Attention : cœur fragile à tout âge !
« Les
maladies cardiovasculaires avec plus de 400 morts par jour, 1ère cause de
mortalité chez la femme, 2ème cause chez l’homme juste après le cancer, n’ont
pas le Plan de santé publique qu’elles méritent !
En effet, bien que la mortalité
cardiovasculaire ait baissé de 50 % en 25 ans, le nombre de personnes touchées
par la maladie cardiovasculaire risque de s’accroître considérablement dans les
années à venir. Pourquoi ? Parce que l’obésité touche une part croissante de la
population française et particulièrement les jeunes, la sédentarité caractérise
nos modes de vie, le tabagisme augmente notamment chez les adolescents et les
femmes…
Autant de facteurs
de risques qui font le lit des cardiaques de demain. Auxquels s’ajoutent de
nouvelles populations de patients. Les plus âgés, de par l’allongement de la
durée de vie et les jeunes adultes survivent de mieux en mieux aux
cardiopathies congénitales et ont besoin d’une prise en charge à vie. Ainsi,
nombre de personnes cohabitent aujourd’hui dans la durée avec ces maladies au
long cours souvent douloureuses et handicapantes. Cette situation, si l’on ne
réagit pas, ne fera qu’empirer dans les années à venir.
Il devient donc urgent d’anticiper ces chiffres
« à la hausse » et impératif d’organiser la lutte contre ce fléau par une
véritable politique nationale concertée. Tous les ministères sont concernés :
la santé, la recherche, le travail, le sport, la sécurité civile,
l’enseignement.
Prévenir ces maladies par des actions
d’information, d’éducation et de prévention au niveau national, encourager le
progrès scientifique et l’appliquer, renforcer la prise en charge et le suivi
des personnes touchées, protéger les intérêts des malades… tels sont les
objectifs d’un Plan de santé publique.
La Fédération
Française de Cardiologie sollicite un Plan Coeur, l’impulsion nationale
sera-t-elle au rendez-vous ? »
Pr Claude le
Feuvre,
Président de la Fédération Française de Cardiologie
La Fédération Française de Cardiologie (FFC) lutte contre les
maladies cardiovasculaires. Financée uniquement grâce à la générosité du
public, reconnue d’utilité publique depuis 1977, elle est présente partout en
France avec quatre grandes missions : la prévention, la recherche en
cardiologie, l’aide à la réadaptation des cardiaques et la promotion des gestes
qui sauvent.
Elle lance sa 5ème édition du Donocoeur du samedi 26 octobre au dimanche 3 novembre 2013 afin d’alerter le grand public sur la fréquence et la gravité des maladies
cardiovasculaires. Conseils et messages de prévention sont diffusés pendant
toute cette semaine dédiée. L’opinion est également sensibilisée à l’importance
de soutenir les actions de la FFC qui permettent de financer la prévention, le
suivi et la recherche sur ces maladies.
Les nouvelles
populations de cardiaques
Les plus
âgés…
Les progrès dans le domaine sanitaire, de la
recherche et de la prise en charge des patients ont amélioré l’espérance de
vie. Ainsi, depuis 60 ans, les Français vivent plus longtemps : 18,7 ans de
plus pour les hommes et 23,2 ans pour les femmes. En témoignent les derniers
résultats de l’enquête de l’Institut National des Etudes Démographiques (INED)
publiés en avril 2013.
L’espérance de vie à la naissance continue
d’augmenter en Europe principalement sous l’effet de la baisse de la mortalité
aux âges élevés. Mais les années gagnées sont-elles des années en bonne santé
ou en état de dépendance et avec des handicaps ?
La question posée par cette enquête est
importante tant pour l’organisation des soins et des services à la personne que
pour des enjeux sociaux et économiques.
Il est en effet constaté que les problèmes de
santé sont de plus en plus fréquents au fur et à mesure de l’avancée en âge.
Les maladies chroniques déclarées par les Européennes occupent 64 % de
l’espérance de vie à 65 ans (61,5 % pour les hommes).
L’OMS alerte sur le fait qu’au cours des 20
prochaines années, il y aura des changements majeurs dans les besoins de santé
dus à cette augmentation de vie « en mauvais état » et qui promet d’avoir un
lourd impact économique.
« Aujourd’hui, plus de 2.2 millions de malades,
traités en affection de longue durée souffrent de maladies cardiovasculaires » rappelle Claude Le Feuvre, Président de la FFC.
Les systèmes de santé vont être confrontés à ce
nombre croissant de personnes souffrant pendant de longues périodes de
pathologies invalidantes dont principalement les maladies cardiovasculaires.
Ils doivent se préparer.
Les séniors…
Les babyboomers nés entre 1945 et 1964 sont les
meilleures cibles pour les maladies cardiovasculaires. Bien qu’ils aient gagné
en moyenne 1 an ½ de vie, leur espérance de vie « en mauvaise santé » s’est
allongée de 2 ans (Etude INED).
Active plus longtemps, cette population est
confrontée aux situations de stress, à la fatigue et aux premiers soucis de
santé avec lesquels elle est appelée à cohabiter sur le long terme…
Mieux prises en charge et rapidement, les
maladies mortelles comme les insuffisances cardiaques n’empêchent plus de
vivre, mais au prix d’handicaps invalidants au quotidien.
Les femmes, en première ligne …
1ère cause de mortalité chez la femme, le risque cardiovasculaire est encore
trop sous-estimé. L’infarctus du myocarde est responsable de 18 % des décès
féminins, suivi par l’accident vasculaire cérébral (14%) puis les autres
pathologies vasculaires (10%). « Les femmes ont progressivement adopté les
mêmes modes de vie et comportements à risque que les hommes, ce qui se
répercutent directement sur ces chiffres » indique le Professeur Claire
Mounier-Vehier, 1ère Vice-Présidente de
la Fédération Française de Cardiologie, Chef de service de médecine vasculaire
et HTA au CHRU de Lille. Elle explique que chez les femmes, le risque
cardiovasculaire est étroitement lié aux phases hormonales. En effet, après la
ménopause, toutes les femmes sont à haut risque cardiovasculaire, la carence en
oestrogènes naturels favorise l’apparition du syndrome métabolique, d’une rigidité
artérielle et une plus forte aptitude à la thrombose. « Mais les jeunes
femmes ne sont pas en reste » précise le Professeur Mounier-Vehier.
Le mode de vie : le grand responsable des MCV sans distinction d’âge
Les grands responsables sont le tabac, le manque d’activité physique, une
mauvaise alimentation. L’obésité qui concerne 15,5 % de la population adulte
française reste un facteur de risque majeur des pathologies cardiaques.
Le tabac touche de plus en plus les femmes. En France, les derniers
chiffres montrent une augmentation constante du tabagisme et ce sont les femmes
entre 45 et 64 ans qui affichent la plus forte hausse : on compte 29% de
fumeuses chez les 45 à 54 ans et plus de 15 % chez les 55 à 64 ans.
Une étude publiée le 24 septembre 2013 dans le Bulletin Epidémiologique
Hebdomadaire (BEH) rappelle que 1/5 des adultes en France ont un excès de
cholestérol dans le sang. Cet excès peut déboucher au fil des années sur des
accidents cardiovasculaires graves.
Le message de la FFC « 0 tabac, 5 fruits et légumes, 30 minutes
d’activité physique et le minimum de stress par jour » est le meilleur
moyen, s’il est appliqué, de protéger les personnes encore « en bonne santé »
des maladies cardiaques.
II. La
Cardiologie pédiatrique et congénitale : quel suivi sur le long terme ?
Les malformations cardiaques sont les
malformations congénitales les plus fréquentes et atteignent près d’un nouveau-né
sur 100, soit environ 6 000 à 8 000 nouveau-nés par an dans un pays comme la
France. Malgré les progrès importants de la prise en charge chirurgicale ou par
cathétérisme interventionnel, elles représentent encore une des causes
principales des décès néonataux dans tous les pays développés.
Pour les malformations les plus sévères, le
diagnostic est fait de plus en plus souvent pendant la grossesse, ce qui permet
une prise en charge sans délai dès la naissance, voire in utero dans
certains cas. Le diagnostic anténatal a ainsi amélioré nettement le pronostic
de certaines malformations susceptibles de décompenser précocement dès les
premières heures de vie.
Quarante pour cent des enfants cardiaques
auront besoin d’un traitement chirurgical ou par cathétérisme interventionnel.
Les progrès de ces interventions couplés aux progrès des traitements médicaux
et des techniques d’imagerie font que la plupart des patients atteints de
cardiopathies sérieuses ou graves atteindront l’âge adulte.
« Nouvelle épidémie » : Les cardiopathies
congénitales de l’adulte
Cette population est donc en croissance
constante et de nos jours, dans les pays développés, la population d’adultes
atteints de malformations cardiaques dépasse celle des enfants. On estime, en
France à 150 000 le nombre d’adultes cardiaques congénitaux dont la moitié
environ devrait être suivie régulièrement car leur cardiopathie n’est pas
guérie et est susceptible de décompenser ou de se compliquer.
La filière de soins aujourd’hui en France pour
ces patients cardiaques congénitaux est particulièrement fragile et mal
définie. Elle se situe entre les spécialités pédiatriques et d’adultes, les
structures dédiées aux maladies rares et celles qui prennent en charge la masse
des patients cardiaques. Dans beaucoup de centres les mêmes équipes doivent
s’occuper des cardiopathies congénitales du nouveau-né, de l’enfant, de
l’adolescent et de l’adulte.
L’émergence de cette nouvelle population de
patients survivants des cardiopathies congénitales nécessite donc une nouvelle
organisation des soins, aménagement des équipes et des structures, formation
des médecins, information-éducation des patients, prise en compte des aspects
sociétaux, neuro et psycho-sociaux de ces patients adultes.
Particularités des adultes cardiaques congénitaux
Contrairement aux patients atteints de
cardiopathies acquises comme l’insuffisance coronaire, l’HTA ou les troubles du
rythme cardiaque, les adultes congénitaux ont fréquemment des antécédents
médicaux lourds qui remontent à l’enfance et qui ne concernent pas seulement
l’appareil cardiovasculaire. Leurs cardiopathies n’ont que peu de points
communs avec les cardiopathies acquises et possèdent des risques spécifiques
parfois mal connus des cardiologues d’adultes. A l’inverse, les cardiopédiatres
ne sont pas formés à la prise en charge optimale des pathologies
cardiovasculaires acquises qui peuvent aussi concerner ces adultes cardiaques
congénitaux.
La réparation chirurgicale idéale des
cardiopathies congénitales qui permet de restituer une anatomie et une
physiologie normale est rarement réalisée. La correction chirurgicale laisse
souvent des séquelles et une nouvelle pathologie est ainsi créée. Beaucoup
d’opérés ont des séquelles minimes comme une simple cicatrice au niveau des
oreillettes ou des ventricules et peuvent en pratique être considérés comme
guéris. Chez beaucoup d’autres les résultats sont imparfaits ou peuvent se
détériorer au fil des années. Ce sont ces patients qui nécessitent un suivi
régulier dans des structures qui intègrent la pratique d’actes de cardiologie
interventionnelle et/ou de chirurgie cardiaque de haute technicité.
suivi régulier dans des structures qui
intègrent la pratique d’actes de cardiologie interventionnelle et/ou de
chirurgie cardiaque de haute technicité.
Beaucoup de patients sont perdus de vue à l’âge
adulte
Le manque de structure adaptée et l’absence de
transition entre la cardiologie pédiatrique et la cardiologie d’adulte en
France font qu’une proportion significative de ces patients, proche de 50%, ne
bénéficie pas d’un suivi cardiologique spécifique. Il est important d’essayer
de détecter ces patients à haut risque de complications qui n’ont plus de suivi
cardiologique. La détection des patients à risque est particulièrement
importante à faire chez les femmes en âge de procréer, certaines cardiopathies
s’accompagnant d’une mortalité maternelle élevée en cas de grossesse. Le
médecin généraliste a un rôle important pour que ces patients « perdus de vue »
réintègrent une filière de soins adaptée car la plupart d’entre eux font
régulièrement appel à leur praticien pour leurs problèmes de santé quotidiens.
La concertation entre professionnels est impérative
A cours de leur parcours santé, les patients
atteints d’une malformation cardiaque sont appelés à rencontrer de nombreux
spécialistes : néonatologues, pédiatres, généralistes, spécialistes des
maladies cardiaques de l’enfant et de l’adulte, obstétriciens en cas de
grossesse, anesthésistes en cas d’intervention chirurgicale…
En cas de survenue de toute pathologie
extracardiaque chez ces patients atteints d’une CC opérée ou non, une
concertation doit obligatoirement s’effectuer entre le cardiologue
congénitaliste et le spécialiste de la pathologie.
Le cardiologue congénitaliste pourra alors
intervenir au niveau du diagnostic, du traitement de la pathologie
extracardiaque en fonction des spécificités du patient.
(par exemple un patient ayant une CC en situs
inversus complet qui fait une crise d’appendicite aiguë ressentira une douleur
dans la fosse iliaque gauche au lieu de la droite ce qui peut induire en erreur
le spécialiste concerné).
Environ 10 à 20 % des CC sont associées à des
anomalies chromosomiques responsables d’un handicap extracardiaque, qu’il soit
mental ou physique. Prévoir et organiser la prise en charge de problèmes de
développement et d’intégration est une nouvelle priorité pour les soignants.
Les aspects sociétaux, neuro-développementaux et psycho-sociaux s’étendent à l’âge
adulte aux problématiques de l’activité physique, de l’emploi, de la vie
familiale et de l’assurabilité.
Les 4 groupes
de pathologies cardiaques chez l’enfant
Les anomalies bénignes
Les plus fréquentes de ces malformations sont
les petites sténoses (rétrécissement) des valves pulmonaires ou aortiques, les
petites communications inter-ventriculaires, les tachycardies (accélération du
rythme des battements cardiaques) supraventriculaires bénignes non récidivantes
et, un peu plus tard dans la vie, les petites communications inter-auriculaires
et les micro-canaux artériels.
Le
diagnostic
On diagnostique parfois ces cardiopathies sans
gravité in utero lors de l’échographie du deuxième trimestre de la
grossesse. Certaines guérissent spontanément avant la naissance, les autres
nécessitent souvent une surveillance plus ou moins espacée dans les premiers
mois de vie. Ces enfants ne sont pas considérés comme « cardiaques ».
Les anomalies significatives
Il s’agit de malformations cardiaques simples
qu’une intervention par cathétérisme ou par chirurgie peut résoudre. Les
exemples les plus caractéristiques sont les communications interauriculaires ou
interventriculaires, les larges canaux artériels ou les sténoses pulmonaires.
Le
diagnostic
Pour ces pathologies, dont les symptômes
peuvent être alarmants, l’intervention chirurgicale précoce permet à l’enfant
de sortir de la maladie et, dans la plupart des cas, de mener une vie normale
et de faire du sport.
Les malformations sérieuses
Il s’agit des enfants porteurs d’une
cardiopathie sévère. Ils pourront être opérés mais garderont souvent des
séquelles plus ou moins génantes.
Parmi ces malformations, la plus fréquente est
la Tétralogie de Fallot, les malpositions vasculaires avec CIV (Communication
interventriculaire) et sténose pulmonaire ou les blocs auriculo-ventriculaires
congénitaux qui imposent la mise en place d’un pacemaker, parfois dès la
période néonatale.
Le
diagnostic
Le suivi de cardiopédiatre est primordial, à la
fois durant l’enfance et lors du passage à l’âge adulte. En fonction des
résultats des interventions pratiquées, de la tolérance de l’enfant aux
épreuves d’effort, aux éventuelles complications, le médecin déterminera la
périodicité et l’importance de la surveillance médicale et autorisera ou non
les activités sportives. Nombre d’entre elle nécessiteront une intervention à
l’âge adulte.
Les malformations incurables
80% des enfants présentant un ventricule unique
sont diagnostiqués in utero. En France, dans ce cas précis, une interruption
thérapeutique de grossesse (ITG) peut être proposée aux parents après les avoir
informés du projet thérapeutique (3 interventions chirurgicales et la perspective
à long terme d’une transplantation cardiaque), et des résultats habituellement
constatés (complications nombreuses). Dans ces cas, nombre de futurs parents
choisissent l’ITG.
L’hypertension artérielle pulmonaire est une
des complications les plus redoutables des malformations cardiaques
congénitales. Ces patients, qui sont d’une grande fragilité, bénéficient depuis
quelques années de traitements vasodilatateurs pulmonaires parfois très
efficaces sur les symptomes.
Le
diagnostic
Pour ces enfants souffrant de cardiopathies
incurables et leurs parents, le cardiopédiatre joue un rôle majeur
d’information, de surveillance, d’orientation de vie et d’aide à la prise de
décisions toujours graves pour les parents. La prise en charge médicale
s’exerce dans des centres spécialisés disposant de plateaux techniques
performants et d’équipes pluridisciplinaires. A l’adolescence, le relais par
des cardiologues congénitalistes spécialisés dans ces pathologies est
indispensable.
III. Etat
d’avancement de la recherche: focus sur les bourses FFC les plus prometteuses
L’obésité, le tabac, l’hypertension, la
sédentarité, l’augmentation de l’espérance de vie… font que de plus en plus de
personnes quel que soit l’âge, sont concernées par les maladies cardiovasculaires.
Celles-ci quand elles ne tuent pas, s’installent sur le long terme, sont
douloureuses et représentent un handicap parfois très lourd.
Il est donc nécessaire de soutenir la recherche
dans ce domaine. Les progrès permettent de mieux diagnostiquer ces maladies et
de développer de nouveaux traitements…
En 2013, la Fédération Française de Cardiologie
a financé 32 projets de recherche pour un montant total de 870 000 euros.
Présentation des 6 projets de recherche « Coups de
coeur « de la FFC :
® 1/ La création
d’une plateforme Web accessible aux scientifiques et au grand public qui
rassemble toutes les informations d’une banque ADN particulière. Cette
banque contient 2 330 échantillons de patients ayant une cardiopathie congénitale
ou une pathologie apparentée. Ce projet permettra aux laboratoires qui
travaillent sur le développement des cardiopathies congénitales, d’avoir accès
à cette bio-collection.
2/ Un projet de
recherche permettant d’identifier de nouvelles causes génétiques de la
dysplasie ventriculaire droite arythmogène familiale. Cette maladie
génétique détruit progressivement les cellules de contraction du ventricule
droit et entraîne des perturbations du rythme cardiaque. Cette maladie est la
cause de syncopes ou de morts subites. Elle peut conduire le plus souvent à une
insuffisance cardiaque.
3/ L’endocardite
est une infection le plus souvent bactérienne des valves du coeur qui peut
nécessiter une intervention chirurgicale Pour pallier ce risque, notamment dans
le cas de soins dentaires, un traitement par antibiotiques est possible. Une
étude a été lancée afin d’évaluer les connaissances des cardiologues et des
dentistes français dans ce domaine.
4/ La
fibrillation auriculaire qui apparaît assez souvent après une chirurgie
cardiaque provoque des troubles du rythme cardiaque. On ne connaît pas
précisément les mécanismes à l’origine de cette complication. Les travaux de
recherche ont pour but de vérifier si cette complication est provoquée par un
mauvais fonctionnement des mitochondries, qui sont les centrales énergétiques
de certaines cellules et par un mauvais codage d’un ARN spécifique.
5/ La
cardiomyopathie hypertrophique entraine une augmentation de l’épaisseur du
muscle cardiaque qui devient plus rigide. C’est la plus fréquente des maladies
cardiaques héréditaires et la cause principale de mort subite du sujet jeune.
L’étude a pour objectif d’identifier les caractéristiques génétiques qui
expliquent les différentes formes de cette maladie.
6/ L’anévrisme
de l’aorte ascendante est une dilatation, un point faible sur l’artère qui
émerge du ventricule gauche. Celle-ci peut donc se rompre. Cette affection a
une forte composante héréditaire. Le projet vise à identifier de nouveaux
gènes responsables de formes familiales de l’anévrisme de l’aorte ascendante.
IV. Urgence :
Un Plan Cœur
Les maladies cardiovasculaires sont la seule
grande pathologie en France à ne pas bénéficier d’un Plan dédié, cohérent,
permettant d’améliorer le diagnostic, la prise en charge et l'accompagnement
des personnes touchées ou menacées par la maladie.
Pour répondre à ce problème grave de santé
publique, la Fédération Française de Cardiologie, les 22 organisations et
réseaux1 (dont près de 500 000 patients
dans toute la France) l’INPES et la HAS se sont mis en ordre de marche pour
solliciter un Plan Cœur.
Les 1ères étapes : Des Etats Généraux sur deux ans et dans toute la France
Après la signature d’une Charte d’engagement en
octobre 2011 au Ministère de la santé, les Etats Généraux furent lancés dès le
mois de mars 2012. Six rencontres ont été ainsi organisées dans toute la France
pour réfléchir à une meilleure coordination de la prévention, de la recherche
et du suivi des maladies cardiovasculaires. Elles réunissaient : les pouvoirs
publics, les institutions sanitaires et sociales, les élus mais aussi les
personnes malades et leurs associations, les professionnels de santé et les
chercheurs.
Terrain d’échange et de réflexion exceptionnel,
ces rencontres ont rassemblé l’ensemble des parties prenantes dans des domaines
aussi variés que la recherche, les soins mais aussi l’activité physique, la
nutrition, la vie au travail, etc. Elles ont permis à chacun de s’interroger
sur les grandes questions qui se posent dans le domaine des maladies
cardiovasculaires et de tenter d’y apporter des réponses.
Il s’agissait de définir comment :
- Répondre à
l’urgence face à l’accident cardiovasculaire, le 6 mars 2012 à Lyon
- Améliorer le
suivi au cours d’une maladie cardiovasculaire le 7 Juin 2012 à Nîmes
- Mieux prendre
en charge les femmes, ces grandes oubliées le 27 septembre 2012 à Lille
- Optimiser la recherche le 6 décembre
2012 à Nantes
Le 5 avril 2013, l’accent fut mis à
Strasbourg sur la prévention. Un état des lieux de l’évolution des facteurs
de risque en France a été présenté. L’impact des facteurs socio-économiques fut
discuté en s’appuyant sur les résultats de 10 ans de mise en pratique du
Programme National de Nutrition Santé en France. Les débats ont porté également
sur la place du médicament dans la prévention. L’assemblée réunie s’est posé la
question de la pertinence des politiques de prévention en France.
Le 3 octobre 2013, les Etats Généraux se
sont tenus à Bordeaux sur le thème de la réinsertion sociale des personnes
malades. En effet, dans quelles conditions peut-on reprendre une activité
professionnelle, retrouver une vie sociale après une maladie cardiovasculaire,
un AVC ? Quels peuvent être les projets de vie ? Un focus a été réalisé sur la
maladie cardiaque de l’enfant et les conséquences sociales pour lui-même et son
entourage.
Prochaine étape : Le Livre Blanc
Ces Etats Généraux ont suscité des
questionnements. Des propositions ont émergé. Toutes les données seront
retranscrites dans un Livre Blanc. Celui-ci après savoir été signé par les
différentes parties prenantes des Etats Généraux en région et partenaires
institutionnels privés et publics sera remis officiellement en octobre 2014 aux
Ministères des Affaires sociales et de la Santé, Ministères de l’enseignement
supérieur et de la recherche, Ministères des Sports, de la Jeunesse, de
l’Education et auprès du Conseil Economique et Social lors du prochain colloque
intitulé « Maladies cardiovasculaires et société ».
Toutes les informations sur http://www.plan-coeur.fr/
1 22 organisations
et réseaux : Alliance contre le Tabac, Alliance du Coeur, Association Française
des Diabétiques (AFD), Cespharm +, Collège National des Cardiologues Français
(CNCF), Collège Nationale des Cardiologues des Hôpitaux Généraux, Conseil
Français de Réanimation Cardio-pulmonaire, Croix Rouge française, Fédération
Française de Cardiologie, Fondation Coeur et Artères, Fondation de Recherche
sur l’Hypertension Artérielle (FRHA), France AVC, Groupe de Réflexion
Cardio-Pulmonaire (GRRC), Nouvelle Société Française d’Athérosclérose (NSFA),
Réseau Français des Villes Santé de l’OMS, Samu de France, Société Française de
Cardiologie (SFC), Société Française de Gériatrie et Gérontologie, Société
Française d’Hypertension Artérielle (HTA), Société Française Neuro-Vasculaire
(SFNV), Société Française de santé Publique (SFSP), Société Française de
Tabacologie, Syndicat National des Spécialistes des Maladies du coeur et des
Vaisseaux