đ„ EXCLUSIF : Interview de Michel GBAGBO đ„
NĂ© le 24 septembre 1969 Ă Lyon, Universitaire et Ă©crivain, dĂ©putĂ© de Yopougon depuis mars 2021. Michel Koudou Gbagbo est aujourd'hui candidat aux municipales de Yopougon de septembre prochain. MaĂźtre de ConfĂ©rences en psychopathologie sociale Ă la facultĂ© de criminologie de lâUniversitĂ© FĂ©lix-HouphouĂ«t Boigny d'Abidjan, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels des recueils de poĂšmes, fervent militant politique, Michel Gbagbo est un homme aux multiples facettes... Mais qui est vraiment Michel Gbagbo...
đNORA ANSELL-SALLES
Bonjour Michel Gbagbo, bon nombre de lecteurs de "Mine d'infos"
ont dĂ©couvert votre existence, lors de votre arrestation. Ils ont Ă©tĂ© Ă©mus par la vidĂ©o Bouteille Ă la mer lancĂ©e par votre mĂšre Ă lâoccasion de votre anniversaire durant votre dĂ©tention. Les diffĂ©rentes actions spontanĂ©es rĂ©clamant votre libĂ©ration ont maintenu les projecteurs sur votre sort... Nos lecteurs francophones (majoritaires aux Ătats-Unis) suivent votre parcours et celui de votre pĂšre depuis de nombreuses annĂ©es. Ils n'ignorent rien de votre mĂ©tamorphose depuis votre libĂ©ration. Mais si l'homme public est connu, on connaĂźt trĂšs peu l'homme privĂ©...
đSi vous deviez faire votre auto portrait... que diriez-vous de vous ?
MICHEL GBAGBO :
La constance dans le respect de certaines valeurs. Et lâhumilitĂ© au service du combat rĂ©publicain ! Il faut ĂȘtre discret sans s'effacer. Il faut ĂȘtre prĂ©sent Ă la bonne adresse sans se renier et c'est mon combat de tous les jours !
MICHEL GBAGBO :
La constance dans le respect de certaines valeurs. Et lâhumilitĂ© au service du combat rĂ©publicain ! Il faut ĂȘtre discret sans s'effacer. Il faut ĂȘtre prĂ©sent Ă la bonne adresse sans se renier et c'est mon combat de tous les jours !
đVotre mĂšre Jacqueline est française, votre pĂšre Laurent Gbagbo est ivoirien, vous avez vĂ©cu en France dans votre jeunesse, vous vivez depuis plusieurs annĂ©es en CĂŽte dâIvoire... Vous sentez-vous aujourd'hui plus Ivoirien que Français ?
MICHEL GBAGBO :
Je suis Français et Ivoirien, je me sens autant Ivoirien que Français. Il ne faut pas renier une partie de soi-mĂȘme ! Et je prĂŽne lâĂ©galitĂ© entre Occidentaux et Africains noirs ! Cependant, mon ancrage politique est davantage situĂ© ici, en CĂŽte dâIvoire, quâen France, oĂč je nâexerce aucune responsabilitĂ© politique.
MICHEL GBAGBO :
Je suis Français et Ivoirien, je me sens autant Ivoirien que Français. Il ne faut pas renier une partie de soi-mĂȘme ! Et je prĂŽne lâĂ©galitĂ© entre Occidentaux et Africains noirs ! Cependant, mon ancrage politique est davantage situĂ© ici, en CĂŽte dâIvoire, quâen France, oĂč je nâexerce aucune responsabilitĂ© politique.
đQuand avez-vous Ă©crit votre 1er poĂšme, vous souvenez-vous de son thĂšme ?
MICHEL GBAGBO :
Cela se situe dans les annĂ©es 1982-1983. Jâen ai oubliĂ© le titre. Il dĂ©butait ainsi : « CâĂ©tait pour lui un paradis⊠». Il traitait avec nostalgie de mon dĂ©part de la CĂŽte dâIvoire pour la France afin dây rejoindre ma mĂšre et mon pĂšre parti, lui, en exil, un an plus tĂŽt. Je devais avoir entre 12 et 13 ans.
MICHEL GBAGBO :
Cela se situe dans les annĂ©es 1982-1983. Jâen ai oubliĂ© le titre. Il dĂ©butait ainsi : « CâĂ©tait pour lui un paradis⊠». Il traitait avec nostalgie de mon dĂ©part de la CĂŽte dâIvoire pour la France afin dây rejoindre ma mĂšre et mon pĂšre parti, lui, en exil, un an plus tĂŽt. Je devais avoir entre 12 et 13 ans.
đA quand remonte votre 1er acte militant ?
MICHEL GBAGBO :
On pourrait peut-ĂȘtre appeler cela un acte syndical. Jâai participĂ© dans les annĂ©es 1985-86 (au moment de la cohabitation entre Chirac et Mitterrand) aux manifestations des Ă©lĂšves et Ă©tudiants. Un fait qui est restĂ© gravĂ© dans mon esprit Ă cette occasion fut le dĂ©cĂšs du jeune Malik OussĂ©kine du fait des violences policiĂšres.
Jâai enrichi cette expĂ©rience par un engagement politique prĂ©coce Ă la fois dans des organisations politiques françaises de gauche et dans le MIDD (Mouvement Ivoirien pour les Droits DĂ©mocratiques), quâon peut considĂ©rer comme lâancĂȘtre du FPI (le Front Populaire Ivoirien).
Tout cela, câĂ©tait avant de rentrer en CĂŽte dâIvoire dans les annĂ©es 1987-1988.
MICHEL GBAGBO :
On pourrait peut-ĂȘtre appeler cela un acte syndical. Jâai participĂ© dans les annĂ©es 1985-86 (au moment de la cohabitation entre Chirac et Mitterrand) aux manifestations des Ă©lĂšves et Ă©tudiants. Un fait qui est restĂ© gravĂ© dans mon esprit Ă cette occasion fut le dĂ©cĂšs du jeune Malik OussĂ©kine du fait des violences policiĂšres.
Jâai enrichi cette expĂ©rience par un engagement politique prĂ©coce Ă la fois dans des organisations politiques françaises de gauche et dans le MIDD (Mouvement Ivoirien pour les Droits DĂ©mocratiques), quâon peut considĂ©rer comme lâancĂȘtre du FPI (le Front Populaire Ivoirien).
Tout cela, câĂ©tait avant de rentrer en CĂŽte dâIvoire dans les annĂ©es 1987-1988.
đEt votre 1er combat personnel ?
MICHEL GBAGBO :
Mon premier combat personnel â personnel au sens dâun engagement fort susceptible de modifier le cours de mon existence - remonte, en CĂŽte dâIvoire, aux ââannĂ©es 1990ââ. Cette Ă©poque a vu la participation â au pĂ©ril de leur vie - de nombreux jeunes Ivoiriens Ă lâavĂšnement de la FESCI (FĂ©dĂ©ration Estudiantine et Scolaire de CĂŽte dâIvoire) et au mouvement de dĂ©mocratisation politique conduit par Laurent Gbagbo et le FPI (Front Populaire Ivoirien). Ma premiĂšre incarcĂ©ration pour raison politique remonte Ă 1992.
MICHEL GBAGBO :
Mon premier combat personnel â personnel au sens dâun engagement fort susceptible de modifier le cours de mon existence - remonte, en CĂŽte dâIvoire, aux ââannĂ©es 1990ââ. Cette Ă©poque a vu la participation â au pĂ©ril de leur vie - de nombreux jeunes Ivoiriens Ă lâavĂšnement de la FESCI (FĂ©dĂ©ration Estudiantine et Scolaire de CĂŽte dâIvoire) et au mouvement de dĂ©mocratisation politique conduit par Laurent Gbagbo et le FPI (Front Populaire Ivoirien). Ma premiĂšre incarcĂ©ration pour raison politique remonte Ă 1992.
đA quelle carriĂšre vous destiniez-vous Ă 18 ans ?
MICHEL GBAGBO :
Jâai eu un bac G2 (ComptabilitĂ©). Mais jâĂ©tais personnellement davantage attirĂ© par les Sciences humaines et lâenseignement. Alors, entre des Ă©tudes supĂ©rieures techniques et de Sciences sociales, notamment en psychologie, câest finalement cette derniĂšre filiĂšre qui mâa ouvert les bras Ă lâUniversitĂ©. Je peux donc dire que jâai menĂ© les Ă©tudes que je souhaitais et exercĂ©, au final, le mĂ©tier de mon choix.
MICHEL GBAGBO :
Jâai eu un bac G2 (ComptabilitĂ©). Mais jâĂ©tais personnellement davantage attirĂ© par les Sciences humaines et lâenseignement. Alors, entre des Ă©tudes supĂ©rieures techniques et de Sciences sociales, notamment en psychologie, câest finalement cette derniĂšre filiĂšre qui mâa ouvert les bras Ă lâUniversitĂ©. Je peux donc dire que jâai menĂ© les Ă©tudes que je souhaitais et exercĂ©, au final, le mĂ©tier de mon choix.
đA quelle Ă©poque et dans quelle circonstance la politique a-t-elle croisĂ© votre route ?
MICHEL GBAGBO :
Au lycĂ©e puis Ă lâUniversitĂ©, je nâai pas connu de chemin parallĂšle Ă la politique ; celle-ci a Ă©tĂ© trĂšs tĂŽt prĂ©sente dans mon existence. Il y a lĂ peut-ĂȘtre une forme de dĂ©terminisme assumĂ©, mon environnement ayant dĂ» prĂ©cocement exercer une pression morale sur moi. DâoĂč mes choix, mon engagement. Je fus en effet un adolescent politisĂ©, issu de milieux intellectuels au cĆur de la contestation du Parti unique et de la dictature.
MICHEL GBAGBO :
Au lycĂ©e puis Ă lâUniversitĂ©, je nâai pas connu de chemin parallĂšle Ă la politique ; celle-ci a Ă©tĂ© trĂšs tĂŽt prĂ©sente dans mon existence. Il y a lĂ peut-ĂȘtre une forme de dĂ©terminisme assumĂ©, mon environnement ayant dĂ» prĂ©cocement exercer une pression morale sur moi. DâoĂč mes choix, mon engagement. Je fus en effet un adolescent politisĂ©, issu de milieux intellectuels au cĆur de la contestation du Parti unique et de la dictature.
đPar quel chemin dĂ©tournĂ©, ou pas, devient-on dĂ©putĂ© ?
MICHEL GBAGBO :
Psychologiquement, je pense ĂȘtre devenu dĂ©putĂ© par vocation de service ; car je suis venu Ă la politique par vocation de service. De maniĂšre plus concrĂšte, jâaime Ă dire que chacun doit ââcultiver son jardinââ ; autrement dit quâil nây a pas de parcours politique sans encrage local, sans base. La mienne, câest ce que jâappelle la ââvilleââ de Yopougon. Il sâagit en rĂ©alitĂ© dâun quartier populaire dâAbidjan mais vaste et peuplĂ© comme une vĂ©ritable ville. Câest lĂ que je milite et lĂ naturellement que mon Parti mâa dĂ©signĂ©, avec dâautres, et en alliance avec le PDCI-RDA (Parti DĂ©mocratique de CĂŽte dâIvoire - Rassemblement DĂ©mocratique Africain) pour compĂ©tir contre la mouvance prĂ©sidentielle aux lĂ©gislatives en mars 2021. Nous avons remportĂ© cette premiĂšre Ă©lection. Et nous avons maintenant, nous lâopposition, le regard tournĂ© vers les Ă©lections municipales de septembre 2023. Le vĂ©ritable chemin, selon moi, câest celui de la prĂ©sence continue sur le terrain.
MICHEL GBAGBO :
Psychologiquement, je pense ĂȘtre devenu dĂ©putĂ© par vocation de service ; car je suis venu Ă la politique par vocation de service. De maniĂšre plus concrĂšte, jâaime Ă dire que chacun doit ââcultiver son jardinââ ; autrement dit quâil nây a pas de parcours politique sans encrage local, sans base. La mienne, câest ce que jâappelle la ââvilleââ de Yopougon. Il sâagit en rĂ©alitĂ© dâun quartier populaire dâAbidjan mais vaste et peuplĂ© comme une vĂ©ritable ville. Câest lĂ que je milite et lĂ naturellement que mon Parti mâa dĂ©signĂ©, avec dâautres, et en alliance avec le PDCI-RDA (Parti DĂ©mocratique de CĂŽte dâIvoire - Rassemblement DĂ©mocratique Africain) pour compĂ©tir contre la mouvance prĂ©sidentielle aux lĂ©gislatives en mars 2021. Nous avons remportĂ© cette premiĂšre Ă©lection. Et nous avons maintenant, nous lâopposition, le regard tournĂ© vers les Ă©lections municipales de septembre 2023. Le vĂ©ritable chemin, selon moi, câest celui de la prĂ©sence continue sur le terrain.
đLorsque vos parents ont divorcĂ©, vous ĂȘtes restĂ© avec votre mĂšre en France. Puis vous avez dĂ©cidĂ© de rejoindre votre pĂšre en CĂŽte dâIvoire oĂč votre pĂšre est devenu prĂ©sident... Vous doutiez-vous Ă cette Ă©poque Ă quel point son accession Ă l'Ă©lection suprĂȘme allait changer votre vie ?
MICHEL GBAGBO :
Toute mon Ă©cole primaire, je lâai faite en CĂŽte dâIvoire, aux cĂŽtĂ©s de mon pĂšre, sĂ©parĂ© depuis longtemps de ma mĂšre. Mon dĂ©part en France et mon retour en CĂŽte dâIvoire correspondent, peu ou prou, Ă sa pĂ©riode dâexil en France (de 1982 aux annĂ©es 1988-1989).
Cela dit, son accession Ă la magistrature suprĂȘme nâa pas bouleversĂ© mon existence, sauf Ă me faire bĂ©nĂ©ficier assez vite dâun certain confort. De façon ramassĂ©e, je me doutais un peu que les choses ne seraient plus comme avant. Puisque jâallais accĂ©der Ă un autre statut, celui que les auteurs appellent par dĂ©rision celui du ââfils de PrĂ©sidentââ. Heureusement, lâĂ©ducation que jâai reçue mâa permis de garder la tĂȘte froide. Et jâai pu continuer ma vie en vue dâatteindre mes objectifs personnels par le travail.
Cette accession a par contre souvent modifiĂ©, et je le regrette, le regard de certains vieux amis dont les attentes personnelles ont pu ĂȘtre déçues par mon manque dâengouement pour certaines pratiques ; moralement, il y a des choses que je ne sais pas faire.
Mon pĂšre, lui, fidĂšle Ă ses valeurs dâabnĂ©gation au travail, a, Ă cette Ă©poque, insistĂ©, allant mĂȘme jusquâĂ en parler avec mon Ă©pouse, pour que je soutienne ma thĂšse de doctorat, thĂšse quâil percevait comme le rĂ©sultat de mon propre combat intellectuel. Il voulait â et je lâen remercierai toujours - que je sois ce que je suis. Que je me rĂ©alise.
MICHEL GBAGBO :
Toute mon Ă©cole primaire, je lâai faite en CĂŽte dâIvoire, aux cĂŽtĂ©s de mon pĂšre, sĂ©parĂ© depuis longtemps de ma mĂšre. Mon dĂ©part en France et mon retour en CĂŽte dâIvoire correspondent, peu ou prou, Ă sa pĂ©riode dâexil en France (de 1982 aux annĂ©es 1988-1989).
Cela dit, son accession Ă la magistrature suprĂȘme nâa pas bouleversĂ© mon existence, sauf Ă me faire bĂ©nĂ©ficier assez vite dâun certain confort. De façon ramassĂ©e, je me doutais un peu que les choses ne seraient plus comme avant. Puisque jâallais accĂ©der Ă un autre statut, celui que les auteurs appellent par dĂ©rision celui du ââfils de PrĂ©sidentââ. Heureusement, lâĂ©ducation que jâai reçue mâa permis de garder la tĂȘte froide. Et jâai pu continuer ma vie en vue dâatteindre mes objectifs personnels par le travail.
Cette accession a par contre souvent modifiĂ©, et je le regrette, le regard de certains vieux amis dont les attentes personnelles ont pu ĂȘtre déçues par mon manque dâengouement pour certaines pratiques ; moralement, il y a des choses que je ne sais pas faire.
Mon pĂšre, lui, fidĂšle Ă ses valeurs dâabnĂ©gation au travail, a, Ă cette Ă©poque, insistĂ©, allant mĂȘme jusquâĂ en parler avec mon Ă©pouse, pour que je soutienne ma thĂšse de doctorat, thĂšse quâil percevait comme le rĂ©sultat de mon propre combat intellectuel. Il voulait â et je lâen remercierai toujours - que je sois ce que je suis. Que je me rĂ©alise.
đA quel moment, et dans quelle circonstance, avez-vous rĂ©alisĂ© les consĂ©quences du poids de votre patronyme sur votre vie ?
MICHEL GBAGBO :
A de nombreux moments. Parfois cocasses. Comme sur mon passeport diplomatique oĂč Ă la rubrique profession il Ă©tait mentionnĂ© : ââfils du PrĂ©sident de la RĂ©publiqueââ. Puis plus tard ââFils de lâex-PrĂ©sident de la RĂ©publiqueââ.
Plus gĂ©nĂ©ralement, de nombreuses marques dâaffection ou de dĂ©sapprobation Ă mon endroit peuvent ĂȘtre comprises comme lâexpression dĂ©tournĂ©e de sentiments positifs ou nĂ©gatifs Ă lâendroit dâun Laurent Gbagbo au nom parfois trop grand. Il y a de cela quelques jours dâailleurs, un homme ne me disait-il pas, paraphrasant la Bible : ââQui a vu le fils a vu le PĂšreââ ? Ce nom, je le porte avec fiertĂ© et mâefforce de le garder sans tĂąche.
Pour répondre avec plus de précision encore, je pourrais vous évoquer deux évÚnements.
Le premier est celui de ma premiĂšre arrestation en 1992 pour ââflagrant dĂ©lit de trouble Ă lâordre public et destruction de biens dâautruiââ alors mĂȘme que jâĂ©tais simplement allĂ© mâenquĂ©rir de lâĂ©tat de santĂ© de mon pĂšre dĂ©tenu dans un camp de gendarmerie.
Le second se situe en 2011 oĂč de la prison, dans le nord-est de la CĂŽte dâIvoire, jâentends Ă la radio le premier ministre, alors en confĂ©rence de presse, justifier mon incarcĂ©ration par le fait que je sois le fils du PrĂ©sident Laurent Gbagbo et que lâon m'ait trouvĂ© Ă ses cĂŽtĂ©s !
MICHEL GBAGBO :
A de nombreux moments. Parfois cocasses. Comme sur mon passeport diplomatique oĂč Ă la rubrique profession il Ă©tait mentionnĂ© : ââfils du PrĂ©sident de la RĂ©publiqueââ. Puis plus tard ââFils de lâex-PrĂ©sident de la RĂ©publiqueââ.
Plus gĂ©nĂ©ralement, de nombreuses marques dâaffection ou de dĂ©sapprobation Ă mon endroit peuvent ĂȘtre comprises comme lâexpression dĂ©tournĂ©e de sentiments positifs ou nĂ©gatifs Ă lâendroit dâun Laurent Gbagbo au nom parfois trop grand. Il y a de cela quelques jours dâailleurs, un homme ne me disait-il pas, paraphrasant la Bible : ââQui a vu le fils a vu le PĂšreââ ? Ce nom, je le porte avec fiertĂ© et mâefforce de le garder sans tĂąche.
Pour répondre avec plus de précision encore, je pourrais vous évoquer deux évÚnements.
Le premier est celui de ma premiĂšre arrestation en 1992 pour ââflagrant dĂ©lit de trouble Ă lâordre public et destruction de biens dâautruiââ alors mĂȘme que jâĂ©tais simplement allĂ© mâenquĂ©rir de lâĂ©tat de santĂ© de mon pĂšre dĂ©tenu dans un camp de gendarmerie.
Le second se situe en 2011 oĂč de la prison, dans le nord-est de la CĂŽte dâIvoire, jâentends Ă la radio le premier ministre, alors en confĂ©rence de presse, justifier mon incarcĂ©ration par le fait que je sois le fils du PrĂ©sident Laurent Gbagbo et que lâon m'ait trouvĂ© Ă ses cĂŽtĂ©s !
đFervent dĂ©fenseur de la libertĂ©, on vous dĂ©peint comme un homme ayant des valeurs intrinsĂšques, dĂ©fendant "bec et ongles" les principes de solidaritĂ©, de dĂ©mocratie, dâalternanceâŠ
MICHEL GBAGBO :
Ce nâest pas forcement de moi seul que vous parlez lĂ . En effet, chaque Parti, comme vous le savez, a des principes fondateurs. Les nĂŽtres sont la dĂ©mocratie, le socialisme, la souverainetĂ©, le panafricanisme ; la solidaritĂ© entre camarades et entre citoyens du monde est une valeur presque naturelle chez nous, une attitude qui nous rassemble. Il est vrai que les contours idĂ©ologiques de notre nouveau Parti, le PPA-CI, peuvent paraĂźtre flous pour certains. Mais reste que la dĂ©mocratie ou la lutte pour la dĂ©mocratie est inscrite Ă son fronton. Le pouvoir doit ĂȘtre celui du peuple et non dâune caste. Il doit sâappuyer, y compris dans son contrĂŽle, sur des Institutions fortes, et non exprimer la seule volontĂ© dâun tyran ou dâun groupe de nervis Ă sa solde.
MICHEL GBAGBO :
Ce nâest pas forcement de moi seul que vous parlez lĂ . En effet, chaque Parti, comme vous le savez, a des principes fondateurs. Les nĂŽtres sont la dĂ©mocratie, le socialisme, la souverainetĂ©, le panafricanisme ; la solidaritĂ© entre camarades et entre citoyens du monde est une valeur presque naturelle chez nous, une attitude qui nous rassemble. Il est vrai que les contours idĂ©ologiques de notre nouveau Parti, le PPA-CI, peuvent paraĂźtre flous pour certains. Mais reste que la dĂ©mocratie ou la lutte pour la dĂ©mocratie est inscrite Ă son fronton. Le pouvoir doit ĂȘtre celui du peuple et non dâune caste. Il doit sâappuyer, y compris dans son contrĂŽle, sur des Institutions fortes, et non exprimer la seule volontĂ© dâun tyran ou dâun groupe de nervis Ă sa solde.
đVous dĂ©finissez-vous comme un dĂ©fenseur de la justice sociale, de l'indĂ©pendance Ă©conomique de la CĂŽte dâIvoire ?
MICHEL GBAGBO :
Pas seulement de la CĂŽte dâIvoire. En effet, nous nous adressons Ă lâensemble des Africains, y compris du Nord, en leur disant, comme Thomas Sankara, KouamĂ© NâNkrumah, Gamal Abdel Nasser, Nelson Mandela, Patrice Lumumba, que tout est possible, que tout est toujours possible comme en tĂ©moignent la vie et les hauts faits de ces personnes. Et quâen matiĂšre de justice sociale, dâindĂ©pendance Ă©conomique, lâAfrique, encore aujourdâhui, dispose de ressources susceptibles de profiter Ă la communautĂ© pourvu que des dirigeants imprĂ©gnĂ©s du sens de lâĂtat et de la volontĂ© de servir prennent les mesures appropriĂ©es et sâĂ©mancipent de leur tendance Ă la rapine. De façon plus prĂ©cise, Ă notre CongrĂšs constitutif, Laurent Gbagbo indiquait une piste de solution pour rĂ©aliser cette indĂ©pendance : le panafricanisme, autrement dit le rassemblement de nos nombreux micro-Ă©tats en de vastes ensembles intĂ©grĂ©s capables de mesures politiques et Ă©conomiques courageuses et cohĂ©rentes.
Pas seulement de la CĂŽte dâIvoire. En effet, nous nous adressons Ă lâensemble des Africains, y compris du Nord, en leur disant, comme Thomas Sankara, KouamĂ© NâNkrumah, Gamal Abdel Nasser, Nelson Mandela, Patrice Lumumba, que tout est possible, que tout est toujours possible comme en tĂ©moignent la vie et les hauts faits de ces personnes. Et quâen matiĂšre de justice sociale, dâindĂ©pendance Ă©conomique, lâAfrique, encore aujourdâhui, dispose de ressources susceptibles de profiter Ă la communautĂ© pourvu que des dirigeants imprĂ©gnĂ©s du sens de lâĂtat et de la volontĂ© de servir prennent les mesures appropriĂ©es et sâĂ©mancipent de leur tendance Ă la rapine. De façon plus prĂ©cise, Ă notre CongrĂšs constitutif, Laurent Gbagbo indiquait une piste de solution pour rĂ©aliser cette indĂ©pendance : le panafricanisme, autrement dit le rassemblement de nos nombreux micro-Ă©tats en de vastes ensembles intĂ©grĂ©s capables de mesures politiques et Ă©conomiques courageuses et cohĂ©rentes.
đEt au sujet de la justice sociale ?
MICHEL GBAGBO :
Eh bien, selon moi, la premiĂšre des justices sociales serait que soit fondĂ© un Ătat dĂ©mocratique dont les dĂ©cisions reflĂšteraient la volontĂ© des peuples. Dans cet Ătat Ă bĂątir en CĂŽte dâIvoire, et dans dâautres pays africains, il faudrait que la propriĂ©tĂ© privĂ©e, les opinions personnelles ainsi que les droits civiques soient inaliĂ©nables. Lâalternance pacifique au pouvoir mâapparait ĂȘtre une norme fondamentale si lâon veut que le pouvoir quâexerce lâĂTAT Ă©mane du peuple dans sa diversitĂ© et que la violence soit bannie de lâarĂšne politique. Quant Ă la justice sociale, au sens oĂč on lâentend dâordinaire, câest-Ă -dire fondĂ©e sur lâĂ©galitĂ© des droits pour tous et de la possibilitĂ© Ă©gale de bĂ©nĂ©ficier des fruits de la croissance, elle est inscrite dans notre ADN. Nous sommes innovateurs en la matiĂšre puisque par exemple lâĂ©cole gratuite et laĂŻque, lâassurance maladie universelle, la libĂ©ralisation de la filiĂšre agricole, la dĂ©centralisation, sont de nous. Ces projets phares de Laurent Gbagbo sont malheureusement aujourdâhui noyĂ©s dans de lâincertitude.
MICHEL GBAGBO :
Eh bien, selon moi, la premiĂšre des justices sociales serait que soit fondĂ© un Ătat dĂ©mocratique dont les dĂ©cisions reflĂšteraient la volontĂ© des peuples. Dans cet Ătat Ă bĂątir en CĂŽte dâIvoire, et dans dâautres pays africains, il faudrait que la propriĂ©tĂ© privĂ©e, les opinions personnelles ainsi que les droits civiques soient inaliĂ©nables. Lâalternance pacifique au pouvoir mâapparait ĂȘtre une norme fondamentale si lâon veut que le pouvoir quâexerce lâĂTAT Ă©mane du peuple dans sa diversitĂ© et que la violence soit bannie de lâarĂšne politique. Quant Ă la justice sociale, au sens oĂč on lâentend dâordinaire, câest-Ă -dire fondĂ©e sur lâĂ©galitĂ© des droits pour tous et de la possibilitĂ© Ă©gale de bĂ©nĂ©ficier des fruits de la croissance, elle est inscrite dans notre ADN. Nous sommes innovateurs en la matiĂšre puisque par exemple lâĂ©cole gratuite et laĂŻque, lâassurance maladie universelle, la libĂ©ralisation de la filiĂšre agricole, la dĂ©centralisation, sont de nous. Ces projets phares de Laurent Gbagbo sont malheureusement aujourdâhui noyĂ©s dans de lâincertitude.
đ On dit de vous que vous ĂȘtes trĂšs intelligent, communiquant hors pair, charismatique sous une apparence trop ou faussement modeste... effacĂ© malgrĂ© un caractĂšre volontaire ⊠De mĂȘme, les vieux amis de votre pĂšre se mĂ©fient de votre soudaine appĂ©tence pour la politique... se plaisent Ă dire que votre parcours est pĂąle (Ă Ăąge Ă©gal) comparĂ© au sien... la jeune garde jalouse votre influence auprĂšs de votre pĂšre et la confiance qu'il vous accorderait... On vous soupçonne d'avoir pris goĂ»t Ă la politique... et dâavoir dĂ©sormais des ambitions politiques dĂ©passant le poste de dĂ©putĂ©/maire... Bref, vous faites peur. Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?
MICHEL GBAGBO :
Si on prend en compte certaines rĂ©serves, je me reconnais dans certains traits prĂ©cis. Notamment en ce qui concerne mon ââappĂ©tenceââ, comme vous dites, pour la solidaritĂ©, la justice sociale, la dĂ©mocratie, la souverainetĂ©. Je lâai dâailleurs indiquĂ© un peu plus haut. Par contre, et que cela soit en bien ou en mal, je mâefforce de ne pas commenter certaines apprĂ©ciations sur ma personne. Je laisse courir ⊠Cela se sait, mes ambitions politiques demeurent assez mesurĂ©es. Jâai depuis longtemps exprimĂ© mon intention de me mettre au service de la commune de Yopougon. Je dispose dâun programme bien structurĂ©, ambitieux, et dâune Ă©quipe motivĂ©e et compĂ©tente, capable dâapporter un mieux-ĂȘtre aux populations qui y vivent. Je nâai jamais encore exprimĂ© dâautre ambition. Il y a dĂ©jĂ beaucoup Ă faire en matiĂšre de voirie, de salubritĂ©, dâemploi, de formation professionnelle, dâautonomisation de la femme et de lutte contre la drogue et lâinsĂ©curitĂ© dans ma chĂšre circonscription.
đOn vous reproche de ne pas parler BĂ©thĂ©...
MICHEL GBAGBO :
La question de la langue vernaculaire est plus large. Je nâai pas eu lâopportunitĂ© de faire lâapprentissage du BĂ©thĂ© Ă mon jeune Ăąge. Dâailleurs, nombreux sont les enfants de la nouvelle gĂ©nĂ©ration dont les parents, habitants de la ville, parlent de moins en moins leur langue maternelle Ă leurs enfants. HĂ©las. Que deviendront ces langues dans un siĂšcle ? Il me parait important que leur enseignement soit instituĂ© Ă lâĂ©cole, et que soit crĂ©Ă© un Institut spĂ©cial des langues ivoiriennes destinĂ© aux adultes, comme moi dĂ©sireux de sâimprĂ©gner encore plus de leur patrimoine culturel local. Au plan politique, je nâai heureusement pas Ă pĂątir de cette situation, mon Ă©lectorat Ă©tant urbain et assez diversifiĂ©.
MICHEL GBAGBO :
La question de la langue vernaculaire est plus large. Je nâai pas eu lâopportunitĂ© de faire lâapprentissage du BĂ©thĂ© Ă mon jeune Ăąge. Dâailleurs, nombreux sont les enfants de la nouvelle gĂ©nĂ©ration dont les parents, habitants de la ville, parlent de moins en moins leur langue maternelle Ă leurs enfants. HĂ©las. Que deviendront ces langues dans un siĂšcle ? Il me parait important que leur enseignement soit instituĂ© Ă lâĂ©cole, et que soit crĂ©Ă© un Institut spĂ©cial des langues ivoiriennes destinĂ© aux adultes, comme moi dĂ©sireux de sâimprĂ©gner encore plus de leur patrimoine culturel local. Au plan politique, je nâai heureusement pas Ă pĂątir de cette situation, mon Ă©lectorat Ă©tant urbain et assez diversifiĂ©.
đQuelles sont vos ambitions et projets pour la CĂŽte dâIvoire d'ici 5 ans ?
MICHEL GBAGBO :
Comme dans le sport, mon crĂ©do est dâavancer match aprĂšs match. Une fois Ă©lus, mon Ă©quipe et moi ne mĂ©nagerons pas nos forces afin de rĂ©pondre au mieux aux prĂ©occupations rĂ©elles de nos mandants. Comme il sâagira certainement dâune coalition, nos Partis verront par la suite le format Ă adopter pour les futures joutes Ă©lectorales. A la question de savoir si jâenvisagerai de me reprĂ©senter dans cinq ans, quel que soit le score obtenu aux municipales de septembre 2023, je rĂ©pondrai le moment venu.
MICHEL GBAGBO :
Comme dans le sport, mon crĂ©do est dâavancer match aprĂšs match. Une fois Ă©lus, mon Ă©quipe et moi ne mĂ©nagerons pas nos forces afin de rĂ©pondre au mieux aux prĂ©occupations rĂ©elles de nos mandants. Comme il sâagira certainement dâune coalition, nos Partis verront par la suite le format Ă adopter pour les futures joutes Ă©lectorales. A la question de savoir si jâenvisagerai de me reprĂ©senter dans cinq ans, quel que soit le score obtenu aux municipales de septembre 2023, je rĂ©pondrai le moment venu.
đVous avez dĂ©clarĂ© dans une interview que certains, lorsqu'ils vous voyaient, voyaient un petit bout de Laurent Gbagbo. Qu'en est-il aujourd'hui... Quelle est la part de GBAGBO en vous ?
MICHEL GBAGBO :
Tous les jeunes Ivoiriens dâici et de la diaspora, tous les Africains, qui rencontrent les idĂ©es et le combat du PrĂ©sident Laurent Gbagbo pour la souverainetĂ© de lâAfrique, ont du Laurent Gbagbo en eux. Cette question dĂ©passe donc le cadre biologique. Elle relĂšve dâune problĂ©matique politique. Le bombardement de sa rĂ©sidence afin dây installer son rival, ami de la FrançAfrique, son procĂšs historique Ă la CPI aux Pays-Bas, dont il est revenu vainqueur, lui ont valu une aura jamais Ă©galĂ©e en Afrique, sinon par Nelson Mandela. Des millions dâĂąmes ont Ă©tĂ© impactĂ©es par son leadership et sa vision prĂ©coce pour une Afrique souveraine. Ce sont ces millions dâĂąmes-lĂ qui sont ses ââtracesââ. Car la victoire psychologique quâil a remportĂ©e, restera longtemps encore gravĂ©e dans lâHistoire. En ce sens, nous sommes nombreux Ă avoir, selon votre expression, ââun bout de Laurent Gbagboââ en nous. Car en lâespĂšce, câest lâengagement politique qui crĂ©e le lien de famille.
MICHEL GBAGBO :
Tous les jeunes Ivoiriens dâici et de la diaspora, tous les Africains, qui rencontrent les idĂ©es et le combat du PrĂ©sident Laurent Gbagbo pour la souverainetĂ© de lâAfrique, ont du Laurent Gbagbo en eux. Cette question dĂ©passe donc le cadre biologique. Elle relĂšve dâune problĂ©matique politique. Le bombardement de sa rĂ©sidence afin dây installer son rival, ami de la FrançAfrique, son procĂšs historique Ă la CPI aux Pays-Bas, dont il est revenu vainqueur, lui ont valu une aura jamais Ă©galĂ©e en Afrique, sinon par Nelson Mandela. Des millions dâĂąmes ont Ă©tĂ© impactĂ©es par son leadership et sa vision prĂ©coce pour une Afrique souveraine. Ce sont ces millions dâĂąmes-lĂ qui sont ses ââtracesââ. Car la victoire psychologique quâil a remportĂ©e, restera longtemps encore gravĂ©e dans lâHistoire. En ce sens, nous sommes nombreux Ă avoir, selon votre expression, ââun bout de Laurent Gbagboââ en nous. Car en lâespĂšce, câest lâengagement politique qui crĂ©e le lien de famille.
đCertains disent que vous ressemblez plus par votre physique et vos pauses photographiques Ă Gandhi qu'Ă votre pĂšre.
MICHEL GBAGBO :
Il ne suffit pas de possĂ©der des traits de ressemblances avec certains personnages cĂ©lĂšbres pour en ĂȘtre lâincarnation. Combien de Johny Halliday, dâElvis Presley ou de Michael Jackson nâaurions-nous pas sinon ! Jâessaie plutĂŽt dâapprendre Ă travers lâexpĂ©rience des autres. De mâenrichir de leur enseignement. De capter ce qui en eux me parait bon. Je pense au plus profond de moi que les actes doivent ĂȘtre motivĂ©s par des valeurs, surtout quand lâon se veut au service de la communautĂ©. Comme dĂ©putĂ© aujourdâhui, et peut ĂȘtre comme maire demain, comme enseignant, ou simplement comme homme, jâessaie de nuire le moins possible Ă mon semblable, de bannir la vĂ©nalitĂ©, et de mettre la solidaritĂ© et la tolĂ©rance au-devant de tout. Et câest heureux que ces valeurs rencontrent celles du PrĂ©sident Laurent Gbagbo. Vous savez, ââlââĂȘtre humain est la plus prĂ©cieuse des richessesââ. Penser ainsi, câest exprimer selon moi une envie de dignitĂ© pour les autres, et pour soi-mĂȘme.
MICHEL GBAGBO :
Il ne suffit pas de possĂ©der des traits de ressemblances avec certains personnages cĂ©lĂšbres pour en ĂȘtre lâincarnation. Combien de Johny Halliday, dâElvis Presley ou de Michael Jackson nâaurions-nous pas sinon ! Jâessaie plutĂŽt dâapprendre Ă travers lâexpĂ©rience des autres. De mâenrichir de leur enseignement. De capter ce qui en eux me parait bon. Je pense au plus profond de moi que les actes doivent ĂȘtre motivĂ©s par des valeurs, surtout quand lâon se veut au service de la communautĂ©. Comme dĂ©putĂ© aujourdâhui, et peut ĂȘtre comme maire demain, comme enseignant, ou simplement comme homme, jâessaie de nuire le moins possible Ă mon semblable, de bannir la vĂ©nalitĂ©, et de mettre la solidaritĂ© et la tolĂ©rance au-devant de tout. Et câest heureux que ces valeurs rencontrent celles du PrĂ©sident Laurent Gbagbo. Vous savez, ââlââĂȘtre humain est la plus prĂ©cieuse des richessesââ. Penser ainsi, câest exprimer selon moi une envie de dignitĂ© pour les autres, et pour soi-mĂȘme.
đ Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... A quoi pensez-vous en vous rasant le matin ?
MICHEL GBAGBO :
En tant quâenseignant, quand je me rase le matin, je pense au savoir que je vais dispenser. Câest ma contribution quotidienne Ă lâeffort de dĂ©veloppement de ce pays. Le faire et bien le faire. Le travail est le meilleur moyen, selon moi, de servir sa foi. AprĂšs je pense aux pauvres, aux sans-abris, aux dĂ©munis. Et plus globalement, au scandale que constituent nos Ătats, assis sur des richesses inestimables, quand pĂ©rissent ses populations. La vĂ©nalitĂ© et la mĂ©chancetĂ© des hommes me surprennent encore aujourdâhui, malgrĂ© lâĂąge. Mais je ne dĂ©sespĂšre pas. Je continue Ă vouloir contribuer, aussi modestement soit-il, Ă faire avancer les choses.
MICHEL GBAGBO :
En tant quâenseignant, quand je me rase le matin, je pense au savoir que je vais dispenser. Câest ma contribution quotidienne Ă lâeffort de dĂ©veloppement de ce pays. Le faire et bien le faire. Le travail est le meilleur moyen, selon moi, de servir sa foi. AprĂšs je pense aux pauvres, aux sans-abris, aux dĂ©munis. Et plus globalement, au scandale que constituent nos Ătats, assis sur des richesses inestimables, quand pĂ©rissent ses populations. La vĂ©nalitĂ© et la mĂ©chancetĂ© des hommes me surprennent encore aujourdâhui, malgrĂ© lâĂąge. Mais je ne dĂ©sespĂšre pas. Je continue Ă vouloir contribuer, aussi modestement soit-il, Ă faire avancer les choses.
đVos diverses activitĂ©s [enseignement/Ă©criture politique] vous laissent â elles du temps pour continuer d'Ă©crire ?
MICHEL GBAGBO :
Je reconnais que jâĂ©cris moins souvent quâavant ; mais jâĂ©cris quand mĂȘme car lâĂ©criture reste pour moi une passion et un exercice intellectuel dont je ne peux me passer. Je dirais que jâĂ©cris plus pour moi-mĂȘme maintenant quâen vue dâune Ă©ventuelle publication. Mais cela viendra.
đEt la vie privĂ©e dans tout cela ?
MICHEL GBAGBO :
La vie privée est indissoluble de ma vie tout court. Mes enfants, mon épouse, sont en vérité le fondement de mon existence. Malgré toutes mes occupations, je parviens toujours à trouver du temps pour ma famille et certains loisirs partagés.
MICHEL GBAGBO :
La vie privée est indissoluble de ma vie tout court. Mes enfants, mon épouse, sont en vérité le fondement de mon existence. Malgré toutes mes occupations, je parviens toujours à trouver du temps pour ma famille et certains loisirs partagés.
đL'homme que vous ĂȘtes aujourd'hui a-t-il rĂ©alisĂ© ses rĂȘves d'enfant ?
MICHEL GBAGBO :
Quelques-uns, et pas tous Ă©videmment. Je suis sur le chemin et jâapprĂ©cie ce qui a Ă©tĂ© dĂ©jĂ fait et je travaillerai Ă rĂ©aliser ce qui reste Ă faire. Au-delĂ cependant de cette ââcomptabilitĂ©ââ des Ă©chelons que lâon peut gravir un temps, de ce que lâon peut gagner puis perdre, je me rends compte, aujourdâhui, que ce sont les enseignements qui constituent la vĂ©ritable richesse et le vĂ©ritable gain de lâexistence. En ce sens, on ne finit jamais de vivre sa vie, on ne peut que lâamĂ©liorer. Ou sâen accommoder de mieux en mieux. Si vous me demandiez quel projet jâai en rĂ©serve, je vous rĂ©pondrai par contre que jâai une espĂ©rance : ma plus grande espĂ©rance aujourdâhui serait que mes enfants trouvent le bonheur. Cela me donnerait, je pense, un sentiment de complĂ©tude.
MICHEL GBAGBO :
Quelques-uns, et pas tous Ă©videmment. Je suis sur le chemin et jâapprĂ©cie ce qui a Ă©tĂ© dĂ©jĂ fait et je travaillerai Ă rĂ©aliser ce qui reste Ă faire. Au-delĂ cependant de cette ââcomptabilitĂ©ââ des Ă©chelons que lâon peut gravir un temps, de ce que lâon peut gagner puis perdre, je me rends compte, aujourdâhui, que ce sont les enseignements qui constituent la vĂ©ritable richesse et le vĂ©ritable gain de lâexistence. En ce sens, on ne finit jamais de vivre sa vie, on ne peut que lâamĂ©liorer. Ou sâen accommoder de mieux en mieux. Si vous me demandiez quel projet jâai en rĂ©serve, je vous rĂ©pondrai par contre que jâai une espĂ©rance : ma plus grande espĂ©rance aujourdâhui serait que mes enfants trouvent le bonheur. Cela me donnerait, je pense, un sentiment de complĂ©tude.
đSi vous aviez la possibilitĂ© de faire vous-mĂȘme les questions/rĂ©ponses laquelle vous seriez-vous posĂ©e et quelle rĂ©ponse y auriez-vous apportĂ©e ?
MICHEL GBAGBO :
Ma question : Que faut-il pour un monde sans conflit ?
Ma rĂ©ponse : Lâ Amour, car seul lâamour entre les hommes permet la tolĂ©rance, lâĂ©galitĂ© de tous et la paix. Je suis un homme simple vous savez. Mais un homme qui aime la vĂ©ritĂ©, et qui aime Ă©couter, entendre. Il est vrai que notre monde est plein de conflictualitĂ©s. Mais si chacun accepte ce que lâautre a Ă dire, dans la dignitĂ©, la tolĂ©rance, un mot important, et la justice Ă©videmment, je pense que notre monde serait meilleur.
Michel Gbagbo
dans le regard de
Martin Ziguélé
Le parcours politique qu'il commence également par la base, escalier aprÚs escalier, est également la marque de l'apport de cette culture française qu'il assume, et qui veut que tout politique ait un ancrage local.
Le parcours politique qu'il commence également par la base, escalier aprÚs escalier, est également la marque de l'apport de cette culture française qu'il assume, et qui veut que tout politique ait un ancrage local".
Martin Ziguele
Député et ancien Premier ministre de la RCA
Président du MLPC
đ Vos rĂ©actions et commentaires sont les bienvenus
đ sur le blog
đpar e-mail :
Pressentinelle2@gmail.com
đ« Bien cordialement Nora ANSELL-SALLES RĂ©dacteur en chef du Blog et des Veilles "Mine d'Infos "
Propos recueillis par Nora Ansell-Salles auprÚs de Michel Gbagbo et Martin Ziguélé
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Excellente intervention de Michel Gbagbo qui va nous aider à découvrir ce personnage plutÎt réservé, qui se livre brillamment !
RépondreSupprimerMerci Nora de ce partage fort intéressant.
Tout le monde en parlehttp://pressentinelle2.blogspot.com/2023/06/tout-le-monde-en-parle.html đ
SupprimerMerci à vous. Tout le mérite en revient à l'auteur des réponses.
RĂ©pondreSupprimerTrĂšs intĂ©ressante interview. Je dĂ©couvre le personnage. Il a un rĂŽle difficile. Pas facile dâĂȘtre le fils de son pĂšre. Car les filiations de pouvoir sont plutĂŽt Ă la mode ces temps ci! Mais il semble sage et professionnel. Affaire Ă suivre!
RĂ©pondreSupprimerhttps://vm.tiktok.com/ZGJXvG5Dh/
RĂ©pondreSupprimerPierre KIPRĂ soutien Michel Gbagbo https://vm.tiktok.com/ZGJXvG5Dh/
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