🟥 EXCLUSIF : Interview/ Portrait de Pierre-Yves Bournazel
🔹️ Si vous deviez faire votre auto portrait que diriez-vous de vous ?
Je suis un homme engagé, curieux des autres, libre et passionné de nature et de culture.
Je crois à la force du collectif, à la puissance du dialogue, à la valeur de la fidélité.
Fidèle à mes convictions, fidèle à Paris, fidèle à mes proches.
J’aime faire les choses sérieusement, sans me prendre au sérieux.
J’ai un goût prononcé pour la nuance, ce qui dans notre époque de raccourcis est un sport de combat.
Et j’essaie, chaque jour, de faire ma part, toujours à l’écoute, avec constance et sincérité.
Je crois au lien, à la proximité, à l’action concrète et utile.
J’ai le goût du terrain, des idées et des gens.
J’aime les gens. Maire, c’est d’ailleurs l’anagramme d’aimer. Ce n’est pas un hasard. Être maire, c’est aimer sa ville, ses habitants, ses rues, ses contrastes, ses histoires. C’est aimer écouter, comprendre, rassembler. C’est aimer sans relâche, avec exigence, avec patience, avec cœur.
🔹️ Vous souvenez-vous de votre premier engagement ?
Pour les Restos du Cœur au Lycée Edmond Perrier de Tulle.
🔹️ À quelle carrière vous destiniez-vous à 20 ans ?
À 20 ans, je voulais déjà m’engager pour transformer les choses. J’avais une passion pour les lettres, la géographie et l’histoire … et surtout pour le débat public. La politique s’est imposée comme une vocation plus qu’un métier.
🔹️ À quelle époque et dans quelle circonstance le monde de la politique a-t-il croisé votre route ?
C’était au début des années 2000. J’ai eu la chance de rencontrer des femmes et des hommes inspirants, d’entrer dans des cercles de réflexion, d’agir localement. C’est venue à moi parce que j’avais envie d’agir pour les autres, et pour Paris.
🔹️ Vous avez rejoint le parti d’Édouard Philippe, Horizons. L'objectif reste le même, la Mairie de Paris ?
J’ai fait le choix de rejoindre Horizons dès sa création, convaincu par la nécessité de bâtir une offre politique nouvelle, exigeante et tournée vers l’avenir. Nous avons été nombreux à nous rassembler autour d’Édouard Philippe, car nous reconnaissons en lui les qualités rares d’un véritable homme d’État. Et les hommes d'État ça ne courent pas les rues ! Il a le sens de l'intérêt général et une véritable vision d'avenir du pays. Le moment venu, il présentera aux Françaises et aux Français un projet massif, à la hauteur des enjeux pour le pays.
En ce qui concerne Paris, j’ai toujours montré une constance, une cohérence, une fidélité, une sincérité, autant de valeurs qui construisent une légitimité. Paris m’habite, Paris me passionne, Paris c’est ma vie. Aujourd’hui, je crois profondément que notre ville a besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles idées, d’un solide projet et d’un cap clair.
Mon objectif, c’est de servir Paris. C’est pourquoi je me prépare méthodiquement et je construis d'abord de solides fondations : des équipes dans tous les arrondissements, une vision d'avenir de Paris, du Grand Paris et un projet pour les Parisiennes et les Parisiens.
Un projet pour une ville mieux gérée, plus propre, mieux protégée, plus innovante et plus belle ! Avec moi, pas de retour en arrière. Cap sur l’avenir !
🔹️ À quelle occasion votre route a-t-elle croisée celle d’Édouard Philippe ?
C’était lors des primaires de la droite et du centre en 2016. J’ai alors commencé à nouer une relation de confiance avec Édouard Philippe. Nous soutenions ensemble Alain Juppé, dont nous étions, avec d'autres personnalités, les porte-parole.
J’ai alors découvert un homme de grande valeur, à l’intelligence vive et avec beaucoup d’humour, parfois mordant, mais toujours empreint de justesse. J’ai appris à connaître un homme de très grande qualité.
Au fil du temps, nous avons tissé une relation plus personnelle, nous avons su préserver et faire grandir l’amitié.
🔷️ DE L'UTILITÉ DES RÉSEAUX SOCIAUX...
🔹️Vous utilisez souvent les réseaux sociaux, par choix ou nécessité... les gérez vous-même ?
C’est un outil intéressant. Je le vois comme un moyen de dialoguer, de partager, de rendre compte. Et oui, le plus souvent, c’est bien moi qui suis derrière le clavier. J’essaie de garder une parole authentique, respectueuse et directe.
Cela dit, je ne suis pas naïf. Ces plateformes peuvent aussi devenir le théâtre d’une violence verbale parfois démesurée, ce qui doit nous interroger collectivement.
Cette agressivité permanente, souvent anonyme, nuit au débat démocratique.
Elle éloigne les citoyens du fond des sujets, crée du bruit au lieu de favoriser l’échange. Il est essentiel de restaurer une forme de civilité numérique, de rappeler que derrière chaque message, il y a une personne, une conscience, une dignité. La politique ne peut pas se réduire à des slogans ou à des invectives. Elle doit rester un lieu de confrontation d’idées, certes, mais dans le respect de l’autre.
J’essaie, à mon modeste niveau, de contribuer à cela, en conservant une parole calme, lisible, tournée vers le dialogue. Je crois que notre démocratie mérite mieux que la brutalité algorithmique et le clash permanent.
🔹️ Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... À quoi pensez-vous en vous rasant le matin ?
Je pense à ma journée, à mes rendez-vous prévus, aux gens que je vais croiser, aux idées ou aux dossiers à faire avancer.
J’anticipe aussi les échanges à venir avec une équipe associative, une famille récemment aidée, un commerçant qui m’a alerté sur une difficulté, ou encore une personne que je n’ai pas revue depuis longtemps et dont j’espère des nouvelles.
Et puis parfois, simplement à la beauté d’un instant, un lever de soleil sur Montmartre, un sourire échangé au coin d’une rue, une discussion impromptue sur un marché ou dans un café.
Ce sont ces instants, simples, qui donnent tout leur sens à l’action publique. Car servir, ce n’est pas seulement bâtir des projets, c’est aussi être présent, attentif, engagé dans la réalité quotidienne des gens. C’est là que se trouve, à mes yeux, la noblesse de la politique.
🔹️ Dans votre livre "Revoir Paris" vous posiez en 2019 le postulat d'une nécessaire réflexion sur la Capitale et traciez l'esquisse d'un Paris rêvé, loin de tout sectarisme et conformisme. Une actualisation est-elle en préparation ?
En 2019, je posais un constat global dans Revoir Paris sur l’état de notre capitale : une gouvernance cloisonnée, un espace public saturé et désorganisé, des finances publiques fragilisées, une politique de densification trop importante, des problèmes de tranquillité... Six ans plus tard, force est de constater que ce diagnostic reste largement d’actualité. Ce n’est malheureusement pas une bonne nouvelle. Cela signifie que les mêmes blocages structurels perdurent, que les mêmes inerties freinent encore les transformations indispensables.
Pour autant, il serait illusoire de penser que les défis sont immobiles. Ils changent, s’intensifient, se recomposent. Ils évoluent aussi, comme les attentes des Parisiennes et des Parisiens. Le dérèglement climatique est une réalité de plus en plus prégnante et tangible. La question du logement est devenue une urgence sociale. La mobilité se heurte à l’engorgement, à l’inégalité d’accès, à l’absence de vision cohérente. La propreté de l’espace public interroge, tout comme la place du numérique dans nos sociétés. Le vivre-ensemble, enfin, se heurte à une forme d’archipelisation urbaine, où chacun vit côte à côte plus que réellement ensemble. Dans une capitale parfois brutale, les Parisiennes et les Parisiens ont un besoin d’apaisement.
Les défis évoluent donc mais de nouvelles solutions apparaissent aussi. Elles sont là, portées par des associations, des collectifs, des entreprises, des habitants, des élus de terrain à Paris mais aussi dans d’autres villes françaises, européennes et mondiales. Des leviers innovants, des expérimentations réussies, des initiatives inspirantes dessinent les contours d’un autre possible. Encore faut-il une volonté politique pour les embrasser pleinement, les amplifier, les coordonner.
Ce travail est en cours. Il se construit pas à pas, dans l’échange, l’écoute et l’exigence. Avec celles et ceux qui, chaque jour, œuvrent pour leur quartier, pour leur ville, souvent loin des projecteurs.
Je refuse le fatalisme. Je crois que Paris mérite mieux que la gestion à vue, mieux que les postures et les divisions stériles. Elle mérite une ambition claire, exigeante, mais réaliste. Une ambition à la hauteur de son histoire, de sa richesse humaine et des aspirations de ses habitants.
🔹️La personne que vous êtes aujourd'hui a-t-elle réalisée une partie de ses rêves d'enfant ?
Oui, dans une certaine mesure. Mais ce n’est pas encore fini – enfin j’espère (rires) !
Plus jeune, je voulais participer à la vie de la cité, continuer à apprendre et à comprendre l’organisation de notre société et surtout me rendre utile.
Aujourd’hui, je continue d’apprendre, de m’interroger. Je suis là où je voulais être, c’est-à-dire, engagé auprès des autres.
🔹️ Si vous aviez la possibilité de faire vous-même les questions/réponses laquelle vous seriez-vous posée et quelle réponse y auriez-vous apportée ?
Je précise quand même à vos lecteurs que je suis très attaché à l’indépendance des journalistes ! (rires)
Si je devais me prêter à l’exercice, je me poserais peut-être la question suivante :
Et ma réponse serait 👇
Je ne supporte pas de regarder les choses aller mal sans rien faire. Parce que je déteste l’indifférence, la résignation, le cynisme. Parce que je crois profondément que la politique peut - et doit - encore être un levier pour changer la vie.
Je ne suis pas naïf. Je connais les jeux de pouvoir, les coups bas, les renoncements en coulisses. Mais je connais aussi les regards qu’on croise sur le terrain, les gens qu’on aide pour de vrai, les combats qui valent la peine. Et c’est ça, le moteur.
L’envie de continuer à se battre, à rester debout, à faire sa part. Même quand c’est usant. Surtout quand c’est usant.
🔷️ PIERRE-YVES BOURNAZEL VOUS NE LAISSEZ PAS INDIFFÉRENTS LES LECTEURS DE "MINE D'INFOS...
Globalement très positifs les témoignages parvenus à la rédaction vous décrivent comme un vrai professionnel de la politique :
"Je connais peu PYB. Ce que je perçois de lui est, qu'il est doux, calme, empathique, avenant, sérieux, rigoureux, sincère, soucieux de mettre en avant ses idées et son projet plus que sa personne. Un homme bien, à l'écoute et au service de ses concitoyens."
Réactif, brillant, énergique, empathique vous êtes dépeint comme un politique doté d'une grande capacité de travail :
"'C'est un bosseur qui connaît ses dossiers à fond".
"Il manifeste beaucoup d’empathie envers les personnes qu’il rencontre".
Très attentif au devenir de Paris, au service des Parisiennes et des Parisiens une majorité de lecteurs déclarent, à l'instar de Édouard Philippe, qu'ils ont "hâte de vous voir à la mairie de Paris".
Si votre engagement sur le terrain semble faire l'unanimité :
"C'est un élu très présent sur le 18ème arrondissement".
On ne peut cependant pas plaire à tout le monde ainsi pour ce lecteur vous seriez :
"Un républicain respectueux qui s’est toujours trompé politiquement".
Autre reproche amer qui revient dans plusieurs commentaires comme celui-ci :
"Comment un politique aguerri, aussi présent sur le terrain a-t-il pu se faire battre par Aymeric Caron ? "
🔹️ Que vous inspire ces commentaires parfois acides... Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?
Je suis touché par les mots bienveillants, et j’en remercie vos lecteurs.
Ces retours positifs sont précieux et me rappellent que l’on peut faire de la politique et s’engager sans fracas, sans outrance, mais avec sérieux, engagement et humanité.
Quant aux critiques, je les entends avec humilité quand elles sont argumentées.
Elles font partie du jeu démocratique.
On ne peut plaire à tout le monde.
L’essentiel, c’est de rester fidèle à ses valeurs, d’agir avec sincérité et de ne jamais cesser d’écouter.
En effet, en 2022, je n'ai pas été réélu député après avoir mené un combat extrêmement difficile dans une circonscription, la 18ème de Paris, très ancrée à gauche.
Jean-Luc Mélenchon y réalise plus 40% des voix au premier tour de la présidentielle. Je le savais. Et pourtant, j’y suis allé. Sans calcul. Sans reniement. Je l’ai fait par fidélité aux habitants, au territoire, et à mes engagements. Et j’ai été particulièrement honoré des soutiens de 18 645 habitants (soit près de 49% des électeurs), ainsi que de ceux d’Édouard Philippe et de Bertrand Delanoë.
Pour moi, l’engagement politique nécessite de la constance, de la persévérance, de la sincérité dans l’engagement et bien entendu du travail.
J’ai toujours voulu construire dans la durée et me présenter là où je vivais et où je me sentais bien.
Dix-huit ans après, on ne peut pas me reprocher ni la facilité, ni l’infidélité.
J’ai montré de la constance et la cohérence de mon parcours.
Élu et réélu au conseil de Paris, élu comme député, j’ai toujours été à l’écoute, présent aux manifestations associatives et citoyennes, élaboré des idées et des projets.
J’ai connu des défaites et j’ai connu des victoires.
Elles font partie du chemin. Les résultats d’hier ne doivent pas nous faire baisser les bras.
Ce qui compte, c’est ce que l’on en fait.
Et je continuerai. Parce que je crois à ce que je fais.
Parce que j’ai des équipes, des amis et des soutiens formidables.
Je ne lâche jamais rien.
Et puis, pardonnez-moi ce clin d’œil à ma région natale, les corréziens sont tenaces et coriaces. Ne l’oubliez jamais !
Propos recueillis par Nora Ansell-Salles Legrand
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