đŸŸ„ EXCLUSIF : Interview/ Portrait de Pierre-Yves Bournazel

 đŸ”·️ AVANT PROPOS

NĂ© le 31 aoĂ»t 1977 Ă  Riom-Ăšs-Montagnes, Pierre-Yves Bournazel a Ă©tĂ© dĂ©putĂ© de la dix-huitiĂšme circonscription de Paris [2017 Ă  2022]. Membre du parti Horizons depuis 2021. Il est  actuellement conseiller de Paris. 


đŸ”č️ Si vous deviez faire votre auto portrait que diriez-vous de vous ?

Je suis un homme engagé, curieux des autres, libre et passionné de nature et de culture.

Je crois à la force du collectif, à la puissance du dialogue, à la valeur de la fidélité.

FidĂšle Ă  mes convictions, fidĂšle Ă  Paris, fidĂšle Ă  mes proches.

J’aime faire les choses sĂ©rieusement, sans me prendre au sĂ©rieux.

J’ai un goĂ»t prononcĂ© pour la nuance, ce qui dans notre Ă©poque de raccourcis est un sport de combat.

Et j’essaie, chaque jour, de faire ma part, toujours Ă  l’Ă©coute, avec constance et sincĂ©ritĂ©.

Je crois au lien, Ă  la proximitĂ©, Ă  l’action concrĂšte et utile.

J’ai le goĂ»t du terrain, des idĂ©es et des gens.
J’aime les gens. Maire, c’est d’ailleurs l’anagramme d’aimer. Ce n’est pas un hasard. Être maire, c’est aimer sa ville, ses habitants, ses rues, ses contrastes, ses histoires. C’est aimer Ă©couter, comprendre, rassembler. C’est aimer sans relĂąche, avec exigence, avec patience, avec cƓur.

 

đŸ”č️ Vous souvenez-vous de votre premier engagement ?

Pour les Restos du CƓur au LycĂ©e Edmond Perrier de Tulle.

 

đŸ”č️ À quelle carriĂšre vous destiniez-vous Ă  20 ans ?

 Ă€  20 ans, je voulais dĂ©jĂ  m’engager pour transformer les choses. J’avais une passion pour les lettres, la gĂ©ographie et l’histoire … et surtout pour le dĂ©bat public. La politique s’est imposĂ©e comme une vocation plus qu’un mĂ©tier.

 

đŸ”č️ À quelle Ă©poque et dans quelle circonstance le monde de la politique a-t-il croisĂ© votre route ?

C’Ă©tait au dĂ©but des annĂ©es 2000. J’ai eu la chance de rencontrer des femmes et des hommes inspirants, d’entrer dans des cercles de rĂ©flexion, d’agir localement. C’est venue Ă  moi parce que j’avais envie d’agir pour les autres, et pour Paris.

 


đŸ”č️ Vous avez rejoint le parti d’Édouard Philippe, Horizons. L'objectif reste le mĂȘme, la Mairie de Paris ?

J’ai fait le choix de rejoindre Horizons dĂšs sa crĂ©ation, convaincu par la nĂ©cessitĂ© de bĂątir une offre politique nouvelle, exigeante et tournĂ©e vers l’avenir. Nous avons Ă©tĂ© nombreux Ă  nous rassembler autour d’Édouard Philippe, car nous reconnaissons en lui les qualitĂ©s rares d’un vĂ©ritable homme d’État. Et les hommes d'État ça ne courent pas les rues ! Il a le sens de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et une vĂ©ritable vision d'avenir du pays. Le moment venu, il prĂ©sentera aux Françaises et aux Français un projet massif, Ă  la hauteur des enjeux pour le pays.

En ce qui concerne Paris, j’ai toujours montrĂ© une constance, une cohĂ©rence, une fidĂ©litĂ©, une sincĂ©ritĂ©, autant de valeurs qui construisent une lĂ©gitimitĂ©. Paris m’habite, Paris me passionne, Paris c’est ma vie. Aujourd’hui, je crois profondĂ©ment que notre ville a besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles idĂ©es, d’un solide projet et d’un cap clair.

Mon objectif, c’est de servir Paris. C’est pourquoi je me prĂ©pare mĂ©thodiquement et je construis d'abord de solides fondations : des Ă©quipes dans tous les arrondissements, une vision d'avenir de Paris, du Grand Paris et un projet pour les Parisiennes et les Parisiens.

Un projet pour une ville mieux gĂ©rĂ©e, plus propre, mieux protĂ©gĂ©e, plus innovante et plus belle ! Avec moi, pas de retour en arriĂšre. Cap sur l’avenir !

 


đŸ”č️ À quelle occasion votre route a-t-elle croisĂ©e celle d’Édouard Philippe ?

C’Ă©tait lors des primaires de la droite et du centre en 2016. J’ai alors commencĂ© Ă  nouer une relation de confiance avec Édouard Philippe. Nous soutenions ensemble Alain JuppĂ©, dont nous Ă©tions, avec d'autres personnalitĂ©s, les porte-parole.

J’ai alors dĂ©couvert un homme de grande valeur, Ă  l’intelligence vive et avec beaucoup d’humour, parfois mordant, mais toujours empreint de justesse. J’ai appris Ă  connaĂźtre un homme de trĂšs grande qualitĂ©.

Au fil du temps, nous avons tissĂ© une relation plus personnelle, nous avons su prĂ©server et faire grandir l’amitiĂ©.

 

đŸ”·️ DE L'UTILITÉ DES RÉSEAUX SOCIAUX... 



đŸ”č️Vous utilisez souvent les rĂ©seaux sociaux, par choix ou nĂ©cessitĂ©... les gĂ©rez vous-mĂȘme ?

C’est un outil intĂ©ressant. Je le vois comme un moyen de dialoguer, de partager, de rendre compte. Et oui, le plus souvent, c’est bien moi qui suis derriĂšre le clavier. J’essaie de garder une parole authentique, respectueuse et directe.

Cela dit, je ne suis pas naĂŻf. Ces plateformes peuvent aussi devenir le théùtre d’une violence verbale parfois dĂ©mesurĂ©e, ce qui doit nous interroger collectivement.

Cette agressivité permanente, souvent anonyme, nuit au débat démocratique.

Elle Ă©loigne les citoyens du fond des sujets, crĂ©e du bruit au lieu de favoriser l’Ă©change. Il est essentiel de restaurer une forme de civilitĂ© numĂ©rique, de rappeler que derriĂšre chaque message, il y a une personne, une conscience, une dignitĂ©. La politique ne peut pas se rĂ©duire Ă  des slogans ou Ă  des invectives. Elle doit rester un lieu de confrontation d’idĂ©es, certes, mais dans le respect de l’autre.

J’essaie, Ă  mon modeste niveau, de contribuer Ă  cela, en conservant une parole calme, lisible, tournĂ©e vers le dialogue. Je crois que notre dĂ©mocratie mĂ©rite mieux que la brutalitĂ© algorithmique et le clash permanent.

 

đŸ”č️ Il n'y a pas qu'une vie dans la vie...  À quoi pensez-vous en vous rasant le matin ? 

Je pense à ma journée, à mes rendez-vous prévus, aux gens que je vais croiser, aux idées ou aux dossiers à faire avancer.

J’anticipe aussi les Ă©changes Ă  venir avec une Ă©quipe associative, une famille rĂ©cemment aidĂ©e, un commerçant qui m’a alertĂ© sur une difficultĂ©, ou encore une personne que je n’ai pas revue depuis longtemps et dont j’espĂšre des nouvelles.

Et puis parfois, simplement Ă  la beautĂ© d’un instant, un lever de soleil sur Montmartre, un sourire Ă©changĂ© au coin d’une rue, une discussion impromptue sur un marchĂ© ou dans un cafĂ©.

Ce sont ces instants, simples, qui donnent tout leur sens Ă  l’action publique. Car servir, ce n’est pas seulement bĂątir des projets, c’est aussi ĂȘtre prĂ©sent, attentif, engagĂ© dans la rĂ©alitĂ© quotidienne des gens. C’est lĂ  que se trouve, Ă  mes yeux, la noblesse de la politique.

 


đŸ”č️ Dans votre livre "Revoir Paris" vous posiez en 2019 le postulat d'une nĂ©cessaire rĂ©flexion sur la Capitale et traciez l'esquisse d'un Paris rĂȘvĂ©, loin de tout sectarisme et conformisme. Une actualisation est-elle en prĂ©paration ?

En 2019, je posais un constat global dans Revoir Paris sur l’Ă©tat de notre capitale : une gouvernance cloisonnĂ©e, un espace public saturĂ© et dĂ©sorganisĂ©, des finances publiques fragilisĂ©es, une politique de densification trop importante, des problĂšmes de tranquillitĂ©... Six ans plus tard, force est de constater que ce diagnostic reste largement d’actualitĂ©. Ce n’est malheureusement pas une bonne nouvelle. Cela signifie que les mĂȘmes blocages structurels perdurent, que les mĂȘmes inerties freinent encore les transformations indispensables.

Pour autant, il serait illusoire de penser que les dĂ©fis sont immobiles. Ils changent, s’intensifient, se recomposent. Ils Ă©voluent aussi, comme les attentes des Parisiennes et des Parisiens. Le dĂ©rĂšglement climatique est une rĂ©alitĂ© de plus en plus prĂ©gnante et tangible. La question du logement est devenue une urgence sociale. La mobilitĂ© se heurte Ă  l’engorgement, Ă  l’inĂ©galitĂ© d’accĂšs, Ă  l’absence de vision cohĂ©rente. La propretĂ© de l’espace public interroge, tout comme la place du numĂ©rique dans nos sociĂ©tĂ©s. Le vivre-ensemble, enfin, se heurte Ă  une forme d’archipelisation urbaine, oĂč chacun vit cĂŽte Ă  cĂŽte plus que rĂ©ellement ensemble. Dans une capitale parfois brutale, les Parisiennes et les Parisiens ont un besoin d’apaisement.

Les dĂ©fis Ă©voluent donc mais de nouvelles solutions apparaissent aussi. Elles sont lĂ , portĂ©es par des associations, des collectifs, des entreprises, des habitants, des Ă©lus de terrain Ă  Paris mais aussi dans d’autres villes françaises, europĂ©ennes et mondiales. Des leviers innovants, des expĂ©rimentations rĂ©ussies, des initiatives inspirantes dessinent les contours d’un autre possible. Encore faut-il une volontĂ© politique pour les embrasser pleinement, les amplifier, les coordonner.

Ce travail est en cours. Il se construit pas Ă  pas, dans l’Ă©change, l’Ă©coute et l’exigence. Avec celles et ceux qui, chaque jour, Ɠuvrent pour leur quartier, pour leur ville, souvent loin des projecteurs.

Je refuse le fatalisme. Je crois que Paris mérite mieux que la gestion à vue, mieux que les postures et les divisions stériles. Elle mérite une ambition claire, exigeante, mais réaliste. Une ambition à la hauteur de son histoire, de sa richesse humaine et des aspirations de ses habitants.

 

đŸ”č️La personne que vous ĂȘtes aujourd'hui a-t-elle rĂ©alisĂ©e une partie de ses rĂȘves d'enfant ?

Oui, dans une certaine mesure. Mais ce n’est pas encore fini – enfin j’espĂšre (rires) !

Plus jeune, je voulais participer Ă  la vie de la citĂ©, continuer Ă  apprendre et Ă  comprendre l’organisation de notre sociĂ©tĂ© et surtout me rendre utile.

Aujourd’hui, je continue d’apprendre, de m’interroger. Je suis lĂ  oĂč je voulais ĂȘtre, c’est-Ă -dire, engagĂ© auprĂšs des autres.

 

đŸ”č️ Si vous aviez la possibilitĂ© de faire vous-mĂȘme les questions/rĂ©ponses laquelle vous seriez-vous posĂ©e et quelle rĂ©ponse y auriez-vous apportĂ©e ?

Je prĂ©cise quand mĂȘme Ă  vos lecteurs que je suis trĂšs attachĂ© Ă  l’indĂ©pendance des journalistes ! (rires)

Si je devais me prĂȘter Ă  l’exercice, je me poserais peut-ĂȘtre la question suivante :



Et ma rĂ©ponse serait 👇

Je ne supporte pas de regarder les choses aller mal sans rien faire. Parce que je dĂ©teste l’indiffĂ©rence, la rĂ©signation, le cynisme. Parce que je crois profondĂ©ment que la politique peut - et doit - encore ĂȘtre un levier pour changer la vie.

Je ne suis pas naĂŻf. Je connais les jeux de pouvoir, les coups bas, les renoncements en coulisses. Mais je connais aussi les regards qu’on croise sur le terrain, les gens qu’on aide pour de vrai, les combats qui valent la peine. Et c’est ça, le moteur.

L’envie de continuer Ă  se battre, Ă  rester debout, Ă  faire sa part. MĂȘme quand c’est usant. Surtout quand c’est usant.

 


đŸ”·️ PIERRE-YVES BOURNAZEL VOUS NE LAISSEZ PAS INDIFFÉRENTS LES LECTEURS DE "MINE D'INFOS...


Globalement trÚs positifs les témoignages parvenus à la rédaction vous décrivent comme un vrai professionnel de la politique :

 "Je connais peu PYB. Ce que je perçois de lui est, qu'il est doux, calme, empathique, avenant, sĂ©rieux, rigoureux, sincĂšre, soucieux de mettre en avant ses idĂ©es et son projet plus que sa personne. Un homme bien, Ă  l'Ă©coute et au service de ses concitoyens."


RĂ©actif, brillant, Ă©nergique, empathique vous ĂȘtes dĂ©peint comme un politique dotĂ© d'une grande capacitĂ© de travail :

 "'C'est un bosseur qui connaĂźt ses dossiers Ă  fond"

"Il manifeste beaucoup d’empathie envers les personnes qu’il rencontre"


TrĂšs attentif au devenir de Paris, au service des Parisiennes et des Parisiens une majoritĂ© de lecteurs dĂ©clarent, Ă  l'instar de Ă‰douard Philippe, qu'ils ont "hĂąte de vous voir Ă  la mairie de Paris".

 

Si votre engagement sur le terrain semble faire l'unanimité :

"C'est un élu trÚs présent sur le 18Úme arrondissement"


On ne peut cependant pas plaire Ă  tout le monde ainsi pour ce lecteur vous seriez :

"Un rĂ©publicain respectueux qui s’est toujours trompĂ© politiquement".


Autre reproche amer qui revient dans plusieurs commentaires comme celui-ci :

"Comment un politique aguerri, aussi présent sur le terrain a-t-il pu se faire battre par Aymeric Caron ? "


đŸ”č️ Que vous inspire ces commentaires parfois acides... Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ? 

Je suis touchĂ© par les mots bienveillants, et j’en remercie vos lecteurs.

Ces retours positifs sont prĂ©cieux et me rappellent que l’on peut faire de la politique et s’engager sans fracas, sans outrance, mais avec sĂ©rieux, engagement et humanitĂ©.

Quant aux critiques, je les entends avec humilité quand elles sont argumentées.

Elles font partie du jeu dĂ©mocratique. 

On ne peut plaire Ă  tout le monde. 

L’essentiel, c’est de rester fidĂšle Ă  ses valeurs, d’agir avec sincĂ©ritĂ© et de ne jamais cesser d’Ă©couter.

En effet, en 2022, je n'ai pas Ă©tĂ© réélu dĂ©putĂ© aprĂšs avoir menĂ© un combat extrĂȘmement difficile dans une circonscription, la 18Ăšme de Paris, trĂšs ancrĂ©e Ă  gauche. 

Jean-Luc MĂ©lenchon y rĂ©alise plus 40% des voix au premier tour de la prĂ©sidentielle. Je le savais. Et pourtant, j’y suis allĂ©. Sans calcul. Sans reniement. Je l’ai fait par fidĂ©litĂ© aux habitants, au territoire, et Ă  mes engagements. Et j’ai Ă©tĂ© particuliĂšrement honorĂ© des soutiens de 18 645 habitants (soit prĂšs de 49% des Ă©lecteurs), ainsi que de ceux d’Édouard Philippe et de Bertrand DelanoĂ«.

Pour moi, l’engagement politique nĂ©cessite de la constance, de la persĂ©vĂ©rance, de la sincĂ©ritĂ© dans l’engagement et bien entendu du travail. 

J’ai toujours voulu construire dans la durĂ©e et me prĂ©senter lĂ  oĂč je vivais et oĂč je me sentais bien. 

Dix-huit ans aprĂšs, on ne peut pas me reprocher ni la facilitĂ©, ni l’infidĂ©litĂ©.

J’ai montrĂ© de la constance et la cohĂ©rence de mon parcours. 


Élu et réélu au conseil de Paris, Ă©lu comme dĂ©putĂ©, j’ai toujours Ă©tĂ© Ă  l’Ă©coute, prĂ©sent aux manifestations associatives et citoyennes, Ă©laborĂ© des idĂ©es et des projets.

J’ai connu des dĂ©faites et j’ai connu des victoires. 

Elles font partie du chemin. Les rĂ©sultats d’hier ne doivent pas nous faire baisser les bras. 

Ce qui compte, c’est ce que l’on en fait.

Et je continuerai. Parce que je crois Ă  ce que je fais. 

Parce que j’ai des Ă©quipes, des amis et des soutiens formidables. 

Je ne lĂąche jamais rien. 

Et puis, pardonnez-moi ce clin d’Ɠil Ă  ma rĂ©gion natale, les corrĂ©ziens sont tenaces et coriaces. Ne l’oubliez jamais !

 

Propos recueillis par  Nora Ansell-Salles Legrand





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