Nora ANSELL-SALLES

vendredi 21 septembre 2012

DIABESITE : Des cibles pharmacologiques à portée de la recherche

Des cibles pharmacologiques à portée de la recherche
Une présentation récente de F Lopez Jimenez (Mayo Clinic) au récent congrès de la Société européenne de Cardiologie à Munich, montre, dans une étude épidémiologique rétrospective, que le rapport des circonférences taille/hanche est bien plus prédictif de la survenue des troubles cardiovasculaires que l’indice de poids corporel.
Cette conclusion est en phase avec les informations présentées à l’Académie Nationale de Pharmacie par le Pr Max Lafontan (Toulouse), au cours d’une séance thématique intitulée « Diabésité et maladies cardio-cérébro-vasculaires », le 20 juin 2012, qui lui donne une base physiopathologique.
Décrivant les progrès accomplis ces dernières années dans nos connaissances sur le rôle respectif du tissu adipeux abdominal et du tissu adipeux d’autres localisations, le Pr Lafontan a rappelé que la réactivité métabolique et sécrétoire des dépôts adipeux est très variable selon leur localisation anatomique. L’expansion de la masse grasse abdominale s’accompagne d’un dysfonctionnement des adipocytes, dont les sécrétions endocrines sont modifiées et qui ne peuvent plus assurer comme normalement la séquestration des acides gras non estérifiés (dits libres) (AGME) plasmatiques. Ceux-ci deviennent alors cytotoxiques. Au contraire, les dépôts adipeux glutéo-fémoraux, notamment ceux de la femme, exercent des effets protecteurs, en séquestrant des AGME sous forme de triglycérides et en limitant leur action néfaste sur les autres tissus.
La meilleure compréhension des dysfonctions du tissu adipeux a attiré l'attention sur des cibles pharmacologiques potentielles pour des interventions affectant le tissu adipeux et ses relations avec les vaisseaux. Des interventions pharmacologiques à ce niveau pourraient revêtir un intérêt thérapeutique chez les patients une augmentation du tour de taille et des taux plasmatiques d'AGNE élevés.

L'ANP demande aux pouvoirs publics de concentrer les moyens universitaires existants pour que la recherche française reste à l'avant- garde de la prévention et du traitement des maladies diabétiques et cardiovasculaires liées aux surpoids à travers la présence de cellules adipeuses au niveau de la taille (les adipocytes viscéraux).
Parallèlement, l'AnP demande le développement de techniques de diagnostic par des biomarqueurs qui permettront d'intervenir précocement dans les populations à risque, ce qui requérerait une coopération de tous les spécialistes qui agissent encore trop en ordre dispersé et que le médecin traitant ait les moyens et les capacités de servir de véritable pôle de prévention et de dépistage avec l'aide de la médecine du travail. Une campagne nationale de sensibilisation s'impose."

Séance thématique : « Diabésité et maladie cardio-cérébro-vasculaires : nouveaux médiateurs et nouvelles cibles » Mercredi 20 juin 2012

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