Nora ANSELL-SALLES

mercredi 27 novembre 2024

Tri des déchets... ce qu'il faut savoir

Nous sommes de plus en plus nombreux  à trier  nos déchets. 
Mais le faisons-nous correctement ! Vérifions-le ensemble* .

Le recyclage est un procédé de traitement des déchets (industriels ou ménagers) de produits arrivés en fin de vie, qui permet de réintroduire certains de leurs matériaux dans la production de nouveaux produits. Les matériaux recyclables comprennent certains métaux, plastiques et cartons, le verre, les gravats, etc.

Le tri est « très facile » ont à l’esprit un référent en cas de besoin, ce qui souligne l’importance que peut avoir la pédagogie pour lever certains freins à la pratique.

 
Plus généralement, on observe une polarisation forte entre d’une part, des Français déjà acquis au tri sélectif (globalement bien informés et trouvant la pratique facile) et d’autre part, ceux qui y demeurent à convaincre.

 
…Et cela se vérifie sur le tri des biodéchets


Les pratiquants du tri des biodéchets (consistant à mettre dans une poubelle séparée les matières périssables telles que des restes de nourriture) sont également ceux qui sont les plus engagés dans le tri de manière générale. Si une légère majorité de Français recycle ses biodéchets (54%), ils sont…

63% des plus informés sur les bonnes pratiques de tri en général.
69% de ceux qui trouvent le tri très facile globalement.
 
 Le tri des biodéchets plus spécifiquement, assez intégré par les ruraux, doit encore convaincre une partie des Français

1. La pratique de tri des biodéchets est prépondérante chez les Français ruraux

Au-delà du niveau d’information et du degré de facilité de la pratique, les caractéristiques des personnes les plus sensibles au tri en général et au tri des biodéchets en particulier sont très proches. Le fait d’habiter dans une commune rurale, dans une maison avec jardin, est souvent corrélé à une adoption plus large du tri.

Si 54% des Français dans leur ensemble trient leurs biodéchets, ils sont 82% à le faire en commune rurale, soit 2,5 fois plus qu’en agglomération parisienne (33%).

De même, les personnes habitant dans une maison sont plus nombreuses à pratiquer ce tri (69%) que celles qui occupent un appartement (28%).
Les sondés ayant accès à un jardin trient 3 fois plus que les autres leurs biodéchets (67% VS 22% sans jardin).
 
Le niveau d’information influence, de la même manière que pour le tri en général, la pratique. Parmi ceux qui s’estiment suffisamment informés sur la manière de trier leurs biodéchets (45% des Français en moyenne), nous retrouvons….

Les habitants ruraux (56% VS 41% en agglomération parisienne),
En maison (53% VS 33% en appartement)
Avec accès à un jardin (51% VS 32% sans jardin).
 
Ces différences territoriales sont à mettre en perspective avec les problématiques d’espace qui peuvent compliquer la pratique.

 
L’intégration du tri des biodéchets au quotidien est appréhendée positivement, même si des craintes sont présentes chez ceux qui ne l’ont jamais pratiqué            
Le caractère obligatoire pour les communes de mettre à disposition une solution de tri des biodéchets (entrant en vigueur le 1er janvier 2024) est connu par la majorité des interrogés (60% des Français) et soutenu par 62% d’entre eux qui y voient une opportunité pour l’écologie. Là aussi, les ruraux sont ceux qui expriment le plus leur adhésion (70% y associent un bienfait).

Malgré tout, 34% font part de craintes quant à la pratique (44% en agglomération parisienne) : elles sont davantage présentes chez ceux qui ne l’ont pas encore adoptée (44% VS 25%) et ceux qui sont moins informés sur le tri en général (42% VS 26%).

Les appréhensions exprimées sont d’abord liées aux odeurs (68%) et à la présence d’insectes (64%). À noter que la contrainte de temps figure parmi les dernières craintes citées (34%).

Les positions des Français par rapport au tri sont très polarisées, entre ceux qui semblent acquis à la cause (souvent ruraux, plus informés) et les autres.

Pour ces derniers, un accompagnement, (notamment par un relais d’information pédagogique et clair) permettrait d’alléger les doutes et éventuelles appréhensions liées aux différentes pratiques.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération.

Source enquête Ifop décembre 2023.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 novembre au 1er décembre 2023.
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 interlocuteurs
Fabienne Gomant Directrice adjointe du pôle Opinion & Stratégies d'Entreprises
 

🔷️ CONSIGNES DE BASE 

Les emballages, en papier, carton, plastique (uniquement les bouteilles, bidons et flacons...)

👉 se déposent, en vrac, dans la poubelle jaune.

Jeter dans le bac jaune tous les emballages et papiers en vrac, séparés les uns des autres.
Ne pas déchirer ou froisser les papiers avant de les jeter dans le bac jaune.

Les emballages en verre

👉 dans le bac réservé au verre.


Les déchets alimentaires, et non toxiques

👉 dans la poubelle des ordures ménagères.

😉 Pensez à les vider & les rincer éventuellement pour qu’elles soient à peu près propres .


 🫠 Saviez-vous que vous pouvez désormais 

laisser les bouchons sur les bouteilles d’eau et de lait et jeter les bouteilles d’huile dans la poubelle jaune.

 
🤔 Que faire des emballages en plastique ? 

Le principe est de recycler ceux qui contiennent le plus de matière première. 

🤔 Et les petits... 

Ceux qui  ne pèsent pas assez lourd vont dans la poubelle des ordures ménagères.

 
🤔 et les jouets en plastique ?    
Leurs composants ne sont pas toujours les mêmes que ceux des emballages plastiques classiques.  on ne les recycle pas. De plus les fabricants ne paient pas pour le recyclage.

🤔 Quid des prospectus journaux etc... ?    

Les journaux, catalogues et autres brochures 

👉 dans le bac bleu, si vous avez un à disposition ou dans le bac jaune.

 ✉️ Vos courriers doivent toujours être jetés avec les ordures ménagères.


🤔 Où doit-on jeter les queues de poisson depuis janvier 2024 ?

Une nouveauté légale qui implique certains ajustements. Désormais, vous devrez jeter dans une poubelle spécifique les épluchures de fruits et légumes, les produits périmés, mais aussi les restes des assiettes y compris la viande, le poisson, les os, les arêtes, les coquillages, le pain ou le marc de café.2 févr. 2024

🔷️ Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le tri des déchets biodégradables à la source est généralisé : tous les citoyens doivent trier leurs déchets organiques chez eux. 

Alors, comment s'y prendre ? 
Est-ce que le compostage domestique devient obligatoire ? 
Comment sont valorisés nos déchets biodégradables ?

Tri des biodéchets obligatoire depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 : que dit la loi ?
Impulsée par une directive européenne, la loi du 10 février 2020 contre le gaspillage et pour l’économie circulaire instaure une nouvelle pratique pour réduire notre empreinte carbone : depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le tri à la source des déchets biodégradables est généralisé. Cette obligation légale concerne toutes les entreprises, les collectivités et les particuliers (en logement individuel ou en copropriété).  

L’objectif ?
Faire en sorte que ces déchets provenant de la terre y retournent, en évitant leur incinération ou leur mise en décharge. Et ainsi, limiter la quantité de déchets à gérer sur le plan national.

🤔 Il y aura t-il de nouveau changement en 2025 ?
Oui, à partir de 2025, des poubelles de tri seront installées dans les espaces publics, tels que les parcs, rues et places. Ce déploiement vise à encourager les Français à trier leurs déchets, même en dehors de leur domicile, afin de renforcer la collecte sélective et d'améliorer les taux de recyclage.
 
 🤔 va t-on trier d’autres objets a l'avenir ?

Le petit matériel médical [seringues, déchets de l’automédication,  médicaments, pourront être déposés dans des bacs de récupération, en pharmacie. 

La collecte des déchets dangereux [ batteries, solvants etc... sera mise en place sur le modèle de celle des vêtements  et des meubles.

 
Est-ce qu’on trie de la même manière partout en France ?    

Non, parce qu’il existe plus de 36 700 communes françaises et que chacune a sa méthode ! Mais, en écho au Grenelle, une harmonisation va être réalisée dans les prochaines années. Comme ça, on jettera de la même façon en Bretagne, à Paris et dans le Sud !

 
Le tri sélectif est-il vraiment utile ?    

Absolument. On recycle aujourd’hui 60 % des emballages. 3 millions de tonnes de matières premières sont ainsi récupérées puis réutilisées par les industries. Ça évite de gaspiller de l’énergie et du pétrole.


🔷️ 4 consignes à retenir pour vos emballages :

🔹️Bien vider les emballages, inutile de les laver.

🔹️Laisser le bouchon sur les bouteilles en plastique.

🔹️Jeter dans le bac jaune tous les emballages et papiers en vrac, séparés les uns des autres.

🔹️Ne pas déchirer ou froisser les papiers avant de les jeter dans le bac jaune.

* Bernard Hérodin, directeur d’Eco-Emballages [ Eco-organisme pour le tri, la collecte et le recyclage des emballages ménagers] a récemment fait le point pour le magazine Elle.


🔷️ L’évolution du recyclage en France

La France s’est fixée comme objectif de porter le taux de recyclage des déchets non minéraux non dangereux à 55 % en 2020 et 65 % en 2025. En 2020, 43 % de ces déchets ont été recyclés, contre 46,8 % en 2010. Parallèlement, 30 % des déchets dangereux et 54 % des déchets minéraux ont été recyclés. Tous déchets confondus, le taux de recyclage est de 50 % (recyclage matière et organique), contre 48 % en 2010.

Concernant les déchets du bâtiment, l’Ademe estime que les déchets non dangereux sont actuellement valorisés à hauteur de 69 % : 29 % sont utilisés en remblaiement de carrière, 38 % sont recyclés et 2 % sont valorisés énergétiquement. Le taux de valorisation matière des déchets du bâtiment est ainsi de 67 %, proche de l’objectif réglementaire de 70 % pour 2020 fixé pour l’ensemble de la filière BTP (article L541-1 du Code de l’environnement).

Les collectivités locales développent la collecte sélective des déchets ménagers et assimilés (porte à porte, conteneurs d’apports volontaires et déchèteries) et le nombre de filières à responsabilité élargie du producteur est en forte croissance, ce qui permet un meilleur traitement des déchets municipaux. Ainsi, entre 2016 et 2021, le taux de recyclage matière et organique de ces déchets est passé de 39,7 % à 44,2 %. Dans le même temps, la mise en décharge décroît régulièrement, passant de 28,6 % à 23,4 % des tonnages.


Traitement des déchets municipaux
En millions de tonnes
© SDES
Note : Les déchets municipaux comprennent les déchets ménagers et assimilés, hors déblais et gravats, collectés par le service public de gestion des déchets, les déchets ménagers collectés par d’autres canaux (retour distributeurs, bornes de collecte...) ainsi que les biodéchets compostés à domicile.
Source : Ademe, enquêtes collecte et traitement, filières REP. Traitements : SDES, 2023.

Les filières REP
Cette tendance vers une meilleure valorisation des déchets est favorisée par la structuration de filières spécialisées, dites de « responsabilité élargie du producteur », qui organisent la gestion de certains flux de déchets.

Fin 2021, 14 filières spécialisées étaient en fonction pour des flux de déchets spécifiques en raison de leur quantité ou de leur dangerosité (emballages ménagers, véhicules hors d’usage, équipements électriques et électroniques, ameublement, etc.). En 2021, 9,4 Mt ont ainsi été collectées à destination du recyclage sous la responsabilité des éco-organismes concernés. Ce dispositif est financé par les contributions perçues par les éco-organismes (1,8 milliard d’euros, dont 830 millions d’euros reversés aux collectivités locales pour l’organisation de la collecte).

Grâce à la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi « AGEC ») ce dispositif est en plein essor : d’ici 2025, 24 filières REP devraient être mises en place. En 2022, les filières pour les lubrifiants, bricolage et jardin, sports et loisirs et jouets ont vu le jour, au 1er janvier 2023 ce fut celle relative aux produits et matériaux de construction. Cinq nouvelles filières REP sont en préparation : emballages de la restauration (2023), chewing-gums, textiles sanitaires (2024), engins de pêche avec plastique, emballages industriels et commerciaux (2025).

Concernant les déchets du bâtiment, la filière devra gérer des tonnages très importants (plus de 40 Mt/an). L’instauration de cette filière devrait entraîner la diminution des dépôts sauvages, composés en grande partie de déchets du bâtiment, grâce à un principe de reprise gratuite des déchets financé par les éco-organismes agréés. Le cahier des charges comporte des objectifs de collecte, de valorisation et de recyclage. Ainsi, le taux de valorisation des déchets inertes devra progresser pour atteindre 88 % en 2027, celui de l’ensemble des déchets (hors métaux) 57 %.

La dépense de gestion des déchets
En 2021, la dépense de gestion des déchets (investissements et frais de fonctionnement de la collecte, du tri et du traitement des déchets des ménages et des entreprises, ainsi que le nettoyage des rues) atteint 19,6 Md€. Les entreprises sont les principaux financeurs de cette dépense avec 7,6 Md€ (soit 39 % de la dépense totale), devant les ménages avec 6,7 Md€ (34 %) et les administrations publiques avec 5,3 Md€ (27 %).

Entre 2009 et 2021, le coût de gestion d’une tonne de déchets municipaux est passé de 199 € à 269 €. Sur cette même période, ces dépenses ont été financées par une progression de près de 3 % en moyenne annuelle de la taxe ou de la redevance sur l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM/REOM).

Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2023 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2023

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🔷️ CE QU'IL FAUT RETENIR ...

RÉPONSE AUX QUESTIONS  QUI REVIENNENT  LE PLUS SOUVENT :

🔹️Quels sont les différents types de déchets recyclables ?

Les déchets liquides. ...
Les déchets solides inorganiques. ...
Les déchets organiques. ...
Les déchets dangereux. ...
Le recyclage, en pratique, pour les particuliers. ...
Recyclage mécanique. ...
Recyclage énergétique. ...
Recyclage chimique.


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