Nora ANSELL-SALLES

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mardi 24 septembre 2013

C'est à lire : interview de Serge Brichet dans Miroir social de ce jour....


 
 
Serge BRICHET Président de la MGEFI

Par Rodolphe Helderlé - Miroir Social du 24 septembre 2013

Plus de 90 % des agents des ministères économique et financier souscrivent volontairement à la MGEFI (Mutuelle Générale de l'Économie, des Finances et de l'Industrie). Serge Brichet, son président, estime que l'État doit d'autant plus renforcer les transferts de solidarité sur la couverture santé et prévoyance de ces agents qu'il vient de concéder 2 milliards d'euros d'exonérations de charges sociales pour généraliser la complémentaire santé à tous les salariés du secteur privé. A défaut, l'écart se creuserait entre le public et le privé en matière de protection sociale avec un risque de tensions sociales.

 

lundi 8 juillet 2013

MGEFI dans la presse : La solidarité doit rester au coeur de la protection sociale...

Interview du Pdt de la MGEFI réalisée par Christophe Vannackère pour Fil Social.com
 
Rencontre Serge Brichet - MGEFI La solidarité doit rester au cœur de la protection sociale

Dans un contexte marqué par les débats autour de l’ANI, les tensions économiques, les attentes de plus en plus fortes des individus, et les prochains référencements dans la fonction publique, Serge Brichet, président de Mgefi, membre d’Istya, fait le point sur les évolutions de la protection sociale complémentaire.

 


Vous avez intégré le groupe Istya, mais vous n’avez pas participé à sa création. Des raisons particulières ?

D’abord, il faut se rappeler que nous avions des chantiers importants liés au regroupement des mutuelles des ministères de Bercy. Mais il existait également des raisons de fond. Nous avons préféré approfondir certains points qui nous semblaient importants, comme le mode de gestion du régime obligatoire, et donc la place de MFP Services au sein de laquelle nous sommes très impliqués. Notre participation à Istya est une double garantie. Garantie de rester (...)

La suite de la lecture est réservée aux abonnés de Fil social ...
Fil social du 8/07/2013

mercredi 30 janvier 2013

Internet Sans Crainte : MAE SOLIDARITÉ s’engage pour l’éducation aux médias



À l’occasion du Safer Internet Day le 5 février prochain, MAE SOLIDARITÉ propose des outils destinés aux enfants et aux jeunes, afin de les sensibiliser à un comportement responsable sur Internet. Grâce aux programmes « Vinz et Lou sur Internet » et « 2025 ex machina », les 6-17 ans sont initiés aux bonnes pratiques à avoir sur la toile, pour éviter tout danger.

 
 Cette année, Internet Sans Crainte se pose la question des droits et des responsabilités des mineurs sur Internet. Les enfants et les adolescents utilisent de plus en plus tôt cette technologie qu’ils pensent maîtriser. Or, bien souvent, ils agissent sans avoir connaissance ni de leurs droits, ni de leurs devoirs, en publiant de nombreux éléments de leur vie privée notamment sur les réseaux sociaux. Ces actes peuvent avoir de lourdes conséquences et poser problème, parfois même des années après.

 

 Pour que les jeunes aient conscience des impacts que peuvent avoir un rendez-vous avec une personne rencontrée sur un forum, une photo publiée, ou même un commentaire laissé sur un blog, des techniques et des outils existent. « Vinz et Lou sur Internet » et « 2025 ex machina », dont MAE SOLIDARITÉ est partenaire, invitent les jeunes à réfléchir sur les règles législatives et les bonnes conduites à adopter sur Internet. Grâce à des simulations, les internautes de 6 à 17 ans doivent identifier les situations à risque, les erreurs à ne pas commettre, ils acquièrent ainsi les bons réflexes pour les résoudre et surtout les éviter.

 

MAE SOLIDARITÉ propose des actions de sensibilisation tout au long de l’année, à travers la France, grâce à son réseau de bénévoles.

 

 

 Sensible à l’éducation aux médias, MAE SOLIDARITÉ propose aux jeunes de découvrir gratuitement « Vinz et Lou sur Internet » et « 2025 ex machina » sur son site www.mae-prevention.org.

 

 Safer Internet Plus, programme soutenu par la Commission Européenne, est célébré dans plus de 70 pays à travers le monde. Il met à disposition des enfants et des adolescents des programmes de sensibilisation, des lignes d'écoute et des services de signalement des contenus illicites et préjudiciables.

Organisé par le réseau Insafe, le projet français Internet Sans Crainte est porté par la société d’édition Tralalere, dont sont issus « Vinz et Lou sur Internet » et « 2025 ex machina », et dont MAE SOLIDARITÉ est partenaire depuis 2011.

Plus d’informations sur : http://www.internetsanscrainte.fr/

 

 

 La MAE, Numéro 1 de l’Assurance Scolaire depuis 1932, est le spécialiste de la protection de l’enfant et de la famille. La prévention est un atout majeur pour éduquer, sensibiliser et prévenir les risques. C’est pourquoi, depuis plus de 20 ans, MAE SOLIDARITÉ joue un rôle essentiel en matière de prévention. Agréée par le Ministère de l’Éducation Nationale le 23 octobre 2008, MAE SOLIDARITÉ mène des actions de prévention pour les enfants, leurs familles et leur entourage, en mettant à disposition des enseignants et des équipes encadrantes des outils ludo-éducatifs.

jeudi 24 janvier 2013

Libération Florence Cassez


Le Premier ministre se réjouit de la décision de la Cour Suprême du Mexique, qui vient d’annuler la condamnation prononcée contre Florence Cassez, et d’ordonner sa libération immédiate. Cette décision met un terme à une affaire particulièrement éprouvante pour notre compatriote, sa famille et ses proches.

 

Le Premier ministre adresse à Florence Cassez et à tous ceux qui l’ont aidée dans son combat pour la vérité et la justice ses sentiments de profonde solidarité. Il se félicite de la perspective de voir Florence Cassez rentrer en France aussi vite que possible.

 

lundi 3 décembre 2012

MAE SOLIDARITÉ partenaire de "Vinz et Lou et le handicap"


MAE SOLIDARITÉ, Fédération oeuvrant depuis plus de 20 ans pour la prévention, s’associe de nouveau à Tralalere pour la parution du dernier-né de la série "Vinz et Lou" : "Vinz et Lou et le handicap". S’adressant à tous les enfants à un âge où « être comme les autres » est essentiel, le programme "Vinz et Lou et le handicap" privilégie l’angle de l’inclusion et de l’accessibilité. Il interroge les stéréotypes et remet en question nos tendances aux discriminations en tous genres.

 

À l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, il est important de rappeler que la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances ouvre la scolarisation en milieu ordinaire à tous les enfants.

À travers une série de dessins animés et d’activités interactives, le programme "Vinz et Lou et le handicap" :

• vise à sensibiliser TOUS les enfants aux enjeux de l’inclusion

• accompagne les parents et professeurs dans leurs rôles éducatifs

• propose un outil qui permet l’accessibilité des contenus à tous (dessins animés disponibles en LSF, LPC, sous-titres et audio-description grâce à un e-player).

 

Le ton décalé de la série permet d’aborder de façon directe et sans dramatisation la vie quotidienne des enfants (et des adultes) handicapés ainsi que leur place dans notre société.

La nouvelle série "Vinz et Lou et le handicap" propose un ensemble de ressources gratuites permettant d’organiser facilement des ateliers‐débats de sensibilisation :

 

• 6 dessins animés courts abordent diverses problématiques liées au handicap (faciles d’accès et de compréhension, ils agissent comme déclencheur de parole)

 

• 2 quizz interactifs, un jeu sur la mobilité et un transcripteur braille viennent en complément pour approfondir les problématiques soulevées

 

• des fiches d’accompagnement guident les médiateurs éducatifs dans la préparation d’ateliers, et les parents pour les aider à aborder ce sujet avec leurs enfants.

 

Diffusion gratuite sur handicap.vinzetlou.net et sur le site francetveducation.fr

Vinz et Lou et le handicap est une production Tralalere / francetv éducation

avec le soutien du ministère de l’Education nationale.

Après "Vinz et Lou sur Internet", en s’associant à ce nouveau programme, MAE SOLIDARITÉ a pour objectif de s’adresser à tous les enfants et à toutes les familles, grâce à des outils adaptés et pensés pour tous. Des ressources disponibles sur le site www.mae-prevention.org, aux dispositifs ludo-éducatifs dédiés aux enseignants, et en passant par des actions de prévention qu’elle mène sur le terrain, MAE SOLIDARITÉ réaffirme la place de la MAE comme le spécialiste de la protection de l’enfant et de la famille.

 

La MAE, numéro 1 de l’Assurance Scolaire depuis 1932, est le spécialiste de la protection de l’enfant et de la famille. La prévention est un atout majeur pour éduquer, sensibiliser et prévenir les risques. C’est pourquoi, depuis plus de 20 ans, MAE SOLIDARITÉ joue un rôle essentiel en matière de prévention. Agréée par le Ministère de l’Éducation Nationale le 23 octobre 2008, la fédération mène des actions de prévention pour les enfants, leurs familles et leur entourage, en mettant à disposition des enseignants et des équipes encadrantes des outils ludo-éducatifs.

lundi 19 novembre 2012

Accès aux soins, solidarité et Mutualité


A l’origine

La Mutualité est une spécificité française, quasi unique au monde. C’est une noble initiative, précurseur historique de notre sécurité sociale, facteur essentiel de cohésion sociale. Ses principes fondateurs - aujourd’hui dévoyés - sont :

- la gouvernance par les adhérents sur la base «un homme, une voix,»

- une cotisation identique pour tous assortie de prestations identiques pour chaque adhérent.

La Sécurité Sociale (issue des travaux du CNR de 1945) existe au travers de son principe fondateur qui exige des cotisations obligatoires proportionnelles aux revenus et des prestations identiques pour tous sur tout le territoire. Ce principe est constitutif de la société française et constitue un des droits essentiels de la population. Nous touchons là au fondement même de notre démocratie.

La Mutualité est devenue au fil du temps, le complément naturel, indispensable et idéal du régime obligatoire, qu’il s’agisse de compléter les remboursements de la sécurité sociale, ou de développer le champ extraordinaire de la prévention aujourd’hui en friche, qui a besoin de pionniers pour se structurer et contribuer à améliorer la santé de la population.

De nombreux dirigeants mutualistes (à l’ancienne…), respectueux de la démocratie interne, économes de l’argent des cotisants, pionniers des interventions dans la prévention méritent le respect de tous. Ils sont toutefois peu à peu remplacés par des entrepreneurs-gestionnaires qui appellent ouvertement au regroupement des mutuelles en entités financières, inscrits au code de l’assurance ou au code de la mutualité selon leurs intérêts.

Et aujourd’hui ?

On a récemment entendu la déclaration péremptoire d’un responsable de la Mutualité: «C’est nous qui payons les vitrines », allusion pleine de subtilité aux opticiens, pharmaciens, biologistes, audioprothésistes, etc. Il ne peut pourtant lui avoir échappé que tous payent leur outil de travail avec leur activité professionnelle quotidienne et des relations commerciales transparentes.

On peut remettre en cause cet état de fait et ouvrir un débat légitime. Avant de se lancer dans cette bataille, il est sans doute préférable d’avoir veillé à avoir balayé devant sa porte. Car la question se pose du côté des Mutuelles également: qui paye les vitrines des Mutuelles? Qui assume les coûts de gestion pharaoniques des mutuelles? Qui les décide? Qui paie les coûts d’acquisition des contrats?

Le principe fondateur mutualiste «un adhérent, une voix» pourrait laisser penser que les plus de trente millions d’adhérents revendiqués ont voté les investissements décidés et autres dépenses de prestige. Ah vraiment?

Bien sûr que non et pourtant. Chaque cotisant (sans le savoir) paie. La transparence en prend un coup car c’est le SEUL secteur dans notre pays où celui qui paie, le cotisant, n’a pas le droit de savoir où va son argent.

Les hauts dirigeants mutualistes ont pour leur part obtenu dès les premiers pas du nouveau gouvernement le report sine die de la transparence sur les coûts de gestion des mutuelles.

Ce report a été justifié au nom de la transparence. Belle ironie de l’histoire.

Quoi qu’il en soit, le récent rapport de l’OCDE sur les coûts de gestion des assurances santé en Europe explique sans doute cette soudaine timidité des mutuelles françaises à présenter leurs comptes à leurs cotisants.

L’assurance santé est un des rares secteurs où les coûts de gestion ne sont pas réglementés. Certaines mutuelles arrivent à 18 et même plus de 20% de frais de gestion. A titre de comparaison, la moyenne des frais de gestion des régimes obligatoires et complémentaires en France se situe à 7% (contre 3% pour le groupe des pays OCDE aux prestations comparables).

Les députés et sénateurs, toujours prompts à dérembourser les malades ou à se saisir des plus petites recettes fiscales, peuvent-ils raisonnablement continuer à se désintéresser des coûts de gestion des complémentaires santé? Ont-ils vraiment conscience que le surcoût des frais de gestion des complémentaires santé représente au total plus que le déficit de l’Assurance Maladie?

Et les coûts d’acquisition?

Les mutuelles santé sont d’abord et avant tout des entreprises privées qui se livrent à une concurrence effrénée pour attirer de nouveaux clients à grands coups de publicité et de remise des premiers mois de cotisations.

Une fois encore, ces «coûts d’acquisition» sont payés par les cotisants sans qu’ils l’aient jamais décidé ni même sans le savoir lors la signature du contrat d’adhésion.

Pour faire bonne mesure, la Mutualité entretient des centres de santé et d’optique notamment. Dans la mesure où ils ne paient pas d’impôts, ils représentent une concurrence pour le moins déloyale pour le voisin privé qui déplore des charges 25% plus importantes ne serait-ce que par le fait qu’il paie, lui, ses impôts. Les impôts ne sont pas la seule source d’inégalité puisque les centres de santé mutualistes en cessation de paiement se sont généreusement vu octroyer 3,5 millions d’euros par le Président de la République à l’occasion de son passage à Nice.

Ajoutons, pour faire bonne mesure, l’extrême discrétion des hauts dirigeants mutualistes, toujours prompts à dénoncer les rémunérations des médecins, sur leurs propres rémunérations et train de vie. Là aussi l’opacité fait loi.

Contre la PPL 296

Dans ce contexte, l’adoption à marche forcée de la Proposition de loi n°296 inscrite en moins de temps qu’il ne faut pour le dire à l’ordre du jour des deux assemblées (quand de très nombreux textes attendent depuis des années qu’on leur trouve une place à l’agenda), constitue une entorse à la démocratie.

Pour signer la pétition contre la PPL 296 : www.soinscoordonnes.eu/petition/php

 

Ce texte est également paru sur le blog www.martialolivierkoehret.net

C’est évidemment sans noter le conflit d’intérêt manifeste que représente la défense de ce texte par une députée anciennement employée de la Mutualité et d’autres députés qui lui sont liés de près ou de loin.

Cette Proposition de loi bouleverse les équilibres de notre société toute entière. Elle vient transformer en quelques lignes notre système de santé sans aucun débat public et annihile les droits fondamentaux de la population.

Confier le champ ambulatoire de la santé au conventionnement individuel par une Proposition de loi, qui plus est, adoptée en catimini, à des groupes financiers aux coûts de gestion opaques et disproportionnés qui ne paient pas d’impôts et qui se livrent à une guerre commerciale de centaines de millions d’euros pour trouver des clients, est une hérésie.

Nous ne baisserons pas les bras et appelons à la mobilisation de tous les citoyens.

Nous appelons aussi à rouvrir le débat sur notre système de santé qui ne répond plus aux besoins des malades. Nous y défendrons pour notre part l’accès aux soins de proximité pour tous et sur tout le territoire, l’indépendance professionnelle, le respect du principe d’égalité devant l’impôt et la participation active des patients et leurs représentants.

Ce débat s’impose. Il devra faire l’effort d’inviter la totalité des intervenants et défenseurs d’idées et de principes pour ne pas se contenter d’entendre les éternels briscards avec lesquels on a l’habitude de parler. Cela nous promet de riches et passionnantes heures d’échanges qui ne pourront manquer d’aboutir à la sécurisation et la refonte de notre pacte social, sanitaire et républicain.

jeudi 15 novembre 2012

En primeur sur la sortie du N° 10 de Couleurs : Edito de Serge Brichet, président de la MGEFI


Pacte solidaire

 

En clôturant le 40e congrès de la Mutualité Française, le président de la République a dessiné les contours d’une « nouvelle politique de santé » articulée autour de deux priorités : l’accès aux soins et la modernisation de l’organisation du système de santé.

 

François Hollande fixe trois principes qui doivent guider cette nouvelle politique : la qualité des soins et des pratiques, la responsabilité de l’ensemble des acteurs et, enfin, la solidarité. Il a souligné, à cet égard, le rôle que peut jouer le « mouvement mutualiste notamment dans l’accès de tous aux soins » en accordant plus de place aux mutuelles.

 

Pour Etienne Caniard, président de la Mutualité Française, « c’est la première fois que les pouvoirs publics prennent conscience que l’on ne peut plus avoir accès aux soins quand on n’a pas de mutuelle. La Sécurité sociale ne suffit plus ».

 

à cette prise de conscience, doit répondre une ambition forte du mouvement mutualiste et un sens aigu des responsabilités, notamment dans l’articulation des prises en charge entre régimes obligatoire et complémentaire.

 

C’est le sens du « pacte solidaire » que souhaitent construire les mutualistes pour refonder et pérenniser le système de santé, autour d’une alliance engageant à la fois le mouvement, les pouvoirs publics, l’Assurance maladie et les professionnels de santé.

 

N’en doutons pas. La négociation actuellement en cours sur les dépassements d’honoraires constituera un véritable test !

 

La Mutualité ne pourra valider et s’engager sur un protocole d’accord, y compris financièrement, que s’il permet peu à peu une réelle réduction des dépassements en les remplaçant par des tarifs remboursables.

À suivre...

 

À Paris,

le 24/10/2012

jeudi 25 octobre 2012

Dépassements d’honoraires : où en est-on de notre politique de santé?



Dépassements d’honoraires : où en est-on de notre politique de santé?

De quoi les dépassements sont-ils le nom ?

L’activité des médecins libéraux est structurée par le paiement à l’acte et le tarif de l’acte est l’alpha et l’oméga des rapports entre l’Assurance Maladie et les syndicats de médecins. Parallèlement, le statut libéral des médecins vient percuter la réalité du financement solidaire de la sécurité sociale.

Redoutable ambiguïté que ce système bancal :
-          La Sécurité sociale et les pouvoirs publics considèrent que ce sont les impôts et cotisations sociales qui payent les médecins. La tendance est, de ce fait, de considérer les médecins comme des employés (sans code du travail ni conventions collectives pour faire valoir leurs droits) ;
-          Du côté des médecins - encouragés par leurs organisations professionnelles - la tendance est à se considérer comme des libéraux qui pratiquent un « art » et qui ne doivent de comptes qu’à leurs seuls patients avec lesquels ils construisent une relation autonome. Ils s’exonèrent par cette approche de toute législation et obligation qui ne leur convient pas tout en glissant d’une pratique libérale à libertaire.

L’incompréhension ne peut qu’être totale entre ces deux mondes que tout oppose et notamment du point de vue financier : la Sécurité sociale demande qu’on dépense moins, les médecins demandent plus de moyens.

A cette dualité libéral/solidarité, viennent s’ajouter les dépassements de tarifs. Exception française particulièrement frappante : dans les pays disposant de systèmes nationaux de santé (comme le Royaume-Uni et le Canada), les consultations et les actes médicaux sont gratuits au point d’entrée et les médecins ou établissements sont directement payés par l’Assurance maladie. Il n’y existe pas de marge de négociation entre médecin et patient. C’est la même chose en Allemagne pour les 85% de la population affiliés à l’assurance maladie publique. Dans les systèmes nationaux, lorsqu’il existe un secteur privé, les médecins sont libres de fixer leurs honoraires, mais les paiements doivent venir des patients ou de l’assurance privée.

Aborder le sujet des dépassements de tarifs, c’est d’abord rappeler qu’il s’agit d’une disposition légale, organisée par la sécurité sociale et qui s’est développée du fait de la prise en charge par les complémentaires santé.
Bien que légaux, les taux exubérant des dépassements de certains médecins spécialistes libéraux et hospitaliers ainsi que des refus de soins aux patients CMU dans certaines enquêtes, ont conduit à stigmatiser l’ensemble des médecins libéraux.

Pourtant, au-delà du questionnement sur l’accès aux soins régulièrement évoqué comme conséquence des dépassements de tarifs, d’autres points retiennent l’attention.

La répartition des moyens financiers entre spécialités médicales, dans le jargon, les négociations conventionnelles, réalisées pour l’essentiel sous l’égide du syndicat médical historique, aboutissent à doter ses propres mandants. Bien plus que les besoins sanitaires ou les priorités publiques, c’est le rapport de forces entre spécialités médicales qui prévaut pour cette répartition.

Au fil du temps, certaines spécialités, chirurgicales ou cliniques n’ont pu perdurer qu’en utilisant les dépassements de tarifs. Sans ces dépassements de nombreux actes du secteur chirurgical ne sont plus possibles.

Ce double mécanisme, attribution des moyens financiers de la solidarité aux spécialités les plus influentes et compensation par les dépassements de tarifs pour les perdants, a conduit à une situation inextricable et sans aucune lisibilité pour les patients qui n’ont pas leur mot à dire dans ce maquis tarifaires.

Cette confusion tarifaire interdit en outre de mener une réelle politique d’amélioration sanitaire : impossibilité de réguler le nombre de professionnels et absence de marge de manœuvre sur le volume des actes.
Cette approche par le prix unitaire de l’acte nie la réalité du contenu des actes et condamne toute approche « Qualité » des pratiques médicales. Cette confusion a encore été accentuée par la CCAM technique qui creuse elle aussi le fossé entre spécialités gagnantes et spécialités perdantes. Le « point travail » modulateur de la valeur des actes techniques en fonction des coûts spécifiques à chaque spécialité est un véritable holdup : les spécialités les plus influentes donc les mieux dotées  bénéficient de ce fait du point travail le plus élevé.

Au final, notre politique de santé n’est en rien dictée par les priorités sanitaires. Nous manquons d’une politique de revenus digne de ce nom, bien que rejetée par les organisations professionnelles, levier pourtant essentiel pour répondre au défi de la répartition démographique et de l’attractivité des professions délaissées parmi lesquelles, la médecine générale.

Sous couvert d’une gouvernance du secteur par les syndicats de médecins libéraux qui aboutit à attribuer les marges de manœuvre financières à ses amis, le secteur santé ambulatoire se caractérise surtout par une absence de gouvernance.

Les complémentaires santés ne s’y trompent pas, qui, à l’occasion du débat pour mieux prendre en charge les dépassements de tarifs et les plafonner, tentent de s’immiscer dans ce qui relève aujourd’hui du financement solidaire des tarifs et poussent dans le même temps une disposition législative pour conventionner individuellement les médecins libéraux.

Interroger la question des dépassements, c’est interroger toute l’architecture de notre système de santé.

Pour mener une politique sanitaire répondant aux besoins des malades, les pouvoirs publics doivent mettre fin au détricotage de la solidarité pour :
-          Organiser la démocratie sanitaire et la participation des représentants de patients aux discussions tarifaires ;
-          Engager une politique de revenus des professionnels en toute transparence ;
-          Valoriser les spécialités actuellement peu attractives ;
-          Promouvoir l’efficience et la pertinence des actes au-delà de leur prix unitaire.
 
Pour ne pas être dupe des claquements de portes et autres coups de théâtre qui se sont joués dans les locaux de l’Assurance Maladie ces dernières semaines, c’est un autre débat qui est attendu avec comme fil rouge les priorités sanitaires du pays et l’ambition de doter les professionnels de santé responsables des moyens nécessaire à l’accomplissement de missions clairement établies.
  

Source : Communiqué presse  Soins coordonnés

En savoir plus

Ce texte est également paru sur le blog :  http://www.martialolivierkoehret.net

Pour plus de renseignement, vous pouvez aussi vous rendre sur le site de l'association Soins Coordonnés: www.soinscoordonnes.eu

 

INSCRIRE AUX Deuxièmes Assises des Soins Coordonnés - 14 novembre 2012 - contact@soinscoordonnes.fr

ACTES JOURNEE du 13 JUIN 2012 " Construisons aujourd'hui la santé de demain" sont DISPONIBLES

Pour les obtenir, envoyer un mail à 
contact@soinscoordonnes.fr

www.soinscoordonnes.eu