EDITO
Vaccination
à la petite Semaine
Les
vaccins sont-ils encore considérés comme des armes de santé publique ?
Franchement, l'empressement de nos hexagonales autorités sanitaires à faire
profil bas sur cette question est assez déprimant.
Alors
que l'on vaccine moins contre la grippe qu'il y a 10 ans, que des flambées
épidémiques de rougeole réapparaissent cycliquement, que la coqueluche devient
une maladie de l'adulte et du nouveau-né, que les méningites bactériennes
provoquent encore des drames, que le cancer du col de l'utérus ne cause sans
doute pas suffisamment de décès chez les femmes pour être massivement prévenu
chez les jeunes filles, la réponse politique est d'une navrante…
absence.
Certes,
le dernier Baromètre Santé de l'INPES indique que les opinions des Français sur
la vaccination en général semblent aujourd'hui plus favorables qu'en 2010, mais
21% d'entre eux restent encore à convaincre et plus de la moitié des médecins –
les vrais déclencheurs du passage à l'acte – estiment que même les sources
officielles d'information sont influencées par l'industrie pharmaceutique !
Résultat, 29% des praticiens préfèrent se fier à leur propre jugement plutôt
qu'aux recommandations des autorités sanitaires.
Dans
ce contexte, où prospère comme un cas d'école la théorie du complot, à quelle
mobilisation nationale assiste-t-on pour faire de cette Semaine de la
Vaccination le point de départ d'une politique de reconquête ?
A
un silence assourdissant. Au programme de la ministre, pas même comme l'an
dernier la visite d'un Centre de vaccination, histoire de marquer le coup
[Marisol Touraine est à Riga en Lettonie].
Mine de rien, le « grand Satan » qu'est
devenue l'industrie pharmaceutique reste seul à communiquer sur le respect du
calendrier vaccinal ou sur le bon usage du médicament.
La
vaccination préserve chaque année des millions de vies dans le monde. Dommage
que ce soit au pays de Pasteur qu'on la traite à la petite semaine.
Jacques
DRAUSSIN
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