LES
MARDIS DE L'ACADEMIE DE MEDECINE
Mardi 4 mars 2014, 14h30
Les
bactéries multirésistantes
Organisateur : François BRICAIRE
Introduction par François BRICAIRE
(Membre de l’Académie nationale de médecine ; francois.bricaire@psl.aphp.fr)
Communications
Les bactéries multirésistantes à Gram
négatif : quelles sont-elles ? Type de résistance ? Lesquelles craindre ? par
Vincent JARLIER (Laboratoire de Bactériologie-Hygiène, Faculté de Médecine
Pitié-Salpêtrière, Université Pierre et Marie Curie Paris VI – vincent.jarlier@psl.aphp.fr)
Les bactéries multirésistantes à Gram positif : probabilité de
résistance ? Que craindre ? par Gérard LINA (Laboratoire de
microbiologie, Centre Hospitalier Lyon-Sud –
gerard.lina@univ-lyon1.fr)
Quels traitements innovants pour gagner la bataille des bactéries
multirésistantes ? par Pierre TATTEVIN (INSERM U835, Université Rennes I -
Maladies infectieuses et réanimation médicale, CHU Pontchaillou, Rennes – pierre.tattevin@chu-rennes.fr)
L’émergence progressive des bactéries multirésistantes
s’est accélérée nettement au cours de la dernière décennie, et serait à
l’origine d’une surmortalité estimée par l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) à 25 000 décès attribuables chaque année en Europe. Cette situation non
contrôlée s’accompagne d’un essoufflement majeur du développement de nouveaux
antibiotiques, et laisse planer le spectre d’un retour à l’ère «
pré-antibiotiques ». Dans ce contexte, la recherche et le développement de
traitements anti-infectieux non antibiotiques s’intensifie, avec comme pistes
principales : i) l’utilisation thérapeutique des phages (virus des
bactéries), qui vise à valider l’efficacité et la tolérance de la phagothérapie
largement utilisée dans plusieurs pays de l’Est depuis presque cent ans – cette
piste se heurte aux contraintes liées à la nature de ces agents biologiques
évolutifs et à l’absence d’études cliniques convaincantes ; ii) les
bactériocines, petits peptides antibactériens secrétés par de nombreuses
bactéries, avec des candidats rapidement bactéricides, bien tolérés, et à faible
risque écologique pour la flore bactérienne – le développement des
bactériocines est cependant freiné par la fragilité de ces peptides, les
difficultés de pénétration des membranes bactériennes, et le risque d’émergence
rapide de résistances ; iii) les oligonucléotides anti-sens, dont le principe
est d’inactiver un gène en se liant de manière spécifique à un fragment d’ADN
ou d’ARN complémentaire, ce qui pourrait permettre d’éteindre des facteurs de
virulence – cette classe thérapeutique semble avoir plus d’avenir dans le
traitement des infections virales, ou de maladies génétiques, que pour les
bactéries multirésistantes, compte-tenu des difficultés d’acheminement de ces
oligonucléotides à l’intérieur des bactéries.
Conclusion par François BRICAIRE