LIBRES PROPOS signés Serge RADER (actualisés par ses soins) |
REPRÉSENTATION EUROPÉENNE 288, bd St Germain 75007 PARIS : le 5 Janvier 2015 à 11H
CONFÉRENCE DE
PRESSE : APPEL pour une OPÉRATION « MAINS PROPRES » sur le MÉDICAMENT
Sous l’égide de Michèle RIVASI, députée européenne
Commission Santé, et
-
Pr Philippe EVEN, Institut Necker,
-
Elena PASCA, Pharmacritique,
-
Jean Sébastien BORDE, Président Formindep,
-
Jean Claude SALOMON, médecin groupe Princeps,
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Noël MAMERE, Député de Gironde,
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Aline ARCHIMBAUD, Sénatrice Seine St Denis,
Vice-Présidente Commission Affaires Sociales.
INTERVENTION de SERGE RADER, Pharmacien lanceur d’alerte
Déficit de la Branche Maladie 2013
= 6,8 Md€ (sur un total de 15,4 avec la Famille, la Retraite et le FSV),
avec une dette cumulée de la CADES de
132,7 Md€ à fin 2013 qui ne se réduit que de 3% par an en moyenne depuis 2011.
Encore une dégradation prévue en 2014 à 7,3 Md€ (surprise d’avril 2015 = 6,5
Md€ !) et une projection 2015 à 10,5 Md€, et ce malgré :
-
une
augmentation continue - des prélèvements passés de 3,9% en 1997 pour la CSG et
CRDS à 15,5% aujourd’hui avec le PS, la
CAPS et le PDS supplémentaires - des cotisations retraite et vieillesse, et
la réintégration dans le revenu de la
part patronale des mutuelles. Et cela va continuer.
-
Des PLFSS d’économies successifs inopérants car
seulement comptables et totalement dépourvus des réformes de structure
nécessaires, notamment en matière de politique du médicament dont la dépense
ville et hôpital, astronomique pour 66 M d’habitants, plafonne à 34 Md€ TVA
2,1% (AMO et Complémentaires). Les baisses de prix, qui restent dérisoires, et
les déremboursements sont immédiatement contrebalancés par la sortie de faux
nouveaux médicaments chers et inutiles dont 90% sont des ASMR 5 (=sans plus-value
thérapeutique).
-
Malgré nos diverses analyses et préconisations,
RIEN NE BOUGE ! Le pouvoir en place reste sourd et laisse faire la gabegie,
sans s’occuper de Santé Publique, alors que la situation sociale s’aggrave avec
une remise en cause de notre bien commun qu’est la Sécurité Sociale, alors que
l’Italie obtient les mêmes résultats sanitaires avec une dépense de 18 Md€ TVA
10% pour 61 M d’habitants.
4 CAUSES à cette situation :
1°) Une politique opaque de fixation des prix
du médicament par le CEPS.
2°) Une sur-prescription des médicaments
les plus récents, inutiles et très chers, et même dangereux parfois, que l’ANSM
continue à autoriser.
3°) Une insuffisante prescription des
génériques, 2 fois moins qu’en Angleterre, Pays-Bas, Danemark ou Allemagne et
les plus chers d’Europe, en moyenne 30% de plus qu’en Italie avec des pics à
100%.
4°) Des dysfonctionnements de complaisance au
profit des laboratoires.
Alors que le CEPS (Comité
Economique des produits de santé) annonce se référer aux prix espagnols,
britanniques, allemands et italiens, la réalité est toute autre et traduit le
surcoût français malgré les explications de son dernier rapport 2013 publié en
Octobre 2014 sur les indices, pondérations, remises/volumes et TVA différentes
destinés à camoufler la situation. Pour des volumes ponctuels largement plus
prescrits en France, les prix restent largement supérieurs. Même position du Commissariat Général à la
Perspective et Stratégie, qui dépend du 1er Ministre, qui déclare
dans ses notes du 5 Mars 2014 que comparer les prix dans la CE est
« mission impossible », à partir de données de l’ANSM basées sur les
prix industriels ! En fait, il n’y a aucun contrôle, même les Commissions
des Affaires Sociales de l’AN et du Sénat ignorent les références européennes.
En réalité les prix sont fixés de
façon arbitraire au gré du lobby industriel par un CEPS incapable de négocier
et dont la composition pose problème : 29 membres en sus de son
vice-président et président,
-
Ministère de la Santé : 9 DSS + 4 DGS
-
Ministère de l’Economie : 3 DGCCRF + 3
Compétitivité
-
CNAMTS : 8 dont 1 médecin conseil
-
RSI : 1 pharmacien conseil
-
Complémentaires : 1 Economiste de Santé,
important pour des remboursements en aveugle!
Et sous les directives d’un
pouvoir politique inféodé aux multinationales pharmaceutiques et qui n’a aucune
volonté d’injecter la transparence nécessaire pour réduire les déficits devenus
insupportables pour notre pays alors que toute l’Europe a équilibré ses budgets
Santé ; cette situation remettant en cause notre système de protection
sociale solidaire.
En fait la Sécurité Sociale et
les Complémentaires, donc le citoyen, servent de pompe à finances à des firmes
qui assoient toujours plus leur lobby par leur puissance financière sans rien
proposer, sauf exceptions, en terme d’innovations. Les dépenses de
« marketing », y compris la corruption active et passive,
jusqu’à 2 fois celles de la R&D,
entraînent une gabegie insupportable et dangereuse en terme de Santé Publique.
On navigue dans le mensonge
permanent du côté industriel où la triche et la manipulation sont devenues la règle, confer toutes les
procédures judiciaires à un niveau mondial, et dans l’incompétence,
l’amateurisme et la collusion des autorités politiques et administratives qui
sont patents avec des conflits d’intérêts à tous les niveaux. Tout cela sur
fond de corruption généralisée nourrie par le système, comme le souligne le
dernier rapport de la Commission Européenne sur la Corruption, et qui appelle
aujourd’hui cette opération « Mains Propres » telle celle effectuée
en Italie et qui a assaini la situation et les comptes sociaux. En France, 10
Md€ d’économie peuvent être réalisés, annulant d’un coup notre déficit.
Rappelons que, depuis les années
90, seuls 3,5% des nouveautés sont efficaces et utiles, le reste ne sont que
des « me too », cad des copies très chères et inutiles dont le seul
objectif est de faire grimper les prix dans l’intérêt des firmes et de leur
cours de bourse pour entretenir le système, et cela continue. On n’est plus
dans la Santé Publique mais dans le business pur et dur, sur le dos des usagers
et de leurs organismes sociaux.
I ] DIFFERENCES DE PRIX
France / Italie, concernant des molécules chères, à gros budget
de remboursement, donc à fort potentiel d’économie.
Confer aussi nos conférences de
presse du 24 Sept 2012 et du 24 Juin 2013.
Ces médicaments sont en
distribution directe dans les ULSS italiennes, les prix relevés sont en HT (TVA
Italie = 10% alors qu’en France = 2,1%) et correspondent au prix industriel HT
payés par le SSN italien. Il convient donc pour la comparaison d’effectuer une
conversion française TTC (=CFttc) intégrant la marge du grossiste et du
pharmacien et la TVA 2,1.
A)
Dans
le TOP 10 France en ville qui représente 2,8 Md€ de montants remboursés :
LUCENTIS Novartis : contre la dégénérescence maculaire de
l’oeil . Flacon injectable de 0,23 ml.
N°1 avec un montant remboursé à
100% de 428 M€ en 2013 (soit + 40 M€ /2012) contre 86,7 en Italie qui utilise
plutôt l’Avastin Roche, à 25€ l’injection, suite à la condamnation par
l’antitrust italien à 182 M€ pour entente des 2 laboratoires et décision de
l’Autorité Sanitaire. Il vaut 602 € HT en Italie (pointage national de mi-Mai
2014) soit une CFttc = 690,56€. En France, il valait 895,57€ TTC, puis 827,21€
au 1.5.14 puis 819,35€ au 15.7.14 et
817,33€ au 1.1.15. Soit une économie potentielle, à prix équivalent, de 66,4 M€
en France et bien plus avec l’utilisation de l’Avastin à 25€ aussi efficace et
sûr. A noter qu’en Italie, en cas d’échec thérapeutique, le laboratoire doit
rembourser l’ULSS.
A noter la sortie fin 2013 de son
homologue Eylea Bayer à 808,10€ l’injection et qui a réalisé 9,13 M€ de
remboursement en 2013 avec une augmentation exponentielle depuis.
INSULINE LANTUS Sanofi : antidiabétique ASMR 5.
N°7 avec un montant remboursé de 221,5 M€ en 2013.
Le prix ULSS de LANTUS SOLOSTAR 5 cartouches est de 42€ HT soit une CFttc =
53,97€ pour un prix France de 63,24€ TTC. Son remboursement au régime général
(=RRG) étant de 162,2 M€ en 2013, donc une ECO de 23,8 M€ possible à prix
équivalent et de 32,5 M€ sur le total. Notons qu’une plainte vient d’être
déposée contre Sanofi aux USA pour corruption à hauteur de 34 M.USD soit 27,4
M€ versés auprès de médecins, pharmacies et hôpitaux. Plus près à Compiègne,
tout patient diabétique équilibré avec sa (ou ses) propre insuline, entrant en
hospitalisation en ressort avec….de la Lantus !
TRUVADA 30cpr Gilead : anti-VIH
N°8 avec un montant remboursé à
100% de 203,3 M€ en 2013. Le prix ULSS est de 398,70€ HT, soit une CF ttc de
469,12€. En France il valait 520,04 € TTC soit une ECO = 19,9 M€. Il a baissé
très récemment à 503,73€, toujours une ECO potentielle de 14 M€. Au 1.1.2015,
suite à la modification de marge des pharmaciens, son prix de remboursement
100% devient 501,70€, toujours 14 M€ d’ECO car la CFttc devient 467,09€.
GLIVEC Novartis : antileucémique
N°10 avec un montant remboursé à
100% de 178,8 M€ en 2013. En France, il existe le Glivec 400mg 30cp à 2.271,15€
la boite et le Glivec 100mg 60cp à 1.173,39€. Dépense de 80,5% pour le 400mg
avec 67,7% des boites. En Italie, c’est le Glivec 100mg 120cp (retiré en
France) à Prix ULSS = 1.907,39€ HT soit une CFttc = 2.078,37€. A ce prix, la
France économiserait 18,56 M€ sur sa facture.
HUMIRA Abbott : anti-TNF, antirhumatismal. Boite
de 2 seringues 40 mg/0,8 ml à 941,72€.
N°2 avec un remboursement France
2013 = 382,8 M€ soit +37 M€/ 2012. Italie = 207 M€.
ENBREL Pfizer : anti-TNF, antirhumatismal. Boite
de 4 seringues 50 mg / 1 ml à 953,99€.
N°5. Remboursement France 2013 =
278,1 M€ contre 171,4 M€ en Italie.
B) Autres médicaments à fort budget :
ZYTIGA 250mg 120cpr Janssen-Cilag : cancer de la prostate
Prix ULSS = 2.744,40€ HT soit une
CFttc = 3.011,21€ pour un prix France de 3.612,58€ TTC remboursé à 100%. Une
économie potentielle de 16,7 M€ pour un RRG de 100,5 M€ en 2013.
La marge des pharmaciens ayant
baissé au 1.1.2015, passant de 208,22€ HT à 98,24€ HT, son prix public
s’établit à 3.500,29€ TTC et la CFttc devient 2.932,96€, donc toujours une ECO
de 16,3 M€.
A noter que la TVA 2,1%, qui
passe de 74,30€ à 71,99€, pourrait aussi faire l’objet d’une annulation au-delà
d’un certain seuil, la marge du pharmacien devenant nulle au-delà de 1.500 € de
prix industriel HT (=3.300,06€ pour Zytiga) et celle du grossiste (=6,68% du
P.Ind HT) étant plafonnée à 30€ HT la boite.
LES MEDICAMENTS ANTI-VIH, remboursés à 100% :
ULSS €ht
CF €ttc PIF €ht
PPF €ttc RRG+RH(M€) Tot(M€)
ECO
ATRIPLA 30cp Gilead
|
593,70
|
681,57
|
651,06
|
743,65
|
77,7+28
|
105,7
|
9 M€
|
||
ISENTRESS 400(60) MSD
|
473,40
|
551,37
|
527,69
|
610,13
|
85,8+31,7
|
117,5
|
11,5
|
||
REYATAZ 300(30) BMS
|
302,70
|
356,65
|
386,64
|
453,22
|
46,6+18,8
|
65,4
|
14
|
||
PREZISTA 400(60)Janssen
|
316,98
|
373,08
|
386,64
|
453,24
|
45,1+16,3
|
61,4
|
10,9
|
||
PREZISTA 600(60)Janssen
|
480,00
|
558,52
|
640,92
|
732,68
|
31+13,5
|
44,5
|
10,8
|
||
EVIPLERA 200(30)Gilead
|
544,20
|
628,00
|
661,13
|
754,55
|
41,9+14
|
55,9
|
9,5
|
||
VIREAD 245 cp30 Gilead
|
251,69
|
297,96
|
308,75
|
363,61
|
38,1+5,3
|
43,4
|
7,9
|
||
KALETRA 200/50(120) Abbott
|
325,08
|
382,40
|
405,15
|
474,52
|
27,9+11,6
|
39,5
|
7,7
|
||
SUSTIVA
600 cp30 BMS
|
116,97
|
142,14
|
212,06
|
252,38
|
8,5+3,35
|
11,85
|
5,2
|
||
Idem pour Trizivir 60cp et Epivir
300 cp30 de VIIV Healthcare….
Une économie potentielle de 86,5
M€ pour ces 9 spécialités représentant 545,15 M€.
PIF = prix industriel
France ; PPF = prix public
France ; RH = rétrocessions hospitalières.
LOVENOX 4.000/ 6 seringues Sanofi : Héparine anti-thromboses.
La boite vaut 40,14 € (après plusieurs
baisses de 43€ à 42€ puis 40,33€). Le RRG affiche 85,8 M€ sur 111,03 M€
présentés. En Italie, c’est le CLEXANE vendu à 32,29€ TVA 10%, soit 29,97€ à
notre TVA .
Une économie réalisable de 28,13
M€, soit 21,74 M€ pour le RG et 6,39M€ pour les complémentaires ou l’assuré.
Vaccin GARDASIL Sanofi MSD anti-HPV : (350 USD aux Etats-Unis
les 3 injections).
Le prix d’achat d’une région
sanitaire italienne est de 55€ HT (+TVA 10% et 10€ pour l’injection = 70,50€).
Transposé au mode de distribution français, ce prix deviendrait 69,26 € TTC.
Or le prix industriel HT en
France est de 100€, la marge grossiste 6,68€, la marge phcien 12,99€, la TVA de
2,51€ soit un prix public de 122,18€ TTC. Plus le coût le l’injection à
réaliser.
Au RG, il a représenté 160 M€ en
2008, tombés à 32,8 M€ en 2012 mais reparti à 44,9 M€ en 2013. Donc une
économie potentielle de 19,45 M€. Malgré la polémique qui s’amplifie, F.
Hollande veut développer cette vaccination… avec un nouveau Gardasil 9 valences
et 2,2 fois plus d’alu adsorbant !
Les Rétrocessions Hospitalières = 1,64 Md€ en 2013 :
Environ 700 présentations.
A noter en 2014, le dérapage de
70% de cette dépense, notamment dû au nouvel anti-hépatite C Sofosbuvir = Sovaldi
400mg 28cp Gilead, récemment passé de 19.000 € à 13.667€ la boite soit 58 fois
le prix indien, brésilien ou mexicain, pour un coût de production autour de
100€ le traitement nécessitant 3 boites, avec un nombre de cas estimés à 200.000
en France. Dilemme ! qui va-t-on soigner en priorité ? va-t-on vers
des restrictions d’accès ? alors qu’en fait ce prix indécent cache le coup
financier de Gilead (épaulé par Morgan) qui a racheté tout simplement pour 11
Md USD le développeur Pharmasset en 2011. Donc une grande manipulation de nos
responsables politiques qui met en péril notre système de protection solidaire,
car la recherche sur ces médicaments de l’hépatite a été très largement
publique et les essais de phase 3 limités au minimum, sans aucun essai sur les
patients cirrhotiques. Il est donc temps de décréter les licences d’office ou
d’usage à un prix raisonnable car le phénomène tend à se développer
sérieusement. En effet, si un traitement devient inabordable, il ne sera pas
plus efficace que l’absence de traitement. D’ailleurs l’Etat a préparé le terrain
en annulant tout simplement la marge des pharmaciens au-delà de 1.500 € de prix
fabricant HT, lui-même ne faisant pas d’effort avec une TVA de 281€/Bte dans ce
cas.
Bilan Gilead 2013 et
2014 : Un résultat d’exploitation passant de 5 à 16,2 Md USD pour un CA
passant de 11,2 à 24,3 Md USD et un résultat net passant de 3 à 12 Md USD amortissant
ainsi le rachat en à peine 15 mois de ventes. Le cours de son action passant de
50 à 85 USD et à 105 aujourd’hui.
C’est la démonstration d’une
logique de profit et non de Santé Publique !
Pour l’Hépatite C :
1)
INCIVO
375mg 42cp Janssen-Cilag : Prix ULSS = 1.660,60€ HT soit une CFttc =
1.844,76€ (et 1.826,40€ au 1.1.15).
PIF = 2.083,39€ HT. PPF = 2.295,83€ TTC (et 2.258,07€ au 1.1.15)
RRG = 39,2 sur 42,3 M€ présentés et RH = 4,7 M€ soit une base de remboursement
BR = 47 M€. Economie possible=9,26 M€ TTC. Au 1.1.15 => ECO = 9,04 M€ TTC.
2)
VICTRELIS
200mg 336 gélules MSD : Prix ULSS = 2.419,30€ HT soit une CFttc =
2.659,38€ (et 2.601,03€ au 1.1.15).PIF = 3.024,06€ HT. PPF = 3.313,88€ TTC (et 3.218,50€ au 1.1.15).
RRG = 21,1 sur 21,9 M€ présentés
et RH = 1,5 M€ soit une BR = 23,4 M€. ECO = 4,625 M€ TTC.
Au 1.1.15 => ECO = 4,5 M€ TTC.
Victrelis est inefficace pour les
malades répondeurs nuls qui voient de plus s’aggraver rapidement leur état de
cirrhose (20% à 60% en 6 mois !) : Aucune mention dans le dossier
d’AMM !
3)
RIBAVIRINE
Générique au même prix forfaitaire de remboursement (TFR) en France que ses
princeps COPEGUS Roche et REBETOL Schering Plough.
-
200mg Bte 168cp : Prix ULSS = 31,80€ HT
soit une CFttc = 42,19€. PIF=264,60€ HT et PPF= 314,84€ttc.
-
400mg Bte
56cp : Prix ULSS = 20,72€ HT soit une CFttc = 28,63€. PIF= 176,40€ HT et
PPF = 213,37€ttc.
Sur une BR = 20,02 M€ en 2013, le
RRG a été de 17,91 M€. Aux prix italiens, ces 20,02 M€ s’élèveraient à 2,68 M€
soit une économie de 17,34 M€.
Au lieu de cela, la décision du
CEPS du 2.12.2014 (JORF 5/12) modifiant les TFR a diminué de 1,14% en moyenne le prix des 10
références de cette molécule soit une économie de 229.000 Euros !
A noter cette anomalie des RH qui
facturent pour 400 K€ le comprimé à 200mg à 3,38€ quand celui de ville revient
à 1,87€. Idem pour 100 K€ le comprimé à 400mg à 6,86€ contre 3,81€ en ville.
LA LISTE EN SUS DES HOPITAUX :
Concerne une centaine de
molécules, environ 400 présentations de médicaments, facturés en sus de la
journée d’hospitalisation pour un montant de 2,8 Md€, dont 1 Md pour Roche (CH)
- 1,15 Md pour 8 laboratoires US - 0,2 Md pour LFB (F) et 0,1 Md pour
Sanofi/Genzyme.
15 M€ d’économie sont envisagés
en 2015 soit 0,53%, alors que :
REMICADE 100mg perf
MSD : arthrite
rhumatoïde. C’est l’Infliximab qui représente 303,41 M€ de prise en
charge totale en France contre 48,26 M€ en Italie aussi à 100%. Prix ULSS
italien=442,90€HT. Prix hospitalier ex
OQN objectif quantitatif national (13%)= 493,64€ TTC et ex DG dotation globale
(87%)= 498,20€ TTC. ECO = 27,7 M€ TTC réalisable sur sa prescription qui doit
être repensée.
VELCADE 3,5mg inj 10ml
Janssen-Cilag :
myélome. RRG = 86,4 M€. Prix ULSS = 1.006,54€ HT. Prix hospitalier ex
OQN (8%) =1.090,94€ TTC et PH ex DG (92%) = 1.087,37€ TTC. ECO = 4,77 M€ TTC.
ERBITUX 5mg/ml inj 20ml Merck Serono : cancer colon. Avec le
100ml, le RRG = 121,3 M€. Le prix ULSS = 170,62€ HT. PH ex OQN = 190,29€ TTC.
PH ex DG = 187,78€ TTC. Après ventilation, l’économie serait de 9,24 M€.
Donc 3 molécules : 41,7 M€
d’économie potentielle sur 511 M€ pris en charge.
II) TROP FORTE PRESCRIPTION DES MEDICAMENTS LES PLUS RECENTS, TROP
CHERS, PEU UTILES VOIRE INUTILES ET SOUVENT PLUS DELICATS A UTILISER ET MAL
EVALUES :
LES GLIPTINES : nouveaux antidiabétiques, tous en
ASMR 5, qui ont dépassé les 500 M€ de remboursement , à 44€ la boite quand
le référent Metformine (= Générique du Glucophage de 1959) vaut 4€ la boite(TVA
2,1%) soit encore 2 fois le prix italien de 2€ la boite (TVA 10%). 11 fois le
prix donc et 22 fois/Italie. Metformine est le 6è médicament le plus vendu en
volume en Italie.
JANUVIA MSD = XELEVIA Fabre = Sitagliptine/JANUMET MSD =VELMETIA Fabre
= Sitagl + 1g Metform.
GALVUS Novartis = Vildagliptine/EUCREAS Novartis = Vildagl + 1g
Metformine ( soit 1 cp dosé à 1 g).
ONGLYZA BMS = Saxagliptine /KOMBOGLYZE Astra Zeneca = Saxagliptine +
1g Metformine.
LES NACO : nouveaux anticoagulants oraux
XARELTO Bayer 15mg ou 20mg/28cp à
70,44€ pour un RRG 2013 = 59,1 M€ sur 67,7 M€ présentés; PRADAXA
Boehringer 110mg ou 150mg/60gélu à 75,14€ pour un RRG 2013 = 53,5 M€ sur 59,2
M€ présentés ; ELIQUIS BMS à 2,5mg ou 5mg/60cp à 71,61€.
Donc un coût élevé alors qu’ils
ont une ASMR 5 (+value thérapeutique inexistante)et beaucoup trop
prescrits alors que la HAS (Haute Autorité de Santé) déclare qu’ils doivent être
prescrits seulement en 2è intention en cas de contre-indication aux anti-vit K
ou en présence d’un INR instable car actuellement il n’existe pas d’antidote.
Le traitement de 1ère intention
reste toujours les AVK :
Préviscan 20mg/30 Merck à 2,88€
pour un RRG 2013 = 20,8 M€ ; Sintrom 4mg/30 Novartis à 2,39€ pour un RRG = 1,1 M€ ; Coumadine BMS 5mg/30 à
6,79€ (2,36 M€) ou 2mg/20 à 2,49€ (4,47 M€).
No comment, les chiffres parlent
d’eux-mêmes….
LES ANTI-TNF anti-rhumatismaux :
Cf les coûts dans les exemples
ci-dessus : Humira, Enbrel, Remicade, et Simponi 50mg 1inj MSD à 935,21€
(25 M€), et Cimzia 200mg 2inj UCB à 865,95€ (17,4M€).
Ils sont très chers, beaucoup
trop prescrits, avec des effets secondaires très importants pour des résultats
en général non significatifs. En effet, 4 études indépendantes le démontrent (2
américaines, 1 suédoise et 1 finlandaise) : en association avec le
Méthotrexate, pour un coût annuel de 12.500€ le traitement en France, ils ne
sont pas plus efficaces que la trithérapie conventionnelle à 480€ le traitement
annuel Méthotrexate/Plaquenil/Salazopyrine.
Un coût 26 fois plus élevé….
La prise en charge de ces
anti-TNF a dépassé le milliard d’euros en France contre 581,3 M€ en Italie.
CRESTOR Astra Zeneca:
(Rosuva) statine anti-cholestérol
avec une ASMR 5. N°3 avec un remboursement 2013 de 342,8 M€. Il n’a pas
encore de génériques et est 3 fois plus cher que toutes les autres statines
génériquées (simvastatine / 10è médicament plus prescrit en Italie, atorvastatine,
pravastatine.…) qui ont toutes été réduites
au printemps dernier à 8,66€ la boite de 28, tous dosages confondus, ou 9,24€
la boite de 30 ; elles restent cependant 2 fois plus chères/CE. La France
en consomme 46% de plus que la moyenne européenne alors que 80% des décès par
infarctus ont un cholestérol normal. Alors qu’on pourrait réduire sa facture de
quelques 230 M€ en créant un outil d’aide à la prescription, il serait envisagé une demande d’entente
préalable à la prescription !... En 2013, il a représenté 42% des statines
remboursées par le RG.
EFIENT 10mg 30cp
Lilly (prasugrel):
Encore un « me too »
antiagrégant plaquettaire autorisé le 20.04.2011, à 52,86€ la boite, toujours avec
une ASMR 5, quand son sosie Plavix Sanofi vaut 25,28€ et son générique
Clopidogrel 18,03€. Le RG a pris en
charge 15 M€ en 2013. Une économie potentielle de près de 10 M€ / Gé, et encore
plus si ce générique était au prix italien.
Prix du Plavix : 56,82€ en
12/2008 – 49,08€ en 05/2010 – 43,60€ en 10/2011. EFIENT a donc bénéficié d’un
prix supérieur à sa sortie alors que Clopidogrel est sorti à 30,75€ en 10/09
puis 30,08€ en 5/10.
Je rappelle que l’émission F3
« Pièces à conviction » de mi-novembre 2013 relatait un prix France
pour Plavix à 37,11€ et Clopidogrel à 24,00€ tva 2,1 contre un prix italien respectivement
de 18,23€ et 16,00€ tva 10. Quatorze mois plus tard, ce plavix est à 25,28€ et
son Générique à 18,03€ en France alors qu’en Italie on est à 18,23€ et 12,42€.
En 2013, le RG a pris en charge PLAVIX pour 60,922 M€ sur 64,566 M€
présentés et CLOPIDOGREL pour 120,6
M€ sur 129,5 M€ présentés. Une économie de 68 M€ possible sur les 194 M€
présentés.
A signaler qu’il n’est pas plus
efficace que l’aspirine à faible dose telle Kardegic 75mg 30 sach Sanofi à
3,00€ la boite.
III) INSUFFISANCE DE PRESCRIPTION DES GENERIQUES :
Ils sont les plus chers d’Europe
et les moins prescrits, 2 fois moins qu’en Angleterre, Pays-Bas, Danemark ou
Allemagne. Par rapport à l’Italie, ils sont en moyenne 30% plus chers avec des
pics à 100%. Facture nationale autour de 6 Md€.
Confer notre tableau de 260
références Gé/Princeps, établi en Septembre 2013.
Et ce n’est pas la baisse de
quelques millions d’euros applicable au 1.1.2015 qui changera la donne et
la situation du déficit. Elle concerne 121 molécules pour 398 présentations
placées sous TFR (tarif forfaitaire de remboursement) soit le même prix pour le
générique et l’original. En fait 61 spécialités ne sont déjà plus sur le marché
et 90 autres ont des prix inférieurs à 3€.
Quelques milliers d’euros
récupérés par ci, quelques dizaines ou
centaines de milliers d’euros par là, sauf quelques exceptions telles les 14,6 M€
sur les 53 du RRG pour les 6 réf.
Clamoxyl/Amoxicilline, les 7,5 M€ sur les 103 du RRG pour les 20 réf. Coversyl et Preterax Servier, les 5 M€ sur les
17 pour Lexomil et qq autres autour de 1 M€ comme Baclofène (RRG=7), Oflocet
(RRG=15) ou Avlocardyl (RRG = 4).
Ils restent toujours beaucoup
plus chers malgré ces baisses et les différences de TVA (2,1% en France contre
10% en Italie), exemples tous sous TFR :
-
Bisoprolol (HTA) : 6,33 => 5,55€
TVA 2,1 contre 2,62/3,10/3,33/4,43/4,86€ TVA 10 et selon dosage en Italie. RRG 2013 = 60,7 M€. L’instauration de
l’honoraire de 0,82€ TTC/boite au 1.1.15 a remonté le prix à 6,37€.
-
Ciprofloxacine 250mg (antibio) :
8,12 => 7,33€ (+0,82€ = 8,15€) contre 3,88€ en Italie. RRG 2013 = 12,1 M€.
Encore une économie potentielle de 6,75 M€ à même TVA.
-
Bicalutamide 50mg/30 (cancer
prostate) : 55,40 => 54,20€(+0,82 = 55,02€) contre 29,64€ [I]. RRG =
9,628 M€. Et une économie de 4,81 M€ à même TVA.
-
Périndopril (HTA) : Le 8mg de 17,43 =>16,60€
(+0,82€) ou le 4mg de 10,79 => 9,99€ (+0,82€) alors que les 2 sont à 7,14€
en Italie. RRG = 42 M€. Pour cette molécule générique de son Coversyl,
Servier a écopé en juillet dernier d’une
amende de 331 M€ par la C.E. pour avoir retardé sa sortie par « Pay for
delay ».
Encore quelques exemples réactualisés du
tableau de Septembre 2013 (260 génériques) :
Génériques
|
Prix [ F ] tva 2,1
|
Prix [ I ] tva 10
|
RRG 2013 (M€)
|
ECO (M€)
|
ECO même tva (M€)
|
Alfuzosine 10LP (Ad.Prost)
|
13,81 €
|
8,72 €
|
11,433 sur 26,961
|
9,937
|
11,167
|
Ramipril 2,5mg (HTA)
|
6,14
|
2,83
|
14,5
|
7,817
|
8,289
|
Ramipril 5
|
7,50
|
4,92
|
24,2
|
8,325
|
9,454
|
Ramipril 10
|
10,77
|
6,36
|
21,3
|
8,722
|
9,631
|
Amlodipine 5 (HTA)
|
6,12
|
3,72
|
29
|
11,373
|
12,652
|
Sertraline 50 (dépression)
|
9,09
|
5,96
|
14
|
4,821
|
5,483
|
Lévofloxacine 500/5 (AB)
|
12,09
|
6,21
|
7,3
|
3,550
|
3,822
|
Fluoxétine 20 (dépression)
|
4,42/14
|
2,53/12
|
14,6
|
4,850
|
5,544
|
Fluoxétine 20mg 28cp
|
7,85
|
6,06
|
6,6
|
1,505
|
1,875
|
Anastrozole (cancer sein)
|
47,83
|
35,57
|
20
|
5,126
|
6,193
|
Tamoxifène 20 (cancer sein)
|
8,76/30
|
4,55/20
|
5
|
1,104
|
1,387
|
Ramipril est le 5è médicament le
plus vendu en volume en Italie et Amlodipine le 7è.
Leur princeps sont encore largement
prescrits en France et à des prix très supérieurs donc source d’économies.
En Italie la différence de prix entre
princeps (molécule originale) et générique est toujours à charge de l’assuré,
ce qui est logique et justifié pour des produits identiques. La Mutualité
Française estime à 1Md€ l’économie à réaliser sur les 18% de refus moyen du
générique en France. C’est exact.
Exemple de la statine TAHOR Pfizer en
28cp à 10, 20, 40 et 80mg, toutes à 14,10€ la boite, pour un RRG = 34,6 M€ et
de leurs génériques Atorvastatine, tous à 8,66€ la boite de 28cp, pour un RRG =
154,5 M€. En quel honneur la collectivité devrait prendre en charge cette
différence de 5,44€ la boite pour la mauvaise volonté d’une minorité ?
soit une économie de 13,35 M€ pour le RG. Doit-on encore tergiverser longtemps
sur le sujet pour prendre une décision intelligente et responsable vu l’état
des finances de la Sécurité Sociale ?
On notera au passage que le prix
« marketing » de cette molécule est identique quel que soit le dosage
et n’a donc rien à voir avec la quantité de produit délivré comme c’est le cas
de très nombreux médicaments.
Prix
[ F ] tva 2,1
|
Prix
[ I ] tva 10
|
BR
du Gé SSN [ I ]
|
RRG
[ F ]
|
ECO
à tva équivalente
|
|
XATRAL 10LP Sanofi
(alfuzosine)
|
19,22
|
10,66
|
8,72
|
2,1 sur 4,95
|
2,4
|
CASODEX A.Z.
(bicalutamide)
|
55,02
|
DPC53
|
29,64
|
5,322
|
2,66
|
TRIATEC 2,5 Sanofi
(ramipril)
|
11,50
|
5,22
|
2,83
|
2,296
|
1,328
|
TRIATEC 5 Sanofi
|
14,30
|
6,80
|
4,92
|
3,783
|
2,114
|
TRIATEC 10 Sanofi
|
20,92
|
7,30
|
6,36
|
3,231
|
2,184
|
AMLOR 5 Pfizer
(amlodipine)
|
8,25
|
5,53
|
3,72
|
5,306
|
2
|
ZOLOFT 50 Pfizer (sertraline)
|
12,31
|
9,69
|
5,96
|
2,376
|
0,64
|
TAVANIC Sanofi
(lévofloxacine)
|
18,37
|
8,20
|
6,21
|
2,242
|
1,313
|
ARIMIDEX
A.Z (anastrozole)
|
77,29
|
46,78
|
35,57
|
22,552
|
9,883
|
|
Ces comparaisons, montrant
l’improductivité des responsables politiques, ne sont qu’un faible aperçu des
économies potentielles à réaliser sur le médicament : il convient donc de
passer en revue la dizaine de milliers de spécialités pharmaceutiques de la
Pharmacopée Française à partir des données tarifaires européennes et de réorienter
la prescription médicale, dans l’intérêt de la Santé Publique et de l’équilibre
des comptes sociaux, afin de concrétiser les 10 Mds d’euros d’économie
réalisable sur notre facture nationale. Cela passe par le changement de
rémunération des pharmaciens dont la marge commerciale dégressive doit être
transformée en honoraire de dispensation à périmètre constant afin de le rendre
indépendant du prix du médicament, comme c’est le cas dans nombre de pays
européens. En effet le système actuel a
atteint ses limites, une trop faible marge de fonctionnement sur les
médicaments originaux pour le plus grand profit des multinationales
pharmaceutiques, compensée par une marge nettement supérieure sur les
génériques (20% de la valeur du CA officinal) qui est révélateur d’une anomalie
de fonctionnement.
IV) DYSFONCTIONNEMENTS NATIONAUX :
1°) Médicaments sans génériques :
DOLIPRANE Sanofi :
N°4 avec un montant remboursé
2013 de 315 M€, après les 276,1 de 2012 et les 231,4 de 2011. Parmi les 18
références remboursables, les 4 références à 1,95€ (cpr 500 et 1000, gélu et
sach 500) ont été annoncées par les médias à 1,94€ au 1.1.15 puis à 1,90€ au
1.11.15. Information inexacte puisqu’elles sont passées à 2,01€ (+3%) au
1.1.15, passeront à 1,94€ au 23.2.15 puis à 1,90€ au 1.11.15 pour repasser à
2,10€ (+10,5%) au 1.1.16 en raison du changement de marge du pharmacien. Les 14
autres références, qui étaient 1/1,90€ -
7/2,02€ - 1/2,08€ - 4/2,13€ - 1/2,17€ augmentent de 3% au 1.1.15 puis de 6,7 à
8,6% au 1.1.16, celle à 1,90€ (gélu 1000) et 3 des 7 à 2,02€ (cpr eff 500, cpr
eff et sach 1000) vont suivre le cursus des 4 premières références à 1,95€. Et
toujours pas de génériques malgré la tentative avortée de Février dernier que
nous avions suggérée, au contraire sa facture va très vite dépasser les 400
M€ !...
PYOSTACINE 500 Sanofi : antibiotique. Traitement habituel de 2
boites de 16 cpr à 24,28€ chacune.
RRG 2013 = 76,1 M€ sur 106,6 M€
présentés. Une économie potentielle de 50% s’il existait des génériques.
2°) Cas du remboursement de produits de complaisance assurant une
rente de situation mais non dénués d’effets secondaires par ingestion.
OMACOR 28 Gélules P. Fabre = huile Oméga 3.
En 2004, a été déremboursé
Maxepa 60 caps P.Fabre (oméga 3 de 1987), supprimé et définitivement
remplacé en 12/2008 par Ysoméga 60 caps P.F. que l’on trouve à 13,90€ non
remboursés dans les pharmacies compétitives. Fin 2005, on a autorisé OMACOR 28
gélu P.F. à 26,30€ la boite remboursée à 65%. Ce n’est certes pas les 4
mg/gélule de vit. E présente qui justifie un tel prix. Il y en avait aussi
1,75mg dans le Maxepa. De plus, la boite de
TOCO 500mg vit. E/30 caps Pharma 2000 vaut 3,64€ !
RRG 2013 = 29 M€ sur 32,334 M€ présentés, à cause des ALD.
A quand le remboursement de l’huile d’olive ?
PERMIXON P.Fabre en 60 et
180 gélules à 25,07€ et 68,57€ la boite remboursée à 30%.
C’est de l’extrait de palmier nain, aussi efficace que l’ortie, le
prunier africain ou les graines de citrouille ! utilisé dans l’hypertrophie
de la prostate.
RRG 2013 = 18,3 M€ sur 50,4 M€ présentés. Différence à charge des
Mutuelles.
DEXERYL P. Fabre crème 250g
à 4,26€, crème cosmétique hydratante remboursable à 15%.
RRG 2013 = 9,68 M€ sur 34,08 M€
présentés, à cause des ALD. Différence à charge des Mutuelles.
3°) Cas des produits inefficaces dans l’arthrose du genou et de la
hanche, remboursés à 15%.
ART 50 gélu 30 Negma = ZONDAR comarketing Pharma 2000 = DIACEREINE
génériques (en 2009). Ce sont des anthraquinones que l’EMA (agence
européenne du médicament) appelle à retirer du marché à cause des effets
secondaires digestifs, hépatiques et cutanés.
PIASCLEDINE 300mg Gélu 15 Expanscience = insaponifiables d’huile
d’avocat et de soja, sorti en 1977 et sans génériques. La boite de 30 n’est pas
remboursée. 7,72€ la boite. RRG 2013 = 10,7 M€ sur 54,5 M€ présentés.
CHONDROSULF 400mg 84 gélu ou sachets ss sucre Genevrier =
chondroïtine sulfate sodique extraite de cartilage de trachée bovine ou porcine,
sorti en 1993 et sans génériques. Le Structum
500mg P.Fabre bien que plus
dosé n’est pas remboursé. 20,78€ la boite. RRG = 10,6 M€ sur 53,7 M€.
La GLUCOSAMINE extraite de carapaces de crustacés :
Structoflex P.Fabre, Dolenio Biocodex, Flexea Expanscience, Osaflexan Nevada,
Voltaflex Novartis. Tous à 12,75€ la boite. RRG=3,84 M€ sur 20,4M€
En raison de leur service médical
rendu (SMR) insuffisant et sans intérêt pour la Santé Publique d’après la HAS,
c’était à juste titre que l’Arrêté Ministériel du 31 Mai 2013 (JO 4/06)
déremboursait ces produits au 15/07, mais en oubliant les produits à base de glucosamine.
Compétence ?
Le Conseil d’Etat saisi (quelle
compétence ?) a rendu en Juillet des ordonnances en référé annulant
l’exécution de l’Arrêté. Motif invoqué : Piasclédine représente 65% et
Chondrosulf 56,7% du CA de ces sociétés, et que les produits similaires à base
de glucosamine restaient remboursés…. Les usagers consomment donc des produits
inutiles et inefficaces, avec des effets secondaires, sur le dos des organismes
sociaux, uniquement pour maintenir une activité ! Où est la Santé
Publique ?
Bilan : seul le ZONDAR et
les 16 génériques du marché, pourtant 37% moins chers, ont été déremboursés.
ART 50 est resté remboursé, à 16,34€ la boite. Alors que ses ventes sont
passées de 67 M€ en 2008 à 4,39 M€ en 2013 présentés au RG (à cause des
génériques), il récupère ainsi la prescription des 57.000 boites de Zondar et
des 1.388.000 boites de Diacéréine. En tout 1.730.000 boites à 16,34€ soit 28,3
M€ présentés au RG.
Au total, un gaspillage de 157 M€
pour le RG (environ 30 M€) et les complémentaires ! que nous avions déjà
évoqué en 2012.
4°) Derniers exemples :
Pourquoi le PREVENAR 13 Pfizer , vaccin avec 13 souches de pneumocoques vaut 56,32 € la dose quand le Pneumo 23 souches Sanofi vaut 13,56 € ? 3
injections pour 800.000 naissances par
an, soit un coût annuel de 135 M€. Injecté simultanément avec l’ INFANRIX HEXA
GSK à 39,86€ la dose, c’est encore 96 M€ soit 231 M€ au total quand, en 1990,
on vaccinait avec le Tétracoq Mérieux à 27,80 F la dose soit 4,24 €. 22 fois la
culbute en 25 ans !
A noter que le 23.09.2014, le
Tribunal du Travail de Milan a accordé une indemnité à vie à un garçon de 9 ans
devenu autiste après vaccination par Infanrix Hexa en 2006, jugement se référant
à un document interne GSK classé «confidentiel » précisant que 5 cas
d’autisme avaient été signalés pendant les essais cliniques mais non côtés et
omis de la liste des effets indésirables remise aux autorités avant l’AMM. Sur
559 effets secondaires graves post-vaccinaux, seuls 56 sont référencés sur le
document officiel. De plus, la Pharmacovigilance italienne signale 3,7 fois
plus d’effets secondaires neurologiques chez les nourrissons doublement
vaccinés simultanément.
En Oct 2013, on a accordé une
augmentation de tarif à l’anti-leucémique PURINETHOL
50mg 25cp de 4,36€ à 66,25€ (65,73€ actuellement) pour un transfert de
fabrication des 34.000 boites annuelles de Genopharm, radié par l’AFSSAPS après
plusieurs condamnations, vers HAC Pharma créé en 2007. Le CEPS a justifié cette
augmentation par un prix non réévalué depuis longtemps et pour éviter les exportations parallèles
vers les pays les plus chers ! alors qu’Espagne = 6,37€, Belgique =
13,47€, Italie = 15,88€, Suisse = 57,46€. En Allemagne il est à 93,17€ TVA 19%
mais non remboursé car estimé inutile pour la santé au profit d’autres
thérapies aux prix négociés avec les caisses maladie.
A noter au passage, les écarts de
prix dans la CE qui favorisent les contingentements organisés par les laboratoires
et donc les très nombreuses ruptures de stocks, d’où la nécessité de mettre en
place un prix européen du médicament.
Fin 2010, la tentative avortée de
faire un blockbuster avec le sosie de l’anti-arythmique Cordarone iodé Sanofi,
le MULTAQ soufré Sanofi à 83,39€
quand l’amiodarone, générique de Cordarone à 12,66€, vaut 9,64€ (9,83€ à
l’époque). Sa toxicité hépatique a
entraîné son déremboursement après 16 mois de mise sur le marché.
CONCLUSION :
Malgré tous les scandales et
procédures en tous genres, les mœurs et coutumes ne changent pas dans la
filière pharmaceutique : elles portent atteinte à l’intérêt général et à
notre démocratie sociale.
Pour terminer, la très grande
majorité des procès engagés par les citoyens, en préjudice des dommages causés à
leur intégrité physique par des médicaments mis sur le marché de façon abusive,
se terminent en règle générale par des non lieux. Rarement des indemnités sont
prononcées et de plus elles sont dérisoires. Il faut donc instaurer les
« actions de groupe » sur le modèle américain et consolider les pôles
de santé judiciaires, pour sécuriser la collectivité et responsabiliser les
groupes pharmaceutiques. Il y va de la crédibilité des pouvoirs publics, du
fonctionnement de notre démocratie et de la confiance dans les thérapeutiques
médicamenteuses dont certaines sont actuellement remises en cause.
Pour toutes ces raisons, il
devient nécessaire de lancer une opération « Mains Propres » pour
faire bouger les lignes. L’objectif est d’assainir et de contrôler une politique
du médicament pris dans une dérive financière en injectant la transparence
nécessaire à la délivrance d’AMM (autorisations de mise sur le marché) seulement
utiles à la collectivité avec des prix raisonnables et des prescriptions réorientées
pour pérenniser notre système de santé solidaire.
Face à cette gabegie énorme et à
la priorité de l’état de santé de la population et de sa prise en charge, le
chantage à l’emploi des 40.000 salariés de production de cette industrie en
France ne doit plus être entendu, les marchés émergeants constituant pour elle
une excellente opportunité de rééquilibrage.