Communiqué de presse
CP-972 Paris,
le 27 avril 2016
Le
rapporteur général de la commission des finances estime que LE PROJET DE
RETENUE À LA SOURCE DE L’IMPôT SUR LE REVENU suscite beaucoup de questions sans
réponses
Le
mercredi 27 avril 2016, le ministre des finances et des comptes publics, Michel
Sapin, et le secrétaire d’État au budget, Christian Eckert, ont été entendus
par la commission
des finances du Sénat sur le projet de mise en place du prélèvement à la
source de l’impôt sur le revenu.
Alors
que l’instauration du prélèvement à la source constituait un engagement pris
par François Hollande lors de la campagne de 2012, l’état des travaux engagés par le Gouvernement surprend par leur
caractère inabouti et lacunaire. Lors de leur audition, les ministres ont
rappelé les grands principes de la réforme. Toutefois, le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Albéric
de Montgolfier (Les Républicains – Eure-et-Loir), s’étonne de l’absence de
réponses concernant différents paramètres essentiels de la réforme. Si la
transmission d’un projet de texte au Conseil d’État doit intervenir avant
l’été, la commission des finances n’a pu obtenir de réponses précises sur les
modalités de prise en compte des réductions et crédits d’impôts dus au titre de
l’année 2017, les dispositifs envisagés pour éviter les comportements
d’optimisation fiscale ou encore les incidences économiques d’une telle
réforme.
À
ce stade, le projet de prélèvement à la source présente d’importants inconvénients :
·
pour les employeurs, il entraînera des charges et obligations supplémentaires résultant de leur
nouvelle responsabilité de collecteur d’impôt ;
·
pour les salariés, il comporte des risques d’atteinte à la confidentialité de leurs données fiscales
et personnelles, ce qui pourrait avoir des conséquences dommageables pour
l’accès aux revalorisations salariales ou encore dans le cadre d’éventuels
licenciements ;
·
pour les finances publiques, il pourrait impliquer des pertes de
recettes en cas de fraudes et abus pendant l’année de transition.
Face à ce constat, le
Gouvernement peine à démontrer l’intérêt de la réforme : les contribuables
devront continuer d’effectuer chaque année une déclaration de revenus, le
prélèvement sera opéré à partir d’un taux synthétique calculé sur la base de
l’imposition des revenus de l’année N-2, et des régularisations ex post demeureront nécessaires en cas
de moins- ou de trop-perçus.
Une
généralisation de la mensualisation avec la possibilité pour le contribuable de
moduler ses mensualités en cas de variation des revenus mériterait d’être
étudiée.
Faute
de réponses concrètes aux préoccupations légitimes des contribuables et des
entreprises, le rapporteur général
estime la réforme du prélèvement à la source mal engagée.