Remise du rapport de Philippe Laurent sur le temps de travail dans la fonction publique
Conférence de presse Jeudi 26 mai 2016 - Allocution d’ouverture d’Annick GIRARDIN, Ministre de la Fonction publique :
Bonjour à tous, merci d’être là. Alors vous comprenez
effectivement que mes premiers mots vont à Philippe
LAURENT pour le remercier effectivement de ce travail, mais
à l’ensemble de son équipe, il l’a citée, donc moi aussi je veux
tous vous remercier, inspecteurs généraux, membre de
l’équipe de monsieur LAURENT pour ce travail de grande
qualité.
‐ 2 ‐
Et ce travail, je vous le disais tout à l’heure, qui pour moi
servira de référence, parce qu’on évoquera ensuite quelles
seront les suites de ce rapport.
Je crois qu'il faut être clair, c'est un rapport inédit ; un rapport
inédit pourquoi ? Vous l'avez dit, Monsieur LAURENT parce
que c’est la première fois que l'on fait une évaluation des 35
heures dans la fonction publique. La première fois depuis la
mise en place de ces 35 heures. Et il fallait le faire.
Loin de moi, et je pense que c'est la même vision que partage
le Premier ministre, une volonté quelconque telle que les
médias ont pu l’annoncer, de vouloir mettre ce rapport - que je
vous remontre – sous le tapis ou de vouloir le cacher.
Au contraire, vous l'avez tous reçu, d’ailleurs avec cette
invitation. Il sera en ligne très rapidement, et il sera bien sûr
communiqué à l'ensemble des syndicats et employeurs avec
lesquels nous travaillerons très très vite sur ces questions.
Et d’ailleurs pourquoi le cacher ? Il n’y a rien à cacher. Je fais
partie d’un gouvernement qui se veut ouvert, qui se veut
transparent, et c’est d’ailleurs globalement ce que l'on fait, on
parle de gouvernement ouvert aujourd’hui, on parle de mise en
ligne de l’ensemble des données, et ce rapport il va dans le
même sens, une transparence totale du mode de
fonctionnement aujourd’hui dans la Fonction publique. C’est
ce que nous continuerons à faire.
‐ 3 ‐
Alors qu’est-ce qu’il dit ce rapport ? Il ne dit pas du tout ce
qu’on a tendance partout à penser : « les fonctionnaires sont
des fainéants ». Non, vous l’avez dit, Monsieur LAURENT,
les fonctionnaires ils sont au travail. J’ai envie de dire qu’ils
travaillent seulement 1,4 % de moins que les 35 heures.
Mais j’ai envie aussi de dire que quand certains font moins de
35 heures, c’est dans le cadre de conventions, c’est dans le
cadre d’accords, c’est parce qu’ils travaillent la nuit, c’est
parce qu’ils travaillent le week-end, c’est parce qu’ils ont
beaucoup d’astreintes. Et ce sont des négociations qui ont eu
lieu, ce sont des compensations légitimes.
Donc quand on parle des choses il faut en parler clairement, il
faut en parler franchement. On doit aux Français une
transparence totale, mais en même temps, moi je veux faire
quelques mises au point. Moi je n’accepte pas qu’on utilise
certains titres dans la presse pour faire vendre et dire
complètement le contraire de ce que dit un rapport !
C’est ce qu’a fait le Nouvel Obs, je suis désolée, c’est ce que
peut-être malheureusement, ont repris d’autres.
Qu’est-ce qu’il dit ce rapport ? Les fonctionnaires travaillent
plus le dimanche que n’importe qui. Et puisque tout le monde
a toujours envie, alors que moi j’ai une vision des choses, de
vouloir comparer les fonctionnaires au privé, eh bien 36 % des
fonctionnaires travaillent le dimanche alors que dans le privé,
on en trouve 25.
17,5 % de fonctionnaires travaillent régulièrement la nuit alors
que c’est 14,9 % dans le privé.
‐ 4 ‐
Voilà, ça c’est deux chiffres. Il y en a d’autres dans ce rapport
qui démontre que les fonctionnaires ne sont pas des
privilégiés. Les fonctionnaires ne sont pas non plus pour moi
des travailleurs comme les autres, ce sont des travailleurs qui
sont au service de l'intérêt général, au service des Français et
qui ont un statut qui leur permet effectivement d'avoir ce type
d’obligations, ce que n’ont pas le privé.
Et puis rappelons-nous aussi que les fonctionnaires ne
comptent pas leurs heures. Personne n’a compté ses heures le
13 novembre.
Donc je crois honnêtement qu’il faut aussi rappeler tout ça. En
même temps il y a des anomalies, il faut les regarder en face.
Il n’est pas question de se cacher… je ne me cacherai pas
derrière mon petit doigt, au contraire. Ces anomalies, ces
dysfonctionnements, ces méthodes managériales quand elles
vont au-delà de ce qui devrait se faire, il faut pouvoir en
discuter.
Moi, je le rappelle ici, et les 35 heures sont la règle, dans le
privé comme dans la fonction publique. Et il n’y a pas une
volonté d’ailleurs de remettre les 35 heures en cause. Pas de
toute façon de la part de ce gouvernement. Et quand on se sert
éventuellement des quelques chiffres que l’on a là pour dire
« Hé, passons maintenant à 39 heures », moi je dis oui
pourquoi pas, mais comment, parce que ce n’est pas si… Et
surtout rémunérées à quel montant quand on veut être
soucieux des deniers publics ?
‐ 5 ‐
Alors qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Ce rapport, audelà
d’être en ligne, devra être discuté, et j’inviterai Monsieur
LAURENT et son équipe à venir en débattre avec l’ensemble
des organisations syndicales. Egalement avec les employeurs.
Je compte d’ailleurs rapidement écrire à l’ensemble des
employeurs pour leur dire et pour rappeler effectivement cette
règle des 35 heures et leur demander d’être vigilants, et que
ces techniques managériales qui permettaient (parce qu’on a
utilisé ces fameux horaires comme outil de négociation) eh
bien il faut passer maintenant à d’autres méthodes de gestion
RH.
Ce gouvernement depuis quatre ans il travaille sur une
fonction publique rénovée, ça a été le cas de PPCR, c'est-àdire
des rénovations des grilles de salaire et des parcours
professionnels, ça a été le cas avec la loi déontologie, ça a été
le cas avec la volonté de dégeler le point d’indice, et c’est le
cas aujourd’hui de vouloir travailler sur tous les sujets de la
fonction publique y compris cette question des 35 heures.
Moi je travaille pour une fonction publique transparente, une
fonction publique ouverte, une fonction publique exemplaire,
voilà.
Nous sommes, Monsieur LAURENT et moi, à votre
disposition pour répondre à vos questions.