Nora ANSELL-SALLES

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mardi 12 novembre 2024

REGARDS CROISÉS SUR LA CONDITION FÉMINE DANS LE MONDE [suite]: après le 1er volet consacré au continent Africain voici le second consacré à Asie centrale


À la suite de la publication du 1er volet consacré au  continent Africain, ce second volet est consacré à la condition  féminine en Asie centrale.


👉 Les lecteurs sont invités  à enrichir le présent article de leurs contributions.  

Vos commentaires sont les bienvenues merci de les faire parvenir  à  Pressentinelle2@gmail.com 
Bonne lecture
Nora Ansell-Salles Legrand 


AVANT PROPOS :
L'Asie centrale est une région d' Asie délimitée par la mer Caspienne au sud-ouest, la Russie européenne au nord-ouest, la Chine occidentale et la Mongolie à l'est, l'Afghanistan et l'Iran au sud et la Sibérie au nord. Elle comprend le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan.


🔷️ La condition des femmes en Asie centrale avant 1991
Dans les sociétés patriarcales d'Asie centrale, en majorité musulmanes, la division des rôles entre hommes et femmes avant la période soviétique était très spécifique : seuls les hommes occupaient les postes de pouvoir, les femmes étant exclues de nombreuses sphères.

Travaillant surtout dans l’agriculture, elles jouaient néanmoins un rôle économique non négligeable.

Pendant l’ère soviétique, une politique de libération de la femme fut mise en place, accompagnée d'un discours sur la « modernisation » de la condition féminine. L’égalité des sexes fut même inscrite dans la législation des républiques. Malgré ces vœux pieux et à quelques exceptions près, notamment dans les domaines scientifique et artistique, la société soviétique centre-asiatique demeura dominée par les hommes. Dans leur grande majorité, les femmes restèrent cantonnées à la sphère domestique et à un rôle de mères-épouses, tandis que les hommes continuèrent de détenir pouvoirs politique et économique.

1991, les indépendances et la question des droits des femmes

L’égalité femmes-hommes est inscrite dans les constitutions de chacun des pays centrasiatiques. Ces derniers ont ratifié la Déclaration universelle des droits de l’Homme dès les indépendances et signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de l’ONU qui favorise l’insertion des femmes dans tous les domaines, en modifiant les lois et par l'éducation. Les États d’Asie centrale sont également signataires de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing (4ème Conférence mondiale sur les femmes, en 1995, qui avait pour objectif d’atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes partout dans le monde). Progressivement, les principes d’égalité et de droits des femmes ont été traduits, à des degrés divers, dans les lois nationales au cours des années 1990.

Pourtant, malgré ces engagements étatiques, la participation des femmes reste limitée. Dans la vie politique, elles sont peu nombreuses à des postes de décision au niveau national, même s’il faut noter la présence de candidates lors des scrutins présidentiels au Kazakhstan (2019), en Ouzbékistan et au Kirghizstan (2021). Quelques-unes ont pu accéder à des postes de maires, députés, ministres ou gouverneurs de région. Au niveau social, les femmes sont mariées très jeunes, ce qui est un frein supplémentaire pour leur accès à l’éducation (elle leur est parfois interdite après le mariage). Au niveau économique, elles ont accès à des postes moins qualifiés, essentiellement dans le secteur agricole ou le secteur public (éducation et santé), et les écarts salariaux sont importants. Enfin, les violences, notamment conjugales, à leur égard sont très nombreuses. De vastes progrès restent à réaliser dans le domaine de la protection juridique et pour l’accès aux droits des femmes.

« Ala kachuu », l’enlèvement des fiancées

« Ala Kachuu » (« attraper et courir » en kirghiz) est l’acte d’enlèvement d’une jeune fille par un homme pour l’épouser (initialement, la fuite était organisée par un couple dont les familles refusaient l’union ; elle a ensuite évolué). L’origine de cette pratique ancienne répandue dans toute l'Asie centrale est l’objet de versions concurrentes. La tradition a connu un nouvel essor après 1991 : aujourd'hui, elle est surtout pratiquée au Kirghizstan, en milieu rural.
deux époux souhaitent surtout perpétuer la tradition. Sans consentement mutuel, cette pratique est d’ailleurs illégale et punie par la loi kirghize qui peut infliger une amende conséquente et/ou une peine de prison (jusqu’à 10 ans depuis 2019). Il n’en reste pas moins que, selon ONU-Femmes, près de 12 000 femmes subissent chaque année des « Ala kachuu » au Kirghizstan, le chiffre le plus élevé de toute l'Asie centrale.

Nouvel essor des initiatives féministes en Asie centrale

Depuis quelques années, les féministes centrasiatiques dénoncent le recul des droits des femmes et se mobilisent d’autant plus. À l’occasion du 8 mars, Journée internationale pour les droits des femmes, elles reçoivent généralement des fleurs, selon une tradition soviétique qui perdure aujourd’hui encore en Russie et dans les autres anciennes républiques soviétiques, mais la question de leurs droits n’est pas abordée.

Symboliquement, la première manifestation féministe autorisée dans le Kazakhstan indépendant a eu lieu le 8 mars 2021, à Almaty. Elle a rassemblé près de mille participants selon le groupe Feminita, un des organisateurs de la marche. En Ouzbékistan et au Kirghizstan, le phénomène n’est pas nouveau, surtout dans les grandes villes et les participants – essentiellement des femmes – y sont toujours plus nombreux.

Parallèlement, les mobilisations contre les violences sexistes et sexuelles se multiplient. En mai 2020, à la suite de l’agression d’une jeune fille de 17 ans, Evelina, dans la rue en Ouzbékistan, les procédures pénales enclenchées ont été rapidement interrompues, au motif que la jeune femme et son principal agresseur auraient trouvé un accord à l’amiable : cette décision a déclenché une vague inédite de protestations féministes sur les réseaux sociaux, sorte de « #metoo ouzbek » si l’on se réfère à l’ampleur de la mobilisation avec le hashtag #Iamyevelina. Au Kirghizstan, Aizada Kanatbekova, 27 ans, a été retrouvée étranglée en avril 2021, après avoir été enlevée en vue d’un mariage forcé : son meurtre a également suscité une colère générale dans le pays, sur les réseaux sociaux d’abord, puis devant les principaux organes de pouvoir à Bichkek où les manifestants ont réclamé, en vain, la démission des responsables des forces de l’ordre.

La société civile s’organise aussi avec l’objectif de créer et développer des projets en faveur de l’égalité femmes-hommes. 
En avril-mai 2019, un camp féministe anti-discrimination s’est tenu sur les rives du lac Issyk Koul, au Kirghizstan. Cet événement, baptisé « Fight Like a Girl », a permis échanges et actions de formation entre les 35 jeunes participantes, représentant sept pays (les trois du Caucase du Sud et quatre d’Asie centrale) afin de lutter plus efficacement pour l’amélioration de la situation des femmes dans leurs pays respectifs.

Les groupes féministes se multiplient. 
L'Initiative féministe de Bichkek, par exemple, rassemble au Kirghizstan des militantes féministes qui prônent l'émancipation collective, la solidarité, le soutien mutuel et la non-violence. Le groupe fait de l’éducation et de la prévention auprès des jeunes, organise des marches et des événements culturels féministes… En mai-juin 2021, 94 activistes et représentants d’associations centre-asiatiques ont participé au Forum Génération Égalité organisé par ONU-Femmes pour demander des changements en Asie centrale.

Comme ailleurs, la pandémie de Covid-19 a contribué à éveiller les consciences sur la recrudescence des violences faites aux femmes. 
Aliya Suranova, journaliste spécialiste des droits des femmes au Kirghizstan, souligne que pendant le confinement, les violences faites aux femmes ont augmenté de plus de 65 %. Les collectifs féministes dénoncent un grand décalage entre les lois nationales et leur application et demandent la criminalisation de toute forme de violences faites aux femmes et un meilleur accompagnement des victimes.

Le rôle de l’étranger dans l’essor récent des mouvements féministes
Le soutien occidental est multiple, via les associations et ONG internationales présentes sur place comme ONU-Femmes depuis 1999 au Kazakhstan et Tadjikistan et depuis 2012 au Kirghizstan, mais aussi via des programmes du PNUD, de l’OMS ou de l’OSCE... Ces organisations financent des projets et des groupes féministes, forment aux questions de l’égalité femmes-hommes dans les écoles, aident à l’organisation d’événements et soutiennent les États dans la mise en œuvre des lois en faveur du droit des femmes. En témoigne par exemple le financement par ONU-Femmes de l’ONG Ligne ouverte, basée à Bichkek, dédiée à l’accompagnement juridique des femmes enlevées en vue d’un mariage forcé.

Les militantes d’Asie centrale souhaitent néanmoins créer leur propre mouvement. 
Les féministes des quatre pays se retrouvent régulièrement en ligne pour échanger sur leurs expériences et réfléchir ensemble aux futures actions à mener. La mobilisation est importante parmi la jeunesse urbaine qui a davantage accès à internet et à d’autres modèles que celui imposé par la tradition et la famille.

Réaction de la société et des gouvernements : une forte polarisation

Au Tadjikistan, le président Emomali Rahmon avait annoncé en 2009 que le 8 mars serait rebaptisé Journée de la Mère. Pour autant, des dizaines de femmes ont voulu pour la première fois se rassembler le 8 mars 2020 mais, face aux pressions des forces de l’ordre, cette réunion n’a jamais eu lieu. Un an après, au Kirghizstan, des hommes masqués ont attaqué le regroupement de femmes et les forces de l’ordre ont arrêté environ 70 manifestantes et non les assaillants. Au Kazakhstan, la manifestation du 8 mars 2021 n’a pas été interdite officiellement mais, quelques jours après, des participantes ont été convoquées au tribunal. Deux d’entre elles ont été condamnées à payer des amendes, notamment pour violation de la loi sur les manifestations pacifiques. Très récemment, l’organisation Human Rights Watch a demandé aux autorités du Kazakhstan d’autoriser la marche du 8 mars 2022 qui vient d’être interdite.

En 2019 au Kirghizstan, un festival d’art contemporain féministe, La Feminnale, organisé par l'Initiative féministe de Bichkek, a suscité un tollé en raison de l’exposition d’œuvres en faveur des droits LGBT et d’autres représentant des femmes nues. Une partie de l’exposition a été censurée et la directrice du musée des Beaux-arts de Bichkek, Mira Djangaracheva, a dû démissionner à la suite de ce scandale.

De nombreuses militantes féministes rapportent être suivies, certaines ont même été agressées. 
Au Tadjikistan, de nombreuses ONG ont dû fermer ces dernières années face à la répression étatique. Les pouvoirs politiques continuent d’exercer un contrôle important sur la société et surveillent avec attention les mouvements de contestation de l’ordre en place.

Néanmoins, la cause progresse et certaines revendications féministes commencent à être prises en compte. Ainsi, en Ouzbékistan, l’ONG locale Sharpa a négocié avec le service de transport de la capitale, Tachkent, afin de lancer une campagne de sensibilisation au harcèlement dans les transports publics le 25 novembre 2021, Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Des messages de prévention ont été imprimés sur les tickets de bus et un bouton d’urgence a été créé.

Vignette : Marche organisée à Bichkek (Kirghizstan), dans le cadre de la campagne d’ONU-Femmes « Orange the World », 16 jours d’action contre les violences faites aux femmes, 12 décembre 2020. Pancarte de gauche : « En finir avec le ‘slut shaming’ et la culpabilisation des victimes » ; Pancarte de droite : « Ne te tais pas ! » (avec l’aimable autorisation de @Bishkekfeminists).

* Vassilia MATTEI est étudiante en M2 de Relations internationales à l’Inalco et souhaite travailler dans le domaine de l’égalité femmes-hommes.

🫠 Lien vers la version anglaise 


🔷️ Le rôle de la femme dans la société de l’Asie centrale sous les Timourides et les Sheybanides
Raziya Mukminova
Translated by Alié Akimova
p. 203-212
Traduit du russe par Alié Akimova
1 I. P. Petrushevskij, Islam v Irane v VII-XV vekah, Leningrad, 1966, p. 177.

1 La femme a toujours joué un rôle non négligeable dans la vie politique et économique de la société centre-asiatique à toutes les étapes de son développement. 
Le travail féminin occupe également une place importante dans l’économie. Pourtant, de nos jours encore et même dans les ouvrages scientifiques, on a tendance à ne présenter la femme musulmane que comme une épouse confinée dans un harem et à sous-estimer sa place dans la vie sociale et privée de l’Orient. En fait, du point de vue juridique, la femme était dans une certaine mesure protégée par les lois islamiques, bien que sa condition sociale fût déterminée par le système économique du pays, que dans les pays musulmans la femme ne disposât pas des mêmes droits que l’homme, et que son destin dépendît souvent du père ou du mari (ce qui était du reste le cas en Occident aussi). Certains critiques ont dénoncé une vision partiale de la condition de la femme musulmane. Par exemple, I. P. Petrushevski écrit : « ...dans les pays musulmans les droits de vie et de propriété des épouses étaient protégés bien plus qu’ils ne le furent jamais en Occident1 ».

2 Majmu’e-ye vasâyeq, ms IO Tachkent, n° 1386, fol. 189a (ou 229a, ancienne foliation).

2 L’existence du mahr, sorte d’assurance matérielle de la future épouse, était un des points distinctifs entre la situation juridique des femmes orientales et occidentales. 
D’après les documents (par ex., celui de Samarcande de 15892) le contrat de mariage stipulait que la famille du fiancé garantirait la situation matérielle de la fiancée.

3 Le montant du mahr n’était pas fixe ; il dépendait de la fortune de la famille du fiancé et était fixé d’un commun accord par les deux parties. 
Il faut bien noter que le mahr se différenciait du kalym par le fait qu’il revenait en propre à la fiancée et non à ses parents, tandis que le kalym était payé par le fiancé aux parents de sa future épouse. Conformément au document détenu par la fiancée, il existait deux types de mahr : l’un était en espèces (naqd), dont la jeune épouse prenait possession lors du mariage ; tandis que l’autre, mis de côté (nasiya), lui servait dans le cas où le mari décédait ou le couple divorçait sans raison valable. Selon la shari‘a, en cas de mort du mari et de partage des biens, on en déduisait le mahr et on le remettait à la veuve ; après quoi seulement on partageait les biens du défunt. Certains chercheurs cependant ne font pas de différence entre les deux concepts de mahr et de kalym.

3 Majmu’e-ye vasâyeq, fol. 81b.

4 Evidemment, seule une minorité pouvait payer le mahr sous forme de revenu d’une propriété foncière, d’un verger, d’un dokkân ou de location d’une maison ou autres biens. 
On en a des exemples, mais il faut noter que les informations sur le mahr rencontrées dans les ouvrages des XVe-XVIe siècles restent rares et ne concernent que des femmes de familles aisées. Dans la plupart des cas, le mahr se composait de vêtements, de bijoux, etc. Par exemple, un des documents mentionne une femme qui mit en gage des boucles d’oreille, dont « chacune pesait trois meṣqâl ». Ces boucles d’oreilles lui ayant été données comme mahr, elle pouvait en disposer à sa guise, sans demander l’autorisation de sa famille. Un arrêté juridique rédigé par le qâżi de Samarcande le 31 juillet 1590 confirme le caractère licite de la mise en gage des bijoux-mahr, que l’on considérait comme le bien personnel de la femme3. Ainsi l’existence du mahr et le droit d’en disposer par l’épouse furent légalisés par la loi musulmane.

5 Nos matériaux, bien que peu nombreux, apportent des exemples dont l’analyse nous permet de déterminer dans une certaine mesure le rôle et la place de la femme dans la société centre-asiatique de la fin du XIVe au XVIe siècle.

4 T. Fajziev, Temurij malikalar, Tachkent, 1994. Récemment ont paru des recherches importantes sur la (...)

6 Comme en témoignent les sources écrites et les recherches déjà publiées, les femmes occupaient une place assez importante à la cour d’Amir Timour et des Timourides4. 
Elles participaient aux festivités où l’on invitait des hauts dignitaires, aux réceptions des ambassadeurs des pays étrangers, prenaient une part active aux constructions de madrasa, de mosquées, de mausolées, de khânqâh et d’autres constructions monumentales. Parmi les gens qui constituaient de grandes richesses en vaqf pour tel ou tel établissement, on mentionne des femmes riches dont certaines devenaient gestionnaires (motavalli) de leur vaqf. Par exemple, Habiba-Soltan Begom, une princesse timouride, fille de l’émir Jalal al-Din, fit bâtir à Samarcande le célèbre mausolée ‘Eshrat-khana. En 1464, un document de vaqf (vaqf-nâma) fut rédigé à son nom, selon lequel tous ses biens mobiliers (y compris les esclaves) et immobiliers furent dévolus à l’entretien de ce mausolée, où reposaient les restes de Khavand-Soltan, fille de Soltan-Abu Sa’id. D’après ce document, Habiba-Soltan Begom se nomma elle-même motavalli de son vaqf. Son cas n’est pas isolé.

5 R.G. Mukminova, K istorii agrarnih otnoshenij v Uzbekistane XVI v., po materialam vaqf-name, Tachke (...)

7 Au XVIe siècle, c’est Mehr-Soltan Khanom (connue aussi comme Mehraban ou Mehri Khanom), une belle-fille de Mohammad Sheybani Khan, qui se détache parmi les femmes de la société centre-asiatique. Selon un vaqf-nâma établi à son nom, elle fit bâtir au centre de Samarcande une maqbara (« palais de quiétude », tombeau), destiné à devenir son propre mausolée. La maqbara se trouvait tout près de la ṣoffa de Sheybani Khan, où celui-ci fut enterré tout comme son fils et le mari de Mehr-Soltan Khanom, Mohammad Timur Soltan, sur la gauche de celle-ci. De cette façon sa tête pouvait reposer, disait le vaqf-nâma, aux pieds de son « vénéré époux », Mohammad Timur. Ce dernier étant mort en 1514, le mausolée a dû être bâti après cette date. Comme en témoigne le document de vaqf, Mehr-Soltan Khanom fit revêtir la ṣoffa de Sheybani Khan de plaques en marbre. Elle fit également bâtir à Samarcande la madrasa Shomaliya, ainsi qu’un arc reliant cette madrasa à une autre, bâtie à l’époque antérieure, sur l’ordre de Mohammad Sheybani Khan5.

8 Mehr-Soltan Khanom appartenait à une lignée importante. 
Elle était la fille du khan du Dasht-e Qipchaq, Burunduq. Celui-ci, après une guerre désastreuse contre Sheybani Khan (avant la conquête par celui-ci des territoires timourides) et, surtout, après son fiasco à Sayram, décida de s’allier à Mohammad Sheybani Khan en mariant sa fille au fils aîné de ce dernier, Mohammad Timur Soltan. De toutes les épouses de Mohammad Timur, Mehr-Soltan Khanom fut la préférée.

9 Après la mort de son époux (1514), elle accumula entre ses mains d’immenses richesses. 
Plus de 160 parcelles de terre, huit villages et lieux-dits habités, des vergers, des prés, des pâturages d’été, des collines et des terrains situés sur les pentes des montagnes ; et aussi des entreprises commerciales, y compris les timcha (entrepôts et magasins spécialisés), plus de 40 dokkân (boutiques), des presses à papier et des ateliers pour la fabrication des feuilles, des moulins, des dépôts, des maisons avec les communs (ḥowli), des bains. Conformément au vaqf-nâma tous ces biens immobiliers furent donnés par Mehr-Soltan Khanom à deux madrasa à Samarcande, mentionnées ci-dessus. Bien que l’une d’elles eût été bâtie par Mehr-Soltan Khanom après la mort de son beau-père, Mohammad Sheybani Khan, elles entrèrent dans l’histoire comme les deux madrasa de Sheybani-Khan.

10 Une clause de ce vaqf-nâma attire particulièrement notre attention : Mehr-Soltan se nomme elle-même motavalli du vaqf qu’elle a constitué et elle garde ce titre toute sa vie. Après sa mort, le motavalli devait être nommé parmi ses descendants de sexe masculin, les femmes ne pouvant le devenir qu’en cas d’absence d’un candidat mâle. 
Le problème du partage des revenus du vaqf occupait aussi une place particulière, car Mehr-Soltan Khanom devait en toucher un cinquième et effectuer la gestion à vie de tous les revenus. Elle pouvait changer à son gré les dépenses initialement prévues par le vaqf-nâma, ainsi que nommer et remplacer les enseignants (modarres) et le personnel de service des madrasa, réviser leurs salaires, conclure ou résilier les baux. Il est noté dans le document : « Elle gérera à sa guise ces (...) biens de vaqf et pourra dépenser les revenus pour ses propres besoins, ou les donner à qui bon lui semblera ». La femme-motavalli avait ainsi affaire aux hommes – les modarres, les serviteurs des madrasa, les locataires des terres du vaqf, des dokkân et des autres établissements de commerce, les fonctionnaires d’État et autres représentants du sexe masculin.

6 Iz arhiva Sheyhov Džujbari. Materialy po zemel’nim i torgovym otnoshenijam Srednej Azii XVI veka, M (...)

11 Le nom de Mehr-Soltan Khanom est aussi mentionné dans une autre source, un document des cheikhs Juybari daté de 1558, où elle figure, tout comme dans le Bâbur-nâma, sous le nom de Mehraban Khanom. 
Ce document, rédigé en rapport avec la vente d’une propriété foncière à Khwaja Mohammad Eslam Juybari, dit : « (...) cette propriété est limitée sur un côté par les terres du village de Gubdin, qui est un vaqf (...) légué par feue (...) Mehraban Khanom6 » – d’où on peut déduire que Mehr-Soltan Khanom mourut avant 1558.

7 [Note de la rédaction : voir la traduction française de Bâbor-nâma par J.-L. Bacqué-Grammont, Le Li (...)

12 Un autre fait significatif atteste que Mehr-Soltan Khanom jouissait d’un rang élevé parmi les membres de la dynastie régnante : Babour cite son nom à côté de ceux du grand souverain sheybanide, Kuchkunji Khan (r. 1510-1530), et de son fils, Abu Sa’id Soltan (r. 1530-1533). 
Selon le Bâbur-nâma en effet, en 935/1528-29 Babour reçut à Agra les ambassadeurs de l’Iran, ceux des principautés indiennes et ceux des sultans « ouzbeks », et donna une fête en leur honneur. Parmi les ambassadeurs du khan sheybanide et des sultans ouzbeks, Babour mentionne Mehraban Khanom et son fils Pulat (Bulat, Fulat) Soltan. Pour les remercier d’être venus, Babour leur fit remettre des cadeaux et les fit revêtir de chakmân ornés de boutons et de khel’at en soie. On leur fit présent également d’une somme d’argent « correspondant à leur statut7 ». Nous voyons donc que, dans des cas particuliers, la femme musulmane pouvait occuper un poste important.

8 Ẓahir al-Din Muḥammad Babur, Bâbur-nâma (Vaqây’i), ed. Eiji Mano, Kyoto, 1995, p. 37 (5). Cité d’ap (...)9 [Note de la rédaction : voir la traduction de Bacqué-Grammont, Le Livre de Babur, p. 45a].

13 La grand-mère maternelle de Babour aussi, Esen-Dowlat Begom, épouse du gouverneur de Tachkent Yunus Khan, participa activement à la vie politique et économique de son pays à la fin du XVe siècle. 
Elle continua même après le décès de son époux et, comme en témoigne Babour lui-même : « Peu de femmes ont jamais égalé ma grand-mère, Esen-Dowlat Begim, pour ce qui est des avis et des conseils. Très intelligente et avisée, la plupart des affaires de l’État se réglèrent d’après ses conseils8 ». Une autre information concernant Esen-Dowlat Begom est d’un intérêt certain : conformément à la tradition, elle fut élevée aux côtés de son mari, Yunus Khan, sur un tapis en feutre blanc, ce qui signifie qu’elle fut admise au rang de khan9.

10 Mirza Muhammad Hajdar, Ta’rih-i Rashidi, trad. A. Urunbaev, R.P. Džalilova et L.M. Epifanova, Tachk (...)

14 Esen-Dowlat Begom était une femme courageuse et résolue. Mirza Mohammad Heydar raconte qu’un certain Sheykh Jamal Khar, un émir de Soltan-Sa’id, donna Esen-Dowlat Begom, qui était alors seule, à « l’un de ses hommes qu’il respectait. 
Celle-ci, à cette nouvelle, n’exprima aucune objection et donna même son accord. L’homme, Khwaja Kalan, apprit avec joie l’accord de la Begom et vint chez elle le soir. Il laissa ses gens de service à l’extérieur et entra dans la maison. Aidée de ses servantes, la Begom fit fermer les portes et attaquer Khwaja Kalan, qui fut tué par les femmes à coups de couteau. Le lendemain matin, elles jetèrent son corps hors de la maison. Lorsque les gens virent le cadavre ils en informèrent Sheykh Jamal Khar, qui exigea des explications. La Begom dit : "Je suis une épouse de Soltan-Yunus Khan, mais Sheykh Jamal m’a donné en cadeau à un autre homme. Ce n’est pas licite selon la shari‘a. Je l’ai tué afin que Sheykh Jamal Khar me tue aussi". Alors Sheykh Jamal loua la Begom avec mille louanges et remerciements, lui exprima sa considération et la renvoya chez le khan10 ».

11 Le nom de Moqabbela (pour Moqâbela ?) Khanom est mentionné dans O. Ekaev, Turkmenistan i Turkmeny v (...)

15 La princesse chaghataï de Moghul Khanom, une des femmes de Mohammad Sheybani Khan et fille de Soltan-Mahmud Khan, jouissait aussi d’une grande influence. Sheybani Khan l’épousa en 1503 après la conquête de Tachkent. Les sources écrites l’appellent ‘A’yisha-Soltan Khanom, Moghul Khanom ou Moqabbela ( ?) Khanom11.

16 En 1510, au cours de la guerre contre Shah Esma’il Ier, souverain de l’Iran, les troupes de Sheybani Khan se réfugièrent à Marv en attendant les renforts. Sheybani Khan fit appel à son neveu ‘Obeydallah Khan et son fils Mohammad Timur Soltan qui se trouvaient dans le Mavarannahr. Ayant pris Astarabad, Mashhad et d’autres villes, le Chah assiégea Marv, sans toutefois réussir à la prendre. Il feignit alors de battre en retraite pour tromper la vigilance de son adversaire et lui expédia une lettre disant que, puisque Sheybani Khan était un lâche qui se cachait derrière les murs de sa forteresse, Shah Esma’il partait se battre contre le sultan ottoman.

12 ‘Âlam ârâ-ye Ṣafavi, éd. Yâdallâh Shokri, Téhéran, 1350 Sh/1971, p. 312-315 ; Ḥasan Rumlu, Aḥsan al (...)

17 Les partisans de Sheybani Khan se divisèrent en deux camps. 
Certains émirs lui conseillaient de regagner le Mavarannahr, de réunir ses troupes et d’attaquer l’armée iranienne au printemps. Les autres pensaient qu’il fallait attendre l’arrivée de ‘Obeydallah Khan et Mohammad Timur Soltan. La femme du khan ouzbek, Moghul Khanom, reprocha à son mari de refuser la bataille alors que Shah Esma’il était venu à Marv, après avoir fait un long chemin, pour répondre aux lettres de Sheybani Khan qui l’appelaient au combat. D’après l’auteur du ‘Âlam-ârâ-ye Ṣafavi elle aurait dit : « Si vous ne voulez pas combattre, je me battrai moi-même contre Shah Esma’il ». Comme en témoignent plusieurs auteurs, Sheybani Khan se lança à la poursuite de l’armée du Chah, tomba dans le piège et fut tué avec son entourage12.

13 On trouve des exemples similaires en Iran safavide au XVIe siècle, voir Szuppe, « La participation (...)

18 Cet épisode révèle le rôle important que l’une des épouses de Sheybani Khan jouait à la cour, et témoigne également de la position des femmes de la haute noblesse à la cour du khan. 
Il peut paraître invraisemblable que Moghul Khanom ait déclaré qu’elle combattrait contre le Chah d’Iran si son mari ne le faisait pas ; cela montre néanmoins que les épouses des souverains non seulement les suivaient pendant les campagnes militaires, mais pouvaient parfois influer sur les décisions militaires13. La participation de Moghul Khanom à la réunion du khan et de ses émirs où elle pouvait exprimer son opinion témoigne de la part active qu’elle prenait aux décisions politiques, et que la femme d’un khan ouzbek ne menait pas du tout la vie de recluse, dont on fait une caractéristique des femmes orientales de cette époque.

14 Mirza Muhammad Hajdar, p. 51.

19 Les sources évoquent aussi la participation des femmes à la défense d’une ville. 
Selon Mirza Mohammad Heydar, Burunj-Oghlan, le fils aîné d’un célèbre khan du Dasht-e Qipchaq, Abu’l-Khayr (1428-1468), profita de l’absence de Yunus Khan, dont nous avons parlé précédemment, parti à la chasse, pour attaquer son campement. N’ayant pas rencontré de résistance, Burunj-Oghlan pilla les habitants. Il était en train de compter le butin, lorsque les femmes se jetèrent sur ses soldats qui s’étaient installés dans leurs maisons, les battirent et les firent prisonniers. Un proche de Burunj-Oghlan fut aussi capturé, avec le cheval de ce dernier, ce qui empêcha la fuite de Burunj qui fut également saisi par les femmes. Lorsque Yunus Khan, qui, à cette nouvelle, s’était empressé de rentrer, arriva au camp il ne lui resta qu’à faire justice aux ennemis emprisonnés. Il fit décapiter Burunj-Oghlan dont la tête fut piquée sur une lance14.

15 Voir, par exemple, Miniatjury k proizvedenijam Amira Hosrava Dehlavi, Tachkent, 1983, fig. 19.

20 Des documents laconiques, mais précieux, nous donnent une idée sur l’instruction des fillettes et adolescentes dans les familles riches. 
Il existait des écoles spéciales destinées à l’instruction des jeunes filles, ce que reflète la miniature de la fin du XVe et du début du XVIe siècle : dans la ḥojra au-dessus de la classe où étudient les garçons, il y a une fillette avec un livre sur un support et un cahier à la main ; une autre miniature représente un groupe de filles dirigé par une maîtresse15. D’autres montrent des jeunes femmes ou jeunes filles jouant au polo (chowghân). Dans les familles riches on pratiquait aussi l’enseignement à domicile en faisant venir des précepteurs qui s’occupaient de l’instruction des fillettes. Par exemple, Khwaja Mohammad Darzi était le précepteur de la fille du souverain du Ferghana, ‘Omar Sheykh. Golbadan Begom, fille de Babour et première femme historiographe de l’Orient, auteur du Homâyun-nâma, est un exemple du haut niveau d’instruction des femmes musulmanes dans l’Orient médiéval.

16 Voir R. G. Mukminova, « Craftsmen and Guild Life in Samarqand », dans L. Golombek et M. Subtelny (e (...)17 Majmu’e-ye vasâyeq, fol. 118a-122b.

21 Les sources documentaires et, en particulier, le recueil de documents Majmu’e-ye vasâyeq, évoquent les occupations des simples citadines. 
Par exemple, les actes juridiques concernant la formation d’apprentis (shâgerd) par les maîtres artisans présentent un intérêt considérable16. Sur vingt-cinq accords écrits faisant partie de ce recueil, onze ont été conclus avec la participation des mères des garçons destinés à l’apprentissage ; il est alors dit qu’au moment de la conclusion de l’accord, le garçon était à la charge de sa mère, ce qui signifie qu’il n’avait pas de père. Le fait que c’étaient les mères qui s’occupaient de la formation professionnelle de leurs fils est très significatif. Elles devaient amener leurs fils au qâżi-khâna pour conclure un accord officiel avec le maître-artisan17.

18 Majmu’e-ye vasâyeq, fol. 75a.

22 Le manuscrit du Majmu’e-ye vasâyeq contient aussi des documents où les femmes sont représentées comme parties prenantes à la vie sociale et familiale. Selon certains documents juridiques, elles pouvaient régler les problèmes de la pension alimentaire de l’enfant ou de la conduite indigne d’un membre de famille. Certaines participaient aux opérations commerciales et, partiellement, au processus de production. D’autres fabriquaient des objets à la maison, se partageant ainsi entre l’artisanat, le ménage et l’éducation des enfants. Le plus souvent, les femmes traitaient les matières premières ou effectuaient une des opérations liées à la fabrication de l’objet artisanal. Mais la femme faisait parfois tout le travail du début jusqu’à la fin. Dans ce cas, on pouvait ajouter à son nom celui de sa profession. Sa’adat-Soltan Muyina-duz, fille de ‘Abdallah, qui vécut à la fin du XVIe siècle à Samarcande, pourrait faire partie de ces femmes, maîtres-artisans18. Son nom, muyina-duz, suggère qu’elle s’occupait de pelleterie et fabriquait des vêtements en fourrure.

23 Certaines sources brossent un tableau des conditions de vie difficiles et de la servitude des femmes du milieu des artisans pauvres. 
Un document de reconnaissance de dette, fait à Samarcande et attesté par un sceau du qâżi le 13 octobre 1589, oblige un artisan chitgar (imprimeur sur tissu) à suivre les ordres de son créancier, sans quoi, affirme la décision du qâżi, il devra divorcer de sa femme ! Cet exemple montre que la société musulmane pouvait parfaitement ignorer l’opinion et les souhaits de la femme, à la merci du créancier de son mari. La question de son avenir était apparemment réglée sans aucune participation de sa part.

24 Il y avait des femmes qui travaillaient dans les bains contre rémunération en argent, car les bains privés appartenant aux riches citadins rapportaient de gros revenus. 
Il existait des bains royaux, des bains publics de la ville réservés aux femmes des jours fixes de la semaine, des bains pour les fiancées. L’un de ces derniers se trouvait à Boukhara. Le bain de la fiancée au ḥammâm, pendant lequel on lui lavait les cheveux en les tressant en petites nattes, faisait partie de la cérémonie du mariage. Ce rite se déroulait habituellement à la maison ou bien au ḥammâm public ordinaire mais, comme en témoigne un document de Boukhara, les grandes villes possédaient des bains spéciaux pour les fiancées avec un personnel particulier.

25 Les sages-femmes se transmettaient leur savoir de génération en génération. 
Certaines citadines qui avaient besoin d’argent gagnaient leur vie comme pleureuses et en lavant les défuntes.

19 [Zeyn al-Din Maḥmud Vâṣefi], Zejn od-din Mahmud Vasifi, Badâye’ al-vaqâye’, éd. A.N. Boldyrev, Mosc (...)

26 Des chanteuses et des danseuses aussi exerçaient leur métier contre une rémunération. En 1512, la chanteuse Chakari Changi quitta le Khorassan pour le Mavarannahr avec une caravane qui comptait 500 personnes. 
Zeyn al-Din Vasefi, contraint de quitter Hérat à la suite de la persécution menée par Shah Esma’il contre les partisans du sunnisme, en faisait partie19.

27 Ces mentions de musiciennes, chanteuses, danseuses, pleureuses, baigneuses et autres prouvent que les femmes n’étaient nullement recluses dans la société médiévale centre-asiatique. 
Les sources écrites semblent ainsi suggérer que, malgré les limitations sociales imposées par l’islam, les femmes, et surtout celles qui appartenaient à l’élite, jouaient parfois un rôle important dans la vie de l’État.



📘 Notes :

1 I. P. Petrushevskij, Islam v Irane v VII-XV vekah, Leningrad, 1966, p. 177.

2 Majmu’e-ye vasâyeq, ms IO Tachkent, n° 1386, fol. 189a (ou 229a, ancienne foliation).

3 Majmu’e-ye vasâyeq, fol. 81b.

4 T. Fajziev, Temurij malikalar, Tachkent, 1994. Récemment ont paru des recherches importantes sur la question de la femme dans le monde turco-iranien à différentes périodes de l’époque islamique, sa participation à la vie sociale, politique, aux actions militaires. Voir, entre autres, Bahriye Uchok, Ženshchiny-pravitel’nicy v musulmanskih gosudarstvah, trad. Z.M. Bunjatov, Moscou, 1982 ; W. Walther, Women in Islam, from Medieval to Modem Times, introd. Guity Nashat, Princeton – New York, 1993 (édition mise à jour) ; L. Peirce, The Imperial Harem. Women and Sovereignty in the Ottoman Empire, Oxford University Press, Oxford, 1993 ; M. Szuppe, « La participation des femmes de la famille royale à l’exercice du pouvoir en Iran safavide au XVIe siècle », parties 1 et 2, Studia Iranica 23/2 (1994), p. 211-258, et Studia Iranica 24/1 (1995), p. 61-122.

5 R.G. Mukminova, K istorii agrarnih otnoshenij v Uzbekistane XVI v., po materialam vaqf-name, Tachkent, 1966, p. 21.

6 Iz arhiva Sheyhov Džujbari. Materialy po zemel’nim i torgovym otnoshenijam Srednej Azii XVI veka, Moscou-Leningrad, 1938, doc. 379, p. 473.

7 [Note de la rédaction : voir la traduction française de Bâbor-nâma par J.-L. Bacqué-Grammont, Le Livre de Babur, Paris, Imprimerie Nationale, 1985, p. 320a.]

8 Ẓahir al-Din Muḥammad Babur, Bâbur-nâma (Vaqây’i), ed. Eiji Mano, Kyoto, 1995, p. 37 (5). Cité d’après la traduction de Bacqué-Grammont, Le Livre de Babur, p. 55b.

9 [Note de la rédaction : voir la traduction de Bacqué-Grammont, Le Livre de Babur, p. 45a].

10 Mirza Muhammad Hajdar, Ta’rih-i Rashidi, trad. A. Urunbaev, R.P. Džalilova et L.M. Epifanova, Tachkent, 1996, p. 118-119.

11 Le nom de Moqabbela (pour Moqâbela ?) Khanom est mentionné dans O. Ekaev, Turkmenistan i Turkmeny v konce XV-pervoj polovine XVI v., Achgabad, 1981, p. 49.

12 ‘Âlam ârâ-ye Ṣafavi, éd. Yâdallâh Shokri, Téhéran, 1350 Sh/1971, p. 312-315 ; Ḥasan Rumlu, Aḥsan al-tavârikh, éd. C. Seddon, Baroda, 1931, vol. I, p. 119 ; Mirza Muhammad Hajdar, p. 196, 236 ; Ekaev, Turkmenistan i Turkmeny, p. 49-50.

13 On trouve des exemples similaires en Iran safavide au XVIe siècle, voir Szuppe, « La participation des femmes », II, p. 63-66, 101.

14 Mirza Muhammad Hajdar, p. 51.

15 Voir, par exemple, Miniatjury k proizvedenijam Amira Hosrava Dehlavi, Tachkent, 1983, fig. 19.

16 Voir R. G. Mukminova, « Craftsmen and Guild Life in Samarqand », dans L. Golombek et M. Subtelny (ed), Timurid Art and Culture : Iran and Central Asia in the Fifteenth Century, Leiden-New York-Cologne, E.J. Brill, 1992, p. 29-35.

17 Majmu’e-ye vasâyeq, fol. 118a-122b.

18 Majmu’e-ye vasâyeq, fol. 75a.

19 [Zeyn al-Din Maḥmud Vâṣefi], Zejn od-din Mahmud Vasifi, Badâye’ al-vaqâye’, éd. A.N. Boldyrev, Moscou, 1961 (2e édition), p. 18 et suiv.

ReferencesBibliographical reference

Raziya Mukminova, “Le rôle de la femme dans la société de l’Asie centrale sous les Timourides et les Sheybanides”, Cahiers d’Asie centrale, 3/4 | 1997, 203-212.

Electronic reference

Raziya Mukminova, “Le rôle de la femme dans la société de l’Asie centrale sous les Timourides et les Sheybanides”, Cahiers d’Asie centrale [Online], 3/4 | 1997, Online since 03 January 2011, connection on 13 November 2024. URL: http://journals.openedition.org/asiecentrale/488

About the authorRaziya Mukminova

Institut d’Histoire, Académie des Sciences de l’Ouzbékistan, Tachkent, Ouzbékistan

By this author

Les routes caravanières entre villes de l’Inde et de l’Asie centrale : déplacements des artisans et circulation des articles artisanaux [Full text]

Published in Cahiers d’Asie centrale, 1/2 | 1996

TranslatorAlié Akimova

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Cities of the future in Central Asia Astana-Bishkek-Dushanbe in the mirror of the past?27 | 2018
Health and Migrations in Central Asia26 | 2016
1989, a Year of Political Mobilisations in Central Asia25 | 2015
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Literature and Society in Central Asia: new sources for the Study of Culture and Power from the Fifteenth century to the Present23 | 2014
Le Kazakhstan en mutation21/22 | 2013
L’archéologie française en Asie centrale19-20 | 2011
La définition des identités17/18 | 2009
Le Turkestan russe : une colonie comme les autres ?15/16 | 2007
Les islamistes d’Asie centrale : un défi aux États indépendants ?13/14 | 2004
Gestion de l'indépendance et legs soviétique en Asie centrale11/12 | 2004
Les Montagnards d’Asie centrale10 | 2002
Karakalpaks et autres gens de l’Aral : entre rivages et déserts9 | 2001
Études karakhanides8 | 

  
🔷️ Où en sont les droits des femmes en Asie centrale ?
Des experts en matière de droits humains et d’égalité des genres ont publié en novembre dernier une version actualisée de l’Index de la paix et la sécurité des femmes, traitant de la situation des femmes dans 177 pays. Les républiques d’Asie centrale se situent à peu près au milieu du classement : le Turkménistan domine le classement régional, devançant nettement ses voisins. Le média Fergana présente des doutes quant aux conclusions des analystes internationaux.
Source : Société et Culture


🔷️Droits des femmes en Asie centrale : un état des lieux toujours inquiétant
DÉCRYPTAGE. Lors de la journée internationale des droits de la femme, plusieurs manifestations ont eu lieu dans les grandes villes d’Asie centrale, mobilisant des militants luttant pour de meilleures conditions pour les femmes. Les pays centrasiatiques ont encore beaucoup à faire pour l’égalité hommes-femmes. La société dominée par une vision patriarcale ne laisse pas les femmes jouir des mêmes droits et opportunités que les hommes. Les violences domestiques et les féminicides sont toujours des problèmes qui persistent notamment à cause de l’inaction partielle des gouvernements. Décryptage d'un droit des femmes toujours en suspens.

🔷️Féminisme en Asie centrale : de plus en plus de voix s’élèvent
Source : Posted on31/01/2022AuthorVassilia MATTEI*Culture, Société

En 2018, Zere Asylbek, militante féministe et chanteuse de 19 ans, a suscité une vague d’indignation au Kirghizstan après la sortie du titre Kyz (Fille) qui encourageait les femmes à vivre librement. Par son clip volontairement provocateur, elle souhaitait susciter un débat de société qui s’est retourné contre elle – et sa tenue –, lui valant même des menaces de mort.

Marche organisée à Bichkek (Kirghizstan), dans le cadre de la campagne d’ONU-Femmes « Orange the World », 16 jours d’action contre les violences faites aux femmes, 12 décembre 2020. Pancarte de gauche : « En finir avec le ‘slut shaming’ et la culpabilisation des victimes » ; Pancarte de droite : « Ne te tais pas ! » (avec l’aimable autorisation de @Bishkekfeminists).En 2021, Zere Asylbek, devenue un symbole de l’essor du féminisme centre-asiatique, a sorti plusieurs titres engagés, dont un dénonçant les violences conjugales et un autre s’opposant aux injonctions faites aux filles. Plus largement, depuis quelques années, en Ouzbékistan comme au Kazakhstan, au Kirghizstan et au Tadjikistan, les femmes se mobilisent pour faire entendre leur voix en descendant dans la rue et en multipliant les actions sur les réseaux sociaux. Toujours plus nombreuses, elles célèbrent les dates phares de l’agenda féministe, dénoncent les violences faites aux femmes ou lancent des projets en faveur de l’égalité femmes-hommes.


🖋 Témoignage du 
Forum réfugiés - Cosi
© 2024 Forum réfugiés

En Afghanistan, l'érosion drastique des droits des femmes impacte leur situation sanitaire
28 millions de femmes voient continuellement leurs droits reculer depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié en mars 2024 souligne notamment l’impact disproportionné de la crise du système de santé afghan sur cette population.

Depuis leur prise de pouvoir en août 2021 en Afghanistan, les autorités de facto ont introduit plus de 50 décrets qui restreignent directement les droits et la dignité des femmes. L'éducation est ainsi interdite aux filles de plus de douze ans. Les étudiantes ont été chassées des universités, la majorité des femmes n'a plus droit de travailler, plongeant d'innombrables familles dans la pauvreté. Les femmes sont exclues des compétitions sportives, n'ont plus la liberté d'aller et venir sans un « mahram », un tuteur. Les salons de beauté, dernier lieu où elles pouvaient se rassembler pour se soutenir, ont tous été fermés.

L'application de la loi par la police a augmenté le harcèlement dans les espaces publics et a encore limité la capacité des femmes à quitter leur domicile, selon les témoignages de 745 femmes afghanes ayant participé à la dernière enquête d'ONU Femmes, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA). Les femmes craignent d'être arrêtées, harcelées et punies à chaque fois qu'un nouveau décret taliban est annoncé.

Selon des experts de l'ONU, de nombreuses femmes et filles en Afghanistan ont été arbitrairement détenues et soumises à des mauvais traitements depuis début janvier 2024 pour avoir prétendument violé le code vestimentaire des talibans. De plus, la MANUA rapporte le 6 mars 2024, que les médias locaux ont l’interdiction d’être en contact avec les Afghanes dans la province de Khost et cela depuis février 2024.

MONDE 2 AFGHANISTAN

Depuis 2021 et la prise de pouvoir par les talibans, la réduction du soutien financier et technique international, le manque de services de santé suffisants et l'effondrement de l'économie, ont porté atteinte au droit à la santé du peuple afghan. Les réductions de l’aide humanitaire internationale en 2023 et le départ de nombreux professionnels de santé ont exacerbé la crise. La grande majorité de la population afghane vit désormais sous le seuil de pauvreté universel et se trouve en situation d’insécurité alimentaire.

Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par la crise du système de santé, comme l’indique un rapport de l’ONG Human rights watch du 12 février 2024.

La restriction de mouvement et de travailler des femmes entrave l'accès de celles-ci aux services de santé. Les interdictions d'éducation pour les femmes et les filles ont bloqué presque toutes les formations des futures professionnelles de la santé dans le pays, entraînant ainsi une pénurie de professionnelles de santé féminines dans un avenir prévisible. D’autant que les talibans ont aussi imposés que seules les femmes peuvent interroger les femmes à leur domicile sur leurs besoins et ceux de leurs enfants. Les ONG manquant de femmes pour ces taches-là, cela entrave l’organisation humanitaire.

Les interdictions imposées par les talibans sur de nombreuses formes d'emploi des femmes (y compris dans les ONG) ont donc aggravé la crise en privant des familles de revenus nécessaires. En outre, parmi les personnes les plus touchées par la crise économique afghane figurent les personnes handicapées. En raison de décennies de conflit et d’une mauvaise santé maternelle, l’Afghanistan compte l’une des plus grandes populations de personnes handicapées au monde.

En 2023, l’Afghanistan demeure, pour la sixième année consécutive, le premier pays de provenance des demandeurs d’asile enregistrés en France. En 2022, la part des femmes afghanes dans cette demande d’asile était de 22,7 %.

🔷️ Lire aussi
🔹️Afghanistan : impasse politique, violence endémique et atteintes aux droits fondamentaux
🔹️Quelle protection des femmes afghanes depuis la prise de pouvoir des talibans ?
🔹️La protection internationale des femmes afghanes doit être renforcée, selon un rapport publié par Forum réfugiés
🔹️État des lieux 2024 

🔷️ Derniers communiqués de presse
🔹️Conférence sur l’apatridie, 70 ans après la Convention de New York
🔹️Projet de loi finances 2025 : la réduction du parc d’hébergement pour demandeurs d’asile doit être revue
🔹️Déclaration de Politique Générale : les enjeux en matière d’asile et de migration
🔹️Législatives 2024 : placer les droits fondamentaux au cœur des politiques d’asile et d’immigration
🔹️Célébration de la journée mondiale des réfugiés 2024

 🔷️ Dernières positions
🔹️Apatridie : pour une meilleure protection en France des personnes privées de nationalité
🔹️Plan de mise en œuvre national du Pacte sur la migration et l’asile : 🔹️Principaux enjeux et points de vigilance
🔹️Projet de loi finances 2025 : la réduction du parc d’hébergement pour demandeurs d’asile doit être revue
🔹️Le Pacte du pouvoir de vivre appelle à la mobilisation
🔹️Consultations sur la réinstallation et les voies complémentaires 2024 : déclaration des ONG
Lire l'intégralité  de l'article 


🔷️Témoignage du Dr Éric  Cheysson Pdt. de la Chaîne  de l'Espoir livré  à son retour de Kaboul le mois dernier où  participait au conseil d'administration de l'Institut Médical Français pour la Mère et l'Enfant (IMFE) de Kaboul. 


🖋 "Merci d’accueillir mon plaidoyer dans vos colonnes pour parler d’un sujet brûlant, un sujet qui transcende les frontières : la condition des femmes en Afghanistan. C’est une crise sans précédent, non seulement humanitaire, mais profondément morale, qui devrait mobiliser chaque conscience dans le monde.

Depuis que les talibans ont imposé leur régime, 20 millions de femmes vivent dans ce qui peut être décrit comme une prison à ciel ouvert. 
Sous prétexte de “prévention du vice et promotion de la vertu”, elles ont été effacées, réduites au silence. L’éducation leur est interdite, le travail leur est interdit. Elles ne peuvent plus marcher librement, ni même entendre leur propre voix en public, car chanter ou parler est devenu un crime.

Pourtant, au milieu de cette obscurité, il reste des lueurs d’espoir. Dans notre hôpital, nous faisons plus que soigner des corps : nous réparons des vies brisées, des âmes oppressées. 
Nous sommes témoins d’un courage inimaginable, d’une dignité incroyable. Et je voudrais partager une immense fierté : récemment, nous avons vu sept nouveaux médecins diplômés. Parmi eux, deux femmes. Deux femmes qui, malgré les obstacles, malgré les menaces, ont realisé cet exploit. Leur succès est un acte de résistance, une victoire contre l’oppression.

Mais comment pouvons-nous nous réjouir pleinement de ces réussites, quand le silence du monde est si assourdissant ? 

Où sont les voix qui s’élèvent ? 

Où sont les féministes, les défenseurs des droits humains, les mouvements internationaux ? 

Nous devons le dire clairement : ce silence face à l’effacement des femmes afghanes est une trahison.

Ce combat n’est pas uniquement celui des Afghanes. Il est universel. 
Chaque femme afghane réduite au silence est un symbole de ce que risquent toutes les femmes, partout, lorsque leurs droits fondamentaux sont ignorés. 
Et ce silence complice ne fait que renforcer les oppresseurs.

Alors aujourd’hui, je m’adresse à vos lecteurs, , mais aussi à toutes les féministes du monde : faites entendre votre voix. 
Comment pouvons-nous prétendre défendre les droits des femmes si nous détournons le regard de ce que subissent les Afghanes ?
Leur courage nous oblige. 
Leur combat est notre combat.

En les oubliant, nous trahissons les valeurs universelles de justice, d’égalité et de dignité humaine. 
Refuser l’indifférence, c’est déjà une forme de résistance. 

Soutenez les organisations sur le terrain. Parlez-en autour de vous. Mobilisez-vous.

Je terminerai par ceci : ces femmes invisibles, silencieuses, opprimées, sont pourtant la preuve vivante de la force. Leur existence même est un acte de défi. Ensemble, nous pouvons faire de leur prison un espace d’espoir. 
Et chaque action, chaque mot, chaque solidarité compte. Merci" 

"Dès mon arrivée, j'ai été stupéfait par l'activité absolument incroyable, presque effrayante, au sein de l'hôpital...
mais aussi du Pavillon des Femmes et des Enfants, structure indispensable pour l'accès aux soins puisqu'elle accueille des malades démunis et éloignés de la capitale, les frais liés au transport, à l'hébergement et aux soins étant pris en charge par 
la Chaîne de l'Espoir." Éric Cheysson 



Construit en 2006 par La Chaîne de l'Espoir, l'IMFE a permis de sauver la vie de milliers d’enfants et d’apporter des soins à plus de 1,5 million d’Afghans depuis sa création. 

Unique en Afghanistan, il s'agit d'un établissement de référence pour sa médecine et sa chirurgie d’excellence répondant aux standards internationaux. Ainsi, grâce à l'expertise et aux missions menées par La Chaîne de l'Espoir dans le pays, c'est le 1er hôpital afghan à avoir réalisé des interventions chirurgicales à cœur ouvert.

En 2023, ce sont 3 516 enfants et 542 femmes issus des 34 provinces afghanes qui ont pu avoir accès aux soins à l’IMFE. Cela correspond à
plus de 310 opérations par mois avec une hausse de l’activité de plus de 60 % par rapport à 2022.

L’alerte d’Éric Cheysson sur les femmes en Afghanistan : « À Kaboul, j’ai vu la peur et une tristesse infinie »
En Septembre dernier 
De retour d'un précédent  voyage à Kaboul, Éric Cheysson c'était confié au magazine LePoint pour dire son inquiétude sur la situation des femmes en Afghanistan.  Il écrivait  :
"Là-bas, l'étau n'a de cesse de se resserrer sur la moitié de la population. La situation était déjà terrible pour les femmes, elle devient intenable avec la loi du 31 juillet sur la promotion de la vertu et la prévention du vice. 
Je redoute maintenant qu'elles ne soient complètement oubliées tant le silence de la communauté internationale est assourdissant".

"À l’Institut français
pour la Mère et l’Enfant, construit et co-géré par La Chaîne de l’Espoir, on dénombre 216 femmes salariées, ce qui permet aux femmes d’y être toujours soignées. Si les salariées ne pouvaient plus travailler par la suite d’une nouvelle mesure inique, il en serait fini de l’accès aux soins des femmes. En 2023, c'était notamment plus de 800 accouchements qui avaient eu lieu à la maternité de l'hôpital !"
son témoignage de l'époque  lepoint.fr/monde/l-alerte

En savoir + 📚 


Résumé :
“Afghanistan, la spirale infernale” est un hommage poignant et bouleversant à toutes celles et ceux qui se sont battus et se battent toujours pour la liberté en Afghanistan. C’est aussi un puissant plaidoyer pour ce pays qui mérite d’être aidé.

Violences faites aux femmes : prise de conscience au Kazakhstan: 

👀 Le regard de TV5 Monde :
Selon les autorités, plus de 80 féminicides sont recensés chaque année au Kazakhstan. Un nombre largement sous-évalué, pour les Nations unies, qui évoquent 400 femmes tuées tous les ans dans ce pays de culture patriarcale où les violences domestiques ne figurent pas dans le code pénal.

Kazakhstan : La nouvelle loi protégeant les femmes constitue une avancée mais est incomplète

👀 Le regard de Human Rights Watch :
Cette loi renforce les protections des femmes, mais davantage de réformes sont nécessaires


Un de trop : comment un cas de féminicide a suscité l'activisme et le changement au Kazakhstan

👀 Le regard de ONU Femmes :
Il y a un an, le féminicide de Saltanat Nukenova a secoué le Kazakhstan. L'affaire a bénéficié d'une attention nationale sans précédent lorsque son mari, un ancien ministre, a été accusé. Aitbek Amangeldi, 37 ans, militant et défenseur des droits humains au Kazakhstan, a expliqué à ONU Femmes en quoi le meurtre de sa sœur Saltanat a changé sa vie. Il a fondé la Saltanat Nukenova Memorial Foundation et un réseau de volontaires pour aider les survivantes de la violence fondée sur le genre, réunissant des activistes, des blogueurs/ses et des influenceurs/ses dans toute l'Asie centrale.