L’ un préalable à l’exercice de tous les autres
droits.
Des mesures nécessaires et attendues notamment autour de la fin de
vie.
Si on peut se féliciter que 80% de nos concitoyens considèrent que
leur droit à l’accès aux soins est bien appliqué en France, cela ne doit pas
occulter les mesures concrètes que nous devons avoir le courage de prendre
collectivement pour répondre aux difficultés que rencontrent les 20% restants,
ou encore à celles identifiées dans l’application d’autres droits comme
notamment ceux en lien avec la fin de vie.
Mettre en place le tiers-payant généralisé pour répondre aux 25%
de Français ayant déjà renoncé à la consultation d’un médecin en raison de son
coût
La consultation d’un médecin constitue souvent l’étape première de
l’accès aux soins. Une mesure simple et efficace pour réduire l’obstacle
financier à l’accès à la consultation consiste à supprimer l’avance des frais
dont 17% de nos concitoyens déclarent qu’elle les a déjà amenés à y renoncer (et
même 24% pour les – de 35 ans ou chez les personnes ayant un revenu inférieur à
1.500 euros / mois).
Dans ce contexte, la généralisation du tiers-payant chez le
médecin répond à un véritable besoin pour limiter le renoncement aux soins pour
raison financière et éviter qu’il ne se cumule pour près de 4 Français sur 10
(39 %) qui déclarent avoir déjà renoncé à consulter du fait de l’impossibilité
d’obtenir un rendez-vous assez proche de chez eux et dans un délai
acceptable.
Améliorer les dispositions autour de la fin de vie et les faire
connaître, 1 Français sur 5 les ignorant encore
Les droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie
restent ceux qui sont à la fois parmi les moins connus et perçus comme les moins
bien appliqués :
-
directives anticipées (21% des Français ne connaissent pas ce
droit, seuls 41% l’estiment bien appliqué),
-
refuser ou interrompre un traitement (19% des Français ne
connaissent pas ce droit, tout juste 50% l’estiment bien
appliqué),
-
désigner une personne de confiance (19% des Français ne
connaissent pas cette possibilité, 62% l’estiment bien
appliquée),
-
et même voir sa douleur soulagée (10% des Français ignorent encore
ce droit et 17% l’estiment mal appliqué).
Des chiffres qui doivent interpeller les parlementaires et le
gouvernement sur l’urgence à agir en matière d’accompagnement de la fin de vie
alors qu’une proposition de loi, portée par les députés Clayes et Leonetti, va
être prochainement présentée au vote de l’Assemblée nationale. Le CISS tient
d’ailleurs à rappeler qu’il vient justement de rendre publiques 6 propositions
d’amendements pour que l’ensemble de ces droits soient plus effectifs et plus
connus des publics auxquels ils s’adressent.
Renforcer la notoriété de dispositifs qui stagnent à un niveau
beaucoup trop bas
-
Les recours possibles en cas de problème grave lié aux soins que
seul 1 Français sur 10 dit réellement connaitre :
qu’il s’agisse des « commissions d’indemnisation des accidents médicaux – CRCI »
ou de la « possibilité d’être défendu et représenté à l’hôpital par une
association d’usagers – CRUQPC », ces dispositifs mis en place pour faciliter
les recours des usagers restent année après année peu connus de ceux auxquels
ils sont destinés et donc vraisemblablement insuffisamment
sollicités.
-
La confrontation à une difficulté d’assurance pour accéder à un
crédit en raison de l’état de santé continue à toucher, directement ou via un
proche, près d’1 Français sur 4.
Surtout, parmi ces 24% de Français concernés par une telle situation, 4 sur 10
ne connaissent pas le dispositif de la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter
avec un Risque de Santé aggravé) alors qu’elle
doit justement intervenir pour faciliter la résolution de ces
difficultés.
L’antériorité de notre baromètre sur les droits des malades nous
montre qu’il s’agit d’un domaine à envisager dans la durée car les évolutions se
font par touches successives et que seule la complémentarité de nombreuses
mesures peut progressivement répondre à l’enjeu essentiel de l’accès pour tous à
des soins de qualité. Une perspective de long terme qui rend d’autant plus
nécessaire de savoir imposer les mesures concrètes à effet immédiat lorsqu’elles
existent.