Nora ANSELL-SALLES

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jeudi 24 juillet 2014

Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection


Accompagnement à l'injection :

Les résultats sont là, l'urgence sanitaire aussi. Pourquoi attendre ?

 

L'étude AERLI (Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection), menée conjointement dans 14 villes de France par l'ANRS, AIDES, Médecins du Monde et l'INSERM Marseille, délivre aujourd'hui 24 juillet ses premiers résultats. Présentés à la Conférence Internationale sur le sida de Melbourne, ces résultats plaident clairement en faveur d'une généralisation du dispositif.

 

Première mondiale, cette étude visait à évaluer la plus-value de sessions d'accompagnement délivrées par les pairs auprès d'usagers de drogue par injection. L'objectif d'un tel accompagnement était de réduire les pratiques à risque de transmission du VIH et de l'hépatite C, ainsi que les dommages et complications sur le site d'injection (abcès, infections…).

 

Des résultats sans appel. Les sessions d'accompagnement ont été réalisées sur une période de 12 mois auprès de 113 usagers de drogue par voie intraveineuse, répartis sur 8 centres en France. 127 autres usagers répartis dans 9 autres centres ont constitué le groupe témoin de l'étude.

 

On observe parmi les usagers qui ont bénéficié d'AERLI :

- une diminution de plus de 40% en 6 mois des pratiques à risque de contamination et de transmission infectieuse (VIH et VHC)[1][1]

- une diminution de plus de 40% en 12 mois des complications observées sur les points d'injection (abcès, infection…)[2][2]

 

L'étude AERLI (Accompagnement et éducation aux risques liés à l'injection), menée conjointement dans 14 villes de France par l'ANRS, AIDES, Médecins du Monde et l'INSERM Marseille, délivre aujourd'hui 24 juillet ses premiers résultats. Présentés à la Conférence Internationale sur le sida de Melbourne, ces résultats plaident clairement en faveur d'une généralisation du dispositif.

 

Première mondiale, cette étude visait à évaluer la plus-value de sessions d'accompagnement délivrées par les pairs auprès d'usagers de drogue par injection. L'objectif d'un tel accompagnement était de réduire les pratiques à risque de transmission du VIH et de l'hépatite C, ainsi que les dommages et complications sur le site d'injection (abcès, infections…).

 

Des résultats sans appel. Les sessions d'accompagnement ont été réalisées sur une période de 12 mois auprès de 113 usagers de drogue par voie intraveineuse, répartis sur 8 centres en France. 127 autres usagers répartis dans 9 autres centres ont constitué le groupe témoin de l'étude.

 

On observe parmi les usagers qui ont bénéficié d'AERLI :

- une diminution de plus de 40% en 6 mois des pratiques à risque de contamination et de transmission infectieuse (VIH et VHC)[3][1]

- une diminution de plus de 40% en 12 mois des complications observées sur les points d'injection (abcès, infection…)[4][2]

 

 

En une année, le dispositif d'accompagnement a su faire évoluer les pratiques des usagers vers une réduction remarquable des risques infectieux et des dommages.

 

Des publics particulièrement exposés. Autre constat positif observé par nos équipes sur le terrain, cet accompagnement a permis d'atteindre des publics très précarisés, donc particulièrement exposés aux risques infectieux et aux dommages liés à l'injection. Des publics difficiles à atteindre et pour lesquels l'urgence d'intervention est la plus forte. Un argument de plus en faveur de la pertinence de ce dispositif.

 

Forts de ces résultats, AIDES plaide pour sa généralisation sans délais sur l'ensemble du territoire. "Nous ne pouvons nous permettre d'attendre encore 5 ans pour rendre accessible ce dispositif aux usagers qui en ont le plus besoin. On estime aujourd'hui que plus des deux tiers des usagers de drogues par injection sont porteurs de l'hépatite C, dont une grande partie l'ignore. Le temps n'est pas à la tergiversation ou aux considérations idéologiques. Nous sommes dans un contexte d'urgence sanitaire, il faut agir, et agir vite" explique Bruno Spire, président de AIDES.

 

AIDES appelle à la mise en place rapide d'un cadre réglementaire autorisant le déploiement de l'éducation aux risques liés à l'injection. Si un tel cadre n'était pas rapidement fixé, AIDES prendra ses responsabilités et fera en sorte que ce nouvel outil de réduction des risques puisse bénéficier à ceux qui en ont le plus urgemment besoin. "Lorsqu'à la fin des années 80 l'épidémie de sida décimait les usagers de drogues par dizaines de milliers, AIDES et d'autres associations n'ont pas attendu l'approbation des pouvoirs publics pour mettre du matériel stérile à disposition des usagers" rappelle Bruno Spire. Avec les résultats spectaculaires que l'on sait[5][3].

 

 



 
 
 
 
 

lundi 19 mai 2014

Une petite révolution dans la lutte contre les hépatites... à conditions qu'elle profite à TOUS !


Communiqué - 19 mai 2014


Nouvelles recommandations pour la prise en charge des hépatites :
Une petite révolution... à condition qu'elle profite à TOUS

Le Ministère de la Santé présentait aujourd'hui 19 mai le tout premier rapport d'experts dédié à la prise en charge des hépatites B et C. Entre nouveaux traitements, nouvelles recommandations et mobilisation des pouvoirs publics, la lutte contre les hépatites pourrait connaître une vraie révolution... A condition que tous les malades en profitent.

Avec 4000 à 5000 morts par an et près de 500.000 personnes infectées en France (dont 250.000 qui l'ignorent), les hépatites virales sont un enjeu de santé publique à prendre très au sérieux. AIDES, qui appelait depuis 2010 à la production de ces recommandations, voit dans la sortie de ce rapport un signal très positif. Nous n'oublions pas pour autant les insuffisances chroniques des pouvoirs publics à s'emparer de la question, comme en témoigne le faible bilan du dernier plan national hépatites, sous-doté et non renouvelé depuis 2012. Nous resterons donc vigilants quant aux moyens déployés pour mettre en oeuvre ces nouvelles recommandations.

Les tests rapides VHC, c'est pour quand ? Avec plus de 100.000 personnes qui ignorent être infectées par le VHC, il y a urgence à diversifier l'offre de dépistage. Le rapport le montre : cette diversification passe par le développement de tests rapides, fiables, et accessibles aux populations les plus exposées. Forte de son expérience dans le champ du VIH, AIDES appelle depuis 2011 à la mise à disposition de ces tests rapides VHC. Selon le rapporteur Daniel Dhumeaux, la Haute Autorité de Santé aurait même rendu un avis positif le 16 mai dernier pour la mise en place de ces tests.  "Il s'agirait là d'une remarquable avancée", déclare Bruno Spire, président de AIDES. "A condition qu'elle bénéficie des financements adéquats et qu'elle soit accessible partout, y compris pour la population carcérale."

Nouveaux traitements : non à une prise en charge à deux vitesses. "Exorbitant" : c'est le terme employé par Daniel Dhumeaux lui-même pour qualifier le prix de cette nouvelle génération de traitements, mieux tolérés et offrant des taux de guérison spectaculaires. Des prix en effet très élevés : entre 60.000 et 90.000 euros par personne ! Va-t-on devoir refuser la guérison à des milliers de malades pour des raisons de coût ? Pour AIDES, cette situation est intenable : tout doit être mis en oeuvre pour assurer un accès aussi large que possible à ces traitements. "A quoi bon renforcer le dépistage si on n'est pas en mesure de garantir aux personnes touchées un accès à des traitements de qualité ?" s'interroge Bruno Spire. Sans un meilleur accès aux droits des populations les plus touchées (migrants, population carcérale, usagers de drogues) et une pression des pouvoirs publics pour faire baisser les prix des nouveaux traitements, nous courrons le risque d'une prise en charge à deux vitesses.

 Mieux entendre la voix des malades. Cela fait maintenant de nombreuses années que AIDES recueille les besoins des personnes touchées sur le terrain. Au travers des rencontres "Mieux vivre avec le VHC" ou "Hep's"[1], nous avons pu identifier les plus récurrentes et en tirer des recommandations. La plus saillante est sans conteste une meilleure prise en compte de la parole des malades dans les prises de décision les concernant. Le rapport relaie clairement cette parole : il appelle notamment à une approche globale prenant en compte les conditions socio-économiques des personnes, et se prononce en faveur de mesures d'accompagnement à l'injection pour les usagers de drogues. Nous saluons ces prises de positions, et appelons par ailleurs à l'intégration des représentants de malades au CEPS, comité chargé de fixer les prix des traitements.

 Alors que Marisol Touraine a annoncé ce matin la création d'un Comité de suivi de ces recommandations, AIDES veillera à ce que tout soit mis en oeuvre pour leur application. Dans cette perspective nous donnons rendez-vous en mai 2015 aux soignants, soignés, experts et chercheurs, pour faire le point, ensemble, sur leur mise en oeuvre effective.

 
[1] http://www.seronet.info/article/heps-hepatons-nous-61265

lundi 14 avril 2014

L'ultime combat de Dominique #Baudis

Fin de l'interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives :

Une dernière victoire de Dominique Baudis, Défenseur des droits

 
C'est avec une profonde tristesse que AIDES a appris la disparition de Dominique Baudis, premier Défenseur des droits. AIDES salue son ultime victoire contre l'une des discriminations les plus violentes faites à l'égard des personnes porteuses du VIH ou d'une hépatite virale : l'interdiction de soins funéraires.

Le 4 mars dernier, Dominique Baudis adressait un courrier à la Ministre des Affaires sociales et de la Santé lui demandant d'"agir au plus vite" pour lever cette interdiction. Par une réponse en date du 24 mars (lettre jointe à ce communiqué), Marisol Touraine valide les conclusions du Défenseur des droits et annonce la mise en place d'un nouveau cadre règlementaire permettant enfin de prodiguer aux personnes séropositives les soins de conservation dont ils étaient privés depuis 1986.

Voilà de nombreuses années maintenant que AIDES et plusieurs associations de lutte contre le sida se mobilisent[1], contre ce qui apparaît comme une ultime discrimination des personnes séropositives : la discrimination post-mortem. Le Conseil National du Sida avait lui-même pointé du doigt le caractère infondé, pour ne pas dire anachronique, de ce morbide héritage des années 80. Il y a quelques mois, Jean Luc Romero lançait une pétition afin de relancer cette question et de sensibiliser l'opinion publique. Recueillant plus de 92000 signatures en quelques semaines, cette pétition a permis de remettre un coup de projecteur sur cette interdiction absurde et terriblement stigmatisante pour le défunt et ses proches. En parallèle, en février 2014, l'Inspection Générale des Affaires Sociales et l'Inspection Générale de l'Administration (IGAS-IGA) rendaient public un rapport très attendu. Ce rapport, en plaidant pour une évolution règlementaire des pratiques de la thanatopraxie, se prononçait déjà pour la levée de l'interdiction des soins funéraires.


"C'est une très bonne nouvelle car elle mettra enfin un terme à une discrimination insoutenable pour les personnes, leurs familles et leurs amis" confie Bruno Spire, président de AIDES. "Personne ne peut imaginer la violence que représente cette privation de deuil pour les proches, qui ne pouvaient faire leurs adieux dans des conditions dignes."

Au nom de toutes les personnes séropositives nous saluons l'engagement d'un combattant infatigable pour les droits humains, et lui disons MERCI.
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Le courrier  Marisol Tourraine : http://fr.calameo.com/read/003152624db397e0daa19
 
Contact presse : Théau Brigand - 06 46 84 82 15 / Antoine Henry 06 10 41 23 86