Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 6 mars 2024

République démocratique du Congo : L’UNESCO et l’AFD s’engagent pour mieux former et soutenir les enseignants


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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
 

République démocratique du Congo : L’UNESCO et l’AFD s’engagent pour mieux former et soutenir les enseignants

 

Paris, le 6 mars 2024 – L’UNESCO renforce son investissement dans l’éducation en République démocratique du Congo (RDC). L’Organisation va améliorer la formation des enseignants du primaire en lecture, écriture et mathématiques, renforcer l’accès des femmes à cette profession et revaloriser le rôle des directeurs d’école. Plus de 15 000 professionnels seront accompagnés. Ces actions seront financées à hauteur de 9M€ grâce à un accord signé mardi avec l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation.

 

« La formation et l’accompagnement des enseignants sont des leviers majeurs pour que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité. Alors que l’Union africaine a dédié l’année 2024 à l’éducation, les nouvelles actions mises en œuvre par l’UNESCO en République Démocratique du Congo soulignent notre engagement résolu à soutenir tous les Etats du continent dans cette voie », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

 

« Dans la lignée des engagements pris à Ouagadougou, en 2017 par le Président de la République Française, l’éducation constitue une des priorités de la coopération entre la France et la République démocratique du Congo. Ce programme marque une étape importante dans notre partenariat avec l’UNESCO, il est essentiel de mutualiser les expertises et expériences pour utilement soutenir l’accès à un enseignement en RDC et contribuer à la réduction des inégalités et des vulnérabilités », ajoute Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD.

 

Ces dix dernières années, la RDC a réussi à fortement démocratiser l’accès à l’enseignement primaire. Aujourd’hui, près de 80% des enfants de 6 à 11 ans sont scolarisés. Toutefois, près d’un enfant sur trois n’achève pas le cycle de l’enseignement primaire. Tout en continuant à progresser vers l’accès universel à l’éducation, la RDC s’est engagée dans un autre chantier ambitieux : améliorer la qualité des enseignements.

 

En effet, près de 73% des élèves n’atteignent toujours pas le niveau minimum recommandé en lecture et 82% en mathématiques, avec une différence significative de résultats en défaveur des filles. Des études, conduites avec le soutien de l’Institut de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique, ont démontré que ces difficultés sont dues notamment au manque de formation et d’accompagnement apportés aux enseignants.

 

Des enseignants mieux formés et mieux soutenus

 

Dans ce contexte, l’UNESCO va conduire en RDC un projet d’une durée de quatre ans pour renforcer la formation des enseignants et leur motivation à exercer ce métier. Il consistera à expérimenter un nouveau programme des humanités pédagogiques, qui met davantage l’accent sur les disciplines socles que sont la lecture, l’écriture et les mathématiques, tout en harmonisant la formation initiale et la formation continue autour d’un référentiel commun des compétences professionnelles.

 

Ce projet vise aussi à consolider le rôle des directeurs d’écoles, en tant que premiers encadrants pédagogiques, et à relancer les réseaux d’écoles de proximité qui permettent aux enseignants d’établissements géographiquement proches de partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques. Par ailleurs, un système sera mis en place pour diffuser facilement les contenus de formation sur l’ensemble du territoire et à tous les niveaux.

 

Encourager les femmes à exercer la profession

 

Alors que la profession d’enseignant reste très majoritairement exercée par des hommes, ce projet prévoit aussi de susciter des vocations auprès des femmes. A cette fin, les personnels éducatifs seront formés sur les enjeux liés au genre et des actions spécifiques seront conduites, telles que des campagnes de communication et la réhabilitation des installations sanitaires des écoles.

 

Cette féminisation du métier vise à ce que les salles de classe soient davantage perçues comme des lieux sûrs et accueillants pour les jeunes filles, et à ce que ces dernières puissent côtoyer au quotidien des modèles positifs qui les encouragent à s’investir dans leurs études.

 

Plus de 13 000 enseignants, 1 500 directeurs d’écoles et 600 inspecteurs d’éducation bénéficieront de ces actions de l’UNESCO, financées à hauteur de 9M€ par l’AFD dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation. L’accord de mise en œuvre a été signé mardi 5 mars au siège de l’UNESCO, par Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation, et Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD.

 

À propos de l’UNESCO

 

Avec 194 États membres, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture contribue à la paix et à la sécurité en promouvant la coopération multilatérale dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture, de la communication et de l’information. L’UNESCO coordonne un réseau de plus de 2000 sites inscrits au patrimoine mondial, de réserves de biosphère et de géoparcs mondiaux ; de plusieurs centaines de villes créatives, apprenantes, inclusives et durables ; et de plus de 13 000 écoles associées, chaires universitaires, centres de formation et de recherche. Basée à Paris, l’Organisation dispose de bureaux dans 54 pays et emploie plus de 2 300 personnes. Sa Directrice générale est Mme Audrey Azoulay.

 

« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » – Acte constitutif de l'UNESCO, 1945.

 

Plus d’information : www.unesco.org

 

 

A propos de l’Agence française de développement

 

L’Agence française de développement (AFD) met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. À travers ses activités de financement du secteur public et des ONG, ses travaux et publications de recherche (Éditions AFD), de formation sur le développement durable (Campus AFD) et de sensibilisation en France, elle finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde plus juste et résilient. Nous construisons avec nos partenaires des solutions partagées, avec et pour les populations du Sud. Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets sur le terrain, dans les Outre-mer, dans 115 pays et dans les territoires en crise, pour les biens communs – le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation ou encore la santé. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). Pour un monde en commun.

 

Email: _AFDpresse@afd.fr

 
Contacts presse
Polina HUARD, p.huard@unesco.org , +33 (0)145 68 10 17
Clare O'HAGAN, c.o-hagan@unesco.org , +33 (0) 145 68 17 29
 

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mardi 18 février 2014

RCA : les efforts internationaux déployés n'arrêtent pas les massacres





Les efforts internationaux déployés pour protéger

les Centrafricains ne suffisent pas à arrêter les massacres




Le Conseil de Sécurité des Nations Unies et les Etats africains doivent agir immédiatement
afin de faire cesser la violence et permettre un déploiement plus important de l’aide humanitaire.

Images HD Libres de droit disponibles
(Contact : 01.40.21.28.40. / François Dumaine)



Genève, le 18 février 2014 – En République centrafricaine (RCA), l’extrême violence à l’encontre des civils et les assassinats ciblés de groupes minoritaires illustrent l’échec des efforts internationaux déployés pour protéger la population, déclare l'organisation humanitaire médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF). Pour l’organisation, l’insuffisance de la réponse internationale actuelle est la preuve accablante de l’abandon pur et simple de la population centrafricaine.


MSF appelle les Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que les pays donateurs, à se mobiliser pour mettre immédiatement un terme aux atrocités commises à l’encontre des populations ; à œuvrer à la mise en place d’un niveau de sécurité suffisant pour que les populations puissent se déplacer, sans craindre pour leur vie ; et permettre un déploiement massif de l'aide afin de répondre aux besoins essentiels de la population. Les dirigeants locaux et nationaux doivent faire tout leur possible pour stopper la violence et renforcer la protection.


« Notre principale préoccupation concerne la protection. Alors que nous prenons en charge des milliers de blessés, nous nous sentons impuissants face à cette violence extrême. Nous voyons des centaines de milliers de personnes fuir leurs maisons, c’est en fait la seule issue qui leur reste pour ne pas être tuées », déclare le Dr Joanne Liu, Présidente Internationale de MSF, de retour de RCA. « Le manque d’engagement et de mobilisation des dirigeants politiques du Conseil de Sécurité des Nations Unies est choquant. La mobilisation trop limitée de pays africains et de l'Union Africaine, insuffisante pour lutter contre la violence, est entrain de déchirer littéralement la RCA. »


Les civils centrafricains, issus des deux principales communautés religieuses du pays, sont otages de la violence perpétrée par les groupes armés, premiers responsables de ces atrocités. Depuis le 5 décembre, les équipes MSF ont pris en charge plus de 3 600 personnes souffrant de blessures par balle, grenade, machette, couteau et autres traumatismes violents à Bangui, la capitale et dans tout le pays.


« Quand j’étais à Bozoum, nous avons trouvé 17 blessés par armes à feu, machettes, et grenade qui étaient cachés dans une petite cour » témoigne le Dr Liu. « Ils n’osaient pas se rendre à l’hôpital, de peur d’être victimes de nouvelles attaques.. Leurs blessures étaient graves, certains perdaient du sang mais ils étaient tous là, assis, silencieux, sans plus aucun espoir.».


Les équipes MSF doivent faire face à de violentes attaques qui ont lieu à proximité ou à l'intérieur même des structures de santé. Le 12 février, dans la ville de Berberati, des hommes armés de machettes et de fusils se sont introduits au sein de l'hôpital, où MSF travaille, en tirant des coups de feu et mettant les patients en danger. Craignant pour leur vie, deux patients ont alors fui l'hôpital. A d'innombrables reprises et dans diverses localités, des dirigeants locaux, des dignitaires religieux et du personnel médical MSF ont dû s’interposer alors même que des hommes armés attaquaient ou menaçaient de tuer des individus, y compris des patients. Ces derniers refusent même régulièrement d’être transportés dans des ambulances par peur d’être victimes de nouvelles violences. De plus, l'insécurité générale a rendu certains axes routiers trop dangereux et donc impraticables.


Dans les 8 localités où MSF travaille, environ 15 000 civils regroupés se retrouvent piégés dans les enceintes d’hôpitaux, d’églises et de mosquées, vivant dans la peur d'être tués par des groupes armés. Dans des villes comme Bouar, 6 000 musulmans sont ainsi prisonniers, menacés d'être tués s'ils tentent de quitter la ville. MSF a ouvert des postes de santé dans plusieurs de ces enclaves, y compris à Bangui, où les blessés et les malades n’osent pas se rendre à l’hôpital, même s’ils n’ont que quelques centaines de mètres à parcourir pour s’y rendre.


Au cours des deux dernières semaines, à Bangui, Baoro, Berbérati, Bocaranga, Bossangoa, Bouca, Bozoum et Carnot, les équipes MSF ont vu des dizaines de milliers de personnes - issues de la communauté musulmane - fuir ou être transportées par camion vers les pays voisins, escortées par des forces armées internationales dans l’incapacité de les protéger par ailleurs. D'autres ont été évacuées du nord-ouest du pays vers Bangui et sont désormais prises au piège dans des camps qui sont devenus des enclaves et où elles continuent à vivre dans la terreur. La peur des persécutions a poussé des dizaines de milliers de civils, issus de toutes les communautés, à fuir dans la brousse, où ils n’ont accès à aucune forme de protection ou d'assistance humanitaire.


Les conséquences dévastatrices de la violence ont encore été aggravées par l'absence d’un déploiement assez significatif de l'aide humanitaire pour pouvoir répondre aux besoins les plus essentiels de la population. L’assistance, jusqu’ici consternante à Bangui a pratiquement été inexistante en dehors de la capitale. La distribution d’eau, de nourriture et d’abris manquent cruellement. Par exemple, la dernière distribution de nourriture dans le camp de Don Bosco, à Bangui, où plus de 20 000 déplacés sont regroupés, a eu lieu le 2 janvier dernier. Elle était destinée à couvrir deux semaines de besoins seulement. Un des exemples les plus marquants de l’insuffisance de l’aide est le camp de Mpoko, situé à l'aéroport international de Bangui, où environ 60 000 déplacés vivent dans des conditions catastrophiques et ce, à quelques centaines de mètres seulement de la piste de l'aéroport.


« Les horribles conditions de vie dans le camp de Mpoko soulèvent la question de savoir si la lenteur de la distribution de l'aide est une forme de négligence délibérée visant à dissuader les gens de venir s’installer ici », s’interroge le Dr Liu. «Compte tenu du niveau de violence à Bangui, les populations devraient être en mesure de choisir entre rentrer chez elles ou rester là où elles se sentent protégées. L’assistance devrait être fournie partout où elles se sentent le plus en sécurité ».


Même si des incidents de sécurité entravent quotidiennement les secours, l’important déploiement de personnel MSF (plus de 2 240 travailleurs, internationaux et nationaux) et d’activités (dans 16 villes à travers le pays) montre qu'il est possible de fournir une assistance humanitaire en RCA aujourd’hui.


« La crise humanitaire à laquelle nous assistons aujourd'hui est sans précédent en RCA, un pays négligé par la communauté internationale depuis des années » déclare le Dr Liu. « Nous lançons un appel aux Etats membres de l'ONU ; ces derniers doivent arrêter les demi-mesures. Une mobilisation totale doit avoir lieu maintenant, pas dans un ou six mois. Tous les jours, nous sommes témoins d’atrocités. Une catastrophe majeure est en train de se dérouler sous le regard indifférent des dirigeants internationaux. Ne pas répondre équivaut à faire le choix, conscient et délibéré, d'abandonner le peuple centrafricain ».


***



Suite aux actes d’extrême violence commis par les forces de l’ex-Séléka - et en guise de représailles - des milices locales d'autodéfense appelées « anti-Balaka » ont lancé des attaques collectives contre les civils musulmans, considérés comme le support politique potentiel des ex-Séléka. C’est ainsi qu’ a commencé la spirale de violences et de pillages qui, si elle a particulièrement ciblé les communautés musulmanes ces dernières semaines, continuent de concerner les communautés chrétiennes.


MSF travaille en République centrafricaine depuis 1999. Actuellement MSF gère 8 projets réguliers à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndélé, Paoua, Bria et Zémio ; et 8 projets d'urgence à Bangui, Bouar, Bangassou, Bozoum, Bossangoa, Bria, Yaloke et Berberati. MSF compte plus de 240 travailleurs internationaux et 2 000 collaborateurs locaux dans le pays. Au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzaville, d'autres équipes MSF viennent en aide aux réfugiés centrafricains.