L’Association
Tatouage et Partage*, à la demande du Sénateur-Maire Pierre Jarlier**, a été reçue
ce 12 décembre au Ministère de la Santé
par Jérôme Salomon, Conseiller chargé de la sécurité sanitaire auprès de la
Ministre de la Santé, Marisol Touraine, et Gabriel Attal, Conseiller
parlementaire. Stéphane Chaudesaigues, Président de Tatouage et Partage,
association de tatoueurs professionnels, a pu présenter, au nom de ses collègues,
leurs doléances et leurs propositions concernant les encres de tatouage. Mais
aussi, plus largement, évoquer les conditions de l’exercice leur métier. Une rencontre technique et très
constructive
Des demandes
justifiées
Bien consciente de l’intérêt de la mise en place d’une législation protégeant
les personnes désireuses de se faire tatouer, l’Association Tatouage et
Partage, par la voix de son Président, a cependant émis des remarques sur cette
législation et le contrôle de son application par les services de l’Etat.
Stéphane Chaudesaigues reconnaît qu’il est indispensable que les fabricants d’encre
fassent preuve de la plus grande transparence en ce qui concerne la composition
de leurs encres et que leur étiquetage soit conforme au règlement CE 1272/2008.
Les arrêtés du 6 mars 2013 et du 6 février
2001 posent question tant dans les produits reconnus comme dangereux que dans
leur application et leur cohérence avec la réglementation communautaire à
laquelle ils font référence.
L’arrêté du 6 mars 2013 désigne les
substances ne pouvant entrer dans la composition des produits de tatouage en énumérant
7 listes correspondant à des motifs différents. Stéphane Chaudesaigues a demandé,
lors de cet entretien, la confirmation qu’il s’agissait bien de listes négatives
et qu’en aucun cas l’arrêté ne faisait référence à une liste positive
exhaustive comme semblaient le penser certains services de l’Etat.
Bien évidemment, Tatouage et partage reconnaît l’exclusion des substances classées
en catégorie 1 dans la classification CMR. Stéphane Chaudesaigues a réclamé,
par contre, que pour certaines substances qui sont déjà utilisées depuis
longtemps dans les encres de tatouages, conformément à l’alinéa 5 du paragraphe
4 de l’annexe de la ResAP(2008)1, l’Etat français reconnaisse la possibilité d’une
étude prouvant l’innocuité de certains pigments interdits dans le tableau 2 de
la présente annexe ou dans les colonnes 2 à 4 de l’annexe de la directive
76/768/CEE, si cette innocuité est établie sur la base de données complémentaires
obtenues dans les conditions d’utilisation de ces pigments dans les tatouages.
Aux USA, la FDA*** a opté pour une position similaire.
L’Association Tatouage et Partage souhaiterait être associée aux travaux menés
sur le tatouage dans les différents comités, commissions, groupes, en tant qu’expert
capable d’apporter sa connaissance de la pratique du tatouage et des pratiques
du terrain.
Stéphane Chaudesaigues suggère que, plutôt qu’une interdiction totale à partir
d’une liste, l’attention des candidats au tatouage soit attirée sur les risques
allergènes de certains produits utilisés ; voire, pour les sujets présentant un
terrain sensible, la présentation d’un certificat médical établi par un
allergologue ou un dermatologue. De nombreux
produits alimentaires sont connus pour produire des réactions
allergiques graves (gluten, arachide, …). Ils ne sont pas interdits pour autant
et sont même à portée de main des enfants, notamment dans les cantines
scolaires.
Tatouage et Partage souhaite la mise en place d’un véritable statut d’artisan
tatoueur, comprenant l’obligation d’une formation par apprentissage pour les
candidats tatoueurs, sanctionnée par un diplôme d’Etat reconnu, type CAP. Les conditions actuelles d’installation
pour les tatoueurs, exigeant une attestation de présence à une formation de 3
jours sur l’hygiène et une simple déclaration en Préfecture semblent être
vraiment dérisoires en termes de sécurité sanitaire. Il y a une vraie
disproportion entre le régime de précaution ultra sécuritaire sur la
composition des encres et les risques sanitaires infectieux et de
contaminations dus à de mauvaises pratiques par des personnes mal formées
voulant pratiquer le tatouage.
Un Cabinet
particulièrement à l’écoute
Pierre Jarlier et Stéphane Chaudesaigues ont été reçus par Jérôme Salomon et
Gabriel Attal, en présence, notamment, de Frédéric Garron, Chef du Bureau des
dispositifs médicaux et autres produits de santé de la Direction Générale de la
Santé.
Monsieur Salomon a commencé par faire un tour d’horizon de la législation sur
le tatouage et la mise en place de la transcription de la législation européenne
dans la législation française.
Gabriel Attal avait déjà évoqué le sujet du tatouage avec Madame la Ministre de
la Santé et il a tenu à préciser que le Ministère de la Santé n’avait rien
contre la pratique du tatouage et les tatoueurs.
Le Sénateur Jarlier a mentionné ses inquiétudes sur l’application de cette règlementation
telle qu’elle est comprise, à ce jour, dans le milieu du tatouage, ainsi que
ses craintes du passage à la clandestinité des tatoueurs couleur.
Stéphane Chaudesaigues, en tant que Président de l’association Tatouage et
Partage, a pu questionner les membres du Cabinet sur l’application de l’arrêté
du 6 mars 2013.
Jérôme Salomon a confirmé qu’il n’existait pas et qu’il n’existerait pas de
liste positive des pigments de couleur. L’arrêté prévoit uniquement un
certain nombre d’interdictions, comme prévu dans la législation communautaire. De
ce fait, tout pigment qui n’est pas interdit dans les listes figurant dans l’arrêté
est donc autorisé.
Sur les autres points abordés, il a demandé à Tatouage et Partage que lui
soient transmises des questions écrites, précises, afin qu’il soit possible d’y
apporter des réponses. Mais, d’ores et déjà, il annonce que viendra au
Parlement une Loi qui transcrira l’ensemble de la législation communautaire sur
le tatouage.
Le Cabinet a pris l’engagement de répondre par écrit à toutes les questions
abordées pendant l’heure et demi de rendez-vous, dans les jours qui viennent.
Par ailleurs, le Cabinet s’est également étonné de ne pas avoir eu de
proposition officielle de la part du SNAT, suite au délai d’application qui lui
avait été accordé.
Il y a désormais bon espoir, après les informations apportées par Tatouage
et Partage, que la législation française soit en conformité avec la législation
des autres pays européens, notamment l’Allemagne, qui permet d’utiliser un
certain nombre d’encres couleur correspondant aux besoins des tatoueurs.
Le Cabinet et la DGS, au regard de la qualité professionnelle et technique des échanges
avec Tatouage et Partage, ont proposé à
Stéphane Chaudesaigues, Président de l’association, de rester en contact afin
de poursuivre ce type d’échanges fructueux sur l’évolution de la règlementation. Et, ce, afin d’éviter, à l’avenir,
tout quiproquo préjudiciable à tous.
* Tatouage &
Partage est une association dont l’objectif est la pérennité du métier de
tatoueur, sa reconnaissance, et son ancrage dans l’avenir. Des ateliers dirigés
par les meilleurs tatoueurs sont organisés permettre d’assister à des master
class menées par les plus grands maîtres de la discipline, le tout dans une
ambiance chaleureuse, décontractée, en petit comité et profondément
enrichissante. Jeff Gogue, Joe Capobianco ou encore Shane O’Neill ; autant de
grands noms du tatouage international qu’il est très difficile, pour ne pas
dire impossible, de croiser un jour lorsque l’on exerce son art en France et
qui se sont prêtés au jeu du partage d’expérience. Tatouage & Partage, présidé
par Stéphane Chaudesaigues, se bat pour une reconnaissance toujours plus accrue
du métier de tatoueur, et contre les aberrations encore inhérentes à la
profession. A l’heure actuelle, le statut-même de tatoueur, en France, est un
grand flou. Tatouage et Partage lutte pour que les autorités permettent aux
professionnels du tattoo de jouir du statut d’artisan. L’association se veut également
une force d’opposition et de proposition face aux menaces pesant sur le
tatouage, comme celle, majeure, de l’interdiction de la grande majorité des
encres de tatouage couleur. Appuyé par un réseau dont la force va croissant,
adossé àdes compétences techniques et relationnelles reconnues, Tatouage &
Partage s’efforce de frapper aux bonnes portes et d’user des bonnes armes pour
défendre les tatoueurs de France et d’ailleurs. Tatouage & Partage vise également
à permettre une vraie transmission du métier de tatoueur, et à constituer un véritable
pouvoir de défense des droits de ses travailleurs.
**Sénateur-Maire de Saint-Flour (15)
***Food and Drug Administration
Si vous ne souhaitez plus recevoir de communications de FESTIVAL DU
TATOUAGE DE CHAUDES AIGUES, veuillez cliquer sur ce lien ici.FESTIVAL
DU TATOUAGE DE CHAUDES AIGUES, Stéphane Chaudesaigues, CHAUDES AIGUES, auvergne
15100 France