mardi 13 novembre 2012

Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) :


Une épidémie qui progresse, un financement des soins qui « s’essouffle »…

 

L’ASSOCIATION BPCO S’INQUIETE DES REPERCUSSIONS POUR LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS !

 

A l’heure où notre système de santé peine à faire face aux dépenses liées aux maladies chroniques, et face au bilan mitigé du Plan BPCO initié en 2005, les patients représentés par l’association BPCO s’interrogent. Quelle qualité de soins sont-ils en droit d’attendre dans les années à venir ? Comment réduire les coûts sans diminuer celle-ci ? En d’autres termes, comment financer leur prise en charge dans le contexte d’un système de santé lui aussi à bout de « souffle » et de moyens ? En l’absence de solutions qui répondent au défi économique et humain que représente cette épidémie, l’Association BPCO lance un nouveau cri d’alarme, en ouverture de son colloque annuel organisé le 13 novembre au Palais du Luxembourg, et dans le cadre de la Journée Mondiale de la BPCO, relayée en France par la Fondation du souffle.

 

 

BPCO : plus que jamais d’actualité

 

La BPCO est une épidémie moderne, un tueur silencieux, et à l’instar d’autres pathologies chroniques, une source de dépenses de santé. Des dépenses en hausse, principalement liées à l’augmentation des hospitalisations. De plus, près de 3 patients sur 4 ne sont pas diagnostiqués. Si l’épidémiologie de maladies comme le cancer ou le diabète est aujourd’hui bien connue, la prévalence de la BPCO reste difficile à estimer. Cela résulte d’un sous-diagnostic toujours prégnant, notamment du à la complexité de réaliser des Explorations Fonctionnelles respiratoires (EFR) dans le cadre d’études épidémiologiques. On estime toutefois que 7,5 % des adultes de plus de 40 ans seraient touchés en France. Ces 20 dernières années, on observe une augmentation des hospitalisations consécutives aux exacerbations ainsi que du taux de mortalité, notamment chez les femmes, dont la courbe s’approche de celle des hommes.

 

Comme c’est le cas pour toutes les maladies chroniques, la prise en charge de la BPCO représente un coût important pour l’Assurance Maladie. Pour le diminuer, la prévention est indispensable et doit cibler le tabac bien sûr, mais également les maladies professionnelles de certains secteurs spécifiques (minier, BTP, fonderie, sidérurgie, industrie textile ou agricole). Outre la prévention, l’amélioration de la prise en charge et de la qualité de vie passe par le recours à l’ensemble des armes thérapeutiques disponibles [éducation thérapeutique du patient (ETP), réhabilitation respiratoire, nouveaux médicaments].



Plan BPCO 2005-2010 : peut mieux faire

 

Lors de l’ouverture de son 1er colloque, l’Association BPCO s’était félicitée de l’annonce de la mise en place d’un Plan dédié, porteur de beaucoup d’espoirs. Particulièrement investie depuis le lancement de ce Plan, elle a rapidement initié un grand nombre d’actions en particulier au sein de la médecine du travail. Parmi elles, la mesure du souffle, dans le cadre du dépistage de la maladie.  Malheureusement, ce Plan n’a pas bénéficié d’un budget  ambitieux et aucune vraie réponse, concrète et efficace, n’a été apportée aux patients.


L’exemple des EFR complètes, indispensables au diagnostic et qui ne sont toujours pas obligatoires ; celui de la réhabilitation respiratoire (RR), à l’efficicité unanimement reconnue et préconisée par la HAS, mais qui ne fait toujours pas l’objet de la cotation d’acte, sont en la matière révélateurs…

 

Pour autant, si le Plan gouvernemental n’a pas permis d’améliorer sur le terrain le parcours de soin des patients et n’a fait l’objet que d’évaluations partielles du Haut Conseil de la Santé Publique, il aura sans aucun doute permis une prise de conscience forte des pouvoirs publics quant à l’enjeu majeur de santé publique qu’est la BPCO. Selon l’OMS, cette pathologie pourrait passer à la troisième place des causes de mortalité par maladie.

 

Réorganiser le parcours de soins et redonner la parole aux patients

 

Face au constat partiel d’échec de ce type d’actions étatiques, il apparaît nécessaire de revenir à des initiatives collectives. La première : donner la parole aux patients. Ces derniers, en observateurs avisés du système de soins, doivent devenir acteurs de leur propre santé. Dans ce cadre, l’Association BPCO annoncera lors de ses 5èmes rencontres, une nouvelle action concrète afin de répondre à cet objectif : le lancement d’une plateforme internet dédiée, véritable espace communautaire qui permettra aux patients d’échanger, de recueillir des conseils et d’avoir accès à une carte personnalisée sur le suivi de leur maladie.

 

Ce thème est largement d’actualité puisqu’il fait partie intégrante du Guide du Parcours de Soins « Broncho-pneumopathie chronique obstructive » édité en février dernier par la HAS. Ce dernier rappelle en effet la nécessaire implication du patient dans sa prise en charge, et notamment dans le cadre de mesures telles que l’éducation thérapeutique du patient (ETP) ou la réhabilitation respiratoire. Un guide dont l’exhaustivité et la clarté devraient permettre de relancer le débat engagé en 2005, en impliquant dans les réflexions l’ensemble des acteurs engagés dans la BPCO, au premier rang desquels les malades eux-mêmes.

 

Si ce parcours de soin est aujourd’hui plus que clairement tracé, reste encore à identifier les pistes de nouveaux instruments de valorisation financière permettant de le mettre correctement en œuvre. Investir aujourd’hui pour économiser demain ? Sans doute le défi à ne pas rater…

 

Pour une meilleure coordination des soins, l’association BPCO lance un appel à tous les acteurs de santé, pneumologues, généralistes, pharmaciens, paramédicaux - et aux malades qui sont encore insuffisamment consultés, avec un mot d’ordre : le dialogue pour trouver des solutions. Redonner la parole aux patients, les écouter, et aller au delà des mots, en cessant de morceler le problème et en cassant les corporatismes pour que toute la « chaîne » de la prise en charge puisse mieux s’articuler, au profit du patient !

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