Nora ANSELL-SALLES

vendredi 23 janvier 2015

Pour une Loi de [bonne] santé....

 
Curseurs sur de nombreux sujets qui font l’actualité, les États Généraux de la Santé en Régions ont tenu leur 4èmes  édition le 11 septembre dernier à l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne sur le thème « Pour une Loi de [bonne] santé ».
La société civile en santé est venue débattre avec des personnalités-clé du système de santé et découvrir, sous forme de posters, plusieurs dizaines de projets multipartenariaux menés en région par les acteurs de terrain. Tous les participants ont pu constater le dynamisme et les innovations portées dans les territoires par les acteurs de santé. Ceci confirme la nécessité de mieux partager et faire connaître l’ensemble de ces réalisations concrètes apportant des solutions locales et efficaces à diverses problématiques de prises en charge.



Zoom sur les 5 posters plébiscités par les participants pour le Prix du Public :

§      1er : Poster n°22 « Femmes et VIH, entre tabous, aspirations et ostracisme », présenté par Abbvie
§      2ème : Poster n°34 « Les Appartements de Coordination Thérapeutiques » porté par Diagonale IDF
§      3ème : Poster n°35 « Impression 3D en chirurgie maxillo-faciale » à l’initiative de l’UFR des Sciences de Santé de Bourgogne
§      4ème : Poster n°40 « Le réseau social patients maladies rares » présenté par Maladies Rares Info Services
§      5ème : Poster n°4 « L’enfant@l’hopital » mis en place par l’association l’enfant à l’hôpital

Les ateliers de l’après-midi ont permis d’élaborer en commun plusieurs propositions. Nous vous les livrons ici en lecture rapide.

Atelier n°1 : « Créer les conditions de la confiance pour sortir de la culture du scandale sanitaire »
§   favoriser la coopération entre les professionnels dans le cadre des formations initiale et continue
§   développer des systèmes de communication entre les professionnels
§   renforcer la pharmacovigilance par l’intermédiaire du rôle du pharmacien notamment lors du renouvellement d’ordonnance
§   mettre en place les conditions (reconnaissance, formation, etc.) permettant aux associations d’usagers d’exercer leur mandat dans toutes les instances.
§   renforcer la médiation sanitaire dans les projets de loi à venir
§   recourir à la justice uniquement pour les cas extrêmes (actions de groupe, etc.).

Atelier n°2 : « Vers un hôpital dans l’ambulatoire »
§      dans le champ du médico-social, mise en place d’une note de suivi pré-hospitalisation afin de préparer au mieux la sortie de l’hôpital du patient
§      introduction d’une personne référente pour chaque patient sortant de l’hôpital
§      prévoir un dispositif en dehors de l’hôpital pour la fonction de la personne référente
§      s’inspirer et généraliser le système « Prado » (sage-femme ou autre professionnel de santé pertinent à domicile)
§      sécuriser le retour à domicile pour favoriser l’acceptation de l’ambulatoire par le biais d’une note de suivi ainsi que l’association éventuelle du pharmacien
§      prendre en compte de la problématique des personnes isolées (ou dans une situation comparable) dans la mise en place de l’ambulatoire.

Atelier n°3 : « Repenser la formation de tous les acteurs »
§      inclure dans les formations initiale et continue, des acteurs du médico-social, des patients et des retours d’expérience
§      mettre en place des formations mixtes « théories et pratiques », afin de ne pas les opposer
§      obtenir une reconnaissance académique de l’expérience du patient, à travers un possible diplôme la sanctionnant
§      valoriser les protocoles sur la base de l’expérience
§      travailler à une gouvernance commune entre formation initiale et continue
§      ouvrir la formation initiale à des modules autour du patient.

Atelier n°4 : « Pour qu’émerge une culture de la prévention et de l’accompagnement en santé »
§      promouvoir le rôle de l’ensemble des acteurs, des élus locaux, des acteurs économiques en santé et le rôle des employeurs
§     développer l’éducation et la promotion à la sante dès le plus jeune âge et prendre en charge les troubles de l’enfant précocement
§     réduire les inégalités de façon globale en appliquant des politiques de discriminations positives graduées, tout en accompagnant les populations à risque
§     promouvoir la santé avec des actions sur les déterminants non sanitaires
§      mettre en place au niveau local une Commission de Coordination des politiques publiques et des actions privées concourant à la prévention et à la promotion de la santé.



Compte rendu


Les États Généraux de la Santé en Régions sont lieu de rencontre et de co-construction de l’ensemble des
acteurs de la chaîne de santé. Ce rendez-vous de toutes les forces vives s’est tenu le jeudi 11 septembre 2014
à l’Abbaye de Fontenay en Bourgogne. Ces 4èmes États Généraux de la Santé en Régions ont été consacré au
thème :
« Pour une loi de [bonne] Santé »
Véritable Salon des Entrepreneurs en Santé, les Etats Généraux de la Santé en Régions invitent patients et
associations, usagers du système de santé, professionnels de santé et leurs représentations syndicales et
ordinales, producteurs de soins (industriels du médicament ou des dispositifs médicaux, solutions de services,
établissements hospitaliers ou médico-sociaux) pouvoirs publics, payeurs et élus locaux, à apporter leurs
contributions au débat régional et à l’optimisation du système.
Cet évènement, propice aux rencontres et échanges fertiles, s’est articulé autour d’un grand dialogue, de
deux tables rondes et de quatre ateliers de travail. Ces ateliers ont abouti à une plateforme de propositions
pour la Loi de Santé, attendue par tous. Egalement, les 49 posters présentés par les acteurs venant de
l’ensemble des régions de France, ont illustré des réalisations concrètes, des solutions locales et efficaces à
divers problèmes de prises en charge.
Congrès permanent de la santé en régions, les Etats Généraux de la Santé en Régions sont organisés à la seule
initiative de nile. Agence conseil en affaires publiques, nile est destinée à apporter aux associations de
patients, professionnels de santé, producteurs de soins et pouvoirs publics un conseil stratégique et une
expertise dans la réflexion et la mise en oeuvre de leurs affaires publiques. La philosophie de l’agence est de
contribuer à l’amélioration du système de santé en privilégiant les stratégies d’alliances entre acteurs.
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Allocution de bienvenue et discours officiel
Laurence PORTE, Maire de Montbard
Montbard est un véritable trait d’union au sein du vaste territoire de la Haute Côte d’Or. Ville sous-préfecture,
elle se caractérise par une forte centralité en matière de services, d’activités productives industrielles et offre
une très bonne accessibilité notamment grâce au TGV.
L’amélioration du maillage de l’offre de santé sur le territoire en Bourgogne
Montbard détient une variété de services de soins. Son Centre Hospitalier Intercommunal (CHI), dont la fusion
avec les hôpitaux d’Alise Sainte Reine, Vitteaux, et Saulieu dans le Morvan est prévue au 1er janvier 2015, se
placera en deuxième établissement de santé en Bourgogne, grâce à ces futurs 1329 lits. Un projet
intercommunal de construction d’une Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP) est également en cours,
ce qui améliorera un maillage de proximité et facilitera l’installation des praticiens sur le territoire. Elle dispose
aussi d’un laboratoire d’analyses privé, d’un espace mutualiste, d’un cabinet dentaire, de 4 cabinets médicaux
et de défibrillateurs automatiques (ville pilote en matière d’accès public à la défibrillation).
La permanence des soins représente une préoccupation majeure afin de préserver l’accès aux soins et l’égalité
des chances pour tous face à la maladie. L’efficience de la filière de soins sur ce territoire est primordiale pour
les élus du territoire, qui entendent être des acteurs mobilisés sur les questions de santé. Les services des
urgences sont de véritables « portes d’entrées » dans la filière de soins, ils doivent donc être efficaces et
organisés pour répondre aux besoins de la population en tenant compte des distances sur ce vaste
territoire et éviter le phénomène de redirection médicale vers Dijon ou Troyes. L’articulation entre les
différents sites de la future fusion hospitalière doit permettre aux patients d’être orientés directement vers
le bon service et d’être soignés au plus vite. La problématique de l’urgence est fondamentale, nous attendons
que les engagements du Président de la République soient tenus quant à la solution de recours aux urgences
en moins de 30 minutes sur le territoire. La filière de soins nécessite un maillage serré et de proximité de
l’offre de soins. Il ne s’agit pas de regrouper l’ensemble des sites en un en concentrant les moyens, ce qui
favoriserait une attente d’autant plus longue pour les patients, mais de développer une réelle organisation
entre ces différents sites pour sauver des vies.
La réalité du terrain à prendre en compte pour une « bonne » Loi de Santé
Les parlementaires qui votent les lois ne doivent pas oublier les paroles de Jaurès, « le courage c’est d’aller à
l’idéal et de comprendre le réel ». Nous ne voulons pas d’un hôpital au rabais n’offrant pas les mêmes chances
pour tous. Une « bonne » Loi de Santé doit s’appuyer sur les problématiques du quotidien, au plus près du
territoire, que ce soit en termes de permanence des soins comme de l’égalité d’accès aux soins.
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Le Dialogue des Etats Généraux de la Santé en Régions
Intervenants
Bernadette LACLAIS, Députée de la Savoie, Membre de la Commission des affaires sociales
Arnaud ROBINET, Député-Maire de Reims, Membre de la Commission des affaires sociales
Mettre en place dans le débat et la concertation, une loi non « bavarde »
Selon Arnaud Robinet, la présentation de la Loi de Santé au Parlement début 2015, doit avoir lieu dans un
esprit de concertation et d’ouverture. Une bonne Loi de Santé doit être un cadre de consultation et de débats.
La politique donne les directions mais elle doit s’appuyer sur les professionnels et les représentants d’usagers.
Les « politiques ne sont en effet pas des sachants », il est donc nécessaire de s’appuyer sur l’expérience des
acteurs de terrain, qu’il s’agisse des professionnels de santé, des patients, des usagers ou des proches de
malades.
Bernadette Laclais amplifie cette nécessité ; une concertation qui a su tirer les enseignements du passé est
nécessaire. Il faut s’appuyer sur les actions précédentes en matière de santé, sur l’expérience pour reproduire
et améliorer les succès tout en laissant de côté les échecs. La Loi de Santé doit aussi prendre en compte les
évolutions en cours et les évolutions de demain, comme par exemple l’augmentation de l’incidence des
maladies chroniques, le vieillissement de la population. Cette loi doit tenir compte des changements de
paradigme : les professionnels de santé ont évolué et cherchent une nouvelle façon d’exercer, les patients
souhaitent également participer à leur propre santé et en être les acteurs. Enfin, cette loi ne doit pas être
trop « bavarde », afin de ne pas devenir une loi « fourre-tout ».
Prévention des risques, efficience et démocratisation du système ; les trois objectifs d’une loi de
bonne santé
Selon Arnaud Robinet, la prévention des risques, l’efficience et la démocratisation du système doivent être
les trois objectifs pour une « bonne » Loi de Santé. Le projet de loi ne répond qu’à deux enjeux sur trois. Les
mesures sont parfois infantilisantes et deux secteurs de prévention ne sont pas abordés : la fiscalité
nutritionnelle et les bonus/malus. Il faut tout au moins noter que la prévention est comprise dans le projet
de loi, ce qui n’était pas le cas avant car cela avait un coût trop élevé.
En revanche, concernant la maîtrise des dépenses de santé, la convergence tarifaire public/privé n’est pas
abordée. Le tiers payant généralisé semble montrer un certain mépris de l’acte médical et déresponsabilise
le patient : les usagers doivent être sensibilisés aux coûts en matière de santé pour ne pas créer une société
où « tout est dû », afin de comprendre toute la valeur de notre système de Sécurité Sociale. Dans le cadre
d’une modernisation de notre système de santé, les actions de groupe vont dans le bon sens, tout comme
l’ouverture des données de santé.
Bien que performant, notre système de santé n’est pas assez efficient dans le domaine de la prévention,
notamment dans le cadre de la prévention du tabagisme, de l’alcoolisme et du binge-drinking, ainsi que des
comportements à risques note Bernadette Laclais. Notre système curatif est ainsi performant mais le
préventif n’est pas assez mis en avant. Une « bonne » Loi de Santé doit en tirer les enseignements, afin de
développer des réponses répondant non seulement aux besoins d’aujourd’hui mais aussi de demain. Les
inégalités se sont creusées : entre chaque terminus de la ligne du RER B par exemple, il y a une différence de
deux années en termes d’espérance de vie. La mortalité infantile ne recule plus et l’obésité morbide touche
plus les personnes fragiles. Le système apparait encore trop cloisonné et manque d’efficience au vu des crises
sanitaires qui se sont produites ces dernières années ; la veille sanitaire doit ainsi être renforcée.
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La santé, une idée politique majeure pour la réduction des inégalités, absente des débats ?
La santé est absente des débats politiques note Arnaud Robinet. Or il est nécessaire d’aller vers de nouvelles
pensées de régionalisation en renouvelant les méthodes déjà utilisées : il faut décloisonner pour aménager
le territoire, améliorer la collaboration et la coordination entre les secteurs. Le nerf de la guerre reste le
financement, afin de se donner les moyens de mener à terme les politiques entreprises en matière de santé.
Notre système de protection sociale a en effet peu évolué depuis 1945. Il n’est donc pas adapté ni aux
nouveaux besoins ni aux nouveaux modes d’exercice.
Notre premier combat doit être, pour Bernadette Laclais, la réduction des inégalités sociales en santé :
beaucoup de malades renoncent aujourd’hui à certains soins pour des raisons financières. Le tiers payant
généralisé évitera les dérapages et contribuera à l’amélioration du système de santé et des finances. D’autres
pays l’ont mis en place et cela n’a poussé à aucune augmentation des coûts, tendant au contraire à une
régulation de ceux-ci à travers un meilleur contrôle permis par la totale informatisation du système. La
question du territoire est primordiale, et doit être observée à travers le prisme de ce qui fonctionne ou pas
dans le champ de la coopération. Le choix de chaque patient nous apporte des informations sur son territoire ;
le Service Publique Territorial de Santé (SPTS) permettra un meilleur accès du patient aux informations
comme aux soins, ce dans chaque territoire. Les inégalités territoriales et sociales en santé sont également
provoquées par une trop grande complexité du système. Il faut se demander ce que nous voulons mettre en
place et ce que nous attendons du système. Nous disposons de marges de progression très fortes en matière
de coordination, dont le travers le plus symbolique est la diminution d’actes chirurgicaux inutiles.
Il faut avoir conscience que la santé n’est pas un bien de consommation ordinaire, que notre système de santé
inspire bien des pays étrangers et qu’il nous faut nous mobiliser pour le faire progresser et l’adapter aux
besoins de demain de la population.
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Première table ronde
« Citoyenneté et Santé : Quel contrat social pour les acteurs ? »
Intervenants
Gilbert MUSSO, Conseiller du Président de la Fédération Française des Associations et Amicales de malades,
Insuffisants ou handicapés Respiratoires (FFAAIR)
Christian ESPAGNO, Directeur du pôle « Déploiement et maintenance » de l'Agence Nationale d'Appui à la
Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP)
Laurent EL GHOZI, Président de l'association nationale « Elus, Santé Publique & Territoires » (ESPT)
Jean-Paul ORTIZ, Président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF)
L’usager, acteur et expert de sa santé
Il importe face aux problématiques grandissantes de vieillissement de la population, de hausse des maladies
chroniques et des affections de longues durées, de repenser notre système de santé certes performant mais
au caractère peu évolutif. La communication apparait primordiale pour améliorer la construction d’un
système conciliant progrès médical et contraintes économiques tout en plaçant le patient au coeur des
préoccupations. Il s’agit ainsi de se tourner vers les défis de demain en donnant la parole aux usagers. « La
dimension du patient comme acteur de sa santé doit être mieux intégrée » comme le souligne Jean-Paul Ortiz.
Chacun doit avoir une responsabilité active dans le parcours de soins, mais aussi dans l’évolution des
organisations et des pratiques, y compris le patient.
Les professionnels de santé doivent ainsi se situer au premier rang de cette évolution nécessaire. Le patient
connait ses besoins en santé et est capable de les exprimer. Désormais dans une optique de dialogue
équilibré, les professionnels ne se positionnent plus dans une situation de « sachant » face au patient.
Pourtant, les politiques publiques aujourd’hui ne prennent pas en compte cette évolution dans l’élaboration
des lois. Le rôle et la place des représentants d’usagers sont encore limités au sein des instances, par manque
de reconnaissance et de formation. Il apparait donc primordial « de leur donner les moyens de se
responsabiliser » en les informant, comme le précise Gilbert Musso.
Des réalités de terrain à prendre en compte
La coordination dans le parcours de soins et plus largement de santé, fait partie des axes majeurs
d’amélioration de notre système de santé. Pour ce faire, la coordination des professionnels de la prévention
au médico-social, avec un maillage complet du territoire, doit être organisée. Les notions de « territoire »
diffèrent selon les acteurs et les projets, et selon Laurent El Ghozi, ne permettent pas encore une gouvernance
territoriale harmonisée. Les initiatives locales se développent pourtant, en particulier dans le cadre des
Contrats locaux de santé mais le cadre juridique freine leur application à un niveau national. L’ANAP, à cet
effet, « aide à trouver des solutions efficaces et pragmatiques sur le terrain » en repérant les bonnes pratiques
et en les diffusant. Il y a ainsi un réel appui aux acteurs de terrain dans l’application des mesures de santé
grâce notamment à un diagnostic de territoire partagé. L’innovation venant des acteurs travaillant
directement sur le terrain, au plus près des problématiques de santé, Jean-Paul Ortiz propose d’imaginer un
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système où les acteurs du territoire (professionnels de santé, associations d’usagers, élus locaux, etc) sont
« de véritables co-contractants en lien avec les Agences Régionales de Santé (ARS) ».
Le décloisonnement entre professionnels de santé, mais aussi entre l’hôpital et la ville, doit être poursuivi.
Les professionnels de santé voient leur métier évoluer vers une prise en charge des patients en équipe
pluridisciplinaire et pluriprofessionnelle, dans une logique de véritable médecine de parcours. La recherche
d’un moindre recours, ainsi que d’une moindre durée de l’hospitalisation, grâce au déploiement de la
chirurgie et de la médecine ambulatoire associé à celui de l’Hospitalisation À Domicile (HAD) contribue à
améliorer la qualité de vie et de prise en charge des usagers. L’acceptabilité de ces nouvelles pratiques
augmente avec la hausse du taux de chirurgie ambulatoire, les usagers sont moins hésitants à y recourir
quand ils l’ont déjà pratiquée. La promotion de la chirurgie ambulatoire auprès des usagers constitue donc
un enjeu afin d’aboutir à une concentration de façon opérationnelle de la prise en charge. Il faut « informer
le patient sur le fait que la prise en charge en ambulatoire est identique » à la prise en charge en hôpital
précise Christian Espagno. Il faut aussi, souligne Laurent El Ghozi, que la collectivité participe à la mise en
place des services à domicile indispensables.
Faire évoluer la démocratie sanitaire
La démocratie sanitaire demande, pour être effective, la prise en compte de l’avis de tous les acteurs de la
chaine de santé mais surtout des Patients-Usagers-Citoyens dans l’élaboration et la mise en oeuvre des
politiques de santé. La santé doit être prise en compte dans toutes les politiques publiques menées au niveau
national mais aussi local. La nouvelle loi devrait ainsi s’attacher, selon Laurent El Ghozi, à la mise en oeuvre de
la Stratégie Nationale de Santé, à la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé, à l’efficience
dans les ressources et à l’appropriation des nouvelles organisations, à tous les niveaux. Les instances de
gouvernance de cette démocratie, et notamment la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie (CRSA),
représentent un outil majeur de concertation des acteurs de santé et des représentants des usagers. L’ARS ne
doit pas constituer le seul acteur dans la contractualisation ni décider seule par exemple du périmètre et de
la composition du service territorial de santé au public. A cet égard, la loi ne précise aucunement l’importance
du rôle des élus locaux, responsables du bien-être des citoyens, ni ne développe les Contrats locaux de santé.
L’information provenant des instances locales de démocratie sanitaire doit être remontée dans une logique
bottom-up et comprise dans l’élaboration des décisions : pas de démocratie sans prise en compte de la
proximité.
Des enjeux de transversalité présents au sein de la notion de santé
Les enjeux de santé publique sont multiples. Au-delà de la seule amélioration du maillage de l’offre de soins
sur le territoire, il convient d’intégrer les facteurs environnementaux et sociaux influant sur la santé des
usagers. En effet, le soin ne constitue qu’un tiers de la santé ; pourtant le projet de Loi de Santé se focalise
uniquement sur ce sujet. La réduction des inégalités sociales et territoriales constitue un levier d’action
efficace pour la prise en compte de l’ensemble des facteurs déterminants de la santé et donc d’amélioration
de la qualité de vie de tous les usagers.
La problématique de l’enfance et du parcours éducatif en santé est ainsi primordiale, avec un réel besoin de
continuité dans le parcours de formation en santé de l’enfant. L’environnement scolaire dans lequel évolue
l’enfant doit intégrer cette notion de promotion en santé en associant tous les acteurs autour de l’enfant. La
loi devrait prendre en compte cette thématique.
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Intégrer le rôle de chacun des acteurs dont l’industrie
L’industrie pharmaceutique se trouve absente du projet de loi. Jean-Paul Ortiz souligne pourtant « son
évolution positive », notamment dans la prise en compte des réalités du territoire. L’amélioration des
conditions d’accès à la vaccination en France est ainsi citée comme domaine d’action bénéficiant de
l’expertise des producteurs de soin. Chaque acteur de la chaine de santé doit avoir sa place dans le parcours
de soins. Des réflexions partagées, indique Christian Espagno, sont en cours dans l’optique d’améliorer la
convention de partenariat entre l’ANAP et le Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales
(SNITEM), afin de valoriser l’implication d’une industrie contribuant aux améliorations de la prise en charge.
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Deuxième table ronde
« Promouvoir la modernité : Comment faire bon usage de l’innovation ? »
Intervenants
Giovanna MARSICO, Directeur de la plateforme Cancer Contribution et fondatrice de Patients&Web
Philippe BURNEL, Délégué à la Stratégie des Systèmes d'Information de Santé (DSSIS)
Guillaume CHARPENTIER, Président du Centre d’Études et de Recherches pour l’Intensification du Traitement
du Diabète (CERITD)
A titre de préambule, Alain CORVEZ, Directeur général adjoint de l’Agence Régionale de Santé Midi-Pyrénées,
nous fait part, via une note, des facteurs qui selon lui sont à prendre en compte pour allier innovations et
bon usage.
Pour Alain CORVEZ, il convient de s’intéresser à l’innovation à travers les trois axes que sont les marchés, le
service et le modèle économique. En effet, les marchés de l’innovation dans le domaine de la santé nous
semblent immenses. Nous pouvons par exemple penser à l’impression 3D se développant de plus en plus.
Cependant, il faut bien distinguer ce qui relève de l’offre et de la demande, et encore mieux, du besoin.
Nombres d’applications, de dispositifs ingénieux ou de thérapeutiques innovantes apparaissent chaque jour,
nourrissant des espoirs hélas pas toujours au rendez-vous. La technologie ne résume pas tout en matière
d’innovations : les organisations et les pratiques doivent être revisitées.
Ensuite, vient le service, qui invite à revoir les articulations entre les acteurs de santé, à optimiser leurs modes
d’intervention. C’est en cela que l’innovation prend toute sa substance, sur cette performance globale
attendue sur le parcours des patients, de la prévention jusqu’à la fin de vie : « l’avenir est au service ! ».
Enfin, le modèle économique doit être pris en compte ; il faut évaluer les coûts, non seulement sur les
dépenses mais aussi sur les résultats et notamment sur l’évolution d’indicateurs qualité pour le patient ou
l’usager.
« L’innovation n’est pas une charge supplémentaire, elle est une ambition, marque une confiance pour nous
les décideurs. Elle est aussi une nécessité, un espoir supplémentaire pour ceux qui attendent de nous. »
L’importance d’une innovation culturelle
L’innovation vise l’amélioration dans notre système de santé. Avec les évolutions sociétales actuelles, le
vieillissement de la population ou encore l’augmentation du nombre de maladies chroniques dans la
population générale, notre système de santé se doit d’être en adéquation avec ces problématiques. « Il en
découle naturellement une nécessité d’innovation en matière d’organisations, de politiques, mais aussi en
matière d’innovations culturelles » précise Giovanna Marsico. Le système de santé est encore aujourd’hui
trop médical, créé par des professionnels de santé et non lisible par l’ensemble des citoyens. Ces derniers,
qui souhaitent un système garantissant au mieux leur santé, doivent disposer des connaissances requises
pour appréhender de façon adéquate leur parcours de santé, voire leur parcours de soins. Ils doivent disposer
de la meilleure orientation possible, et plus encore, d’un bon accompagnement tout au long de leur vie. Audelà
de cette notion, il est aussi nécessaire de préciser qu’innovation ne signifie pas forcément transfert de
responsabilités. En matière de prévention, notamment, nous parlons beaucoup de risques individuels, de
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responsabilisation des personnes vis à vis des styles de vie. Faire de l’activité physique, contrôler son poids,
s’alimenter de façon équilibrée, réduire la consommation d’alcool, arrêter le tabac : des dictées qui
s’accompagnent volontiers de dispositifs innovants, comme le quantified self. Face à cela, on oublie que la
société elle-même produit des risques menaçant la santé de tous. Il faut donc innover en responsabilisant
non seulement les choix individuels mais aussi les politiques publiques. Et cette innovation ne pourra se faire
qu’avec les patients et les citoyens qui collaboreront à l’élaboration de la vision du futur de la santé.
Des exemples concrets en matière d’innovation
Le diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2, est l’archétype de la maladie chronique. L’innovation, interface
entre produit innovant et attitude de soins innovante, mise en place dans le cadre de cette maladie tend à
responsabiliser le patient ; « le patient doit être le professionnel de sa maladie » souligne Guillaume
Charpentier. Grâce à un dispositif reposant sur la présence du médecin « dans la poche » par l’intermédiaire
d’un smartphone et d’une application, le patient est ainsi en lien avec une équipe de soignants sous l’égide
d’un médecin ou d’un diabétologue.
Pour le diabète de type 1, le patient doit être à même de s’administrer la bonne dose d’insuline en fonction
de ces besoins (repas, activité physique…), ce qui nécessite un suivi régulier. Eviter une surdose responsable
d’hypoglycémie voire de comas, éviter un sous-dosage responsable à terme de complications liées à la
maladie (atteintes visuelles, rénales, cardiaques…) sont les enjeux majeurs de l’innovation. Le dispositif doit
pallier ces contraintes en aidant le patient à décider de son traitement, à être plus proche de ses soignants
en s’affranchissant de délais de consultations souvent très longs. Pour le diabète de type 2, la même
problématique se pose malgré tout. Le patient doit gérer plusieurs contraintes (activité physique, régime
alimentaire, médicaments…). Le médecin « dans la poche » est aussi une solution pour l’aide au patient,
permettant une triple aide motivationnelle, comportementale et médicamenteuse.
Il reste encore des domaines à développer : se diriger par exemple vers un système automatisé qui délivrerait
de façon autonome la bonne dose d’insuline au patient (c'est-à-dire un pancréas artificiel). Cependant,
l’innovation ne rime pas avec abandon de l’équipe soignante ; une vérification et un contrôle seront ainsi
toujours nécessaires pour assurer la sécurité du patient, mais une partie pourra être automatisée, laissant le
peu de temps libre de l’équipe soignante consacrée au soutien motivationnel du patient aux bons moments.
L’innovation, un domaine encadré
« Une innovation ne peut apparaitre sur le marché sans un cadre, un écosystème pour l’accueillir » introduit
Philippe Burnel. Pour organiser cet écosystème, trois points sont à mettre en exergue : l’orientation de
l’innovation, la fixation d’un cadre d’accueil et l’évaluation de l’innovation.
Au niveau de l’orientation de l’innovation, celle-ci doit répondre à un besoin. Il est important de prioriser les
actions pour que celles-ci répondent à une nécessité identifiée.
Ensuite, un cadre d’accueil doit être fixé. Cette notion qui peut apparaitre comme une contrainte est en fait
nécessaire à l’innovation pour qu’elle puisse trouver sa place dans nos organisations. Ce cadre est constitué
de règles juridiques, règles devant être l’expression sociale d’une préférence collective. Par exemple, une
innovation est élaborée dans le respect du droit des personnes. Mais aussi un certain nombre de standards
et de référentiels se doivent d’être respectés. Ces mesures sont par ailleurs demandées par les industriels,
définissant ainsi le cadre des innovations et assurant en même temps une certaine protection.
Enfin, ces innovations doivent être évaluées pour savoir si elles rendent bien le service attendu en matière
de santé. L’Mais l’évaluation a aussi une dimension économique qui se combine avec la précédente sous la
forme d’études coût-efficacité. Mais soulignons que si l’évaluation clinique a une dimension universelle,
extraterritoriale, il n’en va pas forcément de même de l’évaluation économique, plus dépendante de facteurs
locaux.
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Atelier n°1
« Créer les conditions de la confiance :
pour sortir de la culture du scandale sanitaire »
Atelier animé par Gérard Raymond, Secrétaire Général de la Fédération Française des Diabétiques
(AFD)
Une des problématiques actuelles se place dans la relation de confiance entre les différents acteurs de la
chaine de santé. Base de toute relation entre individus, des conditions de dialogue apaisées sur un champ de
travail en commun sont nécessaires. L’objectif de cet atelier était de susciter le débat, entre une quinzaine de
participants, autour de la relation existante, particulièrement entre les patients et les professionnels de santé
dans un contexte grandissant de crises sanitaires, comme l’affaire Médiator.
3 axes clés ont été développés afin de réfléchir aux pistes d’amélioration à prendre en compte pour créer des
conditions de confiance :
 le relationnel autour de connaissances partagées
 la communication autour des crises
 la judiciarisation des problèmes
Suite aux échanges entre les participants autour des axes d’amélioration cités ci-dessus, 6 propositions ont
finalement été retenues :
 favoriser la coopération entre les professionnels dans le cadre des formations initiale et continue
 développer des systèmes de communication entre les professionnels
 renforcer la pharmacovigilance par l’intermédiaire du rôle du pharmacien notamment lors du
renouvellement d’ordonnance
 mettre en place les conditions (reconnaissance, formation, etc.) permettant aux associations d’usagers
d’exercer leur mandat dans toutes les instances.
 renforcer la médiation sanitaire dans les projets de loi à venir
 recourir à la justice uniquement pour les cas extrêmes (actions de groupe, etc.)
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Atelier n°2
« Vers un hôpital dans l’ambulatoire »
Atelier animé par Alain Perez, Journaliste indépendant
Une des problématiques actuelles réside dans le développement des services ambulatoires en matière de
santé, tant pour l’accès aux soins que pour l’offre de soins. L’objectif de cet atelier était, autour d’une vingtaine
de participants, de réfléchir sur la vision que l’on a des services ambulatoires et de l’articulation que les
acteurs souhaitent voir être mise en place concernant le lien avec l’hôpital. Pour mémoire, dans le cas de la
chirurgie ambulatoire, le Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information (PMSI) de l’année 2012
affichait un taux national de recours de 40,8 %, très inférieur par rapport aux États-Unis (83 %), à la Grande-
Bretagne (79 %) ou à l’ensemble des pays nord européens (70 %).
Les 3 axes-clé décrits ci-dessous ont été abordés avec les participants de l’atelier afin de favoriser le passage
à un « hôpital ambulatoire » au service d’un système de santé efficient.
3 axes clés d’amélioration sont à prendre en compte pour développer l’hôpital en ambulatoire :
 préparer l’amont et préparer l’aval
 faire entrer la Ville dans l’hôpital à travers l’université, la faculté, la médecine de ville et les usagers
 permettre à l’innovation de fluidifier les modèles de prises en charge et les statuts (public/privé)
Les participants ont partagé un constat : pour bien orienter les dispositifs d’accompagnement des patients
quittant l’hôpital, la procédure qui entourera le patient importe le plus. Six propositions ont découlé des
échanges entre les participants :
 dans le champ du médico-social, mise en place d’une note de suivi pré-hospitalisation afin de préparer au
mieux la sortie de l’hôpital du patient
 introduction d’une personne référente pour chaque patient sortant de l’hôpital
 prévoir un dispositif en dehors de l’hôpital pour la fonction de la personne référente
 s’inspirer et généraliser le système « Prado » (sage-femme ou autre professionnel de santé pertinent à
domicile)
 sécuriser le retour à domicile pour favoriser l’acceptation de l’ambulatoire par le biais d’une note de suivi
ainsi que l’association éventuelle du pharmacien
 prendre en compte de la problématique des personnes isolées (ou dans une situation comparable) dans
la mise en place de l’ambulatoire
une création
14
Atelier n°3 :
« Repenser la formation de tous les acteurs »
Atelier animé par Corinne Bebin, Adjointe déléguée aux affaires sociales et à la santé à la Mairie de
Versailles et Vice-présidente du Centre Communal d’Action Sociales (CCAS)
Une des problématiques actuelles est la formation et l’information des différents acteurs de la chaine de
santé. Le partage d’information et les formations sanitaires, médico-sociales et sociales doivent être mis en
place pour les acteurs externes du champ restreint aux professionnels de santé, mais également pour tout
acteur concerné par la santé.
4 axes clés d’amélioration sont à prendre en compte pour implémenter une formation efficiente pour tous
les acteurs :
 l’évolution de la formation initiale des acteurs de santé
 la nécessité du caractère transversal de la formation
 la dispensation de la formation à tous les acteurs impliqués au sein de notre système de santé
 la reconnaissance académique de l’expérience acquise par des acteurs de terrain.
A la suite d’une heure d’échanges et de partages, cinq propositions ont émergé afin « d’instaurer le
changement au sein de la formation », certaines rejoignant les pistes de réflexion préparées en amont :
 inclure dans les formations initiale et continue, des acteurs du médico-social, des patients et des retours
d’expérience
 mettre en place des formations mixtes « théories et pratiques », afin de ne pas les opposer
 obtenir une reconnaissance académique de l’expérience du patient, à travers un possible diplôme la
sanctionnant
 valoriser les protocoles sur la base de l’expérience
 travailler à une gouvernance commune entre formation initiale et continue
 ouvrir la formation initiale à des modules autour du patient
une création
15
Atelier n°4 :
« Pour qu’émerge une culture de la prévention
et de l’accompagnement en santé »
Atelier animé par Fabrice Pilorgé, Chargé de l’accompagnement des militants de l’association AIDES
investis dans la démocratie en santé
Partie intégrante du pré-projet de Loi de Santé présenté le 19 juin dernier par la Ministre des Affaires Sociales,
de la Santé et du Droit des femmes, la notion de culture de la prévention a été abordée au cours d’un atelier
réunissant une vingtaine de participants. Chacun d’entre eux a dû énoncer une phrase sur le sujet, débattre
des plus pertinentes afin de mettre en avant quelques propositions « pour qu’émerge une culture de la
prévention et de l’accompagnement en santé ».
3 axes clés d’amélioration sont à prendre en compte pour développer la prévention et l’accompagnement en
santé :
 l’intégration de l’éducation à la santé pour tous, dès le plus jeune âge dans le cursus scolaire
 le développement de dispositifs innovants d’accompagnement : le droit à l’accompagnement et les outils
de sa mise en oeuvre
 les place et les responsabilités des acteurs dans la programmation, l’élaboration et la mise en oeuvre de
projets de préventions à l’échelle infra territorial : médecins, soignants, autres acteurs en santé, ARS mais
aussi les élus locaux etc…
A la suite d’une heure d’échanges et de partages, cinq propositions se sont distinguées « pour qu’émerge une
culture de la prévention et de l’accompagnement en santé », certaines rejoignant les pistes de réflexion
préparées en amont :
 promouvoir le rôle de l’ensemble des acteurs, des élus locaux, des acteurs économiques en santé et le
rôle des employeurs
 développer l’éducation et la promotion à la sante dès le plus jeune âge et prendre en charge les troubles
de l’enfant précocement
 réduire les inégalités de façon globale en appliquant des politiques de discriminations positives graduées,
tout en accompagnant les populations à risque
 promouvoir la santé avec des actions sur les déterminants non sanitaires
 mettre en place au niveau local une Commission de Coordination des politiques publiques et des actions
privées concourant à la prévention et à la promotion de la santé.
une création
16
Le regard du Grand Témoin
Annie PODEUR, Secrétaire Générale du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE)
Il est essentiel de rappeler avant toute chose le contexte qui entoure la prochaine Loi de Santé (publique)
avant d’exprimer une position sur ses tenants et aboutissants. Dans un premier temps, le mouvement était
déjà finalement en marche avec la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’Hôpital et relative aux Patients,
à la Santé et aux Territoires, dite loi « HPST ». Dans un second temps, la loi doit éviter autant que possible
d’être « bavarde ». A titre d’information, la loi HPST contenait près de 40 articles au moment de son passage
en Conseil en ministres pour finir à 70 articles après les débats parlementaires. Aujourd’hui, une chose
apparaît comme marquante : « chaque dépêche publiée sur la prochaine Loi de Santé est centrée sur la
contestation d’un acteur en particulier, sur un point bien spécifique ».
Les enjeux de la Loi de Santé (publique) par rapport à la Loi HPST
Il est rappelé que les dispositions telles qu’elles sont connues à ce jour du projet de Loi de Santé sont très
proches de la loi HPST en ce qui concerne la structuration des titres. Dès 2012, alors que la Loi de Santé était
attendue pour cette période, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) avait émis un avis sur
la prochaine Loi de Santé. Le CESE avait alors exprimé son souhait de voir aboutir un contrat social qui ferait
une large place à la prévention, et cela dans l’esprit de loi. Dans cette perspective, un contrat social en matière
de santé ne saurait se résumer à une simple approche qui soit comptable et budgétaire en ayant dans le
viseur l’Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie (ONDAM). Au contraire, l’idée serait de passer
à un objectif de dépenses de l’Assurance Maladie qui soit régional.
Dans la prochaine Loi de Santé, il devrait être fait une large place à l’innovation en guise de prévention afin
d’éviter qu’une prise en charge, parce que non anticipée, ne devienne lourde et ce tant pour le patient que
pour le professionnel de la santé. L’innovation passe aussi par une meilleure représentation des usagers : « la
démocratie sanitaire n’est acceptée que du bout des lèvres à ce jour ». Enfin, la reconnaissance du rôle des
citoyens et des usagers passe par le respect du malade. C’est finalement l’idée que les professionnels de santé
sont des accompagnateurs et pas uniquement des sachants.
Penser les « sauts technologiques »
Il est impératif de savoir jusqu’où les sauts technologiques liés à l’innovation peuvent aller. Les questions
doivent avant toute chose se traiter sur le terrain, et ce tout en comportant une connotation existentielle.
L’idée faussement exacte qui considère que l’innovation est toujours un vecteur de coûts plus élevés continue
de perdurer alors que les thérapies ciblées dans le cancer démontrent précisément l’inverse. Il convient
d’aboutir à une réflexion qui passe par une vraie prise en charge des patients tout en luttant contre les
inégalités d’accès qui sont trop souvent sociales, économiques et environnementales.
Les orientations préconisées par le CESE
S’il est une thématique régulièrement de retour sur le devant de la scène en matière de santé, c’est bien la
mise en place du secteur dans la santé mentale. L’ambulatoire vient à cet égard reprendre toute sa place.
Malgré tout, une prise en charge dans la santé mentale, qui serait amenée à être lourde, ne pourrait
une création
17
difficilement être envisagée sous le seul angle du secteur. Le décloisonnement doit jouer à plein régime.
Pour créer la confiance, il convient de « laisser vivre les choses ». Cela passe notamment par l’expérimentation
et l’assouplissement nécessaire de cette dernière. On peut aisément imaginer et proposer que les régions
puissent disposer d’un pouvoir réglementaire pour la mise en oeuvre des dispositions nationales, sans pour
autant se substituer au niveau national.
En plus de cet élargissement de l’expérimentation, les procédures d’agrément des innovations doivent être
simplifiées dans la mesure du possible : il n’est pas acceptable que des mois d’attente soient nécessaires pour
des protocoles visant à répondre aux besoins des patients.
Au fond, l’idée est que « nous puissions faire en sorte que notre capacité à faire bouger les choses reste du
génie humain et ne conduise pas à perdre notre humanité ».
une création
18
Prix du Public 2013 : Que sont-ils devenus ?
En 2013, pour la seconde fois, les Etats Généraux de la Santé en Régions ont mis en place le Prix du Public,
pour récompenser et mettre en avant les projets les plus innovants, choisis par les participants parmi
l’ensemble des posters.
D’années en années, ces projets nés de l’action conjuguée d’acteurs de terrain évoluent, progressent et se
développent. Nous avons souhaité suivre plus particulièrement les 5 projets choisis par le public lors des Etats
Généraux de la Santé en Régions de 2013. Comment ont-ils évolués ? Le projet a-t-il changé ? Des difficultés
ont-elles été rencontrées ? Que sont-ils devenus ?
N°1 : Poster 47 « Maladies Chroniques et Territoires », présenté par Sanofi-Aventis France :
Dans une démarche de promotion de la santé, Sanofi-Aventis France a développé des actions de santé au
coeur des territoires. Projets qui impliquent 7580 patients et 3317 professionnels de santé. Ces projets, qui
concernent les maladies chroniques, portent sur le parcours de soins du patient, la coordination entre
l’hôpital et la ville ou encore l’information et l’éducation thérapeutique. Sur les 15 projets présentés, 13 se
poursuivent et un a été instauré en région Rhône-Alpes concernant le dépistage et la prise en charge de
proximité du diabète.
N°2 : Poster 10 « Diabète : Cause Nationale », présenté par la Fédération des Associations de Diabétiques de
Bourgogne :
Suite aux Etats Généraux de la Santé en Régions de 2013, la Fédération des Associations de Diabétiques de
Bourgogne a organisé le 16 novembre 2013 son colloque annuel « vivre avec son diabète » à Saulieu. Un
événement qui nécessite un an de préparation et qui a mobilisé nombre de personnes dont 480 visiteurs, 18
bénévoles, 6 diabétologues-endocrinologues. Cette journée n’a pas pu être reconduite pour 2014, suite au
refus de label délivré par ministère de la santé, ne plaçant de fait pas le diabète comme priorité de santé
publique. Néanmoins, l’AFD compte se remobiliser pour 2015.
N°3 : Poster 28 « Communiquer avec la personne porteuse du syndrome d’Angelman », à l’initiative de
l’Association France du Syndrome d’Angelman (AFSA) :
L’AFSA a réalisé un court film sur l’évolution de son projet, vous pouvez le visionner sur le site des Etats
Généraux de la Santé en Régions www.etatsgenerauxsanteregions.fr ainsi que sur la chaîne Youtube de nile.
N°4 : Poster 73 « L’intimité du patient: une démarche de bientraitance », par l’Institut de Cancérologie de
l’Ouest-ICO :
Dans le cadre de cette démarche de bientraitance, l’ICO a démarré en juin 2014 la construction d’un patio
pour l’intimité de ses patients. Ce patio sera l’espace dédié à l’entourage, aux patients, aux animaux de
compagnies et aux soignants accompagnants. Sa construction se poursuivra par l’aménagement intérieur de
l’espace dès décembre 2014, puis par l’aménagement extérieur en mai 2015.
N°5 : Poster 57 « Le forum citoyen », mis en place par le CHU d’Angers :
Malheureusement, nous n’avons, à ce jour, pas encore d’éléments quant à l’évolution de ce projet.
une création
19
Prix du Public 2014
« Les territoires de santé : terreau d’innovation »
Les débats et les tables rondes ont souvent rappelé la nécessité de donner la parole aux patients et de laisser
aux idées des acteurs de terrain la liberté de s’exprimer. La cinquantaine de posters exposés dans le dortoir
de l'Abbaye de Fontenay étaient autant d'illustrations de l'imagination des acteurs de terrain et du rôle
prépondérant qu'ils doivent jouer dans l'évolution du système de santé.
Une forte mobilisation
Les posters, éléments majeurs des États Généraux de la Santé en Régions, ont présenté des projets et
réalisations concrètes apportant des solutions locales et efficaces à diverses formes de prises en charge.
Cette année, 49 posters ont répondu à notre appel, de tous types et de toutes les régions. Ils ont pu être
présentés par leurs promoteurs durant ce moment d'échange.
Chaque participant était invité à voter pour les projets les plus singuliers ou innovants. La mobilisation a été
forte et 5 projets ont été particulièrement plébiscités :
 1er : Poster N°22 : Femmes et VIH, Entre tabous, aspirations et ostracisme, présenté par Abbvie
 2ème : Poster N°34 : Les Appartements de Coordination Thérapeutiques, porté par Diagonale IDF
 3ème : Poster N°35 : Impression 3D en chirurgie maxillo-faciale, à l’initiative de l’UFR des Sciences de Santé
de Bourgogne
 4ème : Poster N°40 : Le réseau social patients maladies rares, présenté par Maladies Rares Info Services
 5ème : Poster N°4 : L’enfant@l’hopital, mis en place par l’association l’enfant à l’hôpital
Ces 5 projets seront présentés lors de la prochaine édition des Etats Généraux de la Santé en Régions,
dans la rubrique « Que sont-ils devenus ? ».




CONTACT
Olivier Mariotte
nile
65 rue Galande
75005 Paris
Tél : +33 (0)1 40 46 78 00
Mob : +33 (0)6 07 94 61 73

Découvrez le blog de nile en suivant le lien http://loeildenile.eu
Consultez le site de nile  www.nile-consulting.eu

En 2014,    soutient   

Émanation du mouvement des associations de malades, Maladies Rares Info Services est le service d’information et de soutien sur les maladies rares. Il offre une gamme complète de services (téléphone, mail, ch@t, Forum maladies rares…) et s’appuie sur une équipe professionnelle d’experts. C’est le 1er service d’information en santé à être certifié conforme à une norme qualité (ISO 9001). Maladies Rares Info Services a également mis en place l’Observatoire des maladies rares : www.maladiesraresinfo.org


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MINE D'INFOS: Coûts de gestion mutualistes: le vrai du faux

MINE D'INFOS: Coûts de gestion mutualistes: le vrai du faux: Coûts de gestion mutualistes  de l’assurance maladie obligatoire des fonctionnaires QU'EN EST-IL VRAIMENT? Combattre les idées f...

jeudi 22 janvier 2015

MINE D'INFOS: Coûts de gestion mutualistes: le vrai du faux

MINE D'INFOS: Coûts de gestion mutualistes: le vrai du faux: Coûts de gestion mutualistes QU'EN EST-IL VRAIMENT? Combattre les idées fausses en 10 questions / réponses Les coûts de gestion...

Coûts de gestion mutualistes: le vrai du faux

Coûts de gestion mutualistes
 de l’assurance maladie obligatoire des fonctionnaires
QU'EN EST-IL VRAIMENT?

Combattre les idées fausses en 10 questions / réponses
Les coûts de gestion mutualistes
de l’assurance maladie obligatoire des fonctionnaires

Suite à la publication du rapport conjoint IGAS/IGF sur les coûts de gestion de l’assurance maladie qui, pour mémoire, planifie la fin de la gestion mutualiste des fonctionnaires, la Mutualité Fonction Publique s’est exprimée par voie de communiqué de presse le 23 décembre dernier, contestant les conclusions du rapport jugées pour le moins contradictoires et trop hâtives.
Pour rétablir la vérité sur la gestion du régime obligatoire (RO) d’assurance maladie par les mutuelles de fonctionnaires, la MFP répond à 10 questions clés pour en finir avec les idées reçues !

Pourquoi les mutuelles sont-elles gestionnaires du régime obligatoire des agents publics ?
Vrai / Faux
Pour preuves …
- 1 -

La gestion du RO des fonctionnaires par leur mutuelle serait une « anomalie »
Faux
Il s’agit d’une décision historique et non d’une « anomalie » : précurseurs et bien avant 1945, les fonctionnaires se sont regroupés via les « assurances sociales » pour organiser leur protection sociale compte tenu des obligations professionnelles liées à leur statut.
En 1945, lors de la mise en place de la « Sécurité sociale pour tous », les fonctionnaires ont conservé un régime particulier d’assurances sociales, au sein du Régime Général, géré par les mutuelles de la fonction publique, à l’instar des caisses primaires pour les salariés de droit privé.
Cette spécificité a ensuite été entérinée par la loi Morice de 1947 relative à l’institution d’un régime de sécurité sociale pour les fonctionnaires.


Les mutuelles de fonctionnaires sont-elles reconnues comme étant des gestionnaires de qualité et efficients ?
Vrai / Faux
Pour preuves …
- 2 -

Les mutuelles de fonctionnaires apportent une plus-value à la gestion du RO des agents publics
Vrai
Les mutuelles de fonctionnaires, organisées en filières professionnelles, assurent une gestion répondant au mieux aux besoins spécifiques de la population couverte.
Les dirigeants mutualistes sont eux-mêmes des fonctionnaires, renforçant ainsi l’attachement identitaire des assurés mutualistes à leur mutuelle.
Les mutuelles de fonctionnaires gèrent à la fois le RO et le RC, ce qui offre des avantages aux bénéficiaires concernés :
- Alors que tous les observateurs sont unanimes pour pointer l’importance de la prévention et de la gestion du risque dans le coût des soins de santé, l’IGAS et l’IGF1 soulignent que « les mutuelles sont (…) en mesure d’avoir une vision complète des consommations de soins de leurs adhérents et pourraient proposer une gestion du risque ou de la prévention mieux ciblée ».
Cela leur permet d’accompagner, de manière plus efficace, leurs bénéficiaires dans leur parcours de soins, mais également de pouvoir mener des études exclusives sur l’évolution du reste à charge réel de leurs bénéficiaires.
- Au surplus, à travers cette politique de gestion du risque et de prévention ciblée, au travers des réseaux qu’elles ont développés, les mutuelles génèrent une baisse des frais de soins de santé et donc des coûts de gestion.
- Enfin, les mutuelles de fonctionnaires facilitent l’identification des relevés de prestations et des remboursements pour les adhérents grâce au « guichet unique ».
- 3 -

Les mutuelles de fonctionnaires gèrent moins bien le RO que les Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM)
Faux
Les Contrats Pluriannuels de Gestion que les mutuelles signent avec l’Assurance Maladie sont garants de la bonne qualité du service rendu par les mutuelles à leurs bénéficiaires grâce à un système de bonus/malus appliqué à des indicateurs de qualité de gestion effectuée (indicateurs de performance, de contrôle et de qualité du service rendu). La CNAMTS constate et reconnait cette qualité de gestion car les résultats obtenus par les mutuelles de fonctionnaires leur ont permis d’obtenir une majoration de leurs remises de gestion.
De plus, les audits réguliers menés par les CPAM sont très satisfaisants. Ils démontrent que les mutuelles de la fonction publique gèrent le RO en maîtrisant les risques liés aux opérations financières qu’elles réalisent. Elles contribuent ainsi à la certification des comptes de la branche maladie par la Cour des comptes.
Enfin, les (r)évolutions technologiques connues ces dernières années ont permis des améliorations significatives de l’efficience de la gestion du RO, pour tous les gestionnaires, au prix d’investissements considérables. Mais à la différence de certains gestionnaires, les mutuelles de fonctionnaires ont pris en charge une grande partie de ces coûts sur leurs fonds propres.
1 Rapport IGAS/IGF daté de septembre 2013 sur les coûts de gestion de l’assurance maladie - Annexe III – page 13

La gestion mutualiste du RO des agents publics coûte-t-elle trop cher ?
Vrai / Faux
Pour preuves …
- 4 -

La gestion combinée du RO et du RC coûte moins cher
Vrai
L’IGF et l’IGAS2 indiquent que « en termes de coûts, les données (…) montrent une gestion combinée du RO et du RC moins coûteuse que les gestions distinctes ».
- 5 -

La rémunération des mutuelles de fonctionnaires pour mener cette gestion coûte très cher à la collectivité
Faux
La gestion du RO par les organismes tiers est rétribuée par les remises de gestion, négociées tous les 4 ans, calculées en référence au coût de gestion moyen constaté par l’ensemble des CPAM. Comme l’indiquent l’IGAS et l’IGF3, cette rétribution n’a pas cessé de décroitre depuis 2005 (-11,6% depuis entre 2005 et 2011), cette baisse démontrant par là-même les importants gains de productivité réalisés par les mutuelles.
- 6 -

Les mutuelles de fonctionnaires se font de la marge sur cette activité
Faux
A l’instar des CPAM, les mutuelles ont sans cesse diminué leurs coûts de gestion. Si leur efficience est au moins aussi élevée que celle des CPAM, certains de leurs investissements, notamment informatiques, n’entrent pas dans le périmètre des remises de gestion. De fait, ces remises de gestion couvrent à peine les investissements des mutuelles de fonctionnaires qui, par conséquent, n’engrangent aucun bénéfice sur les sommes versées.
- 7 -

La gestion des mutuelles de fonctionnaires est efficiente car elles ont su rationaliser leur réseau de gestion
Vrai
Depuis la seconde moitié des années 2000, les mutuelles gestionnaires du RO ont entrepris des actions de rationalisation de leur réseau avec la création de centres de traitement spécialisés plus performants et donc plus efficients : affiliation, accueil physique et téléphonique ; traitement des feuilles de soins et remboursement ; réorganisation des centres de gestion.
Le niveau de maîtrise des risques par les mutuelles de fonctionnaires est reconnu par la CNAMTS (résultats des plans maîtrise socle (PMS) supérieurs à 80 % pour toutes les mutuelles gestionnaires).
2 Annexe III – pages 13 et suivantes du rapport cité supra
3 Annexe III – pages 5 et suivantes du rapport cité supra
Et si la gestion mutualiste du RO était assurée par les CPAM ?
Vrai / Faux
Pour preuves …
- 8 -

Les Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM) sont en capacité d’absorber la gestion de quelque 6 millions d’agents publics
Faux
L’intégration de la gestion des fonctionnaires par les CPAM équivaut à l’absorption de quelque 10 % de la population actuellement gérée par elles.
Cette hausse d’activité très conséquente pour les CPAM nécessiterait pour le moins :
o l’intégration concomitante du personnel salarié dédié au RO des mutuelles : les CPAM, d’ores et déjà saturées et en effectifs réduits par plus de 5 années de RGPP/MAP, ne seraient pas en mesure, à effectif constant, d’y faire face (un parallèle peut être fait avec la réalité des CAF obligées de fermer leur accueil pour liquider le stock de dossiers ou des CARSAT en retard sur la liquidation des droits à la retraite avec toutes les conséquences sur le plan social…). En outre, les difficultés rencontrées lors de l’intégration de la CAMIEG4 ou au niveau du RSI illustrent parfaitement les difficultés auxquelles se heurteraient les CPAM ;
o l’adaptation des moyens et des outils de gestion de l’Assurance Maladie, ces derniers ayant aujourd’hui atteint leurs limites.
- 9 -

La gestion du RO par les Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM) permettrait d’économiser 142 millions d’euros de fonds publics
Faux
Comment ? Si les CPAM reprennent les salariés des mutuelles, où sont les économies ?
En outre, aujourd’hui, les mutuelles sont rémunérées via les remises de gestion sur la base du coût moyen observé dans les CPAM. Il n’est pas certain que l’intégration de 6 millions d’assurés supplémentaires dans le réseau des CPAM se fasse à coûts constants pour lesdites CPAM. Or, si le coût moyen des CPAM augmente, alors ce nouveau coût de gestion risque fort de dépasser le montant des remises de gestion, pour une qualité de services rendus, au moins dans un premier temps, moindre.
De plus, selon les calculs des mutuelles de fonctionnaires, si l’ensemble des CPAM était rémunéré sur la base des fonds accordés aux mutuelles de fonctionnaires pour la gestion du RO, cela génèrerait quelque 240 millions d’euros d’économies à la collectivité.
- 10 -

Les agents publics sont attachés à la gestion de leur RO par leur mutuelle
Vrai
Selon l’enquête TNS Sofres de 2011, 89% des adhérents mutualistes fonctionnaires plébiscitent la gestion de leur RO par leur mutuelle et 86 % se déclarent attachés à leur régime particulier d’assurance maladie et à sa gestion par leur mutuelle (résultats affichés par l’IGAS et l’IGF5).
4 Caisse d'Assurance Maladie des Industries Électriques et Gazières
5 Annexe III – page 13 du rapport cité supra
Le système actuel, reposant sur plusieurs opérateurs gestionnaires du RO d’assurance maladie qui travaillent en coopération constante, conduit à une saine émulation, qui ne peut qu’être bénéfique à tous.
La préconisation de l’IGAS et de l’IGF d’aboutir, à terme, à la concentration des acteurs autour de seulement deux opérateurs évince ce bénéfice. Les situations oligopolistiques n’ont, au surplus, pas fait la preuve de leur efficience.
Les mutuelles de fonctionnaires sont des militantes de la protection sociale obligatoire et agissent comme des partenaires actifs des Caisses d’Assurance Maladie, avec lesquelles elles travaillent à améliorer le service social rendu aux adhérents et assurés sociaux.


A propos de …
La Mutualité Fonction Publique - présidée par Serge BRICHET - regroupe aujourd’hui 23 mutuelles ou unions de mutuelles professionnelles relevant des Livres II et III du Code de la Mutualité, issues des trois fonctions publiques. En 2014, les mutuelles de la Fonction publique, réunies au sein de la MFP, représentent :
• au titre du régime obligatoire : 5 millions d’assurés et ayants-droit, et 6 milliards d’euros par an de prestations versées.
• au titre du régime complémentaire : 4 millions d’adhérents actifs et retraités, et 6,5 millions de personnes protégées ; 3,6 milliards de cotisations encaissées (vie et non vie) ; plus de 3 milliards de prestations servies (vie et non vie).

Contact : Laurence Tribillac au 01 44 10 87 22 / laurence.tribillac@mfp.fr

MINE D'INFOS: 1er colloque du Groupe Istya

MINE D'INFOS: 1er colloque du Groupe Istya: Le 28 novembre dernier, le groupe Istya a organisé une journée de colloque autour de la prévention et de l’accompagnement des déficiences a...

1er colloque du Groupe Istya


Le 28 novembre dernier, le groupe Istya a organisé une journée de colloque autour de la prévention et de l’accompagnement des déficiences auditives et visuelles.


Une quinzaine de professionnels partenaires ont débattu lors de tables
rondes et débats animés par journaliste spécialisé.
Les mutuelles du groupe Istya et leurs partenaires ont ainsi mené une réflexion commune sur la place des mutuelles face à la déficience sensorielle, les enjeux, les  les modes de financement personnalisés, les accompagnements humains…


Une journée d’échanges et de témoignages riche en idées et pistes d’actions nationales ou locales.

mardi 20 janvier 2015

PASS – Lettre d’information n°5 – Janvier 2015

« L’équipe du PASS est heureuse de vous présenter ses meilleurs vœux pour la nouvelle année. Que 2015 voit les mutuelles Africaines prendre toute leur place dans le développement des couvertures santé universelles ».
Prisca SAHIRY, Mathilde TOURE, Jean-Philippe HUCHET

M. SORO MAMADOU,

Président du Conseil d’Administration de la MUGEF-CI
PRESIDENT DU BUREAU REGIONAL DE L’UNION AFRICAINE DE LA MUTUALITE (UAM)

Précédemment Secrétaire Général du Syndicat National des Enseignants du Secondaire de Côte d’Ivoire (SYNESCI), Monsieur Soro Mamadou dirige depuis quelques années la Centrale Syndicale Humanisme (CSH), une des plus grandes centrales syndicales de Côte d’Ivoire. 

Diplômé de l’Ecole Normale Supérieur (ENS) d’Abidjan, Monsieur SORO est également titulaire d’un Master en Gestion des Entreprises option Ressources Humaines. Son engagement pour le progrès social lui permettra d’accéder en 2013 à la tête du Conseil d'Administration de la Mutuelle Générale des Fonctionnaires de Côte d'Ivoire (MUGEF-CI).

L’UNION AFRICAINE DE LA MUTUALITE (UAM) A ABIDJAN LE 16 & 17 DECEMBRE 14 – CÔTE D’IVOIRE

REUNION DES INSTANCES DE L’UAM
Le Bureau et le Comité Directeur de l’UAM se sont réunis en assises durant deux journées à Abidjan.

Depuis plus d’un an l’UAM réfléchissait à la création de Bureaux régionaux afin de dynamiser l’action mutualiste en Afrique. Et c’est à l’unanimité qu’a été décidée la création d’un premier Bureau régional de l’UAM pour les 15 pays d’Afrique de l’Ouest. Ce Bureau a son siège à Abidjan.


3e REUNION ANNUELLE DU PARTENARIAT DE OUAGADOUGOU – 18 & 19 DECEMBRE À PARIS

Le partenariat de Ouagadougou reconnait la nécessité d’investir dans la planification familiale en Afrique de l’Ouest Francophone. L’aspiration des 9 pays membres est de permettre à 1 million de femmes supplémentaires de bénéficier d’une méthode contraceptive moderne d’ici à 2015. A un an de cette échéance s’est donc tenue sa 3e réunion annuelle à Paris, faisant suite à celle de Dakar en 2011 et d’Addis-Abeba en 2013.

SIGNATURE DE LA CONVENTION CADRE POUR LA CREATION D’UNE MUTUELLE DE L’EDUCATION PAR LE MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE EN DECEMBRE 2014 - BURKINA FASO


Le Ministre burkinabè de la Fonction Publique a signé fin décembre la convention cadre portant sur la mise en place d’une mutuelle pour le personnel de l’éducation du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation.
Cette signature, intervenant quelques semaines à peine après la nomination du Ministre suite aux turbulences fin octobre 14, montre l’importance que le Gouvernement burkinabè accorde à la mise en place d’une assurance maladie universelle sur base de mutuelles.

RENCONTRE AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT (AFD) & PASS LE 10 DECEMBRE 14 – ABIDJAN / CÔTE D’IVOIRE

A l’occasion du déplacement en Côte d’Ivoire de responsables de l’AFD, PASS a rencontré Mme Julie Baron, Responsable de Projets à la Division Santé et Protection Sociale de l’agence.

Découvrez le PASS à travers un reportage télé réalisé et diffusé sur « UBIZNEWS », qui est une chaîne panafricaine jeune et dynamique.
PASS est le programme d’appui aux stratégies mutualistes de santé. Il accompagne les acteurs mutualistes des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine. L’objectif ? Renforcer le mouvement mutualiste dans la région afin qu’il prenne une place prépondérante dans les développements actuels des socles de protection sociale. Véritable assistance à maîtrise d’ouvrage, PASS permet l’établissement de partenariats techniques, économiques et financiers entre acteurs mutualistes africains et français. Il participe également à la mise en place du premier bureau de liaison de l’Union Africaine de la Mutualité.

Ce programme est initié et conduit par : Fnmf, Mgen, Mgefi, Mnt, Matmut, Casden.
Il est soutenu au plan international par l’AISS, l’AIM et l’ICMIF, et au plan français par la MSA.

Pour plus de renseignements :

www.pass-mut.org

Immeuble « Les Arcades »
Avenue Franchet d’Esperey, le Plateau
01 BP 4080 Abidjan 01
Abidjan – Côte d’Ivoire
Mail : jph.pass@gmail.com

NDLR: MGEFI et Projet PASS

Photo souvenir
 du jour de la signature de l'accord de Partenariat

MINE D'INFOS: Grippe: quand ça veut pas....

MINE D'INFOS: Grippe: quand ça veut pas....: ED ITO Grippe : quand ça veut pas… Le malaise et la fièvre dont le pays a souffert ces deux dernières semaines étaient trop sér...

Grippe: quand ça veut pas....


EDITO
Grippe : quand ça veut pas…
Le malaise et la fièvre dont le pays a souffert ces deux dernières semaines étaient trop sérieux pour ne pas masquer ceux dont la grippe commence tout juste à nous affecter. Il est vrai que, jusqu'ici, la pathologie saisonnière s'était montrée discrète et conciliante, même au cœur des foules qui défilaient dans nos rues, partageant heureusement davantage de valeurs républicaines que de miasmes viraux.
Même s'il faut espérer que la préoccupation nationale se concentrera dans les jours qui viennent sur la montée de la grippe et non sur celle de l'intégrisme, il n'est pas inutile de s'inquiéter de l'indifférence croissante qui nous gagne face à ce risque épidémique.
En réalité, depuis l'hiver 2009/2010 qui avait surtout démontré l'inutilité de la bombe à neutrons dans la guerre contre les diptères, la bataille anti-grippale tend sans cesse vers la Bérézina. En moins de cinq ans, le taux de couverture vaccinale est passé de 60% à moins de 50% et la campagne 2014 – 2015 ne s'annonce pas plus glorieuse.
Il faut dire que, décidément, ce vaccin à le mauvais œil. Déjà jugé moyennement performant en temps normal avec 60% d'efficacité, le cru de cette année devrait se révéler particulièrement décevant en raison de la mutation de sa souche dominante [H3N2] qui est aussi, pas de chance, la plus virulente.
Avec une protection estimée à 23%, le vaccin anti-grippe est mal parti, d'autant que les populations sur lesquelles il fonctionne le mieux sont jeunes et en bonne santé…
Le travail des autorités sanitaires n'est décidément pas facile : allez donc faire la promotion d'un vaccin qui n'est efficace que sur ceux qui en ont le moins besoin !
Jacques DRAUSSIN

ACTUEXPRESS
Amiante: toujours des victimes par milliers
Un numéro spécial du BEH le confirme
Le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire de cette semaine est consacré aux conséquences sanitaires de l'amiante >>
Cancer du col: une campagne pour le frottis
4 femmes sur 10 n'y ont pas recours
"Tous les 3 ans, un frottis, vous avez tout compris"... au message adressé par l'INCa dans sa campagne >>
Prévention : l'affaire de 16 millions de vie
L'OMS a fait ses comptes
Selon l'OMS, des politiques de prévention bien menées pourraient sauver chaque année 16 millions de vies >>
: la hausse était bidon
Pas d'envolée post attentats
Contrairement à ce qu'affirmait Celtipharm, les ventes d'anxiolytiques sont restées stables >>
Grève des médecins : le bras de fer politique
Marisol Touraine est très isolée sur ce dossier
Les médecins ne désarment pas et envisagent une nouvelle fermeture de leurs cabinets >>
Wifi gratuit dans les hôpitaux de Paris
La révolution numérique est en marche
Martin Hirsch entend mettre à la pointe els hôpitaux de l'AP-HP >>
IVG: un meilleur accès
Des mesures nouvelles annoncées
Marisol Touraine veut améliorer l'accès à l'avortement >>
Coeur bioprothéitique et cellules souches
Un coeur artificiel et un coeur réparé
Un opéré qui revit grâce au cœur Carmat, une opérée qui revit grâce à des cellules souches embryonnaires >>


Rédaction: Jacques DRAUSSIN jacques.draussin@biensur-sante.com
Publicité : Laurence LANSAC laurence@biensur-sante.com

MINE D'INFOS: Floriège d'articles offert par Gérard Bieth

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MINE D'INFOS: IMAGINEZ VOTRE SITE WEB EN 3D: La 3D une idée de génie pour valoriser ses produits....   Et si demain vous présentiez vos documents sur votre site web, en 3D temps ...

IMAGINEZ VOTRE SITE WEB EN 3D


La 3D une idée de génie pour valoriser ses produits....


Et si demain vous présentiez vos documents sur votre site web, en 3D temps réel et interactive .


Ce nouvel outil marketing qui valorise l'image des sociétés est un atout pour ses commerciaux.


Basée sur les tous derniers standards du Web 3d, cette approche innovante permet une visualisation sur tout type de support, via tout type de navigateur et sans installation de plug-in.


Présentation des dernières réalisations qui vous permettront de vous faire une idée:




Plus d'exemples sur le site : http://www.cyber3d.fr




De plus, afin de calculer le ROI et l'impact (bien évidemment positif) de la mise en place de ces nouveaux outils, le pôle Conseil et études de la société réalise des études d'e-réputation (http://www.vsde.fr)

lundi 19 janvier 2015

MINE D'INFOS: La compagnie ACM Ballet offre une parenthèse encha...

MINE D'INFOS: La compagnie ACM Ballet offre une parenthèse encha...: Une parenthèse dansée avec la compagnie ACM Ballet Première tournée 2015 en gériatrie - CHU de Toulouse Du 26 au 29 janvier, une équip...

La compagnie ACM Ballet offre une parenthèse enchantée aux patients du CHU de Toulouse

Une parenthèse dansée avec la compagnie ACM Ballet
Première tournée 2015 en gériatrie - CHU de Toulouse

Du 26 au 29 janvier, une équipe de quatre danseurs de la compagnie ACM Ballet se produira dans les unités de gériatrie,
à la rencontre de chacun, pour le plaisir de tous.
Grâce au soutien de Martine Martinel, députée de la 4ème circonscription de Haute-Garonne.
Ces spectacles sont réservés aux patients, à leurs proches, aux personnels du pôle gériatrie-gérontopôle du CHU de Toulouse et aux partenaires du projet culturel du gérontopôle.


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La Sécurité sociale

La CADES aura effacé 96,7 milliards d'euros de dette sociale fin 2014

Le président du Conseil d'Administration de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES), Patrice Ract Madoux, a présenté à la presse le 13 janvier le bilan des émissions réalisées en 2014, les nouvelles mesures votées en fin d'année dernière par le Parlement et le programme de financement prévu pour 2015.


En 2014, la CADES a levé 18,2 milliards d'euros à moyen et long-terme auprès des investisseurs internationaux. Les banques centrales se sont taillées la part du lion avec 53 % du plan d'émission. Le poids des investisseurs asiatiques Japonais et Chinois lors des émissions de dette de la Cades est passé de 18 % en 2013 à 46 % l'an dernier. Bénéficiant d'un marché extrêmement dynamique et à la recherche d'actifs de qualité, la caisse a été en mesure de réaliser des émissions parmi les plus importantes de son histoire (au total 14 emprunts dont 11,6 milliards d'euros libellés en euros et 6,6 milliards d'euros libellés en devises étrangères). Elle a ainsi amorti 12,7 milliards d'euros, conformément à l'objectif qui lui a été fixé dans la LFSS pour 2014. Au total, ce sont 96,7 milliards d'euros de dette sociale qui auront été amortis au 31 décembre 2014 par la CADES depuis sa création en 1996, contribuant ainsi pour plus de 4 points de PIB au désendettement de la France, et même pour plus de 5 points de PIB si on y ajoute les intérêts dont l'amortissement a évité le versement.
Elle va émettre en 2015 un montant de dette moyen et long terme du même ordre que celui émis en 2014, soit 16 milliards d'euros, auquel s'ajoutera un programme de 7 milliards d'euros à court terme. Elle bénéficie en outre de 16,4 Mds € de ressources (+ 2,5 %), issues notamment du produit de la CRDS. Comme en 2014, la CADES reprendra 10 milliards d'euros de déficit des régimes sociaux comme prévu par la LFSS de 2011. Ce montant comprendra d'une part, les déficits de la CNAV et du FSV et d'autre part, une partie de ceux des branches famille et maladie. L'objectif d'amortissement de la CADES a été fixé à 13,1 milliards d'euros dans le cadre de la LFSS pour 2015. A la fin de 2015, la caisse devrait ainsi avoir amorti près de 110 milliards d'euros. Il ne lui restera plus que 126,9 milliards d'euros de dettes à rembourser.
"La question d'une nouvelle reprise de dette, et donc celle de l'affectation de ressources supplémentaires, ne devrait pas se poser avant 2017", prévient Patrice Ract Madoux. Et ce, quand bien même le plafond de découvert de l'Acoss - 36,3 Mds€ en 2015 - continue à croître rapidement.
Après la présentation à la presse en début de semaine de son programme de financement pour 2015, la CADES a clôturé le 15 janvier avec succès son premier emprunt de l'année en euros d'un montant de 3 milliards, de maturité 8 ans et de coupon annuel de 0,5 %.
Ajoutons que la caisse est fière d'annoncer avoir remporté le 1er prix dans la catégorie Agence / Supranationale, dans le cadre des
Global Capital Awards 2014, récompensant les meilleures émissions obligataires de l'année, pour son emprunt de 5 milliards de dollars, de coupon 1,125% et de maturité 3 ans.
 
Un programme de financement à moyen et long terme de 16 milliards d'euros en 2015 - Le communiqué de presse de la CADES 13 janvier 2015


 

Maladie

La  annonce une baisse de 12 % des télétransmissions des médecins sur les neuf premiers jours de la grève


Les médecins ne décolèrent pas contre plusieurs dispositions du projet de loi santé de Marisol Touraine, comme le tiers payant généralisé. Après avoir fermé leurs cabinets, ils ont décidé d'"engorger" l'Assurance maladie en lançant une grève administrative "massivement suivie", selon leurs syndicats, notamment avec le boycott de la carte vitale. Le nombre de feuilles de soins électroniques (FSE) transmises par les médecins libéraux a connu une baisse "réelle, mais modérée, de l'ordre de 11,8 %" sur la période du lundi 5 janvier au mardi 13 janvier inclus comparé à la même période de l'année précédente, a fait savoir jeudi 15 janvier la Caisse nationale dans un communiqué (introuvable sur ameli). "Compte tenu des délais de transmission des feuilles de soins papier", variables d'un patient à l'autre, l'Assurance maladie indique ne pas être "en mesure aujourd'hui d'évaluer les causes de cette baisse" ni "l'impact potentiel sur les délais de traitement au détriment des assurés".


Pour Les Echos, ce sont "les attentats meurtriers de la semaine passée et le climat d'unité nationale qui s'en est suivi" qui ont poussé "les professions libérales en colère à la modération". La grève de la télétransmission de feuilles de soins par les médecins, lancée le 5 janvier, a brusquement baissé en intensité à partir du 7, date du massacre chez " Charlie Hebdo ". Enfin, le début de la semaine semble marqué par un essoufflement du mouvement puisque les baisses constatées sont en-deçà des 10 %. "Les grèves entraînent parfois des miracles. Les actions conduites par les syndicats de médecins libéraux contre le projet de loi de santé depuis la fin du mois de décembre sont parvenues à créer un dynamisme au sein de l'Assurance maladie auquel beaucoup sans doute ne s'attendaient pas", ajoute le Journal international de médecine (16-01). "Ne brillant pas spécifiquement pour sa réactivité, l'Assurance maladie s'est en effet illustrée à plusieurs reprises ces dernières semaines en étant capable de produire dans un temps record des statistiques sur l'activité des praticiens".
Si les généralistes réclament une revalorisation de deux euros du tarif des consultations, aujourd'hui fixé à 23 euros, la ministre estime que ces médecins gagnent en fait 31,40 euros par consultation, grâce aux forfaits et avantages dont ils bénéficient (voir lettre précédente). Pour réagir aux propos de Marisol Touraine, l'Unof-CSMF et le Syndicat des médecins libéraux (SML) ont décidé de jouer la provocation en la prenant au mot. Ils demandent désormais une consultation à 31 euros en contrepartie de la suppression des forfaits et ROSP. Pour continuer à se faire entendre, l'ensemble des syndicats médicaux représentatifs réfléchissent à de nouvelles actions pour la fin du mois, MG France annonçant une nouvelle journée de grève le 5 février. L'examen du projet de loi santé au Parlement est prévu pour le mois d'avril.
 
L'article du Quotidien du médecin 15 janvier 2015 qui donne le détail des chiffres

 

Actualité santé

Quarantième anniversaire de la loi Veil. Un recours moindre à l'IVG, mais plus souvent répété


"Le choix d'interrompre (ou non) une grossesse est devenu un droit plus qu'un dernier recours". Telle est la conclusion de la dernière étude de l'INED sur l'IVG, publiée jeudi 15 janvier, à deux jours de l'anniversaire de la loi Veil du 17 janvier 1975 dépénalisant le recours à l'avortement. Les auteurs de l'étude ont analysé des bulletins statistiques remplis à l'occasion des IVG permettant ainsi de retracer l'évolution des comportements en France sur près de quarante ans.

 On compte en 2011 près de 210 000 IVG. Entre 1976 et 1995, la fréquence du recours à l'IVG a diminué, l'indicateur conjoncturel passant de 0,66 à 0,43 IVG par femme en moyenne au cours de la vie, avant d'augmenter pour atteindre 0,53 IVG par femme en 2011. Depuis les années 1970, la diffusion des méthodes efficaces de contraception a permis de diminuer la fréquence des grossesses non souhaitées mais lorsqu'elles surviennent, le recours à l'IVG est plus fréquent, et finalement le nombre total d'IVG n'a pas baissé, explique l'INED. Une grande proportion des femmes sous contraception tombent enceinte. Aujourd'hui, une Française sur trois (33 %) a recours une fois ou plus à l'IVG dans sa vie. Les femmes sont moins nombreuses qu'avant à avoir recours à une IVG mais les avortements à répétition sont par contre plus fréquents. La proportion de femmes ayant recours plus d'une fois à l'IVG reste faible en France : 9,5 % des femmes ont recours 2 fois à l'IVG, et 4,1 % 3 fois ou plus au cours de leur vie.
Marisol Touraine et Pascale Boistard, secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes ont présenté vendredi 16 janvier un programme national d'actions pour améliorer l'accès à l'IVG en France. Avec trois principaux objectifs : assurer une meilleure information des femmes sur leurs droits, faciliter le parcours de celles qui souhaitent avorter et garantir son accès partout sur le territoire. Nous allons ainsi mettre en place, en septembre, un numéro national unique d'appel, pour répondre aux questions sur la sexualité, la contraception et l'IVG, sachant qu'il existe déjà le site gouvernemental, a précisé la ministre de la Santé. Marisol Touraine a également annoncé que les sages femmes pourront pratiquer les IVG médicamenteuses et les médecins en centre de santé les IVG instrumentales. La prise en charge financière de l'interruption volontaire de grossesse va être élargie à l'ensemble des actes l'entourant, y compris les examens biologiques, échographies et consultation de recueil de consentement.

L'étude de l'INED Populations et sociétés n° 518 - janvier 2015
 Programme national d'action pour améliorer l'accès à l'IVG - discours et dossier de presse


 

Tarifs hospitaliers : les hôpitaux publics contre-attaquent face aux cliniques


Trois mois après avoir été attaqués sur leurs tarifs par les cliniques (Le Bloc, principal syndicat de médecins hospitaliers, avait publié une étude montrant que les tarifs du privé, dépassements d'honoraires compris, étaient inférieurs de 8 % en moyenne à ceux du public), les hôpitaux répliquent. La Fédération hospitalière de France (FHF) a détaillé, lors d'une conférence de presse le 15 janvier, pourquoi, selon elle, il coûte moins cher de se faire opérer dans le public plutôt que dans le privé. Les actes étudiés par l'étude du secteur privé ne sont pas représentatifs dénonce la Fédération. Une guéguerre sur fonds de concurrence sur l'enveloppe dédiée aux missions d'intérêt général (Migac), relevant du service public, estime le quotidien Les Echos. "Les dépassements d'honoraires représentent 68 millions d'euros à l'hôpital public pour 60 milliards d'euros d'activité", contre près de 1 milliard de dépassements pour les médecins libéraux du privé, sur 3,9 milliards remboursés par l'Assurance maladie", affirme notamment Frédéric Valletoux, le président de la FHF.



Une enquête réalisée par le site Internet 66millionsdimpatients.org (CISS) et l'association 60 millions de consommateurs, ajoute un sérieux bémol. Les deux partenaires se sont procurés auprès de la CNAMTS des données qui permettent, couplées à celles disponibles sur le site de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH), une comparaison inédite des pratiques tarifaires dans les établissements et les cliniques privées pour 10 interventions chirurgicales fréquentes. L'étude montre que la probabilité de se voir facturer un montant supérieur au tarif de la Sécurité sociale est plutôt rare dans les établissements publics par rapport à ce qu'elle est dans les cliniques privées (un constat qui s'explique aisément tant le nombre de médecins autorisés à pratiquer des dépassements à l'hôpital est faible)… mais quand c'est le cas, les sommes en jeu à l'hôpital sont susceptibles d'être nettement supérieures à ce que facturent les praticiens exerçant en clinique. Autre enseignement de cette enquête, si les praticiens hospitaliers ont eu tendance ces dernières années à modérer le montant de leurs dépassements d'honoraires lorsqu'ils en facturent, ils sont en revanche de plus en plus nombreux à le faire. Conséquence, le montant global à supporter par les ménages ou leur complémentaire santé reste stable à près de 70 millions d'euros chaque année. Malgré l'alerte donnée depuis longtemps par le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), "aucune réponse n'a été apportée par les pouvoirs publics à ces pratiques", déclare Christian Saout, son secrétaire général, dans le Parisien. Et d'ajouter : "Pourquoi la mesure simple qui consiste à faire payer les patients à la caisse de l'hôpital n'est-elle toujours pas appliquée et généralisée ?"  Tarifs : les hôpitaux contre-attaquent face aux cliniques - Les Echos 16 janvier 2015
 Dépassements d'honoraires : le " match " public – privé - 16 janvier 2015


 

La France compte 66,3 millions d'habitants au 1er janvier 2015 selon le dernier bilan démographique de l'INSEE


Dans ma lettre 633, j'indiquai que selon les populations légales millésimées 2012, entrées en vigueur le 1er janvier 2015, France totalisait 65,241 millions de résidents sur son territoire (métropole et Dom) en 2012, l'année de référence des chiffres du dernier recensement dévoilé par l'INSEE le 29 décembre 2014, Mayotte n'étant pas prise en compte dans ce total. Le 13 janvier 2015, l'Institut de la statistique a publié son bilan démographique 2014. Au 1er janvier 2015, l'Hexagone totalise 64,2 millions d'habitants, auxquels s'ajoutent 2,1 millions de résidants dans les cinq département d'outre-mer, Mayotte compris, soit donc au total 66,3 millions d'habitants, selon ses estimations. C'est environ 300 000 personnes de plus qu'un an auparavant, soit une hausse de 0,4 %. Cette progression est portée par le solde naturel plus élevé que les deux années précédentes. Le nombre de décès diminue et demeure inférieur à celui des naissances qui, en 2014 et contrairement aux trois années précédentes, n'a quasiment pas diminué avec 820 000 nouveaux nés recensés.


 La diminution du nombre de femmes en âge de procréer s’est accentuée depuis 2012 et l'âge moyen des mères lors de l'accouchement recule encore (30,3 ans, soit 0,1 an de plus qu'en 2013). En revanche, leur fécondité, qui avait tendance à baisser depuis 2010, passant légèrement sous la barre des 2 enfants par mère, s'est mise à augmenter de nouveau en 2014 , signale l' Insee. L'indice conjoncturel de fécondité (ICF) toujours un des plus élevés d'Europe, reste stable à 200,8 naissances pour 100 femmes. Parallèlement, le nombre de personnes décédées l'an dernier (556 000 morts) a continué de baisser (moins 14 000 morts par rapport à 2013 et moins 15 000 en 2012). L'Institut l'explique par un hiver 2014 moins rigoureux que les hivers 2012 et 2013, particulièrement froids et propices à des épidémies de grippe plus fortes. Les Français ont également gagné en longévité. L'espérance de vie des femmes est repartie à la hausse. Elle augmente de nouveau en 2014 de 0,4 an, détaille l'Insee, pour atteindre aujourd'hui 85,4 ans. C'est nettement plus que les hommes (79,2 ans). Mais l'écart entre les deux sexes ne cesse de se réduire : il est passé en vingt ans de 8,2 à 6,2 ans. Au final, la France continue donc de vieillir. La part des 65 ans ou plus dans la population est désormais de 18,4 %. C'est 0,5 point de plus qu'au 1er janvier 2014 et 2,1 points de plus qu'il y a dix ans, indique l'Insee. Mais l'Hexagone et son outre-mer vieillissent moins vite en moyenne qu'en Europe,  la natalité y étant globalement moins élevée que dans notre pays. Les Français se marient également davantage notamment par la hausse des mariages homosexuels (10 000 en 2014).
L'INSEE a publié le même jour une étude sur les familles nombreuses. Presque une famille sur cinq est encore dite "nombreuse" en 2011. Mais ces dernières se raréfient. En France, la part de ces familles nombreuses a diminué de 3 points entre 1999 et 2011, relève l'étude. Enfin, l'enquête annuelle de recensement débute le 15 janvier, avec une nouveauté, la possibilité de remplir le formulaire en ligne.
 
bilan démographique 2014 de l'INSEE
 Avoir trois enfants ou plus à la maison - Insee Première N° 1531 - 13 janvier 2015


 

Le hit des liens les plus cliqués de la lettre 634 du 11 janvier 2015


 

MINE D'INFOS: Les bases biologiques d'une "bonne santé"

MINE D'INFOS: Les bases biologiques d'une "bonne santé": « être en bonne santé » ? C’est à cette vaste question qu’est consacré le projet du Laboratoire d’Excellence Milieu Intérieur, coordonné à...