Nora ANSELL-SALLES

mercredi 26 février 2025

Retraites : l’ultime combat des TUCS, oubliés de la retraite

🔷️ L'association "TUC, les oubliés de la retraite" lance un appel pressant aux médias pour mettre en lumière la situation toujours inacceptable et injuste des anciens bénéficiaires de Travaux d'Utilité Collective (TUC) et de 4 autres contrats aidés.

Alors que les concertations sur la réforme des retraites s’engagent, nous réitérons notre demande : les trimestres TUC doivent être considérés comme cotisés ou réputés cotisés, conformément aux recommandations du rapport Rist.

L’acquisition actuelle de ces trimestres, tels qu'ils sont reconnus (assimilés) est une injustice flagrante, pénalisant ceux qui ont commencé à travailler jeunes et les contraignant à prolonger leur activité professionnelle. Nous vous rappelons que 4 trimestres de chômage et quelques autres exceptions, peuvent être considérés comme « réputés cotisés » dans le cadre d’une retraite anticipée pour carrière longue ! alors que pour les TUC c’est toujours NON !

- Un dialogue de sourds avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux :

Malgré des interpellations répétées, la Ministre des Solidarités et des Familles se contente de réponses standardisées aux députés qui soutiennent notre cause (https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/questions/recherche?rechercheTextuelle=tuc&numeroQuestion=)

- Des actions à tous les niveaux :

Nous avons d’ailleurs relancé les 577 députés, sollicité les membres de la Commission des affaires sociales, interpellé l’animateur du conclave, les partenaires sociaux et ouvert une pétition sur le site de l’assemblée Nationale : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2644

- Des conditions d'éligibilité abusives :

L'instruction ministérielle du 19 octobre 2023 impose des conditions de recevabilité des justificatifs excessivement restrictives notamment pour les attestations à produire qui doivent être contemporaines de l’époque du contrat aidé, rendant l'accès à la retraite anticipée pour carrières longues quasi-impossible pour les anciens TUC. Il est paradoxal de constater que d'autres dispositifs bénéficient de conditions plus souples.

Parallèlement, notre cause est également portée devant le Conseil d'État depuis juillet 2024.

- Nous demandons aux médias de se faire l'écho de notre combat :

Pour que la problématique des TUC soit enfin prise entièrement en compte dans la réforme des retraites.
Pour que les trimestres TUC soient reconnus comme cotisés ou réputés cotisés.
Pour que les conditions de recevabilité des justificatifs soient assouplies.

 
👉 À propos de l'association "TUC, les oubliés de la retraite" :

L'association "TUC, les oubliés de la retraite" est une association engagée, créée en 2022, qui se bat pour la reconnaissance des droits à la retraite des personnes ayant effectué des Travaux d'Utilité Collective (TUC) et contrats assimilés dans les années 80 à 90. Elle revendique que ces trimestres soient considérés comme cotisés ou réputés cotisés, afin de permettre aux anciens bénéficiaires de partir à la retraite dans des conditions équitables. Elle sensibilise l'opinion publique et interpelle les décideurs politiques pour faire valoir les droits des oubliés de la retraite, tout en ayant engagé une procédure au Conseil d’Etat en 2024.

Nous comptons sur votre soutien pour faire entendre la voix des oubliés de la retraite !

En vous remerciant d'avance,

Marie Claire STAHL – Présidente de l’association




Forte augmentation des départs en invalidité des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers

Forte augmentation des départs en invalidité des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers | Miroir Social

Journée des Maladies Rares - Ascendis Pharma réaffirme son engagement - Hypoparathyroïdie


🔷️ Ascendis Pharma s'engage pour la Journée des Maladies Rares

Paris, le 26 février 2025 - 

À l’occasion de la Journée des Maladies Rares, qui se tiendra le vendredi 28 février, Ascendis Pharma réaffirme son engagement en faveur de l’innovation thérapeutique pour répondre aux besoins des patients atteints de maladies rares.

Guidé par sa passion pour la science et son engagement envers les patients, ce groupe biopharmaceutique danois implanté en France depuis 2024, ainsi qu’en Europe et aux Etats-Unis, a mis au point une avancée majeure, la technologie innovante TransCon®, pour répondre à des besoins médicaux non satisfaits, en endocrinologie et dans d’autres aires thérapeutiques.

Ascendis Pharma soutient activement la Journée des Maladies Rares, afin d’informer et de sensibiliser sur les pathologies endocriniennes, rares mais à l'impact bien réel. Il s’agit de mettre en lumière les défis rencontrés par ces patients et d’apporter l’espoir d’un réel bénéfice sur leur qualité de vie au quotidien. 
Parmi elles, l’hypoparathyroïdie est une maladie rare des glandes parathyroïdes qui provoque un déficit en hormone parathyroïdienne ou PTH.

Elle touche environ 110 000 patients en Europe, en majorité des femmes, et environ 15 000 en France. 
Sa prévalence est très probablement sous-estimée en raison de l’errance diagnostique.

👉 L'Association de patients
Hypoparathyroïdisme France œuvre au soutien des patients, à briser leur isolement et à faire progresser la reconnaissance et la compréhension de cette maladie. 
Elle souligne que “vivre avec un déficit en PTH, c'est composer chaque jour avec un corps qui manque d’adaptabilité : la fatigue peut devenir écrasante, la concentration difficile, les douleurs imprévues et les limitations physiques entraver les gestes du quotidien. L’imprévisibilité rend la maladie d’autant plus invalidante et peut isoler ceux qui en souffrent. Derrière des résultats biologiques parfois "normaux", il y a des patients dont la vie est profondément bouleversée. 
Leur parole doit être entendue pour une prise en charge adaptée, qui tienne compte de la réalité, de leur vécu et des besoins spécifiques liés à cette maladie.”

👉 Dr Cécile Ghander, endocrinologue à l’hôpital Pitié Salpêtrière (Paris), ajoute : “L’hypoparathyroïdie peut être une maladie extrêmement handicapante. 
Elle est invisible, et peu compréhensible dans son entièreté par les médecins et par les proches. 
Elle peut affecter, parfois définitivement, tous les domaines de la vie, tant personnels que professionnels. 
Elle reste peu connue, avec un large spectre de symptômes. L’hypoparathyroïdie est probablement sous-estimée par le corps médical, alors même que dans la plupart des cas, la cause de l’hypoparathyroïdie est une conséquence involontaire d’un geste chirurgical (la thyroïdectomie). 
Faire connaître cette maladie est crucial, pour tenter de diminuer son incidence, en limitant les chirurgies thyroïdiennes au strict nécessaire, et pour la traiter au mieux, lorsque malheureusement elle advient en post-opératoire.”

👉 Carol Brucker, Directrice Générale d’Ascendis Pharma France & Benelux déclare : “À l’occasion de la Journée des Maladies Rares, nous renouvelons notre engagement à innover pour les patients touchés par ces pathologies invisibles mais profondément handicapantes, et nous poursuivons nos efforts de recherche et de développement de nouveaux traitements. Je suis fière de travailler aux côtés de nos équipes pour faire face aux défis des maladies endocriniennes rares et apporter espoir et améliorations de la qualité de vie de ces patients.."

Une expertise unique fondée sur la technologie TransCon®

TransCon® est une technologie conçue et brevetée par Ascendis Pharma, pour relever les défis posés par d'autres approches, visant à prolonger la durée d'action d'un médicament dans l'organisme à des niveaux sûrs et efficaces. Chaque molécule TransCon® est construite autour de 3 composantes : un médicament parent non modifié, un porteur inerte qui le protège et un « linker » qui lie temporairement les deux. Contrairement aux traitements à longue durée d'action traditionnels, Transcon® délivre une pharmacocinétique « sur mesure » grâce au « linker » qui permet une libération prolongée et prévisible du médicament parent.

🔹️A propos d’Ascendis Pharma

Ascendis Pharma s'appuie sur sa technologie innovante TransCon® pour établir une société biopharmaceutique de premier plan, dont l'objectif est d’apporter une amélioration significative dans la vie des patients. Guidée par ses valeurs fondamentales, les patients, la science et la passion, Ascendis utilise sa technologie TransCon® pour développer de nouveaux traitements, potentiellement les meilleurs de leur catégorie. Ascendis a son siège à Copenhague, au Danemark, et dispose d'autres établissements en Europe, dont en France, et aux États-Unis.
En savoir + :

Alerte info 🇮🇱 : Alon Ohel a désespérément besoin de visibilité.


Alon Ohel a désespérément besoin de visibilité.

Il n’est pas prévu qu’il soit libéré dans l’accord actuel de cessez-le-feu sur les otages. Il n’a pas de temps devant lui, il a besoin de voix fortes pour attirer l’attention sur sa situation dramatique.

Dans une interview télévisée bouleversante dimanche, Idit Ohel, la mère d’Alon, a supplié pour sa libération “demain”, expliquant qu’elle venait d’apprendre qu’il est enchaîné, affamé et gravement blessé dans un tunnel du Hamas.

Elle appelle toute la nation et le monde entier à exiger sa libération et à manifester lundi, jour de son 24ᵉ anniversaire, son deuxième en captivité.

Idit Ohel a révélé sur Channel 12 que les otages récemment libérés, Eli Sharabi et Or Levy, ont été détenus avec son fils pendant toute leur captivité. Leur retour samedi a été la première confirmation depuis 492 jours que son fils est encore en vie, après son enlèvement au festival de musique Nova.

 “Il a des éclats d’obus dans l’œil, l’épaule et le bras.
Il a été enchaîné tout ce temps, presque sans nourriture.”

Elle a aussi déclaré qu’il n’a reçu aucun soin médical et ne voit plus que des ombres de son œil blessé.

Nos grandes nations regardent, pendant que “plus jamais ça” est en train de se produire.
Il est à la merci des terroristes.

Nous ne pouvons pas manifester lundi, mais vous pouvez tous repartager, et demander à vos amis de faire de même.

Il a besoin de vos voix fortes pour dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles il est détenu.

Regardez les trois hommes libérés hier : Alon est en danger de mort.
Alors s’il vous plaît, repartagez – c’est simple et cela ne demande aucun effort.

Voici comment cela fonctionne :

1 personne repartage à 10 personnes → 10 repartagent à 100 →
100 repartagent à 1 000 → 1 000 repartagent à 10 000 →
10 000 repartagent à 100 000 → 100 000 repartagent à 1 million.

C’est aussi simple que ça...

S’il vous plaît, repartagez. 🙏


Alors que les funérailles de Shiri, Ariel et Kfir Bibas se tiennent aujourd’hui en Israël, Caroline Yadan a écrit à la Maire de Paris, Madame Anne Hidalgo, pour lui demander d’honorer leur mémoire en donnant leur nom à un espace public parisien.

Kidnappés le 7 octobre et assassinés à mains nues puis mutilés par le Hamas, ils étaient, ils sont et ils resteront à jamais le symbole de l’innocence face à la barbarie du terrorisme islamiste, le même qui a frappé Paris en 2015.

Paris, ville de liberté, de fraternité et de lumière, ne peut rester silencieuse face à cette tragédie qui nous touche en plein cœur.🧡

Chers amis,
J'ai l'immense joie de vous informer que 
Yael Braun Pivet a répondu favorablement à ma demande (non publique) d'éclairer la façade de l'Assemblée nationale en orange aujourd'hui 🙏💙

Assemblée  nationale  éclairée  en orange en hommage.

🧡 🧡 🧡 
Hier au soir, la façade de la Mairie du 17e s’est illuminée en orange en mémoire de Shiri Bibas et de ses deux enfants, Kfir et Ariel, tués en captivité à Gaza. 🧡 

Un symbole de solidarité et de soutien aux familles endeuillées, pour ne jamais oublier. 🕊 
  

mardi 25 février 2025

C'est à lire 📚 : publication du roman "Le journal d'Angie"

Les Éditions de la Lagune ont le plaisir de d' annoncer la publication du nouveau roman d’Éric Bohème « Le journal d'Angie », ce 24 février :


Résumé 
Angie est une jeune ivoirienne abandonnée par sa génitrice, alors qu’elle n’était qu’un bébé. Grâce au journal qu’elle a tenu depuis son plus jeune âge, le lecteur va découvrir toute son existence, qui commence dans le dénuement le plus total. 

Grâce à son courage et à la volonté de retrouver sa mère, elle va surmonter toutes les embûches placées sur son chemin : misère, drogue, délinquance, prostitution…

Se méfiant des hommes – et en particulier des Blancs – mais sachant les manipuler quand cela s’avère nécessaire, cette jolie fille va devoir affronter la dureté de la vie à Abidjan avant que les hasards de la vie et des rencontres la fassent atterrir au Mali, en Suisse puis en France. C’est Racine, ou plus exactement sa pièce de théâtre « Iphigénie », qui va donner un cours surprenant à l’existence de cette jeune femme volontaire, voire téméraire.

Ce roman émouvant et parfois poignant s’efforce de traduire, au plus cru de la réalité, la résilience nécessaire pour survivre dans une Afrique vécue et restituée par un œil autochtone.


🔎Zoom sur l'auteur :
Éric Bohème partage son temps entre la France et la Côte d’Ivoire. Il
est membre de l’AECI (Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire).
En 2012 son premier roman « Zone 4 » est paru en Côte d’Ivoire. Il
a rencontré un franc succès auprès du public et de la critique. Éric
Bohème a également publié en 2017 « Réalités métissées », recueil de
chroniques, nouvelles et récits.
Revisitant ses racines berrichonnes, ses textes ultérieurs renvoient à
un univers provincial qu’il décrit avec originalité et sensibilité : la novella
« Le Monico » publiée en 2019 puis un roman : « Le Café du Centre »
publié en 2023.

• 204 pages format 140 x 216
• ISBN broché : 9782956155089
• ISBN e Book : 9782956155096
• Publication le 24/02/2025
• Prix vente broché : 19.50 € TTC
• Prix vente e book : 11.70 € TTC

En savoir plus :
Éditions de la Lagune
Côte d'Ivoire & France

Nicolas Gomart (Matmut) : « Il est essentiel de renforcer notre activité d'épargne retraite »

Nicolas Gomart, en poste depuis 2015, a officialisé le projet de rachat de HSBC Assurances Vie le 20 décembre. 
La transaction devrait se concrétiser au second semestre 2025.


Ndlr : Félicitations  à  la rédaction de L'Argus de l'assurance  pour cette interview particulièrement complète aux réponses "cash" de Nicolas Gomart. 


L'Argus de l'assurance. À peine un an après le lancement de votre plan stratégique, vous annoncez le projet de rachat de HSBC Assurances Vie. Pourquoi cette acquisition ?

Nicolas Gomart Nous assistons à des évolutions profondes dans le domaine de l'assurance de biens et de responsabilité. Je pense notamment aux questions autour de la mobilité, avec une utilisation de l'automobile potentiellement plus réduite, le développement des véhicules électriques… Le contexte en matière de sinistralité climatique a aussi des impacts sur l'assurance habitation et automobile. La volatilité dans les résultats de l'assurance dommages s'est fortement accrue. Et le désengagement des réassureurs a été une réalité pendant deux ans, même si cela s'améliore. Avec cette acquisition, il nous a donc paru essentiel de renforcer significativement notre activité d'épargne retraite.

Quels avantages présente l'épargne retraite ?

N. G. Cette activité a des cycles différents de ceux de l'assurance IARD. Elle permet de bénéficier de revenus récurrents. De ce fait, nous avions cette volonté stratégique de renforcer notre position sur ce secteur, avec l'objectif à moyen terme d'équilibrer les activités du groupe entre, d'une part, les assurances de personnes et, d'autre part, les assurances de biens. Il se trouve qu'avec cette acquisition, qui doit se faire dans le respect du calendrier de la consultation des instances représentatives du personnel et sous réserve de la validation par les autorités externes compétentes, nous allons atteindre cet objectif. C’est une vraie satisfaction !

La concurrence a-t-elle été vive pour remporter cette affaire ?

N. G. Oui, nous faisions face à une concurrence nombreuse et sérieuse. Nous étions les plus petits parmi les candidats. Nous avons su l’emporter à force d’agilité, de réactivité, que ce soit en termes d’équipes opérationnelles, mais aussi de gouvernance du groupe. J’ai notamment travaillé sur ce sujet en étroite concertation avec Christophe Bourret, le président de la Matmut, avec le soutien unanime du conseil d’administration du groupe.

Le rachat est évalué à 925 M€. Est-ce le rôle d'un acteur mutualiste de procéder à de telles acquisitions ?

N. G. Je ne vois pas ce qui empêche une entité mutualiste de faire ce type d'opération. Je crois que, dès lors qu'il y a une démarche stratégique cohérente, c'est une manière d'assurer la stabilité, la pérennité de l'entreprise, ce qui est forcément positif pour nos sociétaires. Tout comme le fait de pouvoir proposer l'ensemble de la palette des services d'assurance les plus classiques, via notre groupe complet d'assurance. Ainsi, je ne vois pas du tout d'antinomie avec le concept mutualiste. Au contraire, j'ai le sentiment que les idées du mutualisme, avec les différentes opérations récentes, ont tendance à gagner du terrain progressivement, et c'est une bonne chose.

Qu'est-ce qui vous a intéressé chez HSBC Assurances Vie ?

N. G. Déjà, la taille : un peu plus de 20 Md€ de provisions mathématiques. Cela nous positionne d'emblée à un bon niveau, tout en restant à la mesure de notre capacité d'achat. De plus, nous avions un apriori très favorable sur le sérieux de la maison. Quand nous avons regardé de manière très approfondie la société, cette impression de départ nous a été confirmée, avec notamment le grand professionnalisme et l’engagement des équipes en place. Une cible de transaction assez simple, claire. Un grand sérieux, pas de mauvaise surprise à redouter à première vue. Enfin, une capacité de distribution forte avec le CCF, qui s'inscrit dans une durée longue et qui a été reconfirmée à cette occasion.

Il y a quand même un plan social en cours au sein de CCF…

N. G. Regardant cela de l’extérieur et n’étant pas dans le détail des opérations du CCF, je n’ai pas spécialement de commentaire à faire. Vu de l’extérieur, ma perception est que le CCF développe une stratégie très orientée gestion patrimoniale, favorable de facto à l’activité d’assurance-vie, ce qui ne peut que nous encourager.

L’épargne devient refuge dans le secteur. Est-ce une des conséquences du réchauffement climatique qui engendre une tension sur le coût de la sinistralité ?

N. G. Deux phénomènes se conjuguent. Celui que j’ai précédemment cité en effet, ainsi que les taux d’intérêt qui ont remonté, ce qui donne plus d’air à l’activité d’épargne ne serait-ce que sur le fonds euros. Ces deux phénomènes conjugués expliquent l’engouement de certains acteurs IARD pour l’épargne. S’ajoute une grande incertitude globale : politique, économique, et géostratégique. Dès qu’il y a de l’instabilité politique, un manque de visibilité, les flux vers l’assurance vie augmentent. Ce phénomène-là joue également. Nous espérons d’ailleurs qu’il soit davantage conjoncturel que structurel.

Vous vous êtes développés en santé, notamment avec la Mutuelle Ociane Matmut. Comment percevez-vous les différents épisodes de transferts de charges vers les complémentaires santé dans le cadre du PLFSS ?

N. G. C'est une orientation qui ne règle rien, et n'est pas à la hauteur des enjeux. C'est de la matière assurable en plus pour les assureurs santé. Mais ces derniers doivent avoir la latitude d'ajuster leurs tarifs en fonction des coûts supplémentaires induits. Plus globalement, cela pose la question de l'assurabilité et de la capacité de nos concitoyens à continuer de s'assurer pour bénéficier des services d'une mutuelle, notamment dans le cadre du contrat responsable. Plus ce contrat est couvrant, plus il coûte cher. À partir d'une bonne idée initiale, il a été dévoyé au fil du temps. Il couvre trop de choses ne revêtant, pour certaines, que très peu d'aléa, pourtant un fondement du principe d'assurance. L'idée est de retrouver les bases d'un contrat responsable qui permettrait une capacité accrue de nos concitoyens à se couvrir. Pas nécessairement sur la totalité du périmètre actuel, mais au moins d'avoir la possibilité d'accéder à une couverture sur les soins essentiels, avec une fiscalité acceptable. Pour les adhérents de nos mutuelles ne pouvant pas se payer le contrat responsable, la seule solution est d'aller sur des contrats dits «non responsables» soumis à une fiscalité à 20,27 % au lieu de 13,27 %.

La pression des coûts concerne aussi l'assurance habitation et auto. Constatez-vous de plus en plus de non-assurance ou de défaut de paiement ?

N. G. Pour l'instant, nous n'observons pas cette évolution sur nos segments. Le sujet n'est pas prégnant chez nous, mais il peut le devenir. Nous avons un rôle mutualiste et sommes vigilants à la situation de nos sociétaires qui pourraient avoir du mal à s'assurer à tel ou tel endroit. Mais à l'impossible, nul n'est tenu. Dans certaines zones, la notion d'aléa n'existe plus. Elles ne sont donc plus assurables de façon classique. Certaines situations sont passées dans un autre champ que celui de l'assurance. À la Matmut, nous sommes volontaires pour trouver collectivement des solutions permettant de maintenir une offre d'assurance pour les zones les plus exposées. Selon nous, ces solutions doivent privilégier l'incitation plutôt que la contrainte. Nous sommes attachés à la liberté d'entreprendre et à la liberté des prix.

Comment faire face à ce risque d'inassurabilité ?

N. G. Avec le concours de toutes les parties prenantes, d'autres mécanismes doivent permettre d'arriver à une solution. Des mécanismes assurantiels, avec l'évolution du régime cat'nat' et notamment la modulation de la quote-part de la CCR (Caisse centrale de réassurance) en fonction des zones. Le mouvement mutualiste y est plutôt favorable.

Mais les tarifs, l'assurance, ne représentent qu'une partie du sujet. Il y a beaucoup d'autres aspects : la prévention - qui est naturellement essentielle -, l'implication du secteur de la construction, des collectivités locales, le rôle des assurés eux-mêmes et de l'État, avec le fonds Barnier, notamment, sans oublier l'investissement sur le long terme pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il faut aussi que la loi Elan évolue. Elle a prévu des normes pour limiter les conséquences de la sécheresse, mais elles sont insuffisamment efficaces pour lutter contre les problématiques de retrait-gonflement des sols argileux (RGA).

Êtes-vous confiant en l'avenir ?

N. G. Je suis assez optimiste. Cela prendra du temps, mais nous y arriverons si l'ensemble des acteurs jouent leur partition. Les choses vont plutôt dans le bon sens. La diversité autour de la table du conseil exécutif de France Assureurs, par exemple, est assez remarquable. Pourtant, nous avons réussi à trouver un modus operandi qui fait consensus. Je vois aussi que nos concitoyens prennent des mesures eux-mêmes pour limiter les dégâts chez eux. Le même niveau d'intensité de sinistre climatique a aujourd'hui moins d'impact sur notre portefeuille qu'il en avait il y a dix ans.

L'instabilité politique, avec la censure du gouvernement et des changements incessants d'interlocuteurs, vous inquiète-t-elle ?

N. G. Je suis assez préoccupé par le contexte. Indéniablement, la grande instabilité politique nationale traduit quelque chose de la société française. C'est une réalité dont il faudra sortir. C'est un élément d'incertitude, de risque. Et cela peut durer, malheureusement.

Comment percevez-vous la situation internationale ?

N. G. Sur l'aspect géostratégique, je suis assez volontariste dans les investissements que peut faire le groupe en matière de défense. Je considère qu'exclure certaines entreprises de la défense des critères ESG est une folie. Il y a des types d'arme qu'il faut bannir, bien sûr mais, globalement je pense que le secteur de la défense est un élément de durabilité.

Quelle est l'action de la Matmut en la matière ?

N. G. Les pays européens, et la France en particulier, doivent absolument se doter d'une défense solide, à la mesure des enjeux d'aujourd'hui. Je suis heureux que la Matmut contribue par ses investissements, et à la mesure de ses moyens, à cet effort en tant qu'investisseur institutionnel. Et j'invite les sociétés de gestion - certaines le font déjà -, à proposer des placements dans le domaine. Nous allons par ailleurs annoncer prochainement un partenariat avec la Garde nationale. L'environnement est incertain, mais cela ne doit surtout pas nous empêcher d'avancer, de construire, de réagir et de faire du mieux possible pour contribuer à désamorcer les raisons de l'instabilité, via l'ensemble de notre politique RSE en faveur de l'inclusion, et plus généralement du bien commun, mais également par diverses actions de financement.

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🔎Zoom  sur le parcours de Nicolas  Gomart :
Diplômé de l'Essec et du Centre des hautes études d'assurances, Nicolas Gomart, 60 ans, a démarré sa carrière dans la finance, avant de rejoindre en 2012 la Matmut. Il en est devenu directeur général en 2015.