Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 24 août 2022

Et si le Liban redevenait la « Grande fille » de la Francophonie !






Tribune de Gilles Djeyaramane pour France Antilles reproduite avec l'aimable autorisation de son auteur.

Deux ans après la terrible explosion de 2  750 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth qui a détruit une partie de sa capitale le Liban serait bien inspiré de se rapprocher de l’espace francophone aussi bien sur les champs sociaux et culturels que politiques et économiques. 



4 août 2020 une explosion d’une ampleur sans précédent, un des plus grande drame  (d’ordre non  militaire ou nucléaire) secouait le pays du Cèdre et détruisait une partie de Beyrouth. Un bilan très lourd : plus de 200 morts et 6500 blessés…

Durant plusieurs jours voire plusieurs  semaines, les images filmées et diffusées par de nombreuses équipes de télévision internationales se propageaient à travers le monde et faisaient de nous des libanais de coeur.





La France au secours du Liban 

Dès les premières heures de la catastrophe les autorités françaises sous l’impulsion du président Emmanuel Macron se sont portées au secours du peuple libanais.

Si le Président Macron s’implique fortement dans la gestion  médiatique de la crise,  le gouvernement français débloque des moyens matériels et humains considérables . 

C’est un véritable pont aérien qui a été mise en place par la France. Dons de matériel, de médicaments, de produits alimentaires, mise à disposition de postes sanitaires de secours d’urgence et de secouristes… Le communiqué de presse officiel du gouvernement français rappelait que cette « mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs français a pour but d’apporter une assistance d’urgence aux Libanais dans des secteurs prioritaires, en particulier le domaine médical, l’éducation, la réhabilitation des logements et des infrastructures et l’aide alimentaire ».





Une gestion fortement contestée de la catastrophe 

Nombreux sont les libanais vivant au Liban ou expatriés qui clament leur mécontentement de la gestion de la crise, de l’enquête et de la reconstruction.

Le 3 juillet dernier dans une tribune publiée par un grand quotidien français, la directrice France Human Rights Watch,  Bénédicte Jeannerod  et la chercheure Aya Majzoub exprimaient leur désarroi et appelaient ouvertement  le président français à la rescousse. De plus, ce 3 août , un an après l’explosion, l’ONG Human Rights Watch publiait un rapport accusant les responsables libanais d’entrave à l’enquête. 





Le Liban doit continuer à affirmer son appartenance pleine et entière à l’espace francophone

La population libanaise aussi bien de nationalité libanaise que les membres de la diaspora  constitue un acteur majeur économique de l’espace francophone.

Ses membres occupent dans de nombreux pays des postes à responsabilités dans de nombreux secteurs (commerce, construction-BTP, finances, transports, champs medical, etc) mais également dans l’élite politique et culturelle ( journalistes, avocats, écrivains, conseillers et stratèges politiques…). On pourra citer à titre d’illustration les familles  Salamé ou Bourgi…

Plusieurs événements récents méritent  d’être soulignés aussi bien sur le plan culturel qu’institutionnel.

Ainsi, c’est à l'unanimité que l'Académie française a décerné, la « Grande médaille de la francophonie » à L'Orient-Le Jour, « un journal qui ouvre des fenêtres lumineuses sur le reste du monde afin que sa jeunesse puisse respirer le grand air » selon les déclarations de Dany Laferrière, membre de l’Académie. La Grande médaille de la francophonie récompense ceux qui participent au rayonnement de la langue française dans le monde. Elle a été notamment décernée par le passé au chanteur belge Stromae . 

Déjà en 2021, l'écrivain franco-libanais, Alexandre Najjar, avait été récompensé par le « Grand Prix de la Francophonie décerné par l'Académie ».

Des distinctions qui au delà de la littérature récompensent une vision humaniste et universaliste du monde.



Au niveau institutionnel et  citoyen, on notera les propos récents  d’Arnaud Ngatcha l'adjoint à la maire de Paris en charge de l'Europe, des relations internationales et de la Francophonie  « nous menons des actions concrètes. Lors de l'explosion sur le port de Beyrouth le 4 août 2020,  nous sommes passés par l'AIMF (Association Internationale des Maires Francophones) pour participer au financement de la reconstruction de l'Hôtel Karantina de Beyrouth (...) Nous avons aussi des accords de ville à ville qui permettent d'apporter des solutions souples et rapides » ».

Enfin, l’Organisation Internationale de la Francophonie va ouvrir cette année une représentation à Beyrouth. Nul doute que  sa secrétaire générale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo aura à cœur d’en faire une entité aussi puissante et constructive qu’une ambassade amie. 

Les libanais ont tout intérêt à tenir compte de leur appartenance à la famille francophone dans un monde multipolaire et interconnecté où il convient de cultiver son réseau et de rassurer ses alliés. Espérons également que cet arrimage à la Francophonie constituera une occasion de rappeler à certains responsables libanais l’importance de la lutte pour les droits de l’homme, contre le racisme ordinaire et l’esclavage moderne ou domestique.



jeudi 10 février 2022

Etienne Caniard côté jardin...


Chez Etienne Caniard, l'arbre cache parfois la forêt...

Bonjour Etienne Caniard, les lecteurs de "Mine d'infos" connaissent bien le militant engagé, l'homme d'action, bref l'homme public, beaucoup moins l'homme privé... et sa passion pour les bonsaïs...


- Comment est née votre passion pour les bonsaïs ?

En fait j’ai toujours été fasciné par les arbres, gamin je prélevais déja de jeunes arbres dans la forêt et essayais de les faire pousser sur le rebord de la fenêtre de ma chambre à coté de tout ce que je plantais … graines de haricots dans de la ouate, noyaux de fruits … Autant dire que cela ne ressemblait pas à grand chose et que la mortalité y était élevée, mais probablement était ce le début de ma passion pour les arbres quelle que soit leur taille. Je n’ai jamais eu la chance d’avoir un terrain pour y planter des arbres ( sinon peut être aurais je fait comme « L’homme qui plantait des arbres », ce très beau récit de Giono ) et les voir pousser. Aussi, très

naturellement je me suis contenté de petits arbres dans des boîtes jusqu’à ce que je réalise que cette imitation de la nature, cherchant à la reproduire avec les contraintes de la culture en pot était une vieille tradition chinoise, « bon-sai » pouvant être traduit littéralement par « planté dans un pot » C’est ensuite très progressivement que j’ai découvert le plaisir de marier des techniques horticoles et la recherche de l’esthétique. J’ai longtemps cultivé des bonsaïs comme Monsieur Jourdain faisait de la prose … sans le savoir!

 

A quelle occasion

votre 1er bonsaï a-t-il franchi la porte de votre appartement ?

Aucune idée, les premiers étaient evidemment

le fruit de mes plant

ations, j’ai attendu longtemps avant d’avoir de « vrais » bonsaïs, des achats ou des cadeaux … parfois aussi des bonsaïs récupérés chez des amis qui ne savaient ou ne voulaient se donner la peine de s’en occuper.


Combien en avez-vous aujourd'hui ?

Une cinquantaine peuvent être considérés comme des  bonsaïs, suffisamment anciens avec une mise en forme bien démarrée, certains ayant plusieurs dizaines d’années, un ou deux probablement plus âgés que moi, c'est dire!


Mais si j'y ajoutent tous les plants qui ont entre 1 et 10 ans,  prélevés dans la nature ou issus de graines que j’ai moi même semées. Il y en a peut être entre 150 et 300 … beaucoup ne survivront pas très longtemps mais peut être faudrait-il que j’arrête de les multiplier … je ne m’y suis pas encore résolu

 

- Que vous apporte cette passion ?

D’abord le plaisir de tailler un bonsaï, d’essayer de se projeter dans le futur en imaginant quelles branches doivent être préservées, lesquelles doivent être enlevées ou raccourcies. C’est une occupation qui permet de faire le vide, d’oublier nos préoccupations, nos soucis nos problèmes. Ensuite le plaisir purement esthétique de regarder un bonsaï

qui a trouvé un équilibre, une silhouette élégante, le pot qui lui convient. Et  peut être aussi une dimension plus « intellectuelle » celle de la perception du temps. Qui n’a jamais imaginé devant un arbre multicentenaire celles et ceux qui l’ont vu jeune, les générations qui se sont succédées à l’ombre de ce témoin. C’est encore plus fascinant pour un bonsaï parce que si un arbre peut traverser les siècles sans intervention humaine un bonsaï a besoin de soins constants et c’est extraordinaire de penser à la transmission opérée sur plusieurs générations pour pouvoir admirer aujourd’hui des bonsaïs de 2 ou 300 ans.


C’est une belle leçon qui nous rappelle que nous ne sommes que de passage … en l’occurrence  un passage plus rapide que des plantes en pot!!

 

Quelle part occupe t-elle dans votre vie ?

C’est une vraie passion mais qui n’est pas dévorante. Je passe du temps à m’occuper de mes bonsaïs mais beaucoup moins que ce que l’on pense tout simplement parce que je ne suis qu’un modeste amateur. Ce qui est important c’est de les regarder, de les connaître pour deviner un défaut d’arrosage, l’apparition d’un parasite parce que leur mode de culture les rend evidemment plus rapidement vulnérables.


C’est la seule contrainte … qui

n’en est pas une lorsque l’on prend plaisir à passer les voir en rentrant du travail … c’est comme un jardin un très bon sas entre deux dimensions de nos vies.


- Vous devez vivre dans une forêt miniature... Comment gérez-vous l'espace ... d'ailleurs qui habite chez qui ? eux ou vous ?

Détrompez vous il n’y a qu’un seule bonsaï dans mon appartement. J’ai la chance d’avoir toujours eu, depuis que je suis parti de chez mes parents, un balcon, plus récemment une petite terrasse et maintenant un petit jardin. Il faut bien comprendre que les arbres vivent rarement en appartement et tous ou presque supportent des températures hivernales, du moins à Paris, dés lors que leurs racines sont protégées.


Seules les espèces tropicales ne supportent pas l’hiver dehors mais pour ma part … sauf une exception sur laquelle je reviendrai, j’ai toujours préféré les arbres qui peuvent rester dehors, les ormes de chine, les charmes, les ginkgos, les érables, les genévriers, j’ai même un tilleul offert par un ami proche qui est décédé en début d’année dernière et avec qui nous partagions cette passion … un exemple de la transmission dont je parlais au début de notre entretien.

Évidemment le nombre de bonsaïs a varié selon la taille des balcons … et aujourd’hui ils peuvent s’étendre dans le jardin … ce qui explique leur nombre

 

- Votre femme partage t-elle votre passion et a-t-elle le droit de  toucher aux bonsaïs ?

Elle est sensible à l’esthétique des bonsaïs mais ne s’en occupe pas vraiment … la question est évidemment posée de savoir si cela vient de moi, en clair si je délègue facilement cette responsabilité ou si j’ai du mal à faire confiance!! Un début de réponse quand même,  mon petit fils qui va avoir 7 ans cet été adore les bonsaïs et les taille avec une telle application et un tel soin que je lui fait totalement confiance … il a aussi commencé à semer des graines pour ses futurs bonsaïs!!

 

- Il y a t-il de la place pour d'autres plantes dans votre appartement ?

Vous avez eu la réponse il n’y a qu’un seul bonsaï très peu d'autres plantes dans l'appartement.


- Pouvez-vous nous parler du plus ancien de vos bonsaïs ?

Celui que j’ai depuis le plus longtemps ou le plus vieux? J’ai un bonsaï qui a  probablement connu la fin du 19ème ou au moins le début du 20eme siècle que j’ai acheté il y a quelques années, beaucoup ont quelques dizaines d’années, souvent des cadeaux, quelques uns moins vieux, entre vingt et trente ans que j’ai fait moi même. Mais chacun a une histoire comme ce petit cèdre qui a une dizaine d’années et qui vient du Liban. J’y étais  avec Thierry Beaudet et nous avons eu la chance de monter dans la réserve naturelle du Chouf où nous avons eu l'autorisation de prélever deux minuscules plantuel es sous le cèdre planté par Lamartine en 1833... voilà ce qu'il est devenu aujourd'hui :



- Comment va le bonsaï offert par les équipes de la Mutualité pour votre départ ?

C’est celui qui est dans notre appartement puisque c’est un ficus refusa qui ne supporterait pas de passer l’hiver dehors … il va bien comme on peut le constater.



- Quel bonsaï

représente le Graal pour vous ?

Il existe des bonsaïs fantastiques d’une beauté extraordinaire … mais rien à voir avec les miens la différence est peut être encore plus grande que si je comparais mon tennis à celui de Federer ou de Nadal.

Ce sont de bonsaïs qui exigent des soins constants, une attention continue c'est un vrai travail de professionnel...

Comme ces photos en témoignent:



- Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs tentés par l'achat d'un bonsaï ?

De ne pas hésiter mais en commençant modestement avec des espèces plutôt résistantes comme les ormes de Chine qui ont en outre naturellement des feuilles de petite taille ce qui les rend plus élégants. Penser à les arroser, les laisser dehors ou sur un balcon, ne plus les bouger lorsqu’ils ont trouvé l’endroit où ils se plaisent en terme d’exposition, d’ombre, de vent … et à m’envoyer rapidement une photo s’ils ont l’impression qu’il ne va pas bien!!!

Comme Georges Brassens, Étienne CANIARD, vit heureux près de son arbre... 

ou plutôt de ses bonsaïs!

https://vm.tiktok.com/ZML24AxC7/

Merci à lui d'avoir accepté de lever le voile sur une partie plus personnelle de sa vie.

📧: pour tout conseil sur l'entretien de votre bonsaï, envoyez un mail à Etienne Caniard, sans oublier de joindre une photo :

 e.caniard@wanadoo.fr 



 

mercredi 6 avril 2016

Un million de migrants arrivés sans visa en Europe en 2015 : Qui sont-ils ?

VU POUR VOUS:
Un million de migrants arrivés sans visa en Europe en 2015 : Qui sont-ils ?
Le nombre de migrants arrivés en Grèce et en Italie et de personnes ayant demandé l’asile en Allemagne a dépassé le million en 2015. Présentant une synthèse des statistiques disponibles, Philippe Fargues examine plusieurs questions : S’agit-il d’une crise de migrants ou de réfugiés ? Quels en ont été les facteurs déclencheurs ? Quelles solutions pour en sortir ?
Alors que le nombre d’entrées irrégulières dans l’Union européenne via la Méditerranée s’est maintenu autour de quelques dizaines de milliers par an jusqu’en 2013, elles atteignent plus de 200 000 en 2014 et plus d’un million en 2015. La Méditerranée est devenue la route migratoire la plus létale au monde depuis le début du XXIe siècle. Entre 2000 et 2015, on a enregistré 26 115 décès sur un total de 1 664 211 personnes ayant traversé, soit un risque de décès pendant le voyage de 15 pour mille en moyenne. Les routes s’étant progressivement déplacées de la Méditerranée centrale, à haut risque, vers la Méditerranée orientale, moins dangereuse, il en résulte un niveau de létalité moindre en 2015, inférieur à 4 pour mille.
Les réfugiés représentent la majorité des flux les plus récents. Leur proportion est passée de 33 % à 76 % parmi les migrants entrés irrégulièrement en Italie et en Grèce au cours des cinq dernières années. L’idée selon laquelle les personnes qui franchissent illégalement les frontières extérieures de l’Europe seraient pour la plupart des migrants économiques déguisés en demandeurs d’asile est de moins en moins crédible. On doit s’attendre à ce que les mouvements de réfugiés dans le voisinage de l’Europe se poursuivent. D’un côté les guerres et les conflits alimentent la migration forcée de Syrie, Irak, Palestine et Libye. De l’autre, les réfugiés installés en Jordanie, au Liban, en Irak et en Turquie risquent eux aussi de migrer à nouveau.
La « crise des réfugiés » se déroule parallèlement à deux autres crises : une interminable crise économique productrice de chômage chez les Européens et une crise démographique qui fait planer la perspective de dépopulation. Les migrants peuvent être vus à la fois comme un problème (ils viennent concurrencer les natifs pour de maigres emplois disponibles), et une solution (ils pourront remplacer les natifs qui manquent). Alors que la crise économique va passer, la crise démographique va prendre de l’ampleur et sa résolution prendra du temps. Les migrations de remplacement pourraient faire partie des réponses de l’Europe à sa situation démographique.

mardi 27 octobre 2015

Réfugiés syriens au Liban : Gérard Larcher, Président du Sénat, a apporté des aides financières

 

Présidence du Sénat

Communiqué de presse

Paris, le 27 octobre 2015
Réfugiés syriens au Liban :
Gérard Larcher, Président du Sénat, a apporté des aides financières

Le Président du Sénat, Gérard Larcher, en visite officielle au Liban du 22 au 24 octobre, s’est rendu dans le camp de réfugiés de Barelias, dans la plaine de la Bekaa.

Accompagné de trois sénateurs, M. François Zocchetto, Sénateur de la Mayenne, Président du groupe UDI-UC, Mme Bariza Khiari, Sénatrice de Paris, Présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Liban, Mme Christiane Kammermann, Sénatrice représentant les Français établis hors de France, il s’est entretenu avec les représentants du HCR et d’ONG françaises engagées sur le terrain. Il a pu également dialoguer avec des familles de déplacés syriens au Liban et manifester sa solidarité à la population libanaise, qui accueille plus de 1,5 million de réfugiés (soit un tiers de la population libanaise).

Il a annoncé que le Sénat allait débloquer une aide exceptionnelle au bénéfice des réfugiés au Liban et des populations libanaises qui les accueillent par le biais de :
- l’Ordre de Malte : 257.000 euros afin de renforcer les services de soins médicaux et sociaux ;
- ACTED (Agence d’aide à la coopération technique et au développement) : 300.000 euros pour favoriser l’accès à l’eau et répondre aux besoins élémentaires en matière de logement, dans les provinces de l’Akkar (Nord du Liban), ainsi que du Grand Beyrouth et Mont Liban.

Ces aides nouvelles s’ajoutent aux 250.000 euros déjà versés par le Sénat pour venir en aide aux réfugiés des conflits en Syrie et en Irak, notamment dans le Kurdistan irakien, grâce à la Dotation d’action parlementaire.