En octobre 2011, des policiers
lyonnais et grenoblois, dont le commissaire de police Christophe Gavat, alors
chef de la PJ de Grenoble, sont placés en garde à vue pendant quatre jours (96
heures) et mis en examen pour « association de malfaiteurs », « trafic de stupéfiants
», « détournement de scellés » et « vol en réunion » ; dans le cadre de « L’affaire
Neyret ». L'Inspection générale des services (IGS) suspecte les policiers
d'avoir détourné de la drogue, sur ordre de leur supérieur le commissaire
divisionnaire Michel Neyret, numéro deux de la Police Judiciaire de Lyon, afin
de rétribuer des indicateurs. Entre ces quatre murs, face à lui-même, Gavat n’est
plus celui qui interroge. Les rôles se sont inversés. Pendant ces 96 heures, il
fait le bilan de ses 25 ans de carrière.
Un monologue intérieur, sur le boulot de flic où se mêlent
anecdotes et réflexions sur le quotidien : il faut côtoyer sans cesse la mort,
celle des victimes, celle du collègue qui se suicide et celle du voyou qu’on a
dû descendre. Il raconte la vie de famille réduite à peau de chagrin, la règle
de l’oubli immédiat et nécessaire, les rencontres étonnantes, le mépris de
certains, l’admiration d’autres. Il explique les violences subies en
permanence, les missions ingrates, les tentations, la ligne jaune à ne pas
franchir, les injustices quand le flic devient bouc émissaire, la complexité du
système judiciaire, les vices de procédure, les enquêtes, le rôle des
informateurs, les planques, les filatures, les rapports. La garde à vue et la
mise en examen vécues par Christophe Gavat sont des fils rouges : il évoque les
conséquences désastreuses de ces mesures, la suspicion immédiate et injustifiée
des flics de la Police des Polices, l'attitude sans concession du juge etc.
Un document exemplaire sur la prise de conscience par un
commissaire de police des dérives et des paradoxes de l’institution judicaire
qu’il a servie pendant 25 ans. Il met en exergue les carences et paradoxes du métier
de policier et des relations police / justice / média et politique.
Christophe Gavat, 46 ans, issu d’une
famille lyonnaise, est entré dans la police en 1988 au grade d’inspecteur.
(Lieutenant). Il a réussi le concours interne de commissaire de police en 2002.
Au cours de ses 25 ans de carrière, il a exercé en Seine Saint Denis, à Paris, à
Lyon, Cannes, Perpignan et Grenoble. A la suite de ‘’l’affaire Neyret’’, il a
quitté la Police Judiciaire et a obtenu d’être muté en Guyane française, où il
occupe le poste de directeur départemental adjoint de la police aux frontières à
Cayenne.
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