Nora ANSELL-SALLES

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lundi 23 juin 2014

Ebola en Afrique de l’Ouest : L’épidémie s’étend

et requiert une mobilisation exceptionnelle au niveau régional


Bruxelles, le 23 juin 2014 — L’épidémie d’Ebola poursuit sa progression en Guinée, Sierra Léone et au Libéria. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), une mobilisation exceptionnelle des gouvernements de la région ouest-africaine, ainsi que de l’ensemble des organismes d’aide est nécessaire au risque de voir l’épidémie perdurer.


La recrudescence de cas d’Ebola en Afrique de l'Ouest est due à la mobilité de la population qui assiste à des funérailles où les mesures de contrôle de l'infection ne sont pas appliquées. Près de 470 patients dont 215 cas confirmés ont été pris en charge dans les centres de traitement de MSF depuis le mois de mars en Guinée, au Libéria et Sierra Leone. 60 foyers actifs ont également été identifiés dans ces trois pays.


« L’épidémie est hors de contrôle », s’inquiète le Dr Bart Janssens, directeur des opérations de MSF « Avec l’apparition de nouveaux foyers en Guinée, en Sierra Léone et au Libéria, le risque d’une propagation à d’autres zones est aujourd’hui réel. »


La multiplication des zones touchées rend difficile la prise en charge des patients et le contrôle de l’épidémie. Unique organisation active dans la prise en charge des patients atteints du virus, MSF peine aujourd’hui à répondre aux nouveaux foyers qui nécessitent pourtant une prise en charge urgente.


« Nous avons atteint nos limites », ajoute . « Malgré les moyens humains et matériels déployés par MSF dans les trois pays touchés, nous n’avons plus la capacité d’envoyer des équipes sur les nouveaux foyers actifs. »
L’épidémie d’Ebola qui frappe actuellement l‘Afrique de l’Ouest est d’une ampleur sans précédent de par sa répartition géographique, de par le nombre de cas et le nombre de victimes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y a eu 528 cas d'Ebola dont 337 décès depuis le début de l'épidémie en Guinée, Sierra Leone et au Libéria.


Malgré la présence d’organisations sur le terrain, les actions de sensibilisation entreprises à ce jour n’ont pas permis de réduire la crainte de la population face à l’Ebola. Les communautés continuent d’être effrayées par une maladie qui est totalement inconnue dans la région, et elles restent méfiantes à l’égard des structures de santé.


Une réelle reconnaissance de l’ampleur de cette épidémie par la société civile, les autorités politiques et religieuses, fait encore défaut. Très peu de personnalités influentes se sont fait le relais de messages encourageant la lutte contre la maladie.

Au vu de l’évolution de l’épidémie, Ebola n’est plus un problème de santé publique exclusivement guinéen, il touche l’ensemble de la région ouest-africaine.


«L’OMS, les autorités des pays touchés et des pays limitrophes doivent déployer des efforts à la hauteur de l’ampleur de cette épidémie. Il faut notamment : mettre à disposition du personnel médical qualifié, organiser des formations à la prise en charge de l’Ebola et intensifier le suivi des contacts et la sensibilisation auprès des populations », conclut-t-il.



 


En Guinée, MSF appuie les autorités sanitaires pour la prise en charge médicales des patients à Conakry, Télimélé et Guéckédou. Les équipes de MSF répondent aux alertes dans les villages, sensibilisent les communautés et offrent un soutien psychologique aux patients et à leurs familles. MSF apporte également un soutien au suivi épidémiologique.

En Sierra Léone, en collaboration avec le Ministère de la santé, l'équipe mettra en place une unité de prise en charge à Kailahun la semaine prochaine. De petites unités de soins de transit ont déjà été installées à Koindu et Daru et une troisième le sera prochainement à Buedu. L’organisation a également fourni au Ministère de la santé du matériel pour installer des unités de transit dans divers endroits du pays.


Au Libéria, au cours des dernières semaines, une équipe de MSF a mis en place une unité de prise en charge à Foya (nord) et une autre dans l'hôpital JFK à Monrovia. MSF a également organisé des formations et a effectué des donations de matériels. Le 18 juin, une équipe a rejoint la ville de Foya au Nord du pays afin de mener une mission d’évaluation des besoins.


MSF emploie actuellement près de 300 travailleurs expatriés et nationaux dans la région. Plus de 40 tonnes de matériel ont été envoyé pour lutter contre l’épidémie.



mardi 18 février 2014

RCA : les efforts internationaux déployés n'arrêtent pas les massacres





Les efforts internationaux déployés pour protéger

les Centrafricains ne suffisent pas à arrêter les massacres




Le Conseil de Sécurité des Nations Unies et les Etats africains doivent agir immédiatement
afin de faire cesser la violence et permettre un déploiement plus important de l’aide humanitaire.

Images HD Libres de droit disponibles
(Contact : 01.40.21.28.40. / François Dumaine)



Genève, le 18 février 2014 – En République centrafricaine (RCA), l’extrême violence à l’encontre des civils et les assassinats ciblés de groupes minoritaires illustrent l’échec des efforts internationaux déployés pour protéger la population, déclare l'organisation humanitaire médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF). Pour l’organisation, l’insuffisance de la réponse internationale actuelle est la preuve accablante de l’abandon pur et simple de la population centrafricaine.


MSF appelle les Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que les pays donateurs, à se mobiliser pour mettre immédiatement un terme aux atrocités commises à l’encontre des populations ; à œuvrer à la mise en place d’un niveau de sécurité suffisant pour que les populations puissent se déplacer, sans craindre pour leur vie ; et permettre un déploiement massif de l'aide afin de répondre aux besoins essentiels de la population. Les dirigeants locaux et nationaux doivent faire tout leur possible pour stopper la violence et renforcer la protection.


« Notre principale préoccupation concerne la protection. Alors que nous prenons en charge des milliers de blessés, nous nous sentons impuissants face à cette violence extrême. Nous voyons des centaines de milliers de personnes fuir leurs maisons, c’est en fait la seule issue qui leur reste pour ne pas être tuées », déclare le Dr Joanne Liu, Présidente Internationale de MSF, de retour de RCA. « Le manque d’engagement et de mobilisation des dirigeants politiques du Conseil de Sécurité des Nations Unies est choquant. La mobilisation trop limitée de pays africains et de l'Union Africaine, insuffisante pour lutter contre la violence, est entrain de déchirer littéralement la RCA. »


Les civils centrafricains, issus des deux principales communautés religieuses du pays, sont otages de la violence perpétrée par les groupes armés, premiers responsables de ces atrocités. Depuis le 5 décembre, les équipes MSF ont pris en charge plus de 3 600 personnes souffrant de blessures par balle, grenade, machette, couteau et autres traumatismes violents à Bangui, la capitale et dans tout le pays.


« Quand j’étais à Bozoum, nous avons trouvé 17 blessés par armes à feu, machettes, et grenade qui étaient cachés dans une petite cour » témoigne le Dr Liu. « Ils n’osaient pas se rendre à l’hôpital, de peur d’être victimes de nouvelles attaques.. Leurs blessures étaient graves, certains perdaient du sang mais ils étaient tous là, assis, silencieux, sans plus aucun espoir.».


Les équipes MSF doivent faire face à de violentes attaques qui ont lieu à proximité ou à l'intérieur même des structures de santé. Le 12 février, dans la ville de Berberati, des hommes armés de machettes et de fusils se sont introduits au sein de l'hôpital, où MSF travaille, en tirant des coups de feu et mettant les patients en danger. Craignant pour leur vie, deux patients ont alors fui l'hôpital. A d'innombrables reprises et dans diverses localités, des dirigeants locaux, des dignitaires religieux et du personnel médical MSF ont dû s’interposer alors même que des hommes armés attaquaient ou menaçaient de tuer des individus, y compris des patients. Ces derniers refusent même régulièrement d’être transportés dans des ambulances par peur d’être victimes de nouvelles violences. De plus, l'insécurité générale a rendu certains axes routiers trop dangereux et donc impraticables.


Dans les 8 localités où MSF travaille, environ 15 000 civils regroupés se retrouvent piégés dans les enceintes d’hôpitaux, d’églises et de mosquées, vivant dans la peur d'être tués par des groupes armés. Dans des villes comme Bouar, 6 000 musulmans sont ainsi prisonniers, menacés d'être tués s'ils tentent de quitter la ville. MSF a ouvert des postes de santé dans plusieurs de ces enclaves, y compris à Bangui, où les blessés et les malades n’osent pas se rendre à l’hôpital, même s’ils n’ont que quelques centaines de mètres à parcourir pour s’y rendre.


Au cours des deux dernières semaines, à Bangui, Baoro, Berbérati, Bocaranga, Bossangoa, Bouca, Bozoum et Carnot, les équipes MSF ont vu des dizaines de milliers de personnes - issues de la communauté musulmane - fuir ou être transportées par camion vers les pays voisins, escortées par des forces armées internationales dans l’incapacité de les protéger par ailleurs. D'autres ont été évacuées du nord-ouest du pays vers Bangui et sont désormais prises au piège dans des camps qui sont devenus des enclaves et où elles continuent à vivre dans la terreur. La peur des persécutions a poussé des dizaines de milliers de civils, issus de toutes les communautés, à fuir dans la brousse, où ils n’ont accès à aucune forme de protection ou d'assistance humanitaire.


Les conséquences dévastatrices de la violence ont encore été aggravées par l'absence d’un déploiement assez significatif de l'aide humanitaire pour pouvoir répondre aux besoins les plus essentiels de la population. L’assistance, jusqu’ici consternante à Bangui a pratiquement été inexistante en dehors de la capitale. La distribution d’eau, de nourriture et d’abris manquent cruellement. Par exemple, la dernière distribution de nourriture dans le camp de Don Bosco, à Bangui, où plus de 20 000 déplacés sont regroupés, a eu lieu le 2 janvier dernier. Elle était destinée à couvrir deux semaines de besoins seulement. Un des exemples les plus marquants de l’insuffisance de l’aide est le camp de Mpoko, situé à l'aéroport international de Bangui, où environ 60 000 déplacés vivent dans des conditions catastrophiques et ce, à quelques centaines de mètres seulement de la piste de l'aéroport.


« Les horribles conditions de vie dans le camp de Mpoko soulèvent la question de savoir si la lenteur de la distribution de l'aide est une forme de négligence délibérée visant à dissuader les gens de venir s’installer ici », s’interroge le Dr Liu. «Compte tenu du niveau de violence à Bangui, les populations devraient être en mesure de choisir entre rentrer chez elles ou rester là où elles se sentent protégées. L’assistance devrait être fournie partout où elles se sentent le plus en sécurité ».


Même si des incidents de sécurité entravent quotidiennement les secours, l’important déploiement de personnel MSF (plus de 2 240 travailleurs, internationaux et nationaux) et d’activités (dans 16 villes à travers le pays) montre qu'il est possible de fournir une assistance humanitaire en RCA aujourd’hui.


« La crise humanitaire à laquelle nous assistons aujourd'hui est sans précédent en RCA, un pays négligé par la communauté internationale depuis des années » déclare le Dr Liu. « Nous lançons un appel aux Etats membres de l'ONU ; ces derniers doivent arrêter les demi-mesures. Une mobilisation totale doit avoir lieu maintenant, pas dans un ou six mois. Tous les jours, nous sommes témoins d’atrocités. Une catastrophe majeure est en train de se dérouler sous le regard indifférent des dirigeants internationaux. Ne pas répondre équivaut à faire le choix, conscient et délibéré, d'abandonner le peuple centrafricain ».


***



Suite aux actes d’extrême violence commis par les forces de l’ex-Séléka - et en guise de représailles - des milices locales d'autodéfense appelées « anti-Balaka » ont lancé des attaques collectives contre les civils musulmans, considérés comme le support politique potentiel des ex-Séléka. C’est ainsi qu’ a commencé la spirale de violences et de pillages qui, si elle a particulièrement ciblé les communautés musulmanes ces dernières semaines, continuent de concerner les communautés chrétiennes.


MSF travaille en République centrafricaine depuis 1999. Actuellement MSF gère 8 projets réguliers à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndélé, Paoua, Bria et Zémio ; et 8 projets d'urgence à Bangui, Bouar, Bangassou, Bozoum, Bossangoa, Bria, Yaloke et Berberati. MSF compte plus de 240 travailleurs internationaux et 2 000 collaborateurs locaux dans le pays. Au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzaville, d'autres équipes MSF viennent en aide aux réfugiés centrafricains.

jeudi 30 janvier 2014

Centrafrique : Selon Médecins Sans Frontière la situation reste extrêmement tendue ...



Médecins Sans Frontières (MSF) étend encore
ses activités d’urgence en Centrafrique




A Bangui la situation reste extrêmement tendue.




Bangui – 31 janvier 2014 - La semaine dernière de multiples incidents mortels entre communautés ont éclaté obligeant les équipes MSF à prendre en charge plus de 200 nouveaux patients à l’hôpital communautaire et au centre de santé Castor où nos équipes effectuent des urgences chirurgicales. Parmi ces patients, 90 ont nécessité une intervention chirurgicale vitale.


« Le nombre de cas que nous recevons chaque jour est élevé. Nos équipes sont témoins de violences extrêmes qui se traduisent par le type de blessure prise en charge. Blessures par balles, mutilations à l’arme blanche, lynchages sont des réalités quotidiennes à Bangui » déplore Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission MSF en Centrafrique.


Par peur des violences, des milliers de personnes fuient la ville ou continuent de se regrouper dans des camps où les conditions de vie demeurent extrêmement difficiles. L’aide humanitaire demeure insuffisante face à l’ampleur des besoins.


MSF a augmenté ses activités et mis en place une clinique avec une capacité de 60 lits sur le site M’Poko de l’aéroport de Bangui où plus de 100.000 personnes sont toujours présentes. Dans la capitale, MSF apporte également une assistance médicale sur les sites de déplacés du Monastère de Boy-Rabe où vivent 28.000 personnes et Don Bosco où près de 30.000 personnes ont trouvé refuge. Les équipes MSF sont aussi présentes dans plusieurs centres de santé à travers la ville et une équipe médicale est présente à Zongo pour apporter une aide aux réfugiés qui ont traversé la rivière Oubangui pour rejoindre la République Démocratique du Congo (RDC).


Dans la capitale centrafricaine, MSF dispense chaque semaine environ 12.000 consultations et pratique près de 300 accouchements. Les consultations concernent des actes violences dont les cas les plus graves sont référés notamment vers l’hôpital communautaire ; des personnes souffrant de paludisme, première cause de mortalité dans le pays ; et des cas d’infections respiratoires ou de diarrhées liées aux mauvaises conditions de vie des populations déplacées.


Nos équipes essayent d’améliorer les conditions de vie des populations déplacées en distribuant des biens de premières nécessité, en construisant des latrines et en effectuant des distributions d’eau sur les sites de déplacés de l’aéroport, de Don Bosco, de l’école coranique à PK5 et auprès des populations de la paroisse St. Sauveur.



A l’intérieur du pays, la situation s’aggrave


Des combats et des actes de représailles sont signalés entre les éléments de la Séléka et des groupes de miliciens anti-balakas. On estime aujourd’hui à plus de 900.000 (source OCHA) le nombre de personnes déplacées dans tout le pays, soit plus de 20% de la population. Cette population n’a pas accès aux soins en raison de l’insécurité et beaucoup de gens se dissimulent dans la brousse par peur des violences.




Face à cette recrudescence des violences, MSF a commencé à appuyer l’hôpital de Berbérati dans le Sud-Ouest du pays. Les équipes médicales supportent le programme de nutrition et le service de pédiatrie. Au Nord-Ouest, MSF démarre aussi de nouveaux projets. A Bouar, une équipe est arrivée sur le terrain et se prépare à soutenir les urgences médicales et chirurgicales de l’hôpital. A Bozoum, une équipe MSF apporte déjà un soutien logistique et médical à l’hôpital, et a mis en place des cliniques mobiles pour les 2.500 personnes bloquées à l’intérieur de la ville par crainte des violences communautaires.


Des équipes d’urgences MSF ont également pu rejoindre les villes de Bossemptélé, Baoro et Bocaranga. « Bocaranga est une ville fantôme, vide, détruite, pillée. C’est effrayant » témoigne Delphine Chedorge, coordinatrice d’urgence pour MSF. « Les contacts que nous avons en province nous font part de violences extrêmes et de déplacements de population. La population est terrorisée. Malheureusement, au moment où il faut pouvoir répondre en urgence et à la hauteur des besoins des populations, l’insécurité retarde le bon déploiement de nos secours » ajoute Delphine Chedorge.


Par ailleurs, MSF poursuit ses activités d'urgence à Bossangoa, Boguila et Bouca où en plus du support aux services hospitaliers et des activités dans les camps à l'intérieur des villes, des cliniques mobiles MSF continuent à aider les populations qui fuient dans la brousse à chaque nouveau cycle de violence.


…………………………………

MSF est présente en République Centrafricaine (RCA) depuis 1997. MSF gère actuellement 7 projets réguliers (Batangafo, Carnot, Kabo, Ndélé, Paoua, Bria et Zémio) et 8 projets d'urgence (Bangui, Bozoum, Berbérati, Bouar, Boguila, Bossangoa et Bouca). En outre, une équipe chirurgicale d’urgence volante est partie à Bossemptélé. MSF espère bientôt lancer des activités dans les hôpitaux de Bangassou et Ouango. Au total, MSF fournit des soins médicaux gratuits à près de 400 000 personnes dans 12 hôpitaux, 16 centres de santé et 40 postes de santé. MSF compte environ 200 personnels expatriés et plus de 1.800 employés locaux dans ses équipes.

vendredi 13 décembre 2013

MSF appelle à un changement urgent et radical de la réponse humanitaire des Nations-Unies en République Centrafricaine


Bruxelles, 12 décembre 2013 – Les agences humanitaires onusiennes viennent de décider de mobiliser davantage de moyens et de ressources pour répondre à la crise humanitaire en Centrafrique. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), qui adresse aujourd’hui une lettre ouverte à Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations-Unies chargée des Affaires Humanitaires, cette décision doit se concrétiser sur le terrain compte tenu des difficultés rencontrées jusqu’à présent  par les agences onusiennes pour apporter une réponse adaptée à la gravité et à l’ampleur des besoins.

 

L’Inter-Agency Standing Committee (IASC), un forum décisionnel impliquant les principales agences humanitaires onusiennes, a décidé le renforcement de la réponse humanitaire des Nations-Unies en Centrafrique. Ce qui signifie concrètement pour les agences des Nations-Unies, davantage de ressources et de moyens pour apporter une réponse adaptée à la crise humanitaire en Centrafrique. Mais cette décision arrive très tard.

 

Beaucoup auraient dû être déjà fait au regard de la dégradation de la situation humanitaire en Centrafrique depuis plusieurs mois. « Cette décision tardive doit maintenant  être suivie d'effet et initier un changement radical et immédiat dans la façon dont les agences humanitaires onusiennes ont jusqu'à présent répondu à la crise » explique Bart Janssens, directeur des opérations à MSF.

 

Aujourd’hui, environ 30.000 personnes survivent sur le site de l’aéroport de Bangui. Sur le terrain, MSF a alerté plusieurs fois les agences des Nations Unies, demandant que de la nourriture, des tentes et du matériel d’hygiène soient immédiatement déployés, mais sans qu’aucune réponse concrète ne puisse être apportée.

A Yaloké et Bouca, où la situation est critique, et en dépit de nos demandes répétées, les agences des Nations Unies ne sont toujours pas intervenues.

 

Lors des récents évènements à Bossangoa, MSF a pris en charge des dizaines de blessés et continuer à creuser des latrines et assurer un accès à l’eau potable aux personnes déplacées alors que les agences onusiennes ont cessé toute activité de distribution de nourriture pendant 4 jours. Ces activités sont pourtant cruciales pour les 30.000 personnes réfugiées auprès de la Mission Catholique.

 

Les activités des agences onusiennes ont été jusque-là insuffisantes et plusieurs fois interrompues et leurs équipes retirées – parfois pour une longue période, perturbant le déploiement et la réponse aux besoins des populations centrafricaines. « Malgré ses efforts importants, MSF - et les rares ONG  présentes - ne peuvent pas couvrir tous les besoins. Les agences des Nations Unies doivent maintenant apporter une réponse  solide et concrète à la hauteur des besoins » affirme Janssens.  

Depuis des mois MSF a alerté sur la situation humanitaire catastrophique en Centrafrique et a montré qu’il était possible de travailler et d’étendre ses activités humanitaires dans le pays malgré les conditions sécuritaires difficiles.

 

Présent en RCA depuis 1997, MSF gère actuellement sept projets réguliers (à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndéle, Paoua et Zémio) et quatre projets d’urgence (à Bangui, Bossangoa, Bouca et Bria). De plus, une équipe d’urgence mobile couvre les zones de Bouar, Yaloké et les camps de déplacés de Bangui. D’ici la fin de l’année, MSF espère pouvoir initier des activités dans les hôpitaux de Bangassou et Ouango. Au total, nous offrons aujourd’hui des soins médicaux gratuits à environ 400 000 personnes ; proposons une capacité hospitalière d’environ 800 lits ; travaillons dans 7 hôpitaux, 2 centres de santé et 40 postes de santé ; et comptons plus de 100 personnels expatriés et environ 1 100 personnels centrafricains dans nos équipes.

Contact Presse
Amélie Ketoff
amelie.ketoff@paris.msf.org
Charlotte Nouette-Delorme
presse-msf@paris.msf.org

 

 

 

mardi 26 novembre 2013

République Centrafricaine (RCA) : De récents affrontements conduisent à de nouveaux déplacements de population à Bouca.




MSF- qui travaille dans cette zone - renouvelle son appel à la communauté internationale, et notamment aux agences des Nations Unies, pour un déploiement plus important de l’assistance humanitaire et ce afin de répondre aux besoins générés par la crise actuelle en RCA.

 

Paris, le 26 novembre 2013, Suite à de nouveaux affrontements, la semaine dernière, entre des éléments anti-Balaka (groupes d’auto défense armés) et des forces de l'ex-Séléka, une nouvelle vague de déplacements de populations (la deuxième en moins de deux mois) a eu lieu à Bouca, dans le nord de la République centrafricaine (RCA). Pour Médecins Sans Frontières (MSF), ces évènements soulignent, à nouveau, la nécessité de déployer une action humanitaire d'urgence en RCA.

 

“Les combats de Bouca sont révélateurs de la façon dont la violence touche l’ensemble de la RCA”, déclare Sylvain Groulx, chef de mission MSF. “Nous sommes extrêmement préoccupés par les conditions de vie des populations déplacées, celles regroupées sur des sites surpeuplés, menacées par les épidémies, mais aussi celles qui sont « invisibles », cachées dans la brousse sans accès aux soins, à la nourriture ou à l'eau potable. Beaucoup reste à faire et doit être fait maintenant !"

 

Les affrontements de la semaine dernière à Bouca, ville qui compte 15 000 habitants, ont fait plusieurs morts et blessés dont certains ont été pris en charge par MSF. Deux patients dans un état critique ont dû être transférés vers l’hôpital de Batangafo, à 100 km de là. L’un d’entre eux est décédé en route.

 

Cette récente vague de violences fait suite à aux affrontements meurtriers de septembre dernier où environ 100 personnes ont été tuées lors d’attaques menées par des groupes armés à l’encontre de civils (catholiques et musulmans). 700 maisons avaient alors été brûlées et des milliers de personnes avaient été déplacées. Depuis, les populations vivent dans la peur et l'intimidation. Ainsi, un ultimatum ordonnant aux 700 déplacés de quitter l’enceinte de la mission catholique de la ville où elles avaient trouvé refuge leur a été donné mardi dernier. « A la suite de ces menaces, plus de la moitié des déplacés de la mission catholique ont fui » explique Matthieu Amiraux, coordinateur de projet MSF à Bouca. « La situation est très tendue. Les familles musulmanes ont-elles aussi quitté la ville. Les personnes que nous croisons désormais dans les rues sont des hommes armés ».

 

MSF tient également à rappeler que dans la ville voisine de Bossangoa, où d’importantes violences ont eu lieu en septembre dernier et où 35 000 personnes déplacées ont besoin d’aide, la situation ne s’est guère améliorée depuis. Mi-novembre, MSF avait mis en place des dispensaires mobiles pour pouvoir accéder à ceux qui se cachent en brousse, là où nos équipes constatent les conséquences de cette violence, ainsi que l’absence générale de réponse humanitaire.

 

Les personnes déplacées de Bouca ou de Bossangoa se rajoutent aux 400 000 personnes (soit 10% de la population) déjà déplacées dans le pays depuis le coup d'Etat de mars dernier.

MSF appelle les Nations Unies et d’autres organisations humanitaires à accroître leur présence afin de répondre aux besoins générés par cette crise. Alors que nous avons dû nous mêmes, à plusieurs reprises, évacuer temporairement nos équipes de différentes localités du pays, nos activités n’ont jamais été interrompues. Depuis décembre 2012, MSF a même accru son volume opérationnel et initié des projets d’urgence.

 

MSF travaille en RCA depuis 1997. Actuellement nous menons 7 projets « réguliers » à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndélé, Paoua et Zemio et a initié - depuis mars dernier - des activités d'urgence à Bossangoa, Bouca et Bria. Une équipe d'urgence mobile se tient prête à déployer une assistance dans les zones touchées par les pics de violence comme cela a été le cas à Bouar, Mbaiki et Yaloké.

 

Contact presse :

Charlotte Nouette-Delorme presse-msf@paris.msf.org
 

vendredi 15 novembre 2013

Face aux nouveaux défis des actions de secours, MSF replace le droit humanitaire au service des victimes




« Dictionnaire Pratique du droit humanitaire » de Françoise Bouchet-Saulnier - Editions La Découverte

 
 
L’accès aux victimes peut il être interdit ? La sécurité nationale peut elle justifier la torture ? Comment qualifier un civil qui participe aux hostilités ? Qui décide qu’il s’agit d’un conflit armé, d’un trouble à l’ordre public ou d’une menace terroriste ? La publication d’une nouvelle édition actualisée du Dictionnaire pratique du droit humanitaire présente sous une forme simple comment le droit international humanitaire a évolué face aux nouvelles formes de conflits. Pensé du point du vue des victimes et de ceux qui leur viennent en aide il défend une interprétation civile de ce droit et détaille le sens de plus de deux cent mots banalisés dont les significations juridiques et politiques restent largement méconnues.

Ce droit, toujours en mouvement, est surexploité dans la gestion internationale des crises et des conflits et, simultanément, mis à mal par la rhétorique et les pratiques de la  guerre contre le terrorisme. C'est avec des arguments humanitaires ou au nom de la « Responsabilité de protéger » que des interventions militaires ont été décidées en Irak, Afghanistan, Lybie, RDC, Mali ou Somalie, au risque de faire croire que l’action humanitaire devrait être militarisée. C’est ce même déclencheur « humanitaire » et de lutte contre l’impunité qui a conduit à la création de la Cour Pénale Internationale (CPI) et à la mise en accusation de chefs d'Etat. Paradoxalement les concepts de base du droit humanitaire (torture, détention, garanties fondamentales en période de conflit et définition des conflits) ont failli disparaître dans les trous noirs juridiques intentionnellement fabriqués par la « guerre mondiale contre le terrorisme ». C’est cependant avec les débris de ce droit et de ces principes humanitaires que les acteurs de secours s’accrochent aux terrains pour agir en Syrie, au Yémen, en RCA au Pakistan et ailleurs quand les interventions internationales échouent ou se retirent.

Face à toutes ces remises en question, le droit humanitaire s’est malgré tout renforcé mais au prix de sa complexification.

D’une part les règles humanitaires fondamentales ont acquis le statut de règles coutumières devenant ainsi  utilisables sans accord préalable des Etats dans les conflits internes- qui sont la plus grande partie des confits armés contemporains. D’autre part les tribunaux internationaux se sont tardivement mais concrètement opposés aux interprétations abusives des Etats en rétablissant l’esprit et le contenu des garanties humanitaires fondamentales.

Cette complexification du droit humanitaire exige un effort nouveau de compréhension pour  les acteurs civils ou de secours.

Le Dictionnaire décrit les dangers potentiels, énonce la loi applicable et indique les moyens par lesquels faciliter l’application du droit et appréhender ses violations. Les entrées alphabétiques sont complétées par une analyse de décisions des tribunaux, des références bibliographiques précises, les adresses et contacts des organisations citées, un index thématique et une liste à jour des états de ratification de plus de trente conventions internationales et traités relatifs au droit humanitaire, aux droits de l’homme, au droit des réfugiés et au droit international pénal.

Une somme sans équivalent, destinée en particulier aux décideurs, journalistes, acteurs de secours, chercheurs et  citoyens engagés. Les précédentes éditions de ce dictionnaire ont été traduites en sept langues.

mardi 22 octobre 2013

#AVECMSF

UNE CAMPAGNE A LA RENCONTRE DES MÉDECINS

WWW.AVECMSF.FR

Médecins SANS Frontières (MSF) lance une nouvelle campagne de mobilisation et d’appel aux dons en France avec un message direct : « Mais SANS vous nous ne pouvons être médecins SANS frontières !». Du 12 novembre au 31 décembre 2013, avec un événement de lancement, des spots sur les chaînes de télévision et sur les radios généralistes, des visuels dans la presse, de l’affichage et une forte présence sur Internet et les réseaux sociaux, MSF compte sur la générosité des Français. L’objectif : poursuivre ses actions d’urgence sur des terrains de conflits tels que la Syrie, la République Centrafricaine et ses engagements à long terme comme la lutte contre la malnutrition, le paludisme, la santé des femmes et le dispositif sanitaire en Haïti, l’association a besoin du soutien des donateurs.

Des médecins SANS, face à l’immensité des besoins

Par sa nouvelle campagne de mobilisation, Médecins SANS Frontières veut témoigner du travail sans limite que les médecins effectuent chaque jour avec cinq visuels qui nous introduisent dans la proximité de ce quotidien aux conditions extrêmes avec toujours la même qualité de soins :


« Nous sommes des médecins SANS retenue, SANS hésitation, SANS renoncement, SANS rendez-vous, SANS relâche…
Mais SANS vous nous ne pouvons être Médecins
SANS Frontières. »


Une campagne interactive sur www.avecmsf.fr

A partir du 12 novembre 2013, date de lancement de cette campagne, MSF appelle à la mobilisation et à une implication plus concrète des Français pour soutenir ses actions. 

Grâce au site Internet, www.avecmsf.fr, le donateur sera immergé au cœur de l’action des équipes de MSF à travers quatre portraits de médecins avec lesquels ils pourront échanger, vidéos, tchats, live tweets…, et qu’ils pourront soutenir.

Forte de son indépendance financière, MSF, grâce à l’ensemble de ses donateurs, a la capacité d’intervenir de manière autonome et de façon très réactive quel que soit le contexte.

Collecter davantage de fonds et recruter de nouveaux donateurs reste un défi permanent dans un contexte de crise qui peut parfois freiner la générosité.

Les dons donnent droit à une réduction d'impôt égale à 66% des versements effectués dans l'année, versements pris en compte dans la limite de 20% du revenu imposable global net.

Rendez-vous sur la page Thunderclap
 #AVECMSF :
https://www.thunderclap.it/projects/5165-avecmsf


Sur 100 euros collectés :

 90 euros sont directement affectés à la mission sociale de l’association
 10 euros se répartissent entre frais de fonctionnement et dépenses pour la collecte de fonds

MSF Paris / Samuel Hanryon
8, rue Saint-Sabin - 75011 Paris Tél. : 01 40 21 28 23 / samuel.hanryon@paris.msf.org www.msf.fr

vendredi 12 octobre 2012

Trois fois plus de cas de palu en 2012 au Soudan du Sud - MSF répond à l'urgence


Depuis mai dernier, les équipes MSF d’Aweil, dans le Nord Bahr el Ghazal, au Soudan du Sud, font face à un important pic de paludisme et à une multiplication par trois du nombre de cas sévères en un an. Une explosion qui fait suite à un accroissement régulier - depuis 2010 - du nombre d'admissions.

Depuis 2008, MSF travaille à l’hôpital d’Aweil, structure de référence pour tout le Bahr el Ghazal, Entre mars et août 2012, nos équipes ont hospitalisé plus de 1 000 enfants atteints du paludisme, soit trois fois plus que l'année précédente à la même période. Entre juillet et aujourd'hui, la mortalité parmi les cas de paludisme dans le service pédiatrique où nous travaillons a explosé en raison du manque de traitements et des consultations trop tardives des patients gravement  malades ; ce qui a conduit, début septembre, à  un taux exceptionnel de mortalité de 8%.


MSF a accru ses capacités d'hospitalisation, mis en place des dispensaires mobiles et apporté son soutien - médical, matériel, humain et logistique - au ministère de la Santé ainsi qu'à d'autres organisations impliquées dans la lutte contre ce pic de paludisme. Nous avons pu faire diminuer la mortalité globale (adultes et enfants) à environ 5%, ce qui est " raisonnable" dans un tel contexte épidémique. Mais, si le niveau de nos activités a tendance à baisser actuellement, il reste tout de même supérieur aux années précédentes et il en sera probablement ainsi jusqu’en décembre.

Le poids sanitaire du paludisme est très lourd pour un système de Santé et pour une population. En ce qui concerne le Soudan du Sud, MSF souhaite que les bailleurs de fonds, le ministère de la Santé et les ONG  soient davantage sensibilisés à ce problème majeur de Santé publique, qu'ils se mobilisent et se préparent à affronter le pic à venir en 2013 dont on peut craindre qu’il soit encore conséquent l’an prochain.

mercredi 26 septembre 2012

Paludisme au Sahel


65% de cas en moins grâce au traitement préventif

MSF met en œuvre une nouvelle stratégie de traitement préventif du paludisme au Mali et au Tchad. Les premiers résultats, qui montrent une baisse des cas de paludisme ainsi que du nombre d’hospitalisations, sont très encourageants.

 

Paris/Bamako/Ndjamena, le 24 septembre 2012 – Pour la première fois à vaste échelle et en conditions réelles, une stratégie de traitement préventif du paludisme, appelée chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS), a été menée par des équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) en collaboration avec du personnel médical local dans deux projets pilote, au Tchad et au Mali. Des traitements antipaludiques ont été distribués à environ 170 000 enfants âgés de 3 mois à 5 ans ; les premiers résultats sont très encourageants puisqu’une baisse de 65% des cas de paludisme a été constatée dans le projet de Koutiala, au sud du Mali.

 

« Nos équipes constatent des effets spectaculaires en termes de diminution du nombre de cas, explique le Dr. Estrella Lasry, spécialiste du paludisme à MSF. Bien sûr, il ne s’agit que des premiers retours, et nous allons continuer d'évaluer l’impact de ces stratégies de distributions ».

 

Pendant la période de haute transmission de la maladie, qui dure habituellement de juillet à octobre, les enfants ont reçu tous les mois un traitement à base d'amodiaquine et sulphadoxine / pyriméthamine (Fansidar®). Les distributions concernent environ 161 000 enfants du district de Koutiala, au sud-est du Mali, et 10 000 enfants de celui de Moïssala, au Tchad. Dans les deux cas, les enfants malades, déjà atteints de paludisme ou d’autres pathologies, sont directement traités et exclus de la distribution.

 

Dans le district de Koutiala, au Mali, les équipes MSF ont constaté une baisse de 65% des cas de paludisme simple au cours de la semaine qui a suivi la distribution du traitement. De même, le nombre d’hospitalisations liées à la maladie est passé de 247 cas à 84 cas par semaine. Dans le sud du Tchad, dans deux aires de santé à proximité de la ville de Moïssala, les résultats sont également encourageants avec une baisse oscillant entre 72% et 86% des cas de paludisme simple.

 

« La CPS pourrait représenter un formidable outil de santé publique, notamment en protégeant les enfants, parmi lesquels on compte la grande majorité des décès. Les interventions menées au Tchad et au Mali vont également nous permettre d’évaluer la faisabilité de ces stratégies à vaste échelle et dans d'autres contextes », continue le Dr. Lasry.

 

En mars 2012, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé l'utilisation de la CPS dans les zones de forte transmission saisonnière du paludisme au Sahel.

 

On estime que 650 000 personnes (source : OMS) meurent chaque année du paludisme. 90% de ces décès surviennent en Afrique subsaharienne, pour la plupart chez des jeunes enfants.

Au Mali et au Tchad, MSF mène des projets de traitement et prévention des maladies les plus meurtrières chez les jeunes enfants. Depuis le début de l'année, plus de 12 000 cas de paludisme ont été traités en ambulatoire et 3 500 enfants malades et/ou sévèrement malnutris ont été hospitalisés dans le cercle de Koutiala, dans le sud du Mali. Au Tchad, à Moïssala, plus de 18 000 cas de paludisme ont été pris en charge dans les structures soutenues par MSF ainsi que par des agents de santé non-médicaux formés par MSF dans les villages.

vendredi 3 août 2012

MSF appelle aux dons




 Camps surpeuplés, surmortalité infantile, secours insuffisants… Face à l’urgence, MSF étend ses activités et lance un appel aux dons pour les réfugiés du Soudan du Sud.



Juba / Paris, 2 août 2012De récentes enquêtes épidémiologiques menées par MSF dans deux camps de réfugiés au Soudan du Sud montrent des taux de mortalité et de malnutrition au-dessus des seuils d’urgence, annonce aujourd’hui Médecins Sans Frontières (MSF).



Plus de 170 000 réfugiés ont traversé la frontière, après un dangereux périple, pour fuir les combats et l’insécurité alimentaire dans les régions du Nil Bleu et du Sud Kordofan, au Soudan. Beaucoup ont dû marcher des semaines et arrivent dans les camps dans un état de fatigue et de vulnérabilité extrêmes. Dans deux camps de réfugiés en particulier, les très mauvaises conditions de vie ont des conséquences dramatiques sur la santé des populations.

Depuis juin, ce sont, en moyenne, cinq enfants qui meurent chaque jour dans le camp de Yida, tandis que dans le camp de Batil, un enfant sur trois souffre de malnutrition.



« Le nombre d’enfants qui meurent dans le camp de Yida est accablant, et les 1 200 enfants sévèrement malnutris admis dans le programme nutritionnel de MSF à Batil ne sont que la pointe de l’iceberg, explique André Heller-Pérache, chef de mission MSF au Soudan du Sud. La majorité de nos patients, dans les deux camps, sont des enfants malnutris affaiblis par la diarrhée, le paludisme ou les infections respiratoires. Pris dans  un cercle vicieux qui entraîne des complications, beaucoup d’entre eux ne survivent pas. Nos équipes médicales travaillent sans relâche, dans des conditions très difficiles, pour essayer de sauver le plus de vies possible».



Dans le camp de réfugiés de Yida qui abrite 55 000 personnes, une enquête, menée par MSF entre juin et juillet, révèle des taux de mortalité de quatre décès pour 10 000 et par jour chez les enfants de moins de cinq ans. Au mois de juin, ce sont cinq enfants en moyenne qui sont morts chaque jour de diarrhées et d’infections sévères. De plus, le taux de mortalité global dans le camp au cours de la même période représente également le double du seuil d’urgence 1  avec deux décès pour 10 000 personnes et par jour.

L’étude, finalisée le 27 juillet, montre que dans 82 % des familles de réfugiés, au moins une personne a été malade au cours des deux semaines précédentes.



Dans le camp de Batil, dans la région du Nil Supérieur, qui accueille quelque 32 000 personnes, les résultats préliminaires d’une enquête épidémiologique menée par MSF et finalisée le 31 juillet montrent un taux de malnutrition global chez les enfants de 27,7 %, et de malnutrition aiguë sévère de 10,1 %, soit cinq fois le seuil d’urgence.

Chez les enfants de moins de deux ans, ces chiffres sont encore plus alarmants avec 44% de malnutrition globale et 18% de malnutrition aiguë sévère.

Notre enquête a également révélé un taux de mortalité de deux décès pour 10 000 personnes et par jour chez les enfants de moins de cinq ans au cours des quatre derniers mois, un taux équivalent au seuil d’urgence. La compilation et l’analyse de ces données doivent être finalisées mais les équipes de MSF craignent déjà que le taux de mortalité au cours des dernières semaines ne soit encore plus élevé.



« La saison des pluies a fait de ces camps un enfer pour les réfugiés, explique Bart Janssens, directeur des opérations à MSF. Les routes d’accès deviennent impraticables, rendant l’acheminement de l’aide humanitaire extrêmement compliqué. La situation sanitaire est catastrophique et nécessite que tous les efforts soient mis en œuvre pour dépasser les difficultés logistiques si nous ne voulons pas voir ces enfants mourir. La diarrhée étant la principale cause de mortalité dans les camps, la priorité est d’améliorer l’accès à l’eau potable et aux structures d’assainissement. Sans oublier des distributions de nourriture ciblées, en particulier à Batil où la malnutrition dépasse le seuil d’urgence.»



MSF, principal acteur médical dans les quatre camps de réfugiés des régions du Nil Supérieur  et d’Unité, a mis en place une réponse massive. Dans le camp de Yida, le nombre de lits d’hôpital a été doublé afin de pouvoir prendre en charge le nombre toujours croissant de patients sévèrement malades.

Au total, MSF a déjà déployé plus de 160 personnels internationaux et 350 personnels nationaux, tandis que des équipes supplémentaires sont en train d’affluer pour faire face aux énormes besoins médicaux.





Notes aux éditeurs - Références pour interpréter les données de mortalité et malnutrition :



Seuils de référence en situation d’urgence :

Taux de mortalité globale (population totale) : 1 décès / 10 000 personnes / jour

Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans : 2 décès / 10 000 personnes / jour

Taux de malnutrition aiguë globale, enfants de moins de 5 ans (malnutrition sévère et modérée) : 15%

Taux de malnutrition aiguë sévère, enfants de moins de 5 ans : 2%





LES ACTIVITES MSF DANS LES CAMPS DE REFUGIES

Depuis novembre 2011, MSF mène des programmes d’urgence auprès des réfugiés en provenance des régions du Sud Kordofan et du Blue Nile, au Soudan.

MSF gère un hôpital dans chacun des quatre camps de réfugiés et fournit à l’heure actuelle plus de 9000 consultations par semaine. 150 patients sont actuellement hospitalisés et 2300 enfants malnutris sont pris en charge dans les programmes nutritionnels MSF.



MSF vaccine également les enfants contre la rougeole lors des afflux de réfugiés, fournit un accès à l’eau potable et à des structures d’assainissement dans les camps et intervient, quand nécessaire, pour réaliser des distributions d’urgence de biens de première nécessité (savon, bâches plastiques et rations alimentaires d’urgence).





Pour faire un don:


Médecins Sans Frontières
Urgence Soudan du Sud
BP 30134
75523 PARIS CEDEX 11