Nora ANSELL-SALLES

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mardi 25 juin 2013

Automédication


la France affiche une forte croissance en 2012
par rapport aux autres pays européens

En France, le marché de l’automédication sur le segment des Antalgiques, Voies respiratoires, Voies digestives et Circulation (produits avec ou sans AMM), a progressé en valeur de 8 % en 2012 contre 1 à 2 % chez nos voisins européens Allemagne, Belgique et Espagne. La hausse s’observe également en volume, la France  étant le seul pays européen à afficher une croissance positive.

Selon l’étude d’IMS Health, le marché français se distingue du reste de l’Europe par l’importance des ventes sur prescriptions, synonymes d’accès au remboursement, en particulier sur le marché des antalgiques. Le poids de la prescription reste stable en Europe sur les cinq dernières années, excepté en Espagne qui traverse une grave crise économique et budgétaire.

 

France : 65 % des produits OTC prescrits

En automédication stricte (non prescrit), l’Allemagne reste leader européen avec des ventes hors prescription de 762 millions d’unités en 2012 (-0,5%) pour un chiffre d’affaires d’1,84 milliard d’euros (+2 %). En France, 361 millions d’unités ont été vendues (+3,5 %), pour un chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros (+7,9 %). L’Espagne a enregistré sur la même période des ventes de 144 millions d’unités (-1,7%) pour un chiffre d’affaires de 495 millions d’euros (+2 %).

Mais la France fait figure d’exception dans un marché OTC essentiellement dominé par l’automédication puisqu’il se vend plus du double d’unités sur prescription qu’en automédication stricte. Le poids global de la prescription en pourcentage d’unités vendues se monte ainsi à 65 % en France sur les quatre marchés considérés, contre 10 % en Allemagne, 25 % en Belgique et 12 % en Espagne. IMS Health note que cette proportion a été divisée par quatre en Espagne depuis 2008. C’est le marché des antalgiques qui présente la plus forte proportion de médicaments prescrits en France avec 75 %, pour un total de neuf unités consommées par habitant, contre deux en Allemagne ou en Belgique. La forte consommation d’antalgiques est donc bien une exception culturelle française, essentiellement liée au poids de la prescription.

 

Un marché dominé par des acteurs locaux en France

C’est également le poids important de la prescription qui explique que les prix soient globalement moins élevés en France, à l’exception du marché des voies respiratoires. Les prix des produits à prescription facultative sont en effet fixés par le Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) et non par les fabricants eux-mêmes. En outre, et contrairement là aussi à nos voisins européens, le segment de l’automédication reste dominé en France par les entreprises nationales telles que Sanofi, Servier, Boiron ou encore Biocodex.

 

A propos d’IMS Health : IMS Health est le leader mondial de l’information, du conseil, des services et technologies pour les acteurs de la santé. IMS s'appuie sur son infrastructure technologique mondiale et ses capacités uniques de conseils, services analytiques on-shore et off-shore et plateformes logicielles pour aider ses clients à mieux comprendre la performance et les dynamiques des systèmes de santé et élaborer leurs stratégies. Présent dans plus de 100 pays et avec plus de 55 ans d'expérience dans l'industrie, IMS sert l’ensemble des décideurs de la santé, qu’ils soient laboratoires pharmaceutiques, professionnels de santé, payeurs, financiers, autorités de santé ou chercheurs.
Pour plus d’information, visitez notre site
www.imshealth.com.

mardi 19 février 2013

Mises en examen dans l'affaire Mediator


Toute la lumière doit être faite sur les conflits d'intérêts !

Deux anciens cadres de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), Jean-Michel Alexandre et Eric Abadie ainsi qu'une ancienne salariée de Servier (fabricant du Mediator), viennent d'être mis en examen dans le cadre du volet "tromperie et prise illégale d'intérêt" du dossier Mediator, nous apprend France Info le 18 février. Les liens financiers entre ces anciens responsables d'Agence et les laboratoires Servier apparaissent de plus en plus évidents.

Michèle Rivasi, députée européenne Vice-présidente dy groupe des Verts/ALE au Parlement européen, rappelle à cette occasion qu'elle avait saisi avec sa collègue Eva Joly en février 2011 l'Office européen de lutte anti-fraude (Olaf), un service d’enquêtes indépendant, pour faire la lumière sur d’éventuels conflits d’intérêts entre les autorités sanitaires européennes et le laboratoire Servier dans l’affaire du Mediator. "Nous avions pointé du doigt l’exemple de l’expert français en pharmacologie Jean-Michel Alexandre, qui a présidé la commission de vigilance de l’Agence européenne du médicament (EMA) de 1995 à 2000 et qui travaillait également à l’Agence française des médicaments (AFSSAPS), deux agences qu’il a quittées pour devenir consultant pour l’industrie pharmaceutique, notamment pour les laboratoires Servier. Sa mise en examen pour participation illégale d'in fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée n'est pas du tout suprenante! Eric Abadie a pour sa part été président de la commission de vigilance de l’EMA depuis 2007 et directeur des affaires médicales du syndicat des industries pharmaceutiques, avant d’occuper également des postes à l’Afssaps. Il a été contraint de quitter l'EMA en avril 2012, ce dont je me suis réjouis" , explique-t-elle.

" L’influence de ces représentants français de l’Afssaps au sein de l’EMA, dans la gestion de la pharmacovigilance du Mediator a toujours été flagrante. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour retirer ce médicament du marché, alors même que des cas de valvulopathies cardiaques étaient signalés? Eric Abadie devait également diligenter une étude, dont les résultats ont été fournis très tard…Alors que le médicament coupe-faim est retiré du marché espagnol en 2003 et italien en 2004, la France est l’un des derniers pays à l’avoir interdit en novembre 2009. Nous avions à l’époque demandé la démission d’Eric Abadie, car on ne peut pas crédiblement continuer à diriger un comité d’évaluation des médicaments à usage humain en étant aussi peu indépendant du lobby pharmaceutique..." , poursuit l’eurodéputée.

 

"L’Olaf a ouvert une enquête interne le 22 juillet 2011 afin de vérifier les soupçons de conflits d’intérêts au sein de l’Agence européenne des médicaments.  Ses travaux se poursuivent en France, m'ont-ils assurés récemment, j'en vois la preuve aujourd'hui" , conclut Michèle Rivasi.