Nora ANSELL-SALLES

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samedi 2 octobre 2021

C'est à lire : la leçon de résilience délivrée par Claude Emmanuel Triomphe blessé à la Bonne Bière

Claude Emmanuel Triomphe blessé à la  Bonne Bière, prêt à pardonné, a donné à la barre le 30 septembre dernier une formidable leçon de résilience.

"Je pense qu'on peut toujours pardonner mais c'est un processus long.
C'est pour ça que je suis prêt à aller leur parler, même en taule s'il le faut".


Témoignage de

Claude Emmanuel Triomphe

 Tout d’abord je voudrais dire qu’il y a encore quelques mois, ce procès m’indifférait. Je ne voyais pas ce qu’il pourrait m’apporter, encore moins réparer. Pour moi, pour toutes celles et ceux qui sont morts, ont souffert ou souffrent encore. Je ne voyais pas non plus ce qu’il allait pouvoir révéler ou en quoi je pourrai contribuer: j’ai déjà l’impression de savoir presque tout sur ce qui s’est passé, la préparation, l’exécution, en France, en Belgique, en Syrie et ailleurs. Me constituer partie civile ne me paraissait pas non plus évident. A quoi bon ?

Et puis j’ai changé d’avis. Surtout par solidarité avec toutes les personnes touchées, blessées, tuées. Ne pas être avec elles, détourner mes oreilles, mes yeux me semblait égoïste, limite odieux alors que j’étais moi aussi concerné. Nous ne nous connaissons pas pour la grande majorité mais, pour autant, notre destin a depuis ce fameux 13 novembre quelque chose de commun, de lié. C’est donc à cause de cela et parce que nous ne sommes pas qu’une somme d’individus, parce que sans justice il n’y pas de société, parce que sans justice c’est uniquement la loi du plus fort, que je suis là et que j’ai décidé de témoigner. 

Je pense d’abord à Chris, mon compagnon d’infortune, rencontré quelques minutes avant ce soir-là et à qui j’ai proposé d’aller prendre un verre à la Bonne Bière. Je voulais échapper au bruit de la place de la République, prendre le temps de causer dans un endroit tranquille. Lorsque nous sommes arrivés, le serveur m’a demandé :  « intérieur ou extérieur ? ». Comme il faisait assez doux, je lui ai dit extérieur puis, sans savoir pourquoi, je me suis ravisé pour l’intérieur. J’ai repensé mille fois à ce geste inconscient. Qui nous a sans doute permis de sauver notre peau. On nous passé la carte et on venait de se décider. Mais avant de pouvoir commander, les tirs ont soudainement éclaté. Je n’ai rien vu, seulement entendu, le bruit des balles, des cris, du verre brisé. 

Tout de suite j’ai pensé à me protéger et me suis vite réfugié derrière un fauteuil. Ma tête avait déjà compris qu’il s’agissait d’un attentat, je sentais depuis plusieurs mois sans savoir bien sûr, que les choses n’avaient pas pris fin avec Charlie. J’imaginais qu’un jour on tuerait, on mitraillerait en masse dans une gare, un aéroport, un marché. Mais pas un café. Et encore moins un endroit que je pourrai fréquenter.

J’ai senti quelque chose me toucher la jambe, mais cela semblait léger. J’étais allongé sur le sol. Attendant que les tirs cessent. J’ai entendu « ils reviennent » et puis peu de temps après, plus rien… De temps en temps des cris mais surtout un grand silence. Je me suis rendu compte alors que mon pantalon était mouillé, bientôt trempé. Et réalisé que c’était avec mon sang. Qui coulait abondamment. Puis la douleur s’est mise à monter. Dans la jambe, la hanche, le pied. C’est à partir de là seulement que je me suis inquiété. Et je me suis mis à dire, à crier comme certains me l'ont dit plus tard, « je veux vivre ». Pour me signaler aux secours mais qui n’étaient toujours pas arrivés.

Au bout de quelques temps, j’ai vu se pencher au-dessus de moi une femme habillée en blanc. Elle m’a regardé, examiné, parlé. Elle voyait que je saignais et a commencé à me poser un garrot, aidée par un autre client, Mathieu, dont j’ai fait la connaissance bien plus tard.. J‘ai  aussi réalisé que j’avais toujours mon portable et qu’il fallait que je prévienne quelqu'un.  Pas mes parents parce qu’ils étaient bien trop âgés et auraient paniqué. Il me fallait quelqu'un qui n’habite pas loin. J’ai alors pensé à Cécile, une amie proche et qui comme moi n’habitait pas très loin de République. Je l’ai appelé sans pouvoir vraiment lui expliquer ce qui s'était passé, juste que j'étais blessé et que j'étais dans un café. La dame en blanc, j’ai appris des mois après qu’elle s’appelait Giovanna et qu’elle était médecin, cliente comme moi du café, a pris le relais et lui a expliqué.

Pendant ce temps-là, toujours pas de secours, ni police, ni pompiers. Ça m‘a paru long. Et puis j’ai senti mes forces m’abandonner et la douleur qui devenait vraiment brûlante. Je me suis vu mourir. J’ai été révolté bien plus qu’apeuré. J’ai trouvé ça injuste, je n’avais pas choisi ce moment-là.  Et c’est là qu’ils sont enfin arrivés, je les ai entendus parler, dire pour ce qui me concernait qq chose comme "pas très grave". J’ai pensé qu’iIs allaient m’oublier, ou tarder. Mais très vite ils se sont approchés. Je me rappelle leur avoir donné 20 fois, 100 fois mon nom, prénom, date de naissance. Je ne comprenais pas cette répétition et ses raisons. Ils prenaient aussi mes constantes et j’ai compris à leurs commentaires qu’elles n’étaient pas bonnes. Malgré leurs efforts et l’oxygène qui je crois m’a été donné, je me suis alors senti glisser, comme sur un toboggan qui m’appelait. Inconsciemment j’ai compris qu’il fallait que je résiste à cette tentation de la glissade. Et me suis cramponné à la vie.

Pendant ce temps Cécile est arrivée. Elle m’a vu, parlé, pu me tenir un peu la main, découvrir l’horreur que moi je ne voyais pas, allongé dans l’obscurité. Puis on m’a emmené, on lui a refusé de m’accompagner, sans lui dire où j’allais.

Arrivé aux urgences, j’ai vu des tas de gens affairés. J’ai compris assez vite que j’étais à St Antoine. Puis on m’a transfusé. J’avais perdu près de deux litres de sang. Et une fois la transfusion passée, j’ai pensé que j’allais m’en tirer. Je ne savais pourtant encore rien de précis de mes blessures, de leur nombre, de leur gravité. J’avais très soif, n'ayant pu boire quoi que ce soit au café. De plus en plus soif. Je suppliais qu'on me donne à boire mais Ariel, l’infirmier qui veillait sur moi, m’expliqua qu’on ne pouvait pas, qu’on allait m’opérer. Seul soulagement, un gant mouillé pour m’humecter. Mais ça ne changeait rien et ce dont je me souviens c’est qu’à un moment j’ai mangé les peaux de ma bouche.

Plusieurs médecins se sont relayés surtout pour m’expliquer qu’ils étaient en train de voir quand et dans quel ordre m’opérer. Pendant ce temps-là, un policier est passé et m’a confisqué mon portable, m’occupant du reste du monde. J’ai pu grâce à Ariel retrouver le numéro de téléphone de Cécile et de ma sœur pour leur expliquer où j’étais, ce que je devenais et leur demander de prévenir mes parents et quelques amis en minimisant le plus possible la gravité de mon état pour qu’ils ne paniquent pas. Après plusieurs heures, où pour essayer de m’occuper j’essayais de faire l’analyse de ce que faisaient les gens en blanc, en bleu, en vert, on m’a emmené dans une drôle de chambre. Je me souviens d’avoir très vite, et, ça peut paraître incroyable, bien dormi.

Quelques heures après, on m'a annoncé que j'allais à Tenon pour une opération digestive : c’est là que j’ai appris qu’une balle m’avait brûlé l’intestin et qu’il fallait m’en couper une partie. Entre le transport, l’arrivée, l’accueil par le chirurgien, le passage au bloc tout est allé très vite. Lors du réveil, je me suis retrouvé dans une chambre où l’on m’a posé toutes sortes de tuyaux, pour respirer, boire, manger et uriné. J’ y ai passé moins de deux jours avant qu’on me ramène à St Antoine, pour une seconde opération, cette fois orthopédique. Je savais juste qu’une autre balle avait traversé la hanche et s’était arrêtée à quelques millimètres de la vessie. Nouveau bloc, nouveau réveil, cette fois beaucoup plus pénible et des douleurs terribles, avec en plus le sentiment d’être entravé : les médecins m’avaient posé une sorte d’attelle à la jambe droite pour l’empêcher de bouger. J’ai supplié qu’on me l’enlève tant elle était insupportable et promis de ne pas bouger. Et ils ont cédé. C’est là aussi qu’on m’a annoncé que j’en avais pour au moins  6 semaines d’immobilisation totale ! Et qu’on ne pouvait pas me dire si un jour je pourrai remarcher.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai commencé à remonter petit à petit la pente, mon moral soutenu par les très nombreuses visites familiales et amicales. Il a fallu que j’accepte qu’on vienne me nettoyer régulièrement. Cela n’a pas été facile même si le personnel le faisait avec beaucoup d’humanité. Pourtant au bout de 10 jours, mon état a recommencé à se détériorer : mal à respirer, douleurs ventrales. Les soignants avaient l’air de trouver cela normal et ne faisaient rien de spécial. Puis une Elisabeth, amie d’enfance anesthésiste, m’a rendu visite. Elle est rentrée dans ma chambre, m'a parlé puis est ressortie très vite. Avant de revenir un quart d’heure plus tard avec toute l’équipe médicale. A partir de là tout s’est enchaîné : des brancardiers m’ont emmené en courant au scanner avant de me transporter dans une pièce très spéciale, pleine d’appareils, de lumières de toutes les couleurs, je me suis cru dans un vaisseau spatial. J’y ai passé près de 36h avant de me trouver en soins intensifs. Personne ne m ‘a dit ce qui s’était passé et comme au bout de 48h à peine je me suis senti beaucoup mieux je ne me suis pas trop posé de questions. il a fallu qu’Elisabeth revienne me voir à Percy, fin janvier ou début février, pour m’apprendre la vérité : j’avais fait une embolie pulmonaire et c’est elle qui l’avait décelée. J’ai compris que j’avais failli y passer une seconde fois. A la mi-décembre, mes soins étaient devenus routiniers, j’ai été hospitalisé à domicile chez Sylvie et Dominique, des amis qui se sont pliés en quatre pour moi. Je ne saurais jamais assez  les en remercier. Au bout de deux semaines, j’ai été transporté à Percy pour commencer une rééducation qui a duré près de 3 mois.  Je me souviens avoir pleuré le jour où j’ai pu commencer à remarcher. Il m’a fallu encore 8 mois de convalescence pour reprendre une vie professionnelle. Et une rencontre qui m’a permis d’entrer alors au service du haut-commissaire à l’engagement civique. Il devait monter une réserve civique et citoyenne, puisque selon le président de la République de l'époque, la réponse à ces chocs ne pouvait pas être seulement sécuritaire, elle devait être aussi citoyenne. Ça m'a tout de suite parlé;  je suis fier d'avoir contribué à ce qui a depuis pris le nom de #Jeveuxaider et qui a pu prouver son utilité avec la crise sanitaire.

Aujourd’hui je vis, j’ai quitté Paris. Mes blessures et mes handicaps sont devenus définitifs ; il m'a fallu du temps pour l’intégrer, pour l’accepter. Mais en dépit de tout cela,  je suis un homme debout, heureux, serein même si parfois fragile. Marseille, me fait du bien et j’y consacre une partie de ma vie à travailler, avec les jeunes  des quartiers, avec des personnes défavorisées, à une vie meilleure, à leur permettre d’exprimer ce qu’ils ont à dire, à se trouver un avenir, en dépit de tous les blocages dus à leur situation, à leur condition.  En un mot à être citoyen. Je ne voudrais pas que mes mésaventures n’aient servi à rien.

Je voudrais pour terminer m’adresser aux accusés. Je vous parle sans haine. Je n’en ai d’ailleurs jamais ressenti à votre égard, pas plus maintenant que tout au long de ces 6 ans. J’ai lu aussi que certains d’entre vous, notamment vous M. Abdeslam,  étiez désireux de dialoguer. Je veux donc vous parler parce que, de mon côté, et malgré tout ce que j’ai pu endurer, je vous vois d’abord comme des êtres humains. Des personnes qui au-delà des actes et des crimes qui vous sont imputés et reprochés, ont forcément une tête, un cœur, des sentiments, des sensations, des émotions.

Souvent je me suis demandé, pourquoi avez-vous fait ce que vous avez fait ? A Paris et parfois ailleurs ? Qu’est ce qui s’est passé pour qu’un jour vous vous disiez je vais tuer ou aider à tuer ? J’ai  connu dans ma vie des gens qui étaient prêts à faire des trucs incroyables au nom d’une idée, d’une croyance, des gens qui pensaient qu'au nom de cela on pouvait tout casser. Que la recherche de vérité, de pureté pouvait tout justifier. J’en ai connu d’autres à qui la vie n’avait pas fait de cadeau, une famille qui n’en était pas une, de petits boulots sans fin ou pas de boulot du tout, des problèmes pour tout et qui cherchaient n’importe quoi pour en sortir, se faire un nom, se faire, du moins le croyaient-ils, plaisir.  Est-ce que c’est cela qui s’est passé pour vous? Qui vous a animé ?

Quand j’entends certaines de vos déclarations, je suis plus que gêné. J’ai l’impression de justifications venues parfois tardivement. Censées vous expliquer, vous protéger. Et je me dis : Y croyez-vous vous -mêmes ? Est-ce qu’un jour vous sortirez de ces mots qui ne sont que des mots ? Est-ce qu’un jour vous nous parlerez vraiment de vous, de ce qui s’est passé, de ce qui vous a poussé J’ai lu aussi que vous n’aviez contre nous, contre moi,  rien de personnel. Mais si, bien sûr ! D’ailleurs vous avez dit M. Abdeslam que vous ne vouliez tuer que des mécréants : j’en suis un !  Que vous avez voulu vous venger d’un pays, d’une société mais ce sont des gens, des personnes,  des humains comme vous, comme nous, comme moi qui ont été tués, blessés, handicapés. Nous ne sommes  pas, je ne suis pas un numéro et vous n'êtes pas des robots ! Vous ne pouvez vraiment pas faire comme si on n’existait pas.

J’ai lu que vous vouliez venger ce qu’aurait fait la France, l’Occident en Lybie, en Syrie, en Irak, voir même en Afghanistan. Mais quel que soit ce que l’on peut reprocher à mon pays, et je suis le premier à discuter de nombre de ses interventions, de ses alliances plus que douteuses notamment au Moyen Orient, comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici allait compenser celles qui ont eu lieu là-bas ? La vengeance c’est qq chose d’infernal dont personne ne sort gagnant en général. Vous pensez vraiment qu’on vit mieux en Syrie, en Irak, en Lybie aujourd’hui ? Vous pensez vraiment que nos pays ont appris de leurs erreurs ? Qu’ils vont les réparer ? Je vois moi plutôt l’état du monde empirer et malheureusement je crois aussi que vous y avez contribué.

C’est de tout cela que j’aimerais un jour vous entendre parler, au-delà de vos déclarations de principe. Je me doute aussi que ce n’est pas forcément devant ce tribunal que vous allez le faire. Que ce n’est pas ici le lieu du dialogue idéal. Mais sachez une chose, c’est que si vous êtes prêt à dialoguer, et j'espère à regretter, je suis prêt pour ce qui me concerne à pardonner. Ce pardon, encore faut-il le demander. Il n’a rien d’automatique et il a quelque chose de très exigeant. Des deux côtés. Pour vous, mais aussi pour moi. J’aimerais que vous y réfléchissiez. Au-delà ce  qui peut se passer ici, devant la justice.

Certains d’entre vous seront vraisemblablement condamnés. Cela ne m’apaisera pas. Ne me réparera pas. Ne me rendra ni mon pied, ni mon intestin. Mais cela ne m'empêchera pas un jour, si vous le désirez, et en prison s’il le faut, d’aller vous parler. Encore faut-il que vous le vouliez. Que vous ayez le courage d’être un homme et d’arrêter de vous retrancher derrière Dieu.

Je ne peux pas terminer sans penser à toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagné, soigné, durant ce long parcours hospitalier et jusqu’à aujourd’hui, médecins, infirmières et infirmiers, aide soignantes, psys et kinés, et bien sûr famille, amis et collègues : je n’ai pas assez de mots pour leur dire merci.

 

mardi 17 juin 2014

Procès Nicolas Bonnemaison

En lien avec l'actualité, le cherche midi éditeur avait publié le témoignage posthume de Marie Deroubaix, porté par son époux, Bertrand Deroubaix. Marie avait à coeur de voir progresser le débat.
 

 

C'est à lire :
 
 
"6 MOIS À VIVRE" de Marie DEROUBAIX - Editions Le Cherche midi
« Quand Marie comprit que son cancer ne lui laissait aucune chance, elle me dit qu’elle avait un dernier combat à mener : raconter son parcours afin qu’un jour une loi, en France, permette aux gens qui se trouvaient dans son cas de choisir leur mort. Elle entendait dénoncer certaines scandaleuses pratiques hospitalières et thérapeutiques, ainsi que l'inertie du gouvernement vis-à-vis de l'euthanasie, alors que la majorité des Français est en faveur d’une mort douce et dans la dignité.

Elle se mit à écrire de manière compulsive, dans l’urgence, car elle ne pensait pas disposer d’autant de temps. Elle se réveillait en pleine nuit pour écrire. Le matin, elle était exténuée. Pourtant, à aucun moment, elle n’a pensé arrêter d’écrire ce livre, qui sera une obsession jusqu’à la fin. Certains jours, elle était en pleurs. Je lui disais : “Laisse un peu tomber, Marie, allons nous promener tous les deux.” Quelque part, ce récit nous a enlevé des heures si rares, si comptées… »

Un témoignage bouleversant sur les manquements du système médical et de la loi française en matière de fin de vie par une journaliste brutalement atteinte d’un cancer incurable à 56 ans. Un plaidoyer contre l’acharnement thérapeutique et pour l’euthanasie, que l’auteur finira par obtenir en Belgique avec le soutien de son mari qui livre également ses sentiments dans ce récit de vie, de mort, mais surtout d’amour face à l’irrémédiable. Pourquoi ne peut-on pas choisir sa fin de vie en France, le pays de la liberté ? À l’heure de la Présidentielle (le droit à l’euthanasie figure dans le programme de François Hollande), un ouvrage choc au coeur d’un débat de société, indispensable pour tous les français, quand on sait qu’ils y sont favorables à plus de 90 %.



Bertrand Deroubaix, après la disparition de sa femme, a ajouté à ce livre quelques réflexions et un dernier chapitre, le seul que Marie ne pouvait écrire.


Marie Deroubaix est née à Paris en 1953. Elle a été styliste de mode, puis journaliste et écrivain (sous le nom de Marie de Lamare). Au bout de souffrances morales et physiques, elle a pu bénéficier en Belgique, en octobre 2011, d’une euthanasie douce et digne.