L’accueil des patients en urgence est maintenu à l’Hôtel-Dieu
Conformément aux engagements pris par la ministre des Affaires sociales et de la
Santé, l’Hôtel-Dieu continue et continuera d’accueillir les patients qui s’y
présentent en urgence 24h/24, 7j/7.
La prise en charge
de ces patients est assurée par des médecins urgentistes et par une équipe
paramédicale dans un environnement technique sécurisé (plateau technique
d’imagerie et de biologie, ambulance du Service Médical d’Urgences et de
Réanimation (SMUR) disponible 24 h sur 24, lits d’hospitalisation complète en
médecine).
L’Agence Régionale
de Santé considère que cette organisation correspond aux dispositions
réglementaires caractérisant une structure d’urgence telle que définie dans le
code de la santé publique (art. R 6123-1 et R 6123-6). Elle n’envisage donc pas
de lui retirer son autorisation d’activité d’accueil des urgences.
Comme cela est
déjà le cas depuis plusieurs années, les patients nécessitant une prise en
charge lourde (accidents cardiaques, polytraumatologie,
accident vasculaire cérébral, …) font l’objet d’une régulation médicale en lien
avec le SAMU de Paris et sont directement orientés par les services de
secours vers les autres structures
d’urgences et services spécialisés de Paris.
Par ailleurs, il
faut rappeler que l’activité d’urgence ophtalmique et le service d’urgence médico-judiciaire sont
maintenus à l’Hôtel-Dieu.
Au cours des 9 premiers mois de cette année, en
dehors des patients amenés par les services de secours (environ 30 patients par
jour), le Service des urgences de l’Hôtel-Dieu a accueilli en moyenne près de
70 patients par jour dont la quasi-totalité n’a pas nécessité
d’hospitalisation.
Enfin, il est créé
un comité de suivi et d’évaluation pour assurer le suivi du dispositif,
garantir une évaluation de la sécurité et de la qualité de la prise en charge
des patients et prendre en compte le fonctionnement des urgences parisiennes.
Ce comité, présidé par le Directeur Général de l’ARS, associe l’AP-HP et
la Ville de Paris et a vocation à se réunir mensuellement.
Accueil des patients en urgence à l’Hôtel-Dieu
Questions / Réponses
Qu’est-ce qui justifie l’évolution de l’Hôtel-Dieu ?
L’évolution de l’Hôtel-Dieu est préfigurée,
puis inscrite, dans les plans stratégiques de l’Assistance Publique – Hôpitaux
de Paris depuis plusieurs années déjà (plans stratégiques 2005-2009, puis
2010-2014). Ce n’est donc pas une décision récente. Elle a été approuvée par le
Conseil de surveillance, la communauté médicale de l’AP-HP, la collégiale des
urgentistes, et ce à plusieurs reprises.
Cette évolution se justifie
par :
La vétusté des locaux,
incompatible avec la mise en œuvre d’activités techniques lourdes et avec la
qualité et la sécurité des soins requises par les activités cliniques en hospitalisation
conventionnelle.
L’élaboration d’un projet
médical cohérent d’hôpital universitaire de santé publique, fonctionnant sur un
mode entièrement ambulatoire, ouvert sur la ville, et comportant une
consultation sans rendez-vous ouverte 24 h sur 24 (et à des tarifs opposables)
et des consultations spécialisées.
La transition vers cet hôpital
universitaire de santé publique a été planifiée. Plusieurs services ont été
répartis dans d’autres hôpitaux parisiens :
Le service de nutrition à la
Pitié Salpêtrière en 2008
Le service d’hématologie à Saint
Antoine en 2009
Le service de chirurgie
digestive à Cochin en 2011
Le service de pneumologie au Val-de-Grâce,
la chirurgie thoracique et la réanimation à Cochin au début de 2013.
Quelles sont les activités présentes aujourd’hui sur le site de
l’Hôtel-Dieu ?
La médecine interne
Le service d’accueil des
urgences (SAU)
La médecine physique et de
réadaptation
L’ophtalmologie
La diabétologie
La cancérologie
L’hôpital de jour de cardiologie
et hypertension artérielle
L’immunologie infectiologie
(VIH)
La médecine nucléaire
La psychiatrie
Un centre de diagnostic, de
consultations et de prélèvements
La pharmacie : cytotoxiques,
collyres et pharmacie hospitalière, dont une activité importante de
dispensation aux patients externes
La biologie : laboratoire de
réponse rapide
L'imagerie
Les pathologies professionnelles
et le sommeil
La médecine du sport (centre
d’investigation de médecine du sport)
Espace Santé Jeunes
Unité médico-judiciaire (UMJ)
Salle CUSCO (hospitalisation de
patients gardés à vue)
PASS (permanence d’accès aux
soins de santé)
Concernant l’accueil des patients en urgence qu’en est-il ?
Le service des urgences de
l’Hôtel-Dieu accueille environ 100 patients chaque jour. 7O de ces patients
viennent à l’Hôtel-Dieu par leurs propres moyens. Ils continueront d’être pris
en charge 24 h / 24 par des médecins urgentistes et une équipe paramédicale dans
un environnement technique sécurisé (plateau technique d’imagerie et de
biologie, ambulance SMUR, lits d’hospitalisation).
Ainsi, les Parisiens disposeront
au centre de la ville d’un service d’accueil organisé pour les prendre en
charge 24 h/ 24 dans de bien meilleures conditions qu’aujourd’hui.
Ce service, qui disposera de
lits de médecine en aval au cas où la situation d’un patient en nécessiterait
l’utilisation, répond aux critères d’une structure d’urgence telle que définie
dans le Code de la santé publique (art. R 6123-1 et 6123-6). L’Agence Régionale
de Santé n’envisage donc pas de lui retirer son autorisation d’activité d’accueil
des urgences.
Comme cela est déjà le cas
depuis plusieurs années pour certaines situations urgentes (accidents
cardiaques, accident vasculaire cérébral, …) les patients nécessitant une prise
en charge lourde sont directement orientés par les services de secours sur les
autres établissements de l’Assistance publique qui disposent de services adéquats.
Le transfert des patients lourds vers les autres établissements parisiens
ne va-t-il pas engorger ces établissements ?
Ce sont environ 30 patients par
jour qui seront répartis sur les autres établissements de Paris (Cochin, La
Pitié Salpêtrière, Saint Antoine, Saint Louis, Lariboisière) en fonction des
lieux où ils seront pris en charge dans la ville. Cela représente 5 à 6
patients supplémentaires par établissement, ce qui est tout à fait supportable
par ces établissements dont les moyens ont été renforcés.
dnf - Hôtel-Dieu, le pire est l'ennemi du mauvais
Réaction de Bernard Granger
Vous vous souvenez de ce titre d’Alfred de Musset, Il
faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Cette formule ne s’applique pas
aux urgences de l’Hôtel-Dieu, dont on a annoncé hier la fermeture tout en
disant qu’elles restaient ouvertes.
Trois projets s’affrontent pour cet hôpital, et leur synthèse
paraît improbable, malgré les aptitudes de nos autorités.
Le premier projet est rétrograde, le deuxième immobiliste
et le troisième transformiste. Ils sont aussi mauvais les uns que les autres.
Le premier est défendu par l’axe CGT-parti de gauche-verts.
Il consiste à refaire de l’Hôtel-Dieu un hôpital traditionnel, pour lutter
contre le « désert médical au centre de Paris ». La densité médicale dans Paris
est très faible, c’est bien connu. Les coûts de réhabilitation de ce vieil hôpital
construit au 19e siècle sont prohibitifs et rendent ce projet
inacceptable aux yeux de l’administration de l’AP-HP, de la Mairie de Paris, de
l’ARS et du gouvernement.
Le deuxième projet consiste à ne pas bouger de la situation
actuelle (avant mûre réflexion et au moins jusqu’aux élections municipales). C’est
le projet défendu par l’axe Mairie de Paris-gouvernement-Elysée. On apprend par
les documents de l’ARS ci-joints que la crispation autour du service d’accueil
des urgences de l’Hôtel-Dieu concerne 70 malades par jour en moyenne : de quoi
faire trembler la Capitale et la République !
Le troisième projet, celui de « l’hôpital universitaire de
santé publique » (comprenne qui pourra), défendu par l’axe direction générale
de l’AP-HP-présidence du conseil de surveillance de l’AP-HP, consiste dans un
premier temps à utiliser les locaux de l’Hôtel-Dieu pour un dispensaire ouvert
7/24, ce qui est présenté comme le fin du fin de la modernité. Le reste du
projet est une sorte de fourre-tout pour occuper les 58 000 m2 de cette vieille
bâtisse.
La CME centrale de l’AP-HP a voté plusieurs motions sur l’Hôtel-Dieu
et débattu de cette question à de nombreuses reprises. Elle a condamné les deux
premiers projets et attend pour se prononcer sur le troisième, qui ne l’emballe
guère, ni au plan médical, ni au plan financier.
Ces journées convulsionnaires (s’il y avait un neurologue à
l’Elysée, il lui faudrait user d’un puissant antiépileptique) ponctuées de déclarations
tonitruantes et de pantalonnades de plus ou moins bon goût lassent la communauté
hospitalière, à la fois celle de l’Hôtel-Dieu, qui travaille dans des
conditions matérielles et morales de plus en plus insupportables, et celle des
autres hôpitaux, qui se débat dans des difficultés dont la résolution est
occultée par le psycho-drame de l’Hôtel-Dieu.
Voici ce que m’écrivait un collègue marseillais : « « J'ai été
externe aux urgences de notre Hôtel Dieu et sa démédicalisation a pris 20 ans
et sa vente pour être transformé en hôtel (Intercontinental) a pris 10 ans de
plus.
À Paris les restructurations ont 20 ans de retard sur la
province et nous avons vécu tout cela avant vous. » Sachant que la fermeture de
l’Hôtel-Dieu de Paris est évoquée en effet depuis 20 ans, nous en concluons que
dans 10 ans nous assisterons au dernier épisode de cette lamentable histoire.