vendredi 13 décembre 2013

MSF appelle à un changement urgent et radical de la réponse humanitaire des Nations-Unies en République Centrafricaine


Bruxelles, 12 décembre 2013 – Les agences humanitaires onusiennes viennent de décider de mobiliser davantage de moyens et de ressources pour répondre à la crise humanitaire en Centrafrique. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), qui adresse aujourd’hui une lettre ouverte à Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations-Unies chargée des Affaires Humanitaires, cette décision doit se concrétiser sur le terrain compte tenu des difficultés rencontrées jusqu’à présent  par les agences onusiennes pour apporter une réponse adaptée à la gravité et à l’ampleur des besoins.

 

L’Inter-Agency Standing Committee (IASC), un forum décisionnel impliquant les principales agences humanitaires onusiennes, a décidé le renforcement de la réponse humanitaire des Nations-Unies en Centrafrique. Ce qui signifie concrètement pour les agences des Nations-Unies, davantage de ressources et de moyens pour apporter une réponse adaptée à la crise humanitaire en Centrafrique. Mais cette décision arrive très tard.

 

Beaucoup auraient dû être déjà fait au regard de la dégradation de la situation humanitaire en Centrafrique depuis plusieurs mois. « Cette décision tardive doit maintenant  être suivie d'effet et initier un changement radical et immédiat dans la façon dont les agences humanitaires onusiennes ont jusqu'à présent répondu à la crise » explique Bart Janssens, directeur des opérations à MSF.

 

Aujourd’hui, environ 30.000 personnes survivent sur le site de l’aéroport de Bangui. Sur le terrain, MSF a alerté plusieurs fois les agences des Nations Unies, demandant que de la nourriture, des tentes et du matériel d’hygiène soient immédiatement déployés, mais sans qu’aucune réponse concrète ne puisse être apportée.

A Yaloké et Bouca, où la situation est critique, et en dépit de nos demandes répétées, les agences des Nations Unies ne sont toujours pas intervenues.

 

Lors des récents évènements à Bossangoa, MSF a pris en charge des dizaines de blessés et continuer à creuser des latrines et assurer un accès à l’eau potable aux personnes déplacées alors que les agences onusiennes ont cessé toute activité de distribution de nourriture pendant 4 jours. Ces activités sont pourtant cruciales pour les 30.000 personnes réfugiées auprès de la Mission Catholique.

 

Les activités des agences onusiennes ont été jusque-là insuffisantes et plusieurs fois interrompues et leurs équipes retirées – parfois pour une longue période, perturbant le déploiement et la réponse aux besoins des populations centrafricaines. « Malgré ses efforts importants, MSF - et les rares ONG  présentes - ne peuvent pas couvrir tous les besoins. Les agences des Nations Unies doivent maintenant apporter une réponse  solide et concrète à la hauteur des besoins » affirme Janssens.  

Depuis des mois MSF a alerté sur la situation humanitaire catastrophique en Centrafrique et a montré qu’il était possible de travailler et d’étendre ses activités humanitaires dans le pays malgré les conditions sécuritaires difficiles.

 

Présent en RCA depuis 1997, MSF gère actuellement sept projets réguliers (à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndéle, Paoua et Zémio) et quatre projets d’urgence (à Bangui, Bossangoa, Bouca et Bria). De plus, une équipe d’urgence mobile couvre les zones de Bouar, Yaloké et les camps de déplacés de Bangui. D’ici la fin de l’année, MSF espère pouvoir initier des activités dans les hôpitaux de Bangassou et Ouango. Au total, nous offrons aujourd’hui des soins médicaux gratuits à environ 400 000 personnes ; proposons une capacité hospitalière d’environ 800 lits ; travaillons dans 7 hôpitaux, 2 centres de santé et 40 postes de santé ; et comptons plus de 100 personnels expatriés et environ 1 100 personnels centrafricains dans nos équipes.

Contact Presse
Amélie Ketoff
amelie.ketoff@paris.msf.org
Charlotte Nouette-Delorme
presse-msf@paris.msf.org

 

 

 

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