Nora ANSELL-SALLES

Affichage des articles dont le libellé est Salles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Salles. Afficher tous les articles

lundi 3 mars 2014

AVIS SUR LES SALLES D’INJECTION CONTROLEE DE DROGUES

ACADÉMIE NATIONALE DE PHARMACIE
SANTÉ PUBLIQUE - MÉDICAMENT - PRODUITS DE SANTÉ - BIOLOGIE - SANTÉ ET ENVIRONNEMENT








Fondée le 3 août 1803 sous le nom de Société de Pharmacie de Paris


Reconnue d’utilité publique le 5 octobre 1877



AVIS SUR LES SALLES D’INJECTION CONTROLEE

DE DROGUES


adopté par le Conseil du 12 février 2014 et en séance du 19 février 2014

L’Académie nationale de Pharmacie, ayant pris connaissance du projet ministériel d’expérimentation


de salles de consommation contrôlée de drogues, a demandé à sa Commission des Substances
vénéneuses et des Dopants d’analyser ce projet et de donner son avis qui a été adopté par le Conseil du
12 février 2014 et qui est présenté en séance plénière de l’Académie le 19 février 2014.








considérant :




l’absence de garantie de qualité, d’identité et d’asepsie des produits injectés (« drogues de rue »),
l’objectif qui est de venir en aide à ces patients et non d’entretenir leurs addictions,
la non garantie d’éviter les contaminations par le VIH ou le VHC, la majorité des patients étant le





plus souvent déjà contaminés,



l’effet limité sur leur réinsertion dans le circuit sanitaire,
l’absence de données concernant la responsabilité des médecins et des pouvoirs publics en cas de





complication médicale ou d’actes délictueux commis sous l’emprise de la drogue injectée


(accidents de la route, par exemple),


l’absence de rigueur méthodologique et de critères d’évaluation de l’expérimentation envisagée,
les rares études plutôt favorables à ce genre d’expérimentation concernant l’usage d’héroïne





médicinale et non celui de « drogues de la rue » comme dans le cas présent,



l’exemple de certains pays comme la Suède qui ont supprimé les salles d’injection en raison de





leurs résultats peu convaincants,



le nombre de centres de soins pour toxicomanes existant en France, avec 170 000 patients sous





traitement substitutif,



l’absence de concertation avec le monde médical et pharmaceutique à la recherche d’un





consensus,



l’Académie nationale de Pharmacie émet un avis défavorable à l’expérimentation de salles
d’injection contrôlée de « drogues de rue » telle qu’elle est actuellement définie dans le projet, et
demande, pour une plus grande sécurité des patients, un renforcement des moyens alloués aux





centres de soins pour toxicomanes et aux unités d’addictologie.

… /…


Avis AnP Salles d’injection adopté Conseil 12.02.2014 et séance du 19 février 2014 2 / 2





Bibliographie



Heroin or conventional opioid maintenance ? The patients’ perspective. J Addict Med, 2013, 7,





401-4.



Effectiveness of methadone maintenance treatment in prevention of Hepatitis C Virus
transmission among injecting drug users. Hepat Mon, 2013, 13, e12411.
New heroin-assisted treatment. Recent evidence and current practices of supervised injectable





heroin treatment in Europe and beyond. EMCDDA Insights, European Monitoring Centre for

Drugs and Drug Addiction, 2012, 170 pp.


Supervised injectable heroin treatment is expensive but cost effective, report says. BMJ, 2012,
344, e2942.
Héroïne Teneurs et adultérants. Évolutions récentes. Observatoire Français des Drogues et des





Toxicomanies, Dispositif SINTES, 2011.



Supervised injectable heroin or injectable methadone versus optimised oral methadone as





treatment for chronic heroin addicts in England after persistent failure in orthodox treatment



(RIOTT) : a randomised trial. Lancet, 2010, 375, 1885-95.
Les traitements de substitution aux opiacés : bilan des politiques publiques. Ann Pharm Fr, 2009,
67, 299-303.
From illegal poison to legal medicine : a qualitative research in a heroin-prescription trial in
Spain. Drug Alcohol Rev, 2009, 28, 186-95.





 

Lettre  de l'Academie nationale de pharmacie

http://fr.calameo.com/read/003152624490193b81635

vendredi 11 octobre 2013

Salles de consommation à moindre risque :


Le Conseil d’Etat recommande d’inscrire le dispositif dans la loi

Dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017, porté par la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) et adopté le 19 septembre dernier, le gouvernement a confirmé sa volonté d’accompagner l’expérimentation d’un nouveau dispositif de réduction des risques auxquels s’exposent les toxicomanes :  les « salles de consommation à moindre risque». Ce sont des espaces supervisés par des professionnels permettant d’assurer un cadre d’usage sécurisé aux usagers de drogues injectables dans des conditions d’hygiène évitant les risques infectieux.

De tels espaces ont été ouverts dans plusieurs pays étrangers ; ces expériences ont montré que ces accueils permettent aux usagers de recevoir conseils et aides spécifiques, induisant une diminution des comportements à risque et des overdoses mortelles. Ont également été mis en évidence une réduction de l’usage de drogues en public et des nuisances associées.

C’est pourquoi, le gouvernement a souhaité apporter son soutien au projet d’expérimentation d’une salle de consommation à moindre risque à Paris, impliquant associations de patients et professionnels de santé. Un décret devant permettre ce type d’expérimentation a été préparé à cette fin et soumis pour avis au Conseil d’Etat.

Le Conseil d’Etat a procédé à l’examen de ce projet le 8 octobre dernier et a recommandé au gouvernement d’inscrire dans la loi le principe de ce dispositif pour plus de garantie juridique. Le gouvernement va travailler avec les acteurs concernés par ce projet à la sécurisation juridique de ce dispositif.