Nora ANSELL-SALLES

mardi 29 septembre 2015

Agenda Académie de médecine

dépister et prévenir
la dyslexie et les troubles associés
l'échec scolaire et l'illettrisme ne doivent plus être une fatalité

Michel HABIB
Résodys, Aix-Marseille Université, et Centre de Référence des Troubles d’apprentissage, CHU Timone, Marseille
Les troubles spécifiques d’apprentissage, et au premier chef la dyslexie de développement qui en est la forme la plus fréquente et la mieux étudiée, concernent environ 6 à 8% de la population d’enfants d’âge scolaire, et 4% des adultes. Chez l’enfant, ils constituent en France le motif principal de demande de compensation du handicap. Cet article se donne pour but de présenter les principales avancées réalisées durant les dernières années dans le domaine. En premier lieu, la publication récente du DSM-5 a significativement modifié la nosographie des troubles en suggérant d’utiliser un terme générique, « troubles spécifiques d’apprentissage », pour se référer à tous les troubles de la lecture, du calcul ou de l’écriture, entérinant ainsi l’évidence clinique de leur fréquente association et suggérant des mécanismes communs. De même, la recherche neuroscientifique, longtemps restreinte à la seule étude des troubles de la lecture, considérés comme reflétant une installation déficiente, d’origine en grande partie génétique, des processus phonologiques sous-jacents, s’oriente actuellement vers des mécanismes plus généraux, comme un défaut de connectivité et d’intégration multimodalitaire, expliquant mieux la variabilité des symptômes et de leurs associations, mais aussi l’effet de facteurs d’ordre culturel et environnemental à côté des facteurs génétiques. Ces nouvelles données, cependant, restent très incomplètes et un approfondissement de la recherche prenant appui sur les méthodes de neuroimagerie devrait permettre, dans les années à venir, de proposer des protocoles standardisés et scientifiquement validés tant en matière de dépistage, de prévention que rééducation et de compensation.

Florence DELTEIL
Centre de Référence des Troubles des Apprentissages, CHU Bicêtre, 78 rue du Général Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre Cedex.
Depuis les années 2000, la création des centres de références a permis une amélioration significative du dépistage et de la prise en charge de ces troubles, mais il persiste de nombreuses difficultés concernant les délais de rendez-vous pour accéder à ces centres, la formation des professionnels, la limitation de l’accès aux soins dans certaines régions et le financement de bilans et prises en charge non ou mal remboursés par la sécurité sociale, excluant les populations démunies. La prise en charge des adolescents ou des adultes pose également problème car il n’y a actuellement pas de relais après les centres de référence. Ce sujet devrait être une priorité nationale de santé publique car les conséquences sont majeures sur l’intégration sociale et professionnelle. Des solutions sont envisagées pour améliorer la situation.

TEXTES COMPLETS SUR SIMPLE DEMANDE
Nicole.priollaud@wanadoo.fr



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