A
quelle conclusion essentielle parviennent les auteurs de l'étude, tous deux
éminents professeurs d'économie ? Simplement que procurer de fréquents orgasmes
à son ou sa partenaire apporte très précisément autant de bonheur qu'une hausse
de salaire de 142% !
Quand
on sait à quel point, selon de nombreux témoignages, la première partie de
l'équation est rare, on comprend mieux le caractère totalement exceptionnel du
second terme.
D'ailleurs,
si dans un cas il est relativement aisé de dénicher quelques spécimens pour s'en
vanter, dans l'autre, c'est quasiment mission impossible [sauf peut-être pour
Nicolas Sarkozy, cherchant en 2007 à préserver son capital bonheur après le
départ de Cécilia].
Passons
sur le délicat travail méthodologique des chercheurs qui – en bons économistes –
pensent être parvenus à monétariser en valeur fictive [shadow pricing pour les
spécialistes] nos activités sexuelles.
En
revanche, quelques résultats valent le détour. Par exemple, la masturbation
contribuerait au bonheur des femmes ayant des revenus moyens ou élevés, pas de
celles qui ne perçoivent que de bas salaires. Sans doute celles-ci sont-elles
lassées d'avoir à se débrouiller seules en toutes circonstances…
Quel
message nos brillants économistes ont-ils voulu faire passer dans cette étude
originale ? Qu'une vie sexuelle épanouie contribue au bonheur… mais aussi que ce
bonheur n'a pas de prix car 142% d'augmentation de ses revenus, cela porte
l'orgasme à un tarif prohibitif.
Pierre
Gattaz peut dormir tranquille, lui qui provoque presque autant de tsunami
hormonal que d'espoir d'explosion du salaire moyen. La science est de son
côté.
Jacques
DRAUSSIN