la résurgence explosive du tatouage,  activité qui non seulement est à la mode dans toutes les classes d'âge, Et dans toutes les régions du monde: on peut voir le nombre de boutiques spécialisées exploser dans les villes et même dans les campagnes les plus reculées… 

 

 

L'activité de pratiquer un tatouage est immémoriale,  car c'était un moyen simple d'indiquer son appartenance à un groupe social ou tribal.

Autrefois les tatoueurs était très bien établis chez les Bretons, comme le rapporte César dans la guerre des Gaules…..

 Mais jusqu'au 18e siècle l'activité des tatoueurs est le nombre des tatouages rester confidentiel peut-être à cause de l'interdit judéo-chrétien déposer des images incluses  sur le corps, pour ne pas offenser Dieu.

 

Mets le tatouage contemporain a une double polarité:

1) une activité d'art ou d'agrément,  afin de faire parler son corps selon des codes préétablis,  en faisant appel à des professionnels il possède des talents artistiques indubitables,  et aussi une formation attesté par des certificats  afin de conserver une hygiène des pratiques et d'utiliser des encres ou incrustations  sans caractère dangereux ou pathologiques.

2)  une activité médicale thérapeutique ou ornementale;  le tatouage est  par exemple très utilisé pour reconstruire des mamelons et des aréoles après cancer du sein( ce n'est pas ma méthode favorite car je préfère personnellement réaliser des greffes composites  qui ont l'avantage de réaliser une reconstruction en trois dimensions, Contrairement au tatouage qui ne réalise qu'une illustration en deux dimensions).

C'est aussi le cas de la possibilité de redessiner des sourcils qui ont disparu,  ou des poils de barbe dans une zone qui a été brûlée,  avec disparition des follicules pileux..

 

Il est heureux que le tatouage de marquage,  qui reste encore très employé pour identifier les animaux,  a disparu après 1945:  les malheureux prisonniers des camps de concentration dont il reste encore très peu de survivants, ont gardé à vie ces tatouages infamants constitués d'un seul numéro d'identification à 6 chiffres ,qui abolissait complètement leur véritable identité…

Une forme de tatouage que j'ai été amené à observer très particulière est celui des tatouages de prison:  ces tatouages sont une véritable langue codée,  dans certains cas elle est très infamante comme l'inclinaison des traits vers le bas au coin de la paupière inférieure,  que signifie que le sujet à accepter la sodomie, Et est devenu l'esclave sexuelle d'un boss!

 Le détatouage dans ces cas  est particulièrement délicat et compliqué au niveau technique afin que la cicatrice ne reproduise pas le tatouage initial;  il faut donc complètement modifier la direction du trait cicatriciel en pratiquant une plastie en Z afin d' inverser  la direction des traits! 

 

Détatouages au laser ou détatouages chirurgicaux ?

Certes actuellement la mode des tatouages l'immense majorité de ceux qui ont recours à des spécialistes et des artistes avertis qui  travaillent dans des conditions de sécurité;

 bien sûr il faut se méfier considérablement des tatouages occasionnels qui pourrait utiliser des substances dangereuses nocives moi j'étais trop profondément puisque il ne faut pas dépasser une profondeur de 4 mm maximale au cours des tatouages cutané habituels; c'est pourquoi ces spécialistes utilise des dermographes électriques  et des encres spécifiques.

 

Mais pour un petit nombre d'individus,  il se pose la question d'un retour en arrière:  comment enlever un tatouage qui ne plaît plus,  qui s'efface,  ou qui témoigne d'un amour révolu voire détesté..

Pour ces revenants à l'état antérieur,  l'utilisation des lasers par des dermatologistes rompus à l'utilisation de ces faisceaux lumineux qui peuvent brûler gravement s'ils sont mal utilisés,  demeure le moyen  principal  pour effacer des tatouages mal-aimés,  à des prix relativement importants  car il faut plusieurs séances pour parvenir au blanchiment souhaité..

Les résultats de ces détatouages par laser médicaux (dont la couleur va dépendre de la couleur du tatouage concerné) sont remarquablement bons  à condition d'avoir la patience nécessaire pour parvenir à bout  de cette tâche ingrate.

La rançon à payer parfois et la subsistance de quelques grains de couleur sous-cutanée,  ou à l'inverse d'un blanchiment exagéré de la zone qui a été traité par laser.

 L'autre solution plus radicale est une opération chirurgicale qui  se fait en général en plusieurs fois,  car il n'est pas possible d'enlever une large région de  peau tatouée,  sans créer une cicatrice vaste et laide;  le chirurgien devra donc  procéder par plusieurs excisions  étalées  dans le temps,  et utiliser dans certains cas difficiles  la méthode de l' expandeur: c'est la mise en place d’un ballon gonflable en silicone sous la peau qui est saine à côté du tatouage, afin de dilater progressivement la peau de remplacement  par des injections de sérum physiologique au travers d'une petite valve.

 le chirurgien rend ainsi la peau saine  “enceinte” , ce qui lui permet d'enlever le tatouage d'un seul coup, et de pouvoir fermer la peau en exploitant le surplus  qu'il a créé.…

 

Bien sûr c'est dommage de recourir à ces procédés onéreux car ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale au titre que le tatouage a été une demande esthétique pure et que son retrait n'ést en rien un acte de réparation.

 

C'est pourquoi il faut entendre un conseil de bon sens qui est de bien réfléchir avant de se soumettre à la frénésie du tatouage ornemental,  et de toujours penser, lorsqu'on y a recours, à réaliser des petits tatouages qui seront plus faciles à enlever dans des endroits discrets voire cachés  de notre corps.



photos d'un détatouage à l'intérieur de la cuisse dont le résultat final est réaliste, jamais parfait.

👉Vous trouverez sur le web de nombreux résultats de détatouages laser que le Dr Mitz ne pratique pas.


Propos recueillis par Nora Ansell-Salles auprès du Dr Vladimir Mitz chirurgien plasticien et esthétique parisien reconnu.


COUP DE PROJECTEUR:
Le Docteur Vladimir Mitz né en URSS, est un chirurgien et un auteur de langue française qui traite de la chirurgie plastique et réparatrice à travers plusieurs de ses ouvrages. Wikipédia

samedi 28 mai 2022

Zoom sur les nouvelles tendances en matière de rhinoplastie

ZOOM SUR :

Les nouvelles tendances en matière de rhinoplastie

Par le docteur Vladimir Mitz

 

 

Depuis une dizaine d'années de nouvelles approches ont été proposées en matière de rhinoplastie ;

Cela aussi bien dans le domaine des rhinoplastie médicales (c'est-à-dire par injection de produit volumateur tel le remarquable acide hyaluronique) que dans les rhinoplasties chirurgicales.

1) les rhinoplasties médicales modernes

Il existe deux grandes catégories de demande chez les patients :

a)      Ceux qui, jamais opérés, présentent une petite déformation du nez ; cela peut être le cas d'une petite bosse sur le nez, d’une pointe nasale un peu plongeante, d’une petite déviation visible à la surface du nez, ou d’une racine du nez un peu large.

Dans ces cas, une injection parfaitement calibrée d'acide hyaluronique dense et à durée prolongée d'environ 18 mois donnera une solution satisfaisante. Mais il s'agit d'une amélioration temporaire, qu'il faudra répéter régulièrement, ou en cas de grande satisfaction, de prolonger par une opération. C'en est fini des injections terribles de vaseline ou de silicone qui ont donné des catastrophes tout au long du 20e siècle.

b) ceux parmi les patients qui ont été opérés mais qui présentent une insatisfaction avec une rhinoplastie chirurgicale imparfaite à leurs yeux ; ici l'injection d'acide hyaluronique aura la vertu d'une correction facile en cabinet médical ; cela peut suffire aux patients concernés, mais un certain nombre d'entre eux demanderont néanmoins une retouche chirurgicale définitive.

En somme, la rhinoplastie médicale peut servir comme une ébauche transitoire d'un résultat souhaitable ; son caractère facile à obtenir sera une démonstration de ce qu'il faudra réaliser par un geste chirurgical- qui est en lui-même complexe, et peut imposer plusieurs retouches avant l'obtention de la satisfaction finale. On mesure alors combien le geste médical à d'importance, car c'est lui qui détermine l'horizon de ce qu'il faut obtenir.

2) les rhinoplasties chirurgicales qui ont le vent en poupe ;

a) la rhinoplastie avec utilisation de scies piézo-électriques

C'est un chirurgien français (O.Gerbaut) qui a mis au point et publié en 2016 une nouvelle technique de rhinoplastie avec  instrumentation de petites scies électriques qui coupent grâce à la puissance des ultrasons; ces instruments sont dérivés des techniques utilisées en neurochirurgie; cette technique  évite au  chirurgien de manipuler des petits ostéotomes fins frappés par un marteau pour cisailler La Bosse excédentaire, où pratiquer les ostéotomies latérales aux ciseaux à os, qui permettent de rapprocher les os du nez; mais ce faisant, le chauffage de l'os par les ultrasons détruit environ 1 ou 2 mm d’épaisseur osseuse, ce qui peut être un souci dans les 10 ans qui viennent; une faible fraction des chirurgiens plasticiens pratiquant les rhinoplasties à adopté cette méthode.

 

b)      la rhinoplastie avec préservation inventée en 1989 par le chirurgien ORL français Y .Saban et l’américain Rollin Daniel :

Il s'agit d'une technique dont ou le but est d'éviter les grandes ostéotomies ;

Ce concept a été déjà publié au 1898 aux Etats Unis par le docteur Goodale, puis en 1914 par le docteur Loothrop; leurs  résultats ont donné des suites plutôt médiocres dans les années qui ont suivi, et leur technique a été abandonnée; mais il existe en chirurgie esthétique la règle étrange et souvent vérifiée par les faits, d’un cycle d'une dizaine d'années, qui voit les opérations considérées comme non efficaces, être réinventées ou remises à la mode avec des modifications par un autre chirurgien qui va en clamer la supériorité. Il fallut attendre 1946 pour que le chirurgien américain Cottle de l'Illinois, remette cette technique d'enfoncement du nez en profondeur à la mode, pour traiter les bosses nasales plus simplement que la technique de l’allemand Joseph, le père des rhinoplasties en vérité.

À nouveau cette technique de Cottle fut abandonnée pour des résultats non satisfaisants,

Mais en 2018 l'Américano-canadien génial Rollin Daniel remit à la mode ce concept en lui attribuant le nom formidable et très écologique de rhinoplastie de préservation : L'ORL français Y.Saban a contribué à un livre fondamental pour la propagation de cette technique en 2020.

Les techniques les plus modernes de rhinoplasties de préservation ont été récemment exposées et illustrées par le docteur Toriumi qui a publié en mai 2022 dans le journal plastic et reconstructive surgery, (véritable bible des chirurgiens plasticiens) ces méthodes où le chirurgien enlève un petit coin osseux sous la bosse inesthétique; il suffit alors d'enfoncer la bosse en profondeur pour obtenir un nez rectiligne en ayant pratiqué un minimum de gestes agressifs sur les autres structures nasales;

Bien d'autres petits gestes sont possibles au cours de cette intervention, donc il faut encore attendre les preuves de parfaite stabilité dans les 10 ans qui viennent.

Pour ma part je reproche à ces techniques l'impossibilité de réaliser une profiloplastie avec ré inclusion d’une grande bosse excédentaire dans un menton insuffisant. Enfin le parti pris de ne pas rétrécir l'arête nasale reste un inconvénient car il est assez rare de rencontrer un patient avec une petite bosse sur un nez globalement fin, pour lequel il y a juste à râper un peu la bosse...

 

c) la rhinoplastie avec ré inclusion d’os ou de cartilage autologue

Paradoxalement il y a dans le même numéro du journal plastic et reconstructrice surgery un article du docteur texan N.Tanna exerçant à Dallas, qui traite de toutes les possibilités actuellement connues de faire des rhinoplastie d'augmentation pour insuffisance d'arête nasale...

On comprend donc l'importance de bien séparer ces deux concepts, celui où l'on fait un petit geste d'enfoncement d'une bosse nasale, et l'autre où il faut reconstruire ce qui a été enlevé par excès....

Les matériaux dont on peut se servir pour augmenter un nez doivent venir du patient lui-même : Ce peut être de l'os (j’aime bien le prélèvement osseux iliaque, ou une greffe d'une facette cubitale), du cartilage de l'oreille (personnellement j'utilise le scapha plutôt que la conque), ou bien encore une membrane épaisse tel le fascia temporal. On a complètement abandonné le cartilage artificiel ou celui prélevé sur le veau, ou encore celui dé-spécifié d'un autre humain- à cause des risques de transmission de virus.

 

c)       La rhinoplastie orientale

Chez les patients d'origine asiatique, il existe le plus souvent une insuffisance structurelle d'arête ; nos confrères de ces contrées ont l'habitude dans ces cas d'utiliser des implants en silicone en forme de L, qui sont faciles à introduire, mais qui peuvent être rejetés dans 5 à 8 % des cas. D'autres matériaux synthétiques existent, chaque opérateur à sa propre expérience.

 

e) la rhinoplastie ethnique

Il s'agit de patients de couleur qui ont souvent le nez épaté, une racine large, les ailes du nez très écartées, une peau épaisse. Leur demande concerne une apparence plus européenne ce qui implique des opérations relativement complexes : Le chirurgien doit affiner le nez en réalisant des ostéotomies latérales, rajouter une structure d'arête (au mieux en prélevant un greffon osseux), rétrécir les ailes du nez en les réenroulant grâce à une cicatrice cachée à l'intérieur des narines. Le plus difficile est d'affiner la peau du nez car on risque de l'abîmer de façon définitive. Néanmoins un affinement de la pointe du nez reste possible en insérant un petit piquet de cartilage pour projeter la pointe, technique que nous appelons" un étai columellaire".

 

 

👉 1 an avant la rhinoplastie

👉1 année après l'intervention

📷Crédit photos:
Dr Vladimir Mitz

Conclusion

Ces nouvelles techniques de rhinoplastie parvenues dans les blocs opératoires n’ont pas encore fait toutes leurs preuves en matière de durabilité dans le temps.

Si l'on pense que la rhinoplastie traditionnelle existe depuis une centaine d'années, inventée par l'américain ROE et par le Berlinois JACQUES JOSDEPH, il faut bien se rendre compte que les inconvénients de cette technique ont mis des dizaines d'années avant d'être surmontées, et que les solutions de chirurgie de retouche des nez ratés par ces techniques occupent des livres entiers de recettes opératoires, regroupées en tant que chirurgie secondaire du nez.

Il est donc encore un peu tôt pour affirmer la supériorité des techniques avec piézoélectricité ou celles qui sont appelées rhinoplastie de préservation.

Le conseil est donc pour les patients, même s'ils veulent un petit geste chirurgical comme par exemple enlever une petite bosse sur le nez, et rien que cela, de faire confiance à un chirurgien d'expérience quelle que soit la technique qu'il va vous proposer: En effet il faut minimum un recul de 10 ans avec l'utilisation d'une technique donnée pour pouvoir affirmer une stabilité de résultat de 95 %; il semble que quelle que soit la technique qui vous sera proposée, un taux de retouche de 5 % demeure inaltérable, à cause des phénomènes non contrôlés de cicatrisation osseuse et fibreuse sous-cutanée.

Il faut voir dans ces nouvelles techniques de rhinoplastie une tentative de faire des gestes chirurgicaux moins invasifs pour répondre à la demande du public : Celui-ci souhaite de plus en plus des gestes chirurgicaux simples, pratiques et si possible en ambulatoire, avec  des coûts financiers plus que modérés.

C'EST À LIRE  SUR "Mine d'infos": 

précédents articles de 👨‍⚕️ Vladimir Mitz  :

👉Ce qu’il faut savoir sur le Botox

https://pressentinelle2.blogspot.com/2021/04/tout-ce-quil-faut-savoir-le-botox.html?m=1


👉L' Art et la chirurgie esthétique...

https://pressentinelle2.blogspot.com/2022/01/l-art-et-la-chirurgie-esthetique.html?m=1


👉REGARDS DE SOIGNANTS : celui du Dr Vladimir Mitz

https://pressentinelle2.blogspot.com/2021/04/regards-de-soignants-celui-du-dr.html?m=1


👉Quid de la chirurgie esthétique sur les peaux noires

https://pressentinelle2.blogspot.com/2021/07/quid-de-la-chirurgie-esthetique-sur-les.html?m=1


👉Changer d'apparence sexuelle par le bistouri : est-ce possible, est-ce redoutable ?

https://pressentinelle2.blogspot.com/2021/11/changer-dapparence-sexuelle-par-le.html?m=1

dimanche 21 novembre 2021

Changer d'apparence sexuelle par le bistouri : est-ce possible, est-ce redoutable ?

           L'ambigu
Dessinée - Vladimir Mitz

Le désir de changer d'apparence sexuelle ne date pas d’aujourd’hui ; certes le choix de son genre et actuellement une pulsion à la mode ; mais souvenez-vous que depuis très longtemps, et même dans l'Antiquité, ont existé des individus de sexe mal défini, comme les hermaphrodites donc il existe une superbe statue au Louvre.
 
Les ambiguïtés sexuelles des nouveaux nés
 
Lorsque j'étais interne dans le service de chirurgie infantile du professeur Pellerin, à l'hôpital Necker-enfants-malades, il arrivait régulièrement que ce brillant chirurgien doivent intervenir dans des cas d'ambiguïté sexuelle, c'est-à-dire des cas où la constatation des organes sexuels à la naissance pouvait laisser place à un doute légitime, au grand dam des parents consternés: S'agissait-il d'une petite fille avec un grand clitoris, ou d'un garçon dans le sexe était tout petit et les testicules inapparents car cachés dans le pelvis?
Malgré tous les examens complémentaires les radiographies et les dosages hormonaux, il fallait avec l'accord de la famille faire un choix plutôt que de laisser cet enfant grandir dans l'incertitude et des troubles psychologiques probables à venir; c'était du moins la conception éthique de cette époque des années  1970: Après des conciliabules familiaux, le professeur Pellerin puis ses successeurs pratiquaient une opération de réassignation sexuelle; celui qui fut mon maître  avait mis au point des techniques très sophistiquées pour toujours conserver une sensibilité érogène suffisante.
Actuellement ce problème est dépassé, quoique toujours prégnant: La majorité de des demandes concerne des adultes, dont tous ne passent pas par des opérations mutilantes pour vivre leur transsexualité; un certain nombre d'entre eux vont  jusqu'au bout : Hommes demandant à être féminisé, avec création d'un neovagin à partir du fourreau de la verge; où ce qui est beaucoup plus difficile, femme demandant à être masculinisée, avec création d'une verge active aussi bien sur le plan sexuel que sur le plan urinaire, ce qui est d'ailleurs le problème le plus complexe à résoudre.
Il existe de par le monde quelques centres très spécialisés dans cette chirurgie minutieuse : La réputation de chirurgiens thaïlandais, marocains, suisses, anglais est ainsi reconnue du fait du grand nombre de patients qui sont opérés, à des prix beaucoup plus bas qu'en France ; dans notre pays le centre d'excellence fut l'hôpital Saint-Louis à Paris, où le professeur Banzet puis le professeur Revol on fait preuve à la fois d'une grande humanité et d'une exceptionnelle technicité.
J'ai été interne et chef de clinique dans ce service ; c'est pourquoi j'ai pu prendre une position tranchée si l'on peut dire : Constatant le nombre très important de suicides dans cette population qui vit mal son genre, leur mode de vie dans le spectacle ou dans la prostitution, ma décision a été de me tenir à distance de ces opérations.
À l'inverse toutefois, j'ai connu des transsexuels très heureux dans une vie de couple stable, il n'y a donc pas de destin tragique obligatoire pour ces êtres humains qui de plus doivent batailler au moins pendant 2 ans pour pouvoir changer légalement de sexe administratif.
L'épisode qui m'a fait prendre ma décision irrévocable est lié à l'histoire d'un homme ultra protégé par sa mère; il décida de se féminiser complètement, et pendant quelques temps vécut très heureux dans l'acceptation de son état transformée; sa mère tomba gravement malade, et à la fin de sa vie lui reprocha son changement de sexe; ce fut un coup terrible pour lui, et lorsque sa mère disparut, il vint me voir pour de nouveau se remasculiniser; malgré l'assistance d'un psychiatre, et d'une psychologue chevronnée, son état psychologique continua de se détériorer une fois que mon opération fut réalisée avec succès; il finit par se suicider, ce qui m'a complètement découragé de poursuivre dans cette direction chirurgicale une autre bistouri peut-être parfois magique, et bien souvent redoutable....
 
Comment devenir homme quand on est une femme ?
 
En dehors des traitements hormonaux nécessaires prescrits par des endocrinologues compétents, les opérations chirurgicales se font à plusieurs étages :
1) masculinisation du visage notamment au niveau du nez et des pommettes, avec parfois augmentation du menton
2) ablation des glandes mammaires au prix de cicatrices que l'on essaie de réduire au maximum
3) liposuction de masculinisation du tronc, et de la silhouette, globalement
4) le plus difficile : Création d'un organe sexuel masculin par un transfert microchirurgical de la peau de l'avant-bras, ou par d'autres méthodes assez complexes de lambeau local
5) rigidification de la verge par un implant pénien spécial en silicone
6) parallèlement à cette dernière opération, création d'un tube urétral mais les fuites urinaires sont très fréquentes et problématiques
Toutes ces opérations peuvent prendre jusqu'à 2 ans avant que l'on considère que le résultat est stabilisé ; de nombreuses retouches intermédiaires peuvent s'imposer, les complications intercurrentes ne sont pas rares.
 
Comment devenir une femme quand on est un homme ?
 
1) la féminisation du visage peut imposer une rhinoplastie, une augmentation des lèvres de la bouche, des modifications du contour des tempes ou de l'implantation des cheveux.
2) la création d'une poitrine féminine repose le plus souvent sur l'implantation de prothèse mammaire en silicone
3) des séances d'épilation par laser sont recommandées pour obtenir une peau plus glabre
4) le temps chirurgical le plus difficile est la création d'un neovagin, par retournement de la peau de la verge dont le fourreau est inséré devant le rectum ; un fragment de gland relié à ses vaisseaux et à ses nerfs sensitifs est inséré dans la position d'un clitoris afin de permettre une sensibilité sexuellement satisfaisante ; la dilatation de ce neovagin doit être continuée longtemps pour éviter l'atrophie tissulaire.
5) le raccourcissement de l'urètre est plus simple dans ce cas de figure et permettra à la patiente d'uriner assise.
Il existe beaucoup d'autres gestes chirurgicaux éventuellement nécessaires en fonction de chaque cas particulier...
 
Comment résoudre le problème éthique de ces changements de sexe par la chirurgie ?
 
Si le changement de sexe administratif est relativement bien organisé par les pouvoirs publics, ainsi que la prise en charge par la sécurité sociale après des démarches de validation justifiées, tout cela prenant beaucoup de temps et beaucoup d'énergie aux candidats toujours pressés et impatients, il en est pas du tout de même de la marche à suivre éthique pour le corps médical confronté à ce problème de société qui existe depuis toujours....
 
La complexité des gestes techniques à effectuer est telle qu'il faut une véritable vocation pour le chirurgien, qui doit impérativement travailler en équipe et être entouré par des infirmières et des soignants compétents, à côté d'une structure de soins psychologiques et d'assistance neuropsychiatrique dont les avis sont aussi importants que ceux du réalisateur chirurgical.
 
En conclusion j'ai connu des transsexuels opérés heureux, et bien insérés à long terme ; le devenir psychologique de ces patients reste contrasté : Beaucoup de statistiques à très long terme font état d'un risque suicidaire qui peut atteindre 50 % ; mais ces chiffres sont contestés par les associations des patients concernés.
Le problème des enfants présentant une ambiguïté sexuelle extérieure de leurs organes génitaux à la naissance, demeure entier. Faut-il les opérer très tôt, comme le faisait mon maître Pellerin ? Où faut-il attendre une plus grande maturation de ces enfants afin de les faire librement participer à un choix de genre si tel est leur désir ?
C'est probablement une affaire de cas particulier, car il y a une infinité d'apparences différentes, qui peuvent conduire à des choix plus nuancés, surtout avec l'accord de la famille et dans un consensus de suivi qui peut prendre quelques années...


Propos recueillis par Nora Ansell-Salles après du docteur Vladimir Mitz, chirurgien plasticien & esthétique - Paris

SUR LE MÊME SUJET
"Il est  elle" téléfilm de TF1
Bande annonce:
La vie de Sabine et Cédric bascule le jour où leur fils, Julien, leur avoue sa certitude d'être une fille dans un corps de garçon.. Sabine et Cédric sont confrontés à un dilemme insoluble : accompagner leur enfant dans une transition vers le genre féminin ?
https://www.tf1.fr › TF1

mercredi 3 novembre 2021

Tribune libre : Vladimir Mitz


Le vieillissement inéluctable reste réparti d'une façon très variable d'un sujet à l'autre: 

Les caprices de la génétique, le mode de vie individuel avec exposition exagérée au soleil, ou l'abus du tabac, font ressurgir l'inégalité fondamentale des êtres humains face au programme
de détérioration des fibres élastiques de notre derme sous-cutané; 
On parle beaucoup actuellement de l'explosion de la demande en médecine et chirurgie esthétique chez les adolescents; 
Mais le phénomène est tout à fait similaire après 60 ans et même entre 70 et 80 ans! 

Pourquoi cela? 

Il y a 3 raisons essentielles: 
1) passé l'âge mûr, les moyens financiers autorisent  une approche réparatrice  puisque à cet âge on sait que des
opérations  esthétiques sont possibles, bien maitrisées si pratiquées dans de bonnes conditions techniques par un praticien d'expérience. 
2) les relations intrafamiliales avec les petits-enfants sont souvent une source de complexe car il est difficile de subir les moqueries
des petits garnements qui vous disent "tu as un cou de grand-mère, tu as les joues qui tombent!" 
3) la vie sociale et sexuelle ne sont pas terminées au troisième âge: Ni le désir de plaire ni celui de séduire et  de conclure ne se sont totalement évanouis; pour y parvenir, un minimum de confort narcissique (ou du moins sa restauration) a une influence très positive. 

Nous assistons donc à une augmentation de la demande de Médecine et de chirurgie esthétique au troisième
âge: la médecine esthétique permet d'améliorer le grain de la peau du visage, de corriger le vieillissement des paupières
(blépharoplastie), de repulper les lèvres et de supprimer les barres codes de la lèvre blanche(injjection d'acide hyaluronique), de diminuer les rides du front et de la patte d'oie(botox). 
La chirurgie esthétique corrige l'affaissement des traits(lifting cervico-facial); pour diminuer les soucis post-opératoire et le temps de récupération, les techniques ont fait de grand progrès:
Moins de decollements des structures, grande douceur des gestes chirurgicaux, caractéristiques des MICROLIFTS contemporains. 
Mais il n'y a pas que le visage qui constitue la cible des demandes: qu'il s'agisse de la poitrine, du ventre, de la silhouette, on assiste à une
augmentation du nombre des patients candidats âgés dont il faut parfois calmer l'appétit chirurgical, et mettre en balance le bénéfice risque d'une opération sous anesthésie générale avec le risque de phlébite, d'infection,
ou de suites compliquées. 
Enfin un dernier problème à signaler et celui des patientes porteuses de prothèses mammaires en silicone,très anciennes: Chaque cas est particulier, on a le choix entre les retirer purement et simplement, éventuellement les
entre les changer à la demande expresse de la patiente, ou de les remplacer par un lipofilling, qui est la greffe de sa propre graisse. 

En conclusion, il n'y a pas que les adolescents qui réclament l'amélioration de leur apparence, en cas de complexe; le 
troisième âge constitue actuellement un immense réservoir de patients potentiels, qui loin de se contenter d'un laisser-
aller vers l'issue inexorable, manifestent le  désir de se rajeunir: d'autant que, intellectuellement et psycholgiquement, ces personnes se sentent en décalage , nous répétant que leur état d'esprit est celui des 50-60 ans.
Le 3è âge n'est donc pas une condamnation à l'effrittement, ni un rêve d'éternelle jeunesse, mais une pulsion réaliste pour une sorte de mise au propre pour rendre l'esprit et l'apparence compatibles et heureux.

dimanche 25 avril 2021

REGARDS DE SOIGNANTS : celui du Dr Vladimir Mitz


Avant propos
Le Docteur Vladimir Mitz, chirurgien connu et reconnu sur la place de Paris, auteur de nombreux ouvrages sur la chirurgie esthétique et réparatrice, nous livre son regard sur l'évolution des techniques, les nouvelles attentes des patients, l'impact de la crise sanitaire... et nous parle de sa passion pour l'Art.



Bonjour Dr Vladimir Mitz, pouvez-vous nous brosser votre auto portrait ?
Je suis un chirurgien expérimenté qui a exercé longtemps en milieu hospitalier public, en chirurgie plastique réparatrice et esthétique, en microbiologie et chirurgie de la main.
Je suis de pure formation française en matière de chirurgie réparatrice, par contre j'ai appris la chirurgie esthétique aux États-Unis après ma période d’activité (4années !) de chef de clinique des hôpitaux de Paris.


Où exercez-vous votre art aujourd'hui ?

Aujourd'hui j'exerce en privé, mon cabinet est situé dans le Quartier Latin de Paris 75006; j'opère à la clinique du Louvre, ce qui me permet de traverser le pont des Arts au-dessus de la Seine : Cet itinéraire est très agréable, et me permet de réfléchir à chaque cas que je vais opérer avec calme et sérénité.


Quel regard portez-vous sur l'évolution de la chirurgie esthétique ?

La chirurgie esthétique a considérablement évolué ces 20 dernières années :
D’une part les techniques opératoires ont progressé vers moins de cicatrices et plus de sécurité avec les implants;
D’autre part les relations avec les patients potentiels ont pris une étrange tournure du fait du développement d’Internet qui impose ses lois de notoriété, et de la pression judiciaire à laquelle nous sommes soumis : tout aléa post-opératoire peut déboucher sur une plainte pour faute professionnelle... C'est donc à chaque fois sur la notion de bénéfice risque que nous devons insister pour chaque patient, lui qui a droit à une information orale et écrite qu'il n'assimile pas toujours. En cela les informations que nous donnons grâce à nos sites internet représentent un élément formateur mais exigent de notre part une constante mise à jour, et des efforts financiers non négligeables.


Pour rester sur le regard, pouvez-vous nous parler de la chirurgie de l'oeil  (paupières & cernes)

Je voudrais illustrer ces propos en prenant le cas particulier du vieillissement de la région du regard, l'apparition de cernes foncés à la paupière inférieure, et à l'exagération de la vallée des larmes, sorte de coulée qui s'approfondit depuis l'angle de l’œil jusqu'à la pommette :
Il existe deux tendances thérapeutiques complémentaires :
- d'une part la médecine esthétique qui permet par injection d'acide hyaluronique (un gel résorbable en 6 à 18 mois, plus ou moins dense , en fonction du fabricant et de ses produits) de  combler les creux en pratiquant l’injection en profondeur; mais  ce traitement a aussi des inconvénients: Remontée du gel en surface sous la peau donnant une coloration violacée; et puis quelques cas dramatiques ont été signalés comme une perte de la vision par injection involontaire dans un vaisseau sanguin local.
  Une autre situation déplaisante est l'existence d'une coloration très foncée autour des yeux, qui est d'origine plutôt génétique, et pour laquelle l'application de pommades dépigmentantes pourra apporter une solution ;
- d'autre part la chirurgie esthétique qui consiste à retendre la paupière inférieure, au travers d'une incision invisible sous les cils, en redrapant le muscle orbiculaire inférieur, et en enlevant les poches graisseuses responsables de l'aspect "poché" du regard; mais cette opération, appelée "blépharoplastie inférieure", si elle est mal faite peut entraîner un ectropion, qui est une éversion du bord libre de la paupière, donnant un regard catastrophique, qui s'arrange heureusement spontanément en général au bout de 2 à 3 mois.
On comprend facilement que la difficulté est de choisir quelle est la bonne méthode a conseiller dans chaque cas particulier : C'est là où l'expérience du chirurgien et du médecin est primordiale, mais toujours en respectant les désirs du patient dûment informé par les documents fournis, éventuellement par des vidéos de résultats avant-après !


Quelles sont les nouveautés en  chirurgie esthétique et réparatrice ?

Notre spécialité évolue en permanence, ceci grâce à des travaux scientifiques et des innovations apportées par des auteurs qui ne sont pas seulement des adeptes de technologie de pointe (comme les lasers, ultra fréquence, où la lumière pulsée), mais aussi des savants anatomistes qui sont capables de mieux comprendre les mécanismes intimes du vieillissement cutané architectural de la face et du corps (scanners 3D à différents âges de la vie).
La technique qui a le vent en poupe en ce moment est celle du LIPOFILLING : Il s'agit d'augmenter les volumes corporels par la greffe de sa propre graisse prise ailleurs ; on peut aussi refaire un sein après cancer sans implanter de prothèse mammaire, augmenter le volume d'un sein chez une jeune fille en prélevant la graisse au niveau de sa culotte de cheval, à condition qu'elle ait des réserves...  Il faudra en général s'y reprendre à deux ou trois fois, car seulement 30 % des cellules graisseuses greffées survivent par séance.
On choisit des toutes petites cellules graisseuses pour corriger les sillons nasogéniens, augmenter discrètement les lèvres, ou rajeunir des mains à la peau trop fine.
LES OPERATIONS POST BARIATRIQUES sont aussi devenues très fréquentes: Il s'agit de la correction des déformations de la silhouette après amaigrissement massif, lui-même consécutif à des opérations de type court-circuit digestif; du fait du nombre important de patients qui subissent cette opération lourde, il existe environ 20 % de patients présentant des surplus cutanés qu'il va falloir "retailler", parfois par des opérations longues complexes et combinées telle le body lift, où l'on découpe une bande de peau tout autour du corps, retournant le patient sur la table d'opération!
Enfin il existe des Tendances plus originales, liées à des normes raciales spécifiques, telle les demandes d'augmentation des fesses par implants siliconés spéciaux ou par lipofillings, voire une association des 2 méthodes. Un autre domaine en vogue concerne les "rhinoplasties ethniques" dont il y aurait beaucoup à dire.


Point d'actualité...

De quelle manière le coronavirus a-il impacté votre exercice 

L'irruption de la covid
La pandémie a provoqué deux phénomènes contradictoires :
   - une diminution de la demande opératoire en clinique ou à l'hôpital à cause du confinement, de la priorisation des patients qui a fait reculer la prise en charge de la chirurgie réparatrice et esthétique non urgente ;
   - d'autre part une augmentation d'environ 20 % de la demande en médecine esthétique qui a été rapportée dans quelques enquêtes internationales, à cause de l'effet zoom et du regard sur soi-même par le biais du traitre ordinateur- qui ne nous fait aucun cadeau sur notre apparence, avec ces lumières électriques verticalisées !
Personnellement je n'ai pas constaté dans ma clientèle une augmentation de la demande, mais une diminution de mon activité de près de 40 %!


Avez-vous constaté des changements de comportements chez vos patients: report de RDV etc.

Une planification plus
difficile et aléatoire
Les activités de consultation et de planification des opérations ont été rendues difficiles, car la restriction de déplacement a rendu incertain  l'accès au médecin malgré les autorisations requises et envoyées par mail; par ailleurs les cas avérés et soudains de covid ont entraîné l'annulation d'opérations programmées, sans omettre  le fait que certains patients n'ont pas pu réaliser de test PCR en temps et en heure pour subir leurs opérations prévues.
Une désorganisation évidente, mais qui n'est préjudiciable que dans le cadre de la chirurgie réparatrice après cancer, ou pour retirer les tumeurs cutanées ou profondes.


Quelles sont les interventions les plus demandées durant cette période de crise sanitaire ?

Le port du masque a décomplexé certains patients :
Ils ont souhaité faire une opération de rhinoplastie, ou des opérations des paupières, voire un lifting de rajeunissement pendant la période de confinement, ce qui leur permettait d'éviter le regard narquois de ceux avec lesquels ils ont l'habitude de travailler... Mais ils n'ont pas été si nombreux que cela dans ma pratique. C'est la démonstration que la vie normale en société ouverte est vraiment le moteur principal du regard critique sur soi.
Dans ma pratique personnelle
Les opérations les plus fréquentes ont été dans l’ordre :
a) les rhinoplasties, primaire ou secondaire
b) les changements de prothèse mammaire, à cause d'implants devenus défectueux après plus de 15 ou 20 ans, ce qui générait une angoisse et un sentiment d’urgence ;
c) les opérations esthétiques du visage, à type de blépharoplastie ou microlift (qui est un lifting cervico-facial léger pouvant se faire en ambulatoire)
c) des liposuccions pour des motifs variés : Gynécomastie (présence de seins saillants chez l'homme), petit bedon féminin, liposuccion de la moitié inférieure du corps, etc.
d) l'ablation de tumeurs cutanées ou sous-cutanées.
👉TIKTOK

Et l’Art dans tout cela ?

Avec l'expérience qui est la mienne, je fais une grande différence entre la pratique de mon métier chirurgical, qui est essentiellement une technique faite de gestes précis, et dont la base est un choix judicieux de quelle opération pratiquer pour chaque cas individuel, ce que nous appelons l'indication opératoire.
Tout cela est totalement opposé à l'art en tant que tel, l’art qui est un exercice d'imagination et de fantaisie: la pierre sculptée ne saigne pas, la feuille de papier raturée ne nous fera aucun procès; mais l'art est une partie nécessaire à mon oxygène de vivre, et je perpétue donc mon intérêt pour la visite des galeries, et la pratique du dessin, de la sculpture et de mon amour pour la musique, que l'on peut retrouver sur mes chaines vimeo, YouTube, et Dailymotion quand on y recherche mon nom, au même titre que j'y insère des informations sur la chirurgie plastique réparatrice et esthétique, domaines dont je ne peux me passer de l'exercice...

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles


 📚 Bibliographie 
  • Chirurgie Esthétique, Éditions du Cygne, 2006 (ISBN 978-2849240175)
  • Les liftings, Ellipses Marketing, 2004 (ISBN 978-2729818784)
  • Art-Thérapie, avec Marie-Claude Joulia, Éditions L'Harmattan 2003 (ISBN 978-2747546003)
  • La chirurgie esthétique, Éditions Flammarion, coll. « Dominos », 1995 (ISBN 9782729869809

samedi 24 avril 2021

Ce qu’il faut savoir le Botox


                   BOTOX
Le Dr Vladimir Mitz*, chirurgien plasticien parisien, fait le point: 

*Crédit photo: Futura-Sciences

      
Dans le cadre de la nouvelle série de témoignages 
"REGARS DE SOIGNANTS" 
Nora Ansell-Salles a interviewé pour les veilles et le blog ”Mine d’infos”
le Dr Vladimir Mitz.
L’article sera en ligne dans les prochains jours.