Nora ANSELL-SALLES

Affichage des articles dont le libellé est Martin Ziguélé. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Martin Ziguélé. Afficher tous les articles

mercredi 3 janvier 2024

🟥 PALMARÈS 2023 🟥 Découvrez les 20 articles les plus lus sur "Mine d'infos"...


Nombre de visites
👉2 205 558

Nombre de postes publiés
👉1 305

🟥 HIT PARADE 🟥 
des posts les plus consultés en 2023 [par ordre décroissant].


1) 🎤Michel Gbagbo - Député, fils aîné de 
Laurent  Gbagbo ancien  Pdt. de Côte d’Ivoire 

2) 🎤 Martin Ziguélé -
Ancien 1er ministre de Centrafrique 

3)  🎤 Théodore Comlanvin Loko - Ancien ambassadeur du Bénin  

4) 🎤 Éric Chenut - Pdt. de la FNMF 

5) 🎤 Roland Berthilier - Ancien Pdt. de la MGEN


 6) 🎤 Bruno Caron - Pdt. de la MGÉFI 

7)  🎤 Brigitte Kuster - Ancienne députée de Paris 17ème 

8) 🎤 Aurélie Assouline -
Adjointe au maire du 17ème  arrondissement 


10) 🎤 Guy Armand  ZOUNGUERE SOKAMBI - Ancien ambassadeur de 
Centrafrique 

11) 🎤 Patrick Chamboredon - Pdt. de 
l'ONI

12) 🎤 Dr Jean-Martin Cohen Solal - Ancien DG de la FNMF

13) 🎤 Pierre-François Logereau - Adjoint  au maire de Paris17ème

14) 🎤 Patrick Baudouin - Pdt. de la LDH

15)🎤 Élodie Peskine  Chevallier - Coach professionnel & parental

16) Fraude dans les mutuelles quelles parades ?

17) Relations  France Afrique...


18) Retour sur les ateliers de coopération consulaire & économique de la
CPCCAF

19) 🎤 David Ollivier Lannuzel - Pdt. de l'UROPS
 
20) 🎤 Kulmie Samantar -  en charge des questions  d'assurance chez IMT Partners & Bruno Huss - Pdt. de l'ADOM


L'ensemble des  rédacteurs & [réguliers ou occasionnels] du blogspot & des Veilles "Mine d'Infos", se joignent à moi, pour vous souhaiter une belle et douce année.
Prenez soin de  vous. 
Nora Ansell-Salles 

 🔴 AVIS AU LECTEURS

 🖋 Vous souhaitez :  publier une contribution,  sous forme d'une tribune ou d'un regard sur l'actualité ou communiquer sur l'actualité de votre société 
📧 contactez la rédaction de "Mine d'Infos"
Nora Ansell-Salles Pressentinelle2@gmail.com 

vendredi 8 décembre 2023

"Relations France Afrique" : Rencontre débat le 14 décembre 2023 à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer

L' Association Fraternité-Afrique organise une rencontre-débat sur le thème des relations entre la France et l'Afrique.

Avec la participation  du député Bruno Fuchs,  co- rapporteur de Michèle Tabarot de la mission d'in formation sur les relations entre la France et l'Afrique, dont le rapport  a été présenté  le 8 novembre  2023 à la commission des affaires étrangères.

👉Animation du débat :
Robert Navarro

👉A noter parmi les intervenants la présence  de : 
- MM Elgas
- Pierre Jacquemont
- Martin Ziguélé 



En savoir plus :


A LIRE PROCHAINEMENT SUR "MINE D'INFOS" 
Retour sur le débat  intégrant  des interviews de participants.

vendredi 25 août 2023

🟥EXCLUSIF: Interview de Martin ZIGUÉLÉ ancien Premier ministre de Centrafrique

         Clip tiktok 🎬

AVANT PROPOS
Ancien Premier Ministre de la République centrafricaine & Président du Parti politique MLPC
Martin Ziguélé, est né le 12 février 1957 à Paoua. Consultant, spécialisé en assurance, et homme politique centrafricain. Il est Premier ministre entre avril 2001 et mars 2003. 

• Cumul de cette fonction avec celle de Ministre des Finances et du Budget (à partir de 2002)
• Président, Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) (juin 2007)
• Membre, Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) (depuis sa création en février 1979)
• Sous sa mandature, son parti intégrera l’Internationale Socialiste et l’Alliance Progressiste d’Afrique Centrale

Martin Ziguélé est :

Grand-croix de l’Ordre National du Mérite Centrafricain (28 novembre 2017)
Grand-officier de l’Ordre National du Mérite Centrafricain (5 novembre 2001)


Bonjour Martin Ziguélé, 
Les lecteurs de "Mine d'Infos" qui suivent de près l’actualité africaine et plus particulièrement celle de la Centrafrique vous connaissent bien, d'autant que vous êtes particulièrement ”présent" sur les réseaux sociaux. 


Les fidèles des pages consacrées aux sorties littéraires ont lu avec intérêt l'article publié à l'occasion de le sortie de votre ouvrage* " Des crises à l’espérance. Ma vision pour la Centrafrique".


Votre regard** sur le parcours de Michel Gbagbo, fils de l'ancien Président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, a suscité un vif intérêt.

Votre double casquette d’assureur et d’homme politique intrigue... Si l'homme public est connu, l'homme privé demeure un mystère... 

👉Bref si vous deviez faire votre autoportrait que diriez-vous de vous?

 Un grand penseur et philosophe disait que le « moi » est haïssable et dans tous les cas, il est difficile de parler de soi-même. Ce que je peux me permettre de dire, c’est que je suis un homme d’action, engagé et même un peu têtu. Lorsque je suis convaincu d’une idée ou d’un projet, je m’y consacre entièrement quel qu’en soit le résultat ou le chemin pour y parvenir. 

Et pour être engagé, il faut d’abord être optimiste, mais sans être naïf. Si on n’est pas optimiste, c’est difficile de croire en l’homme et à tout projet sociétal. 

Enfin je refuse le renoncement et la complaisance.



👉À qu'elle carrière vous destiniez-vous à 20 ans?

Quand j’étais en classe de terminale, j’étais plutôt un bon élève en philosophie et en latin. D’ailleurs j’étais reçu au baccalauréat littéraire avec comme matière obligatoire le latin. 

J’avais demandé à ma professeure de philosophie Madame Janine Gon, qui est encore en vie, d’écrire une recommandation dans mon dossier pour que j’aille étudier la philosophie à l’université, ce qui n’était alors possible qu’à l’étranger. 

À peine le bac proclamé, Jean Bedel Bokassa avait pris un décret interdisant aux bacheliers centrafricains toute bourse d’études en philosophie et sociologie, et notamment en France, sous prétexte qu’une fois à l’étranger, ce type d’étudiants devenaient systématiquement des opposants à son régime. 
Cette bourse m’a donc été refusée. 

Sur les conseils d’un condisciple gabonais, je me suis orienté vers des études de langue et de littérature anglaises, dans le but de continuer dans une « Business School » et travailler dans le commerce international. 

J’étais donc à l’Université de Bangui, avec de bons résultats et j’ai simultanément préparé deux concours très sélectifs : celui de l’Institut International des Assurances (IIA) de Yaoundé, et de l’École Nationale d’Administration (ENAM) de Bangui. 

J’étais déclaré premier exaequo
pour l’entrée à l‘ENAM et également admis à l’IIA. 
J’ai choisi l’IIA dont le cursus est identique à celui d’une école supérieure de commerce, et avec des étudiants venant de 14 pays africains. 

Sur ce plan j’ai pu réaliser mon rêve, nos enseignements étant hyper dosés en économie, finance, droit et assurances. 


👉A quelle époque et dans quelle circonstance le monde de la politique a-t-il croisé votre route ?

Bien évidemment, mon premier engagement politique est né de la révolte contre la décision du Président à vie Jean Bedel Bokassa de transformer notre pays en empire. 

J’étais étudiant à l’époque et le congrès du parti unique se tenait dans mon quartier, au Château Boganda du nom du Père de notre indépendance. 

Je suivais ce congrès à la radio nationale et j’écoutais en direct certains de mes professeurs déclarer que Jean Bedel Bokassa avait bien fait de transformer notre pays en empire, sous prétexte que l’empire était la forme de l’État africain authentique et historique. 

J’étais scandalisé par le double discours de ces éminents professeurs qui sur le campus, pourfendaient la dictature de Jean Bedel Bokassa et en sa présence l’encensaient. 
Cette lâcheté de l’intellectuel censé être courageux m’a profondément blessé et depuis ce jour je me suis engagé à combattre l’empire. 

Trois ans après, à 22 ans, je me suis engagé dans le MLPC sur les conseils de deux de mes collègues qui, eux, militaient dans ce mouvement créé dans la clandestinité, pour renverser l’empire et restaurer la république. 

Quarante-quatre années après, je suis toujours dans la lutte avec le MLPC comme militant et Président de ce Parti. 



👉Par quel chemin détourné, ou pas, devient-on Premier
ministre?

Je ne sais pas comment d’autres ont fait pour être Premier ministre, et s’il y a un chemin détourné ou pas, pour le devenir. 

Pour ma part comme militant du MLPC, j’ai été sollicité par le Président Ange Félix Patassé pour devenir Premier ministre le samedi 31 mars 2001, alors que je venais d’intégrer la Banque des États de l’Afrique centrale en juillet 1999, au poste de Directeur National pour la RCA, sur sa propre décision. 

Je lui ai opposé un refus catégorique, au motif que je rentrais à peine d’un séjour de 12 ans au Togo, et qu’en plus il était hors de question pour moi de remplacer le Premier ministre en poste, Anicet Georges Dologuélé à cause de nos liens de famille. 

Devant moi, il m’a assuré que j’avais raison et on s’est séparé tard dans la nuit. Arrivé chez moi, j’ai appelé au téléphone une personnalité pour lui demander de convaincre également le Président Patassé de ne pas prendre cette décision de me nommer Premier ministre parce que je souhaitais vraiment exercer mes fonctions de Directeur national à la Banque centrale. 

Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite mais le lendemain dimanche 1er avril 2001, j’apprendrai à la radio en mi-journée le décret me nommant Premier ministre. 

J’ai donc dû assumer, mais ce n’était pas du tout facile pour moi. 



👉Vous avez commis trois livres***, le dernier remonte à 2015... un quatrième est-il en préparation ? 

Vous le savez peut-être, je suis un ancien séminariste, éduqué par des capucins au Petit séminaire Saint-Jean de Bossangoa, puis élève des Frères maristes au Lycée d’État des Rapides de Bangui.  

De la classe de 6ème jusqu’en 3ème, j’avais lu tous les ouvrages de la bibliothèque du Séminaire, Idem au Lycée des Rapides. 

Il m’en est resté un grand goût pour la lecture. Je lis beaucoup et je lis de tout : journaux, magazines, livres, etc. et j’écris aussi beaucoup mais je ne publie pas tout. 

Je suis depuis deux ans sur un projet de livre d’entretiens pour expliquer mon pays la RCA, expliquer son histoire, sa culture, ses espérances, ses expériences…

Je cherche un journaliste pour conduire cet entretien pour en faire un livre. 


👉Vous êtes très présent  sur les réseaux sociaux et dans les  médias...

Oui, puisque je vous ai dit que je lis de tout. Les réseaux sociaux sont un morceau de miroir de toute la société humaine moderne. 

Hier il y avait la radio avec les ondes hertziennes, ensuite il y a eu la télévision et aujourd’hui les réseaux sociaux. 

Il faut y être présent pour avoir le reflet de son propre environnement et du monde. 

👉Par nécessité où réel intérêt ?

Par intérêt d’abord parce que cette présence est volontaire, mais également par nécessité puisque les réseaux sociaux, malgré certaines dérives, permettent de prendre le pouls de la société. 

👉Quelle est votre "vision" de la Centrafrique de demain?

Très ambitieuse. Un adage dit qu’il faut mourir pour aller au paradis et comme je ne suis pas encore mort, je ne peux pas dire que j’ai vu le paradis, mais je pense que la Centrafrique doit y ressembler.

 J’ai parcouru mon pays du nord au sud et de l’est à l’ouest, par route, par avion, sur des pirogues, etc. Un pays plus vaste que la France, la Belgique et le Luxembourg réunis mais avec seulement 6 millions d’habitants. 

Mon pays a un couvert végétal exceptionnel avec la forêt équatoriale faisant partie du Bassin du Congo au sud et la savane arborée au nord. 

Comme la Guinée en Afrique de l’Ouest, la RCA est un château d’eau en Afrique centrale au cœur de l’Afrique, avec 15 millions d’hectares de terres cultivables dont seulement 0,5 % sont mise en valeur. 

Nous avons toutes les potentialités pour développer ce pays, mais notre leadership politique fait défaut car erratique, inefficace et crisogène. 

C’est pourquoi je suis convaincu que seule la vision sociale-démocrate, portée par les démocrates et progressistes centrafricains convaincus eux-aussi, peut changer la donne. 

Notre pays est situé au 188ème rang sur 191 pays du classement de l’indice de Développement Humain du PNUD, et huit centrafricains sur dix vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 1000 francs cfa (soit deux dollars américains ou 1, 5 euros) pour vivre par jour, alors que le pays regorge d’énormes potentialités. C’est une aberration. 

La mauvaise qualité du leadership explique en grande partie cette situation et donc un seul leadership progressiste et réformiste permettra de casser ce cycle vicieux. 


👉Quel regard portez-vous sur l’actualité du monde: Wagner,Niger...?

Le Niger est pour moi comme une seconde patrie parce qu’au-delà des liens partisans, mon Parti le MLPC développe des relations fraternelles avec le PNDS, et les présidents Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum. 

Nos liens sont excellents et naturellement je suis plus qu’ulcéré par le récent putsch, pour convenances personnelles, contre le Président élu du Niger, Mohamed Bazoum qui doit être rétabli dans ses fonctions. 

Nous avons publiquement et clairement exprimé notre position depuis le début de ce que nous considérons toujours comme une tentative de coup d’état.

Nous saluons et soutenons tous les efforts pour le retour du Niger à la légalité par le rétablissement du pouvoir élu et de l’ordre constitutionnel ante.

S’agissant de
Wagner, ce sont des mercenaires agissant en complément de la diplomatie russe. C’est une pieuvre dont l’objectif est de phagocyter l’un après l’autre nos États, de détruire l’espace politique républicain, de manipuler la presse et les opinions publiques pour installer et conforter des régimes fascistes de type mussolinien avec des "Duce". 

Je pense que le monde sous-estime ce cancer qui se métastase dans les pays africains.

📌Martin Ziguélé,
l’annonce de votre prochaine interview loin de laisser nos lecteurs indifférents, a suscité un certain nombre de réactions auprès de la rédaction...
✒En voici la compilation:


📞 Josué Blaise Mbanga Kack , journaliste Camerounais, fidèle lecteur de "Mine d'Infos" nous dit qui est pour lui Martin Ziguélé.



On vous dépeint comme un homme courageux,
humain, chaleureux, compétent...

On vous dit ”tenace" avec un "caractère bien trempé". 


On ne peut pas plaire à tout le monde...

On vous reproche trop d'humilité.

Tout en reconnaissant vos compétences certains regrettent que vos orientations profondes restent quelque peu cachées...


Pour une grande majorité d’entre eux 

Vous avez été un Premier ministre compétent dans des conditions difficiles sous Jean Bedel Patassé. 

Vous avez favorisé [volontairement ou pas] l'arrivée au pouvoir de François Bozizé avant de vous opposez ensuite
courageusement à lui.


Pour d'autres 

Vous êtes perçu (de par votre carrière professionnelle et politique) comme un homme politique chevronné, leader incontournable de l'opposition centrafricaine, qui a su mettre en exergue sa capacité à mobiliser et son leadership lors du boycott du récent référendum en Centrafrique dont ils vous perçoivent comme la cheville ouvrière...

En dépit des qualités qu'ils vous reconnaissent et bien que vous ayez occupé de hauts fonctions politiques, ils estiment que vous ne bénéficiez toujours pas d'une forte popularité auprès du peuple centrafricain.
[Ce qui se vérifie selon eux par votre faible score aux présidentielles de 2015].

Ce que beaucoup regrettent au regard de votre potentiel et de vos compétences qui pourraient vous permettre à l'avenir  (selon eux) de présider la Centrafrique, si, et seulement si, vous arrivez à mieux capitaliser vos atouts. 


Quoi qu’il en soit, vous restez aux yeux de beaucoup

Un leader cohérent qui lutte contre l'injustice dans son pays, malgré la forfaiture en cours, et restez une alternative crédible aux défis de la RCA.

Vous êtes considéré comme un dirigeant courageux face aux forces violentes installées au pouvoir et celles qui sévissent toujours dans votre pays.

Résilient face à l'autocratie et l'impunité ambiante, profondément démocrate et empreint des valeurs universelles qui devraient être celles qui régissent un pays, un continent.


👉Vous reconnaissez-vous dans la perception et dans le portrait que dressent de vous nos lecteurs ?

Comme je l’ai dit tantôt je ne suis pas à l’aise pour parler de moi. Mais il est vrai que dans l’environnement qui est le mien, mener une lutte politique est forcément l’épreuve de feu. 

Il faut faire preuve de beaucoup de force de caractère et de force morale pour tenir le cap de la lutte. 

Il faut résister aux menaces, aux intimidations, aux trahisons et à l’humiliation. 

Il faut également résister au découragement consécutif au chapelet d’élections aux résultats frauduleux, avec des structures de gestion et de contrôle des élections corrompues et à la solde des pouvoirs successifs. 

Par contre je vais corriger quelque chose, je n’ai pas favorisé l’arrivée de François Bozizé au pouvoir, je ne sais pas d’où vient une telle contrevérité. 


Un lecteur de "Mine d'Infos" a souhaité vous poser sa propre question:
 
🤔La mode forcément est à la présence de Wagner avec ce qui s’est passé en Russie !

Quoi que toujours stationné en Biélorussie pour le moment...

Comment vivez-vous, en votre qualité d’ancien Premier ministre, leur présence dans votre pays alors qu'il m'est dit que l’actuel président doit tout à la Russie... 

J’ai été le premier homme politique centrafricain à dénoncer la présence des Wagner dans notre pays pour la simple raison qu’un de nos candidats aux législatives a été la première victime des agressions des Wagner dès décembre 2020 dans une ville appelée Bossembélé. 

Ce ne sera malheureusement que le premier acte d’un chapelet de crimes, de violences et d’agressions commis par les mercenaires de Wagner partout en RCA, et largement documentés par des institutions de renom comme Human Rights Watch, International Crisis Group, The Sentry sans parler des rapports de l’ONU et d’autres organisations centrafricaines.

 Curieusement aucune enquête à ma connaissance n’a été ouverte par les juridictions à compétence universelle pour en juger les auteurs et complices, afin que les Centrafricains puissent souffler.

Je n’accepte pas et n’accepterai jamais que des mercenaires prennent en otage notre pays et notre peuple, dictent leur loi dans tous les domaines y compris sur le plan politique, et pillent nos richesses, comme cela se passe actuellement dans la grande mine d’or de Ndassima, sans payer un seul centime à l’État. 

Au 21ème siècle nous assistons donc à un pillage en règle d’un pays, et personne ne lève le petit doigt pour au moins dénoncer cette spoliation du peuple centrafricain. 

Nous sommes quelques-uns à continuer de crier comme Moïse dans le désert.



👉Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... Pensez-vous déjà à la prochaine étape ? 

Bien sûr puisque je suis assureur de métier, par déformation professionnelle je me projette toujours dans le futur. 

Je suis à la retraite de la fonction publique depuis 4 ans et curieusement je n’ai jamais été autant occupé depuis. 

Je suis député et m’occupe de ma circonscription de Bocaranga 3, je gère mon parti, je donne des coups de mains dans les assurances, et je suis également devenu fermier.

 Sans compter ma famille. Mais par-dessus tout, le combat politique pour la victoire du MLPC se situe au-dessus de tout.


👉Vos multiples fonctions vous laissent-elles du temps pour une vie personnelle?

Oui c’est ce que je viens de dire. J’ai une vie personnelle que je consacre à ma famille, à mes enfants et surtout mes petits enfants dont le nombre continue de s’accroître. 

Ils me remplissent de bonheur et j’apprends beaucoup d’eux car ils me soumettent régulièrement à des séances de questions aussi curieuses qu’impertinentes. 

Ensuite j’ai renoué avec l’agriculture et le petit élevage car je suis fils de paysan.


👉La personne que vous êtes aujourd'hui a-t-elle réalisée ses rêves d'enfant ?

Oui je crois et j’en rends grâce à Dieu d’abord, puis à mes parents, à mon épouse et à mes enfants, mes frères et sœurs, mes camarades ainsi qu’à toutes celles et à tous ceux qui ont donné de leur temps pour m’éduquer, m’encadrer, et m’aider jusqu’à ce jour. 

Un adage camerounais dit que «quelqu’un devient quelqu’un à cause de quelqu’un». 

Nous sommes tous des produits de la générosité et de la disponibilité des autres. 

On ne peut réaliser ses rêves, en partie ou en totalité, qu’avec le concours des uns et des autres, même si la détermination personnelle est essentielle.

👉Si vous aviez la possibilité de faire vous-même les questions/réponses laquelle vous seriez-vous posée et quelle réponse y auriez-vous apportée?

🤔Ma question serait :
 
Êtes-vous panafricaniste et que pensez-vous du panafricanisme ambiant actuellement❓ 

Je répondrai comme le Christ en son temps « méfiez-vous des faux prophètes ». 

J’ai lu tous les ouvrages de Kwame Nkrumah dont le fameux «Africa must unite ». 
J’ai lu Frantz Fanon, Marcus Garvey, Sékou Touré et d’autres encore. 

Je suis panafricaniste dans l’âme puisque je suis socialiste, donc internationaliste. 

J’ai participé à plusieurs réunions dans le passé avec des camarades progressistes du Niger, du Burkina, du Mali, du Sénégal, de Libye, du Cameroun et d’ailleurs pour la vulgarisation par l’enseignement des idéaux du panafricanisme et de l’unité africaine fondés sur les visions conjuguées des Pères fondateurs. 

Ce travail doit être urgemment repris et je profite de votre tribune pour lancer un appel aux intellectuels et aux politiques africains pour en créer le cadre. 

La nature ayant horreur du vide, il est compréhensible qu’en l’absence de cadre rigoureux de réflexion et d’action sur le panafricanisme, des réseaux sociaux et des médias relaient un ersatz de panafricanisme qui n’est qu’une hérésie politique et une escroquerie intellectuelle sinon une escroquerie tout court. 

Dis-moi qui te finance je te dirai qui tu es. 

La presse relaie des informations vérifiées et recoupées sur les subsides que perçoivent ces africaines et africains de pays qui sont dans leurs stratégies de domination, comme d’autres hier. 

Le panafricanisme n’est ni chauvin, ni xénophobe, ni racial, ni raciste. Il est l’unité de l’Afrique, au-delà des frontières coloniales et des ethnies, pour nous rassembler en une seule nation, pouvant peser dans le concert des nations et la conduite des affaires du monde. 

Dans cette Afrique unie, tout africains noir, blanc ou métissé, s’épanouira et vivra dignement, en harmonie avec d’autres peuples et nations.

*Martin ZIGUELE livre sa vision de l'Avenir de la Centrafrique

**Michel Gbagbo dans le regard de Martin Ziguélé 

***
"Des crises à l’espérance. Ma vision pour le Centrafrique", Éditions Dagan, 2015
"Le bilan des 50 ans de l’indépendance de l’Afrique", éditions Jean-Jaurès, 2010
"Les techniques de vente de l’assurance vie en Afrique", Éditions CICA-RE, 1994



Martin ZIGUÉLÉ, avec qui je partage les rencontres de l'Internationale Socialiste et de l'Alliance Progressiste depuis 2014, est un Homme d'Etat respecté par ses pairs.

Grand défenseur des valeurs du Socialisme démocratique, le Président du Mouvement pour la Libération du Peuple centrafricain (MLPC) s'est engagé en politique très jeune, alors que son cursus universitaire, son profil et son expérience professionnelle le prédisposaient à une brillante carrière dans le domaine de I'Assurance ou de la Banque.

Mais pouvait-il en être autre pour ce jeune technocrate ayant grandi sous le régime de l'empereur Jean-Bedel BOKASSA et foncièrement opposé à la confiscation de toutes les libertés par les différents régimes totalitaires qui se sont succédés en République centrafricaine ?

Face à l'absence de démocratie, de liberté et de justice en République centrafricaine et dans de nombreux pays d'Afrique, le jeune socialiste Martin ZIGUÉLÉ adhère au MLPC en 1979 à l'âge de 22 ans pour lutter contre les dérives des régimes monarchiques et totalitaires.

Après avoir occupé les fonctions de Directeur National de la Banque des États de I'Afrique Centrale (BEAC), le Président Martin ZIGUÉLÉ a été Ministre des Finances et du Budget, député, Président de groupe parlementaire et Premier ministre de la République centrafricaine.

Cette riche expérience administrative et politique, l'ancrage dans son terroir de Paoua, et son attachement aux valeurs du Socialisme démocratique sont des atouts déterminants pour faire de la République centrafricaine un état démocratique et prospère si les centrafricains lui font confiance pour accéder à la seule station qui lui reste, c'est-à-dire celle de président de la République.

Propos recueillis par Nora ANSELL-SALLES auprès de Martin ZIGUÉLÉ et du professeur GORGUI CISS 
  

mardi 22 août 2023

Martin Ziguélé ancien 1er Ministre de Centrafrique face aux lecteurs de Mine d'Infos...


EN PRIMEUR : "QUI EST MARTIN ZIGUÉLÉ...

📞 À écouter, le message vocal de Josué Blaise Mbanga Kack
laissé à  la rédaction  de "Mine d'Infos".  Fidèle  lecteur  de "Mine d'Infos" ce journaliste Camerounais  connaît particulièrement bien le parcours de Martin  Ziguélé  sur lequel il tenait à partager son point de vue avec nous...

#Interviews de #MartinZIGUÉLÉ 
président  du #LMPC 
ancien 1er Ministre de #Centrafique
& du Professeur #GorguiCISS,
secrétaire national en charge de la cellule internationale du Parti Socialiste du #Sénégal
a lire très prochainement sur #Minedinfos 
pressentinelle2.blogspot.fr

           Clip tiktok


lundi 19 juin 2023

🟥 EXCLUSIF : Interview de Michel GBAGBO 🟥

Né le 24 septembre 1969 à Lyon, Universitaire et écrivain, député de Yopougon depuis mars 2021. Michel Koudou Gbagbo est aujourd'hui candidat aux municipales de Yopougon de septembre prochain.  Maître de Conférences en psychopathologie sociale à la faculté de criminologie de l’Université Félix-Houphouët Boigny d'Abidjan, auteur de nombreux ouvrages  parmi lesquels des recueils de poèmes, fervent militant politique, Michel Gbagbo est un homme aux multiples facettes... Mais qui est vraiment Michel Gbagbo... 


🎙NORA ANSELL-SALLES 
Bonjour Michel Gbagbo, bon nombre de lecteurs de "Mine d'infos" 
ont découvert votre existence, lors de votre arrestation. Ils ont été émus par la vidéo Bouteille à la mer lancée par votre mère à l’occasion de votre anniversaire durant votre détention. Les différentes actions spontanées réclamant votre libération ont maintenu les projecteurs sur votre sort... Nos lecteurs francophones (majoritaires aux États-Unis) suivent votre parcours et celui de votre père depuis de nombreuses années. Ils n'ignorent rien de votre métamorphose depuis votre libération. Mais si l'homme public est connu, on connaît très peu l'homme privé...


👉Si vous deviez faire votre auto portrait... que diriez-vous de vous ?

MICHEL GBAGBO :
La constance dans le respect de certaines valeurs. Et l’humilité au service du combat républicain ! Il faut être discret sans s'effacer.  Il faut être présent à la bonne adresse sans se renier et c'est mon combat de tous les jours !


👉Votre mère Jacqueline est française, votre père Laurent Gbagbo est ivoirien, vous avez vécu en France dans votre jeunesse, vous vivez depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire...  Vous sentez-vous aujourd'hui plus Ivoirien que Français ?

MICHEL GBAGBO :
Je suis Français et Ivoirien, je me sens autant Ivoirien que Français. Il ne faut pas renier une partie de soi-même ! Et je prône l’égalité entre Occidentaux et Africains noirs ! Cependant, mon ancrage politique est davantage situé ici, en Côte d’Ivoire, qu’en France, où je n’exerce aucune responsabilité politique.
👉Quand avez-vous écrit votre 1er poème, vous souvenez-vous de son thème ?

MICHEL GBAGBO :
Cela se situe dans les années 1982-1983. J’en ai oublié le titre. Il débutait ainsi : « C’était pour lui un paradis… ». Il traitait avec nostalgie de mon départ de la Côte d’Ivoire pour la France afin d’y rejoindre ma mère et mon père parti, lui, en exil, un an plus tôt. Je devais avoir entre 12 et 13 ans.


👉A quand remonte votre 1er acte militant ?

MICHEL GBAGBO :
On pourrait peut-être appeler cela un acte syndical. J’ai participé dans les années 1985-86 (au moment de la cohabitation entre Chirac et Mitterrand) aux manifestations des élèves et étudiants. Un fait qui est resté gravé dans mon esprit à cette occasion fut le décès du jeune Malik Oussékine du fait des violences policières.
J’ai enrichi cette expérience par un engagement politique précoce à la fois dans des organisations politiques françaises de gauche et dans le MIDD (Mouvement Ivoirien pour les Droits Démocratiques), qu’on peut considérer comme l’ancêtre du FPI (le Front Populaire Ivoirien).
Tout cela, c’était avant de rentrer en Côte d’Ivoire dans les années 1987-1988.


👉Et votre 1er combat personnel ?

MICHEL GBAGBO :
Mon premier combat personnel – personnel au sens d’un engagement fort susceptible de modifier le cours de mon existence - remonte, en Côte d’Ivoire, aux ‘’années 1990’’. Cette époque a vu la participation – au péril de leur vie - de nombreux jeunes Ivoiriens à l’avènement de la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire) et au mouvement de démocratisation politique conduit par Laurent Gbagbo et le FPI (Front Populaire Ivoirien). Ma première incarcération pour raison politique remonte à 1992.


👉A quelle carrière vous destiniez-vous à 18 ans ?

MICHEL GBAGBO : 
J’ai eu un bac G2 (Comptabilité). Mais j’étais personnellement davantage attiré par les Sciences humaines et l’enseignement. Alors, entre des études supérieures techniques et de Sciences sociales, notamment en psychologie, c’est finalement cette dernière filière qui m’a ouvert les bras à l’Université. Je peux donc dire que j’ai mené les études que je souhaitais et exercé, au final, le métier de mon choix. 


👉A quelle époque et dans quelle circonstance la politique a-t-elle croisé votre route ?

MICHEL GBAGBO :
Au lycée puis à l’Université, je n’ai pas connu de chemin parallèle à la politique ; celle-ci a été très tôt présente dans mon existence. Il y a là peut-être une forme de déterminisme assumé, mon environnement ayant dû précocement exercer une pression morale sur moi. D’où mes choix, mon engagement. Je fus en effet un adolescent politisé, issu de milieux intellectuels au cœur de la contestation du Parti unique et de la dictature.


👉Par quel chemin détourné, ou pas, devient-on député ?

MICHEL GBAGBO :
Psychologiquement, je pense être devenu député par vocation de service ; car je suis venu à la politique par vocation de service. De manière plus concrète, j’aime à dire que chacun doit ‘’cultiver son jardin’’ ; autrement dit qu’il n’y a pas de parcours politique sans encrage local, sans base.  La mienne, c’est ce que j’appelle la ‘’ville‘’ de Yopougon. Il s’agit en réalité d’un quartier populaire d’Abidjan mais vaste et peuplé comme une véritable ville. C’est là que je milite et là naturellement que mon Parti m’a désigné, avec d’autres, et en alliance avec le PDCI-RDA (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire - Rassemblement Démocratique Africain) pour compétir contre la mouvance présidentielle aux législatives en mars 2021. Nous avons remporté cette première élection. Et nous avons maintenant, nous l’opposition, le regard tourné vers les élections municipales de septembre 2023. Le véritable chemin, selon moi, c’est celui de la présence continue sur le terrain.


👉Lorsque vos parents ont divorcé, vous êtes resté avec votre mère en France. Puis vous avez décidé de rejoindre votre père en Côte d’Ivoire où votre père est devenu président... Vous doutiez-vous à cette époque à quel point son accession à l'élection suprême allait changer votre vie ?

MICHEL GBAGBO :
Toute mon école primaire, je l’ai faite en Côte d’Ivoire, aux côtés de mon père, séparé depuis longtemps de ma mère. Mon départ en France et mon retour en Côte d’Ivoire correspondent, peu ou prou, à sa période d’exil en France (de 1982 aux années 1988-1989).   
Cela dit, son accession à la magistrature suprême n’a pas bouleversé mon existence, sauf à me faire bénéficier assez vite d’un certain confort.  De façon ramassée, je me doutais un peu que les choses ne seraient plus comme avant. Puisque j’allais accéder à un autre statut, celui que les auteurs appellent par dérision celui du ‘’fils de Président’’. Heureusement, l’éducation que j’ai reçue m’a permis de garder la tête froide.  Et j’ai pu continuer ma vie en vue d’atteindre mes objectifs personnels par le travail.
Cette accession a par contre souvent modifié, et je le regrette, le regard de certains vieux amis dont les attentes personnelles ont pu être déçues par mon manque d’engouement pour certaines pratiques ; moralement, il y a des choses que je ne sais pas faire.
Mon père, lui, fidèle à ses valeurs d’abnégation au travail, a, à cette époque, insisté, allant même jusqu’à en parler avec mon épouse, pour que je soutienne ma thèse de doctorat, thèse qu’il percevait comme le résultat de mon propre combat intellectuel. Il voulait – et je l’en remercierai toujours - que je sois ce que je suis. Que je me réalise.


👉A quel moment, et dans quelle circonstance, avez-vous réalisé les conséquences du poids de votre patronyme sur votre vie ?

MICHEL GBAGBO :
A de nombreux moments. Parfois cocasses. Comme sur mon passeport diplomatique où à la rubrique profession il était mentionné : ‘’fils du Président de la République’’. Puis plus tard ‘’Fils de l’ex-Président de la République’’.
Plus généralement, de nombreuses marques d’affection ou de désapprobation à mon endroit peuvent être comprises comme l’expression détournée de sentiments positifs ou négatifs à l’endroit d’un Laurent Gbagbo au nom parfois trop grand.  Il y a de cela quelques jours d’ailleurs, un homme ne me disait-il pas, paraphrasant la Bible : ‘’Qui a vu le fils a vu le Père’’ ? Ce nom, je le porte avec fierté et m’efforce de le garder sans tâche.
Pour répondre avec plus de précision encore, je pourrais vous évoquer deux évènements. 
Le premier est celui de ma première arrestation en 1992 pour ‘’flagrant délit de trouble à l’ordre public et destruction de biens d’autrui’’ alors même que j’étais simplement allé m’enquérir de l’état de santé de mon père détenu dans un camp de gendarmerie.
Le second se situe en 2011 où de la prison, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, j’entends à la radio le premier ministre, alors en conférence de presse, justifier mon incarcération par le fait que je sois le fils du Président Laurent Gbagbo et que l’on m'ait trouvé à ses côtés !


👉Fervent défenseur de la liberté, on vous dépeint comme un homme ayant des valeurs intrinsèques, défendant "bec et ongles" les principes de solidarité, de démocratie, d’alternance…

MICHEL GBAGBO :
Ce n’est pas forcement de moi seul que vous parlez là. En effet, chaque Parti, comme vous le savez, a des principes fondateurs. Les nôtres sont la démocratie, le socialisme, la souveraineté, le panafricanisme ; la solidarité entre camarades et entre citoyens du monde est une valeur presque naturelle chez nous, une attitude qui nous rassemble. Il est vrai que les contours idéologiques de notre nouveau Parti, le PPA-CI, peuvent paraître flous pour certains. Mais reste que la démocratie ou la lutte pour la démocratie est inscrite à son fronton. Le pouvoir doit être celui du peuple et non d’une caste. Il doit s’appuyer, y compris dans son contrôle, sur des Institutions fortes, et non exprimer la seule volonté d’un tyran ou d’un groupe de nervis à sa solde.

👉Vous définissez-vous comme un défenseur de la justice sociale, de l'indépendance économique de la Côte d’Ivoire ?

MICHEL GBAGBO :
Pas seulement de la Côte d’Ivoire. En effet, nous nous adressons à l’ensemble des Africains, y compris du Nord, en leur disant, comme Thomas Sankara, Kouamé N’Nkrumah,  Gamal Abdel Nasser, Nelson Mandela, Patrice Lumumba, que tout est possible, que tout est toujours possible comme en témoignent la vie et les hauts faits de ces personnes. Et qu’en matière de justice sociale, d’indépendance économique, l’Afrique, encore aujourd’hui, dispose de ressources susceptibles de profiter à la communauté pourvu que des dirigeants imprégnés du sens de l’État et de la volonté de servir prennent les mesures appropriées et s’émancipent de leur tendance à la rapine. De façon plus précise, à notre Congrès constitutif, Laurent Gbagbo indiquait une piste de solution pour réaliser cette indépendance : le panafricanisme, autrement dit le rassemblement de nos nombreux micro-états en de vastes ensembles intégrés capables de mesures politiques et économiques courageuses et cohérentes.
👉Et au sujet de la justice sociale ?

MICHEL GBAGBO :
Eh bien, selon moi, la première des justices sociales serait que soit fondé un État démocratique dont les décisions reflèteraient la volonté des peuples. Dans cet État à bâtir en Côte d’Ivoire, et dans d’autres pays africains, il faudrait que la propriété privée, les opinions personnelles ainsi que les droits civiques soient inaliénables. L’alternance pacifique au pouvoir m’apparait être une norme fondamentale si l’on veut que le pouvoir qu’exerce l’ÉTAT émane du peuple dans sa diversité et que la violence soit bannie de l’arène politique. Quant à la justice sociale, au sens où on l’entend d’ordinaire, c’est-à-dire fondée sur l’égalité des droits pour tous et de la possibilité égale de bénéficier des fruits de la croissance, elle est inscrite dans notre ADN. Nous sommes innovateurs en la matière puisque par exemple l’école gratuite et laïque, l’assurance maladie universelle, la libéralisation de la filière agricole, la décentralisation, sont de nous. Ces projets phares de Laurent Gbagbo sont malheureusement aujourd’hui noyés dans de l’incertitude.


👉 On dit de vous que vous êtes très intelligent, communiquant hors pair, charismatique sous une apparence trop ou faussement modeste... effacé malgré un caractère volontaire … De même, les vieux amis de votre père se méfient de votre soudaine appétence pour la politique... se plaisent à dire que votre parcours est pâle (à âge égal) comparé au sien... la jeune garde jalouse votre influence auprès de votre père et la confiance qu'il vous accorderait... On vous soupçonne d'avoir pris goût à la politique... et d’avoir désormais des ambitions politiques dépassant le poste de député/maire... Bref, vous faites peur. Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?

MICHEL GBAGBO :
Si on prend en compte certaines réserves, je me reconnais dans certains traits précis. Notamment en ce qui concerne mon ‘’appétence’’, comme vous dites, pour la solidarité, la justice sociale, la démocratie, la souveraineté. Je l’ai d’ailleurs indiqué un peu plus haut. Par contre, et que cela soit en bien ou en mal, je m’efforce de ne pas commenter certaines appréciations sur ma personne. Je laisse courir … Cela se sait, mes ambitions politiques demeurent assez mesurées. J’ai depuis longtemps exprimé mon intention de me mettre au service de la commune de Yopougon. Je dispose d’un programme bien structuré, ambitieux, et d’une équipe motivée et compétente, capable d’apporter un mieux-être aux populations qui y vivent. Je n’ai jamais encore exprimé d’autre ambition. Il y a déjà beaucoup à faire en matière de voirie, de salubrité, d’emploi, de formation professionnelle, d’autonomisation de la femme et de lutte contre la drogue et l’insécurité dans ma chère circonscription.


👉On vous reproche de ne pas parler Béthé...

MICHEL GBAGBO :
La question de la langue vernaculaire est plus large. Je n’ai pas eu l’opportunité de faire l’apprentissage du Béthé à mon jeune âge. D’ailleurs, nombreux sont les enfants de la nouvelle génération dont les parents, habitants de la ville, parlent de moins en moins leur langue maternelle à leurs enfants. Hélas. Que deviendront ces langues dans un siècle ? Il me parait important que leur enseignement soit institué à l’école, et que soit créé un Institut spécial des langues ivoiriennes destiné aux adultes, comme moi désireux de s’imprégner encore plus de leur patrimoine culturel local. Au plan politique, je n’ai heureusement pas à pâtir de cette situation, mon électorat étant urbain et assez diversifié. 


👉Quelles sont vos ambitions et projets pour la Côte d’Ivoire d'ici 5 ans ?

MICHEL GBAGBO :
Comme dans le sport, mon crédo est d’avancer match après match. Une fois élus, mon équipe et moi ne ménagerons pas nos forces afin de répondre au mieux aux préoccupations réelles de nos mandants. Comme il s’agira certainement d’une coalition, nos Partis verront par la suite le format à adopter pour les futures joutes électorales. A la question de savoir si j’envisagerai de me représenter dans cinq ans, quel que soit le score obtenu aux municipales de septembre 2023, je répondrai le moment venu.


👉Vous avez déclaré dans une interview que certains, lorsqu'ils vous voyaient, voyaient un petit bout de Laurent Gbagbo. Qu'en est-il aujourd'hui... Quelle est la part de GBAGBO en vous ?

MICHEL GBAGBO :
Tous les jeunes Ivoiriens d’ici et de la diaspora, tous les Africains, qui rencontrent les idées et le combat du Président Laurent Gbagbo pour la souveraineté de l’Afrique, ont du Laurent Gbagbo en eux. Cette question dépasse donc le cadre biologique. Elle relève d’une problématique politique. Le bombardement de sa résidence afin d’y installer son rival, ami de la FrançAfrique, son procès historique à la CPI aux Pays-Bas, dont il est revenu vainqueur, lui ont valu une aura jamais égalée en Afrique, sinon par Nelson Mandela. Des millions d’âmes ont été impactées par son leadership et sa vision précoce pour une Afrique souveraine. Ce sont ces millions d’âmes-là qui sont ses ‘’traces’’. Car la victoire psychologique qu’il a remportée, restera longtemps encore gravée dans l’Histoire. En ce sens, nous sommes nombreux à avoir, selon votre expression, ‘’un bout de Laurent Gbagbo’’ en nous. Car en l’espèce, c’est l’engagement politique qui crée le lien de famille.


👉Certains disent que vous ressemblez plus par votre physique et vos pauses photographiques à Gandhi qu'à votre père.

MICHEL GBAGBO :
Il ne suffit pas de posséder des traits de ressemblances avec certains personnages célèbres pour en être l’incarnation. Combien de Johny Halliday, d’Elvis Presley ou de Michael Jackson n’aurions-nous pas sinon ! J’essaie plutôt d’apprendre à travers l’expérience des autres. De m’enrichir de leur enseignement. De capter ce qui en eux me parait bon. Je pense au plus profond de moi que les actes doivent être motivés par des valeurs, surtout quand l’on se veut au service de la communauté. Comme député aujourd’hui, et peut être comme maire demain, comme enseignant, ou simplement comme homme, j’essaie de nuire le moins possible à mon semblable, de bannir la vénalité, et de mettre la solidarité et la tolérance au-devant de tout. Et c’est heureux que ces valeurs rencontrent celles du Président Laurent Gbagbo. Vous savez, ‘’l’’être humain est la plus précieuse des richesses’’. Penser ainsi, c’est exprimer selon moi une envie de dignité pour les autres, et pour soi-même. 


👉 Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... A quoi pensez-vous en vous rasant le matin ?

MICHEL GBAGBO :
En tant qu’enseignant, quand je me rase le matin, je pense au savoir que je vais dispenser. C’est ma contribution quotidienne à l’effort de développement de ce pays. Le faire et bien le faire. Le travail est le meilleur moyen, selon moi, de servir sa foi. Après je pense aux pauvres, aux sans-abris, aux démunis. Et plus globalement, au scandale que constituent nos États, assis sur des richesses inestimables, quand périssent ses populations. La vénalité et la méchanceté des hommes me surprennent encore aujourd’hui, malgré l’âge. Mais je ne désespère pas. Je continue à vouloir contribuer, aussi modestement soit-il, à faire avancer les choses.


👉Vos diverses activités [enseignement/écriture politique] vous laissent – elles du temps pour continuer d'écrire ?

MICHEL GBAGBO :
Je reconnais que j’écris moins souvent qu’avant ; mais j’écris quand même car l’écriture reste pour moi une passion et un exercice intellectuel dont je ne peux me passer. Je dirais que j’écris plus pour moi-même maintenant qu’en vue d’une éventuelle publication. Mais cela viendra. 


👉Et la vie privée dans tout cela ?

MICHEL GBAGBO :
La vie privée est indissoluble de ma vie tout court. Mes enfants, mon épouse, sont en vérité le fondement de mon existence. Malgré toutes mes occupations, je parviens toujours à trouver du temps pour ma famille et certains loisirs partagés.
👉L'homme que vous êtes aujourd'hui a-t-il réalisé ses rêves d'enfant ?

MICHEL GBAGBO :
Quelques-uns, et pas tous évidemment. Je suis sur le chemin et j’apprécie ce qui a été déjà fait et je travaillerai à réaliser ce qui reste à faire. Au-delà cependant de cette ‘’comptabilité’’ des échelons que l’on peut gravir un temps, de ce que l’on peut gagner puis perdre, je me rends compte, aujourd’hui, que ce sont les enseignements qui constituent la véritable richesse et le véritable gain de l’existence. En ce sens, on ne finit jamais de vivre sa vie, on ne peut que l’améliorer. Ou s’en accommoder de mieux en mieux. Si vous me demandiez quel projet j’ai en réserve, je vous répondrai par contre que j’ai une espérance : ma plus grande espérance aujourd’hui serait que mes enfants trouvent le bonheur. Cela me donnerait, je pense, un sentiment de complétude.


👉Si vous aviez la possibilité de faire vous-même les questions/réponses laquelle vous seriez-vous posée et quelle réponse y auriez-vous apportée ?

MICHEL GBAGBO :
Ma question : Que faut-il pour un monde sans conflit ?
Ma réponse : L’ Amour, car seul l’amour entre les hommes permet la tolérance, l’égalité de tous et la paix. Je suis un homme simple vous savez. Mais un homme qui aime la vérité, et qui aime écouter, entendre. Il est vrai que notre monde est plein de conflictualités. Mais si chacun accepte ce que l’autre a à dire, dans la dignité, la tolérance, un mot important, et la justice évidemment, je pense que notre monde serait meilleur. 
Michel Gbagbo
dans le regard de 
Martin  Ziguélé

"Qui a vu le fils a vu le Père" c'est ainsi que je peux parler de ce que m'inspire Michel Gbagbo, le fils de mon aîné politique et idéologique. Il y'a des hommes qui sont comme cette pleine lune qui illumine le ciel en pleine nuit.  Elle permet de voir l'essentiel et d'avancer, et ne se préoccupe guère du superfétatoire. Michel Gbagbo est assurément mur et dense. Il reflète l'image d'un homme certes jeune encore mais qui a été affermi par les blessures et autres accidents de la vie politique en Afrique. Tenir à son idéal politique de manière constante et sur deux générations en Afrique est un parcours singulier. Nous avons connu le père, nous avons plaisir à connaître le fils dont la fermeté des convictions politiques démocratiques sont clairement exprimées.

Le parcours politique qu'il commence également par la base, escalier après escalier, est également la marque de l'apport de cette culture française qu'il assume, et qui veut que tout politique ait un ancrage local.

Le parcours politique qu'il commence également par la base, escalier après escalier, est également la marque de l'apport de cette culture française qu'il assume, et qui veut que tout politique ait un ancrage local".

Martin Ziguele 
Député et ancien Premier ministre de la RCA 
Président du MLPC

🖋 Vos réactions  et  commentaires  sont  les bienvenus
👉 sur le blog  
👉par e-mail :
Pressentinelle2@gmail.com 
🫠Bien cordialement  Nora  ANSELL-SALLES  Rédacteur  en  chef  du Blog et des Veilles  "Mine  d'Infos "

Propos recueillis  par  Nora  Ansell-Salles auprès  de Michel Gbagbo et  Martin  Ziguélé