Nora ANSELL-SALLES

mardi 3 décembre 2019

C'est à lire : le coup de griffe de Jacques Draussin


Infolettre n° 360
mardi 3 decembre 2019
Contact : Jacques DRAUSSIN jacques.draussin@biensur-sante.com

Le sida, connais pas…

Si l’on parle encore du sida à l’occasion du 1er décembre, journée mondiale qui lui est dédiée depuis 1988, force est de constater que la pandémie qui terrifiait tant alors ne fait quasiment plus peur aujourd’hui.

Doit-on le regretter ? Si l’on met en perspective les dramatiques prévisions de développement de transmission du VIH au milieu des années quatre-vingt et la réalité constatée dès 1996 avec l’arrivée des trithérapies, certainement pas.

De même que la mise sur le marché en 2015 d’autotests de dépistage fiables a progressivement permis de faire oublier l’obligation de passer par les Centres de dépistage anonymes et gratuits ou les laboratoires de biologie [5,8 millions de tests ont quand même été pratiqués en laboratoire l’année dernière].

Mais c’est la PrEP [Prophylaxie pré-exposition] qui aura été, toujours hélas en l’absence de vaccin, la véritable révolution dans la prévention du sida.

Disponible depuis 2016 en France, non seulement le traitement est efficace dans presque 100 % des cas pour combattre les effets du virus mais il bloque également sa transmission. Aujourd’hui, une personne séropositive diagnostiquée précocement a la même espérance de vie qu’une personne séronégative.

Encore faut-il connaître son statut sérologique et c’est là que le bât blesse car, chez les 18 – 24 ans, plus de la moitié des hommes et près d’un tiers des femmes n’ont jamais réalisé de test.

C’est le revers de la médaille. Il y a une trentaine d’années, lorsque l’on faisait l’expérience de l’amour physique, le VIH était un enjeu majeur : une question de vie ou de mort. L’efficacité de la PrEP et son action préventive [on ne meurt plus du sida, on ne le transmet plus] ont évidemment effacé la dimension dramatique et inéluctable que revêtait la maladie.

Le sida est devenu une pathologie chronique. Et une pathologie qui se chronicise est toujours une maladie qui se banalise. En l’occurrence, davantage encore aux yeux de la génération Millenials 2.0 : une vieille maladie de vieux.

Jacques DRAUSSIN

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