En
attendant la loi de santé…
Quinze
jours après le projet de loi de financement de la sécurité sociale, la future
loi de santé vient d’être présentée en Conseil des ministres. Son examen
commencera au début de l’année prochaine. Que faire en attendant la loi de
santé ?
D’abord
la défendre, car elle aura malheureusement ses
détracteurs
·
Pourtant,
tout ce qui peut être fait pour réduire les obstacles financiers dans l’accès
aux soins doit être mis en œuvre. C’est pourquoi nous ne faillirons pas dans
notre soutien au tiers payant.
·
Si
les avancées en matière de démocratie sanitaire sont insuffisantes en termes de
reconnaissance des associations d’usagers et de patients, il n’en reste pas
moins que les efforts consentis vers le citoyen doivent être salués : service
public d’information en santé, actions d’accompagnement, action de groupe.
Autant d’innovations à engranger sans faillir.
·
La
loi reconnaît aussi la contribution des associations à la politique publique de
santé en donnant un cadre légal à certaines de leurs actions, notamment dans la
réduction des risques de contamination par les virus du VIH/sida et de
l’hépatite C. Ce n’est pas si courant, saluons-le !
Ensuite,
concourir à l’améliorer
·
Car
des efforts doivent encore être accomplis. Notamment dans la dimension
collective de la démocratie sanitaire : indépendance des conférences nationale
et régionales de santé, statut du représentant des usagers, place garantie aux
usagers dans TOUTES les instances de santé.
·
Nous
souhaitons aussi que le projet de loi soit complété, notamment pour traiter les
questions de prix, d’évaluation et de réévaluation du médicament. Si le projet
de loi de financement de la sécurité sociale contient une disposition
conjoncturelle à l’égard du sofosbuvir, il faut envisager maintenant une
nouvelle logique structurelle pour que notre système d’assurance maladie
solidaire ne soit pas mis à terre par des revendications tarifaires inouïes dans
le domaine du médicament.
Agir,
vite !
C’est
maintenant ce que nous attendons. Certes la loi n’est pas votée, mais elle est
bien engagée. Une bonne raison pour passer aux travaux
pratiques :
·
Après
deux annonces restées sans suite par les précédents gouvernements, la création
du service public de l’information en santé réclame que l’on s’attelle sans
délai à son contenu, à sa gouvernance et à son
financement ;
·
Après
l’échec cuisant de l’éducation thérapeutique à la française, la reconnaissance
légale des actions d’accompagnement des patients implique aussi que les
associations d’usagers et de patients prennent toute leur place dans
l’élaboration du cahier des charges de ces actions, y compris en ce qui concerne
les critères de leur évaluation.
Le
projet de loi contient de belles avancées. La loi doit leur donner corps. La
mise en œuvre doit commencer sans attendre.
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