EXCLUSIF : Hommage au pape François
Hommage au pape François (1936–2025)
Le 21 avril 2025, le monde s’est arrêté un instant pour pleurer la disparition d’un homme de Dieu, d’un pasteur, d’un frère en humanité. Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, s’est éteint à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage spirituel, pastoral et humain d’une profondeur rare.
Dès les premières heures de son pontificat, en 2013, il a donné le ton : simplicité, proximité, humilité. Refusant les attributs du pouvoir, il a choisi le nom de François en hommage au saint d’Assise — un programme en soi. Il a habité la modeste résidence Sainte-Marthe, porté une croix de fer, voyagé dans de simples voitures… et conquis les cœurs par son sourire fraternel et son souci des petits.
Le pape François aura été un pasteur des périphéries, un défenseur des pauvres, un prophète de justice sociale. Il a dénoncé sans relâche "la mondialisation de l’indifférence", plaidé pour une économie solidaire et rappelé l’exigence évangélique de se tenir aux côtés des plus vulnérables : migrants, sans-abris, malades, exclus.
Avec Laudato si’, il a hissé la question écologique au rang de devoir spirituel. L’écologie intégrale qu’il prônait unissait soin de la planète et soin des pauvres, avec l’idée que "tout est lié". Il a voulu une Église non pas repliée sur ses traditions, mais tournée vers le monde, attentive aux cris des hommes.
Sa voix pour la paix a résonné jusque dans les lieux les plus meurtris : de l’Ukraine au Proche-Orient, il n’a cessé de rappeler que la guerre est toujours une défaite pour l’humanité. Sur le conflit israélo-palestinien, il a appelé au respect mutuel, à la coexistence, à la reconnaissance de deux peuples, deux États, un seul avenir partagé, sans antisémitisme et sans génocide.
Le pape François a aussi été celui du dialogue : dialogue interreligieux, dialogue œcuménique, dialogue avec les jeunes, les exclus, les peuples. Il a reçu à bras ouverts des personnes LGBTQ+, des divorcés-remariés, des musulmans, des juifs, des athées — sans trahir la foi, mais avec la conviction que l’Amour de Dieu se trouve en chacun et n’exclut personne. Son autorisation de bénir les couples homosexuels, sans sacramentaliser leur union, a été l’un des signes les plus forts de cette pastorale de la miséricorde.
S’il a souvent été mal compris, notamment sur l’homosexualité, c’est parce qu’il refusait les slogans, les jugements hâtifs, les réponses simplistes. Il distinguait doctrine et accueil, fidélité et ouverture, loi et miséricorde. Il voulait faire confiance à l’homme, pêcheur par nature, et capable de repentir. Son “Qui suis-je pour juger ?” est devenu emblématique d’un pontificat à l’écoute.
L’Afrique de l’Ouest, où il n’a pas physiquement mis les pieds, a néanmoins ressenti sa présence. Les jeunes, les fidèles, les responsables religieux ont trouvé en lui un allié sincère, une inspiration. Il a dénoncé la corruption, valorisé les cultures locales, soutenu les vocations et encouragé une Église africaine prophétique, sobre et proche du peuple.
François a voulu une Église synodale, c’est-à-dire une Église qui écoute, qui discerne, qui marche ensemble. Il a lutté contre les abus, réformé la Curie, confié aux laïcs des rôles accrus. Son pontificat n’a pas été sans tensions, mais il a ouvert des chemins de renouvellement profonds.
Enfin, il a voulu reposer en paix comme il a vécu : sans faste, sans gloire. Fidèle à son vœu d’humilité jusqu’au bout, il a demandé que son corps, les premiers jours, soit exposé au sol, tout près de la terre commune, puis une sépulture modeste. Son tombeau est un témoignage de sobriété. Son silence, désormais, résonne comme un appel : soyons une Église pauvre pour les pauvres. Soyons des frères, en humanité.
Ce témoignage est celui d’un chrétien d’Abidjan — peut-être pas le plus fervent, mais assurément un croyant attentif — qui a été éveillé à l’humanité par ce pape si simple, parfois incompris. Mon seul regret, c’est que François soit parti avant d’avoir pu encore, concrètement, peser de tout son poids spirituel sur les décideurs politiques d’ici et d’ailleurs, pour un monde plus juste, plus fraternel, et moins marchand.
Merci, François, pour ton exemple, pour ton courage, pour ta douceur.
Repose en paix, pasteur du monde.
Abidjan, le 24 avril 2025
Très beau Message Honorable. Que Dieu fortifie tous les chrétiens catholique du monde entier. Paix à son âme.
RépondreSupprimer