lundi 28 juillet 2014

C'est à lire: Trente ans d'évolution des dépenses de logement des locataires du parc social et du parc privé



Dossiers Solidarité et Santé, 55, juillet 2014

En 1984, les locataires du parc social comme du parc privé consacraient en moyenne 17 % de leurs revenus à leur logement (loyer et charges, après déduction des allocations logement). Depuis cette date, les loyers ont fortement progressé : en conséquence, en 2006 (dernières données disponibles), les locataires consacrent en moyenne 24 % de leurs revenus à leur logement, ce que l’on appelle leur taux d’effort.

L’augmentation a été particulièrement marquée dans le secteur privé. En effet, entre 1984 et 2006, les loyers dans le parc privé ont crû nettement plus rapidement que dans le parc social : +1,8 % par an en euros constants dans le parc privé, contre +1,4 % par an dans le parc social. L’écart de taux d’effort entre parc privé (26 % en 2006) et parc social (22 % en 2006), s’est accru depuis 1984 mais de manière limitée : il est de 4 points en 2006, contre 2 points en 1984. En effet, la hausse plus rapide des loyers dans le parc privé a été en partie compensée par un creusement des écarts de revenus entre locataires des parcs privé et social : selon la décomposition proposée dans ce dossier, l’écart de taux d’effort entre parc privé et parc social serait de 8 points en 2006 si les locataires du social avaient les mêmes revenus moyens que ceux du privé, contre 4 points en 1984.

Depuis 30 ans, les caractéristiques des locataires du parc social se sont ainsi modifiées : 40 % d’entre eux appartiennent aux 25 % des ménages les plus modestes en 2006, alors qu’ils n’étaient que 16 % en 1973. Ce recentrage du parc social sur des ménages moins aisés s’explique par une modification des dispositions légales et réglementaires régissant l’accès et le maintien dans le parc social, mais également par des évolutions sociales et économiques, notamment la hausse du chômage et du nombre de familles monoparentales.

 

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