Mardi
9 février, 14h30
Présentation
et vote du rapport : Coût de nouveaux traitements et solidarité nationale par Michel HUGUIER, Gérard MILHAUD, Renaud DENOIX de
SAINT MARC et Gilles BOUVENOT
« Reconstruction et greffes osseuses »
Organisateur
: Dominique POITOUT
Les greffons ostéo cartilagineux. La
législation, le prélèvement la conservation et la distribution. par Yveline NOUAILLE de GORCE (Établissement Français
du Sang – banque de tissus de Marseille.
yveline.nouailledegorce@efs.sante.fr)
Les os massifs restent irremplaçables
chaque fois qu’il s’agit de compenser un délabrement osseux important ou une
exérèse carcinologique qui ne pourrait être comblée par une autogreffe. Afin de
satisfaire les besoins des patients, un réseau s’est organisé. Il comprend les
coordinations hospitalières, l’Agence de la Biomédecine, les équipes
chirurgicales, les établissements de santé et les banques de tissus. Sa mission
est de mettre à disposition des chirurgiens un « stock » de greffons
validés. Ce stock n’est cependant pas anodin, puisqu’il s’agit de produits
d’origine humaine. Pour cette raison, le prélèvement, la conservation et la
distribution de ces greffons doivent satisfaire à des règles d’éthique et de
sécurité sanitaire. Les lois de bioéthique et les Bonnes Pratiques de
prélèvement et de préparation des tissus humains visent à faire respecter ces
exigences.
De l’allogreffe au titane poreux par Dominique POITOUT
Depuis 1978, la Banque de Tissus de
Marseille a conservé 11 762 fragments osseux ou ostéo-cartilagineux dont 758
Allogreffes massives (745 ont été utilisées). Ces greffons conservés dans
l’Azote liquide, (à - 196°C) avec un cryo-préservateur (DMSO) et non stérilisés
par la suite (par irradiation) ont été utilisés, en particuliers pour
reconstruire des pertes de substances osseuses ou ostéo-cartilagineuses
tumorales, traumatiques ou liées à des reprises itératives de prothèses
articulaires. Le recul moyen pour les patients opérés entre 1983 et 2015 est de
26 ans et l’on observe une intégration tout-à-fait satisfaisante du greffon
dans plus de 82 % des cas. Des problèmes inflammatoires ou immunologiques
ont été observés seulement dans 9% des cas et ils furent souvent confondus avec
un sepsis amicrobien qui réagit bien à l’utilisation des immunosuppresseurs
même si le volume de l’épanchement entourant la greffe aboutit parfois à la
survenue d’une fistule cutanée. Le greffon a dû être remplacé par un autre
dans 4,2 % des cas et par une prothèse articulaire en cas de greffe
ostéo-articulaire massive dans 6,4 % des cas. Des difficultés liées à
l’obtention de greffons osseux massifs a fait étudier d’autres types de
reconstructions comme des prothèses en Titane poreux dont le volume peut être
également modulé en peropératoire et dont l’intégration est tout à fait
satisfaisante surtout si l’on remplit les pores métalliques par des tissus
composés de tissus osseux spongieux et comportant cellules souches
mésenchymateuses ostéoformatrices. Mises en place et modelées directement en
salle d’opération, depuis 2010, nous les avons essentiellement utilisées pour
remplacer des portions d’hémi-bassin ou des segments diaphysaires des os longs.
Immunologie des greffes tissulaires
uniques ou multiples par Yvon
LEBRANCHU (Membre correspondant de l’Académie de médecine. Néphrologie et
immunologie clinique, CHRU de Tours - lebranchu@med.univ-tours.fr)
Infections sur prothèse articulaire :
apport des modèles infectieux expérimentaux dans la compréhension des limites
de l’antibiothérapie et l’optimisation du traitement médical par Anne-Claude CRÉMIEUX (Faculté de Médecine
Paris-Île-de-France Ouest, Service des
Maladies Infectieuses et Tropicales, Hôpital Raymond Poincaré, Garches. anne-claude.cremieux@aphp.fr)
La survenue d’une infection post
opératoire est la principale complication de la chirurgie prothétique
articulaire, depuis son invention par Robert et Jean Judet en 1947. Comme le
nombre de prothèses articulaires posées chaque année augmente de façon
importante, ces infections sont de plus en plus fréquentes et l’optimisation de
leur prise en charge est un enjeu important sur le plan médical et économique. Ces
infections sont un bon modèle pour appréhender les limites de l’activité des
antibiotiques in vivo. L’antibiothérapie est confrontée à un
double défi : la difficulté à éradiquer
les bactéries au contact d’une prothèse, en partie liée au ralentissement
métabolique de ces bactéries encloses dans le biofilm, la diffusion quasi
inexistante des antibiotiques dans l’os cortical infecté, révélée par leur
étude autoradiographique dans un modèle expérimental d’infection sur prothèse à
staphylocoque, principale bactérie à l’origine de ces infections. L’émergence «
naturelle » de bactéries résistantes au traitement antibiotique, alors même
qu’elles n’ont pas été soumises à la pression de sélection d’un traitement, a
été plus récemment observée dans ce même modèle. La prise en charge optimale de
ces infections est à ce jour médico-chirurgicale en utilisant des antibiotiques
dont l’efficacité dans le modèle expérimental s’est avérée particulièrement
remarquable comme la rifampicine en association sur les infections à
staphylocoque.
Les
greffons ostéo cartilagineux
La
législation, le prélèvement la conservation et la distribution.
Yveline NOUAILLE de GORCE
Mots Clés : Allogreffes osseuses,
cryoconservation, banque de tissus, éthique.
Keys-words: Bone
allograft, cryopreservation, tissue bank, ethics
Résumé
Les os massifs restent
irremplaçables chaque fois qu’il s’agit de compenser un délabrement osseux
important ou une exérèse carcinologique qui ne pourrait être comblée par une
autogreffe.
Afin de satisfaire les
besoins des patients, un réseau s’est
organisé. Il comprend les coordinations
hospitalières, l’Agence de la Biomédecine, les équipes chirurgicales, les
établissements de santé et les banques de tissus. Sa mission est de mettre à
disposition des chirurgiens un « stock » de greffons validés. Ce stock n’est cependant pas anodin,
puisqu’il s’agit de produits d’origine humaine.
Pour cette raison, le
prélèvement, la conservation et la distribution de ces greffons doivent
satisfaire à des règles d’éthique et de sécurité sanitaire. Les lois de
bioéthique et les Bonnes Pratiques de prélèvement et de préparation des tissus
humains visent à faire respecter ces exigences.
Summary
Bone allografts remain irreplaceable whether it be a
question of offsetting high bone decay or oncologic surgery that could not be
filled by an autograft.
To meet the needs of patients, a network has been
organized. It includes hospital coordinators, the Biomedicine Agency, surgical
teams, healthcare establishments, and tissue banks. Its mission is to provide
surgeons with a stock of validated grafts. The importance of this stock,
however, must not be underestimated because it is of human origin.
For this reason, the retrieval, conservation and
distribution of these grafts must comply with ethical rules and health safety
standards. The laws of bioethics and good practices for retrieval and
preparation aim to make these demands met.
Les
Lois bioéthiques.
La bioéthique concerne
la médecine et la recherche.
En 1994 ont été
adoptées les premières lois de bioéthique pour répondre aux questions éthiques
et sociétales posées par les innovations qui impliquent une manipulation du
vivant notamment les greffes d’organes et l’utilisation des parties du corps
humain.
La loi du 1er
juillet 1994 concerne le traitement des données nominatives
-
La loi du 29 juillet 1994, est relative
au respect du corps humain et à l’utilisation des éléments et produits du corps
humain. En particulier elle réaffirme l’inviolabilité du corps humain, l’obligation
d’un consentement et que le corps humain ne peut pas être l’objet d’un droit
patrimonial évaluable en argent.
D’où les trois
principes fondamentaux régissant tous
les prélèvements de tissus humains :
Gratuité
L'interdiction
de toute rémunération du donneur n'exclut toutefois pas un remboursement des
frais qui ont pu être engagés. Le code
de la santé publique le précise en renvoyant à un décret en Conseil d'État pour
la fixation des modalités de ce remboursement. Ces modalités ont été fixées par
un décret du 11 mai 2000, en ce qui concerne le prélèvement d’éléments du corps
humain à des fins thérapeutiques
Anonymat
La
règle de l'anonymat ne s'applique pas, en pratique, au prélèvement d'organes
sur une personne vivante, en vue d'un don. La détermination des destinataires
du don d'organes entre vifs exclut en effet l'anonymat.
Consentement préalable ou présumé
La loi Caillavet de
1976,
toujours en vigueur aujourd'hui, instaure le "consentement présumé"
: le prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne décédée n'a pas
fait connaître son refus de son vivant.
Le
registre National des refus a été mis en place en 1997 et a été modifié par la
loi de Bioéthique 2004-800 du 6 aout 2004.
« Le
prélèvement d’organes peut être pratiqué dès lors
que la personne n’a pas fait connaitre, de son vivant, son refus d’un tel
prélèvement ».
Les députés ont voté en
avril 2015 l’amendement au projet de loi santé, facilitant le prélèvement
d’organes sur une personne décédée qui n’est pas inscrite sur le registre
national des refus. Cet amendement renforce le principe de consentement présumé
au don d’organes et de tissus à partir de 2018. Autrement dit les proches de la
personne décédée seront informés du prélèvement mais ne pourront plus s’y
opposer dès lors que la personne décédée n’est pas inscrite sur le RNR.
Le
prélèvement
Arrêté
du 1er avril 1997 portant homologation des bonnes pratiques
relatives au prélèvement des tissus et au recueil des résidus opératoires issus
du corps humain utilisés à des fins thérapeutiques.
Cet arrêté définit les fonctions, les
responsabilités et les qualifications du personnel impliqué dans le prélèvement
sur personne décédée assistée par ventilation mécanique et conservant une
fonction hémodynamique et sur une personne décédée présentant un arrêt
cardiaque et respiratoire persistant.
Le prélèvement de tissus est un acte chirurgical
effectué dans un établissement de santé.
Ces établissements de santé doivent obtenir une
autorisation de prélèvement accordée par l’autorité administrative.
Le directeur d’établissement doit s’assurer que les
conditions matérielles et d’organisation répondent aux exigences d’hygiène et
de respect du corps humain. :
-
Identifier des locaux. Dans un
établissement de santé public ou privé tout
local présentant des conditions d’hygiène règlementaire propres à garantir
l’hygiène, la sécurité et le respect du corps humain peut être affecté au
prélèvement de tissus sur personne décédée.
-
Désigner des personnes pour assurer la
coordination hospitalière
-
S’assurer de la conformité des locaux,
du matériel et des compétences du personnel
-
Définir le système de garde ou
d’astreintes opérationnelles de prélèvement.
-
Mettre en place l’organisation du
transport des greffons
-
Nommer un médecin coordinateur, qui est
chargé de l’organisation des prélèvements. Il est également chargé d’établir
des relations avec les autres partenaires participant au processus
thérapeutique au sein et en dehors de l’établissement de santé :
coordination inter régionale de l’Agence de la Bio Médecine, médecins
préleveurs et transplanteurs, responsable chargé des locaux de prélèvements,
responsables des banques de tissus et des établissements de transfusion
sanguine.
Les
personnes habilitées à prélever les tissus sont des médecins. Il peut s’agir de
médecins qualifiés ou de médecin en formation de spécialité placés sous la
responsabilité d’un médecin qualifié.
Les prélèvements osseux.
Le prélèvement peut
être osseux, ostéocartilagineux, tendineux ou ligamentaire. Le volume de ces
prélèvements est très variable, pouvant correspondre à un os long complet ou à une articulation dans son ensemble. Les
tendons ou les ligaments peuvent être associés au prélèvement
ostéocartilagineux ou être réalisés seuls.
La
peau est désinfectée et la zone opératoire délimitée par des champs
opératoires.
Les
instruments sont stériles. Ces prélèvements doivent respecter les règles
d’asepsie.
Le
segment osseux et ses annexes sont placés dans un double emballage adapté au
greffon.
Les
techniques de reconstruction pour la restauration, doivent restituer la
longueur et la rigidité du membre prélevé ainsi que l’aspect corporel
extérieur.
La préparation, La Conservation, La
distribution
Les
activités de transformation, de conservation, de stockage et de distribution de
tissus humains sont réalisées obligatoirement dans une banque de tissus. Il s’agit d’une unité d'un
hôpital ou d’un autre organisme public ou privé.
Le
premier rôle d’une banque de tissus est
d’avoir à la disposition des chirurgiens
un « stock » de greffons tissulaires validés
Sur
le territoire Français: 8 banques de tissus publiques dépendent de l’EFS, 6 banques de tissus publiques
dépendent de CHU, 7 banques privées
distribuent essentiellement des os, des veines, des cornées. Quel que soit leur
statut elles sont toutes sous le contrôle de l’ANSM qui les a autorisées avec
l’avis de l’Agence de Biomédecine.
Tableau
1 : le cadre institutionnel
Elles
doivent répondre aux exigences de la Décision du 27
octobre 2010 définissant les règles de bonnes pratiques relatives à la
préparation, à la conservation, au transport, à la distribution et à la cession
des tissus utilisés à des fins thérapeutiques.
Le
directeur d’établissement doit s’assurer que les conditions matérielles et
d’organisation répondent aux exigences d’hygiène et de respect du corps humain.
Il
nomme une personne responsable de l’activité de thérapie tissulaire, un
responsable des activités, un responsable du management de la qualité, un
responsable du contrôle qualité et un responsable de la préparation.
Le
responsable de préparation s’assure qu’à la réception à la banque le greffon a
été conditionné et transporté conformément aux règles énoncées dans les bonnes
pratiques, que les documents et les échantillons sanguins sont présents .
Quel
que soit le type de greffon le circuit et les exigences sont identiques :
Les
greffons sont reçus dans un double emballage individuel, accompagnés d’une
fiche opérationnelle de recueil qui liste les antécédents familiaux et
personnels du donneur, la cause du décès
et trois tubes de sang. Deux de ces tubes sont destinés à la recherche de
marqueurs des hépatites B et C, de l’HIV, de l’HTLV et de la syphilis par
sérologie et par biologie moléculaire en ce qui concerne l’HIV, l’HCV et l’HBV.
Le troisième tube sera conservé en biothèque en azote liquide pour une durée de
30 ans.
Tous
les greffons doivent être traités dans des conditions d’asepsie dans des
locaux conçus pour garantir la
protection des tissus, du personnel, et de l’environnement.
La préparation
Quelle
que soit la température de conservation, le froid n’a pas de vertu stérilisante
et les risques infectieux liés à la greffe doivent être évités.
Tous
les greffons osseux, tendineux ou ligamentaires sont placés dans des solutions
d’antibiotiques variables en fonction du type de greffon.
La conservation
D’une
manière générale, le problème de la conservation des tissus est celui du
blocage ou tout au moins du ralentissement des fonctions cellulaires et de la
conservation des structures physico chimiques qui conditionnent ces fonctions.
Les
faits montrent qu’un organisme soumis à l’action du froid voit son activité
fonctionnelle diminuer puis s’arrêter.
Une
température inférieure à – 70°c est considérée comme la limite inférieure
au-dessous de laquelle aucun processus vivant ne peut persister
Pour
la petite histoire : Becquerel n’avait calculé en 1950 qu’une graine dont
la durée de vie serait de un an entre 20° ET 10°C pourrait encore germer, si elle était
conservée à une température de -270°C au bout de 71 trillions 300 milliards
d’années
Nous
avons opté dès la création de la banque de tissus de Marseille pour une
conservation des tissus dans des cuves cryogéniques en vapeur d’azote à une
température comprise entre -130° et – 150°C.
La
résistance au froid et particulièrement à la congélation dépend de plusieurs facteurs.
Le
choc thermique
Lors
d’un refroidissement rapide le cœur de l’organisme est encore chaud alors que
sa partie externe est froide et se rétracte.
Les
contraintes engendrées peuvent provoquer des contractions différentielles des
composants membranaires, des fractures mécaniques ou des changements de la
topographie membranaire.
La
cristallisation de l’eau provoque
l’augmentation de la concentration saline du milieu.
Cette
augmentation de la concentration en électrolytes entraine une déshydratation
des cellules.
Pour
chaque type cellulaire il existe une limite de déshydratation au-delà de
laquelle se produit une altération irréversible des structures cellulaires.
Les
principales causes de la mort cellulaire étant la formation de glace intra
cellulaire et le contact avec une hyperconcentration saline, il s’agira donc au
cours du refroidissement de maintenir une quantité suffisante d’eau à l’état liquide.
Afin
d’éviter la cristallisation de l’eau sous forme de gros cristaux de forme
hexagonale très coupante, nous utilisons des cryoprotecteurs (Glycérol ou
diméthylsulfoxyde /DMSO).
Ces
cryoprotecteurs ont l’aptitude de former des liaisons hydrogènes avec les
molécules d’eau et ainsi de la maintenir à l’état liquide à des températures
inférieures au point de congélation. Cette propriété des cryoprotecteurs permet, lors du
refroidissement, la multiplication de
petits cristaux arrondis de forme cubique, peu agressifs pour les cellules.
Nous
utilisons à Marseille une solution macromoléculaire (SCOT de Macopharma) à 10%
de DMSO pour tous les greffons et une descente en température de 2°C par minute jusqu’à -40°C puis de 5°C par
minute jusqu’à -140°C.
La distribution
Tableau 3 : Activité de distribution des
banques françaises
La distribution des tissus s’effectue
au vu d’une prescription
médicale nominative à un praticien utilisateur.
En pratique, le chirurgien
contacte la banque de tissus afin de s’assurer de la disponibilité du greffon
et de choisir le mieux adapté à son patient et à l’intervention
chirurgicale.
Le responsable de la banque
doit vérifier la validation et la conformité du greffon et de son emballage.
Lors de la distribution, les documents exigés par l’article R. 1211-19 du code de la santé publique et
définis réglementairement sont transmis au médecin prescripteur, dans le
respect de l’anonymat du donneur, et
notamment les informations permettant d’assurer
la traçabilité des tissus tels que :
– le certificat
de validation du produit fini, tel que précisé au paragraphe XII.2.2.3 ;
– le
document de distribution du produit fini, tel que précisé au paragraphe XII.2.2.4 ;
– la
fiche de greffe ou d’administration, telle que mentionnée au
paragraphe XII.2.2.6 ;
– le cas échéant,
la notice d’utilisation avant
administration (décongélation, rinçage) ; Les documents précités constituent
des documents fondamentaux de la traçabilité.
– Le
chirurgien devra retourner à la banque la fiche de traçabilité afin de
confirmer la greffe et d’informer des
suites opératoires et de signaler tout effet indésirables.
Tableau
1 : cadre institutionnel
Tableau 2 : Effets de la vitesse de
refroidissement sur la cristallisation intra et extra cellulaire*
1 :
refroidissement lent
|
2 : rapide
|
3 : très rapide
|
Tableau 3 :
Activité 2000 -2015 de la banque de tissus de l’EFS
AM
471
greffons ostéo cartilagineux distribués
en France dont 245 greffes d’os massifs réalisés par le Pr.
Poitout CHU Nord Marseille
Activité Banque de Tissus de L’EFS AM Marseille 2014
|
|||
Os massifs
|
Os spongieux
|
||
Réceptionnés
|
29
|
956
|
|
Distribués
|
39
|
1564
|
|
Hôpital Nord
Marseille
|
15
|
4
|
|
Eliminés
|
7
|
78
|
Activité 2014 des banques françaises
Activité des Banques
de Tissus Françaises 2014
|
|||
Os massifs
|
Os spongieux
|
||
Réceptionnés
|
125
|
22640
|
|
Distribués
|
217
|
33452
|
|
Eliminés
|
75
|
3770
|
DE L’ALLOGREFFE AU TITANE POREUX
Dominique POITOUT*, Patrick TROPIANO*, R. VOLPI*, P. MAMAN*, P. PARIS*
RÉSUMÉ :
Depuis 1978, la Banque de Tissus de
Marseille a conservé 11 762 fragments osseux ou ostéo-cartilagineux dont 758
Allogreffes massives (745 ont été utilisées).
Ces greffons conservés dans l’Azote
liquide, (à - 196°C) avec un cryo-préservateur (DMSO) et non stérilisés par la
suite (par irradiation) ont été utilisés, en particuliers pour reconstruire des
pertes de substances osseuses ou ostéo-cartilagineuses tumorales, traumatiques
ou liées à des reprises itératives de prothèses articulaires.
Le recul moyen pour les patients opérés
entre 1983 et 2015 est de 26 ans et l’on observe une intégration tout-à-fait
satisfaisante du greffon dans plus de 82 % des cas.
Des problèmes inflammatoires ou
immunologiques ont été observés seulement dans 9% des cas et ils furent souvent
confondus avec un sepsis amicrobien qui réagit bien à l’utilisation des
immunosuppresseurs même si le volume de l’épanchement entourant la greffe
aboutit parfois à la survenue d’une fistule cutanée.
Le greffon a dû être remplacé par un autre
dans 4,2 % des cas et par une prothèse articulaire en cas de greffe
ostéo-articulaire massive dans 6,4 % des cas
Des difficultés liées à l’obtention de
greffons osseux massifs a fait étudier d’autres types de reconstructions comme
des prothèses en Titane poreux dont le volume peut être également modulé en
peropératoire et dont l’intégration est tout à fait satisfaisante surtout si
l’on remplit les pores métalliques par des tissus composés de tissus osseux
spongieux et comportant cellules souches mésenchymateuses ostéoformatrices
Mises en place et modelées directement en
salle d’opération, depuis 2010, nous les avons essentiellement utilisées pour
remplacer des portions d’hémi-bassin ou des segments diaphysaires des os longs.
SUMMARY:
Since 1978,
the Bone Tissue Bank of Marseille has, stored 11 762 bone or osteochondral
bones pieces. 758 were massive Allografts (745 has been used)
These
grafts stored in liquid nitrogen (at 196°C) , with a cryo-preservator ( DMSO )
have not been secondary sterilized by
irradiation . They has been used to rebuilt the bones or osteo-chondral lack of
substances after tumoral exeresis, traumatic loss of substance or numerous
prosthetic operations
The
follow-up for the patients operated between 1983 and 2015 is of 26 years and we
have noticed a good integration in 82% of our patients
Inflammatory
or immunological problems has been seen in 9% of our cases , they has been
often confused with infections without
germs and gives a good result after using immunosuppressive treatment even the
volume of the fluid surrounding the graft can fistulise to the skin
In 4,2% of
the cases we have had to change the graft by another and in 6,4% of our cases
an articular prosthesis had to be used
Difficulties
due to getting massive allografts has
obliged to study other massive reconstructions
like massive porous Titanium prosthesis whose volume can be
per-operatively adapted and whose integration
is obtained with the use of medullary stem cell used to fill up the
porous of the titanium prosthesis
Cut
directly in the operative room, we use it since 2010 to rebuilt part of the
pelvis or diaphyseal segment of long bones
·
Service de Chirurgie Orthopédique et de
Traumatologie – Pr Dominique POITOUT
CHU Marseille NORD –
Chemin des BOURRELY – 13015 MARSEILLE – France
I / INTRODUCTION :
Les greffons utilisés depuis le
début de notre expérience sont des greffons massifs conservés dans le froid
profond dans la banque de Tissus de Marseille et qui ne sont pas stérilisés
secondairement.
Cette technique nous a donné
d’excellents résultats qui sont corroborés pas la survie et l’intégration à
long terme des greffons qu’ils soient d’os cortical, d’os spongieux ou d’os
cortico-spongieux .
Si les cellules osseuses n’ont
théoriquement pas besoin d’être conservées , les structures architecturales de
l’os doivent être préservées au même titre
que les cellules cartilagineuses qui elles , n’étant pas remplacées par
des cellules de l’hôte et qui du fait de leur production de collagène sur
lequel se fixent les protéoglycans hydrophiles , garant de la turgescence
cartilagineuse , doivent continuer a
assurer leur fonction même très longtemps après que le greffon ait été intégré
dans l’os .(42)
II / MATERIEL ET METHODE
1 – Les techniques de
conservation : (38)
Ces techniques sont déterminantes
pour la bonne conservation des tissus et sont capitales pour l’intégration de
ceux-ci. Toute utilisation incomplète de ces techniques entraînera
invariablement une destruction à plus ou moins long terme des tissus greffés
(12 – 13 )
Nous avons choisi des le début de
notre pratique de conserver les allogreffes à – 196° C dans de l’Azote liquide
après une imbibition de 4 heures dans un cryo-protecteur ce qui a pour but d’éviter la formation de
macrocristaux de glace à l’intérieur des cellules.
- Les Cryo-Préservateurs ( 39)
Plusieurs produits ont été testés
au début de notre expérience par exemple le simple Sérum, mais c’est le DMSO à
10% qui pénètre le mieux dans les cellules du fait de son faible poids
moléculaire et qui donne les meilleurs
résultats sur le % de cellules survivantes
Le DMSO à 10%
n’évite pas la formation de microcristaux de glaces dans la cellule, mais évite
que ceux-ci ne se recombinent en macro cristaux, qui eux, vont faire éclater
les structures cellulaires comme d’ailleurs les autres macrostructures osseuses.
Ce DMSO est un produit toxique
pour les tissus a température ambiante et doit donc être refroidi jusqu'à moins
de 8 degrés pour être mis en contact avec les tissus qui eux-mêmes doivent être
réfrigérés
Si l’on place les tissus
directement dans une solution de DMSO à température ambiante il y aura une
destruction cellulaire et dans le cas du cartilage articulaire une destruction
du greffon..
Le DMSO a par ailleurs un point
Eutectique qui est situé aux environs de – 60°C. Cela veut dire que ce produit,
qui empêche la formation de macrocristaux de glaces est surtout efficace au-dessous
de cette température. En effet même si l’eau liquide est en très faible
quantité a ces températures très basses, il en existe toujours un peu et le
fait que le DMSO ait son point Eutectique à – 60°C indique qu’au dessus de
cette température il ne pourra pas empêcher toute l’eau liquide de se
transformer en macro-cristaux de glace et donc de détruire une part de plus en
plus importante des cellules immergées dans ce produit.
Les congélateurs
qui atteignent au maximum une température de – 80°C doivent être
particulièrement surveillés car toute élévation de température (ouverture de la
porte, coupure de courant) fait entrer ce produit dans sa phase critique
- La descente en température :
Est aussi un élément déterminant
de la conservation cellulaire. L’on ne peut pas seulement plonger les tissus
dans l’azote liquide, car ils seraient brûlés et détruits. Il faut les protéger
et faire descendre progressivement leur température.
Un programmateur de descente en
température est nécessaire pour que la température descende d’abord doucement
puis plus rapidement.
La courbe optimale est la
suivante : 2°C
par minute a partir de + 6°C
5°C par minute ensuite jusqu'à – 140 ° C
Puis le fragment est placé en
vapeur d’azote a – 150°C
ou directement dans la cuve d’Azote liquide à – 196°C
L’efficacité de cette
programmation de la descente en température est attestée par le pourcentage de
cellules survivantes après décongélation. Les études portèrent sur l’étude de
la survie des cellules cartilagineuses qui furent soumises a des
cryo-préservateurs différents et des courbes de descentes en température de
forme et de rapidité variables.
La survie des cellules était
attestée par leur possibilité, après décongélation, à fixer le bleu de méthylène
et a produire de novo des protéoglycans.(19)
Le pourcentage de cellules
vivantes après décongélation allait , selon les courbes utilisées de 20% à plus
de 82% de cellules cartilagineuses vivantes lorsque nous utilisons la méthodologie
susmentionnée
- La décongélation :
Est une étape importante dans la
conservation des cellules Osseuses et Cartilagineuses. Elle doit, au
contraire de la descente en température,
être rapide pour que les cellules retrouvent rapidement une fonction normale et
que les macrocristaux de glace ne puissent la encore se former ;
De plus le séjour dans du sérum
chaud ou du Ringer-Lactate, à 40° C, durant environ 30 Minutes permet a la
greffe de se débarrasser du DMSO toxique
Le greffon peut être utilisé en
moyenne dans l’heure qui suit sa sortie du container d’Azote liquide.
En cas de nécessité de transport
il peut être décongelé a la banque de tissus si son utilisation se fait dans
les heures suivant celle-ci, ou n’être décongelé qu’en salle d’opération, ce
qui me semble être préférable pour des raisons de commodité technique. Le
transport s’effectue alors dans un container d’Azote liquide ou dans une boite
contenant de la glace carbonique.
Si l’on prévoit de n’utiliser
qu’une partie du greffon, il est possible, après s’être changé de blouse et de gants,
avec des instruments neuf et sur une table opératoire spécifique et isolée, de
couper le greffon encore congelé et de renvoyer dans le container la partie
inutile du greffon, qui servira pour un autre patient. (Les fragments osseux
sont tellement rares et précieux ! )
2 - Stérilité primaire ou
stérilisation secondaire ?
Ce fut pendant
longtemps un sujet de polémique (8)
- Les Prélèvements doivent
être stériles :
Car s’il y a des germes ils
seront congelés avec les prélèvements et se réactiveront lors de la
décongélation
Les prélèvements multi-organes
s’effectuent en salle d’opération et comme il est rare que de simples
prélèvements osseux soient effectués, tout nous incite à effectuer ces
prélèvements osseux en salle d’opération Orthopédique.
Pour éviter qu’après des prélèvements multiples l’intervention
osseuse ne soit contaminée, car étant en règle pratiquée effectuée en dernier,
il est nécessaire de transférer le corps dans une autre salle d’opération stérile,
après que les autres équipes aient effectués les prélèvements d’organes
souhaités.
Le sujet est de nouveau rasé et
la paroi refaite avec une solution iodée, les champs replacés comme pour une opération Orthopédique
habituelle ; de nouveaux instruments sont donnés au chirurgien.
Des prélèvements seront effectués,
sur chacun des greffons, sur le sang, sur les urines, dans les poumons et sur
toute autre sérosité suspecte afin
d’éliminer l’existence ou même le simple risque d’une infection patente.
- Le Conditionnement des
greffons
Est très important
et les sacs en plastique GAMBRO* semblent actuellement être les mieux adaptés a
la conservation de greffons de différentes tailles dans l’Azote liquide.
Ils sont résistants, faciles a
fermer de façon étanche, ne relarguent pas de produits toxiques et résistent
bien aux manipulations et au froid profond. Leur structure permet de plus
d’introduire le cryopréservateur et les antibiotiques de même qu’elle permet
d’effectuer régulièrement des prélèvements bactériologiques.
Afin de manipuler facilement le
greffon en salle d’opération après décongélation ou en cours de celle-ci, 2
sacs placés l’un sur l’autre stérilement, permettent la manipulation stérile du
2eme sac qui contient le greffon sans difficultés majeures.
Les têtes fémorales, sources de
tissus spongieux, sont quant a elles prélevées dans des boites en plastique
stériles puis placées dans de petits sacs GAMBRO* dans la Banque d’Os après préparation
- L’Irradiation des Greffons.
( 45)
Ne nous a jamais paru être une
méthode à retenir
En effet, pour que la
stérilisation soit efficace il faut atteindre une dose de rayons B ou Y d’au
moins 2,6 Mrads, ce qui est la dose légale en France. Mais cette dose doit être plus importante si
l’on se trouve en présence de produit situés en phase pâteuse dans un soluté
congelé comme c’est le cas des greffons congelés.
Il est donc plus facile
d’effectuer l’irradiation du tissus frais, mais il faut attendre d’en avoir
assez et il est alors difficile de conserver les os et surtout le cartilage
dans de bonnes conditions pendant
plusieurs heures ou jours !
Sinon il faut accepter de
congeler l’os, puis de le décongeler , puis de l’irradier , puis de le
recongeler Nous n’accepterions pas que
ces manipulations soient effectuées sur notre nourriture , alors sur des
produits servant à des greffes humaines !
Par ailleurs si l’on s’intéresse
aux mécanismes d’action de la stérilisation par irradiation on remarque que les rayons sont efficaces
soit quand ils détruisent les molécules d’ARN ou d’ADN virales par choc direct ou transformation des
liquides péri-viraux. Il faut donc des
doses importantes d’électrons ou de rayons ionisants pour détruire toutes les
particules virales, et surtout celles intracellulaires. ( 46 )
La destruction des Virus ne sera
jamais totale et ce n’est qu’un pourcentage, certes de plus en plus important
de virus, que l’on détruira, en augmentant la dose d’irradiation, mais il en
restera toujours et ce n’est qu’a des doses prohibitives que l’on peut être sur
d’avoir stérilisé toute la pièce.
Les chaînes protéiques
constituant l’architecture de l’os et du cartilage de même que toutes les cellules cartilagineuses seront détruites
et le greffon ne sera plus qu’un morceau de craie inerte.
Le cartilage, dont les cellules
seront détruites ne pourra conserver ses molécules d’eau et du fait des
réactions immunologiques en rapport avec l’élargissement des mailles de sa
couche superficielle se désagrégera rapidement source d’arthrose et d’instabilité.
Il ne faut pas alors s’étonner
que le greffon ainsi traité ne s’intègre pas aux structures sur lesquelles il
est greffé et qu’il se délite progressivement, à la différence des greffons
simplement conservés dans le froid profond, sans adjonction de stérilisation secondaire.
Ces 2 types de greffons sont de
qualité très différente et ne peuvent en rien être comparés.
- La stérilisation par la
chaleur
ne nous paraît pas être non plus
une méthode recommandable pour des fragments osseux devant supporter une charge
parfois importante.
Si la stérilité des greffons par
cette méthode n’est pas contestable, le procédé employé entraîne une
destruction de toutes les cellules ainsi que la coagulation de toute
l’architecture protéique qui est ainsi détruite.
L’on ne peut plus
de ce fait utiliser ces greffons dans des zones soumises à des contraintes et
les greffons spongieux traités de cette manière ne seront utilisés que dans le
cas du comblement des kystes osseux ou de petites pertes de substances ostéosynthèses par ailleurs
- D’autres
procédés ont été proposés
mais ils n’ont pour
la plupart pas fait la preuve de leur efficacité tant dans le domaine de leur
résistance mécanique (Lyophilisation) que dans celui de leur intégration (Céramisation)
. (22)
L’utilisation de
CO2 supercritique par exemple semble être une voie de recherche intéressantes
mais qui n’est pas encore utilisée en pratique courante .
3- Indications
en Chirurgie
Les greffons
peuvent être utilisés dans différentes circonstances en fonction de leur nature.
Il faut cependant
souligner l’absence de possibilité d’activité ostéoformatrice pour ces greffons
quels qu’ils soient, puisqu’ils sont constitués
d’os mort. (5)
Ce qui sera greffé
ne sera toujours qu’un fragment de tissu osseux dévascularisé qui ne peut, au mieux,
qu’être une trame et un support à la recolonisation par les cellules de l’hôte.
( 11 – 32 )
- Les Greffons
spongieux
Sont surtout
utilisés :
-
Pour combles
des pertes de substances de petit volume
-
Pour compléter
un volume insuffisant de greffons autologues (Papineau)
-
Surtout sous
forme de coins d’Ostéotomies (Fémorale ou Tibiale )
-
Et sous forme
de comblement en cas de reconstructions de cotyle avec ou sans prothèses
totales de hanche.
- Les Greffons
Corticaux
Peuvent être nécessaires
pour reconstruire :
-
Un corps
vertébral et l’on utilisera surtout une portion du col fémoral (33)
-
Un fragment de
diaphyse pour remplacer une perte substance traumatique (1 – 34 )
-
Une portion
plus ou moins importante d’extrémité supérieure ou inférieure d’un os long
( fémur , tibia , humérus … après perte de substance
traumatique. ( 20 – 44)
- Les Greffons
cortico-spongieux
Sont extrêmement
utiles pour reconstruire :
-
Le Cotyle
lorsqu’il est largement détruit ( 21 – 36 )
-
Le Bassin, tant
au niveau de l’aile iliaque que du cadre obturateur
-
Les Epiphyses
et Métaphyses de os longs quand on peut conserver le cartilage articulaire ( 4
– 26)
-
Les Vertèbres
quand elles on pu etre prélevées
- Les Greffons
Ostéo-Cartilagineux
Utilisés de plus en plus
fréquemment a la place de prothèses métalliques, que ce soit : (31)
-
Le Genou est le
lieu de prédilection de l’utilisation des allogreffes cartilagineuses
surmontées de plus ou moins de tissus spongieux. Les reconstructions de
fragments cartilagineux de Condyle, de Trochlée ou de Plateau Tibial sont
devenues en quelques années d’utilisation courante et donnent d’excellents
résultats à distance. ( 2 – 15 – 16 – 17 – 43 – 4 )
-
Au niveau du Cotyle,
l’utilisation de fragments ostéo-cartilagineux plus ou moins volumineux permet
d’éviter la mise en place de prothèses métalliques et s’intègrent de façon tout
a fait ( 42 )satisfaisante sans que des signes cliniques ou radiologique
d’arthrose n’apparaissent.( 18)
- Le pilon Tibial peut
également être remplacée par une greffe ostéochondrale massive avec
Souvent un excellent résultat fonctionnel.
( 4 )
-
En revanche les articulations des membres supérieurs, du fait de
l’absence de contraintes
qui
s’exercent dessus, et de la laxité articulaire qui se produit, ne donnent pas
les résultats
escomptés.
( 14 – 23 )
- Les Greffes Capsulaires,
Ligamentaires et Tendineuses
Ces greffons posent
le problème de leur revascularisation et donc à terme de leur tenue
mécanique liée a leur élasticité ou à
leur nécrose. ( 24 – 37 )
En effet, les
greffons comportant une partie de capsule ou de ligament attaché l’os et
refixés sur les ligaments ou l’os du receveur,
semblent donner initialement, durant les mois qui suivent leur mise en place,
une bonne stabilité à l’articulation.
Mais du fait de
l’absence de leur vascularisation ou de leur nécrose, ils se distendent
progressivement ce qui est source de
laxité articulaire et donc d’altération du cartilage du fait de la fonction
progressivement non physiologique de l’articulation.
La seule exception
semble être le tendon rotulien qui s’attache fermement sur la tubérosité
tibiale antérieure et permet ainsi de réaliser des sutures solides sur
l’appareil extenseur du receveur.
Il est certainement
bien meilleur de refixer, quand cela est possible, les ligaments ou la capsule du receveur sur l'allogreffe
que l’inverse, c'est a dire les ligaments ou la capsule de l'allogreffe sur
l'os du receveur.
Quant a
l’utilisation de tendons conservés, ceux-ci n’ont également pas de tenue
mécanique suffisante pour être utilisés isolément.
Il est donc nécessaire en cas d’utilisation de ligaments, capsules ou
de tendons conservés de les doubler d’emblée par un ligament artificiel, qui
cassera sans doute dans les 5 années après leur mise en place, mais aura
protégé leur revascularisation et prévenu leur distension.
4 – Modalités de l’Ostéosynthèse
Il est capital
lorsque l’on veut faire une étude sur le
devenir des greffons, de bien étudier les modalités de l’ostéosynthèse réalisée
et d’analyser la qualité du contact
entre l’os receveur et l’allogreffe, ainsi que la stabilité du montage, de même
que l’environnement musculaire de celui-ci .( 30 )
En effet si le
contact entre les extrémités osseuses n’est pas parfait il n’y aura pas de
creeping-substitution mais la formation d’une pseudarthrose.( 29)
Un clou centromédullaire,
la queue d’une Prothèse ou une plaque mise en compression permettront d’avoir
un contact optimal si les coupes osseuses sont parfaitement congruentes
Si une zone du
greffon n’est pas protégée par un clou ou une plaque on constatera la
survenue d’une fracture du greffon à la jonction os-plaque ( 42 )
Il est paradoxal de
constater qu’au niveau d’une fracture de l’os de banque, celle-ci
consolide dans des délais seulement un peu rallongés
En cas de greffon
ostéo-cartilagineux il sera nécessaire, en plus de greffer un cartilage
cryo-préservé, de mettre en place ce greffon supporté par un tissu
spongieux de bonne qualité, en compression, sur un tissu receveur spongieux
très bien vascularisé.
Le tissu
spongieux s’intègre très vite si la
synthèse est correcte ; beaucoup plus vite qu’un os cortical qui du fait
de sa structure, mettra beaucoup plus de temps a être pénétré par les vaisseaux
et les cellules de l’hôte
Souvent quand on
parle de complications (fractures du greffon , pseudarthrose , lyse etc…
) celles-ci sont en fait liées a un
déficit du matériel d’ostéosynthése et a
un mauvais montage . Le greffon n’y est souvent pour rien !
III / RÉSULTATS
1 –Devenir du
tissu greffé :
Greffon osseux
-Immunologie ( 25 )
Seule
l’architecture de l’os est greffée. Les cellules osseuses et médullaires ont
été ou vont être détruites. Ce n’est pas pour autant que les réactions inflammatoires
et les réactions de rejet vont être inexistantes.
Elles sont
retrouvées dans environ 9% des cas et surtout quand on greffe une grande
quantité de matériel et particulièrement des tissus immunocompétents comme le
sont la synoviale ou la capsule et les
ligaments ( un peu moins ) ( 5 )
Ces phénomènes immunologiques
de rejet, sont parfois confondus avec une infection du greffon. Ils se
traduisent en effet par un épanchement séreux péri-osseux parfois de quantité
abondante aboutissant a une fistulisation cutanée.( 6 – 7 )
Cette fistule
parfois très productive accompagne la survenue d’une lyse progressive du
greffon
Si des prélèvements
bactériologiques sont effectués sur les compresses ou surl’orifice cutané de
cette fistule on retrouve des germes qui sont en fait en rapport avec la
pullulation des germes saprophytes cutanés. Les prélèvements opératoires
profonds sont stériles et le liquide contient des groupes HLA immuns non spécifiques.
Un traitement
immunosuppresseur comme le SANDIMUM* ou comme la chimiothérapie utilisée dans
le traitement des Ostéosarcomes ou des Sarcomes d’EWING permet de diminuer ou de stopper ces
manifestations.
- Biologie ( 46 – 47 )
Le greffon une fois
qu’il est décongelé et fixé en bonne position au contact intime de l’os du
receveur (sans interposition de ciment
par exemple) et la jonction
allogreffe-os receveur manchonnée d’autogreffes, va progressivement s’intégrer
au squelette surtout s’il est entouré d’un manchon musculaire de bonne qualité.(
10)
A terme l’on ne
verra plus la jonction entre l’os receveur et le greffon. C’est ce que nous
avons constaté dans 89,8% de nos cas.
En effet la
vascularisation du greffon va provenir des muscles adjacents et les
micro-vaisseaux vont pénétrer directement dans la partie superficielle de la corticale,
perpendiculairement à celle-ci .
Un pseudo-périoste
va entourer le greffon. Il faudra d’ailleurs le ruginer si l’on veut enlever un
matériel d’ostéosynthèse
Cette notion est
particulièrement intéressante pour ce qui concerne la refixation de certains
muscles sur le greffon (comme par exemple le moyen fessier) .
Cette refixation
musculaire en faisant disparaître la chambre péri-prothétique diminue le bras
de levier qui existait a la jonction entre une prothèse de reconstruction
métallique massive et sa queue fixée dans l’os.
Les descellements
de la queue prothétique sont exceptionnels : a peine 1,2 % et nous n’avons
pas observé de rupture de la queue d’une prothèse de reconstruction.( 48 )
-Biomécanique
Quand on utilise un
os congelé , celui-ci même après décongélation est plus dur , mais plus fragile
qu’un os normal ( 110 % à 125% ) ce qui
fait qu’il faut être très prudent quand on effectue un alésage pour introduire
un clou centro-médullaire ou que l’on fore un trou de vis .( 35 )
L’introduction du
clou centro-médullaire ou de la queue de la prothèse doit se faire a frottement
très faible si l’on ne veut pas casser brutalement l’os de banque . ( 49 )
Dans le cas de
l’utilisation d’un os de banque manchonnant une prothèse de reconstruction il
nous paraît être nécessaire de cimenter la prothèse tant dans l’os de banque
que dans l’os du receveur .
L’utilisation d’une
prothèse recouverte d’hydroxy apatite et non cimentée est une hérésie puisqu’il
n’y a pas de revascularisation de la partie intrea-méfdullaire de l’os et donc
aucune possibilité de fixation de la prothèse sur cet os mort et qui le restera
sans doute un certain temps .
Dans les 8 – 18
mois après la greffe , le greffon passe par une phase de diminution de sa résistance
mécanique liée a la pénétration des
vaisseaux dans les couches superficielles de la greffe . Il faut recommander la
prudence au patient qui devra éventuellement reprendre des cannes Anglaises.
Apres 2 ans le
greffon commence à bien être intégré à l’os du receveur . Cette intégration
n’est cependant et pour très longtemps , que très superficielle . Ce ne sera
qu’après plusieurs années de l’on sera certain de la solidité du membre et
encore !
L’ablation du
matériel ne pourra être pratiquée , si elle est absolument nécessaire ,qu’après
la 5 ème année .
Certains auteurs
auraient remarqué une lyse progressive du greffon , après quelques années( en
particulier au niveau du bassin )
Il faut signaler
que ces greffons sont en général des greffons stérilisés secondairement par irradiation ou par la chaleur .
Ces greffons dont
l’architecture a été détruite ne possèdent plus la résistance mécanique
suffisante pour supporter les charges appliquées sur eux et surtout ne donnent
pas aux cellules de l’hôte la possibilité de reconstruire une architecture
solide comparable a celle d’un os normal .
Cette constatation
nous a fait persister dans la voie de la conservation de greffons stérilement
prélevés dans de l’azote liquide , sans
autre mode de stérilisation secondaire
Greffons
Cartilagineux
- Immunologie :
Le cartilage peut
être greffé s’il est greffé en totalité
, si ses cellules ne sont pas détruites et si l’hydrophile des protéoglycans est
conservée . C’est cette turgescence qui diminue la taille des pores
superficiels du cartilage et empêche les macroglobulines immunologiquement
compétentes de pénétrer au sein de ce cartilage et de détruire les chondrocytes
.( 55 )
Substance
immunologiquement privilégiée puisque non vascularisée , comme la cornée , le cartilage
sain n’induit aucune réaction immunologique de rejet.
- Biologie :
N’ayant pas besoin
de vascularisation pour survivre , et les chondrocytes inclus dans le cartilage
ayant un turn-over de plusieurs centaines d’années , le cartilage garde une
structure et une tenue mécanique tout a fait étonnante a condition que ses
cellules soient préservées lors des épisodes de conservation .
Le procédé que nous
utilisons donne environ 80% de survie cellulaire , ce qui permet de retrouver
plusieurs années et même 20 ans après la greffe des cellules vivantes et un
cartilage d’épaisseur satisfaisante
Les cellules
contenues dans ce cartilage et que nous retrouvons lors des biopsies
endoscopiques ou lors de l’ablation de matériel sont les cellules initialement
greffées puisqu’aucune cellule de l’hôte
ne peut venir les coloniser de l’extérieur ( Tissu avasculaire )
- Biomécanique :
Le cartilage sain
et jeune est turgescent du fait de la grande quantité de molécules d’eau fixées
sur les glyco-amino-glycans situés dans la substance fondamentale constituant
ce tissu
La greffe d’une
portion de cartilage complète avec ses diverses structures est donc une
nécessité et en particuliers les cellules qui ont la charge de fixer ces
molécules d’eau sur les glyco-protéines .
Il est également
capital de faire en sorte que les conditions biomécaniques articulaires soient
parfaitement respectées car a la moindre anomalie , comme par exemple lors de
la survenue d’une laxité articulaire , le cartilage se détruit très rapidement
, beaucoup plus rapidement qu’un cartilage normal .
D’ou la nécessité
de doubler les ligaments greffés par des ligaments artificiels durant la phase
de leur revascularisation
Si les greffes
isolées de cartilage et les greffes osteo-chondrales partielles donnent
d’excellents résultats ( condyle , trochlée , plateau tibial ) dans
plus de 97,4 % des cas
Les greffes totales d’une partie de l’articulation
donnent des résultats variables en fonction de la stabilité secondaire de cette
articulation .
-
Quand l’on peut
conserver les ligaments du receveur la stabilité est en général excellente dans
96% des cas
-
Quand , n’ayant
pas pu conserver les ligaments , ni la capsule du receveur , il a fallu greffer
une hémi-articulation avec ses ligaments propres qui ont été refixés sur l’os
du receveur , les résultats a terme ont été beaucoup moins bons avec seulement
58% de bons résultats .
-
Quand il a
fallu pratiquer une reconstruction des 2 paries de l’articulation avec ses
ligaments .la consolidation osseuse a
été en réglé acquise mais l’instabilité articulaire nous a obligé a pratiquer
une nouvelle ligamentoplastie , voire une prothèse contrainte dans plus de 87%
des cas
Pour ce qui
concerne les greffes effectuées au niveau du membre supérieur ( épaule , coude
)
Nous n’avons eu que
de rares bons résultats avec souvent un aspect radiologique de dislocation qui
nous a incité dans plus de 96% des cas a pratiquer un geste complémentaire de
mise en place d’une prothèse ou même une amputation.
Les allogreffes
articulaires de cotyle comme de têtes fémorales comportant un le cartilage
articulaire congelé nous ont donnés d’excellents résultats quand les dimensions
des surfaces articulaires étaient parfaitement concordantes
Les allogreffes de fémur
supérieur comportant une tête fémorale congelée bien appairee nous donna des
résultats excellent sans symptomatologie douloureuse, sans disparition du
cartilage ni fracture dans les 11 cas que nous avons opérés avec un recul
maintenant de 6 années
2 –
Complications
Lorsque l’on
considère l’évolution des greffons en dehors des complications liées à la
pathologie traitée on constate que
ceux-ci s’intègrent de façon tout a fait satisfaisante dans plus de 85% des cas
. Immunologiques
Il y a , en définitive peu de pathologie propre a l’utilisation d’un greffon en dehors des risques immunologiques ( 9 % des cas ) Ces phénomènes se traduisent souvent par des épanchements de liquide séreux péri-osseux qui peuvent faire croire a une infection , surtout en cas de fistulisation cutanée , mais ce n’est pas le cas et il suffit de prescrire un traitement immunosuppresseur ( Sandimum* )
Il y a , en définitive peu de pathologie propre a l’utilisation d’un greffon en dehors des risques immunologiques ( 9 % des cas ) Ces phénomènes se traduisent souvent par des épanchements de liquide séreux péri-osseux qui peuvent faire croire a une infection , surtout en cas de fistulisation cutanée , mais ce n’est pas le cas et il suffit de prescrire un traitement immunosuppresseur ( Sandimum* )
- Sepsis
Ces infections ne
se rencontrent pas plus fréquemment, en cas de mise en place d’un greffon,
qu’en cas de mise en place d’une prothèse métallique massive après exérèse
tissulaire large et intervention prolongée (environ 2,4 % des cas ) .
A partir du moment
ou le greffon mis en place est stérile , il n’entraînera pas d’accroissement du
risque septique et certaines fistulisations cutanées sont a tors attribuées a
une infection profonde alors qu’elles sont le témoin d’une réaction immunitaire
.
. Fractures et
Pseudarthroses
Les fractures du
greffon sont liées , comme les
pseudarthroses, a des erreurs de
montages ou a l’utilisation de matériel inapproprié ( 2 % des cas )
. Arthrose et
destruction articulaire
Si l’articulation
est reconstruite de façon stable et si les ligaments sont de bonne qualité et
évitent la survenue d’une laxité , le cartilage articulaire se
comportera tout a fait normalement et gardera une épaisseur et une fonction
tout a fait normale , si ce n’est pas le cas c’est qu’il est soumis a des
pressions excessives et il se détruira rapidement source d’arthrose .
Cette arthrose sera
souvent peu sensible voire indolore du fait de l’absence d’innervation des
tissus greffés
Ce n’est
cependant pas comme une articulation Tabétique puisqu’au contraire des lésions de cette syphilis
tertiaire , seuls les os ne sont pas innervés . Les tissus adjacents , capsule
, ligaments , muscles , tendons , tissus sous-cutané et peau ont eux une
innervation normale et permettent au patient de
« sentir
« son articulation
En cas de
destruction articulaire massive , une prothèse est souvent nécessaire au
niveau des membres inférieurs ( 78 % ). Au niveau du coude on note souvent ( 92
% ) une dislocation articulaire qui est parfois bien tolérée et ne justifie pas
de thérapeutique complémentaire
Toutes les greffes
articulaires complètes ,utilisant les ligaments de l’allogreffe, se sont
disloquées et ont du être remplacées a plus ou moins court terme , par des
prothèses articulaires totales .
En revanche les
greffes partielles sur lesquelles ont été refixés les ligaments du receveur se
sont , en règle , bien intégrées et sont
actuellement encore tout a fait fonctionnelles .
- Pathologie Infectieuse
Lorsque l’on a à traiter une pathologie infectieuse , il faut d’abord
procéder a l’exérèse complète de tout les tissus infectés ou nécrotiques et de
tout le matériel métallique , susceptible de fixer les germes
Cette exérèse est en général très délabrante et nécessite une
coopération active du patient qui va rester sous traction souvent plusieurs
mois
La mise en place d’un spacer en ciment contenant des antibiotiques
n’est pas indiqué car seuls les antibiotiques superficiels sont relargués et
des qu’il n’y a plus d’activité bactériolytique le spacer redevient un corps
étranger qui risque de pérenniser l’infection .
Ce n’est qu ‘une fois l’infection jugulée que l’on peut envisager
de remettre en place un matériel volumineux comme le représente une prothèse
massive manchonnée par une greffe osseuse également massive .
D’ailleurs lorsque la place du matériel de reconstruction est difficile
a conserver du fait de la rétraction des masses musculo-aponévrotiques , un
ballon gonflable ,placé in-situ permettra de conserver la place du futur
implant .
Si l’on est assez patient pour ne replacer un implant que lorsque la VS est inférieure à 20 a la première heure et la PCR inférieure à 5 ; l’on
obtient en général un excellent résultat qui se maintient dans le temps .
3 - Indications
Lorsqu’il existe
une perte de substance importante, nous avons plusieurs possibilités pour
reconstruire le squelette , que ce soit après avoir réalisé l’exérèse
d’une tumeur osseuse , afin de reconstruire une perte de substance traumatique
ou post-opératoire ;
-
Un PAPINEAU (ou
technique de la membrane induite ) qui associe , après la mise en place d’un clou
centro-médullaire ou plus habituellement d’un fixateur externe , des greffes
Autologues a des greffons Allogéniques ( pas plus de 50% ) si la quantité de
greffon Autologue est insuffisante . Ces techniques utilisées il y a quelques
années sont longues et nécessitent une grande patience de la part du malade et
également du chirurgien !
Cette technique permis d’éviter un certain nombre d’amputations au prix
de séquelles fonctionnelles parfois incompatibles avec la marche
-
Une Autogreffe
vascularisée ( Péroné vascularisé , ou aile iliaque avec son pédicule ) peut ,
surtout chez l’enfant , permettre de
reconstituer une perte de substance osseuse parfois importante dans
d’excellentes conditions . Ce fragments osseux vascularisé s’intègre souvent
très bien et grossit progressivement avec la croissance de l’os . Des fractures
sont cependant parfois à craindre , en cas de reprise trop précoce de la mise
en charge sans protection .
-
Une Allogreffe
massive peut être indiquée lorsque la perte de substance est importante chez un
adulte en cas de lésion traumatique ouverte .Il faudra d’abord recouvrir la
perte de substance cutanée par un lambeau musculo-cutané vascularisé et branché
en termino-latéral sur une artére de
proximité , après avoir contrôle que la vascularisation du membre
s’effectue grâce a plusieurs pédicules veineux et artériels de taille
suffisante . Ce ne sera que secondairement , lorsque le lambeau aura bien pris
( 3 mois plus tard ) qu’on envisagera de le décoller et d’introduire dans le
lit osseux une Allogreffe massive qui sera fixée a l’aide d’un clou
centro-médullaire plus qu’avec une ou deux plaques qui favorisent moins la
revascularisation du greffon .
Lorsque la
reconstruction osseuse fait suite a une exérèse tumorale ( bien, sur
carcinologique ) ou lors d’opérations
multiples , il faut d’abord effectuer une adaptation précise du greffon ( ou de la prothèse en titane poreux ) et le
fixer solidement afin que le patient puisse rapidement déambuler en appui complet
IV DISCUSSION
Lorsque l’on aborde le chapitre des Allogreffes massives , les intervenants utilisant des techniques
souvent très différentes les unes des autres , l’on s’aperçoit que nous ne
parlons pas nécessairement des mêmes tissus
Les greffons mis en place ne sont en effet pas les mêmes s’ils ont été lyophilisés,
irradiés, chauffés, ou congelés
Ils ne sont même pas les mêmes s’ils ont été congelés à température ordinaire,
sans cryoprotecteur, sans descente progressive en température, sans
antibiotiques de protection puis décongelés sans précautions
Ils ne peuvent pas être comparés
si les techniques de mise en place ont été approximatives et insuffisantes. :
Si le contact avec l’os receveur n’est pas parfait la consolidation ne se fera
pas et une pseudarthrose apparaitra entrainant souvent la rupture secondaire du
matériel de fixation
Et de plus l’on ne peut pas reprocher à un greffon de s’infecter s’il
n’a pas été prélevé stérilement
Ces thérapeutiques sont d’un apport considérable en cas de pathologie
lourde ,. Il n’y a aucune autre possibilité actuellement durable pour remplacer
une perte de substance très importante ; Ce ne sont pas les Substituts
Osseux ou les Prothèses Métalliques Massives qui vont pouvoir se substitue a
ces greffes massives .
Ces allogreffes Anatomiques, permettent de reconstruire parfaitement le
squelette et d’obtenir une reprise rapide de la marche qui est souvent
d’excellente qualité
De plus ces procédés qui sont lourds a mettre en place , et par la même onéreux , deviennent rentables lors de la mise en place d’un greffon qui coûte environ 10 fois moins cher qu’une prothèse métallique réalisée sur mesure .
L’utilisation d’allogreffes n’est certes pas une technique récente mais
les procédés actuels de conservation et de congélation des greffons ont permis
de faire rentrer ces techniques dans l’ère moderne .
Quand l’on parle des allo- greffes et de leur devenir, il faut toujours avoir a l’esprit les
circonstances dans lesquelles elles ont été utilisées et leurs résultats
doivent être comparés aux techniques qui auraient pou être proposées pour
traiter ce patient .
Lorsque l’on ne tiens pas compte des pathologies qui ont justifié la
mise en place de ces greffons et que l’on ne s’attache qu’a analyser
l’évolution de celui-ci on s’aperçoit
qu’il s’intègre parfaitement au squelette dans plus de 85 % des cas en donnant
un excellent résultat fonctionnel.
Il faut garder en mémoire que :
-
Même si
fonctionnellement les greffons articulaires du membre supérieur sont considérés par certains patients comme satisfaisants,
du fait de l’absence de contraintes biomécaniquement suffisantes s’exerçant sur
le membre supérieur, il existe souvent a partir de la 2éme / 3eme année une dislocation
majeure.
-
Au niveau du membre inférieur, les greffons s’intègrent très bien et permettent
d’obtenir une fonction souvent très
satisfaisante
-
Les greffes articulaires complètes du fait de la mauvaise intégration et de la tenue
mécanique insuffisante des ligaments et de la capsule, voient leur stabilité
articulaire diminuer, ce qui est source d’instabilité
aboutissant a plus ou moins long terme a une destruction du cartilage
articulaire .
Mais l’on peut alors n’utiliser qu’une petite
prothèse de resurfaçage.
-
Pour ce qui
concerne les allogreffes Méniscales ,
ainsi que les allogreffes Nerveuses ,
nous n’avons pas encore d’expérience suffisante pour faire part de notre
opinion .
V/ Les Prothèses en TITANE POREUX
Les greffons osseux sont cependant parfois très difficiles à obtenir et
c’est très certainement le frein le plus puissant au développement des
techniques utilisant des allogreffes
C’est la raison pour laquelle nous avons envisagé de compléter notre
gamme de matériel de reconstructions par une série de prothèses métalliques en
Titane Poreux reproduisant parfaitement
l’anatomie du sujet et dont la porosité est reconstruite anatomiquement.
Des prothèses de bassin , cotyle , fémur , genou ou simples diaphyses
ont été réalisées par des sociétés comme (ADLER
ou LIMA )
La dimension des pores est reproduite selon les désirs du chirurgien et
l’anatomie locale (scanner de l’os controlatéral)
L’objectif étant de se placer dans les mêmes conditions que lors de
l’utilisation d’une allogreffe massive ‘ surtout pour reconstruire un hémi
bassin ou un cotyle) c'est-à-dire avoir
la possibilité d’effectuer les recoupes osseuses directement en salle
d’opération afin d’adapter parfaitement le greffon ou la prothèse a la perte de
substance qui doit être remplacée
Le titane poreux se coupe très facilement à l’aide d’une scie
circulaire diamantée en acier
rapide et sa porosité permet de fixer la
prothèse sur l’os receveur par l’intermédiaire de vis ou de plaques fixées dans
l’os receveur
Les pores du titane sont comblés par du tissus osseux autologue prélevé
par RIA dans le fémur ou le tibia
homolatéral. Ce tissu comporte des cellules souches mésenchymateuses
ostéoformatrices qui reconstruisent
rapidement l’os au sein de l’architecture de titane
La solidité de ces prothèses est comparable, du fait de leur
conformation,, a celle d’un os cortical, ce qui a été confirmé par des études
biomécaniques ; ce qui autorise une remise en charge précoce du patient (
3 / 5 éme jour post-opératoire )
Sur les 20 cas cliniques réalisés (surtout au niveau du bassin) avec un
recul qui atteint maintenant 6 ans nous
n’avons eu qu’une complication mécanique en rapport avec une mauvaise
conception de la queue prothétique fémorale, tous les autres cas se sont
parfaitement bien intégrés
Nous avons retenu comme indication de ce matériel onéreux essentiellement
la chirurgie oncologique pour laquelle nous n’attendons pas l’intégration du
greffon ni la refixation des muscles sur la prothèse,
VI - CONCLUSIONS
Ces techniques de reconstructions de pertes de substances osseuses
massives par allogreffes ou prothèses en titane poreux, conformées sur place en
salle d’opération, permettent d’obtenir des prothèses sur mesure , qui sont
massives mais qui s’intègrent parfaitement bien à l’anatomie des patients et leurs permettent de reprendre une fonction
satisfaisante dans des délais très brefs
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