Communiqué
Le 14
avril 2015, la revue European Neuropsychopharmacolgy a publié les résultats d'un
essai du baclofène à fortes doses dans l'addiction à l'alcool intitulé BACLAD
(baclofène à hautes doses dans le traitement de la dépendance à l'alcool). Cette
étude contrôlée en double aveugle contre placebo portant sur deux groupes de 28
patients est la première de ce type, puisque les résultats des deux études
françaises Bacloville et Alpadir n'ont pas encore été
publiés.
Les résultats de BACLAD sont en faveur du baclofène et confirment avec le plus haut niveau de preuve les observations déjà faites par tous ceux qui connaissent l'effet du baclofène et restent indépendants d'éventuels liens d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique pouvant orienter leur jugement.
Le
résultat principal est du même ordre de grandeur que ceux obtenus dans les
suivis de cohorte ou l'enquête de l'association baclofène : 42,9 % d'abstinents
sous baclofène, soit 12 sur 28 patients, sur toute la période de l'étude, contre
14,3 % sous placebo, soit 4 patients sur 28, différence statistiquement
significative. Les auteurs de l'étude observent un taux d'abstinents de 68 %
(15/22) chez les patients traités pendant la phase à doses fortes de 3 mois,
contre 23,8 % (5/21) chez les patients recevant le placebo, si on ne tient pas
compte des perdus de vue et des sorties d'essai.
La dose
quotidienne moyenne de baclofène dans le groupe traité était de 180 mg. Cette
étude démontre une fois de plus que limiter le traitement à 180 mg empêche une
forte proportion de patients de bénéficier du traitement et que nos critiques à
l'égard du protocole de l'étude Alpadir qui limite la posologie quotidienne à
180 mg étaient fondées.
BACLAD
montre aussi que le traitement est bien toléré, avec seulement deux sorties
d'essai pour effets indésirables dans le groupe baclofène.
Bien que
portant sur un faible nombre de patients, cette étude marque un tournant car
elle répond à l'interrogation des non-spécialistes sur le degré de preuve de
l'efficacité du baclofène dans l'alcoolo-dépendance.
Si cette
étude démontre bien l’efficacité des hautes doses de baclofène dans
l'alcoolo-dépendance, elle a cependant été menée avec comme objectif le maintien
de l'abstinence, ce qui ne correspond pas exactement aux caractéristiques des
effets du baclofène que décrivent médecins expérimentés et patients répondeurs.
Le baclofène permet une indifférence plus ou moins marquée à l’alcool. Pour
certains cela se traduit par une consommation modérée de façon naturelle,
simplement guidée par son propre libre arbitre responsable. D'autres préfèrent
ne plus consommer d'alcool du tout ou le faire de façon exceptionnelle.
L'abstinence n'est plus une fin en soi. L'objectif est de retrouver un rapport
normal et libre à l'alcool.
Dr
Renaud de Beaurepaire - Psychiatre, neurobiologiste, chef de service à l'hôpital
Paul Guirard – Villejuif
M.
Samuel Blaise - Président de l’association Olivier Ameisen
M.
Yves Brasey - Vice-Président de l'association Baclofène
Dr
Pascal Gache - Médecin alcoologue, addictologue, Président de l'association
Aubes
Pr
Bernard Granger - Professeur de psychiatrie, Chef de l’unité de psychiatrie et
d’addictologie de l’hôpital Tarnier – Paris
Mme
Sylvie Imbert - Présidente de l'association Baclofène
Pr
Philippe Jaury - Médecin généraliste, addictologue, Université Paris Descartes –
Paris, coordinateur de Bacloville
Dr
Bernard Joussaume - Médecin généraliste, co-fondateur de l'association
Aubes
Dr
Patrick de la Selle, Médecin généraliste, Président de l'association
Resab
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