Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 31 mai 2023

Roland BERTHILIER: portrait d'un militant visionnaire & tenace...



AVANT PROPOS

Né le 20 novembre 1955 à Poule les Écharmeaux (Rhône), Roland Berthilier est d’abord instituteur en 1976, puis professeur de collège et de lycée. Il enseigne pendant 6 ans les mathématiques à des déficients visuels. Il est ensuite admis au concours de chef d’établissement et devient principal adjoint en 1992, puis proviseur adjoint en 1995 poste qu’il occupe 4 ans avant de se consacrer pleinement à son engagement mutualiste au sein de la MGEN.
Membre du Bureau national en charge de la communication de juillet 1999 à juin 2005, il devient Secrétaire général de juillet 2005 à juillet 2013 date à laquelle il est élu Secrétaire général de la Fédération nationale de la Mutualité Française et Vice Président de la MGEN de juillet 2013 à juillet 2017. Il devient président de la MGEN le 11 juillet 2017, fonction qu’il occupe jusqu’en juillet 2021.
Un beau parcours de plus de 22 ans.

Suivant de près les dossiers de l’Economie sociale il est Président fondateur de L'ESPER, L’Economie sociale partenaire de l’École de la République du 8 décembre 2010 à fin octobre 2018. Roland Berthilier a également été vice-président du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale (Ceges), devenu ESS France après l’adoption de la loi Hamon. Il a été vice-président de l’Association nationale de la presse mutualiste (ANPM) et vice-président du Syndicat de la presse sociale.

Il a, par ailleurs, été administrateur de la caisse primaire centrale d’assurance maladie de Lyon.

Personnalité associée au Conseil économique, social et environnemental (Cese), il œuvre activement au développement et à la reconnaissance de l’économie sociale et solidaire (ESS) de 2016 à 2021.

Aujourd'hui retraité, assez occupé par les 10 petits enfants qu’il partage avec sa compagne, et par des activités sportives multiples, Roland Berthilier a conservé un œil averti et n’hésite pas à apporter ses conseils sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le sport-santé.


Bonjour Roland Berthilier, les lecteurs de "Mine d'infos" vous connaissent en tant qu'ancien président de la MGEN. Les militants mutualistes ont suivis le parcours du militant infatigable depuis des années... mais l'homme public reste plus connu que l'homme privé...

Si vous deviez faire votre auto portrait...

Je suis issu d’un milieu très modeste. L’éducation nationale a donc été un élément déterminant pour me permettre de vivre un parcours assez extraordinaire. Jeune, j’étais plutôt timide, réservé. Un trait de caractère que certains continuent à mettre en avant chez moi. J’ai toujours cherché à travailler avec les autres et pour les autres. Les jeunes tout d’abord au travers de mon métier d’enseignant. Puis en devenant chef d’établissement. Proviseur adjoint dans un lycée situé en zone sensible, j’ai toujours recherché à faire en sorte que tous les lycéens, quelle que soit leur origine ou leur environnement, puissent être armés pour choisir leur orientation, la formation qu’ils espéraient en essayant d’exploiter au maximum leur potentiel et de leur permettre d’exercer leur esprit critique. En faire de vrais citoyens éclairés.

Cette volonté personnelle de ne laisser personne au bord du chemin m’a conduit, assez naturellement vers la Mutualité, et vers la prévention à travers le tissu associatif.
Je ne suis pas un adepte de l’inactivité et j’ai toujours été un ambassadeur de l’activité physique et sportive, tant en ce qui me concerne qu’en ce qui concerne mes concitoyens.

Désormais retraité, je dispose du temps nécessaire pour m’épanouir au travers des différentes activités physiques que j’aime et qui me permettent de garder la forme. Mais aussi du temps désormais disponible pour renforcer le lien privilégié avec des jeunes qui accaparent une bonne partie de mon énergie : nos petits enfants.

Vous souvenez-vous de votre 1er acte militant ?

Je retrouve mon premier acte militant au sein de mon petit village au milieu des années 70. J’avais à peine 20 ans. Permettre aux jeunes de cette commune de vivre des vacances inoubliables et de sortir de leur périmètre habituel. Organiser des camps d’adolescents, ou de plus jeunes, le plus souvent itinérants (tour du Puy de Sancy, tour du Mont-Blanc par exemple), à des coûts permettant à chaque famille, même les plus défavorisées, d’autoriser leurs enfants à vivre cette belle expérience.


Et de votre 1er combat personnel ?

Mon 1er combat personnel est un combat de jeune enfant de 14 ans à qui son père ne propose d’autre choix que de travailler avec lui au sein de la petite boucherie familiale pour assurer la suite le moment venu. Ce jeune de 14 ans est allé voir l’ancien instituteur du village et le principal du collège dans lequel il effectuait sa scolarité pour conforter son envie d’enseigner et trouver avec eux une voie qui corresponde davantage à ses attentes. C’est ainsi que nous avons préparé, pendant l’année scolaire de 3ème, le concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs de Lyon. Puis devenir instituteur à 20 ans.

Ce combat a sans aucun doute forgé mon ambition future : permettre à chacun de se former, d’accéder aux compétences et aux métiers de son choix, y-compris avec les adultes que j’ai côtoyés, tant au niveau Éducation nationale que mutualiste, pour leur donner confiance en leur avenir et en leurs ambitions.


Avez-vous toujours voulu être enseignant ?

Pour les raisons exposées ci-dessus, ma vocation d’enseignant est venue très rapidement. Avec l’envie de transmettre, d’élever (c’était le rôle dévoué à l’instituteur) chaque enfant vers le maximum qu’il puisse donner, de développer l’esprit critique, indispensable dans le monde numérique qui nous entoure. De forger les citoyens, avertis. De faire comprendre que le débat contradictoire, respectueux de l’avis de l’autre, est un formidable atout pour vivre ensemble. Qu’il faut accepter la différence pour que chaque personne soit respectée, et que chaque individu porteur d’un handicap puisse apporter tout le côté positif que procure sa différence. Le tout permis par une loi essentielle, celle de 1905, qui érige la laïcité en outil de respect de l’autre avec la liberté de croire ou de ne pas croire.


A quelle époque et dans quelle circonstance l'engagement mutualiste a-t-il croisé votre route ?

Au milieu des années 1980, l’instituteur que j’étais avait envie de partager avec ses collègues et futurs collègues. Engagé au sein de l’Ecole normale d’instituteurs, j’ai pu accompagner des formations de futurs instituteurs, tout en reprenant des études.

C’est à ce moment là que mon parcours a croisé le chemin de militants mutualistes qui m’ont proposé de mettre cette envie au service de ceux qui en ont le plus besoin, touchés par la maladie, l’incapacité ou le décès. Ou encore de les accompagner dans des parcours de prévention.

Tout naturellement, je me suis retrouvé candidat, puis élu au Comité de section MGEN du Rhône en 1983, Comité que j’ai présidé de 1990 à 2000.

Discours de clôture Assemblée générale des 10 et 11 juillet 2018

Par quel chemin détourné, ou pas, devient-on président de la MGEN ?

Ce n’est pas un chemin détourné, mais la suite logique d’un engagement sans cesse renouvelé pendant près de 40 ans.
 Je n’ai jamais imaginé devenir président le matin en me rasant. Je n’ai d’ailleurs jamais revendiqué une quelconque responsabilité dans le seul but de me mettre en avant. 
J’ai toujours suivi un chemin, entouré de compagnons de route, qui m’ont poussé ou tiré pour cheminer vers le sommet, comme j’aime le faire aujourd’hui en montagne et plus particulièrement dans le Vercors. 
Pas une ambition de vaincre un sommet, mais le plaisir de partager un chemin. 
La récompense venant au travers de l’épanouissement collectif. 
C’est ainsi que j’ai été élu administrateur national en 1995, puis membre du Bureau national en 1999. Après avoir été en charge de la communication pendant 6 ans, j’ai été élu secrétaire général en 2005, puis vice-président délégué en 2013. 
Je n’étais pas destiné à devenir un jour président, mais la création du groupe VYV et l’élection de Thierry Beaudet à la présidence de la Mutualité Française, m’ont amené à prendre tout naturellement la suite de Thierry à ce moment là.

Vous doutiez-vous, lorsque vous avez succédé à Thierry Beaudet à la présidence de la MGEN, de l'ampleur de la tâche ?

Je connaissais parfaitement le fonctionnement de la MGEN et son organisation, tant opérationnelle que politique. Ce fut une aide précieuse pour moi, car je n’imaginais pas à quel point la mise en place de Solvabilité 2 début 2016 allait changer les choses pour les mutuelles et particulièrement pour la MGEN. 
Le statut de dirigeant effectif (que je revendique pour le président) en partage avec le Directeur général a été pour moi un sujet majeur sur lequel on pourrait disserter et qui a, quelque part, renforcé le chemin dangereux de la banalisation des mutuelles, limitant leurs capacités d’innovation pourtant si précieuses.


Militant à l'écoute, votre engagement mutualiste sans faille, est reconnu de tous. Vos anciens collègues vous décrivent comme un homme qui met le lien humain au cœur de son action, sans chercher à faire « une vitrine » de son travail ou de sa personnalité.
Nombre de personnes interrogées vous dépeignent comme un défenseur des adhérents, des mutuelles, de la sécu, de l’accès aux soins et bien sûr de l’ESS. 
Les adjectifs qui reviennent le plus souvent : humain, humble, attentif aux autres, tenace, amical, professionnel, visionnaire, compétent, intègre, sportif, épicurien…

"Ceux qui n’ont pas travaillé auprès de lui et qui ne l’ont pas côtoyé peuvent avoir une fausse image de lui" souligne une de vos anciennes collègues".

Cependant comme l'on ne peut pas plaire à tout le monde certains vous disent rancunier, manquant de charisme comparé à un Thierry Beaudet ou Éric Chenut, vous reprochant de ne pas toujours avoir été animé d’un parti pris intellectuel intéressant quand à l’avenir de la Mutualité comme Thierry Beaudet tout en admettant bien volontiers pouvoir ce tromper sur leur analyse...

Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?

C’est un portrait plutôt flatteur, et il correspond sans aucun doute à l’image que j’ai laissée tout au long de mon parcours.

Un ou deux points cependant méritent d’être davantage explicités :

Je ne pense pas être rancunier. 
Je fais confiance et donne toute latitude à ceux qui ont collaboré avec moi en mutualité (élus et salariés) pour mettre en œuvre la stratégie et les projets que nous avons décidés ensemble. 
Je marque sans doute plus spontanément ma reconnaissance à ceux qui ont joué pleinement le jeu et exploité au maximum les responsabilités qui leur étaient confiées, et ce que certains qualifient de la rancune, c’est sans doute ma difficulté à accepter que cette confiance donnée puisse être détournée à d’autres fins. 
Petit fils de maquignon, je suis très sensible à la parole donnée.
Quand au manque de parti pris intellectuel, ou de charisme, cette vision est sans doute due au fait que je n’impose pas de point de vue a priori, même si je peux exprimer ma vision, mais je préfère construire collectivement les consensus qui ont fait la force du mutualisme, et comme je n’ai jamais eu la volonté d’être l’évangéliste d’une nouvelle pensée mutualiste, mais plutôt le défenseur d’une histoire riche, portée par des valeurs, et des adhérents, militants, je crois plus à une expression démultipliée, portée au plus près du terrain par ces compagnons de route avec qui nous incarnons l’essence du mutualisme. Ce qui a pu faire dire a certains que c’était une vision du passé. 
Je crois bien au contraire que c’est une vision d’avenir. Celle où l’administré est aussi administrateur et maître de son destin et de celle du collectif mutualiste.

Quels sont vos ambitions et projets pour la Mutualité?

Si la Mutualité sait s’appuyer sur son énorme potentiel humain que représentent ses adhérents, si elle se transforme tout en gardant son ADN, si elle combat sans relâche la banalisation, alors la Mutualité a un énorme potentiel pour être le modèle d’entreprendre de demain aux côtés des coopératives, des associations et des entreprises sociales. Leur modèle doit leur permettre d’appréhender les réponses à leurs adhérents dans la recherche de la meilleure efficacité possible, d’une grande qualité de service et d’une proximité au service des attentes de chacun. Mais ce modèle doit aussi renforcer le rôle premier et irremplaçable des militants dans cette proximité de pairs à pairs. Comme le directeur général de la MAIF, je pense que « l’engagement crée de la performance ».
Par ses réponses en terme d’établissements de soins, sociaux et médico-sociaux, en travaillant avec d’autres acteurs de l’ESS, la Mutualité doit permettre de faciliter la vie de celles et ceux qui sont touchés par la maladie, la vieillesse, mais aussi dans des moments plus heureux comme la naissance, en leur apportant des solutions qui éliminent au maximum les soucis d’ordre organisationnel ou administratif. L’accompagnement plus que la prestation. Dans une meilleure articulation avec la sécurité sociale. Redevenir un partenaire de confiance et non un sujet de défiance pour ceux qui voyaient encore hier les mutuelles comme des acteurs participants au service public hospitalier.
Je suis intimement convaincu que le modèle mutualiste est une façon d’organiser la société qui correspond aux attentes de nos concitoyens et donc un modèle d’avenir.


Roland  Berthilier  aime se ressourcer dans le Vercors

Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... aujourd'hui retraité, vous n'avez pas totalement raccroché pour autant et continuez d'oeuvrer au niveau du sport/santé sous quelle forme ?

Toute expérience acquise, non transmise est une expérience perdue. Vu mon parcours, je ne peux m’y résoudre. Aussi, les convictions que je me suis forgées à titre personnel, grâce aux différents dispositifs que nous avons expérimentés pendant mes différents mandats (à la MGEN, au sein de la Mutuelle des sportifs, du groupe VYV, ou de la Mutualité Française), m’amènent à poursuivre cette réflexion afin de profiter du formidable tremplin des JO de Paris 2024, pour accompagner ceux qui veulent faire de l’activité physique adaptée, du sport et des mobilités actives, de formidables outils de prévention et de soins au service de la santé. 
L' assurance maladie et les mutuelles doivent renforcer leur rôle dans ce domaine pour faire de ces outils de véritables atouts pour une société rongée par la sédentarité et globalement
vieillissante.


Quel regard portez-vous sur l'avenir de notre système de protection sociale ?

Je viens d’effleurer le sujet d’une protection sociale qui devrait mettre davantage l’accent sur le préventif. Se concentrer sur la personne et non sur la seule maladie. 
Je prendrais un exemple pour illustrer mon propos : prévenir la perte d’équilibre d’une personne âgée, c’est éviter la chute et bien souvent l’entrée en dépendance qui fait suite à une fracture. 
C’est maintenir l’autonomie de la personne le plus longtemps possible.
Mais l’avenir de la protection sociale passe aussi par une meilleure organisation des soins. De la médecine de ville à l’hôpital, beaucoup reste à faire. Et les mutuelles ont là aussi un rôle important à jouer aux côtés de l’assurance maladie.
La dépendance est également un défi majeur dont la véritable prise en charge est sans cesse repoussée. Laissant aux enfants et petits enfants, bien souvent des situations particulièrement difficiles à assumer. Et nous n’en sommes qu’au début…
Sur tous ces sujets, je pense qu’une meilleure association des citoyens est indispensable. 
C’est ce formidable espace démocratique que peuvent offrir les mutuelles pour aider à mieux bâtir les solutions.


L'homme que vous êtes aujourd'hui a-t-il réalisé ses rêves d'enfant ?

Si on considère que réaliser un parcours comme le mien, que seules l’Education nationale et l’ESS peuvent offrir, répond aux espoirs d’un jeune enfant issu d’un milieu modeste, alors oui, j’ai réalisé mes rêves d’enfant.


Si vous aviez la possibilité de faire vous-même les questions/réponses laquelle vous seriez-vous posée et quelle réponse y auriez-vous apportée?

La question qui me taraude, tourne autour des impacts du Covid et des conséquences de cette période inédite qui nous a conduits au confinement.

En avons-nous tiré tous les enseignements ?

Avons-nous ébauché le « monde d’après » pour faire face à la question de l’avenir de notre planète ? 
Saurons-nous réenchanter la façon de travailler et de vivre ensemble ? Pas seulement à distance, derrière des écrans… mais en réinvestissant les lieux de travail et de partage.
La Mutualité est « une histoire d’être ensemble » comme le disait l’historien de la Mutualité, Michel Dreyfus à propos de la MGEN. 
Souhaitons que cette histoire éclaire les prises de décisions de demain pour une société plus juste, plus humaine et plus solidaire.  



"Parler de Roland Berthilier n’est pas simple. Roland est quelqu’un qui se livre peu quant à ses émotions, c’est un homme pudique. Même si j’ai fait sa connaissance il y a plus de vingt ans, je ne sais si je le connais encore vraiment. Comme il l’a dit à l’occasion d’une remise de décoration, on a une amitié singulière, de fils en père, car je fus d’abord ami avec Damien, son fils, avant d’engager ce long compagnonage avec le père.
Homme attentionné, Roland, discrètement et élégamment sait quand vous êtes dans la peine, vous adresser un mot, une attention, pour vous faire savoir qu’il est là, disponible, à l’écoute, sans jamais s’imposer, je l’ai vu faire ainsi à de nombreuses occasions, pour moi et pour d’autres. Même si on ne se voit pas souvent, vu son emploi du temps de retraité surbooké, je sais savoir compter sur lui…

J’ai rencontré Roland en 2000, en parallèle de la création de la LMDE (La Mutuelle Des Etudiants). Roland, Président de la Section Départementale MGEN du Rhône, en plus d’être en charge de la communication au sein du Bureau National MGEN, m’avait invité à intervenir devant l’Assemblée Départementale. Impressionné, forcément, il m’a tout de suite rassuré, je m’en souviens, en me disant : « tu devrais être chahuté, mais je suis certain que tu sauras faire face et de toute façon, je serai là. »
Cela résume Roland. Il fait confiance. Il est profondément pédagogue. Il a une foi inébranlable en l’être humain, ses capacités à s’émanciper individuellement et collectivement, au fait que chaque personne peut, si elle le veut, si elle bénéficie d’un environnement bienveillant, s’élever à sa pleine citoyenneté…
C’est ce que je l’ai vu faire, et qui m’a touché,
en tant que Père vis-à-vis de ses trois enfants, en les accompagnant vers leur autonomie très jeune, là où d’autres auraient eu peur, mis des freins, lui les a encouragé,
En tant que militant mutualiste, puis Président de la MGEN, dans les transmissions qu’il a opérées, les femmes et les hommes qu’il a mis en situation de prendre des responsabilités, sans leur dire ce qu’elles et ils avaient à faire, mais en leur permettant d’agir, d’œuvrer pour le collectif,
Ou ce qu’il a inspiré en 

Roland, fait partie de ceux qui m’ont le plus challengé quant à ma cécité, de par son parcours professionnel, ayant enseigné dans un établissement scolaire intégrant des élèves déficients visuels, il savait repéré jusqu’où les gens peuvent aller, dépasser le plafond de verre… ; du coup, on fait le maximum pour être à la hauteur de sa confiance, ne jamais le décevoir. En bon enseignant qu’il est et demeure, malgré les nombreuses responsabilités qu’il a assumées avec brio à la Mutualité Française, à la MGEN, dans le syndicalisme ou dans l’ESS.

Roland, cycliste émérite, golfeur accompli, est un pugnace, concentré sur l’objectif, ne reculant pas devant l’obstacle. Il est dans le sport comme il est dans la vie, généreux, aimant la compétition, certes, mais avant tout le plaisir d’être ensemble, entouré d’amis, de sa famille,
Aujourd’hui, je suis heureux de le retrouver de temps en temps, de le voir avec le sourire, épanoui, avec Françoise, pouvant s’adonner à ses passions, partageant un bon repas, un verre de whisky que l’on veut se faire découvrir mutuellement."
Éric  Chenut
President  de  la Mutualité  Française 
23 mai 2023


LIVRES DE ROLAND BERTHILIER 📚
Essentiellement humain - L'Économie Sociale et Solidaire pour un XXIe siècle citoyen 📖

Et si l'économie sociale et solidaire (ESS) était la meilleure des solutions pour faire face à la mondialisation de l'économie et au libéralisme débridé ? Donnant la priorité aux personnes plutôt qu'à la recherche du profit, l'ESS rassemble les entreprises qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Le progrès de ce secteur mérite qu'on lui accorde une grande attention et un soutien politique plus marqué.

Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats réinvestis. Mais l'économie sociale et solidaire ne s'arrête pas là : elle favorise le commerce équitable et l'épargne solidaire, mais aussi les innovations sociales dans le champ de la lutte contre l'exclusion, de la protection de l'environnement, de la santé ou de l'égalité des chances.

Pour analyser le développement de l'économie sociale et solidaire, Roland Berthilier s'appuie sur son parcours au sein de la MGEN. Cette nouvelle voie économique semble aujourd'hui proposer les réponses les plus adaptées aux exigences, aux limites et aux errements d'une économie nationale et mondiale toujours plus vorace.

Débats citoyens  en Auvergne Rhône Alpes 📖


Propos recueillis  par  Nora  Ansell-Salles  auprès de Roland  Berthilier et  d' Éric Chenut 











mardi 28 février 2023

C'est à lire : L'économie sociale et solidaire sous le regard de Patricia Toucas-Truyen


  LE REGARD DE :
Patricia Toucas-Truyen(*)
Historienne / Revue REMCA
Avec tous les remerciements  de la rédaction de Mine d'Infos  à  Patricia Toucas-Truyen pour l'autorisation  de  reprise des éléments  ci-dessous. 
Nora ANSELL-SALLES 


EN BREF

L’Economie sociale et solidaire

La Commission européenne présente son parcours de transition pour l’ESS
Le parcours de transition pour l’écosystème de l’économie de proximité et de l’économie sociale a été officiellement lancé par la Commission européenne le 14 novembre dernier.
S'appuyant sur l'initiative pour l'entrepreneuriat social, lancée par la Commission en 2011, le plan d'action est le résultat d'un vaste processus de consultation des citoyens et des parties prenantes.
Pour connaitre le détail des sept domaines d’action relevant de la transition écologique et des sept autres relevant de la transition numérique : https://www.ess.europe.eu/fr/news.

Cette présentation marque un tournant capital pour la reconnaissance de l’économie sociale européenne en tant que « écosystème industriel » majeur au même titre que le tourisme (déjà doté d’un parcours de transition), le transport et l'énergie. Le parcours de transition vise à permettre aux acteurs de mener à bien la double transition, tout en favorisant une économie plus durable, plus juste et plus résiliente dans l’Union européenne.

Dans un communiqué de presse publié le 15 novembre, Coopératives Europe a accueilli très favorablement le lancement de ce parcours, en soulignant les points qui lui semblent particulièrement positifs, notamment : l’utilisation de « sandboxes » pour l’expérimentation d’innovations vertes ou numériques, Tech for good et les pilotes. Cooperatives Europe soutient les incitations fiscales qui favorisent l’innovation et la diffusion des bonnes pratiques dans ce domaine, et salue particulièrement la décision de mieux tirer partir du réseau des Pôles européens d’innovation numérique (EDIH) et de ses outils pour renforcer la coopération et promouvoir une économie sociale numérique.

Pour télécharger le communiqué : https://coopseurope.coop/news_article/

Le temps des récompenses
Le Mois de l’ESS a été lancé le 26 octobre au siège du Groupe VYV, partenaire de cet événement annuel. A cette occasion, ESS France a récompensé les lauréats du concours national des prix de l’ESS. Le prix portant sur l’utilité sociale a été remis à C’Cité, fédération des aveugles fondée en 1909 pour les personnes malvoyantes du Grand Est. Le prix de la transition écologique revient à Passeurs de Terre, une coopérative portée par Terre de Liens Pays de la Loire (siège à Mûrs Erigné, Maine-et-Loire), qui permet l’acquisition collective et de gestion collaborative du foncier agricole.

Moisson de récompenses également du côté des Grands Prix de la finance solidaire. La 13e édition organisée par Fair (Finance à impact social) et le journal Le Monde a décerné quatre prix à des projets solidaires tournés vers la transition écologique et solidaire, et qui se sont développés avec l’appui de la finance solidaire: un prix France pour l’association « Les hôtels solidaires », qui lutte contre le gaspillage en agissant au profit des personnes démunies ; un prix international à la coopérative Muungano qui regroupe des petits producteurs de café en République du Congo ; le prix « Coup de cœur du public Hauts-de-France » revient à « La cravate solidaire » à Lille qui lutte contre les discriminations à l’embauche ; et enfin la « Coopérative Oasis », qui accompagne le développement d’habitats participatifs, tiers-lieux etc., obtient le prix de la finance solidaire.

Enfin, la 6e édition du Prix des mémoires de l’ESS, organisé par le CJDES (Centre des Jeunes Dirigeants de l’ESS) a récompensé quatre mémoires :
- Prix Master 2 Formation initiale : Faliana Pico, pour son mémoire « Les relations partenariales dans le cadre du déploiement d’un dispositif co-construit à l’échelle locale : l’exemple du Revenu de Solidarité Jeunes au sein de la Métropole de Lyon ».
- Prix Master 2 Formation continue : Denis Valorge, pour son mémoire « L’économie sociale et solidaire face aux nouvelles pratiques de consommation en ligne ».
- Lauréate du Prix Licence 3/Master 1 : Chloé Paillaud-Duboy, pour son mémoire “Les enjeux de la revalorisation textile pour l’ASBL ‘Les petits riens’ ».
- Lauréate du Prix Coup de Coeur des Internautes : Amivi-Sika Dogbolo, pour son mémoire “L’ESS ou le nouvel eldorado des cadres engagés”
Le Prix Tremplin-Recherche, décerné par l’ADDES sera remis lors d’un événement qui aura lieu le 31 janvier 2023.

Résultats de l’appel à projets pour le développement des PTCE

En présentant sa feuille de route, Marlène Schiappa avait exprimé sa volonté de relancer les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), ce qui s’est traduit par un appel à manifestation d’intérêt de 1,6 million d’euros lancé au mois de septembre dernier. Les 16 projets sélectionnés (sur 76) vont ainsi recevoir une aide financière à hauteur de 100 000 euros pendant deux ans, ainsi qu’un accompagnement sous forme de services.

Parmi les projets retenus, plusieurs portent sur les transitions alimentaires, agricoles ou énergétiques, (Mady&co dans le Morbihan ; La fabrique de la transition dans la Loire ; Energies citoyennes en pays de Vilaine ; Pays de France en Seine-Saint-Denis ; Ikos en Gironde), le développement de pratiques sociales plus écoresponsables ( La Bulle dans le Calvados ; la Machinerie dans la Somme ; Altitudes coopérantes dans les Hautes-Alpes).
L’économie circulaire est au cœur des actions de l’association Valesens, en Indre-et-Loire, de Kepos en Meurthe-et-Moselle ; Calade dans le Gard
D’autres PTCE mettent en place des actions contre la précarité : Ressources (Pas-de-Calais), La fabrique Pola (Gironde) ; Le Moulin créatif (Vendée), Synergie Pei (La Réunion) ; Jardins du Girou (Haute-Garonne).

La première chaire de l’UNESCO sur l’économie sociale et solidaire…
… et populaire faudrait-il ajouter, car cette chaire internationale, la première du genre, a vu le jour sur le continent sud-américain. Inaugurée en novembre dernier par la directrice de l’UNESCO Audrey Azoulay à Bogota, elle est le fruit d’un projet académique mené conjointement par l’Institut d’économie sociale et de coopérativisme de l’Université coopérative de Colombie (UCC), l’Université de Mondragon (Espagne), l’Université de Quilmes (Argentine), l’université de Puebla (Mexique) et l’Université Complutense de Madrid (Espagne). Projet soutenu par l’Alliance coopérative internationale (ACI), l’Organisation internationale du travail (OIT), le gouvernement colombien, et les grands réseaux académiques latino-américains comme le Rulescoop, le RIPESS et Unicossol.

Une chaire UNESCO désigne « un projet et une équipe dans une université ou un établissement d’enseignement supérieur ou de recherche qui travaille en partenariat avec l’UNESCO afin de faire progresser les connaissances et la pratique dans un domaine prioritaire à la fois pour l’établissement et l’UNESCO », ce qui se traduit par des échanges universitaires, des Moocs, des publications etc. La chaire ESS de Colombie mettra le focus sur les thématiques de développement durable. En cours : la création d’une plateforme d’incubation des organisations de l’économie populaire, sociale et solidaire.

Ce programme de recherche et d’enseignement se déroulera sur quatre ans, possiblement renouvelable si sa pertinence est avérée. On imagine alors qu’une autre chaire UNESCO sur l’ESS pourrait voir le jour en Europe, ou dans le monde francophone ?

https://www.economiasolidaria.org/noticias/

Patricia Toucas-Truyen

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Les Associations
Focus régionaux sur la vie associative en 2022
Le réseau d’experts sur les solidarités Recherches & Solidarités vient d’éditer pour la 15e année ses fiches régionales sur la vie associative en France, avec le soutien de l’INJEP (Institut national de la Jeunesse et de l’Education populaire), en collaboration avec le Mouvement associatif.
Fondé sur une enquête réalisée au printemps 2022, le document, intitulé Associations en régions : repères et chiffres clés 2022, présente les chiffres clés actualisés, une cartographie de la dynamique associative, la part de l’emploi associatif par secteurs. Il permet de saisir en quelques pages les principales spécificités associatives régionales.
A télécharger sur https://injep.fr/publication
Solutions associatives face à la fracture numérique
Ces derniers temps, la précarité sociale tend à multiplier ses déclinaisons funestes. A la précarité alimentaire et la précarité énergétique, exacerbées par l’inflation, il faut désormais ajouter la précarité numérique qui apparait au grand jour avec la numérisation des services publics qui s’achève en 2022.
Dans cette perspective, le Sénat avait organisé en juin 2020 une table ronde avec les principales associations qui viennent en aide aux publics en difficulté. Soulignant que le passage au tout numérique serait source d’aggravation de la précarité, les associations avaient réclamé un droit à la connexion pour éviter les ruptures d’accès à la scolarité (phénomène amplifié par la pandémie), une formation des bénévoles, le maintien du papier pour les personnes les plus vulnérables. Il semble que l’alerte lancée par les associations n’ait pas été suffisamment prise en compte par les pouvoirs publics, ce qui se traduit notamment par le pourcentage important du non-recours aux aides sociales (30% des personnes pouvant y prétendre) en raison de la complexité des démarches, des difficultés d’accès à un ordinateur et de l’illectronisme. Et pourtant,
Ces situations d’exclusion ont motivé la fondation en 2016 de Solinum, association loi 1901, qui « détecte les problématiques clés dans la lutte contre la pauvreté, expérimente des solutions, mesure leurs effets et les généralise ». Solinum a ainsi réalisé une étude, commencée en 2018 et récemment achevée qui a donné lieu à un rapport (…)et un livret pratique intitulé Précarité connectée. Cette étude inédite s’intéresse aux rapports que les personnes sans-abri entretiennent avec le numérique, afin de proposer des solutions pour que  le numérique devienne une aide et non un frein à la réinsertion.
Pour télécharger le rapport complet et le livret : https://www.solinum.org/wp-content/uploads/
Les associations actrices de la priorité pour la jeunesse et les sports
Pas moins de quatre ministres ou secrétaires d’Etat, dont Marlène Schiappa, en charge de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative, ont signé en octobre dernier la Directive nationale en matière de pilotage et mise en œuvre au niveau territorial des Politiques de jeunesse, d’engagement civique et de sport.
Sans doute la perspective des Jeux olympiques de Paris en 2024 n’est-elle pas pour rien dans cette initiative. Cependant, l’accent est mis sur la promotion de l’activité physique sur les temps scolaires et périscolaire, ainsi qu’à disposition des personnes en situation de handicap.
La directive prévoit un accompagnement des bénévoles des associations sportives et la simplification de leurs démarches, notamment avec la mise en œuvre du réseau Guid’Asso (https://www.associations.gouv.fr/) qui établit une cartographie des besoins du secteur afin d’améliorer la coopération entre toutes les parties prenantes. Un coup de pouce bien utile pour ce secteur de l’ESS qui gère déjà sept emplois sur dix dans le domaine du sport.
Patricia Toucas-Truyen
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Les Coopératives
Jeunesse coopérative
Depuis la fondation en 2016 de la SCIC B323, première SCIC étudiante à l’université de Poitiers, présentée dans le numéro 348 de la Recma , le modèle n’a cessé d’essaimer, avec cependant diverses déclinaisons.
La SCIC poitevine, qui s’inscrit dans les pratiques de la pédagogie active, est animée par un collectif étudiant très impliqué. Lancée en 2020 par des enseignants du master ESS de l’Université Paul Valéry Montpellier 3, Universcic propose aux étudiants une initiation à l’entrepreneuriat collectif, qui vient compléter l’apport de connaissances théoriques. Depuis novembre, l’établissement universitaire a intégré son sociétariat. L’une des dernières coopératives étudiantes en date, ACC’ESS, fondée en 2021 à Sciences Po Bordeaux, se présente comme un cabinet de conseil proposant les compétences des étudiants du master Economie sociale et solidaire et innovation sociale (ESSIS). Coopine est née de l’initiative de quatre étudiants de l’université Gustave Eiffel de Champs sur Marne qui se sont lancés dans la fabrication d’une bière locale. Avec l’aide de Coopaname, ils ont obtenu une licence pour commercialiser leur boisson. Coopaname accompagne également la Coop en 8, coopérative éphémère de l’université de Saint-Denis qui fonctionne plutôt sur la base d’ateliers initiant les étudiant à l’entrepreneuriat coopératif.
Ces SCIC d’étudiants, créées dans le cadre de cursus en master ESS, sont regroupées au sein du Réseau interuniversitaire des coopératives d’étudiants.
En dehors des campus et dans le cadre des Quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV), les coopératives de jeunes majeurs permettent à des jeunes de développer une activité économique de leur choix durant trois à six mois.

Au sein de ces structures, qui favorisent à la fois l’insertion professionnelle et l’insertion sociale, étudiants et jeunes travailleurs s’initient à un modèle d’entreprendre en coopération, et non en compétition.

Au Paraguay : le Sommet des Coopératives des Amériques…
Asunción, capitale du Paraguay, a accueilli du 25 au 27 octobre le VIe Sommet des Coopératives des Amériques. Plus de 1000 délégués - dirigeants de coopératives, représentants d'organisations de l'économie sociale et solidaire, universitaires et responsables gouvernementaux – ont participé à cette rencontre qui portait plus particulièrement sur le changement climatique et l’engagement des coopératives dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU.
A l’issue du Sommet, a été adoptée une déclaration soulignant l’action des coopératives sur l’orientation des politiques publiques et intergouvernementales, ainsi que l’appui qu’elles peuvent apporter aux actions d’éducation coopérative dans les pays où l’organisation coopérative reste faible, à la création de systèmes alimentaires durables et de travail décent pour atténuer les effets du changement climatique.

…et le Congrès continental de droit coopératif
A la suite du Sommet des Coopératives des Amériques, s’est tenu le 8e Congrès continental de Droit coopératif qui est, depuis 1969, la plus grande rencontre d’experts sur ce thème en Amérique. Le congrès intitulé « Le droit coopératif et l'identité coopérative dans l'ère post-pandémique » était présidé par le professeur de droit argentin Dante Cracogna. 140 délégués de 15 pays, responsables, universitaires et juristes ont ainsi exposé les caractéristiques du droit coopératif dans différents pays de la région.
Les conseillers juridiques des organisations ont présenté les outils juridiques pour le développement de certains types de coopératives, comme les entreprises récupérées (Argentine) ; les coopératives d’énergie citoyenne (Espagne et Argentine) ; les coopératives de travail en Espagne etc. La question de l’identité coopérative dans l’actuel contexte socio-économique a également fait débat. Enfin, deux spécialistes européens du droit coopératif, Carlos Vargas Vasserot (université de Valence) et Hagen Henrÿ (président de la Commission droit coopératif, ACI) ont abordé les évolutions actuelles du droit coopératif et leur impact sur le développement des organisations coopératives.

Patricia Toucas-Truyen
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Les Mutuelles

Le PLFSS 2023 ne passe pas chez les mutualistes

La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2023 a été définitivement adoptée le 6 décembre à l’Assemblée nationale. Le projet adopté à l’automne par le recours (désormais rôdé) à l’article 49.3 a suscité chez le monde mutualiste un rejet qui est allé crescendo.  Dans un communiqué du 3 octobre, la Mutualité Française exprimait son regret d’une absence de concertation entre l’Etat, l’assurance maladie et les mutuelles pour la « nécessaire » réforme du système de santé à la fois, et soulignait l’insuffisance de l’enveloppe budgétaire allouée dans un contexte très inflationniste. Même analyse dans un communique de la Fédération des Mutuelles de France (FMF) en date du 13 octobre : « l’évolution globale de l’ONDAM (objectif national des dépenses d’assurance-maladie), de +3,7% est inférieure à la croissance tendancielle des dépenses de santé estimée à 4,4% par le gouvernement lui-même

Le Sénat s’étant prononcé en novembre en faveur d’une taxe supplémentaire sur les contrats des complémentaires santé, la Mutualité dénonce cette mesure qui, si elle est maintenue, pèsera inévitablement sur le montant des cotisations. Seront ainsi pénalisées les personnes « qui ne bénéficient d’aucun mécanisme de contribution par l’employeur ou d’aide fiscale », comme les jeunes, les chômeurs et les retraités. Comme le conclut le communiqué du 15 novembre : « Les mutuelles ne sont pas des collecteurs d’impôts et ne peuvent être réduites à une variable d’ajustement du rééquilibrage des comptes sociaux », une évidence ignorée des gouvernements de la dernière décennie.

Les SSAM, avenir de la mutualité ?
La Mutualité Française annonce une belle progression de 4,3% depuis 2019 du nombre des services de soins et d’accompagnement mutualiste (SSAM). Les 2927 établissements présents sur tout le territoire se répartissent ainsi : 567 centres de santé et laboratoires, 1 213 centres d’optique et d’audioprothèses, 182 centres pour personnes en situation de handicap, 515 établissements pour personnes âgées, 251 établissements d’accueil pour jeunes enfants, 37 pharmacies mutualistes, 97 établissements sanitaires ainsi que 65 initiatives sociales et structures dédiées à l’enfance, l’adolescence et aux jeunes adultes.

Le réseau des SSAM de la Mutualité Française est le premier réseau sanitaire et social à but non lucratif en France. Il semble que l’essor de ces établissements, où peuvent être mises en œuvre toutes les valeurs identitaires du mutualisme, soient l’avenir du mouvement, tandis que la gestion solidaire complémentaire-santé, qui était le cœur de métier des mutuelles jusqu’à la fin des années 2000, tend à se banaliser sous la pression des évolutions réglementaires de la dernière décennie.

La Mutuelle Familiale engagée dans la santé environnementale
La Mutuelle Familiale est l’héritière de la « Mutuelle du métallurgiste », fondée en 1937, et connue notamment pour avoir mis en place nombre d’œuvres sociales dont la Clinique des Bluets où fut expérimentée après-guerre la technique dite de « l’accouchement sans douleur ». Tout au long de ses 85 ans d’existence, cette mutuelle s’est distinguée par une capacité à répondre aux enjeux de son époque, voire à les anticiper. En témoigne son engagement assez précoce dans la santé environnementale, qui l’a amenée à créer en 2016 la première fondation mutualiste dédiée à cette thématique. La Fondation Santé Environnement, qui vient de fêter ses cinq ans, soutient la recherche médicale appliquée pour faire avancer la connaissance et informer le public sur les polluants du quotidien.
Poursuivant cet objectif, la Mutuelle Familiale a adressé le 29 novembre une lettre ouverte à François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, pour l’interpeller sur la mise en conformité des procédures d’évaluation des pesticides.
Pour lire le communiqué : https://www.mutuelle-familiale.fr/

L’intégration des nouveaux salariés en mutualité 
Fondée en 2018, l'Association Nationale des Employeurs de la Mutualité (ANEM) est l’unique organisation d’employeurs représentative au sein de la branche professionnelle Mutualité. L'ANEM rassemble environ 350 mutuelles et unions mutualistes implantées sur l’ensemble du territoire national, de toutes tailles, qui exercent des activités régies par le Code de la Mutualité. L’ANEM met en pratique les valeurs de l’ESS dans les dispositions applicables au secteur par le biais de la convention collective de la Mutualité, dont relèvent quelque 53 000 salariés.

Selon les résultats du Bilan social de la branche Mutualité, celle-ci embauche chaque année plus de 10 000 nouveaux salariés, ce qui témoigne d’un attrait pour les métiers de la Mutualité, déjà souligné par l’enquête « Jeunes salariés en Mutualité », réalisée en 2019 en partenariat avec l’IFOP et le CJDES, qui mettait en évidence l’adhésion des jeunes aux valeurs du secteur mutualiste

A la suite de cette enquête, l’ANEM a mis en place un dispositif pour accompagner l’intégration des nouvelles recrues, afin de leur permettre d’appréhender la culture et les spécificités du secteur mutualiste, et de fournir aux équipes des ressources humaines de bien accueillir en Mutualité.  Dans un environnement complexe et mouvant, une bonne compréhension par les salariés du modèle mutualiste apparait nécessaire pour appréhender les enjeux à venir. 
https://www.anem-mutualite.fr/bienvenue-le-parcours-d-integration-en-mutualite/

Un partenariat Mutualité Française/EN3S pour encourager la pédagogie sur la protection sociale

Nombre de Français méconnaissent les mécanismes du système de protection sociale français qui est particulièrement – et de plus en plus – complexe, entre Sécurité sociale et complémentaires, obligatoire et facultatif, public et privé, solidaire et lucratif etc.
Sur ce constat, on ne peut que saluer l’initiative de la Mutualité Française et de l’Ecole Nationale de Sécurité sociale (ENS3) qui ont signé un partenariat pour encourager la pédagogie de la protection sociale dans tous ses aspects (valeurs, missions, organisations, métiers), au profit des enseignants et des jeunes générations.

La coopération entre les deux institutions portera sur la conception et la valorisation réciproque des ressources pédagogiques, la formation initiale et continue des dirigeants, la recherche en matière de protection sociale.

L’UAM moteur de la couverture sanitaire universelle en Afrique

Les journées de l’Union africaine de la Mutualité (UAM) se sont déroulées à Dakar, du 24 au 28 novembre sur le thème « La généralisation de la couverture sanitaire universelle post-Covid : enjeux et défis en Afrique ». 30 organisations originaires de 14 pays africains ont participé à cette rencontre, au cours de laquelle ont été abordées la révision des modèles de financement de la protection sociale et l’analyse des collaborations entre pouvoirs publics et acteurs et des soutiens des Etats aux modèles mutualistes, afin d’améliorer les synergies d’actions entre les parties prenantes.
24 recommandations ont été formulées, concernant notamment le développement des établissements sanitaires, la suppression des taxes sur les produits de santé, le renforcement des personnels de santé, l’amélioration de la gouvernance des infrastructures.  

Fondée en 2007 à Rabat (Maroc), l’UAM se définit comme un « espace d’échanges, de dialogue, de coordination et de plaidoyer du mouvement mutualiste africain auprès des gouvernements et des instances internationales ». En somme, l’UAM est un observatoire d’identification des besoins sanitaires des populations africaines et force de proposition pour y répondre.

Patricia Toucas-Truyen

Zoom sur Patricia Toucas-Truyen
  • La Caisse nationale du gendarme (1888-2018). Du héros fondateur à l’exercice quotidien de la solidarité, éditions Arbre Bleu (2020).

           Mesurer et analyser l’économie sociale. L’apport de l’Addes depuis 1980. Editions Arbre Bleu, 2018.

    ·       Le fraternel rapprochement. Le secours mutuel en Charente-Maritime du 19e siècle à nos jours. Le Tiers-Livre, 2007.

    ·       Les coopérateurs, deux siècles de pratiques coopératives (Michel Dreyfus dir.), Les Editions de l’Atelier, Paris, 2005.

    ·       L'identité mutualiste, Rennes, éditions ENSP, collection Contrechamp, 2001.

    ·       Histoire de la mutualité et des assurances, l’actualité d’un choix, Paris, Syros, 1998.

    ·       La mutualité au sein des populations littorales, 1850-1945, Librairie de l’Inde, Paris, 1998.

    Patricia Toucas-Truyen
     rédige la rubrique "Brèves" pour chaque numéro trimestriel de la Recma.

lundi 16 janvier 2023

En pleine transformation, MGEN affirme sa position de première mutuelle des agents du service public







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Communiqué de presse 
16 janvier 2023 
 
 
 
 
 
 
 
En pleine transformation, MGEN affirme sa 
position de première mutuelle des agents du service public
 
Dans un contexte de transformation du secteur assurantiel, dominé par la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) des fonctionnaires, MGEN a entrepris des transformations profondes de son modèle économique, commercial et managérial. Le 16 janvier 2023, la mutuelle lance une campagne de publicité qui s’inscrit dans le déploiement d’une nouvelle stratégie de marque, premier marqueur de ces transformations. L’objectif : asseoir son image de mutuelle engagée, multi-spécialiste, et innovante au service des agents de toutes les fonctions publiques et réaffirmer sa place de leader.
 
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Accélérer les transformations pour relever le défi de la PSC
La réforme de la PSC, qui interviendra dès 2024 avec les premiers appels d’offres des ministères, prévoit un basculement des organisations publiques du monde des contrats individuels à adhésion facultative vers un modèle collectif obligatoire, à l’image de celui existant pour les salariés du privé. Ainsi, comme les autres mutuelles du service public, MGEN s’apprête à passer de plusieurs millions de contrats individuels à des contrats collectifs conclus avec des ministères.
 
Avec plus de 4,2 millions de personnes protégées, MGEN, est la première mutuelle des agents du service public : elle sera de fait la plus touchée par la réforme. Pour être prête à relever ce défi, elle a entrepris de grandes transformations internes comme l’adaptation de ses systèmes d’informations pour être en mesure de gérer des contrats collectifs à grande échelle, ou encore l’évolution de son réseau commercial et la réorganisation de ses centres de services pour toujours plus de proximité et de qualité de la gestion.
 
Pour Fabrice Heyriès, le directeur général de MGEN : « Servir ceux qui servent l’intérêt général est source de fierté pour nous chez MGEN. A travers cette nouvelle campagne, nous donnons la parole aux publics que nous protégeons : les agents de différentes fonctions publiques. Elle nous permet aussi de mettre en avant, pour la première fois, les solutions et les services qui, au-delà du cœur de nos activités de prestations assurancielles et d’offres de soins, font la différence dans le quotidien des agents du service public ».
 
 
Affirmer sa position de leader en protection santé et prévoyance à l’aune de la réforme
Dans ce contexte, MGEN a lancé en avril 2022 un grand chantier autour de sa stratégie de marque afin d’être reconnue comme la première mutuelle des agents du service public. Une nouvelle identité de marque, un nouveau discours, une nouvelle campagne sont les premiers marqueurs de la transformation de la mutuelle et en soutien à son projet stratégique, lancés le 16 janvier.
 
« Créée il y a 76 ans par des enseignants pour les enseignants, MGEN est aujourd’hui bien plus que la mutuelle des agents de l’Education nationale. Elle a su évoluer mais reste paradoxalement mal connue de ses publics, d’où les enjeux de cette campagne de publicité : valoriser l’accompagnement original, innovant et personnalisé que propose MGEN aux agents de toutes les fonctions publiques ainsi que moderniser son image dans le respect de l’histoire et des valeurs qui la nourrissent depuis toujours. L’objectif pour MGEN est de conforter sa place de mutuelle de référence des agents du service public », explique Matthias Savignac, le président de MGEN.
 
 
Une campagne publicitaire à la hauteur des enjeux
Dans cette campagne, MGEN dévoile sa nouvelle signature de marque : ”On s’engage mutuellement”, qui rappelle son engagement auprès de celles et ceux qui s’engagent eux-mêmes pour l’intérêt général au sein des services publics. Cette communication est aussi le reflet de sa raison d’être ‘Engagés pour le progrès social et la santé de tous’.
Trois films mettent en scène des agents du service public qui bénéficient de solutions originales, innovantes : Diane, professeure d’anglais ; Cyril, infirmier à l’hôpital, et Farah, chercheuse en biomédecine. Tous trouvent une réponse à leur situation de santé grâce à la mutuelle MGEN.
Cette campagne sera diffusée en trois vagues de trois semaines chacune (en janvier, mars et septembre), sur les grandes chaînes de télévision et déclinée en presse, affichage et réseaux sociaux.
 
Fidèle à son engagement en sport-santé de longue date, MGEN a également revisité le contenu du programme court, diffusé sur France Télévisions depuis 2020 chaque week-end en prime time, et rebaptisé « Les Etoiles du sport et de la santé ». A l’aune des JO 2024, les 50 nouveaux épisodes mettent en miroir le quotidien d’un grand champion du sport français comme Alain Bernard, Martin Fourcade, Jo Wilfried Tsonga, Marie-José Pérec... et celui d’un agent du service public (agent de service, agent de bibliothèque, assistant d'éducation, enseignant...).
 
 
 
Contact Presse : 
 
 
À propos de MGEN  
Fondée en 1946, MGEN est aujourd’hui la première mutuelle des agents du service public. Son positionnement unique en France lui permet de gérer l’assurance maladie et la complémentaire santé et prévoyance de plus de 4,2 millions de personnes, bénéficiaires d’un contrat individuel ou collectif. Au-delà d’être un guichet unique pour le remboursement des soins, MGEN accompagne globalement ses adhérents : de la prévention des risques pour leur santé physique et mentale, à leur prise en charge en établissement de santé.  Elle met en effet à la disposition de tous 1 700 structures de soin et d’accompagnement mutualistes qu’elle cogère et cofinance partout en France, dont 62 appartiennent à MGEN. Avec ses 10 000 collaborateurs et 3 500 militants, présents dans tous les départements français, le collectif mutualiste MGEN agit au plus près des adhérents, à chaque moment de leur vie, avec des offres personnalisées et des services innovants. Expert des enjeux spécifiques de santé et de qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) des agents, MGEN accompagne également les employeurs pour le bien-être des personnels et contribue ainsi à la performance globale et à l’attractivité du service public. Par son histoire et son modèle non lucratif, MGEN est un acteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) reconnu pour son engagement dans les grands enjeux sociétaux, de l’accès à l’IVG hier à celui d’une fin de vie libre et choisie aujourd’hui. Depuis 2017, MGEN est aussi membre fondateur du Groupe VYV, premier acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France. www.mgen.fr
 
Le Groupe VYV, Entrepreneur du mieux-vivre
Le Groupe VYV est le 1er acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France. Autour de ses trois métiers (Assurance, Soins et accompagnement, Logement), le Groupe VYV développe des offres complètes et personnalisées pour accompagner et protéger tous les individus tout au long de la vie.
Le Groupe VYV œuvre au quotidien pour être utile à tous et à chacun : plus de 10 millions de personnes protégées, 73 000 entreprises clientes en santé et en prévoyance, plus de 19 000 collectivités territoriales et 14 ministères et établissements publics à caractère administratif. Acteur engagé, avec près de 45 000 collaborateurs et 10 000 élus, dont près de 2 600 délégués, le Groupe VYV innove et anticipe pour construire une société plus équitable et socialement responsable. Le Groupe VYV porte l’ambition d’être le groupe de référence de la santé et de la protection sociale, en incarnant un projet de performance solidaire pour demain.
En 2021, le chiffre d’affaires sur le périmètre combiné du groupe est de 9,9 milliards d’euros (hors CA du pilier logement). L’activité assurance représente 7,7 milliards d’euros dont 5,7 milliards d’euros de cotisations santé et 1,5 milliard d’euros de cotisations prévoyance. VYV3, l’offre de soins et d’accompagnement, est organisée autour des pôles soins, produits et services et accompagnement, et de ses 1 700 établissements et services dans 81 départements. En 2021, le volume d’activité consolidé généré s’élevait à 2,2 milliards d’euros.

 
 

dimanche 27 mars 2022

Loire-Atlantique. Grève inédite et suivie chez les mutualistes du groupe Vyv

Depuis leur intégration dans le groupe Vyv, les salariés relèvent que
leurs rémunérations stagnent sous l’inflation. Ils exigent 5 % de mieux. Ils ont manifesté ce jeudi 24 mars à Nantes.
Lire l'article dans Ouest-France

vendredi 11 mars 2022

MGEFI: c'est dit c'est voté



L' Assemblée Générale la Mgéfi du 10 mars 2022 a confirmé la sortie du groupe VYV à une imposante majorité. 
Affaire à suivre...

vendredi 25 février 2022

Vyv : appel à la grève au sein de toutes les mutuelles


Le climat social est tendu au sein du premier groupe mutualiste de France. Après l’échec des négociations salariales chez ses deux principales entités, la pression syndicale monte d’un cran.

2022 est décidément une année sociale compliquée dans le monde mutualiste. Preuve en sont les vifs remous provoqués par les négociations annuelles obligatoires (NAO) au sein du premier acteur du secteur, à savoir le groupe Vyv.


📰Pour lire l’intégralité de cet article, connectez-vous ou testez gratuitement l’accès en mode abonné à l'Argus de l'Assurance.


A PROPOS DU GROUPE VYV :

Groupe VYV, Entrepreneur du mieux-vivre

Le Groupe VYV est le 1er acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France.

Notre mission : accompagner tout un chacun tout au long de la vie.

Découvrir le groupe


mardi 22 février 2022

C'est à lire : l'interview de Stéphane Junique signée Jacky Lesueur


« La réforme de la protection sociale complémentaire des agents publics est un enjeu de développement » - Stéphane Junique, Groupe VYV


Alors que depuis des mois  les réflexions  ou propositions les plus diverses émergent et nourrissent plus que jamais dans cette  période pré-électorale  nombre de  débats,  tant sur  le devenir de notre système  santé  que sur la place et le rôle des acteurs de la protection sociale complémentaire; entretien avec Stéphane Junique, Président du Groupe VYV (...)

 

Quelle est l'approche du groupe VYV sur la réforme de la protection sociale complémentaire des agents publics ?

 

La réforme de la protection sociale complémentaire est un enjeu pour les 5,7 millions de fonctionnaires Français.  Elle amène des bénéfices pour les agents publics, mais contient un certain nombre d’écueils. Ainsi, la prévoyance est le grand oublié de cette réforme. A ce stade aucun financement ni mécanisme collectif n’est prévu pour la prévoyance et avec le découplage santé et prévoyance existant, les agents seront moins couverts pour ce risque qui est pourtant essentiel.

 

L’objectif du Groupe VYV, en tant que premier groupe de protection sociale et de santé en France, est à la fois d’apporter des réponses aux problèmes de santé des fonctionnaires mais aussi de permettre aux employeurs publics de préserver le capital santé de leurs agents. Le groupe souhaite conforter son leadership sur ce secteur, notamment sur la fonction publique territoriale, et aller plus loin en termes de conquête sur la fonction publique hospitalière. La réforme de la protection sociale complémentaire des agents publics est un enjeu de développement.

 

Le Groupe VYV a la capacité de proposer à plus d’adhérents de la fonction publique une protection en accord avec ses valeurs mutualistes. Alors que la concurrence risque d’être sévère pour certaines mutuelles de la fonction publique, le Groupe VYV s’inscrira dans une stratégie d’alliance et de coopération pour conforter la position des mutuelles historiques.

 

Et que penser de l'idée d'une  « grande sécu » évoquée par le HCAAM ?

 

Au regard des nombreux défis à relever, je ne crois pas que la réduction du champ d'intervention des mutuelles, voire leur sortie du jeu, au profit d'une étatisation, soit la bonne réponse. Pour le Groupe VYV, notre système nécessite une meilleure articulation entre Assurance-maladie obligatoire et complémentaires santé. Le Groupe VYV n’est pas dans le déni : il y a des imperfections dans notre modèle de protection sociale complémentaire. Mais il est préférable de l’améliorer, que de le casser !

 

Au-delà de cette question, il y a d’autres chantiers plus urgents sur lesquels la réponse d’un Etat protecteur plus fort est attendu : l’attractivité des métiers du soin et de l’accompagnement, la prévention, les inégalités territoriales ou encore l'accessibilité à des professionnels de santé.

 

Il est important de réinventer également de nouveaux cadres de solidarité pour des populations qui sont aujourd’hui fragilisées et pour lesquelles l’accès à une mutuelle est difficile. Des solutions existent : par exemple en termes de pouvoir d’achat pour les personnes âgées les plus modestes, la suppression de la taxe sur leurs cotisations permettrait une économie de 13% sur le coût de la complémentaire ; Il y a également un enjeu pour la protection des jeunes, le Groupe VYV propose de créer, à partir du contrat de leurs parents, une portabilité de leur accès à une complémentaire santé jusqu’au premier emploi, sur le même modèle que la portabilité offerte aux salariés dans le cadre des contrats collectifs.

 

Convaincu que l’amélioration de la santé de la population passe par la prévention, le groupe VYV est prêt à s’engager à mobiliser 2% de ses cotisations pour des actions de prévention en contractualisation avec les objectifs de santé publique fixés par l’Etat et l’Assurance Maladie.

 

Sur le "virage domiciliaire" , comment le Groupe VYV entend-il se positionner?

 

Le domicile est un sujet stratégique pour le Groupe VYV qui entend devenir un acteur de référence du virage domiciliaire. Cette ambition vise à proposer un écosystème digital, permettant d’équiper et de consommer des services pour le maintien à domicile de la personne, qu’elle soit âgée, en situation de handicap ou atteinte d’une maladie chronique.

 

Aujourd’hui, les progrès de la science, des techniques et des médicaments, permettent de « rester chez soi » plus longtemps. Pour autant, seul un quart des Français y parvient, en particulier pour des raisons liées à la difficulté du maintien à domicile. Les patients ont du mal à s’y retrouver dans l’offre complexe des dispositifs ambulatoires, des institutions, des établissements hospitaliers et des dispositifs de coordination proposés. Les réponses existent, mais il faut créer le lien entre les besoins réels des Français et les réponses existantes.

 

Rien qu’avec le vieillissement de la population, la France aura d’ici 2030, près de 20 000 personnes de plus en situation de perte d’autonomie par an à prendre en charge, et à partir de 2030, ce sera 40 000 ! Il est nécessaire de trouver des solutions durables. L’état seul, ne peut pas tout. Le Groupe VYV se mobilise afin de poursuivre les travaux autour des assurances dépendances et des aides techniques. Pour mettre en œuvre son ambition, le Groupe VYV est fort de ses différents métiers de soins et d’accompagnement, de ses établissements et services de prise en charge, de ses mutuelles qui proposent des garanties « perte d’autonomie » ou encore de ses solutions liées au logement. Au sein du groupe, nous favorisons par exemple, l’accompagnement à domicile des personnes en perte d’autonomie en s’appuyant sur un environnement domotique, couplé à un bouquet de services coordonnés, offrant ainsi une réponse globale en termes de confort et de sécurité à nos adhérents et patients.

 

Grâce à notre expertise dans le logement au travers du Groupe Arcade-VYV, nous pouvons proposer des solutions concrètes et des habitats adaptés et sécurisés, aux personnes en perte d’autonomie, répondant aux besoins des Français de « bien vieillir chez soi ». Plus qu’un simple groupe mutualiste d’assurance, nous sommes un acteur de la santé sur l’ensemble des territoires.

 

Le groupe VYV a présenté récemment son plan stratégique pour les toutes prochaines années. Quels en sont les principaux axes?

 

Fin décembre, le Groupe VYV s’est doté d’un plan stratégique, VYV 2025, construit avec l’ensemble de ses maisons. Ce projet s’inscrit dans une logique de continuité. Depuis 2017, nous avons posé les bases d’un groupe solide par ses ratios prudentiels, ses expertises et ses métiers : l’assurance, les soins et accompagnement et le logement. Mais depuis deux ans, la société a beaucoup bougé. A la lumière de la crise épidémique, la conception de la santé doit être revisitée et appuyée sur une approche beaucoup plus globale autour des enjeux du mieux vivre. La santé est devenue l’affaire de tous et demain elle sera la boussole de notre société. Notre projet solidaire vise à positionner le Groupe VYV comme l’acteur capable d’appréhender ces transformations, de répondre à ces besoins.

 

VYV 2025 est une deuxième étape de la construction de notre groupe.  Notre projet stratégique repose sur quatre axes complémentaires ayant vocation à embarquer les différents métiers du groupe. Les différentes ambitions sont communes à l’ensemble des maisons et ont vocation à s’intégrer dans les projets stratégiques de chacune d’entre elles. Le premier est que le Groupe VYV assume d’être un groupe mutualiste et en est fier.

 

Dans les cinq ans à venir, l’enjeu sera de matérialiser l’empreinte mutualiste du Groupe VYV et de l’ensemble de ses maisons sur la société. Le modèle mutualiste est un modèle d’avenir, de performance, de responsabilité, mais aussi un atout pour créer d’avantage d’aide et d’entraide, de solidarité, dans notre pays.  Notre but est aussi d’aller plus loin dans la construction du groupe, notamment en accélérant le développement du groupe pour apporter des réponses au plus grand nombre.


Ainsi, le Groupe Arcade-VYV poursuivra le déploiement de logements santé labellisés. Il renforcera par ailleurs son offre, à la fois à destination des étudiants et des jeunes, notamment en proposant 1 000 logements jeunes dès 2024 mais aussi à destination des plus âgés en proposant 1 000 logements senior dès 2026.  Le renforcement de l’identité du Groupe VYV est indispensable et complémentaire aux marques déjà reconnues des mutuelles.

 

Notre troisième engagement porte sur la performance. La performance donne au groupe les moyens d’agir pour favoriser un meilleur accès à la santé. Ce dernier axe de notre plan porte à la fois sur notre identité d’employeur et d’acteur de référence sur nos activités. Notre objectif est de faire vivre la marque VYV comme un outil de rayonnement de notre stratégie et de nos valeurs.

 

VYV 2025 bâtit des réponses concrètes, durables et solidaires. Pour y parvenir, nous avons défini deux priorités pour 2022. Celle de déployer les premières actions concrètes de notre projet et intégrer nos objectifs 2025 dans tous les plans stratégiques de l’ensemble des maisons du groupe. Le Groupe VYV entre aujourd’hui dans une phase d’accélération avec l’objectif de rendre toujours plus concrète sa promesse mutualiste. Il reste porté par une seule conviction : le mutualisme est un modèle d’avenir, à la fois performant, responsable et solidaire.

🔎Zoom sur le groupe VYV: https://www.groupe-vyv.fr/

👉Voir le profil de Stéphane Junique sur LinkedIn

🔎Zoom sur Miroir social :
Miroir Social est un média...

👉 Protrait de Jacky Lesueur
Intervenant extérieur extérieur de Miroir social, Jacky Lesueur est...

Président Directeur Général Honoraire de l'AMF (Assurance Mutuelle des Fonctionnaires) 

Délégué départemental  Matmut pour l'Eure 

Trésorier Principal des Finances Honoraire

Ancien Secrétaire Général du Syndicat du Trésor FO, de la Fédération des Finances FO, et ancien  membre de la commission exécutive de la Confédération FO

Ancien Conseiller Economique et Social, Section Finances

Membre de l'ICOSI (Institut de Coopération Sociale Internationale) et du Ciriec France ( Centre international de recherches et d'informations sur l'éconime Pubkique,

sociale et coopérative)

Membre du conseil d'orientation de Galilée.sp 

Ancien Membre du Conseil d'Administration de la Prefon

Ancien Membre du Comité départemental Eure  MFP ( Mutualité Fonction Publique) 

Ancien Président de la MGEFI ( Mutuelle Générale de l'économie, des finances et de l'industrie)   et MASFIP ( Mutuelle action sociale des finances publiques) Section de l'Eure

Ancien Membre du Conseil d'administration Mutualité Française Normandie.



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