Le SFDO dénonce la
rupture d’une convention avant-gardiste
Le 29 octobre 2012, le journal Sud Ouest* a révélé la dénonciation
d’une convention qui encadrait depuis près de 10 ans l’intervention bénévole d’une
vingtaine d’ostéopathes libéraux dans le cadre de deux services de pédiatrie et
de néonatalogie du CHU de Bordeaux*. Cette décision prise par l’administration
hospitalière, sans consultation des chefs de service concernés, met fin à une
collaboration professionnelle de grande qualité développée au service des
jeunes patients. Le SFDO, 1er syndicat d’ostéopathes exclusifs en
France, dénonce cette action qui fait primer des intérêts politiques (privilégier
l’intervention de professionnels de santé « formés » à l’ostéopathie au sein de
l’hôpital) sur l’intérêt des patients et va à l’encontre de la reconnaissance d’une
ostéopathie de qualité, exercée par des professionnels ayant bénéficié d’une
formation complète et dont la pratique est exclusive.
Une décision motivée par des
enjeux administratifs et politiques
Suite à une première année de collaboration réalisée à
titre expérimental ayant obtenu des résultats intéressants, cette convention
avait été mise en place en 2003 à la demande du Dr Elleau et du Dr Thambo pour
encadrer l’intervention régulière d’une vingtaine d’ostéopathes au sein de
leurs services**. Ce modèle réunissant des professionnels de santé, des médecins
et des ostéopathes a participé pendant près de 10 ans à une prise en charge
qualitative des patients, couronnée de succès, et à l’évaluation de la pratique
ostéopathique en pédiatrie favorisant sa reconnaissance en milieu
hospitalier. Dans ce contexte et alors que les ostéopathes intervenaient bénévolement,
il est nécessaire de s’interroger sur les réelles motivations de la dénonciation
de cette convention qui trouvait satisfaction auprès de toutes les parties
prenantes.
Des éléments convergents tendent à montrer qu’une démarche
de l’Ordre Départemental des Masseurs-Kinésithérapeutes serait à l’origine de
cette éviction soutenue par ailleurs par l’existence d’un cursus de formation
court en ostéopathie de l’Université de Bordeaux qui délivre un titre d’ostéopathe
aux masseurs-kinésithérapeutes. Lorsque le
corporatisme prévaut sur la qualité des soins et expose des nourrissons et des
enfants aux luttes de pouvoir entre acteurs, une certaine idée de l’éthique
médicale est menacée.
Un pas en arrière au détriment
des patients et d’une ostéopathie de qualité
Si la pratique au sein de l’hôpital et son intérêt pour les
patients ne sont pas remis en question, il est légitime de considérer que
faire le choix de ne privilégier que des professionnels de santé qui exercent l’ostéopathie
en complément de leur activité première ne permet pas d’assurer la même qualité
de soins et limite la démarche de recherche en ostéopathie qui était également
développée dans ce contexte ; des conditions pourtant essentielles pour
prodiguer aux patients des soins de qualités et développer la pratique de l’ostéopathie
en France.
L’ostéopathie est une profession à part. Elle exige avant
tout un nombre élevé d’heures de formation (4 500 heures de formation
pour les personnes non titulaires d’un diplôme de santé et plus de 1 800 heures
pour les professionnels de santé dans les établissements de formation ayant
fait le choix de maintenir des cursus de qualité), qui est loin d’être respecté
par le cursus de 300 heures proposé par l’Université de Bordeaux aux masseurs-kinésithérapeutes.
La qualité de sa pratique dépend également d’une expérience acquise
dans la durée et dans le cadre d’une activité régulière, ce à quoi ne
peuvent pas nécessairement aboutir les kinésithérapeutes et autres
professionnels de santé qui exercent l’ostéopathie à temps partiel. Cette réalité,
les chefs de services de l’hôpital qui faisaient appel aux ostéopathes
libéraux l’avaient bien comprise et ont obtenu la démonstration du sérieux et
du professionnalisme de ces professionnels au cours des 10 dernières années.
Face à ce paradoxe porté par l’hôpital public, le SFDO tire à nouveau la
sonnette d’alarme. Il est aujourd’hui indispensable de faire reconnaître le
statut d’ostéopathe exclusif, démarche qui passe notamment par une réglementation
plus stricte de la formation, afin de pouvoir apporter aux patients la
garantie de soins de qualité en cabinet et à l’hôpital et de protéger les
professionnels.
Ces sujets seront au centre des discussions prévues entre
le SFDO et le Ministère de la santé à la mi-novembre
* Voir : « Santé : les ostéopathes recalés du CHU de
Bordeaux », Sud Ouest, 29/10/2012 :
** Unité fonctionnelle de néonatalogie de Pellegrin et Unité de
cardiopathies congénitales de l’enfant, à Haut Lévèque
A propos du SFDO :
Le SFDO, a été créé en 1973 et connaît un fort développement depuis 9 ans.
Le Syndicat est aujourd’hui le premier syndicat d’ostéopathes exclusifs en
France, avec plus de 1.500 membres, soit un quart des ostéopathes exerçant à
titre exclusif. Par l'exigence de ses critères d'admission (formation minimale
de cinq ans, obligation de suivre une formation continue...), le SFDO entend défendre
une ostéopathie de qualité au service du grand public. www.osteopathe-syndicat.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire