Nora ANSELL-SALLES

Affichage des articles dont le libellé est Éric Chenut. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Éric Chenut. Afficher tous les articles

vendredi 26 janvier 2024

🟥 Interview exclusive de Astrid Panosyan-Bouvet


AVANT PROPOS
Astrid Panosyan-Bouvet est née le 13 août 1971. Diplômée de Sciences Po, HEC et Harvard, elle a d’abord fait carrière dans le secteur privé, en tant que consultante, puis cheffe d’entreprise dans le secteur des assurances et ensuite, dans l’immobilier commercial. Elle est également très engagée sur le plan associatif et a présidé bénévolement l’association d’entraide scolaire Proxité. 
Elle a été conseillère d’Emmanuel Macron lorsque celui-ci était Ministre de l’Economie, en charge de l’attractivité et des investissements internationaux. En 2016, elle a co-fondé En Marche ! à ses côtés et fait partie de la direction du parti de 2017 à 2022. En 2022, elle a été élue députée de la 4e circonscription de Paris, qui regroupe les quartiers de Monceau et Ternes (17e), Chaillot et Dauphine (16e).
Fille d’un père arménien de Turquie et d’une mère norvégienne, elle a eu 2 enfants avec le professeur de sciences politiques Laurent Bouvet, décédé en 2021.

Bonjour Astrid Panosyan-Bouvet, les lecteurs de "Mine d'Infos" férus, dans leur grande majorité, de sujets liés à la protection sociale vous connaissent bien. Certains résidents et commerçants de la 4ème circonscription suivent également votre parcours et vos actions sur X, Facebook, Instagram ou LinkedIn. La femme publique est connue malgré une certaine discrétion qui lui est parfois reprochée discrétion que nous respecterons dans cette interview. 

👉 Si vous deviez faire votre autoportrait que diriez-vous de vous ?

La meilleure façon de répondre à cette question est probablement de vous dire ce que j’ai entendu dire de moi. On me décrit, il me semble, comme sincère, engagée, courageuse et attachée à l’action : je pense que cela me correspond bien. L’engagement et la sincérité sont le fil conducteur de mon parcours personnel, professionnel et politique, et cela va de pair avec une volonté d’écoute et orientée vers l’action. C’est un tout : écouter d’abord, décider et agir ensuite, puis rendre des comptes. Cela demande un certain courage, auquel j’essaie toujours de me tenir. J’ai la conviction sincère que d’où que l’on vienne, on est d’abord ce que l’on fait et cette conviction me porte dans mon engagement depuis toujours et me donne justement ce courage d’agir. 


👉 Vous souvenez-vous de votre premier acte militant ? 

Ce n’est pas exactement mon premier acte militant, mais c’était un acte si fort, si empli de sens, que je le vois d’une certaine manière comme le premier. En 2016, aux côtés d’Emmanuel Macron et de quelques autres, nous avons fondé En Marche !, partageant cette volonté du dépassement des silos droite et gauche, cette envie de lutter contre les inégalités à la racine et cette conviction chevillée au corps que le meilleur pour la France et pour chacun est devant nous. Ce mouvement a embarqué des centaines de milliers de Français avec lui qui, pour beaucoup, s’engageaient pour la première fois en politique et a remporté à deux reprises les élections présidentielle et législatives. C’est donc un acte marquant pour mon pays et en cela je le mettrais en premier.


👉 À quelle carrière vous destiniez-vous à 20 ans?

J’hésitais entre reporter de guerre et Secrétaire générale de l’ONU ! C’est peut-être ce qui m’a amené sur les bancs de Sciences Po. À Sciences Po, j’étais surprise de voir comment l’État était présenté comme le seul détenteur de l’intérêt général. J’ai toujours été convaincue pour ma part que si l’État en est le garant, la société civile y concourt aussi. Et c’est pour cela que j’ai fait le choix du monde de l’entreprise, allié à un engagement associatif tourné vers la solidarité et le mentorat.


👉 À quelle époque la politique a-t-elle croisée votre chemin ? Quelles ont été les principales étapes de votre engagement ? 

Lorsque j’étais étudiante, je me suis engagée au sein du courant politique de Michel Rocard. Néanmoins, au bout de quelques années, j’ai quitté le PS, déçue par le renoncement français à la social-démocratie au nom du dogme, là où l’Allemagne et les pays scandinaves avaient passé le cap depuis longtemps. Les concessions de ce parti avec la République et la laïcité, qui préfiguraient l’alliance avec la NUPES, ont fini de m’en écarter définitivement. L’étape suivante, c’est la fondation d’En Marche !, qui correspondait beaucoup plus à ma vision de la société, de la valeur émancipatrice du travail, du rôle des entreprises et bien sûr de l’Europe.


👉 Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez appris que vous étiez pressentie pour porter les couleurs de votre parti dans la 4ème circonscription de Paris?

Une grande fierté, d’abord, de se présenter dans mon quartier, là où mes enfants sont scolarisés, où je travaillais et où j’ai vécu pendant si longtemps avec ma famille. Il y avait également une certaine responsabilité et humilité : vouloir représenter les habitants de son quartier, ça n’est pas une tâche que l’on peut prendre à la légère. Je n’ai pas pensé « nouvelle carrière », mais plutôt « comment rendre à mon pays ce qu’il m’a apporté ».


👉 Comment s'est passée votre intégration sur le 17e ? 

Je connais très bien le 17e et depuis longtemps : mon quartier de vie a longtemps été le nord du 16e, mais la frontière avec le 17e n’est pas imperméable ! Je suis une citoyenne élue et cela fait de moi un point d’attache pour les autres citoyens. Je suis confrontée à toutes les situations, toutes les histoires de vie, toutes les absurdités de l’administration mais aussi à ses merveilles parfois. Mon équipe et moi-même essayons toujours d’aider du mieux que nous pouvons, que la personne qui s’adresse à nous soit électrice ou non, sans faire de différence. Cela vaut pour les habitants qui ont des problèmes de logement, de rendez-vous à la préfecture, de scolarisation de leurs enfants en situation de handicap plus proche de chez eux mais aussi pour les commerçants qui ont besoin de soutien face aux crises successives, ou encore aux associations si essentielles à notre vie commune.



👉 Diriez-vous que le fait de ne pas être issue de la même famille politique que le maire qui est LR, alors que vous êtes Renaissance, constitue bien au contraire un plus pour les projets en cours sur le 17e ?

Je suis de ceux qui considèrent que personne n’a le monopole des bonnes idées et qu’on peut construire de manière transpartisane avec celles et ceux qui sont de bonne volonté et qui partagent un socle républicain commun. Les habitants du 16e et du 17e m’en voudraient - à juste titre - si je n’étais pas capable de dépasser les appartenances politiques pour avancer. Les Français n’en peuvent plus des élus qui se rejettent la responsabilité en permanence, en disant « c’est la faute d’untel ou d’untel ». Cela alimente la défiance par rapport au monde politique. Si le Parlement doit avancer sur la réforme du mode d’élection du Maire de Paris, il me semble évident de prendre au préalable attache avec les Maires et Conseillers de Paris de ma circonscription pour connaître leurs avis et leurs suggestions sur la question et ce quel que soit leur parti politique. C’est comme cela que j’ai toujours fonctionné et je vais continuer ainsi.


👉 Sur quels dossiers intervenez-vous sur dans votre circonscription ?

En tant que députée, je me vois d’abord comme une « facilitatrice » avec un pouvoir d’influence et d’interpellation. Autrement dit, même si ce n’est pas le rôle premier d’un député, je peux aider, donc je le fais. Nos compatriotes n’en peuvent plus du « ah mais ça n’est pas moi qui gère » : c’est à nous, responsables politiques, de faire le nécessaire, de contacter les bons interlocuteurs, pour que les choses avancent. J’apporte ainsi une aide aux citoyens sur énormément de sujets : demandes d’AESH, assistance aux professeurs, contentieux avec les bailleurs sociaux, orientation d’entreprises en difficulté, etc. auprès du Préfet de Paris, du Préfet de Police, des dirigeants et des médiateurs des bailleurs sociaux, du cabinet du recteur d’académie, des ministres concernés… Je le disais, je porte également la voix de nos commerçants, comme nos boulangers avec les prix de l’énergie, ou nos commerçants en difficulté, pour demander un meilleur accompagnement des différentes administrations et associations auprès de la Ministre en charge des PME.
J’informe également les citoyens de mon travail, en organisant régulièrement des réunions publiques et en tenant des permanences mobiles – ce sont des conversations civiques très importantes pour la santé de notre démocratie. Le fait d’organiser régulièrement des réunions publiques thématiques – fin de vie, immigration, AESH, retraites, violences faites aux femmes, etc – dans lesquelles je fais intervenir des experts – y compris des politiques d’opposition – pour permettre des échanges éclairés, c’était l’un de mes engagements de campagne, et je m’y tiens.


        🎬 Clip tiktok


🔷️ On vous dépeint comme une femme intelligente, qui raisonne vite. 
À l'écoute des autres, très dynamique, souriante, sympa.
On vous dit tenace, animée d'une la volonté farouche de faire progresser la société. 

Il est à noter que la plupart des personnes interrogées estiment que votre passé de cheffe d’entreprise constitue incontestablement un plus en politique. 



"Astrid Panosyan-Bouvet est une femme politique inspirante et courageuse, toujours soucieuse de porter la voix de ceux qui se battent pour la reconnaissance de leur place dans notre société."



Le 17 avril 2023 grâce à 
Madame la députée Panosyan-Bouvet et à Monsieur Bruno Ponticelli, nous avons eu le privilège de pouvoir bénéficier de la présence de Mr Guillaume Gomez, représentant personnel du président de la république pour la Gastronomie, l'alimentation et les arts culinaires.

L'objet de la réunion était de prendre connaissance des différents axes susceptibles d'offrir aux boulangers une
sortie des contrats "toxiques" d'électricité.

Madame Panosyan-Bouvet était 
accompagnée du conseiller départementale de sortie de crise Godefroy Jumeau. 

Le 25 mai 2023 j'ai été reçu avec deux autres membres de la boulangerie par Bruno Le Maire au ministère de l’Économie, grâce une fois encore à Madame Panosyan-Bouvet qui nous avait accompagné.  
Ce n'est pas dans mes habitudes de donner mes opinions, cependant j'ai été impressionné par son implication concernant
notre problématique.
J'aurais aimé côtoyer son équipe plus souvent mais avec tous ces évènements, je comprends qu'ils soient
occupé par ailleurs."


"J’ai rencontré Astrid Panosyan-Bouvet lors de la campagne pour les élections législatives de 2022. J’ai tout de suite été impressionnée par son empathie, son pragmatisme et sa vision. L’écoute fait partie de son ADN. Je l’ai vue appliquer sur le terrain une méthode : écoute, compréhension, diagnostic, proposition créative et concrète, sans tabou, ni dogmatisme. Ce sont pour moi des qualités essentielles pour être une députée qui fait avancer les choses.  
A titre d’exemple, en tant que commerçante, je l’ai vue à l’œuvre lorsqu’elle a soutenu des collègues boulangers face à la crise des prix de l’énergie. Elle ne craint pas d’aller au contact, sur le terrain : elle est venue nous aider le 24 décembre dans notre boutique du 17e. Elle nous a bien aidé lors de la plus grosse journée de l’année, mais en aussi tiré un bénéfice de compréhension terrain de la réalité d’un commerce un jour de Noël.  
Cet engagement ne s’arrête pas aux frontières du 17e arrondissement. Son travail à l’Assemblée est remarquable, ancré dans le réel. Elle a abordé beaucoup de sujets de manière transpartisane, ce qui est une réalité rare en politique. C’est une députée droite dans ses bottes, qui ne fait pas de compromis avec ses valeurs : elle est engagée depuis longtemps avant son élection pour nos valeurs républicaine, pour la laïcité, contre l’extrême droite, et elle porte ces combats sans faillir à l’Assemblée Nationale."

🔷️ Si vos principaux traits de caractère positifs sont reconnus de tous, on ne peut cependant  pas plaire à tout le monde...

Le reproche le plus virulent qui vous est fait est "d'avoir battu une femme exceptionnelle : Brigitte Kuster"... reproche formulé par un proche de Brigitte Kuster et repris par plusieurs des soutiens inconditionnels de votre ancienne adversaire qui reste particulièrement aimée. 

Entière, trop discrète, nombre de personnes consultées regrettent de ne pas vous connaître suffisamment... et se déclarent en difficulté, au final, pour déceler un vrai défaut...


👉Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?

On dit de moi que j’ai des convictions et que je n’ai pas peur de les porter ? Oui, c’est ce que je m’efforce de faire tous les jours. Que j’ai à cœur d’être ancrée dans le réel, d’aller au contact pour comprendre ? Mille fois oui, cela a toujours été ma conception de l’engagement politique : nos choix politiques changent la vie de tant de personnes, c’est une réalité que nous n’avons pas le droit d’oublier. Pour ce qui est de la discrétion, ça n’est pas vraiment le mot que j’utiliserais. La politique ce n’est pas de la communication et encore moins de la communication sur soi ; je pense que l’égotisme de certains a abimé la confiance en la politique. Je parle de mes idées, de mes combats mais je ne mobilise pas tambours et trompettes à chacun de mes gestes. Je privilégie toujours l’échange concret au coup de com, le fond à la forme. Quand je me déplace, je ne dis pas « c’est génial, je me suis déplacée » ; je dis « merci beaucoup de m’avoir reçue et voici ce que j’ai vu et appris, ce que j’en tire comme réflexions de fond et de pistes d’actions ». Et surtout, je ne me cache pas, je dis ce que j’ai à dire et si l’on veut en discuter avec moi, je suis là.



👉 Vous êtes particulièrement présente sur les réseaux sociaux : par choix ou nécessité ?

C’est un choix, bien sûr. Les réseaux sociaux ont des défauts mais ils sont un moyen formidable de rapprocher le citoyen du politique. Mon activité sur les réseaux sociaux a pour objectif qu’un citoyen qui ne me connaît pas puisse, en quelques clics, savoir ce que je pense, ce que je défends, ce que je vote. Nous ne sommes pas élus pour disparaître le jour de l’élection et ne réapparaître que tous les 5 ans : informer sur nos actions et nos idées fait partie de la transparence que l’on doit à nos électeurs. J’exprime mes idées à la fois sur les réseaux sociaux, donc, mais aussi dans la presse sur des sujets précis, sous forme de tribunes qui permettent de donner plus d’arguments que 2 minutes sur un plateau TV ou 280 caractères sur X. Je l’ai fait sur de nombreux sujets : les salaires (Le Monde), la prévoyance (Les Echos, Terra Nova), le travail et le travail des seniors (Le Figaro, Le Monde), la fin de vie (L’Express, La Croix), ou bien la lutte contre l’extrême droite (Le Monde). Tout est aussi disponible sur mon site internet* pour ceux qui souhaitent les consulter. Et après, très souvent, je me déplace ou je rencontre du monde sans communiquer du tout. C’est aussi une manière d’établir la confiance et une vraie relation de proximité. 



👉Vous vous êtes abstenue lors du vote sur le projet de loi immigration en décembre dernier. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?

J’aurais pu voter pour car je suis pour une fermeté accrue sur le contrôle des flux entrants et sortants. Il y va de la souveraineté de la France qui doit pouvoir décider qui rentre, qui reste et qui sort de son territoire. J’étais d’ailleurs favorable à une révision du traité France-Algérie – qui accorde aux Algériens des conditions d’entrée et de séjour qui me semblent aujourd’hui obsolètes alors que l’Algérie ne joue pas le jeu des OQTF. Mais il me semble impératif de respecter une règle essentielle : quand on est en France de manière régulière pour y travailler ou y étudier, quand on respecte la loi et les principes fondamentaux de la République comme la laïcité et l’égalité femmes-hommes, on doit avoir les mêmes droits si l’on cotise pour eux.
Prenez deux aides à domicile par exemple – l’une française et l’autre de nationalité étrangère, arrivée récemment de manière légale – qui accompagnent toutes deux l’un de vos proches dépendants, la première aura droit à certaines prestations sociales immédiatement tandis que la seconde devra attendre 30 mois à compter de son arrivée en France pour en bénéficier alors qu’elle les finance par son salaire. Cela me semble injuste.
Par ailleurs, j’aurais pu décider de voter le texte dans la perspective d’une future censure par le Conseil constitutionnel**. Mais, à titre personnel, je n’ai pas voulu déléguer la responsabilité de censurer ce que j’estime être contraire à l’esprit de la Constitution dont le préambule a été rédigé en 1946 par ceux qui ont fait des choix courageux pendant la guerre. Dans un contexte de montée des populismes dans le monde entier, nous prenons aussi le risque de donner un argument tout fait à l’extrême-droite pour changer la Constitution alors que c’est elle qui est garante de nos droits fondamentaux.



👉 Pouvez-vous nous dire deux mots de votre implication à  l'international ?

J’estime que l’international fait partie intégrante de mon mandat de députée, ne serait-ce que parce qu’il y a une forte imbrication entre national et international comme le montrent la flambée des prix alimentaires avec la guerre en Ukraine ou les répercussions sur la société française de la guerre entre Israël et le Hamas. La France a un message singulier à porter au monde autour de la liberté, de l’universel et de nos « communs ». Je l’ai vu récemment en accompagnant le ministre des Armées au Proche-Orient. 2024, année d’élections européennes sera une année décisive pour notre continent : nous devons continuer à affirmer la souveraineté européenne et notre autonomie stratégique face au risque isolationniste américain, les velléités expansionnistes russes et les ingérence étrangères.


👉 Si vous pouviez faire vous-même les questions/réponses...
🤔Quelle question vous poseriez-vous ?
Et quelle aurait été votre réponse ?


Ma réponse :
J’ai la chance, par mes déplacements, en circonscription et dans un grand nombre de départements de voir que la France est un miracle. La France, disait l’historien Braudel, « ce sont des Frances cousues ensemble ». Il avait raison. Notre pays est singulier par la diversité de ses paysages, ses cuisines, son humour, sa culture ou son impertinence. Maires ou agents publics, entrepreneurs ou salariés, bénévoles associatifs, un grand nombre de nos concitoyens se démènent pour changer les choses. Ils tiennent leur territoire et le pays. La question est comment leur donner encore plus de pouvoir et d’autonomie pour bouger les lignes. L’inflation des normes et la multiplicité des intervenants sur un même sujet diluent les responsabilités et, par conséquent, la réactivité et la rapidité à agir. Il y a trop de « barreurs » face à des « rameurs » qui s’épuisent à tenter d’avancer. Nous devons faire davantage confiance aux acteurs pour agir là où la décision doit être prise.


      🎬 Clip tiktok

 " J’ai fait connaissance avec Astrid, quand elle n’était pas encore Députée.

Je l’ai rencontré la première fois par un ami commun qui me l’a présentée, pour échanger sur les questions de protection sociale, et particulièrement la prévoyance et les conséquences pour les personnes, leur familles, en cas d’absence de couverture prévoyance quand, malheureusement, survient un aléa grave. Nous avons échangé sur les enjeux liés à l’imprévoyance.

Nous nous sommes revus avant son élection, pour échanger sur les enjeux induits par la dépendance, la transition démographique de notre pays, enjeux sur lesquels elle réfléchissait, et donc consultait des acteurs pour nourrir son analyse.

J’ai perçu chez elle une grande intelligence, une envie de comprendre, de se forger son opinion, avec rigueur, exigence sans rien s’interdire, grâce à la confrontation d’idées.

Vive intellectuellement, il faut être frais quand on la rencontre car la discussion est riche, par digression, en ayant une approche globale elle embrasse les enjeux et sujets qui l’intéressent, mais est capable de s’emparer aussi des questions périphériques, si cela lui semble utile.

Depuis qu’elle est Députée, nous avons plusieurs fois échangé, et même si nous pouvons avoir des divergences sur certains textes emblématiques, notamment budgétaires, j’ai plaisir à échanger avec elle, car c’est stimulant, et je sais qu’argument, contre argument, même si la discipline de son groupe parlementaire prévaut, les idées cheminent si elle les trouve utiles pour les communs de notre société.

Femme libre, elle a l’intérêt général en ligne de mire et est capable de prendre des chemins de traverse intellectuellement pour faire émerger des solutions, opérantes, réalistes et utiles.

Au travers nos échanges, nous avons pu nous apercevoir que nous partagions quelques valeurs communes, une foi inébranlable dans le pacte républicain, l’universalisme, l’humanisme et la laïcité comme cadre émancipateur, pour permettre à chaque femme, chaque homme de s’élever vers sa pleine citoyenneté, d’aiguiser son esprit critique, de cultiver son libre arbitre.

Femme discrète, qui gagne à être connue, et reconnue, son potentiel d’engagement trouvera probablement des voies de concrétisation utiles pour le vivre ensemble du pays tant les thématiques de la cohésion sociale lui tiennent à cœur."



Propos recueillis  par  Nora  Ansell-Salles auprès de Astrid  Panosyan-Bouvet
et  Éric Chenut 




**Décision n°2023-863 DC du 25 janvier 2024,
Loi pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration
[Non conformité partielle - réserve]

DERNIÈRE  MINUTE🇫🇷
Promulgation  de la loi :

mercredi 3 janvier 2024

🟥 PALMARÈS 2023 🟥 Découvrez les 20 articles les plus lus sur "Mine d'infos"...


Nombre de visites
👉2 205 558

Nombre de postes publiés
👉1 305

🟥 HIT PARADE 🟥 
des posts les plus consultés en 2023 [par ordre décroissant].


1) 🎤Michel Gbagbo - Député, fils aîné de 
Laurent  Gbagbo ancien  Pdt. de Côte d’Ivoire 

2) 🎤 Martin Ziguélé -
Ancien 1er ministre de Centrafrique 

3)  🎤 Théodore Comlanvin Loko - Ancien ambassadeur du Bénin  

4) 🎤 Éric Chenut - Pdt. de la FNMF 

5) 🎤 Roland Berthilier - Ancien Pdt. de la MGEN


 6) 🎤 Bruno Caron - Pdt. de la MGÉFI 

7)  🎤 Brigitte Kuster - Ancienne députée de Paris 17ème 

8) 🎤 Aurélie Assouline -
Adjointe au maire du 17ème  arrondissement 


10) 🎤 Guy Armand  ZOUNGUERE SOKAMBI - Ancien ambassadeur de 
Centrafrique 

11) 🎤 Patrick Chamboredon - Pdt. de 
l'ONI

12) 🎤 Dr Jean-Martin Cohen Solal - Ancien DG de la FNMF

13) 🎤 Pierre-François Logereau - Adjoint  au maire de Paris17ème

14) 🎤 Patrick Baudouin - Pdt. de la LDH

15)🎤 Élodie Peskine  Chevallier - Coach professionnel & parental

16) Fraude dans les mutuelles quelles parades ?

17) Relations  France Afrique...


18) Retour sur les ateliers de coopération consulaire & économique de la
CPCCAF

19) 🎤 David Ollivier Lannuzel - Pdt. de l'UROPS
 
20) 🎤 Kulmie Samantar -  en charge des questions  d'assurance chez IMT Partners & Bruno Huss - Pdt. de l'ADOM


L'ensemble des  rédacteurs & [réguliers ou occasionnels] du blogspot & des Veilles "Mine d'Infos", se joignent à moi, pour vous souhaiter une belle et douce année.
Prenez soin de  vous. 
Nora Ansell-Salles 

 🔴 AVIS AU LECTEURS

 🖋 Vous souhaitez :  publier une contribution,  sous forme d'une tribune ou d'un regard sur l'actualité ou communiquer sur l'actualité de votre société 
📧 contactez la rédaction de "Mine d'Infos"
Nora Ansell-Salles Pressentinelle2@gmail.com 

mercredi 31 mai 2023

Roland BERTHILIER: portrait d'un militant visionnaire & tenace...



AVANT PROPOS

Né le 20 novembre 1955 à Poule les Écharmeaux (Rhône), Roland Berthilier est d’abord instituteur en 1976, puis professeur de collège et de lycée. Il enseigne pendant 6 ans les mathématiques à des déficients visuels. Il est ensuite admis au concours de chef d’établissement et devient principal adjoint en 1992, puis proviseur adjoint en 1995 poste qu’il occupe 4 ans avant de se consacrer pleinement à son engagement mutualiste au sein de la MGEN.
Membre du Bureau national en charge de la communication de juillet 1999 à juin 2005, il devient Secrétaire général de juillet 2005 à juillet 2013 date à laquelle il est élu Secrétaire général de la Fédération nationale de la Mutualité Française et Vice Président de la MGEN de juillet 2013 à juillet 2017. Il devient président de la MGEN le 11 juillet 2017, fonction qu’il occupe jusqu’en juillet 2021.
Un beau parcours de plus de 22 ans.

Suivant de près les dossiers de l’Economie sociale il est Président fondateur de L'ESPER, L’Economie sociale partenaire de l’École de la République du 8 décembre 2010 à fin octobre 2018. Roland Berthilier a également été vice-président du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale (Ceges), devenu ESS France après l’adoption de la loi Hamon. Il a été vice-président de l’Association nationale de la presse mutualiste (ANPM) et vice-président du Syndicat de la presse sociale.

Il a, par ailleurs, été administrateur de la caisse primaire centrale d’assurance maladie de Lyon.

Personnalité associée au Conseil économique, social et environnemental (Cese), il œuvre activement au développement et à la reconnaissance de l’économie sociale et solidaire (ESS) de 2016 à 2021.

Aujourd'hui retraité, assez occupé par les 10 petits enfants qu’il partage avec sa compagne, et par des activités sportives multiples, Roland Berthilier a conservé un œil averti et n’hésite pas à apporter ses conseils sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le sport-santé.


Bonjour Roland Berthilier, les lecteurs de "Mine d'infos" vous connaissent en tant qu'ancien président de la MGEN. Les militants mutualistes ont suivis le parcours du militant infatigable depuis des années... mais l'homme public reste plus connu que l'homme privé...

Si vous deviez faire votre auto portrait...

Je suis issu d’un milieu très modeste. L’éducation nationale a donc été un élément déterminant pour me permettre de vivre un parcours assez extraordinaire. Jeune, j’étais plutôt timide, réservé. Un trait de caractère que certains continuent à mettre en avant chez moi. J’ai toujours cherché à travailler avec les autres et pour les autres. Les jeunes tout d’abord au travers de mon métier d’enseignant. Puis en devenant chef d’établissement. Proviseur adjoint dans un lycée situé en zone sensible, j’ai toujours recherché à faire en sorte que tous les lycéens, quelle que soit leur origine ou leur environnement, puissent être armés pour choisir leur orientation, la formation qu’ils espéraient en essayant d’exploiter au maximum leur potentiel et de leur permettre d’exercer leur esprit critique. En faire de vrais citoyens éclairés.

Cette volonté personnelle de ne laisser personne au bord du chemin m’a conduit, assez naturellement vers la Mutualité, et vers la prévention à travers le tissu associatif.
Je ne suis pas un adepte de l’inactivité et j’ai toujours été un ambassadeur de l’activité physique et sportive, tant en ce qui me concerne qu’en ce qui concerne mes concitoyens.

Désormais retraité, je dispose du temps nécessaire pour m’épanouir au travers des différentes activités physiques que j’aime et qui me permettent de garder la forme. Mais aussi du temps désormais disponible pour renforcer le lien privilégié avec des jeunes qui accaparent une bonne partie de mon énergie : nos petits enfants.

Vous souvenez-vous de votre 1er acte militant ?

Je retrouve mon premier acte militant au sein de mon petit village au milieu des années 70. J’avais à peine 20 ans. Permettre aux jeunes de cette commune de vivre des vacances inoubliables et de sortir de leur périmètre habituel. Organiser des camps d’adolescents, ou de plus jeunes, le plus souvent itinérants (tour du Puy de Sancy, tour du Mont-Blanc par exemple), à des coûts permettant à chaque famille, même les plus défavorisées, d’autoriser leurs enfants à vivre cette belle expérience.


Et de votre 1er combat personnel ?

Mon 1er combat personnel est un combat de jeune enfant de 14 ans à qui son père ne propose d’autre choix que de travailler avec lui au sein de la petite boucherie familiale pour assurer la suite le moment venu. Ce jeune de 14 ans est allé voir l’ancien instituteur du village et le principal du collège dans lequel il effectuait sa scolarité pour conforter son envie d’enseigner et trouver avec eux une voie qui corresponde davantage à ses attentes. C’est ainsi que nous avons préparé, pendant l’année scolaire de 3ème, le concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs de Lyon. Puis devenir instituteur à 20 ans.

Ce combat a sans aucun doute forgé mon ambition future : permettre à chacun de se former, d’accéder aux compétences et aux métiers de son choix, y-compris avec les adultes que j’ai côtoyés, tant au niveau Éducation nationale que mutualiste, pour leur donner confiance en leur avenir et en leurs ambitions.


Avez-vous toujours voulu être enseignant ?

Pour les raisons exposées ci-dessus, ma vocation d’enseignant est venue très rapidement. Avec l’envie de transmettre, d’élever (c’était le rôle dévoué à l’instituteur) chaque enfant vers le maximum qu’il puisse donner, de développer l’esprit critique, indispensable dans le monde numérique qui nous entoure. De forger les citoyens, avertis. De faire comprendre que le débat contradictoire, respectueux de l’avis de l’autre, est un formidable atout pour vivre ensemble. Qu’il faut accepter la différence pour que chaque personne soit respectée, et que chaque individu porteur d’un handicap puisse apporter tout le côté positif que procure sa différence. Le tout permis par une loi essentielle, celle de 1905, qui érige la laïcité en outil de respect de l’autre avec la liberté de croire ou de ne pas croire.


A quelle époque et dans quelle circonstance l'engagement mutualiste a-t-il croisé votre route ?

Au milieu des années 1980, l’instituteur que j’étais avait envie de partager avec ses collègues et futurs collègues. Engagé au sein de l’Ecole normale d’instituteurs, j’ai pu accompagner des formations de futurs instituteurs, tout en reprenant des études.

C’est à ce moment là que mon parcours a croisé le chemin de militants mutualistes qui m’ont proposé de mettre cette envie au service de ceux qui en ont le plus besoin, touchés par la maladie, l’incapacité ou le décès. Ou encore de les accompagner dans des parcours de prévention.

Tout naturellement, je me suis retrouvé candidat, puis élu au Comité de section MGEN du Rhône en 1983, Comité que j’ai présidé de 1990 à 2000.

Discours de clôture Assemblée générale des 10 et 11 juillet 2018

Par quel chemin détourné, ou pas, devient-on président de la MGEN ?

Ce n’est pas un chemin détourné, mais la suite logique d’un engagement sans cesse renouvelé pendant près de 40 ans.
 Je n’ai jamais imaginé devenir président le matin en me rasant. Je n’ai d’ailleurs jamais revendiqué une quelconque responsabilité dans le seul but de me mettre en avant. 
J’ai toujours suivi un chemin, entouré de compagnons de route, qui m’ont poussé ou tiré pour cheminer vers le sommet, comme j’aime le faire aujourd’hui en montagne et plus particulièrement dans le Vercors. 
Pas une ambition de vaincre un sommet, mais le plaisir de partager un chemin. 
La récompense venant au travers de l’épanouissement collectif. 
C’est ainsi que j’ai été élu administrateur national en 1995, puis membre du Bureau national en 1999. Après avoir été en charge de la communication pendant 6 ans, j’ai été élu secrétaire général en 2005, puis vice-président délégué en 2013. 
Je n’étais pas destiné à devenir un jour président, mais la création du groupe VYV et l’élection de Thierry Beaudet à la présidence de la Mutualité Française, m’ont amené à prendre tout naturellement la suite de Thierry à ce moment là.

Vous doutiez-vous, lorsque vous avez succédé à Thierry Beaudet à la présidence de la MGEN, de l'ampleur de la tâche ?

Je connaissais parfaitement le fonctionnement de la MGEN et son organisation, tant opérationnelle que politique. Ce fut une aide précieuse pour moi, car je n’imaginais pas à quel point la mise en place de Solvabilité 2 début 2016 allait changer les choses pour les mutuelles et particulièrement pour la MGEN. 
Le statut de dirigeant effectif (que je revendique pour le président) en partage avec le Directeur général a été pour moi un sujet majeur sur lequel on pourrait disserter et qui a, quelque part, renforcé le chemin dangereux de la banalisation des mutuelles, limitant leurs capacités d’innovation pourtant si précieuses.


Militant à l'écoute, votre engagement mutualiste sans faille, est reconnu de tous. Vos anciens collègues vous décrivent comme un homme qui met le lien humain au cœur de son action, sans chercher à faire « une vitrine » de son travail ou de sa personnalité.
Nombre de personnes interrogées vous dépeignent comme un défenseur des adhérents, des mutuelles, de la sécu, de l’accès aux soins et bien sûr de l’ESS. 
Les adjectifs qui reviennent le plus souvent : humain, humble, attentif aux autres, tenace, amical, professionnel, visionnaire, compétent, intègre, sportif, épicurien…

"Ceux qui n’ont pas travaillé auprès de lui et qui ne l’ont pas côtoyé peuvent avoir une fausse image de lui" souligne une de vos anciennes collègues".

Cependant comme l'on ne peut pas plaire à tout le monde certains vous disent rancunier, manquant de charisme comparé à un Thierry Beaudet ou Éric Chenut, vous reprochant de ne pas toujours avoir été animé d’un parti pris intellectuel intéressant quand à l’avenir de la Mutualité comme Thierry Beaudet tout en admettant bien volontiers pouvoir ce tromper sur leur analyse...

Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?

C’est un portrait plutôt flatteur, et il correspond sans aucun doute à l’image que j’ai laissée tout au long de mon parcours.

Un ou deux points cependant méritent d’être davantage explicités :

Je ne pense pas être rancunier. 
Je fais confiance et donne toute latitude à ceux qui ont collaboré avec moi en mutualité (élus et salariés) pour mettre en œuvre la stratégie et les projets que nous avons décidés ensemble. 
Je marque sans doute plus spontanément ma reconnaissance à ceux qui ont joué pleinement le jeu et exploité au maximum les responsabilités qui leur étaient confiées, et ce que certains qualifient de la rancune, c’est sans doute ma difficulté à accepter que cette confiance donnée puisse être détournée à d’autres fins. 
Petit fils de maquignon, je suis très sensible à la parole donnée.
Quand au manque de parti pris intellectuel, ou de charisme, cette vision est sans doute due au fait que je n’impose pas de point de vue a priori, même si je peux exprimer ma vision, mais je préfère construire collectivement les consensus qui ont fait la force du mutualisme, et comme je n’ai jamais eu la volonté d’être l’évangéliste d’une nouvelle pensée mutualiste, mais plutôt le défenseur d’une histoire riche, portée par des valeurs, et des adhérents, militants, je crois plus à une expression démultipliée, portée au plus près du terrain par ces compagnons de route avec qui nous incarnons l’essence du mutualisme. Ce qui a pu faire dire a certains que c’était une vision du passé. 
Je crois bien au contraire que c’est une vision d’avenir. Celle où l’administré est aussi administrateur et maître de son destin et de celle du collectif mutualiste.

Quels sont vos ambitions et projets pour la Mutualité?

Si la Mutualité sait s’appuyer sur son énorme potentiel humain que représentent ses adhérents, si elle se transforme tout en gardant son ADN, si elle combat sans relâche la banalisation, alors la Mutualité a un énorme potentiel pour être le modèle d’entreprendre de demain aux côtés des coopératives, des associations et des entreprises sociales. Leur modèle doit leur permettre d’appréhender les réponses à leurs adhérents dans la recherche de la meilleure efficacité possible, d’une grande qualité de service et d’une proximité au service des attentes de chacun. Mais ce modèle doit aussi renforcer le rôle premier et irremplaçable des militants dans cette proximité de pairs à pairs. Comme le directeur général de la MAIF, je pense que « l’engagement crée de la performance ».
Par ses réponses en terme d’établissements de soins, sociaux et médico-sociaux, en travaillant avec d’autres acteurs de l’ESS, la Mutualité doit permettre de faciliter la vie de celles et ceux qui sont touchés par la maladie, la vieillesse, mais aussi dans des moments plus heureux comme la naissance, en leur apportant des solutions qui éliminent au maximum les soucis d’ordre organisationnel ou administratif. L’accompagnement plus que la prestation. Dans une meilleure articulation avec la sécurité sociale. Redevenir un partenaire de confiance et non un sujet de défiance pour ceux qui voyaient encore hier les mutuelles comme des acteurs participants au service public hospitalier.
Je suis intimement convaincu que le modèle mutualiste est une façon d’organiser la société qui correspond aux attentes de nos concitoyens et donc un modèle d’avenir.


Roland  Berthilier  aime se ressourcer dans le Vercors

Il n'y a pas qu'une vie dans la vie... aujourd'hui retraité, vous n'avez pas totalement raccroché pour autant et continuez d'oeuvrer au niveau du sport/santé sous quelle forme ?

Toute expérience acquise, non transmise est une expérience perdue. Vu mon parcours, je ne peux m’y résoudre. Aussi, les convictions que je me suis forgées à titre personnel, grâce aux différents dispositifs que nous avons expérimentés pendant mes différents mandats (à la MGEN, au sein de la Mutuelle des sportifs, du groupe VYV, ou de la Mutualité Française), m’amènent à poursuivre cette réflexion afin de profiter du formidable tremplin des JO de Paris 2024, pour accompagner ceux qui veulent faire de l’activité physique adaptée, du sport et des mobilités actives, de formidables outils de prévention et de soins au service de la santé. 
L' assurance maladie et les mutuelles doivent renforcer leur rôle dans ce domaine pour faire de ces outils de véritables atouts pour une société rongée par la sédentarité et globalement
vieillissante.


Quel regard portez-vous sur l'avenir de notre système de protection sociale ?

Je viens d’effleurer le sujet d’une protection sociale qui devrait mettre davantage l’accent sur le préventif. Se concentrer sur la personne et non sur la seule maladie. 
Je prendrais un exemple pour illustrer mon propos : prévenir la perte d’équilibre d’une personne âgée, c’est éviter la chute et bien souvent l’entrée en dépendance qui fait suite à une fracture. 
C’est maintenir l’autonomie de la personne le plus longtemps possible.
Mais l’avenir de la protection sociale passe aussi par une meilleure organisation des soins. De la médecine de ville à l’hôpital, beaucoup reste à faire. Et les mutuelles ont là aussi un rôle important à jouer aux côtés de l’assurance maladie.
La dépendance est également un défi majeur dont la véritable prise en charge est sans cesse repoussée. Laissant aux enfants et petits enfants, bien souvent des situations particulièrement difficiles à assumer. Et nous n’en sommes qu’au début…
Sur tous ces sujets, je pense qu’une meilleure association des citoyens est indispensable. 
C’est ce formidable espace démocratique que peuvent offrir les mutuelles pour aider à mieux bâtir les solutions.


L'homme que vous êtes aujourd'hui a-t-il réalisé ses rêves d'enfant ?

Si on considère que réaliser un parcours comme le mien, que seules l’Education nationale et l’ESS peuvent offrir, répond aux espoirs d’un jeune enfant issu d’un milieu modeste, alors oui, j’ai réalisé mes rêves d’enfant.


Si vous aviez la possibilité de faire vous-même les questions/réponses laquelle vous seriez-vous posée et quelle réponse y auriez-vous apportée?

La question qui me taraude, tourne autour des impacts du Covid et des conséquences de cette période inédite qui nous a conduits au confinement.

En avons-nous tiré tous les enseignements ?

Avons-nous ébauché le « monde d’après » pour faire face à la question de l’avenir de notre planète ? 
Saurons-nous réenchanter la façon de travailler et de vivre ensemble ? Pas seulement à distance, derrière des écrans… mais en réinvestissant les lieux de travail et de partage.
La Mutualité est « une histoire d’être ensemble » comme le disait l’historien de la Mutualité, Michel Dreyfus à propos de la MGEN. 
Souhaitons que cette histoire éclaire les prises de décisions de demain pour une société plus juste, plus humaine et plus solidaire.  



"Parler de Roland Berthilier n’est pas simple. Roland est quelqu’un qui se livre peu quant à ses émotions, c’est un homme pudique. Même si j’ai fait sa connaissance il y a plus de vingt ans, je ne sais si je le connais encore vraiment. Comme il l’a dit à l’occasion d’une remise de décoration, on a une amitié singulière, de fils en père, car je fus d’abord ami avec Damien, son fils, avant d’engager ce long compagnonage avec le père.
Homme attentionné, Roland, discrètement et élégamment sait quand vous êtes dans la peine, vous adresser un mot, une attention, pour vous faire savoir qu’il est là, disponible, à l’écoute, sans jamais s’imposer, je l’ai vu faire ainsi à de nombreuses occasions, pour moi et pour d’autres. Même si on ne se voit pas souvent, vu son emploi du temps de retraité surbooké, je sais savoir compter sur lui…

J’ai rencontré Roland en 2000, en parallèle de la création de la LMDE (La Mutuelle Des Etudiants). Roland, Président de la Section Départementale MGEN du Rhône, en plus d’être en charge de la communication au sein du Bureau National MGEN, m’avait invité à intervenir devant l’Assemblée Départementale. Impressionné, forcément, il m’a tout de suite rassuré, je m’en souviens, en me disant : « tu devrais être chahuté, mais je suis certain que tu sauras faire face et de toute façon, je serai là. »
Cela résume Roland. Il fait confiance. Il est profondément pédagogue. Il a une foi inébranlable en l’être humain, ses capacités à s’émanciper individuellement et collectivement, au fait que chaque personne peut, si elle le veut, si elle bénéficie d’un environnement bienveillant, s’élever à sa pleine citoyenneté…
C’est ce que je l’ai vu faire, et qui m’a touché,
en tant que Père vis-à-vis de ses trois enfants, en les accompagnant vers leur autonomie très jeune, là où d’autres auraient eu peur, mis des freins, lui les a encouragé,
En tant que militant mutualiste, puis Président de la MGEN, dans les transmissions qu’il a opérées, les femmes et les hommes qu’il a mis en situation de prendre des responsabilités, sans leur dire ce qu’elles et ils avaient à faire, mais en leur permettant d’agir, d’œuvrer pour le collectif,
Ou ce qu’il a inspiré en 

Roland, fait partie de ceux qui m’ont le plus challengé quant à ma cécité, de par son parcours professionnel, ayant enseigné dans un établissement scolaire intégrant des élèves déficients visuels, il savait repéré jusqu’où les gens peuvent aller, dépasser le plafond de verre… ; du coup, on fait le maximum pour être à la hauteur de sa confiance, ne jamais le décevoir. En bon enseignant qu’il est et demeure, malgré les nombreuses responsabilités qu’il a assumées avec brio à la Mutualité Française, à la MGEN, dans le syndicalisme ou dans l’ESS.

Roland, cycliste émérite, golfeur accompli, est un pugnace, concentré sur l’objectif, ne reculant pas devant l’obstacle. Il est dans le sport comme il est dans la vie, généreux, aimant la compétition, certes, mais avant tout le plaisir d’être ensemble, entouré d’amis, de sa famille,
Aujourd’hui, je suis heureux de le retrouver de temps en temps, de le voir avec le sourire, épanoui, avec Françoise, pouvant s’adonner à ses passions, partageant un bon repas, un verre de whisky que l’on veut se faire découvrir mutuellement."
Éric  Chenut
President  de  la Mutualité  Française 
23 mai 2023


LIVRES DE ROLAND BERTHILIER 📚
Essentiellement humain - L'Économie Sociale et Solidaire pour un XXIe siècle citoyen 📖

Et si l'économie sociale et solidaire (ESS) était la meilleure des solutions pour faire face à la mondialisation de l'économie et au libéralisme débridé ? Donnant la priorité aux personnes plutôt qu'à la recherche du profit, l'ESS rassemble les entreprises qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Le progrès de ce secteur mérite qu'on lui accorde une grande attention et un soutien politique plus marqué.

Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats réinvestis. Mais l'économie sociale et solidaire ne s'arrête pas là : elle favorise le commerce équitable et l'épargne solidaire, mais aussi les innovations sociales dans le champ de la lutte contre l'exclusion, de la protection de l'environnement, de la santé ou de l'égalité des chances.

Pour analyser le développement de l'économie sociale et solidaire, Roland Berthilier s'appuie sur son parcours au sein de la MGEN. Cette nouvelle voie économique semble aujourd'hui proposer les réponses les plus adaptées aux exigences, aux limites et aux errements d'une économie nationale et mondiale toujours plus vorace.

Débats citoyens  en Auvergne Rhône Alpes 📖


Propos recueillis  par  Nora  Ansell-Salles  auprès de Roland  Berthilier et  d' Éric Chenut