Michel SCHMITT
Médecin-Chef
du Pôle d'imagerie Médicale au Centre Hospitalier de Colmar, Juge Assesseur
près le Tribunal pour Enfants de Mulhouse, Expert Judiciaire Près la Cour
d'Appel, Vice-Président Honoraire de la Croix Rouge Française
"Bientraitance et qualité de
vie :
Prévenir les maltraitances pour
des soins et une relation d'aide humanistes"
Ouvrage collectif de 352 pages
- Elsevier- Masson (2013)
L'auteur
propose une réflexion qui intéresse le fonctionnement de l'hôpital, mais aussi
des établissements médicosociaux, du domicile, des maisons d'enfants, de la
prison et même dans le cadre d'une action humanitaire. Son initiative fait
suite à son implication comme pilote et rapporteur de la Mission Ministérielle
sur la Bientraitance en Etablissements de Santé (Rapport "Promouvoir la
bientraitance dans les établissements de santé" - Documentation
Française 2011).
L'auteur a sollicité des spécialistes dans divers
domaines ( obstétrique, fin de vie,
humanitaire, psychiatrie...) pour alimenter des retours d'expérience de
terrain en s'aidant de témoignages d'usagers, mais aussi des différents acteurs
impliqués, soit dans l'organisation des soins, soit dans la démarche qualité
(directeur d'établissement, cadre de santé, psychologue, infirmière,
manipulatrice d'électroradiologie médicale, aidant familial...).
Dans les années 1980, la maltraitance à l'égard des
mineurs, notamment vis-à-vis des enfants en pouponnière, était une
préoccupation majeure, et cette situation a conduit au vote d'une loi (N°
89-487 du 10 juillet 1989) relative à la prévention des mauvais traitements
à l'égard des mineurs. Un groupe de travail a réfléchi à une transformation
progressive des lieux d'accueil de l'enfant et une prise en compte en parallèle
de la souffrance des parents et des
professionnels (routine dans les soins, burn-out...). Cette réflexion a abouti
à un colloque, en 1997, intitulé :
"La bientraitance existe-t- elle ?".
Dans les années 2000, la bientraitance institutionnelle
des jeunes enfants et de leurs parents dans la séparation, de la naissance à
l'âge de raison, est devenue une préoccupation politique. Le concept de
"bientraitance" s'est invité dans tous les domaines de l'assistance
aux sujets vulnérables et dans les champs aussi variés que la néonatologie,
l'imagerie médicale, l'obstétrique, la fin de vie, l'annonce d'un cancer pour
devenir une composante de la qualité des soins, de l'accueil et de la prise en
charge des patients (Loi Evin du 31 juillet 1991 sur la réforme hospitalière).
Progressivement, elle s'impose dans les normes des
pratiques de soins ; l'HAS l'a introduite explicitement dans le manuel V
2010 de certification des établissements de santé ; il paraît maintenant
nécessaire d'aller au-delà des exigences en matière de prévention de la
maltraitance, en incitant les établissements à mettre en place des démarches
permettant de rendre les organisations plus respectueuses des besoins et des
attentes des personnes concernant le respect de la dignité et de l'intimité du
patient, le respect du secret médical et
de la confidentialité des informations, l'accueil et l'accompagnement de
l'entourage.
L'auteur élargit la réflexion hors du cadre
hospitalier pour aller à domicile, dans les maisons de retraite, les prisons ou
en psychiatrie, en mettant l'homme vulnérable au centre de sa préoccupation de
soignant. La qualité de vie au travail fait l'objet d'une réflexion spécifique
compte tenu du risque d'usure et de burn-out qui frappe un nombre important de
professionnels.
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