Nora ANSELL-SALLES

lundi 16 novembre 2020

Dénutrition : le saviez-vous ?



 


Semaine de la Dénutrition du 12 au 19 novembre 2020

Le chirurgien-dentiste : un acteur majeur de la prise en charge de la dénutrition

Il est nécessaire, dès lors qu’une altération du statut nutritionnel est suspectée, d’associer le chirurgien-dentiste traitant à la réalisation d’un bilan nutritionnel complet. En effet, l’assainissement de la cavité buccale et la restauration de la fonction masticatoire participent à la prise en charge globale de la dénutrition.

 

Pour prévenir la dénutrition liée à une dégradation de la santé orale, une prise en charge préventive de la santé bucco-dentaire doit être réalisée tout au long de la vie avec une visite de contrôle annuelle ou semestrielle (en cas de pathologies chroniques) chez son chirurgien-dentiste et une hygiène bucco-dentaire biquotidienne.

 

L’alimentation est l’un des éléments du « bien vieillir » et la bonne alimentation des personnes âgées doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Le risque de dénutrition est permanent. La dénutrition fait courir un risque vital aux sujets atteints, soit directement par l’insuffisance d’apport énergétiques, soit indirectement par l’aggravation de pathologies existantes et l’augmentation de la fragilité inhérente au grand âge.

 

Le bol alimentaire, première étape de la digestion, est constitué dans la bouche par la mastication des aliments et leur imbibition salivaire. Or, le vieillissement de la cavité buccale et les pathologies qui y sont associées entrainent une diminution du potentiel masticatoire. Ce potentiel est sous l’influence de nombreux cofacteurs tels que le nombre, l’état et la mobilité des dents, la diminution du flux salivaire, le port éventuel de prothèses plus ou moins fonctionnelles, la présence d’une inflammation gingivale ou de pathologies des muqueuses associées à des douleurs. Il influence le type d’alimentation de la personne âgée, avec un impact sur ses apports nutritionnels qualitatifs et quantitatifs, son confort et son bien-être.

 

Un mauvais état bucco-dentaire est un véritable handicap, et un facteur de risque reconnu de dénutrition.

Dénutrition et santé bucco-dentaire : les chiffres

 

-         Au moins 5% chez les personnes âgées de plus de 65 ans vivant à leur domicile souffrent de malnutrition ; cela atteint 50% à l’entrée dans un service hospitalier de court séjour (Constans et al., 1994) et varie, selon les auteurs, de 20 et 70% chez les patients institutionnalisés dans les services de soins de longue durée (Folliguet, et al., 2004).

 

-         La conservation de 20 dents, au minimum, semble nécessaire au maintien d’une fonction masticatoire correcte et d’une bonne nutrition. Le nombre moyen de dents perdues augmente avec l’âge et chez les personnes de plus de 65 ans, le nombre de dents restantes varie entre 12 et 17 selon les pays (Krall et al., 1998). Ainsi, seuls 10% des personnes âgées de plus de 75 ans ont 21 dents naturelles ou plus, et la plupart des enquêtes montre une prévalence de l’édentement proche de 60% chez les patients âgés en institution (Bailey et al., 2004; Folliguet et al., 2004).

 

-         43 % des 55 ans et plus ont eu un recours au cabinet dentaire en 2017. Ce taux décroît de façon continue à partir de 65 ans et descend à 25 % à 90 ans (Données enquête ORS Pays de Loire/URPS Pays de Loire : « recours au cabinet dentaire des adultes âgés de 55 ans et plus “ 2019).

 

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