Nora ANSELL-SALLES

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vendredi 25 février 2022

Mutuelle nationale des hospitaliers : entre tensions psychologiques et physiques, les soignants sentent un besoin urgent d’accompagnement | Miroir Social

La Mutuelle nationale des hospitaliers dévoile les résultats de son observatoire MNH de la santé, le seul donnant la parole aux hospitaliers. Cette deuxième édition dresse un état des lieux de la santé des soignants dans l’exercice de leurs fonctions. Les résultats en sont éloquents : au quotidien, la santé des soignants est mise à rude épreuve.

Article de Jérôme AUBÉ reproduit avec l'aimable autorisation de son auteur.

Enseignements clefs de l'étude

Les professionnels de la santé jugent leur quotidien difficile, tant physiquement que psychologiquement. Une écrasante majorité des soignants déclare avoir fait l’expérience d’au moins une forme d’incivilité ou de violence, en tant que témoin ou victime. Cette situation concerne notamment 91 % des actifs hospitaliers (dont un tiers « souvent »), 98 % des médecins et 89 % des étudiants en santé. Notons que plus d’un actif hospitalier sur quatre (28 %) a déjà été victime de violences physiques. Les actifs hospitaliers et les médecins sont en première ligne face à la colère des uns et des autres et sont particulièrement concernés par chaque violence évoquée.

 Les risques les plus craints dans le cadre de leur métier révèlent la constante tension psychologique à laquelle ces derniers sont soumis.

 

Dans le trio des risques les plus craints par l’ensemble des Français en poste figurent le surmenage ou l'épuisement professionnel (35 %), le stress (34 %) et la perte d’emploi (21 %).

Si l'épuisement professionnel est également en tête des préoccupations des professionnels hospitaliers, il l’est dans des proportions bien plus importantes que chez les Français : 64 % des actifs hospitaliers le craignent, 63 % des médecins, 64 %, des décideurs et 69 % des étudiants en santé, contre 29 % du reste de la population française.


La perte de sens au travail arrive en second risque le plus craint dans le cadre de leur métier pour 41 % des actifs hospitaliers, 39 % des médecins, 47 % des décideurs et 35 % des étudiants en santé alors qu’elle est mentionnée par « seulement » 16 % des Français actifs.


Les actifs hospitaliers sont surreprésentés pour appréhender les maladies professionnelles et troubles musculo-squelettiques (22 %, + 5 points contre les Français, + 19 points contre les médecins, + 17 points contre les décideurs).

 

Ces tensions ont des conséquences concrètes et tangibles sur le travail des professionnels hospitaliers et sur leur besoin d'accompagnement.
 

Les actifs hospitaliers ressentent un besoin indéniable d’être accompagnés à cause de ces tensions subies. Ces dernières ont des conséquences tangibles, notamment sur les arrêts maladie : ils ont en moyenne été arrêtés 26,8 jours ces 12 derniers mois, soit 16 jours de plus que l’ensemble des Français en poste, 23 jours de plus que les médecins et 18 jours de plus que les décideurs (nombre de jours déclaratifs dans le cadre de l’enquête). Ces derniers sont également plus touchés que la moyenne des actifs français concernant les arrêts de travail pour contamination par le covid-19 (17 % contre 10 %), pour épuisement professionnel (14 % contre 9 %), pour troubles musculo-squelettiques (19 % contre 9 %) ou autres motifs de santé (21 % contre 12 %).

Ainsi, 8 à 9 actifs hospitaliers sur 10 ont un membre de leur entourage professionnel ayant eu un arrêt de travail pour chacune des raisons susmentionnées.


Particulièrement affectées par les difficultés quotidiennes, 95 % des actifs hospitaliers estiment avoir besoin d’au moins une aide : une meilleure écoute pour 83 %, une prévention pour les TMS pour 64 %, une prévention sur les troubles du sommeil pour 56 % et, pour la moitié, d’une aide psychologique. Le score est bien plus élevé chez l’ensemble des hospitaliers (88 % chez les médecins et 83 % chez les décideurs) que chez les actifs français (69 %).


Notons que, en réponse à leur besoin de soutien, les actifs hospitaliers et les étudiants ont le plus confiance en leur médecin traitant, la Sécurité sociale et les mutuelles (dans l'ordre).
 

Méthodologie
 

L’enquête a été menée auprès de 4 000 professionnels de la santé et 1 000 Français, en octobre 2021 :

  • grand public : 1 000 personnes (échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus) ;
  • actifs hospitaliers : 1 301 actifs hospitaliers issus des bases de contacts MNH ;
  • médecins hospitaliers : 200 médecins généralistes et spécialistes, exerçant à l’hôpital ou en clinique exclusivement ;
  • décideurs hospitaliers : 75 décideurs hospitaliers issus des bases de contacts MNH ;
  • étudiants en santé : 176 étudiants dans le domaine de la santé (100 issus d’un panel spécifique + 76 issus des bases de contacts MNH) ;
  • retraités hospitaliers : 2 312 retraités hospitaliers issus des bases de contacts MNH.
Article reproduit avec l'aimable autorisation de son auteur
Jérôme Aubé
Service de presse de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers et de son groupe


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mercredi 7 juillet 2021

Covid-19: Pour ou Contre l'obligation vaccinale pour les soignants?


🚨ALERTE INFO
Le professeur Didier Raoult vient de faire savoir hier au soir sur son compte Twitter qu'il était favorable à la vaccination des personnels soignants, qu'il engage à se rendre dans un centre de vaccination pour recevoir le vaccin indiqué en fonction de son âge.

Un impératif éthique" : l'Académie nationale de médecine préconise la vaccination obligatoire dès 12 ans | LCI
""Un impératif éthique" : l'Académie nationale de médecine préconise la vaccination obligatoire dès 12 ans | LCI"

"Mine d'infos" a posé la question aux soignants. 




Voici leurs réponses, par ordre d'arrivée.

Cette page sera réactualisée régulièrement au fur et à mesure des avis qui nous parviendront.

N'hésitez pas à poster votre avis et commentaires en bas de l'article.
Sondage en ligne sur Twitter pendant 8 jours :

👨‍⚕️Patrick Pelloux, médecin urgentiste, APHP Samu de Paris 
Je suis Pour,
car c'est notre seule arme pour arrêter ce cauchemar. 
Les 100 000 morts auraient voulu un vaccin.

👨‍⚕️Pierre Razavi,  Cardiologue, membre de SOS 92
"Je suis Pour.
Les soignants n'ont pas le droit de contaminer les patients!"

👨‍⚕️Jean Daniel Faysakier, médecin & journaliste
"Je suis Pour: il n’est pas acceptable que des patients ou des residents soient victimes de Covid-19 nosocomiale. La vaccination est une obligation morale."

👨‍⚕️Professeur François Bricaire, infectiologue français membre de l’Académie nationale de médecine et ancien chef du service maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital de la Salpêtrière.  Professeur à l'Université Pierre-et-Marie-Curie.
"Je suis ok pour la vaccination obligatoire.

Il est légitime que tous les personnels au contact de public se vaccinent. Donc indispensable pour le personnel de santé. Mais aussi si les gens ne comprennent pas l' importance de la vaccination il faut aller vers l'obligation. Il est anormal de constater des hospitalisations pour formes sévères actuellement chez des sujets ayant refusé la vaccination. Pour le bien de la société il est nécessaire de collaborer à l'arret de l épidémie. C'est valable pour tous ou presque ! Les anti vaccinaux sont des égoïstes."

💊François Gbamélé,
Responsable de la Mugefci
"Je suis Contre, cela devrait être volontaire."

💉Michèle Bellaïche,
Infirmière chef
"Je suis Pour la vaccination nous sommes responsables de la santé des patients qui nous sont confiés ! Des vaccins sont déjà obligés."

👩‍⚕️Michèle Delaunay, ancienne ministre, médecin, Pdte de l'Institut de santé publique de Bordeaux et du gerontople de nouvelle Aquitaine
"La vaccination est pour nous tous qui fréquentons des personnes fragiles un devoir civique. Pour les soignants s’ajoute le devoir moral qui est contenu ds le serment d’Hippocrate qui définit le lien avec la personne soignée et l’obligation de ne pas lui nier
L’obligation légale ne me gênerait pas en soi mais elle « stigmatiserait » les seuls soignants relativement à ts ceux qui sont en contact avec les personnes fragiles
Le conseil scientifique de la ville de Bordeaux a émis une Motion pour que ces soignants se fassent vacciner et y soient enjoints ds ttes leurs catégories.
📍Notre conseil scientifique de @Bordeaux a voté hier pour enjoindre soignants aidants et accompagnants de personnes fragiles de se faire vacciner."

💉Annick Touba,
Ex présidente d'un syndicat national d'infirmières
"Je suis à fond pour la vaccination obligatoire des soignants , pour la protection de tous , pour arrêter la circulation du virus. Et parce qu’ils se servent de cette opposition comme revendication pour leur manque de reconnaissance.

👨‍⚕️Professeur Guy Vallancien, chirurgien et universitaire français, membre de l'Académie nationale de médecine. et membre du Conseil Scientifique de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. A fondé et préside la Convention on Health Analysis and Management.
"Je suis pour l’obligation à toute la population."

👨‍⚕️Vladimir Mitz, chirurgien esthétique et plasticien à Paris
"Je suis Ok
Sécurité d’abord."

💊Gilles Bonnefond, pharmacien d'officine, Pdt. de l'USPO- Union des Syndicats des Pharmacies d'officine.

" Je ne comprends pas ce débat. Je ne comprends pas pourquoi des professionnels de santé engagés, qui revendiquent leur place, ne se vaccinent pas.

Ils sont sensés apporter des soins aux patients, ils leurs apportent un risque de contamination.

Les professionnels de santé qui colportent des infos complotistes devraient être poursuivies par leur Conseil de l'Ordre.

Infirmiers, chirurgiens, médecins qui sont en contact direct ne peuvent faire courrir un risque aux patients

Je suis Pour la vaccination obligatoire des soignants.

Les  pharmaciens et médecins sont parmi les plus vaccinés mais il faut entrainer tout le monde.

On ne peut pas s'affranchir de la vaccination qui est par définition un acte collectif au seul principe de la Liberté individuelle.

On n'a pas eut ce débat s'agissant de l'hépatite ou sur la vaccination des enfants...

Les officines devraient d'ailleurs avoir le droit de faire les rappels de tous les vaccins pour les adolescents et les adultes.

La formation des professionnels de santé devrait inclure un chapitre sur la vaccination et ces mécanismes qui sont nouveaux et porteurs d’espoir."

LE REGARD DE NOTRE GRAND TEMOIN
Etienne Caniard, militant mutualiste, Ex Pdt de la Fnmf  collège de la HAS, États généraux de la santé, Droitd des malades.
"Pour, sans nuance ni hésitation! Des vies sont en jeu! Chacun préfèrerait éviter de passer par la case obligation mais l’importance du nombre de soignants non vaccinés nous y contraint. C’est une obligation morale et un devoir pour les soignants qui ne peuvent mettre en péril la santé des patients et c’est un exemple pour le reste de la population. Tout soignant non vacciné renforce la position de celles et ceux qui sont réticents à la vaccination.
📍L'obligation est plus un signal et un moyen de pression ... il serait de toutes façons extrême t difficile de prendre des sanctions vis à vis des irréductibles ... l'enjeu est qu'ils soient le moins nombreux possible!" 

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles

🚨ALERTE INFO
La Mutualité Française favorable à l’obligation vaccinale pour les soignants

VU DANS LA PRESSE🗞
Obligation vaccinale pour les soignants : rien de très nouveau – Libération
"Obligation vaccinale pour les soignants : rien de très nouveau – Libération"

👉Bon à connaître :

Bonjour,

Le Président vient d’annoncer la vaccination obligatoire pour tous les soignants d’ici au 15 septembre.

Comment la situation est-elle vécue par les personnels aides-soignants ? Ces annonces incitent-elles à la vaccination ? Comment les réfractaires au vaccin vivent-ils la situation ?

Pour illustrer et répondre à toutes ces questions, Brice Alzon, Vice-président de la Fédération des Entreprises du Service à la Personne (FESP) et Directeur de Coviva, ainsi que son réseau présents partout en France sont à votre disposition.

Retrouvez toutes les agences Coviva en France ICI

Contacts Médiatiser.TV :

Antoine Monnier amonnier@mediatiser.tv  - 06 03 71 76 10

Elodie Mazières emazieres@mediatiser.tv - 07 68 29 77 94

 

A propos de Coviva :

Coviva est le réseau grandissant d’agences spécialisées dans les services à la personne pour Seniors depuis 2004.  Ses valeurs centrales sont l’engagement, le respect, la proximité et l’entraide.  Le réseau propose à tous les Seniors, qu’ils soient dynamiques ou dépendants, une offre complète de services d’aide destinée à leur faciliter le quotidien mais aussi à créer du lien social...

Dans toute la France, un réseau de professionnels qualifiés s’est développé dans :

  • l’aide à domicile
  • la livraison de repas
  • l’aide au ménage
  • l’accompagnement véhiculé
  • la téléassistance

Auxiliaires de vie, livreurs, aide-ménagère... tous les intervenants sont expérimentés, respectueux, et toujours prêts pour un brin de conversation.

jeudi 13 septembre 2018

Cancer : l'accompagnent



UNE PSYCHOLOGUE SUR LE DIVAN OU PRESQUE !
« Cancer : l'accompagnement » par Valérie Sugg

Valérie Sugg, psychologue dans un service de cancérologie pendant vingt ans, nous propose son troisième livre « Cancer : l'accompagnement ». Elle ose y bousculer l'habituelle discrétion de sa profession pour expliquer les ressentis : les doutes, les peurs, les joies aussi et la tristesse parfois dans les rencontres qu'elle a pu faire dans le cadre de son métier. C'est surprenant, rare, instructif, et sans aucun doute déculpabilisant pour ceux qui se posent, sans aucun doute, les mêmes questions.
Ce n'est pas tout de posséder le diplôme, ce Master 2 en psychologie et les stages effectués tout au long du cursus sont souvent très enrichissants mais c'est la pratique, comme souvent, qui permet de se forger ses « outils ». Valérie Sugg le souligne : « chaque psychologue ingère concepts et cas cliniques mais ensuite sa pratique est forcément modelée selon son caractère, ses vécus, sa sensibilité, son type d'approche, avec un cadre plus ou moins strict ». Comme Donald W.Winnicott écrivait à propos des mères : « ne cherchez pas à être une bonne mère, soyez une mère suffisamment bonne », Valérie Sugg suggère à sa façon d'être « une psychologue suffisamment bonne » et c'est ce qu'elle tente de faire, au fil de ses expériences, rencontres, écoute de la souffrance de ceux qui vivent une maladie grave potentiellement mortelle : le cancer.
Au travers d'une trentaine de portraits de personnes qu'elle a accompagnées au fil de leurs traitements, plus particulièrement dans un service de Radiothérapie (l'un des traitements du cancer), Valérie Sugg s'interroge puis tente de faire confiance à ses intuitions, à sa façon d'entrer en relation avec l'autre pour essayer d'aider ceux qui le souhaitent à trouver des clefs face aux questions que la maladie fait émerger. Mais c'est aussi au travers des silences, des échanges de regards, des mains tendues qu'elle nous fait découvrir un aspect rarement évoqué de l'accompagnement. De cette nécessité qu'elle ressent parfois de toucher les corps, de soutenir un être par le bras, de prendre une main dans les siennes, d'effleurer ainsi les âmes blessées, les corps parfois meurtris humblement mais avec beaucoup d'humanité.
Ce livre pourrait s'adresser aux étudiants en psychologie certes, aux psychologues, aux soignants, aux soignés mais en fait, il s'adresse à tous parce qu'avec des mots simples, il vient nous cueillir au cœur de l'essentiel, de cette urgence à vivre parfois, de la façon dont l'instant peut être unique et merveilleux aussi, tragique parfois mais où l'amour est toujours présent, sans fard, sans masque et c'est poignant.
Ce n'est pas un livre triste même s'il met dans la lumière ces êtres que Valérie Sugg admire avec une sincérité totale. Bien sûr, elle nous raconte avec beaucoup d'émotions l'histoire de Marc l'homme aux lunettes rouges, Martine la mamie tricoteuse, de Suzy l'étrange fée et de tant d'autres mais il y a aussi des rires, des sourires, des larmes, des cris, beaucoup d'espoir aussi. Finalement, c'est surtout un hymne à la vie !
 
Valérie Sugg,
Psycho-oncologue, Valérie Sugg a publié en 2016 : « Cancer : sans tabou ni trompette » qui aborde avec humour et de nombreux témoignages les différentes étapes du vécu du cancer. En 2017, elle a écrit : « L'hôpital : sans tabou ni trompettesoignés et soignants en souffrance » qui évoque les dysfonctionnements du système de soins français et ses répercussions tant sur les soignants que les soignés.
Cancer l'accompagenement  à paraître le 1er octobre. Tous ses livres sont publiés par les éditions Kawa.

Contact Presse
Suzana Taunais-Biseul
GSM: + 33 (0)6 61 95 34 89
e-mail :staunais@noos.fr
site : http: //www.suzanarp.fr/

jeudi 2 juillet 2015

Médicaments écrasés et goût des aliments : ce qu’il faut savoir


L’Institut de Bien Vieillir Korian présente les résultats d’une nouvelle étude : Médicaments écrasés et goût des aliments : ce qu’il faut savoir



Présentation des résultats de l’étude MELA menée par le CHU de Nice, en collaboration avec l’Université de Nice Sophia Antipolis et l’Institut du Bien Vieillir Korian, sur l’impact des médicaments écrasés sur le goût des aliments pour les personnes âgées en maison de retraite. Les personnes âgées dépendantes sont souvent polymédiquées et prennent en moyenne 6 à 8 médicaments par jour en 6 à 20 prises .

Il est courant de mélanger ces nombreux médicaments aux aliments en cas de troubles de la déglutition ou de troubles cognitifs. Très souvent les médicaments écrasés ou mélangés ont mauvais  goût et, mélangés ensemble, peuvent conduire à un refus de la prise de repas voire à des troubles graves comme l’anorexie et la malnutrition. La Haute Autorité de Santé dispose d’une liste des médicaments autorisés à être écrasés mais il n’existait à ce jour aucune étude spécifique en gériatrie sur le sujet.

C’est pourquoi le CHU de Nice, l’Université de Nice Sophia Antipolis et l’Institut du Bien Vieillir Korian ont mené une étude sur l’impact des médicaments écrasés sur le goût des aliments pour les personnes âgées en maison de retraite. L’étude MELA fait actuellement l’objet d’une publication scientifique à paraître en 2015 dans le JNHR (The Journal of Nursing Home Research Sciences) et l’Institut du Bien Vieillir Korian propose un guide destinée aux soignants et aux aidants, visant à instaurer des bonnes pratiques autour des médicaments écrasés pour les personnes âgées dépendantes.

L’étude MELA a eu pour objectifs d’évaluer le goût des 10 médicaments les plus prescrits dans les EHPAD du groupe Korian puis de déterminer lesquels sont acceptables ou non lorsqu’ils sont écrasés dans les aliments. Le protocole MELA validé par les autorités de santé compétentes et par le Centre de recherche clinique du CHU de Nice consistait pour un jury indépendant, à déguster en aveugle des médicaments écrasés et mélangés dans de l’eau gélifiée et de la compote, goûter, recracher et noter la dégustation. Le jury composé de 8 soignants et 8 représentants du monde de la gastronomie, de la nutrition, et d’usagers ont ainsi évalué le goût des dix médicaments les plus fréquemment prescrits. Ils ont ainsi pu déterminer quels m é d i c a m e n t s ont un goût acceptable et ceux qu’il faut éviter d’écraser dans la nourriture.

Les 2 Chefs étoilés Michelin faisant partie du jury ont noté 0/10 et 1/10 le mélange et les plus mauvais médicaments. Les commentaires des goûteurs ont été unanimes sur le mauvais goût des médicaments écrasés et mélangés. 1/3 des participants de l’étude ont eu l’appétit coupé et n’ont pas déjeuné après la « dégustation ».

D’autre part, une étude complémentaire, réalisée auprès de 39 résidants en EHPAD Korian a permis de montrer que, bien faire la différence entre troubles de la  mastication et troubles de la déglutition, permettrait d’éviter de donner des médicaments écrasés à environ 10% des résidants.

Selon le Pr Isabelle Precheur de la Faculté de chirurgie dentaire de Nice, de l’Université de Nice Sophia Antipolis et praticien au CHU de Nice, qui a dirigé l’étude MELA : « la délivrance des médicaments et l’alimentation en EHPAD nécessitent avant tout d’observer, d’écouter, de parler et de communiquer avec les résidants ».

Les propositions concrètes et les bonnes pratiques de l’étude MELA sont aujourd’hui résumées dans un guide ESSENTIEL (X) de l’Institut du Bien Vieillir Korian à la disposition des soignants mais aussi des aidants et des proches de personnes âgées dépendantes :
Limiter les médicaments écrasés pour retrouver le plaisir de manger / Identifier les médicaments qui ont un mauvais goût

Éviter ou corriger certaines habitudes :
o Mélanger les médicaments écrasés entre eux
o Obliger les personnes fragiles à prendre des médicaments
qui ont mauvais goût
o Diluer les médicaments dans un volume important de liquide ou de
nourriture

Adopter les bons réflexes
o Écraser séparément chaque médicament
o Mélanger chaque médicament dans une petite portion de nourriture
o Privilégier les aliments mous, plutôt sucrés et en petite quantité
o Prendre ce mélange dans la plupart des cas en fin de repas
o Rechercher des alternatives (limiter ou changer les prescriptions pour
une meilleure forme galénique ou un meilleur goût quand cela est possible)

mercredi 12 décembre 2012

Annonce d'un Plan Cancer III

Pour le G4[1], une politique volontariste en imagerie est une condition du succès

 
 
L'annonce par le Président de la République, François Hollande, d'un troisième Plan Cancer coïncide avec la mise en valeur de l'imagerie oncologique pour la première journée internationale de la radiologie, qui s'est déroulée le 8 novembre 2012 ; l'imagerie oncologique sera ainsi à l'honneur tout au long de l'année 2013 pour les radiologues du monde entier.

 

Les médecins radiologues interviennent à chacune des 5 étapes du Plan Cancer III, définies comme prioritaires par le Président de la République : la prévention, la recherche, la prise en charge des patients, la formation des soignants, le suivi des patients.

 

Pour répondre à ces missions, les équipes de radiologie doivent être en nombre suffisant pour bien recevoir et suivre les patients, participer également aux multiples réunions de concertation multidisciplinaires au sein des établissements. Ils doivent disposer d'équipements adaptés au respect des bonnes pratiques, suffisamment nombreux, et équipés des techniques d'imagerie fonctionnelle, et intégrés à des plateaux d'imagerie diversifiés, complets, rapprochés des lieux de soins et de recherche. Si les médecins radiologues en ont les moyens, ils proposeront aux patients un large accès aux techniques mini-invasives de radiologie interventionnelle oncologique, si possible dans des centres d'ablation tumorale : partout en France, il faut pouvoir à la fois prélever et analyser les tissus tumoraux, détruire les tumeurs et traiter la douleur cancéreuse.

 

La mutation annoncée par le Président de la République, pour le Plan Cancer III est une formidable occasion d'améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer grâce à l'imagerie médicale qui intervient à chaque étape de la maladie : dépistage, diagnostic et annonce aux patients, adaptation des traitements en fonction des paramètres d'imagerie fonctionnelle et métabolique, recherche, ablation tumorale.

 

Les innovations technologiques et médicales issues de la recherche en imagerie, imposent aussi la mise en œuvre d'innovations organisationnelles :

 

Le décret autorisant l'expérimentation de plateaux d'imagerie mutualisés regroupant des médecins radiologues de tous secteurs autour d'un projet médical (art 33 de la loi du 10 août 2011), est toujours bloqué depuis 1 an maintenant.

 

Le retard français chronique en équipements d'imagerie en coupes doit être enfin comblé (IRM, scanners).

La radiologie interventionnelle et thérapeutique en oncologie a grand besoin d'être financée si on veut qu'elle puisse se diffuser ; or beaucoup d'actes ne sont toujours pas pris en charge ni remboursés par la sécurité sociale.

Le ministère de l'enseignement supérieur doit rapprocher les spécialités de radiologie et de médecine nucléaire ; dès à présent, ce rapprochement pourrait, dans les CHU, optimiser le parcours des patients.

 

Lors d'un examen diagnostic, le médecin radiologue doit avoir le temps de voir ses patients et participer à la pré-annonce qu'ils attendent de lui ; lors d'un examen de radiologie interventionnelle, le principe de la consultation radiologique avant et après l'acte doit être réalité ; le radiologue doit aussi avoir du temps pour accéder au « dossier image » archivé pour relectures et comparaisons : c'est la qualité des soins qui est en jeu.

 

En résumé, les plateaux d'imagerie pilotés par les médecins radiologues et les médecins nucléaires doivent être regardés non seulement comme une source de progrès au même titre que la chimiothérapie et la radiothérapie mais aussi comme un investissement pour l'avenir, et comme un outil majeur d'une organisation des soins optimisée.