Nora ANSELL-SALLES

mardi 9 novembre 2021

Réforme de la PSC dans la Fonction publique« Révolution sur ordonnances »


Réforme de la PSC dans la Fonction publique

« Révolution sur ordonnances »

Ce titre un peu théâtral renvoie à une  stricte vérité : révolution, car la réforme est plus qu’une transformation majeure pour les acteurs historiques et qu’elle est basée non pas sur une ordonnance, mais sur 3 textes dont 2 ordonnances (n°2021-174 relative à la négociation et aux accords collectifs dans la fonction publique et n°2021-175 relative à la protection sociale complémentaire dans la fonction publique) et un décret (n°2021-176 portant modification temporaire des modalités de calcul du capital décès servi aux ayants droit de l’agent public décédé).

Notre conviction, est qu’il est en effet tout à fait fondamental d’analyser ces 3 textes ensemble, tous datés du 17 février 2021, pour mesurer leurs impacts sur le cadre et les pratiques de l’ensemble des acteurs de la fonction publique.

Les employeurs passent d’une possibilité de participer au financement de la PSC de leurs agents à une obligation financière pour le risque maladie (santé). Le montant de cette participation devient non négligeable puisqu’elle est de 50% du panier de soins défini par le code de la sécurité sociale (à moins que les négociations en cours élèvent cette base)[1]. Ensuite, et c’est aussi une (r)évolution, le dialogue social sera au cœur de la mise en œuvre puisqu’un accord majoritaire[2] devient impératif pour obtenir la participation obligatoire de l’employeur en prévoyance ou la souscription obligatoire des agents au(x) contrat(s) collectif(s) mis en œuvre.

Les agents bénéficieront d’un gain de pouvoir d’achats certain dès la mise en œuvre du nouveau dispositif (1er janvier 2022 pour la phase transitoire et à partir du 1er janvier 2024 pour le « régime de croisière » dans la FPE, 1er janvier 2026 pour la FPT et la FPH et un cas particulier pour la prévoyance dans la FPT à compter du 1er janvier 2025[3] ).  En contrepartie, si l’’adhésion au futur contrat collectif devient obligatoire, il perdra le « libre choix » dont il bénéficie avec les dispositifs actuels.

Les mutuelles de la fonction publique doivent relever un triple défi majeur : d’une part, la fin du couplage santé/prévoyance dans la FPE remet en question leur modèle économique, d’autre part, la montée en puissance des contrats collectifs obligatoires modifie totalement le marché (relation employeur, relation adhérents, SI collectif, équilibres techniques, etc.) et enfin l’augmentation de la concurrence attirée par la modification significative des conditions de marché (participation obligatoire et en forte hausse, souscription obligatoire, mise en concurrence systématique). Nous pourrions aussi ajouter la question de la gouvernance de ces mutuelles, avec la nécessité de tenir compte des nouveaux souscripteurs que seront les employeurs publics.

 

Certes, à l’heure où j’écris ces quelques lignes seul un décret d’application a été publié (décret n°2021-1164 concernant la phase transitoire dans la FPE) et les négociations entre la DGAFP et les organisations syndicales de la FPE avancent nettement moins vite que prévu. De nombreuses incertitudes demeurent donc sur les conditions de mise en œuvre de cette transformation :

  • La composition des garanties qui sera demandée dans les consultations. Autant, pour la Santé, les négociations ont avancé et le panier de soins se précise ainsi que la structure de l’offre (formule de base plus options), autant l’absence de discussion sur la prévoyance rend  incertaines les garanties prévisibles (seul le décret n°2021-176 donne une indication sur l’absence probable de garantie décès dans la base de garanties imposées).
  • Les modalités contractuelles qui devront être utilisées par les employeurs publics. Actuellement, seule la mise en concurrence est impérative[4], mais la mise en place de contrats collectifs obligatoires imposera le respect des marchés publics.
  • Les dispositifs de solidarités (intergénérationnel et familiale) imposés par l’ordonnance ne sont pas encore définis. Le cas des retraités est actuellement bloquant, mais ils risquent fortement de devoir être traités à part.
  • Les modalités de financement pour la FPE et surtout pour la FPH. Nous restons en attente des éléments dans les PLF et PLFSS des prochaines années. Seule la question de la fiscalité des contrats collectifs obligatoires a eu une réponse dans le cadre du PLFSS 2022.

 

En synthèse, les principes sont d’ores et déjà actés et la cible est connue. Les élections présidentielles de 2022 ne changeront pas l’issue (peut être la vitesse de déploiement). En revanche, le résultat des élections professionnelles (fixées au 8 décembre 2022) et la pesée des organisations syndicales qui en sortira, sera cruciale pour les négociations qui précéderont les accords majoritaires nécessaires pour la mise en œuvre de la PSC.

Il est donc des « révolutions » déjà connues, il en est d’autres à venir. Mais aucune des parties prenantes ne doit mésestimer la nature et la profondeur des changements qui vont s’opérer d’ici au 1er janvier 2026.

 

[1] Pour le risque maintien de rémunération (prévoyance), seuls les employeurs territoriaux y sont (pour l’instant) tenus, avec une participation fixée à 20% minimum (d’un montant bientôt défini par décret).

2 L’accord est majoritaire s’il est signé par des syndicats qui cumulent 50% des suffrages aux dernières élections professionnelles.

3 Les dates citées ne tiennent pas compte de l’extinction des dispositifs existants.

4 À l’exception notable des offres labellisées dans la FPT

 

Bruno de la Porte – ADICEO

Écrit le 5 novembre 2021


Bruno de la Porte

Directeur Associé

bdelaporte@adiceo.com


 

www.adiceo.com

 



[1] Pour le risque maintien de rémunération (prévoyance), seuls les employeurs territoriaux y sont (pour l’instant) tenus, avec une participation fixée à 20% minimum (d’un montant bientôt défini par décret).

[2] L’accord est majoritaire s’il est signé par des syndicats qui cumulent 50% des suffrages aux dernières élections professionnelles.

[3] Les dates citées ne tiennent pas compte de l’extinction des dispositifs existants.

[4] À l’exception notable des offres labellisées dans la FPT


samedi 6 novembre 2021

Protection sociale : suis de la réforme pour les territoriaux...

Le président de la Mutualité Fonction Publique (MFP), Serge Brichet, a appelé à respecter les spécificités de chacun des versants « qui doivent ...

C'est à lire : nouvelles des douaniers francophones

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Bon week-end à tous

Think Tank Economie Santé BrefSanté - Elysée2022

Élysée 2022 – RÉCONCILIER « TECHNOSTRUCTURE » ET « PRODUCTEURS DE SOINS »

Cet objectif du prochain quinquennat est clé car il conditionne tous les autres. Mais comment combler ce fossé, sortir de ce faux débat et de ces postures paralysantes ? 

Think Tank Economie Santé - Blog


https://www.lesechos-events.fr/think-tank/blog/think-tank-economie-sante/elysee-2022-reconcilier-technostructure-et-producteurs-de-oins/


Article reproduit avec l'aimable autorisation de son auteur:

Dr Philippe LEDUC

Think Tank Économie Santé, Groupe Les Echos

Blog : https://www.lesechos-events.fr/think-tank/blog/think-tank-economie-sante/

Twitter : @LeducPh

 

Déplacement -INVESTISSEMENT - SEGUR DE LA SANTE - NORMANDIE_ 08.11.2021

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Paris, le 05 novembre 2021

SEGUR DE LA SANTE EN NORMANDIE

M. Sébastien Lecornu
ministre des Outre – mer

M. Olivier Véran,
ministre des Solidarités et de la Santé
se rendront au centre hospitalier de Gisors
Lundi 08 novembre 2021 à partir de 09h45

En mars 2021, le Premier ministre Jean Castex et le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran annonçaient le plan de 19 milliards d’euros d’investissement du Ségur de la santé. Ce plan prévu pour rénover, équiper ou moderniser établissements de santé et EHPAD attribuait à chaque Agence Régionale de Santé (ARS) une enveloppe inédite d’investissement. Charge à elles de construire leur propre stratégie régionale d’investissements, en consultation des élus et acteurs locaux, afin de répondre de façon précise et adaptée aux besoins de santé des Français.

Après les régions Bourgogne – Franche – Comté, Centre – Val – de – Loire et Occitanie, la Normandie verra ce plan d’investissement Ségur de la Santé présenté ce lundi 8 novembre 2021 à l’occasion d’un déplacement au centre hospitalier de Gisors de :

M. Sébastien Lecornu, ministre des Outre – mer
M. Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé
Déroulé prévisionnel : 

09h40     
Arrivée au Conseil départemental de l’Eure

Débat sur la santé avec les conseillers départementaux dans l'hémicycle du conseil départemental

Pool photo (Paris Normandie) + pool radio (France Bleu) + pool rédacteur (Eure Infos ; Paris Normandie)

12h00     
Arrivée à Gisors - visite du Centre hospitalier de Gisors et échanges avec les soignants

Pool TV (France 3) + pool photo (Paris Normandie) + pool radio (France Bleu) + pool rédacteur (Paris Normandie + l'Impartial)

12h30     
Signature de la Convention ARS - Région Normandie relative à la mise en œuvre du plan régional d’investissement issu du Ségur de la santé  

Pool TV (France 3) + pool photo (Paris Normandie) + pool radio (France Bleu) + pool rédacteur (Paris Normandie + l'Impartial)

12h45
Micro tendu
Centre hospitalier de Gisors
Toute presse accréditée

13h25    
Arrivée à Vernon
Signature d’un document – cadre entre le Conseil départemental de l’Eure et l’ARS sur les EHPAD dans le cadre du Ségur de la Santé

Pool TV (France 3) + pool photo (Paris Normandie) + pool radio (France Bleu) + pool rédacteur (Paris Normandie + Le Démocrate Vernonais)

13h35    
Déjeuner avec le personnel de l'EHPAD Auguste-Ridou

Pool photo (Paris Normandie) + Pool rédacteur (Le Démocrate Vernonais ; Paris Normandie)
 
Dispositif presse :

·         Le port du masque sera obligatoire pendant toute la durée du déplacement

·         Compte tenu de la situation sanitaire, les séquences de visite dans l’hôpital seront poolées.

 

Les journalistes souhaitant participer au Micro tendu doivent s’accréditer auprès de la préfecture de la Normandie : pref-communication@seine-maritime.gouv.fr

 Limite d’accréditation : le Lundi 8 novembre à 8h30

vendredi 5 novembre 2021

Laurent Gbagbo accorde une interview à l'Humanité

L'interview de Laurent Gbagbo paraît aussi dans l'édition papier de ce vendredi 5 novembre. 

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https://www.humanite.fr/laurent-gbagbo-ce-qui-est-en-jeu-maintenant-cest-la-lutte-pour-les-pays-africains-pour-leur-726496


Laurent Gbagbo : « Ce qui est en jeu maintenant, c’est la lutte pour les pays africains, pour leur coopération et leur véritable indépendance »
Jeudi 4 Novembre 2021
Marc de Miramon
L’ancien président ivoirien (2000-2011), acquitté cette année par la Cour pénale internationale, livre sa vision du panafricanisme, de la réforme du franc CFA et revient sur le soutien de Paris à la rébellion qui a alimenté près de dix ans de guerre civile. ENTRETIEN.

Vous venez de lancer le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Quelle différence avec le Front populaire ivoirien (FPI), fondé dans la clandestinité au début des années 1980, et quel sens donnez-vous au panafricanisme en 2021 ?
LAURENT GBAGBO À l’époque, la Côte d’Ivoire était dans un système de parti unique et il fallait lutter contre cela. C’était notre objectif principal. Aujourd’hui, cette phase de la lutte est dépassée même si nous ne pouvons pas dire que nous vivons encore en démocratie. Ce qui est en jeu maintenant, c’est la lutte pour les pays africains, pour leur coopération et leur véritable indépendance. Ce nouveau parti, nous l’avons effectivement tourné résolument vers le panafricanisme, car nos États africains sont trop petits les uns par rapport aux autres et par rapport à leurs partenaires extérieurs. Il faut réussir l’Union des États africains pour que nous puissions mener ensemble des combats. Nous ne pesons pas assez face aux États-Unis ou à la Chine. Individuellement, nous ne pouvons mobiliser que des petites ressources. Je ne veux pas donner d’exemple pour ne froisser personne, mais vous voyez bien que certains pays sont si minuscules… Quand j’étais chef d’État, lors d’une visite officielle en Chine, au-delà du protocole, à l’intérieur de moi-même je ressentais bien la différence de puissance entre nos deux pays. Nous représentions deux États, certes, mais évidemment pas de la même dimension. En Afrique, les pays dont on parle, ceux qui parviennent à émerger, ce sont le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Angola, etc. Nous sommes une succession d’États minuscules, et donc nous pouvons peu de chose pour nos propres populations, et dans le concert des nations, nous ne sommes presque rien.

Icon Quote Certaines puissances combattent farouchement cette ambition panafricaine. Mais nous devons résister et poursuivre le combat, ne jamais baisser les bras.

De nombreux dirigeants africains ont eu ce rêve panafricain qui ne s’est jamais réalisé. Comment le mener à terme ?
LAURENT GBAGBO C’est vrai que des gens comme Kwame Nkrumah (président du Ghana renversé en 1966 – NDLR) l’a tenté avant nous, ou Nasser avec le panarabisme. Un rêve, il faut d’abord le dire et le formuler. Ensuite, il faut se battre et lutter. Vous dites que d’autres l’ont formulé avant moi, c’est vrai, mais voyez comment ils ont fini ! Tous ou presque ont été renversés brutalement, qu’il s’agisse de Nkrumah ou de Modibo Keïta (président du Mali renversé en 1968 – NDLR). Certaines puissances combattent farouchement cette ambition panafricaine. Mais nous devons résister et poursuivre le combat, ne jamais baisser les bras.

Dans quel état avez-vous retrouvé votre pays après votre longue période d’incarcération à la Cour pénale internationale (CPI) ?
LAURENT GBAGBO Je ne peux pas encore juger le bilan de mon successeur. Je viens d’arriver et ma priorité était de créer mon nouveau parti. Maintenant, je vais commencer à mettre mon nez dans les dossiers. Mais l’une de mes principales sources d’inquiétude, c’est l’immense endettement extérieur. C’est un des points sur lequel n’importe quel pouvoir à venir devra se pencher avec sérieux. Nous sommes également confrontés à une très importante poussée démographique qui est particulièrement visible à Abidjan, la capitale.

Lire aussi : Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo, de paria en réconciliateur
L’explosion de la dette, aggravée par la pandémie, risque d’entraîner de nouvelles politiques d’austérité. Quelles solutions un parti de gauche et panafricaniste comme le vôtre peut-il mettre sur la table ?
LAURENT GBAGBO Je pense que nos pays africains ont trop facilement recours au financement de leurs économies par cette dette extérieure. Il faut ajuster les capacités de mobilisation des fonds publics externes avec les dépenses indispensables à faire. C’est un exercice que nous avions déjà fait lorsque j’étais au pouvoir. Ensuite, nous avions négocié avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme PPTE (pays pauvres très endettés – NDLR), mais on ne peut pas passer notre vie à faire cela. Beaucoup de pays africains risquent de se retrouver dans la situation de l’Argentine il y a quelques années. On va examiner la situation, mais ce qui nous semble important, c’est de diminuer les dépenses non essentielles.

Icon Right Lire aussi :  La « ponction massive » des banques françaises en Afrique menace de plonger des millions de personnes dans la misère

Vous pensez aux dépenses militaires ?
LAURENT GBAGBO Non, c’est une vraie-fausse solution. Il faut que nos pays aient des armées qui soient capables de jouer leur rôle.

Un autre péril couve en Afrique de l’Ouest et en Côte d’Ivoire avec cette poussée djihadiste dont certaines racines remontent à la rébellion qui a dès 2002 séparé votre pays entre le Nord et le Sud. Confirmez-vous que cette problématique était déjà présente lorsque vous étiez président, et comment y faire face ?
LAURENT GBAGBO Cette menace djihadiste, j’en ai pris conscience en 1992, bien longtemps avant que je sois élu à la tête du pays, lorsque des camarades maliens m’avaient alerté sur ce problème. Elle était aussi avérée au Nigeria avec Boko Haram. Elle s’est renforcée dans le Sahel avec l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011 et la destruction de l’État libyen. Pour y faire face, nous devons mobiliser tous les États d’Afrique de l’Ouest, et ne pas laisser la résolution de ce problème uniquement entre les mains du G5 Sahel. Si le Mali et le Burkina Faso sont menacés, cela signifie que le Ghana, la Guinée, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal le sont également. On ne peut pas faire semblant de ne pas voir ce qui existe, nous sommes tous dans le même espace, et ces djihadistes ont déjà frappé plusieurs fois ici. En 2002, nous savions qu’il y avait des non-Ivoiriens dans la rébellion, et nous savions également que des États voisins prêtaient leurs soldats à cette rébellion. À la CPI même, j’ai pu échanger avec des éléments fondamentalistes qui m’ont parlé de leur implication en Côte d’Ivoire.

Icon Quote Dans les anciennes colonies africaines, nous sommes les seuls à qui la France, en partant, a laissé derrière elle une monnaie.

Votre pays travaille à la mise en place de l’éco, censé remplacer le franc CFA, quelle différence faites-vous entre ces deux monnaies ? S’agit-il selon vous d’un simple changement cosmétique ?
LAURENT GBAGBO J’étais en prison lorsque ce problème a été abordé. Je souhaite qu’on ait l’éco en Afrique de l’Ouest, mais à condition qu’il s’agisse vraiment d’une monnaie africaine et non pas d'une copie du franc CFA. Dans les anciennes colonies africaines, nous sommes les seuls à qui la France, en partant, a laissé derrière elle une monnaie. Les Britanniques n’ont pas créé une copie de la livre sterling, les Portugais non plus ! C’est le combat contre la colonisation qui continue à travers ce projet de nouvelle monnaie qui doit concerner tous les pays de la Cédéao, qu’ils soient anglophones, lusophones, francophones…

Lire aussi : Économie. Le franc CFA est mort ! Vive l’Eco !
Le procès des assassins de Thomas Sankara se déroule actuellement au Burkina Faso, qu’en attendez-vous alors que la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny est potentiellement impliquée et que Blaise Compaoré, principal accusé, s’est soustrait à la justice pour se réfugier dans votre pays ?
LAURENT GBAGBO J’ai rencontré Thomas Sankara une seule fois, en 1984, dans un hôtel à Paris. Il était venu pour une réunion et j’y vivais alors en exil. Tout le monde parle de la complicité de la Côte d’Ivoire, mais j’attends que la justice burkinabée fasse son travail et établisse les faits afin que nous sortions enfin des hypothèses. Concernant Blaise Compaoré, il a également joué un rôle important dans la formation et la mise en route de la rébellion qui a déstabilisé mon pays, mais c’est une autre histoire.

Lire aussi : Burkina Faso. Assassinat de Thomas Sankara : 34 ans après, un procès pour l'histoire
Un autre procès emblématique s’est déroulé cette année, celui du bombardement de Bouaké, en Côte d’Ivoire, par des mercenaires censés appartenir à votre armée, et qui avait provoqué la mort de neuf soldats français et entraîné en représailles la destruction de votre aviation. Avez-vous tout dit sur cette affaire ?
LAURENT GBAGBO Ce procès a été très utile pour que les Français se rendent compte de ce que leur État fait souvent dans ses ex-colonies. La juge d’instruction Sabine Kheris, en charge du dossier, comme M e Jean Balan, avocat des familles des victimes, sont venus m’interroger à La Haye. J’ai eu plaisir à discuter avec ces gens qui avaient compris que le gouvernement français avait joué un très mauvais rôle dans cette histoire. La justice a au moins permis d’ouvrir les yeux sur les acteurs de l’ombre, sur le fait qu’on ait arrêté les pilotes responsables de ce bombardement et que la France ait obstinément refusé de leur demander des comptes, avant qu’ils ne soient relâchés dans la nature. J’ai dit tout ce que je savais sur cette histoire. C’est à ceux qui protégeaient la rébellion qu’il faut poser des questions.

Emmanuel Macron a organisé un sommet Afrique-France, sans inviter les chefs d’État du continent, un dispositif censé enrayer la montée d’un puissant sentiment anti-Français dans les pays africains… Qu’avez-vous pensé de ce nouveau dispositif ?
LAURENT GBAGBO Des rencontres avec la société civile peuvent être très intéressantes, cela peut amener de nouvelles idées mais il ne peut y avoir de décisions exécutoires. À partir du moment où il ne réunit pas les chefs d’État et de gouvernement, j’en pense que ce n’était pas un sommet !

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🔎COUP DE PROJECTEUR SUR LAURENT GBAGBO

jeudi 4 novembre 2021

Santé dentaire en Ehpad : et si l’on investissait davantage dans la télémédecine ?

L’ensemble des disciplines médicales a vocation à être concerné par la télémédecine. Pourtant, la profession dentaire semble réservée sur l’usage de cette pratique. Or, la télémédecine en santé bucco-dentaire peut se révéler pertinente en matière de prévention, de diagnostic ou d’alerte notamment chez les résidents d’Ehpad, ces derniers présentant une santé dentaire fragile avec des conséquences potentiellement graves.

  

Durant des décennies, le système de santé français a offert à nos concitoyens une qualité et une sécurité des soins relativement remarquables. Toutefois, ce système présente aujourd’hui des limites et des fragilités : une coordination insuffisante des acteurs, un cloisonnement entre le champ sanitaire et le champ médico-social, une inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire doublée d’une pénurie de professionnels de santé, etc. Bref, un accès aux soins parfois difficile accentué notamment dans les champs comme la santé bucco-dentaire. Il convient d’imaginer des solutions à cette situation.

La pandémie de la covid-19 notamment à la suite des confinements imposés par l’Etat est venue lever les freins en matière de télémédecine chez les professionnels et les institutionnels mais aussi chez les patients. Le premier confinement notamment a bouleversé les pratiques et les points de vue des professionnels de santé. Médecins mais aussi chirurgiens-dentistes ont réalisé des « téléconsultations », parfois il est vrai essentiellement téléphoniques, et ont délivré des diagnostics et des ordonnances à distance.

 

La télémédecine déjà intégrée par de nombreuses spécialités dans les Ehpad

On notera que la télémédecine avait déjà investi d’ores depuis plusieurs années de nombreuses spécialités médicales : dermatologie, rhumatologie, diabétologie, neurologie, gériatrie, psychiatrie.

La psychiatrie par exemple avec « la prise en charge » des situations de démence en constitue une illustration intéressante. Dans ces situations, le transport du résident d’un Ehpad par exemple sur le lieu de consultation d’un spécialiste « n’est pas facilement réalisable ni souhaitable ». Souvent, « les téléconsultations permettent de trouver des solutions (médicamenteuses ou non) pour les patients et facilitent les échanges et interactions pluridisciplinaires.

Par analogie, on peut d’ores et déjà comprendre l’intérêt qu’il y à limiter pour certains résidents un déplacement dans un cabinet dentaire ou un centre de soins dentaires notamment lorsqu’il s’agit de démarche de prévention ou d’actes de dépistage n’impliquant pas (dans un premier temps du moins) d’actes invasifs de la part du chirurgien-dentiste.

La télémédecine concerne également des disciplines comme la dermatologie ou d’ophtalmologie. On notera que tout comme la profession dentaire, il existe de nombreux territoires où la densité de dermatologues ou de dermatologues est extrêmement faible au regard des besoins des populations. Les délais d’obtention d’un rendez-vous pour une consultation excédent plusieurs semaines. Face à des difficultés d’accès à des spécialistes à « un haut niveau d’expertise », l’utilisation de la télémédecine peut offrir une réponse adaptée à des patients fragiles ou isolés.

Télémédecine en santé bucco-dentaire : une plus-value limitée mais incontestable

Toutes les études menées au niveau international ont démontré l’efficience de la télémédecine en matière de santé bucco-dentaire en assurant l’amélioration de la prévention et du dépistage précoce des maladies bucco-dentaires, l’accès aux soins, de la qualité de la prise en charge et du suivi du patient en particulier dans les milieux ruraux, la qualité de vie et en matière d’efficience. 

Des études américaines ont mis en évidence que l’exploitation de la téléconsultation constituait une réponse efficace aux problématiques d’accès aux services de santé. Les résultats ont démontré la même efficacité qu’un rendez-vous médical classique et une observance de la prise en charge bucco-dentaire augmentée dans le cas des populations rurales.

Télémédecine en santé bucco-dentaire en Ehpad : « un sillon à creuser »

75% des résidents en Ehpad présenteraient des troubles en matière de santé bucco-dentaire, 81% n’auraient pas bénéficié de consultation depuis cinq ans. Concrètement, on constate qu’un résident sur cinq en Ehpad a une alimentation molle et un résident sur deux a un problème parodontal.

En 2014, une activité de télémédecine plus précisément de téléconsultation en santé bucco-dentaire a été initiée en Languedoc-Roussillon. L’objectif était de simplifier et rendre systématique des consultations bucco-dentaires à destination des résidents. Concrètement, le dispositif s’appuyait sur des infirmiers membres de l’équipe soignante en Ehpad qui recueillaient les informations utiles au chirurgien-dentiste afin d’établir un diagnostic. Un enregistrement vidéo de la bouche des patients était réalisé par l’infirmier.  Les informations collectées étaient envoyées par le biais d’un logiciel de façon sécurisé au praticien. Ce dernier en faisait l’analyse et établissait si nécessaire un plan de traitement.

Autre exemple, L’union française pour la santé bucco-dentaire (Ufsbd) a fait le choix, elle aussi de la télémédecine dans le but d’enclencher et maintenir des programmes de prévention en matière de santé buccodentaire en Ehpad. ORALIEN, nom du programme qu’elle a lancé, est un plan d’action de santé orale à insérer dans le projet de l’établissement. Il a pour ambition de mettre en place des actions de sensibilisation auprès des résidents et de leurs familles, pour détecter le plus tôt possible si une prise en charge au cabinet dentaire s’impose. Il concerne aujourd’hui près de 36 Ehpad et des centres accueillant des personnes en situation de handicap.

 

Pour la Présidente du syndicat des femmes chirurgiens –dentistes SFCD, le Dr Nathalie Delphin nous en sommes « aux débuts pour le dentaire en matière de télémédecine ». « On se rend vite compte que c’est souvent l’antichambre pour un acte technique. Mais soyons clairs, il y a beaucoup d’avantages car cela permet d’orienter un diagnostic mais pas forcément de le poser complètement, parfois de conseiller et de sortir de l’urgence. Le premier confinement été l’occasion d’utiliser cette approche. La télémédecine a permis de rassurer et par conséquent de ne pas engorger les urgences. ». 

 Les problématiques qui demeurent non résolues restent la formation et la rémunération des actes., « Dans les Ehpad, la personne auprès du résident doit être formée par un chirurgien-dentiste pour savoir appréhender les questions dentaires de base mais aussi savoir quoi et pourquoi observer. Une simple camera n’est pas suffisante, il est nécessaire de faire preuve d’un certain professionnalisme et d’un niveau de compétence auprès du résident.  L’idéal serait des assistants dentaires mais il n’y en a pas suffisamment. Un infirmier peut être la solution en termes de ressources humaines sous réserve d’une formation complémentaire adaptée aux spécificités de l’art dentaire. Un encadrement au niveau légal, déontologique et conventionné apparait indispensable dans un délai bref ».

La télémédecine en santé bucco-dentaire en Ehpad semble présenter un potentiel de croissance important. Parmi les avantages notables, on soulignera la possibilité d’assurer un suivi régulier de nombreux patient notamment en abaissant les barrières dues au déplacement sanitaire en cabinet ou en centre dentaire (difficile à assurer en toute sécurité pour les patients fragilisés en plus d’être couteux) mais également de lever les appréhensions et phobies souvent présentes chez les patients s âgés ou en situation de handicap. Il est  temps de se lancer massivement…

Le client mystère au sein des logements seniors.

Choisir le meilleur logement pour senior est souvent synonyme de casse-tête. Pour aider les personnes âgées ou leurs familles à choisir celui qui leur correspond, il existe des clients mystères qui se rendent en résidences ou logements seniors et évaluent ces lieux.
  1. Qu’est-ce qu’un client mystère, quel est son rôle ?
  2. Quels sont les critères d’évaluation des résidences ?
  3. Comment sont choisies les résidences ?
  4. Comment interpréter les résultats et améliorer le cadre de vie des seniors? 
  5. Comment devenir client mystère ?
  6. ✒Joachim Tavares revient sur ce qu’est un client mystère et le rôle  de ce dernier au sein des "logements seniors" dans une Tribune à lire prochainement sur Mine d'Infos.
  7. *👉Créée en 2016, Papyhappy est la première plateforme du logement senior multi-pays.

    L’entreprise propose une solution éthique et indépendante pour aider les seniors et les familles à trouver un bon logement. Elle se présente donc comme un outil de recherche offrant une réponse simple et éthique aux demandeurs. Cet outil d’aide à la décision facilite et offre ainsi un accompagnement personnalisé, répondant aux attentes de chaque futur résident.

    Aujourd’hui, Papyhappy accompagne également les collectivités et entreprises comme « expert » dans toute démarche se référant à son secteur.

    Site web : www.papyhappy.fr