Nora ANSELL-SALLES

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lundi 24 février 2014

Les CPAM contre l’AME… ?


Les CPAM contre l’AME… ?





Le droit


Il est simple, robuste, connu de tous, mais nécessite manifestement un double rappel :

· Les étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois consécutifs peuvent accéder, sous conditions de ressources, à l’aide médicale d’Etat pour la prise en charge des frais que leur état de santé nécessite. Il leur faut en faire la demande auprès des caisses primaires d’assurance maladie qui gèrent le dispositif.






· Par ailleurs, les relations entre les citoyens et les administrations, qui ont fait l’objet de nombreuses lois en France depuis plus de trente ans, reposent sur des règles assez simples : toute demande doit faire l’objet d’un accusé de réception, la demande d’AME comme toute autre demande. Et l’absence de réponse au-delà de deux mois vaut rejet de la demande.







Le travers



Un certain nombre de caisses primaires d’assurance maladie, dont celle de Bobigny, ont diffusé une consigne aux termes de laquelle les demandes d’aide médicale d’Etat parvenues avant une certaine date, le 6 décembre en l’espèce pour la Seine-Saint-Denis, font toutes l’objet d’un refus implicite… alors qu’à l’évidence ce sont des rejets explicites. Pour une raison inavouable, que l’on se refuse à écrire, tellement elle est choquante et qui semble pouvoir s’énoncer comme suit : « On n’a eu ni le temps ni l’envie de traiter votre demande ».

Ladite consigne n’a évidemment pas été notifiée aux organismes sociaux, aux associations d’usagers du système de santé ni aux associations d’aide aux étrangers, et encore moins aux demandeurs eux-mêmes puisqu’on vous le dit « c’est implicite ».

La honte

Il est si facile d’adopter de telles attitudes face à des populations dont les conditions d’existence ne permettent évidemment pas la plus parfaite information sur leurs droits. Pourtant aucune règle du service public ne permet de considérer que, par nature, une catégorie de demandeurs n’a pas à être traitée avec les mêmes égards que les autres… au contraire et c’est tout le sens de l’égalité face aux services publics !

Comment accepter que ne soient pas affectés dans toutes les CPAM les personnels suffisants pour traiter les demandes d’aide médicale d’Etat ? Au moment où se négocie la convention d'objectifs et de gestion entre l'Assurance maladie et l'Etat, la garantie de délai de traitement des demandes d'AME doit y figurer. L'abandon des populations éligibles à l'AME ne peut pas être un choix de gestion. C'est à l'évidence une discrimination.


Le CISS et l’ODSE réclament la levée des consignes décidant du non-traitement de certaines demandes d’aide médicale d’Etat et la prise en compte effective de ces demandes.


lundi 17 février 2014

Evolutions en vue pour la démocratie sanitaire ?

Une loi fondatrice au bilan contrasté



De considérables avancées ont été réalisées par la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Pour de nombreux patients et usagers, elle signe un changement d’époque car elle a affirmé des droits individuels, comme l’emblématique droit d’accès au dossier médical, mais aussi la faculté pour les patients et les usagers de siéger dans des instances de santé où se prennent des décisions publiques.


Pour autant, si les droits individuels ont largement progressé, les droits collectifs, auxquels on résume parfois la « démocratie sanitaire », ont besoin d’une relance puissante : trop d’organismes publics restent sans représentants des usagers (Collège de la Haute Autorité de Santé, Comité économique des produits santé par exemple), ces derniers ont un statut fragile et les moyens d’animer ce réseau de représentants sont cruellement insuffisants.



Un rapport prometteur




Dans ce contexte, le rapport que Claire Compagnon vient de remettre à la ministre des affaires sociales et de la santé apparaît bien utile pour résoudre un certain nombre de ces difficultés.



· Il propose qu’à côté de la représentation des usagers, des actions soient conduites pour rénover le dialogue avec les professionnels de santé et les établissements de santé. C’est utile car la démocratie sanitaire est aussi une affaire de pratiques et de comportements.





· Le rapport réclame qu’il y ait une meilleure prise en compte de la voix des sans voix dans les décisions publiques de santé. Nous l’approuvons d’autant plus que persistent dans notre pays des inégalités sociales de santé suffisamment importantes pour avoir attiré la critique du Haut conseil de santé publique.





· Le rapport se propose de donner plus de moyens et d’élargir les compétences des commissions des relations avec les usagers dans les hôpitaux. C’est aussi très positif pour la qualité et la sécurité des soins.





· Le rapport prévoit que soit dépassé le cadre des seuls établissements de santé pour ancrer localement la participation des représentants des usagers à la décision en santé, de façon à intégrer au niveau des territoires un droit de regard sur le fonctionnement du système de santé de ville et médico-social.





Une feuille de route à parfaire



L’ensemble de ces propositions prometteuses fera l’objet d’une analyse fine et détaillée de la part du CISS afin de préciser les modalités qui nous semblent requises pour garantir leur mise en œuvre optimale et efficace. Les attentes formulées vis-à-vis des nouvelles « commissions des usagers » pour répondre aux enjeux de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé exigent par exemple la reconnaissance d’un statut d’opposabilité des avis rendus par ces nouvelles commissions en la matière. La puissance publique sera-t-elle capable de confier ainsi aux représentants des usagers, dans leur mission de contrôle de la qualité des soins et de la sécurité des patients, les mêmes compétences que celles attribuées aux salariés dans les CHSCT ? Nous l’espérons.


Par ailleurs, deux orientations du rapport réclament notamment d’être précisées.



Ainsi le statut du représentant des usagers, que l’on sait si nécessaire pour assurer la pleine reconnaissance de leur rôle et de leurs moyens, esquissé dans le rapport doit aboutir dans la future loi de santé. Nous attendons donc de disposer d’un véritable statut qui fasse que le mandat du représentant des usagers ne soit plus un parcours du combattant.





En outre, le rapport évoque une structuration nouvelle pour les associations d’usagers du système de santé. Une telle perspective ne doit pas être écartée, mais en tout état de cause, si elle doit aussi figurer dans la future loi de santé, cela nécessite un profond travail de concertation avec les associations concernées.



 


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ADMD - AFD - AFH - AFM - AFPric - AFVS - AIDES - Alliance du Cœur - Alliance Maladies Rares - ANDAR - APF - Autisme France

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lundi 20 janvier 2014

Libres propos : La Haute autorité de « l’entre soi » au masculin…


Ce dimanche, le Journal officiel a publié la liste des nouveaux membres du collège de la Haute autorité de santé. Le président de la République a donc renoncé à « réexaminer » les propositions des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ainsi, quatre hommes, tous issus du monde  hospitalier ( !), viennent compléter un collège qui, sur huit membres, ne comporte désormais plus de femme et toujours aucun représentant des usagers.

 

Un camouflet pour la démocratie comme pour la parité

 

Dans la courte histoire des autorités indépendantes en France, c’est du jamais vu. En dehors d’un médecin libéral, la totalité des membres du collège vient du monde hospitalier. Ça ne gêne aucun de nos décideurs publics. Pourtant, c’est comme si tous les membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) étaient journalistes issus de France Télévision, ou tous les membres de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) professeurs de droit ! Ce n’est évidemment pas le cas. Et vu sous l’angle de la diversité, il se trouve même que le président du CSA dispose d’un collège au deux tiers composé de femmes…

 

Un affront à la politique publique

 

Alors, que les héritiers de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades sont maintenant à la présidence de la République, de l’Assemblée nationale, du Sénat et chef du Gouvernement, comment comprendre que l’on en arrive là ? Comment construire la confiance dans une politique publique qui a inscrit la démocratie sanitaire comme troisième pilier de la stratégie nationale de santé et qui joue l’exclusion de la société civile ?

 

Une humiliation pour la société civile

 

Tout l’enjeu de la Haute autorité de santé tourne autour de la régulation du système de santé par la qualité. Qui ne l’a pas compris ? Et qui peut penser que cela peut se faire sans que les usagers du système de santé en soient, au plus haut niveau de l’instance, partie prenante ? Comment a-t-on pu imaginer que seuls des médecins et des directeurs d’hôpitaux pouvaient incarner à eux seuls l’expression des préférences collectives ?

 

Une inévitable réforme

 

Puisque décidément, les vieux mâles blancs doivent être contraints par la loi que l’on met en chantier à ce que des femmes soient désignées à parité avec les hommes dans les conseils chargés de donner des avis aux pouvoirs publics, il faut aussi qu’ils soient contraints à désigner un représentant des usagers au collège de la HAS.

 

 

La prochaine loi de santé doit impérativement comporter un article élargissant le collège de la Haute autorité de santé à un membre représentant les usagers du système de santé, qui pourrait être désigné par le président du Conseil économique, social et environnemental.

 


 

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