COMMUNIQUE
DE PRESSE
21 jours
de grève des étudiants en Dentaire : PERSONNE N’EN PARLE !!!
Les étudiants en chirurgie dentaire des 16
facultés françaises sont en grève depuis 3 semaines. Ils ont le soutien des
doyens, des chefs de services, et des enseignants. Ils se battent pour la
qualité des soins dentaires et la volonté de pouvoir exercer avec les
technologies les plus avancées et novatrices. Seulement Marisol Touraine en a
décidé autrement ….
Depuis 30 ans les dentistes français ont accepté
de perdre de l’argent sur tous les soins courants (caries, dévitalisation, extractions, détartrage…) dont les tarifs sont fixés par l’Assurance Maladie.
Ces tarifs ne peuvent pas être dépassés et sont les plus bas d’Europe. En
contre-partie, les praticiens ont le droit de faire des dépassements sur les
actes prothétiques.
Aujourd’hui, nous apprenons une dentisterie
ultra-conservatrice qui nécessite l’utilisation de matériels et matériaux de
haut niveau et qui ont un coût élevé. Nous souhaitons exercer avec les toutes
dernières technologies, encore faut-il que la convention nous le
permette !!! Tous le monde a entendu parlé des empreintes réalisées avec
une caméra optique, la réalisation de restauration partielle directement au
cabinet : cela nécessite des investissements conséquents qu’aucun dentiste
conventionné ne pourra souscrire.
L’orientation des négociations va,
contrairement à ce qui est clamé haut et fort par notre Ministre Marisol
Touraine, engendrer une dentisterie à 3 niveaux :
-
les plus
démunis s’orienteront vers nos services hospitalo-universtaires ou les
associations humanitaires
-
la
plupart des patients sera orienté par leur mutuelle vers des centres
mutualistes qui emploieront des dentistes salariés ou vers des cabinets
conventionnés avec ces mutuelles
-
une
infime partie de la population aura accès à des soins de qualité en allant voir
des dentistes non conventionnés. Ces patients ne seront alors pas rembourser
par la Sécurité Sociale.
Nous
souhaitons qu’en France une vision à long terme de la dentisterie soit mise en
place à l’image de ce qui a pu se faire des les pays scandinaves il y a
plusieurs décennies. Nous voulons une dentisterie de prévention et de haut
niveau technique telle qu’elle nous est enseignée. Nous souhaitons donc que les
soins les plus courants soient reconnus à leur juste valeur et remboursés aux
patients sur ces mêmes bases.
C’est
pourquoi, depuis 3 semaines les étudiants ont tout fait pour se faire
entendre :
Nous sommes étudiants en chirurgie dentaire à l’université de Paris
Descartes. Nous avons manifesté au ministère de la santé, nous nous sommes mobilisés
à l'UNCAM. Pour tenter de se faire entendre, le périphérique parisien a été
bloqué à 3 reprises par les étudiants et les enseignants.
En province, les étudiants ne sont pas en reste puisqu’ils
manifestent aussi avec des sittings dans les CPAM, des blocages du périphérique
nantais, du Canal du Midi à Toulouse, ils ont aussi effectué de nombreuses
missions de tractage et d’informations de la population. Les étudiants en
profitent pour donner des conseils d’hygiène orale aux passants et leur
remettent une fiche conseil élaborés par leurs soins et un échantillon de
dentifrice
Après 3 semaines de combat, nous n’avons eu que très peu de soutien
médiatique. Nous serions ravis de vous informer des aboutissants de notre lutte
car au-delà de l’intérêt publique de médiatiser nos actions, votre santé à vous
aussi en tant que patient est en danger (#DENTger). La santé buccodentaire des
Français, de votre entourage et la vôtre pourraient en être fortement impactée.
Nous vous joignons une lettre ouverte écrite par un étudiant rennais
qui explique les raisons de notre grève.
Nous restons à votre entière disposition pour toutes informations et
vous laissons trois contacts d’étudiants à joindre pour mieux comprendre toute
l’importance de ce qui est en train de se jouer.
Dentairement vôtre,
Des étudiants très en colère
-
Antoine Boyer 07 50 31 67 34
-
Célia De Gaetano 06 28 07 52 07
"LETTRE OUVERTE À MARISOL TOURAINE
le 1 février 2017
Madame la Ministre,
Moi, étudiant en chirurgie dentaire, j’ai décidé de vous adresser ce courrier car votre silence face à mes revendications m’inquiète profondément.
J’ai la chance de recevoir une formation exceptionnelle au sein de l’université publique. Une formation à la pointe de l’innovation, qui respecte les données actuelles de la science. Une formation où les soins de conservation des dents sont une priorité absolue et où les soins prothétiques interviennent en dernier recours.
Ce qui m’attriste, c’est que la convention que vous allez imposer par procédure arbitrale ne me permettra pas d’exercer mon métier comme on me l’apprend. C’est pourquoi ma motivation ne faiblira pas. Sûrement parce qu’au cœur de ma lutte, il y a la conviction qu’il est primordial de défendre les thérapeutiques actuelles, ainsi qu’un niveau de prévention efficace au bénéfice de l’ensemble des patients. Il m’apparaît donc impensable que vous ne me donniez pas les moyens d’assumer ma mission. En effet, les protocoles de soins que l’on m’enseigne nécessitent un plateau technique ainsi qu’un temps de soins qui ne coïncident pas avec les honoraires que vous souhaitez nous imposer.
Il me semble évident d’un point de vue de santé publique que tous les patients puissent bénéficier des avancées de la science. Pourquoi ne pas le leur permettre ? Pourquoi ne pas assumer vos responsabilités dans la prise en charge de la santé bucco-dentaire, et de réagir en conséquence. Il n’est pas trop tard.
Je suis prêt à discuter, à négocier. Mais j’aimerais trouver face à moi autre chose qu’un mur d’intransigeance et d’égoïsme. La grève va entrer dans sa quatrième semaine et il est maintenant de ma responsabilité de vous faire entendre raison. Je ne peux vous laisser imposer une stratégie dictée par des intérêts financiers, cela signifierait qu’en matière de santé publique il n’y a aucune vision à long terme. Je refuse de le croire, Madame la ministre de la Santé.
Il suffit de regarder au-delà de nos frontières pour s’apercevoir que la santé bucco-dentaire de la population est dépendante de la volonté politique.
En Allemagne, les techniques d’hygiène bucco-dentaire sont enseignées à l’école et lors d’une visite annuelle chez un dentiste afin de responsabiliser le patient.
La Suède, qui présentait des indices carieux parmi les plus élevés au monde, a développé une politique de prévention ambitieuse qui lui confère aujourd’hui la prévalence carieuse la plus faible d’Europe.
Madame la Ministre, votre décision vous rendra responsable de la dégradation de la prise en charge des soins bucco-dentaires de la population française. Je comprends votre volonté de rendre accessibles les soins dentaires au plus grand nombre et j’y adhère, mais votre action sera contreproductive et je crains que vous n’ayez pas conscience de l’ensemble des enjeux, en particulier la modification majeure des besoins des patients.
Cette réalité semble vous échapper, car la France a 30 ans de retard en la matière.
Il ne tient qu’à vous de changer les choses.
Un étudiant en Chirurgie-dentaire"
UNCAM
le 1 février 2017
Madame la Ministre,
Moi, étudiant en chirurgie dentaire, j’ai décidé de vous adresser ce courrier car votre silence face à mes revendications m’inquiète profondément.
J’ai la chance de recevoir une formation exceptionnelle au sein de l’université publique. Une formation à la pointe de l’innovation, qui respecte les données actuelles de la science. Une formation où les soins de conservation des dents sont une priorité absolue et où les soins prothétiques interviennent en dernier recours.
Ce qui m’attriste, c’est que la convention que vous allez imposer par procédure arbitrale ne me permettra pas d’exercer mon métier comme on me l’apprend. C’est pourquoi ma motivation ne faiblira pas. Sûrement parce qu’au cœur de ma lutte, il y a la conviction qu’il est primordial de défendre les thérapeutiques actuelles, ainsi qu’un niveau de prévention efficace au bénéfice de l’ensemble des patients. Il m’apparaît donc impensable que vous ne me donniez pas les moyens d’assumer ma mission. En effet, les protocoles de soins que l’on m’enseigne nécessitent un plateau technique ainsi qu’un temps de soins qui ne coïncident pas avec les honoraires que vous souhaitez nous imposer.
Il me semble évident d’un point de vue de santé publique que tous les patients puissent bénéficier des avancées de la science. Pourquoi ne pas le leur permettre ? Pourquoi ne pas assumer vos responsabilités dans la prise en charge de la santé bucco-dentaire, et de réagir en conséquence. Il n’est pas trop tard.
Je suis prêt à discuter, à négocier. Mais j’aimerais trouver face à moi autre chose qu’un mur d’intransigeance et d’égoïsme. La grève va entrer dans sa quatrième semaine et il est maintenant de ma responsabilité de vous faire entendre raison. Je ne peux vous laisser imposer une stratégie dictée par des intérêts financiers, cela signifierait qu’en matière de santé publique il n’y a aucune vision à long terme. Je refuse de le croire, Madame la ministre de la Santé.
Il suffit de regarder au-delà de nos frontières pour s’apercevoir que la santé bucco-dentaire de la population est dépendante de la volonté politique.
En Allemagne, les techniques d’hygiène bucco-dentaire sont enseignées à l’école et lors d’une visite annuelle chez un dentiste afin de responsabiliser le patient.
La Suède, qui présentait des indices carieux parmi les plus élevés au monde, a développé une politique de prévention ambitieuse qui lui confère aujourd’hui la prévalence carieuse la plus faible d’Europe.
Madame la Ministre, votre décision vous rendra responsable de la dégradation de la prise en charge des soins bucco-dentaires de la population française. Je comprends votre volonté de rendre accessibles les soins dentaires au plus grand nombre et j’y adhère, mais votre action sera contreproductive et je crains que vous n’ayez pas conscience de l’ensemble des enjeux, en particulier la modification majeure des besoins des patients.
Cette réalité semble vous échapper, car la France a 30 ans de retard en la matière.
Il ne tient qu’à vous de changer les choses.
Un étudiant en Chirurgie-dentaire"
UNCAM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire