Nora ANSELL-SALLES

jeudi 25 novembre 2021

Les allocations d'actifs innovantes pour les mutuelles au menu d'un déjeuner d'affaires le 7 décembre 2021


Déjeuner ADOM du 7 décembre 2021

Quelles allocations d'actifs innovantes pour les mutuelles :
L'exemple des investissements en groupement forestier & des produits structurés optimisés en SCR

Avec son partenaire Pandat


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Restaurant de la mère Brazier
La Mère Brazier a été fondé en 1921 à Lyon par Eugénie Brazier. Sous la houlette de Mathieu Viannay l'esprit de la Mère Brazier est toujours ...

mardi 23 novembre 2021

Des clients mystère dans nos maisons de retraite ?!

Rencontre avec Joachim Tavares, fondateur de Papyhappy, le « TripAdvisor » des logements seniors.

A l’heure où les offres de logements seniors évoluent et se multiplient pour répondre aux besoins de nos ainés choisir la bonne solution peut vite devenir un véritable casse-tête. Aussi, pour apporter le maximum d’éléments utiles à nos ainés et aux familles en quête d’une solution de logement, le site de référencement des logements seniors Papyhappy, créé par Joachim Tavares, innove depuis quelques années en proposant des avis d’un tout nouveau genre, ceux de « clients mystères ». Comment cette pratique largement répandue dans d’autres domaines est-elle mise en œuvre dans nos maisons de retraites ?

 

Un visiteur mystère plutôt d’un résident mystère

Non, le client mystère Papyhappy ne séjourne pas dans les établissements ! Bien que ce serait le meilleur moyen d’évaluer les prestations proposées, il est malgré tout difficilement envisageable d’un point de vue pratique et moral. En revanche, le client mystère peut aisément visiter les structures d’hébergement en se faisant passer pour le membre d’une famille à la recherche d’un logement pour son proche âgé. Il est alors reçu dans les mêmes conditions qu’une famille lambda, sans accueil privilégié ni tapis rouge.

L’avis correspond aux éléments et informations perçus (et percevables !) durant la durée de la visite, qui dure entre 1 et 2 heures. Bien évidemment, ces visites permettent d’apprécier les résidences à un instant T, et elles n’ont absolument pas la prétention de concurrencer celles de l’Agence Régionale de Santé en charge du contrôle des établissements médico-sociaux. Ce qui est sûr, c’est que ce moment de la découverte d’un établissement est vraiment très important pour la famille ou la personne âgée, un moment chargé en émotions et souvent difficile. C’est là qu’on se fait sa première impression.

Des avis mais sur quelle base ?

Parce que notre plateforme propose aux internautes de noter les établissements, les clients mystère font de même. Ils attribuent 5 notes, sur la base de ce qu’ils observent et de ce qu’on leur explique sur place. Une note générale, et une note pour chacun des 4 grands critères suivants : l’hébergement, l’ambiance, la restauration et les services. Il complète cette notation avec un commentaire qui apporte des précisions et explique les notes, et avec des photos prises avec autorisation, non retouchées, l’idée étant de refléter au maximum la réalité. 

Les notes ne sont pas données au hasard. Le client mystère s’appuie sur un référentiel de notation très complet avec un certain nombre de sous-critères bien précis. Si on prend l’exemple de la restauration, il prend en compte par exemple l’approvisionnement, la cuisine sur place, le choix des menus, le dressage des tables, l’intervention d’un nutritionniste, etc. Ils ne vont évidemment pas jusqu’à gouter les repas ! Malgré cette base commune d’appréciation, celle-ci conserve bien sûr une part de subjectivité et de ressenti personnel.  Lorsqu’il va devoir évaluer l’ambiance, il va se fier à ce qu’il perçoit et ressent, observer les résidents, le personnel, et se demander s’il se sent bien dans ce lieu et s’il a été bien accueilli. Tous les clients mystère essaient de conserver le maximum de neutralité et d’objectivité dans leur évaluation. Et dans tous les cas, ils tentent tous de répondre à cette même question : « Serais-je prêt à confier un proche à cet établissement ? ».

Le point commun de tous les clients mystère Papyhappy ? Attacher beaucoup d’importance à l’Humain ! C’est pourquoi une résidence flambant neuve décorée à la dernière mode des magazines mais qui aura semblée froide et sans âme au visiteur mystère pourra se voir attribuer une moins bonne note qu’une bâtisse à l’allure vieillissante certes mais chaleureuse où l’on aura croisé des résidents et des équipes le sourire aux lèvres.

D’accord, mais on peut se poser la question du choix des établissements visités

Nous tenons à rester le plus juste et le plus équitable possible, c’est vraiment la pierre angulaire de notre activité. C’est aussi pourquoi les résidences visitées sont choisies de manière aléatoire par les clients mystère. On visite tous les types d’hébergement (EHPAD, résidences services ou résidences autonomie, collocations, habitat intergénérationnels…), que les établissements soient à gestion publique, privée ou associative. Toutes les offres existantes à l’exception des accueil familiaux qui sont une catégorie particulière gérée différemment par la plateforme et non soumise aux avis. Les clients mystère tentent donc leur chance partout, sachant que les visites leur sont parfois refusées pour diverses raisons : nécessité de remplir au préalable un dossier de demander d’admission, établissements réservés aux locaux, ou encore en cas d’épidémie. -La situation sanitaire des derniers mois nous a d’ailleurs obligé à suspendre ses visites, parce au-delà de l’interdiction, il nous a semblé tout bonnement impensable pour elle de faire prendre un quelconque risque aux résidents ou aux familles au motif de « fausses » visites. L’objectif est de couvrir à terme l’ensemble du territoire français et d’avoir visité (ou tenté de visiter) toutes les structures d’hébergement existantes. Il y a du boulot avec les plus de 12 000 structures d’hébergement référencées, et des clients mystères à recruter !

Qui sont ces clients mystère ?

Les clients mystère Papyhappy sont des collaborateurs en free-lance, implantés partout en France. La plupart sont des personnes issues du secteur médico-social, encore en activité ou à la retraite. Parmi elles, il y a des gérontologues, des assistantes sociales, d’anciens directeurs d’EHPAD, des infirmières, etc. Leur point commun à tous, c’est l’envie d’apporter plus de transparence et d’ouverture au secteur et d’aider les autres. Cette motivation est indispensable pour pouvoir assurer la mission dans les bonnes conditions, en toute objectivité et bienveillance, et jouer son rôle sans trop d’état d’âme. Ce qui est important pour nous, c’est que la mission ne devienne jamais une contrainte, surtout qu’il s’agit souvent d’une activité complémentaire.

Un intérêt pas uniquement pour le grand public

Autre chose importante. Au-delà de l’objectif d’aider nos ainés ou leurs aidants à choisir une solution de logement, les visites en client mystère présentent un autre intérêt. Si à première vue les établissements n’aiment pas se savoir évalués et notés de cette manière qui bouscule un peu les codes, ces avis peuvent s’avérer être un véritable atout pour eux. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à le comprendre. Les avis sont en effet précieux pour les résidences qui souhaitent s’inscrire dans un processus d’amélioration continue. C’est aussi un moyen pour eux d’afficher leur ouverture et leur transparence. Il y a d’ailleurs très peu de contestations de la part des établissements suite aux avis des clients mystère. 

S’il y a d’ailleurs une chose à retenir, c’est que chez nous les avis ne sont vraiment pas là pour être complaisants. Pourtant, il y a en a beaucoup de positifs. C’est une belle reconnaissance pour le travail des équipes qui donnent leur maximum au quotidien pour prendre soin de nos aînés.

En résumé, il y a des établissements qui font bien leur job, d’autres un peu moins bien, et c’est le nôtre de contribuer à y voir un peu plus clair. A notre échelle, bien sûr, avec nos moyens Humains avec un grand H.

Propos recueillis par Nora Ansell-Salles auprès de Joachim Tavares, fondateur de Papyhappy, le « TripAdvisor » des logements seniors.

dimanche 21 novembre 2021

Changer d'apparence sexuelle par le bistouri : est-ce possible, est-ce redoutable ?

           L'ambigu
Dessinée - Vladimir Mitz

Le désir de changer d'apparence sexuelle ne date pas d’aujourd’hui ; certes le choix de son genre et actuellement une pulsion à la mode ; mais souvenez-vous que depuis très longtemps, et même dans l'Antiquité, ont existé des individus de sexe mal défini, comme les hermaphrodites donc il existe une superbe statue au Louvre.
 
Les ambiguïtés sexuelles des nouveaux nés
 
Lorsque j'étais interne dans le service de chirurgie infantile du professeur Pellerin, à l'hôpital Necker-enfants-malades, il arrivait régulièrement que ce brillant chirurgien doivent intervenir dans des cas d'ambiguïté sexuelle, c'est-à-dire des cas où la constatation des organes sexuels à la naissance pouvait laisser place à un doute légitime, au grand dam des parents consternés: S'agissait-il d'une petite fille avec un grand clitoris, ou d'un garçon dans le sexe était tout petit et les testicules inapparents car cachés dans le pelvis?
Malgré tous les examens complémentaires les radiographies et les dosages hormonaux, il fallait avec l'accord de la famille faire un choix plutôt que de laisser cet enfant grandir dans l'incertitude et des troubles psychologiques probables à venir; c'était du moins la conception éthique de cette époque des années  1970: Après des conciliabules familiaux, le professeur Pellerin puis ses successeurs pratiquaient une opération de réassignation sexuelle; celui qui fut mon maître  avait mis au point des techniques très sophistiquées pour toujours conserver une sensibilité érogène suffisante.
Actuellement ce problème est dépassé, quoique toujours prégnant: La majorité de des demandes concerne des adultes, dont tous ne passent pas par des opérations mutilantes pour vivre leur transsexualité; un certain nombre d'entre eux vont  jusqu'au bout : Hommes demandant à être féminisé, avec création d'un neovagin à partir du fourreau de la verge; où ce qui est beaucoup plus difficile, femme demandant à être masculinisée, avec création d'une verge active aussi bien sur le plan sexuel que sur le plan urinaire, ce qui est d'ailleurs le problème le plus complexe à résoudre.
Il existe de par le monde quelques centres très spécialisés dans cette chirurgie minutieuse : La réputation de chirurgiens thaïlandais, marocains, suisses, anglais est ainsi reconnue du fait du grand nombre de patients qui sont opérés, à des prix beaucoup plus bas qu'en France ; dans notre pays le centre d'excellence fut l'hôpital Saint-Louis à Paris, où le professeur Banzet puis le professeur Revol on fait preuve à la fois d'une grande humanité et d'une exceptionnelle technicité.
J'ai été interne et chef de clinique dans ce service ; c'est pourquoi j'ai pu prendre une position tranchée si l'on peut dire : Constatant le nombre très important de suicides dans cette population qui vit mal son genre, leur mode de vie dans le spectacle ou dans la prostitution, ma décision a été de me tenir à distance de ces opérations.
À l'inverse toutefois, j'ai connu des transsexuels très heureux dans une vie de couple stable, il n'y a donc pas de destin tragique obligatoire pour ces êtres humains qui de plus doivent batailler au moins pendant 2 ans pour pouvoir changer légalement de sexe administratif.
L'épisode qui m'a fait prendre ma décision irrévocable est lié à l'histoire d'un homme ultra protégé par sa mère; il décida de se féminiser complètement, et pendant quelques temps vécut très heureux dans l'acceptation de son état transformée; sa mère tomba gravement malade, et à la fin de sa vie lui reprocha son changement de sexe; ce fut un coup terrible pour lui, et lorsque sa mère disparut, il vint me voir pour de nouveau se remasculiniser; malgré l'assistance d'un psychiatre, et d'une psychologue chevronnée, son état psychologique continua de se détériorer une fois que mon opération fut réalisée avec succès; il finit par se suicider, ce qui m'a complètement découragé de poursuivre dans cette direction chirurgicale une autre bistouri peut-être parfois magique, et bien souvent redoutable....
 
Comment devenir homme quand on est une femme ?
 
En dehors des traitements hormonaux nécessaires prescrits par des endocrinologues compétents, les opérations chirurgicales se font à plusieurs étages :
1) masculinisation du visage notamment au niveau du nez et des pommettes, avec parfois augmentation du menton
2) ablation des glandes mammaires au prix de cicatrices que l'on essaie de réduire au maximum
3) liposuction de masculinisation du tronc, et de la silhouette, globalement
4) le plus difficile : Création d'un organe sexuel masculin par un transfert microchirurgical de la peau de l'avant-bras, ou par d'autres méthodes assez complexes de lambeau local
5) rigidification de la verge par un implant pénien spécial en silicone
6) parallèlement à cette dernière opération, création d'un tube urétral mais les fuites urinaires sont très fréquentes et problématiques
Toutes ces opérations peuvent prendre jusqu'à 2 ans avant que l'on considère que le résultat est stabilisé ; de nombreuses retouches intermédiaires peuvent s'imposer, les complications intercurrentes ne sont pas rares.
 
Comment devenir une femme quand on est un homme ?
 
1) la féminisation du visage peut imposer une rhinoplastie, une augmentation des lèvres de la bouche, des modifications du contour des tempes ou de l'implantation des cheveux.
2) la création d'une poitrine féminine repose le plus souvent sur l'implantation de prothèse mammaire en silicone
3) des séances d'épilation par laser sont recommandées pour obtenir une peau plus glabre
4) le temps chirurgical le plus difficile est la création d'un neovagin, par retournement de la peau de la verge dont le fourreau est inséré devant le rectum ; un fragment de gland relié à ses vaisseaux et à ses nerfs sensitifs est inséré dans la position d'un clitoris afin de permettre une sensibilité sexuellement satisfaisante ; la dilatation de ce neovagin doit être continuée longtemps pour éviter l'atrophie tissulaire.
5) le raccourcissement de l'urètre est plus simple dans ce cas de figure et permettra à la patiente d'uriner assise.
Il existe beaucoup d'autres gestes chirurgicaux éventuellement nécessaires en fonction de chaque cas particulier...
 
Comment résoudre le problème éthique de ces changements de sexe par la chirurgie ?
 
Si le changement de sexe administratif est relativement bien organisé par les pouvoirs publics, ainsi que la prise en charge par la sécurité sociale après des démarches de validation justifiées, tout cela prenant beaucoup de temps et beaucoup d'énergie aux candidats toujours pressés et impatients, il en est pas du tout de même de la marche à suivre éthique pour le corps médical confronté à ce problème de société qui existe depuis toujours....
 
La complexité des gestes techniques à effectuer est telle qu'il faut une véritable vocation pour le chirurgien, qui doit impérativement travailler en équipe et être entouré par des infirmières et des soignants compétents, à côté d'une structure de soins psychologiques et d'assistance neuropsychiatrique dont les avis sont aussi importants que ceux du réalisateur chirurgical.
 
En conclusion j'ai connu des transsexuels opérés heureux, et bien insérés à long terme ; le devenir psychologique de ces patients reste contrasté : Beaucoup de statistiques à très long terme font état d'un risque suicidaire qui peut atteindre 50 % ; mais ces chiffres sont contestés par les associations des patients concernés.
Le problème des enfants présentant une ambiguïté sexuelle extérieure de leurs organes génitaux à la naissance, demeure entier. Faut-il les opérer très tôt, comme le faisait mon maître Pellerin ? Où faut-il attendre une plus grande maturation de ces enfants afin de les faire librement participer à un choix de genre si tel est leur désir ?
C'est probablement une affaire de cas particulier, car il y a une infinité d'apparences différentes, qui peuvent conduire à des choix plus nuancés, surtout avec l'accord de la famille et dans un consensus de suivi qui peut prendre quelques années...


Propos recueillis par Nora Ansell-Salles après du docteur Vladimir Mitz, chirurgien plasticien & esthétique - Paris

SUR LE MÊME SUJET
"Il est  elle" téléfilm de TF1
Bande annonce:
La vie de Sabine et Cédric bascule le jour où leur fils, Julien, leur avoue sa certitude d'être une fille dans un corps de garçon.. Sabine et Cédric sont confrontés à un dilemme insoluble : accompagner leur enfant dans une transition vers le genre féminin ?
https://www.tf1.fr › TF1

Ils ont fait la "UNE" cette semaine

- Pourquoi la dérive des réseaux sociaux est une menace existentielle?

- LIVRE LECTURE TACTILE - La nature au bout des doigts par Pénélope

- Perte de sens chez les agents publics...

vendredi 19 novembre 2021

Perte de sens chez les agents publics...

Jean Meyronneinc -  Trésorier Principal des Finances Honoraire
Le collectif « Nos services publics », composé de fonctionnaires, contractuels et agents publics de différents secteurs, agents de la Sécurité sociale, impliqués dans la conception, l’évaluation et la mise en œuvre des politiques publiques, constate que le sens du service public tend à se déliter de plus en plus, du fait du manque de moyens, de modes de fonctionnement pesants, de déconnexion des décisions de l’intérêt des citoyens ou de l’absence de vision à long terme. Il entend faire entendre une autre voix dans les débats du moment à partir de ses propres observations et analyses. Le collectif considère qu’il y a urgence à défendre une autre vision du service public, construit avec les usagers et les agents publics, au service des citoyens et de l’intérêt général (*).

 

Si sa dernière publication, fruit d' une enquête menée sur internet de fin avril à fin août 2021 (**) auprès des agents des services publics sur le sens et la perte de sens dans leur travail, confirme le sentiment souvent exprimé par les  organisations syndicales de fonctionnaires, apportera une contribution intéressante dans les débats actuels. Plus de 4 500 réponses ont été recueillies, provenant de personnes de tous les âges, tous les statuts et tous les secteurs d’activité.
 

Principaux points à retenir
 

Un profond mal-être : 80 % des répondants sont touchés par un sentiment d’absurdité dans l'exercice de leur travail alors  que la grande majorité déclare avoir rejoint le service public pour servir l’intérêt général (68 % des sondés).


Les agents expliquent leur perte de sens par le manque de moyens, un défaut de vision, l’impression de servir un intérêt particulier plus que l'intérêt général, le poids de la structure ou de la hiérarchie ainsi que le manque de reconnaissance entre autres des motifs qui s’entrecroisent et se recoupent fréquemment.
 

Loin des idées reçues sur les motivations des fonctionnaires et de l’isolement parfois ressenti au quotidien, les réponses recueillies mettent en évidence un sentiment de perte de sens largement partagé, lié avant tout à l’incapacité des agents à mener à bien les missions de service public pour lesquelles ils se sont engagés.

 

Plus de 3 000 témoignages écrits ont été recueillis. La lecture de ces témoignages éclaire sur l’ampleur et la diversité des injonctions contradictoires auxquels les agents publics sont quotidiennement confrontés (**)

 

(*) Notre vision (nosservicespublics.fr).

(**) Plus de détails : Perte de sens (nosservicespublics.fr).
Article de Jean Meyronneinc Trésorier Principal des Finances Honoraire
pour Miroir Social https://www.miroirsocial.com/ reproduit avec l'aimable autorisation de son auteur.

Santé : faut-il supprimer les mutuelles ?

#GrandeSecu... en marche

Vidéo France Info à regarder.
https://www.francetvi

Et vous qu'en pensez-vous ?
N'hésitez pas à réagir.

jeudi 18 novembre 2021

Institutions de prévoyance : le CTIP décide la création d'un comité des pratiques RSE

Institutions de prévoyance : le CTIP décide la création d'un comité des pratiques RSE | Miroir Social
https://www.miroirsocial.com/participatif/institutions-de-prevoyance-le-ctip-decide-la-creation-dun-comite-des-pratiques-rse

Institutions de prévoyance : le CTIP décide la création d'un comité des pratiques RSE

A l’occasion de la COP26, le CTIP, porte-parole des institutions de prévoyance (IP), fait le point sur l’engagement de ses adhérents en matière d’investissements responsables.  Dans un communiqué de fin de semaine dernière, le CTIP rappelle que  comme  qu’investisseurs institutionnels, les IP sont clairement engagées et gèrent plus de 80 % de leurs actifs en investissements responsables, soit 160 milliards d’euros.  Cette part a doublé depuis les Accords de Paris en 2015.  Le CTIP décide de renforcer sa démarche et crée un Comité des pratiques RSE avec pour objectif de diffuser et d’enrichir les bonnes pratiques en la matière.

 

« Le changement climatique est un enjeu majeur qui nécessite l’engagement de tous les acteurs de la vie économique et sociale », estime Denis Laplane, président du CTIP. « Lorsqu’en amont de la COP26, nous avons passé en revue tout ce qui avait été développé par les IP en la matière, nous avons constaté de réelles réussites. Le Comité des pratiques RSE s’est donc tout naturellement imposé à nous pour capitaliser sur ces aspects positifs et les partager largement avec nos clients que sont les entreprises et les salariés ». Avec la création de ce Comité, « les IP s’affirment comme des acteurs majeurs d’une protection sociale durable », ajoute Dominique Bertrand, le vice-président du CTIP.

 

Plus de 80% des investissements sont responsables

 

Une étude menée pour le CTIP auprès de ses membres à l’été 2021 a révélé que l’Investissement Responsable était très majoritaire dans les IP. En effet, dès le début des années 2000, la plupart d’entre elles, sous l’impulsion de leur gouvernance paritaire, ont commencé à réorienter leurs investissements vers des valeurs respectueuses de l’environnement et des droits sociaux et humains. Aujourd’hui, les trois quarts utilisent des indicateurs de suivi extra-financiers de leurs actifs, et plusieurs ont déjà atteint 100% d’investissements responsables.

 

Ainsi, au 30 juin 2021, les IP géraient 160 milliards d’euros d’investissements responsables, soit 83% de leurs investissements en prévoyance, santé et épargne retraite. Elles s’appuient pour cela sur leurs gestionnaires d’actifs, sur le recours aux différents labels de place (ISR, Greenfin ou Finansol) ou font appel aux agences de notation comme Vigéo afin d’évaluer de façon documentée les choix possibles. Enfin, la majorité des IP s’inscrivent dans une logique de désengagement assumé des industries qui ne contribuent pas à la transition écologique.

 

Des formes d’engagement multiples

 

L’engagement des IP ne se limite pas à ce volet financier. Dédiées au monde de l’entreprise et des branches professionnelles, elles accompagnent leurs adhérents dans leurs propres politiques RSE, au travers d’actions dans le domaine du développement durable, de la santé, de la qualité de vie au travail, de la réinsertion professionnelle, ou encore de la lutte contre le gaspillage alimentaire ou le mal logement.

 

Les IP mènent également leurs propres démarches en matière d’engagement sociétal : soutien à la recherche, appui aux associations, créations de fondations, etc. « Les IP ont longtemps fait de la RSE sans le savoir », résume Denis Laplane, qui précise : « La dimension environnementale avec l’émergence du développement durable leur a permis de mieux cibler et organiser leurs actions en cohérence avec les 17 objectifs du Plan de l’ONU en faveur du développement durable. ».

 

 Un comité RSE..pour quoi faire 

 

Le Comité en charge des pratiques RSE est ouvert, sur la base du volontariat, à toutes les IP. Son objectif est d’être un lieu d’échange pour formaliser des axes communs d’actions et enrichir les démarches actuelles. Sont ainsi envisagés, dans un premier temps, un travail sur l’alignement des pratiques avec les récentes orientations fixées par l’Union européenne ainsi que la rédaction d’un guide des bonnes pratiques à destination des entreprises adhérentes.

 

Ce nouveau Comité est présidé par Frédéric Olivennes, Directeur général d’Audiens, le groupe de protection sociale des médias et de la culture : « Au-delà de la poursuite du recensement des bonnes pratiques, nous voulons nous orienter vers un socle commun pour progresser en matière de RSE. Nous le devons à nos entreprises adhérentes, à nos salariés et surtout aux générations futures », souligne Frédéric Olivennes.

Un grand merci à Jacky Lesueur pour l'autorisation de reprise de son article publié sur Miroir social.

mercredi 17 novembre 2021

Vaccination des enfants contre le Covid-19 👉l'Académie de médecine prend position

Faut-il vacciner les enfants contre la Covid-19 ?

Télécharger le communiqué (PDF)

Faut-il vacciner les enfants contre la Covid-19 ?

Communiqué de l’Académie nationale de médecine

15 novembre 2021

LIVRE LECTURE TACTILE - La nature au bout des doigts par Pénélope


NATURE AU BOUT DES DOIGTS est une promenade tactile, un chemin poétique exacerbé par le blanc, un voyage avec les doigts dans la nature ponctué par les différentes saisons. La collaboration de Pénélope depuis 2017 avec l’Institut National des Jeunes Aveugles lui a inspiré un ouvrage en lecture tactile destiné à tous, motivée par la volonté de sensibiliser les voyants à l’expérimentation tactile.

 

Ce livre, qui paraîtra au mois de novembre chez « Les Grandes Personnes », a un parti pris esthétique tout à fait innovant dans l’univers des livres tactiles, aussi bien au niveau graphique que par sa réalisation, véritable prouesse de fabrication. Il a reçu une aide du CNL, ce qui lui d’avoir un prix abordable et une large diffusion. Les livres tactiles sont trop souvent exposés en vitrine ou sous clef dans les médiathèques car très onéreux.

 

Pénélope est une auteure illustratrice engagée, son sujet de prédilection est l’insertion. Depuis 2012 elle travaille avec l’institut national des jeunes sourds (INJS), enseignants, interprète en langue des signes, mamans sourdes et leurs enfants, poète sourd, à l’élaboration d’ouvrages en langue des signes destinés à tous, sourds et entendants, voyants et non-voyants réunis. Des mains pour dire je t’aime 2016, Parle avec les mains 2018, Amour… Rouge 2019, Colombe blanche 2020 ont tous parus aux éditions des Grandes Personnes. Elle sillonne la France lors d’expositions, d’interventions et de rencontres auteur, motivée par la mission de faire connaitre la langue des signes et de mélanger les publics. Elle a créé un spectacle avec un poète sourd « Poèmes en langues des signes » ainsi que les décors : les représentations auront lieu dès 2022.

 

La Nature au bout des doigts est accompagné de plusieurs expositions des dessins originaux, d’un petit musée blanc d’expérimentation tactile à base de matières blanches naturelles opposées à des matières blanches fabriquées en usine ou artisanalement. Une installation de « table de pique-nique » - entièrement blanche pour ne pas être distrait par les couleurs - fait le lien entre les deux. Des ateliers d’expérimentations et de lecture tactiles, de création tactiles, et de parcours et d’expérimentations sensorielles (pour les tous petits) complètent l’exposition.


Pénélope est née à Paris, d’un père graphiste et d’une mère styliste. Après des études aux Arts Appliqués et Métiers d’Art rue Olivier de Serres, elle est Directrice Artistique en agence de publicité chez TBWA durant 8 ans.

 

Puis elle décide de se consacrer à l’illustration (pour la presse : Le Monde, Marianne, Le Magazine Littéraire, Citizen K, Vogue… mais aussi pour les marques Chantal Thomas, Cutty Sark, Absolut Vodka…). Auteure-illustratrice, depuis 2012 elle travaille en collaboration avec les Instituts Nationaux de Jeunes sourds de Paris et de Metz, à l’élaboration de livres destinés à la fois aux sourds et aux entendants, motivée par la volonté de les réunir ; notamment  avec des enseignants, une interprète en langue des signes, des mamans sourdes et leurs enfants, un poète sourd et soutenue fidèlement par les éditions des Grandes Personnes.

 

Elle aime sillonner la France lors d’interventions et d’ateliers, porteuse de la mission de faire connaître la langue des signes, et de créer une communication entre un public sourd et un public entendant, muée par une motivation intérieure profonde: son père est sourd et aveugle. Depuis 2017 elle collabore avec l’Institut National des Jeunes Aveugles, d’où elle puise son inspiration pour créer un livre tactile sur le thème de la nature.

 

Pour 2022 elle est l’auteure avec Levent Beskardès d’un spectacle de poèmes en langue des signes destinés à la fois aux sourds et aux entendants, et dont elle créé également les décors. Elle expose de nombreuses fois à Paris, Metz, Nancy, Montluçon, Thionville, Caen, Bourges, Montpellier, Bordeaux…  et à Singapour. Elle travaille régulièrement pour l’Asie et est également l’auteure de collections d’objets design pièces uniques ou en séries limitées.

 

Ce livre est publié avec le soutien du CNL (Centre National du Livre).

 

Écrit et dessiné par Pénélope. Édité par Les Grandes Personnes

Prix de vente : 20€

En librairie le 18 novembre 2021


lundi 15 novembre 2021

Pourquoi la dérive des réseaux sociaux est une menace existentielle?

   Pourquoi la dérive des réseaux sociaux

est une menace  existentielle

Marc Gombeaud

Journaliste honoraire

Co-fondateur, Groupe Destination Santé

https://fr.linkedin.com/in/marcgombeaud

  

Nés dans la première décennie du millénaire, les réseaux sociaux se sont répandus dans un monde qui ne les attendait pas. Supposés permettre la libre expression de chacun, ils concernent aujourd’hui plus de 4,5 milliards d’utilisateurs… Ce succès doit beaucoup à l’absence de tout cadre juridique, et les dérives de l’expression individuelle y occasionnent désormais d’authentiques troubles à l’ordre public

Diffamation publique et « chasse en meute » par des groupes factieux, désinformation, complotisme…le phénomène est largement reconnu.  Il atteint une telle dimension que de nombreux états ou ensembles d’états, à l’instar de la Commission européenne, veulent  y remédier en légiférant. Car à ce jour ces plates-formes, plus puissantes que la plupart des médias, ne sont pas soumises à leurs contraintes.  Ainsi sont-ils dispensés en France, de nommer un Directeur de la Publication qui, dans tout média de presse, est civilement et pénalement responsable des contenus.

Il y a urgence. Déjà utilisés pour influer sur des scrutins électoraux, ces opérateurs s’attaquent désormais aux politiques publiques des états. Ils menaçaient déjà le pluralisme démocratique et les voici donc mués en Cheval de Troie d’organisations qui s’attaquent à la Santé et la Sécurité publiques. Depuis 10 mois en effet, les dérives complotistes ont explosé en France à la faveur de la pandémie de Sars-Cov2. A son corps défendant ou avec sa complicité passive, les attaquants recourent comme tête de pont à un réseau présenté comme professionnel…     

Le 4 février 2004 en créant ‘The Facebook’, Mark Zuckerberg a-t-il vraiment réinventé la roue, ou seulement universalisé la pratique du dazibao chinois ?  Ses « murs » numériques ont à tout le moins entraîné une révolution culturelle 2.0 qui, à la différence de la version originale chinoise, s’est étendue à l’échelle planétaire. Livré à lui-même, ce phénomène n’exalte pas le meilleur de la nature humaine.

Mark Zuckerberg est aujourd’hui érigé en tête de turc pour avoir dévoyé le concept même de liberté d’expression, telle que définie par le Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique.

Avec près de 3 milliards d’utilisateurs actifs mensuels et un peu moins de 2 milliards d’utilisateurs actifs journaliers selon Digimind[1], Facebook n’est pourtant que la pointe de l’iceberg constitué par les « réseaux » dans le monde.  En France seulement selon la même source, la plate-forme totalise 40 millions d’utilisateurs actifs mensuels dont 51% de femmes. Quant à l’Europe[2], elle compte 423 millions d’utilisateurs (pour 749 millions d’habitants[3]), l’Amérique du Nord 261 millions (pour 371 millions d’habitants), et l’Asie-Pacifique 1,278 milliard pour une population totale de 4,7 milliards… Considérant ces chiffres, Facebook peut donc être considéré comme un miroir populationnel assez peu déformant, même s’il renvoie une image peu flatteuse. 

Il y a cependant longtemps que l’apprenti sorcier a été dépassé par ses émules.  A cet instant et selon le Global Statshot Report[4] publié par Hootsuite et We are social, les réseaux sociaux totalisent plus de 4,5 milliards d’utilisateurs. Soit 57% de la population mondiale.

Dotés – au nom de la liberté d’entreprendre - d’un pouvoir absolu et quasi universel, gouvernés par des opérateurs qui respectabilisent leur irresponsabilité en affichant le souci de la liberté d’expression et appuient leur puissance de pénétration sur le vide juridique qui entoure leurs plates-formes, les réseaux sociaux ont acquis une puissance – économique, sociale mais également politique - qui excède aujourd’hui celle de certains pays. 

Qu’il s’agisse de propriété intellectuelle, de compliance économique et fiscale mais aussi – c’est le sujet qui nous occupe ici – de démocratie au quotidien, ces entreprises ignorent purement et simplement les législations nationales.

Dans le domaine de l’emprise sociale et de l’entrisme politique, la première alerte vraiment sérieuse remonte à la campagne du référendum britannique de 2016 qui a mené au #Brexit. Les votes ont été largement influencés[5] à travers des vols massifs de données personnelles, par la société Cambridge Analytica pour le compte de Leave.EU  On apprendra par la suite le rôle similaire joué par cette société lors de l’élection présidentielle de 2015 au Nigeria.  Les élections présidentielles de Donald J.Trump aux Etats-Unis en 2016, puis de Jair Bolsonaro au Brésil en 2018, devront également beaucoup à l’ingénierie des réseaux sociaux…

Depuis lors, les exemples de l’emprise croissante des organisations complotistes sur le web social se sont multipliés. Des groupes de pression comme QAnon par exemple, sont désormais omniprésents et créent des filiales en Europe avec l’objectif affiché d’y opérer un entrisme politique et social au mépris de toute approche démocratique. On n’est jamais trahi que par les siens et en sortant du bois aux Etats-Unis d’abord puis devant le Parlement européen et l’Assemblée nationale française, la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ex-ingénieure dans le Service d’intégrité civique (!) chez Facebook, a donné corps et substance aux dénonciations formulées ici et là, par des observateurs avertis mais extérieurs.  Le séisme est fort…mais pas suffisamment pour entamer la puissance de son ex-employeur : les profits de Facebook publiés pour le 3ème trimestre 2021 se montent à 9,141 milliards de dollars.

Follow the money…

Ce qui est vrai pour Facebook l’est pour toutes les enseignes de réseaux sociaux, fondées sur l’exploitation des données personnelles de leurs utilisateurs et la diffusion de publicités ciblées.  Lesquelles ne sont pas toutes innocentes.  Si vous vous intéressez à l’information sur ces réseaux, suivez la piste de l’argent qui les alimente.  Et cherchez les intérêts – politiques, financiers… - qui sous-tendent leur fonctionnement.

A cet égard, le dévoiement d’un réseau initialement présenté comme professionnel – je fais référence à LinkedIn – est spécialement préoccupant. Durant l’hiver 2020 et le printemps 2021 y sont apparus des vagues de messages de désinformation, généralement orientés selon une ligne idéologique anti-gouvernementale – ce qui peut s’entendre – anti-vaccinale et en faveur de thérapies alternatives et non-éprouvées dans le cadre de la pandémie. Ce qui est scientifiquement et moralement indéfendable. Soutenu par des armées de trolls, le phénomène s’est étendu. Il a rapidement développé des vagues de violence et d’invective.  La sémantique des messages trahissait des origines politiques extrêmes – d’un bord à l’autre de l’échiquier – et la violence s’est installée sur fond d’attaques ad hominem envers les utilisateurs qui tentaient de rétablir la vérité scientifique.

Tout ceci s’est développé dans l’indifférence apparente des administrateurs du réseau, jusqu’à l’été 2021. Les mois de juillet et août ont marqué l’émergence d’une nouvelle technique de la part des opérateurs porteurs de désinformation et de dérives sectaires.  Ils ont alors procédé à la dénonciation en meute des émetteurs d’informations validées et conformes au consensus international : médecins, scientifiques, journalistes spécialisés ont ainsi été exclus du réseau sur décision de la soi-disant « modération » opérée par LinkedIn.

De nombreux utilisateurs ont tenté d’alerter ses responsables. Certains sont allés jusqu’à déposer plainte auprès de la CNIL et saisir la société mère du réseau en Irlande.  Sans résultat. Peu à peu, des professionnels inquiets de ces évolutions désastreuses se sont retrouvés, rassemblés, et ont commencé de concerter leurs démarches. Cette « coagulation » de médecins, chercheurs, scientifiques, juristes, journalistes… s’est matérialisée il y a quelques jours par la création du Collectif Info Ethique Science.  N’en doutons pas, le lecteur attentif est appelé à le croiser de plus en plus souvent.

Dans l’intervalle et à titre d’exemple personnel, le signataire de ces lignes a pris contact avec la Directrice de la Rédaction pour l’Europe de LinkedIn. J’espérais que cette personne, portant un titre de journaliste professionnel, se sentirait concernée par l’application de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la Presse.

  • Le 30 août 2021, il lui expliquait ainsi vouloir évoquer avec elle « le statut singulier des réseaux sociaux, dérogeant au droit commun des médias. Ce statut atypique et notamment l'absence d'un directeur de la Publication, sont (…) constitutifs des dérives observées sur la plupart des réseaux sociaux et  (…) moins souvent mais néanmoins trop souvent aussi sur LinkedIn. (…) LinkedIn mérite mieux, et devrait tracer le chemin. »
  • Ce message est resté sans réponse.  Relancée le 28 septembre, la personne en question a demandé par mèl le jour même s’il « serait possible de clarifier (la) demande »  Elle a aussi précisé que « nos équipes communication vont revenir vers vous à ce sujet »
  • Par retour le lendemain, il a donc été « clarifié » comme suit : « Vous savez naturellement que les réseaux sociaux considérés dans leur globalité, sont très largement critiqués pour leur implication supposée - active ou passive - dans la propagation de fausses informations et de messages appelant à la haine ou la violence. Certains sont même soupçonnés de favoriser des activités pénalement répréhensibles telle la pédopornographie.

« En raison du recrutement sans doute plus "professionnel" de ses utilisateurs, LinkedIn échappait jusqu'à il y a peu à ces critiques ou ces soupçons. Or la période de pandémie que nous venons de traverser a vu cette intéressante singularité voler en éclats. LinkedIn est devenu une véritable marketplace pour les trolls et les désinformateurs en santé publique, et une dialectique propre aux groupes extrémistes s'y est développée, l'agression et la "submersion" sous l'invective devenant comme une règle non écrite.

 

« Est-ce un effet du confinement et du développement des activités en télétravail, ou la conséquence du poids spécifique accru occupé par la santé dans l'actualité?  La chose tient-elle aux dérives individuelles de scientifiques dévoyés qui n'ont pas été identifiés comme tels par des "modérateurs" insuffisamment qualifiés ? Ou bien plus simplement, est-ce que les robots manifestement utilisés pour cette modération nous ont ici montré les limites de (leur) intelligence artificielle?

 

« Le phénomène n'est pas marginal. Il est si prépondérant qu'un groupe d'utilisateurs s'est constitué à partir de personnes qui, victimes de ces attaques pour avoir défendu une approche scientifique équilibrée et validée, n'ont pu obtenir de votre modération le retrait de désinformations éhontées qui de fait, représentaient une menace pour la santé publique. Je fais aujourd'hui partie de ce groupe (…) d'utilisateurs.

 

« Plus grave, certains scientifiques ont même été exclus - temporairement puis définitivement- en raison de l'insistance avec laquelle ils recouraient à ladite modération...

 

« A titre personnel je n'ai pas pu obtenir le retrait de posts injurieux et violents (‘journalope’  ‘il va falloir faire rouler des têtes’...) dont j'ai été l'objet pour avoir rappelé quelques données factuelles sur la vaccination... Tout cela paraît-il ‘ Ne va pas à l’encontre de (vos)  Politiques relatives à la communauté professionnelle’.

 

« Vous le savez  naturellement, les réseaux sociaux bénéficient d'un statut dérogatoire au droit commun des médias ou plutôt...d'une absence de cadre réglementaire. Ce statut atypique et notamment l'absence d'un directeur de la Publication, sont à nos yeux constitutifs des dérives observées sur la plupart des réseaux sociaux. Et donc, je regrette de le constater, moins souvent mais néanmoins trop souvent aussi sur LinkedIn.

 

« Or ceci n'a rien à voir avec la liberté d'expression que nos amis américains brandissent tel un étendard absolutoire.  Après plus de 40 ans de carte de presse, vous m'accorderez peut-être le crédit d'un certain attachement à cette liberté  à laquelle j'ai donné beaucoup de mon temps extraprofessionnel. (…)

 

« Pardon de vous seriner une citation que vous connaissez évidemment mais... "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" (A. de Saint-Exupéry). Tout professionnel de l'information le sait par expérience, la liberté débridée tourne à la foire d'empoigne et n'en est plus une.  

 

« Il manque à l'évidence aux réseaux sociaux l'élément de responsabilité qui leur permettrait de jouer pleinement leur rôle social, et leur éviterait de se muer en lieux asociaux. Il s'agit du directeur de la Publication, garant civil et pénal du contenu, comme dans tout média qui se respecte...et respecte ses utilisateurs.

 

« Pour nous et au nom peut-être de sa singularité, LinkedIn mérite  le meilleur et devrait tracer le chemin. L'obligation sinon viendra du législatif, en France et en Europe. A ce titre, la mise en place de la Commission Bronner est un signal qui va dans le bon sens...de mon point de vue professionnel. »

Ce courrier est resté sans réponse ni de sa destinataire, ni de la fameuse Directrice de la Communication de LinkedIn…

La rentrée de septembre a vu ces grandes tendances se développer sur le réseau. La désinformation est devenue omniprésente et la diffamation s’y est répandue.  Certains événements douloureux comme la mort soudaine de mon regretté confrère Jean-Daniel Flaysakier, ont par exemple été détournés par un troll connu sur LinkedIn, qui n’a pas hésité à la lier au vaccin anti-Covid. Dans une ultime tentative le 12 octobre 2021, j’ai signalé cette ignominie dans ces termes, faisant référence au message adressé par les modérateurs expliquant que tout ceci « ne va pas à l’encontre (des) Politiques relatives à la communauté professionnelle » du réseau :

  • « Ce message adressé à l'un des membres de notre groupe, traduit de façon particulièrement choquante les dérives sur lesquelles j'essaie de vous alerter depuis maintenant plusieurs semaines.  Circonstance aggravante (…) l'auteur du Post dénoncé par (cet utilisateur) émet des insinuations odieuses à propos de la mort de mon confrère et ami Jean-Daniel Flaysakier. Pour votre parfaite information, vous trouverez ce Post en attachement.  Je n'ai pas besoin me semble-t-il, de vous rappeler l'esprit de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Le caractère diffamatoire de ce Post, son caractère attentatoire à la mémoire de Jean-Daniel ne prêtent pas à interprétation.  Sauf à être considéré complice, la seule attitude à laquelle doit s'obliger LinkedIn consiste à :
    • retirer ce Post ignominieux;
    • sanctionner définitivement son auteur ;
    • ceci sans préjudice des autres actions nécessaires pour restaurer la crédibilité de votre réseau.

J'espère que vous en conviendrez avec moi (…) »

Depuis lors, silence radio. Le Post en question a été retiré sans tambour ni trompette mais son auteur sévit toujours. Il va sans dire que je n’ai jamais reçu le moindre signe de vie de la Directrice de la Communication de LinkedIn, dont ma « consœur » m’avait obligeamment communiqué les coordonnées.  Par la suite, toutes les communications que j’ai pu adresser à cette dernière pour tenter de faire « réhabiliter » des experts (souvent renommés) exclus par la modération erratique du réseau sont restées sans réponse. 

 

Curieusement et dès lors que le président de la Commission sur les Lumières à l’ère numérique, Gérald Bronner, s’est trouvé publiquement affiché « dans la boucle », la plupart des « réhabilitations ont pu être obtenues.  Et suite à un courrier qu’il lui avait adressé, Gérald Bronner lui-même a reçu réponse de la Présidente de LinkedIn France. Preuve s’il en est, d’une présence humaine à la tête de ce réseau.

Que conclure de tout cela ?

  • qu’à l’évidence l’inquiétude suscitée par l’hypertrophie des réseaux sociaux et les désordres qu’ils entraînent est justifiée ;
  • que la volonté de légiférer démontrée par la Commission européenne intervient à propos. Elle devrait se traduire espérons-le, par l’adoption dès la fin 2021 du Digital Services Acta et du Digital Marketé Acta portés par le Commissaire Thierry Breton ;
  • que la vigilance déployée en France par les pouvoirs publics en matière de lutte contre la désinformation et les ingérences numériques n’a plus besoin d’être justifiée. La mise en œuvre du service Vignieu à cet égard, est un signal fort.

 

Comme l’affirme Frances Haugen, « Facebook ne peut pas continuer à être juge, jury, procureur et témoin ». Il est donc nécessaire d’obtenir la transparence sur les données de Facebook et de lutter, au-delà des contenus illégaux, contre « la manipulation des élections, la désinformation et les nuisances pour la santé mentale des adolescents ».

Toutefois, face à la puissance des réseaux concernés, une réponse purement nationale sera inopérante. En cela, sans doute l’espoir pourrait-il venir de l’Europe.  Il parait ainsi indispensable qu’un Digital Services Acta pleinement efficace prévoit la mise en place :

  • d’une agence européenne de contrôle portant sur la transparence des données et des algorithmes. Les spécialistes de ces matières sont trop peu nombreux pour que des structures nationales puissent y faire face;
  • d’une modération gérée au niveau de chaque langue par pays de diffusion, alors que pour l’heure l’essentiel des (maigres) ressources consacrées à cette activité porte sur les services anglophones ;
  • que le suivi de la responsabilité éditoriale soit matérialisé par la mise en place d’un Directeur de la Publication dans chaque pays, les réseaux sociaux étant considérés comme des médias de plein exercice, 

 

 

vendredi 12 novembre 2021

A lire sur "Miroir social" aujourd'hui...

La rédaction de "Mine d'Infos" vous recommande la lecture de "Miroir social".

    
MIROIR SOCIALE 
Un site d'informations à connaître et faire connaître... Pour en savoir plus:

Faites comme moi publiez sur Miroir social:
https://www.miroirsocial.com/participatif/reforme-de-la-psc-dans-la-fonction-publique-revolution-sur-ordonnances

Bon week-end à tous 
Nora Ansell-Salles 

jeudi 11 novembre 2021

Semaine nationale de la dénutrition

Pour sa 2ème édition, la Semaine nationale de la dénutrition se tiendra du 12 au 20 novembre 2021. Cet évènement, prévu par le Programme national nutrition santé 2019-2023, a été confié par le ministère des Solidarités et de la Santé au Collectif de lutte contre la dénutrition pour sa mise en œuvre.

En savoir plus :
Dr Joseph John Baranes
Chirurgien dentiste
Paris 17ème
Secrétaire général du collectif contre la dénutrition France

11 novembre 2021: Où serions nous sans eux ?

Clip souvenir en hommage à tous les soldats connus & inconnus morts pour la France.
🕊Pensée spéciale pour les morts de l'année parmi lesquels Hubert Germain décédé il y a un mois.


https://twitter.com/pressentinelle2/status/1458763049423319041?t=SBf25v1rh6rTGi1sp8NXVQ&s=19

Restitution d'oeuvres d'Art au Bénin

Une première série d'œuvres d'art viennent d'être rendues en grande pompe au président du Bénin.

Puisse leur pays d'origine en prendre grand soin.
https://vm.tiktok.com/ZM8Xc5p5g/

mardi 9 novembre 2021

Réforme de la PSC dans la Fonction publique« Révolution sur ordonnances »


Réforme de la PSC dans la Fonction publique

« Révolution sur ordonnances »

Ce titre un peu théâtral renvoie à une  stricte vérité : révolution, car la réforme est plus qu’une transformation majeure pour les acteurs historiques et qu’elle est basée non pas sur une ordonnance, mais sur 3 textes dont 2 ordonnances (n°2021-174 relative à la négociation et aux accords collectifs dans la fonction publique et n°2021-175 relative à la protection sociale complémentaire dans la fonction publique) et un décret (n°2021-176 portant modification temporaire des modalités de calcul du capital décès servi aux ayants droit de l’agent public décédé).

Notre conviction, est qu’il est en effet tout à fait fondamental d’analyser ces 3 textes ensemble, tous datés du 17 février 2021, pour mesurer leurs impacts sur le cadre et les pratiques de l’ensemble des acteurs de la fonction publique.

Les employeurs passent d’une possibilité de participer au financement de la PSC de leurs agents à une obligation financière pour le risque maladie (santé). Le montant de cette participation devient non négligeable puisqu’elle est de 50% du panier de soins défini par le code de la sécurité sociale (à moins que les négociations en cours élèvent cette base)[1]. Ensuite, et c’est aussi une (r)évolution, le dialogue social sera au cœur de la mise en œuvre puisqu’un accord majoritaire[2] devient impératif pour obtenir la participation obligatoire de l’employeur en prévoyance ou la souscription obligatoire des agents au(x) contrat(s) collectif(s) mis en œuvre.

Les agents bénéficieront d’un gain de pouvoir d’achats certain dès la mise en œuvre du nouveau dispositif (1er janvier 2022 pour la phase transitoire et à partir du 1er janvier 2024 pour le « régime de croisière » dans la FPE, 1er janvier 2026 pour la FPT et la FPH et un cas particulier pour la prévoyance dans la FPT à compter du 1er janvier 2025[3] ).  En contrepartie, si l’’adhésion au futur contrat collectif devient obligatoire, il perdra le « libre choix » dont il bénéficie avec les dispositifs actuels.

Les mutuelles de la fonction publique doivent relever un triple défi majeur : d’une part, la fin du couplage santé/prévoyance dans la FPE remet en question leur modèle économique, d’autre part, la montée en puissance des contrats collectifs obligatoires modifie totalement le marché (relation employeur, relation adhérents, SI collectif, équilibres techniques, etc.) et enfin l’augmentation de la concurrence attirée par la modification significative des conditions de marché (participation obligatoire et en forte hausse, souscription obligatoire, mise en concurrence systématique). Nous pourrions aussi ajouter la question de la gouvernance de ces mutuelles, avec la nécessité de tenir compte des nouveaux souscripteurs que seront les employeurs publics.

 

Certes, à l’heure où j’écris ces quelques lignes seul un décret d’application a été publié (décret n°2021-1164 concernant la phase transitoire dans la FPE) et les négociations entre la DGAFP et les organisations syndicales de la FPE avancent nettement moins vite que prévu. De nombreuses incertitudes demeurent donc sur les conditions de mise en œuvre de cette transformation :

  • La composition des garanties qui sera demandée dans les consultations. Autant, pour la Santé, les négociations ont avancé et le panier de soins se précise ainsi que la structure de l’offre (formule de base plus options), autant l’absence de discussion sur la prévoyance rend  incertaines les garanties prévisibles (seul le décret n°2021-176 donne une indication sur l’absence probable de garantie décès dans la base de garanties imposées).
  • Les modalités contractuelles qui devront être utilisées par les employeurs publics. Actuellement, seule la mise en concurrence est impérative[4], mais la mise en place de contrats collectifs obligatoires imposera le respect des marchés publics.
  • Les dispositifs de solidarités (intergénérationnel et familiale) imposés par l’ordonnance ne sont pas encore définis. Le cas des retraités est actuellement bloquant, mais ils risquent fortement de devoir être traités à part.
  • Les modalités de financement pour la FPE et surtout pour la FPH. Nous restons en attente des éléments dans les PLF et PLFSS des prochaines années. Seule la question de la fiscalité des contrats collectifs obligatoires a eu une réponse dans le cadre du PLFSS 2022.

 

En synthèse, les principes sont d’ores et déjà actés et la cible est connue. Les élections présidentielles de 2022 ne changeront pas l’issue (peut être la vitesse de déploiement). En revanche, le résultat des élections professionnelles (fixées au 8 décembre 2022) et la pesée des organisations syndicales qui en sortira, sera cruciale pour les négociations qui précéderont les accords majoritaires nécessaires pour la mise en œuvre de la PSC.

Il est donc des « révolutions » déjà connues, il en est d’autres à venir. Mais aucune des parties prenantes ne doit mésestimer la nature et la profondeur des changements qui vont s’opérer d’ici au 1er janvier 2026.

 

[1] Pour le risque maintien de rémunération (prévoyance), seuls les employeurs territoriaux y sont (pour l’instant) tenus, avec une participation fixée à 20% minimum (d’un montant bientôt défini par décret).

2 L’accord est majoritaire s’il est signé par des syndicats qui cumulent 50% des suffrages aux dernières élections professionnelles.

3 Les dates citées ne tiennent pas compte de l’extinction des dispositifs existants.

4 À l’exception notable des offres labellisées dans la FPT

 

Bruno de la Porte – ADICEO

Écrit le 5 novembre 2021


Bruno de la Porte

Directeur Associé

bdelaporte@adiceo.com


 

www.adiceo.com

 



[1] Pour le risque maintien de rémunération (prévoyance), seuls les employeurs territoriaux y sont (pour l’instant) tenus, avec une participation fixée à 20% minimum (d’un montant bientôt défini par décret).

[2] L’accord est majoritaire s’il est signé par des syndicats qui cumulent 50% des suffrages aux dernières élections professionnelles.

[3] Les dates citées ne tiennent pas compte de l’extinction des dispositifs existants.

[4] À l’exception notable des offres labellisées dans la FPT