🔷️ REGARDS CROISÉS
Jean Davant
L’hôpital international de l’université de Paris (HIUP) était dans une situation financière délicate, avec la nécessité de mener un important projet immobilier de restructuration, alors que le CMC devait s’agrandir et diversifier ses spécialités.
Grâce aux moyens de la m
Mutualité, à une volonté politique forte mais aussi, à une convergence sans casse sociale, l’IMM est devenu un établissement de pointe dans plusieurs disciplines médicales tout en préservant cette philosophie d’établissement privé à but non-lucratif.
Mes 2 enfants y sont nés et je n’oublierai jamais le regard fier de mon père, à la maternité, quand il les a vus pour la première fois.
L’IMM est sans doute un des plus grands projets de sa carrière. Si l’on veut aujourd’hui le sauver et continuer à offrir la meilleure qualité de soins au plus grand nombre, les plus beaux esprits et de grands moyens sont nécessaires. On peut facilement imaginer pourquoi le contexte politique du moment n’aide pas mais, la force de la Mutualité, c’est aussi de n’avoir jamais arrêté de rêver."
🔹️Didier Bazzoki
Président - Think tank CRAPS (Cercle de Recherche et d’Analyse de la Protection Sociale)
🖊 "Sauvons l’Institut Mutualiste Montsouris !
L’Institut Mutualiste Montsouris (IMM) n’est pas un hôpital comme les autres.
Né en 1999 de la volonté du Président de la Mutualité française d’alors, Jean-Pierre Davant, et de celle des mutuelles de la fonction publique, sa réputation est le fruit jusqu’à maintenant d’une lignée de grands chirurgiens, qui exercèrent d’abord, depuis les années 1970, au « CMC de la porte de Choisy ». L’IMM figure cette année encore au palmarès des 50 meilleurs hôpitaux de France du magazine le Point. Participant au service public hospitalier, l’IMM se hisse au sommet du classement dans 20 catégories de spécialités, et notamment pour la chirurgie carcinologique. Des générations de fonctionnaires, de mutualistes, comme des personnalités de tous ordres, dont un P
président de la République, y ont été opérés avec succès et soignés dans des conditions d’excellence, autant technique que de qualité humaine et de bienveillance.
L’IMM accorde une grande importance à l’équité et à la solidarité. Par exemple, il se distingue par l’absence de dépassements d’honoraires médicaux, autant que par la notoriété de son pôle spécialisé en pédopsychiatrie. Celui-ci est de longue date et, aujourd’hui, encore une ressource clé pour des adolescents en grandes difficultés, avec des programmes adaptés à la prise en charge somatique de l’anorexie.
L’IMM cultive aussi l’excellence dans le domaine de la recherche et de l’innovation médicale. Il a été parmi les premiers à introduire le robot chirurgical et la cœlioscopie en France, ainsi que des techniques avancées de vidéochirurgie. Son centre de recherche clinique a joué un rôle essentiel dans le développement de nouvelles approches thérapeutiques.
Mais hélas, la médecine d’excellence ne semble désormais plus reconnue à sa juste valeur.
Nous apprenons ces jours-ci une détestable nouvelle. L’IMM est menacé de disparition ou de dépeçage ! On croit rêver ! Mais comment en est-on arrivé là ?
On aura beau jeu de critiquer les gestionnaires, les médecins et les personnels de l’IMM. Mais la réalité est toute autre.
L’IMM fait les frais d’une série d’évènements externes et d’influences diverses, dont la conjonction est mortifère :
Un endettement important, qui fut nécessaire pour financer les importants investissements dans la modernisation des infrastructures et l’acquisition d’équipements médicaux de pointe ;
La tarification à l’activité (TAA), un mécanisme de financement qui attribue des ressources en fonction des actes réalisés et non sur la base des besoins réels ou des coûts spécifiques de l’hôpital. La TAA favorise les activités de chirurgie courante ou de médecine, aux dépens de la chirurgie complexe ou hautement spécialisée, que pratique l’IMM. Du reste, les Centres Hospitaliers et Universitaires publics, qui ont des caractéristiques d’activité analogues, ont accumulé un déficit de 1,3 milliard d’euros en 2024. Les médecins, les personnels et les patients en subissent les conséquences délétères au quotidien, mais les CHU, eux, ne peuvent disparaitre ;
Les effets du Ségur de la Santé, qui a légitimement augmenté la rémunération des personnels hospitaliers à l’issue de la crise du Covid-19, mais sans que ce soit intégralement répercuté par l’État dans l’allocation des ressources attribuées aux hôpitaux ;
Enfin, le choix, respectable, opéré par l’IMM de maintenir le coeur de son projet stratégique sur des activités médico-chirurgicales complexes ou de haute technicité, d’intérêt scientifique général, alors que d’autres établissements ont choisi de manière opportuniste un « case mix » d’activités chirurgicales ou médicales plus rentables, ce qui leur permet d’atteindre ainsi l’équilibre des comptes.
Pour toute une génération d’adhérents et de militants mutualistes, en leur mémoire, et pour le service de l’intérêt général des générations futures, il serait irresponsable de laisser sombrer l’IMM à l’occasion d’une crise budgétaire qui n’a rien d’irréversible. Un plan de redressement financier ménageant la pérennité de l’institution est possible, moyennant la renégociation d’une dette coûteuse, une accessible diversification de l’activité médicale, une remise à niveau de la capacité d’investissement et aussi quelques économies de fonctionnement.
Si l’on veut sauver l’IMM, c’est maintenant !"
Dr Jean-Martin Cohen Solal
Ancien directeur général de la Mutualité Française
🖋 "J’ai des liens avec l’Institut Mutualiste Montsouris en tant que responsable mutualiste en tant que médecin et aussi en tant que patient. Je l’ai connu avant même sa création, du temps du CMC, de la porte de Choisy et de l’HIUP puis j’en ai suivi le projet, la construction et le démarrage.
Je réagis surtout en tant que médecin et en tant que patient pour souligner la qualité de l’accueil et la très grande qualité des soins. Je connais de nombreux médecins ou même de Chefs de Service de l’APHP, qui ont choisi de se faire soigner ou opérer à l’IMM. J’ai adressé beaucoup de patients, toujours très satisfaits de l’accueil et de la prise en charge médicale. En tant que patient j’ai d’abord l’expérience de père et grand-père, puisque ma fille a accouché en plein COVID dans d’excellentes conditions malgré le contexte. Personnellement j’ai été hospitalisé deux fois, opéré très récemment. Je dois souligner la compétence et l’empathie des équipes. Je note que l’IMM est aussi le lieu de beaucoup d’innovations. Je pense par exemple au développement de la cœliochirurgie, de l’utilisation des robots chirurgicaux , de la prise en charge de la psychiatrie infantile juvénile, de la mise en œuvre du principe du patient debout et de la gestion de la douleur. Dans ce domaine, l’intervention que j’ai récemment subie est naturellement très douloureuse, j’ai pu constater comment l’équipe soignante a su la rendre tout à fait supportable, ce qui, au delà du confort apporté, permet une rééducation plus rapide et plus efficace.
Je souhaite donc que l’IMM continue à permettre aux patients de bénéficier de sa qualité de l’accueil et de l’excellence des soins prodigués."
Médecin parisien
qui ne fréquente pas l'IMM, qui a interrogé plusieurs de ses relations qui le fréquentent.
🖋"Je vous livre bien volontiers le résumé des commentaires points forts et points faibles de
sur l'Institut Mutualiste Monsouris
Points forts :
1. Expertise médicale remarquable et force des équipes pluridisciplinaire
2. Modernité des installations et équipements ce qui permet des diagnostics et traitements efficaces.
3. C’est un institut mutualiste,
Points faibles :
1. les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous et sur place peuvent être longs.
2. Le lieu peut ne pas être facilement accessible, en fonction des transports en commun."
Dr Vladimir MITZ
Chirurgien plasticien
🖋 "Je ne connais pas directement l’Institut mutualiste Montsouris, mais je sais que c’est un endroit d’excellence parce que les médecins qui y travaillent sont salariés et bien payé ce qui fait qu’ils font remarquablement bien leur travail.
J’ai donc le plus grand respect pour cet établissement, et tous les patients que j’ai eu et qui sont passés entre leurs mains ont été extrêmement satisfaits des interventions chirurgicales diverses qu’ils y ont subi."
Témoignage anonyme
d’une personne qui dit bien connaître le dossier...
🖊 "L’IMM est un établissement mutualiste à but non lucratif participant au service public depuis sa création et qui, contrairement aux cliniques privées environnantes et aux activités privées en vigueur dans les grand CHU parisiens, ne pratique aucun dépassement d’honoraires. Dans la filiation du CMC de la porte de Choisy, il porte un haut degré d’excellence médicale avec un plateau technique performant. Excellence largement reconnue y compris sur le plan international tout en restant un établissement à taille humaine centré sur le patient.
mutuelles de la fonction publique en direct ou en prêt. Il convient de rappeler que ceci a été rendu possible par la vente du CMC de la porte de Choisy (terrain et immeuble) actif de la MFP
pour financer ce projet dans le cadre d’un bail emphytéotique avec l’État et d’une concession de
service public. Ceci est devenu compliqué dès la mise en place de la T2A en 2004 (l’IMM a été
inauguré en 1999). A ce problème initial, il convient de rappeler que contrairement notamment aux hôpitaux publics, l’IMM dispose d’un taux d’encadrement administratif bien inférieur à ce qui est régulièrement constaté. En revanche le taux d’encadrement médical et soignant est lui beaucoup plus important. Depuis toujours le choix a été fait de privilégier les professionnels au contact du patient. Dans un environnement de plus en plus concurrentiel cela entraine automatiquement un surcoût. Sans oublier que pendant de nombreuses années les privés non lucratif ont connu un différentiel de charge de plus de 7% par rapport au public pour la même rémunération à activité identique.
extrêmement difficile de le faire quand vous découvrez en cours d’exercice les tarifs retenus par
les pouvoirs publics. Tarifs non pas basés sur une réalité mais pour faire simple, sur le calcul
d’un coût moyen qui dans ce cas pénalise fortement la qualité et l’innovation, pierre angulaire
de l’IMM.
Au-delà de la faille initiale, qui le pénalise fortement, comme beaucoup de ses collègues du
privé non lucratif l’IMM a engrangé des surcoûts et des moindres rémunérations même s’il convient de souligner que ses tutelles de proximité ont essayé plusieurs fois d’amoindrir ses
accompagnements plus importants et plus réguliers.
Le premier réflexe serait d’incriminer les mutuelles qui refuseraient de remettre au pot et
porteraient ainsi la responsabilité de la situation. Mais les mutuelles en question ont largement accompagné l’IMM et ce depuis le début.
Bien sûr on peut imaginer et travailler sur un tour de table plus large de la gouvernance
mutualiste, voire de l’ouvrir à d’autres grands acteurs de l’ESS. Mais ceci ne règlera pas le
problème structurel, éventuellement cela permettra juste de gagner du temps dans l’attente d’une véritable réforme du financement hospitalier qui est programmée au mieux à l’horizon 2028. Cela permettra aussi de travailler sur un projet partenarial, indispensable aujourd’hui, mais dans une démarche cohérente et positive et non pas le dos au mur.
fermeture de l’IMM : un concurrent en moins, des postes hospitalo-universitaires à récupérer, des professionnels médicaux et soignants notamment disponibles sur le marché, un « budget »
à redistribuer……
En tout cas mon soutien est entier à la direction générale, qui se dépense sans compter depuis
de nombreuses années, bien sûr à la communauté médicale et l’ensemble des personnels pour leur engagement pour cet établissement qui compte peu d’équivalent en France et dont légitimement ils sont très attachés.