Nora ANSELL-SALLES

vendredi 7 mars 2014

Quoi de neuf à l Académie de Médecine ?

Séance spéciale dédiée à Alain CARPENTIER

Attribution du titre honoris causa de l’Académie nationale de médecine
au Professeur Alain CARPENTIER par Yves LOGEAIS (Président de l’Académie nationale de médecine)

Présentation par Yves LOGEAIS
Conférence
La recherche médicale, entre hasard et nécessité par Alain CARPENTIER (Membre de l’Académie des sciences)

Communications
Les anomalies de naissance des artères coronaires à partir de l’aorte : une cause fréquente et curable de mort subite par Pascal VOUHÉ (Chirurgie cardiaque pédiatrique, Hôpital Necker - Enfants Malades, Paris – pascal.vouhe@nck.aphp.fr)

Les anomalies de naissance des artères coronaires à partir de l’aorte sont des malformations congénitales caractérisées par la naissance anormale d’une artère coronaire à partir du sinus aortique coronaire controlatéral (naissance de l’artère coronaire gauche à partir du sinus droit ou naissance de l’artère coronaire droite à partir du sinus gauche). L’artère concernée présente un trajet initial anormal, entre l’aorte et l’artère pulmonaire ; ce segment est le plus souvent intramural, dans la paroi aortique. Ces anomalies sont assez fréquentes (0,1 à 0,3 % de la population). Elles exposent à un risque élevé (bien que difficile à évaluer) de mort subite à l’effort. Le mécanisme retenu de la mort subite est la survenue d’une ischémie myocardique à l’effort par compression de l’artère anormale entre les deux gros vaisseaux. Le risque de mort subite est particulièrement élevé dans certains sous-groupes de patients : (1) anomalies de naissance de l’artère coronaire gauche, (2) présence de lésions associées (sténose du segment intramural, déformation de l’ostium coronaire), et (3) adultes jeunes sportifs, soumis à des efforts particulièrement violents. Le mode de découverte le plus fréquent est une mort subite avortée. Le diagnostic peut être assuré par un examen échocardiographique minutieux. Une éventuelle ischémie myocardique d’effort doit alors être recherchée (scintigraphie et échocardiographie d’effort). Diverses techniques chirurgicales ont été décrites. La technique que nous utilisons permet la création d’un néo-ostium coronaire normal au niveau du sinus aortique approprié. Les résultats du traitement chirurgical sont très satisfaisants (mortalité opératoire extrêmement faible, disparition quasi constante des signes d’ischémie d’effort). Le traitement chirurgical est recommandé chez tous les patients (symptomatiques ou non) porteurs d’une anomalie de l’artère coronaire gauche et chez les patients symptomatiques (mort subite récupérée, symptômes d’effort, ischémie myocardique d’effort authentifiée) porteurs d’une anomalie de l’artère coronaire droite. La fréquence et la gravité de ces anomalies imposent un examen échocardiographique systématique et orienté, au minimum chez tous les sportifs de haut niveau.

L’avenir des dispositifs électriques implantables à visée cardiaque par Jean-Claude DAUBERT (Cardiologie et maladies vasculaires, CHU de Rennes – jean-claude.daubert@chu-rennes.fr)
Grâce au développement de concepts nouveaux (défibrillateur implantable pour la prévention de la mort subite rythmique, resynchronisation cardiaque pour assister le cœur défaillant désynchronisé, etc.), les dispositifs électriques implantables cardiaques ont connu un remarquable essor au cours des vingt dernières années. Ils s’imposent comme une thérapie majeure en cardiologie. Leur développement récent a été plus dynamique que celui du médicament.

La période à venir sera celle des révolutions technologiques et d’une possible extension des indications cliniques. Dans les domaines de la stimulation cardiaque et du défibrillateur implantable, la principale évolution attendue est la suppression des sondes endocavitaires. Elles sont la principale source des complications actuelles, avec un risque qui croît avec le temps et les ré-interventions. Les nanotechnologies ont permis la mise au point de stimulateurs miniaturisés totalement implantables dans les cavités cardiaques, supprimant le besoin de sondes, de poche pour le boîtier et même d’incision. De même, il est déjà possible de défibriller le cœur avec des systèmes implantables totalement sous-cutanés.

Optimiser la thérapie de resynchronisation est indispensable pour améliorer la réponse clinique et réduire le nombre de non-répondeurs (environ 30 % avec les systèmes actuels). La solution pourrait venir de la stimulation endocardique du ventricule gauche sous réserve d’un rapport risque-bénéfice acceptable. À côté de la resynchronisation, la neuro-modulation en particulier par stimulation vagale, apparaît très prometteuse pour le traitement de l’insuffisance cardiaque réfractaire.
L’avenir des dispositifs électriques implantables cardiaques est à l’évidence souriant.


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