Nora ANSELL-SALLES

mardi 20 novembre 2012

LES MARDIS DE L'ACADEMIE DE MEDECINE


Mardi 20 novembre 2012, 14h00

 

La fin de vie, l’Académie prend position (Mission Sicard) par Denys PELLERIN (Membre de l’Académie nationale de médecine

 

Présentation et vote du rapport

Pharmacovigilance : actualités et perspectives par Jean-Louis MONTASTRUC et Jean-Paul TILLEMENT

 

la pathologie immuno-fœtale

 

Présentation  par Paul VERT (Membre de l’Académie nationale de médecine)

 

 Conférence invitée

Le transfert placentaire des immuno-globulines par Elisabeth ELEFANT (Membre correspondent de l’Académie nationale de médecine, Centre de reference sur les agents tératogènes, Hôpital Trousseau - Paris)

 

 Communications

Glomérulopathie extra-membraneuse par immunisation materno-foetale par Pierre RONCO (Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine, Néphrologie, Hôpital Tenon – PARIS) , Hanna DEBIEC

Les glomérulopathies extra-membraneuses (GEM) anténatales par alloimmunisation materno-fœtale sont une nouvelle entité due au passage transplacentaire d’anticorps maternels qui se fixent sur les podocytes des glomérules fœtaux et induisent une maladie rénale. Les anticorps pathogènes sont dirigés contre l’endopeptidase neutre (EPN)/CD10. Les mères, apparemment bien portantes, sont génétiquement déficientes en EPN et s’immunisent dès la première grossesse contre l’EPN/CD10 présente sur les cellules placentaires. Cette maladie que nous avons identifiée maintenant dans cinq familles représente la première cause prouvée de pathologie d’organe induite par alloimmunisation materno-fœtale. Les futures grossesses chez les mères immunisées étant à haut risque pour le fœtus, il est impératif de mettre au point des stratégies thérapeutiques visant à éliminer les anticorps pathogènes, voire à induire une tolérance spécifique, ce qui nécessite au préalable l’identification des épitopes reconnus.

 

Un modèle d’immunisation foeto-maternelle : le lupus néonatal

par Zahir AMOURA, Laurent ARNAUD, Alexis MATHIAN (Médecine interne 2 - Centre national de référence labellisé Lupus - Pitié-Salpêtrière – Paris)

Le lupus néonatal regroupe des manifestations liées à la transmission passive des anti-Ro/SSA et anti-La/SSB maternels. Il se traduit diversement, selon les cas, par une éruption cutanée qui disparaît avec la clairance des anticorps maternels, une atteinte hématologique ou hépatique, ou des complications neurologiques. La complication majeure est la constitution d’un bloc auriculo-ventriculaire congénital (BAVc) qui survient sur un cœur indemne de cardiopathie malformative. Les anticorps anti-Ro/SSA sont nécessaires mais néanmoins insuffisants pour entraîner un BAVc. La fréquence du BAVc chez les femmes porteuses d’un anticorps anti-SSA/Ro est estimée à 1 à 2 % et le risque de récurrence est de 10 à 17 %. Les mères de ces nouveau-nés sont soit asymptomatiques, soit atteintes de lupus érythémateux disséminé (LED) ou de syndrome de Sjögren (SS) .L’hypothèse physiopathologique qui prévaut actuellement fait intervenir une translocation des antigènes SSA/Ro et SSB/La à la surface des cardiocytes fœtaux apoptotiques où ils sont liés par les anticorps anti-SSA/Ro maternels. Ces cardiocytes recouverts par les anticorps anti-SSA/Ro sont phagocytés par les macrophages qui produisent en réponse des cytokines telles que le TNF et le TGFβ. Ce relargage de TGFβ favorise la transdifférenciation des fibroblastes en myofibroblastes qui sont des cellules capables d’entraîner un phénomène de fibrose, et par voie de conséquence la destruction du tissu de conduction. Le BAVc complet est définitif et est associé à une morbidité (nécessité d’implanter un pace maker dans les deux tiers des cas) et une mortalité (16 à 19 %) faisant toute la gravité de ce syndrome.

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